~ Palais d'Amon Obel ~

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Depuis le retour de Handir à Amon Obel, l'Halladin devait travailler dur et reprendre les affaires du royaume. Siléas elle, l'aidait, l'épaulait et participait à la gestion de la cité. Comme chaque matin, après avoir prit un bain, elle enfilait sa robe royale et partait dans la salle du trône pour voir quel était le programme de la journée. Mais cette fois là elle n'en fit rien. Au lieu de partir dans la direction de la salle du trône, elle se dirigea vers une salle dans l'aile est du palais.

Le soleil matinal perçait à travers les fenêtres et donnait à l'endroit un charme irrésistible pour ses yeux elfiques.
Dès son entrée, il y eut un grand silence. Elle se trouvait dans la salle de classe des enfants d'Halladin vivant au château. Ils étaient tous très surpris de voir la reine franchir le seuil de leur classe et tous les enfants âgés au maximum de 10 ans, la regardèrent avec un étonnement non dissimulé.
Le professeur de la classe s'approcha d'elle et s'inclina respectueusement comme le firent quelques uns des plus grands élèves.

"Bonjour ma reine, que nous vaut ce plaisir?" demanda l'homme chargé de la classe.

"Et bien, ce matin en me levant je me suis rendue compte que personne ne connaissait mon histoire, et je voulais savoir si ces chers enfants étaient près à l'entendre."

Siléas posa sa main d'un air protecteur sur son ventre qui commençait déjà à s'arrondir. Ce n'était pas difficile à voir puisqu'elle avait naturellement une taille fine et l'arrivée de ce bébé se voyait donc facilement.
Les enfants présent se mirent à crier tous ensemble qu'ils voulaient entendre l'histoire de la reine et leur professeur accueillit la demande de la reine avec un grand sourire. Il apporta donc un fauteuil à Siléas sur lequel elle put s'asseoir et l'ensemble des enfants s'assirent sur le sol devant le fauteuil, les yeux rêveurs levaient sur elle.

Siléas passa en revue tous les petits visages et elle s'arrêta sur un, celui d'une petite fille qu'elle avait rencontré le jour de son couronnement.

"Bonjour Anaël, j'espère que tu as gardé pour toi notre petit secret jusqu'à aujourd'hui, mais maintenant je vais le révéler à tous le monde. Ne t'inquiète pas je t'en confierai un autre après!"

La petite fille tout fière de voir que la reine connaissait son prénom et se souvenait d'elle, eut un grand sourire et tourna un visage amusé vers ses camarades qui la regardait avec étonnement. Siléas se concentra alors et finit par lever les yeux vers les fenêtres. Elle n'avait jamais raconté son histoire à personne, Handir n'en connaissait que la moitié, mais elle avait réellement besoin de faire vivre son peuple dans sa mémoire et dans son coeur et pour cela elle devait en parler

" Pour commencer vous devez savoir que je suis née il y a 124 ans, dans une forêt très lointaine de la votre."

"ohhh mais vous avez pas l'air si vieille pourtant..."

Le petit garçon qui prononça cette phrase se fit réprimander par son professeur et il devint tout rouge de honte. Siléas fit un signe de main vers le professeur pour qu'il sache que ce n'était pas grave

" Tu ne connais pas grand chose sur les elfes n'est-ce pas?" demanda Siléas au garçon

" Si je sais qu'ils sont immortels, et que c'est un peuple très vieux que ne se montre jamais..."

" Tu n'as pas tout à fait tord, le peuple des elfes est très vieux, ils peuvent vivrent des milliers d'années mais ils ne sont pas immortel. Ils peuvent mourir par les armes ou par le chagrin. Les elfes sont très sensible même s'ils ne le montrent que très rarement. Sais-tu comment on peut reconnaitre un elfe?"

"Il a de grandes oreilles pointues" répondit-il de but en blanc

Siléas rigola doucement et d'un geste gracieux, souleva une mèche de ses cheveux et découvrit l'une de ses oreilles pointues. Tous les enfants firent de grand "oooohhh" sonore sauf Anaël qui se vanta de le savoir déjà.

" Comme tu peux le constater jeune homme, je n'ai pas de grandes oreilles, elles sont simplement fines et pointues."

"Mais vous êtes une elfe?"

" Et oui je suis une elfe! Je fais partit de ce vieux peuple vivant des milliers d'années. Donc je reprend, je suis née il y a 124 ans, dans une forêt très loin de la votre, elle s'appelle la Lorién. J'ai un grand frère nommé Nirdin qui est soldat dans l'armée de mon peuple. Ma mère et mon père sont morts tous les deux quand j'étais jeune, durant une grand bataille. J'ai donc été élevé par un vieil elfe, le plus sage de la Lorién. C'était un grand guérisseur qui connaissait tout les secrets des plantes. N'ayant pas d'apprenti il décida de m'apprendre à moi son art et je suis devenue sa disciple. Il m'instruisit sur les plantes, sur le monde extérieur, sur les préparations de remède et même de poison. Mais un jour j'ai sentit mon destin m'appeller ailleurs et j'ai quitté ma forêt pour me rendre ici en Brethil. Mon peuple me manque mais je sais qu'il va bien et c'est le plus important pour moi" finit-elle en souriant.

"Reine Siléas...si vous êtes une elfe comme ça se fait que vous parliez comme nous?"

" Je connais plusieurs sortent de language, le votre, le mien qu'elle différence cela puisse faire? Je tiens à être comprise de tous même de vous et il faut bien que je parle votre langue pour ça..."

"Pouvez-vous nous dire quelque chose dans votre langue?"

Siléas eut un sourire bienvaillant et commença alors à leur réciter l'un des nombreux poèmes de son peuple. Les notes chantantes de sa langue, enchantèrent les enfants présent. Et le coeur de la reine se remplit d'amour et de tendresse pour ces petits humains.

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Suite de ~La blessure du passé~
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La chevauchée des souverrains et du groupe d'Haladin dura toute la matinée. Les soldats ne voulaient pas avancer trop rapidement de peur de fatiguer leur roi encore affaiblit par les épreuves qu'il avait traversé.
Siléas était montée sur Nayla et les mains protectrices d'Handir lui serraient tendrement la taille. Au fil des pas de sa jument, les traits du palais d'Amon Obel commençaient à apparaitre à travers l'épais feuillage des arbres.
Les marches de nacre blanc étincelaient sous le soleil éclatant. Les toîts d'or du palais brillaient de mille feux sous les reflets du soleil, rendant Amon Obel presque magique.

Les Haladins d'Amon Obel avaient été prévenu dans la nuit que le roi serait bientôt de retour et une foule de gens accourrait pour accueillir leur roi, si longtemps absent.

Siléas descendit de sa jument d'un mouvement gracieux et attérit sur le sol comme une plume légère. Aussi étonnant que cela puis paraitre, Nayla s'inclina pour faciliter la descente de Handir.

"Vous voici revenus chez vous Mon Roi" murmura-t-elle en lui souriant.

Avant même d'avoir su que le roi était de retour, Siléas avait ordonné la veille que le palais soit nettoyé et décoré. Le printemps était de retour et des guirlandes de fleurs multicolores étaient enroulées autour des colonnes de marbre blanc. Les femmes portaient des couronnes de fleurs et leur sourire réchauffaient les coeurs. Bon nombre d'entre elles ne reverraient pas leur frère, leur époux, leur fils ou leur père mais elles étaient toutes là...souriantes et rejouies du retour de leur roi.

Un homme sortit du palais, descendit les marches et se présenta devant le roi, c'est homme était nul autre que Belfalas, le meilleur ami du roi et celui qui avait soutenu la reine pendant toute l'absence de Handir. Il tenait dans ses mains la couronne d'argent du roi de Brethil et après avoir inclinait respectueusement la tête pour saluer son roi, il déposa la couronne sur la chevelure d'or de Handir.

"Je suis heureux de te revoir mon Ami"

Après cet échange 'officiel', Belfalas embrassa d'une accolade fraternelle son ami qu'il avait cru perdre à jamais. Le soldat Haladin, se tourna vers la reine et lui adressa un grand sourire avant de s'incliner devant elle.

"Voila longtemps que nous n'avions plus vu votre visage rayonner autant. Je me réjouis de revoir enfin votre sourire ma Reine."

Siléas inclina à son tour la tête et adressa un sourire à Belfalas.

"Merci Noble Belfalas, ma plus grande joie aujourd'hui est d'avoir retrouver l'homme de mon Coeur."

Mais les yeux de la reine se tournèrent à nouveau vers l'homme qu'elle aimait. La couronne était à nouveau sur son front. Combien de fois Siléas avait-elle regardé la couronne, posait sur le trône vide de Handir? Combien de fois avait-elle espérait le voir la porter à nouveau?
Elle pouvait à nouveau plonger ses yeux turquoises dans les mers émeuraude de Handir. Elle retrouvait son sourire et sa douceur avec tellement de force que Siléas savait que jamais plus elle ne le laisserait partir loin d'elle.

Sans avoir besoin d'en entendre d'avantage, Siléas comprit immédiatement l'impatience du roi. Il avait été privé de sa femme et de sa fille depuis si longtemps qu'il ne pouvait plus résister à l'envie de les voir toutes les deux. Siléas se souvenait de sa grossesse, les derniers mois qu'elle avait passé seule dans l'attente de son enfant avait été difficile pour elle car elle avait attendu chaque jour le retour de son époux. Elle avait tellement espéré le voir près d'elle le jour de son accouchement.
Finalement la princesse Elerinna était venue au monde et elle était le plus beau trésor que le royaume de Brethil possédait. Même Thungol et Mélian étaient venues pour saluer la naissance de la fille des elfes et des hommes.

"Alors n'attendons plus..." murmura-t-elle à son tour pour que seul Handir l'entende.

Siléas prit la main de Handir et gravit lentement les marches de nacre du palais d'Amon Obel. Ils traversèrent la première cour intérieure et Siléas adressa des sourires réjouis à toutes les personnes qu'ils croisèrent.
Ils prirent alors le couloir qui menait à leur appartements royaux mais entrèrent dans une pièce avant même d'avoir vu se dessiner la porte de leur chambre.

La pièce était très éclairée et les murs étaient recouvert de tapisserie au couleur claire et chaude. La douceur et la simplicité étaient présentes partout dans cette chambre douillette. Au milieu de la pièce un berceau blanc, sculpté dans un bois argenté. Un voile blanc semblait tombé du ciel et entourait de ses brodures scintillantes et protectrices le lit de la princesse.

Siléas tourna un visage ravi vers Handir et lui fit signe de ne pas bouger. Elle lâcha sa main et se dirigea seule vers le berceau. Elle vit alors les deux yeux vers de sa fille la fixait. Elerinna lui adressa immédiatement un grand sourire à travers les voiles blancs du rideau et elle émit quelques cris de joie.

La reine écarta les voiles et se pencha pour prendre sa fille dans ses bras.
Aujourd'hui la nurse l'avait revêtue d'une longue robe blanche au brodure d'or. Elle n'était âgée que de six mois mais Elerinna avait déjà toute la beauté caractéristique des elfes. Elle avait des cheveux d'un blond presque blanc et ses traits fins rappelait ceux de sa mère. Ses yeux étaient si vert et si brillant qu'il n'y avait pas de doute qu'elle les tenait de son père.
Siléas cala sa fille dans ses bras et revint vers Handir et lui présenta sa fille en souriant. Elle sentait son coeur battre si fort qu'elle sentait les larmes lui montaient aux yeux.

"Mon Amour je te présente Elerinna...ma Chérie...voici ton père..."

[Je ne pourrais plus te répondre avant la semaine prochaine je suis désolée mais je serais absente! Sorry ]

L'émotion était palpable dans toute la pièce, Siléas sentit les battements du coeur de handir contre elle, lorsqu'il la serra contre lui. Il y eut un long moment de silence durant lequel Elerinna dévisagea son père et vice versa.
La jeune elfe ne voulait surtout pas rompre le lien silencieux qui s'établissait entre le roi et sa fille et elle attendit patiemment.
Ce fut handir qui rompit le silence en se détachant légèrement d'elle pour la regarder dans les yeux. Il parla alors d'une voix gênée qui fit sourire Siléas.
Pourquoi demandait-il l'autorisation? Il aurait ppu la lui prendre des bras sans que Siléas en fut offensée. Après tout il était le père de cette petite merveille souriante.

"J'attendais que tu me le demande mon Amour..."

Avec la douceur de la mère qu'elle était, elle déposa délicatement sa fille dans les bras protecteur de son père. Aussitôt la jeune enfant poussa des gazoullis de contentement. Elerinna croisa les yeux turquoises de sa mère et se retourna à nouveau vers son père.
Siléas sentit son coeur fremir de joie, elle avait enfin le père de son enfant à nouveau à ses côtés. Elle savait que sa fille grandirait sous le regard de ceux dernier.
Siléas montra à Handir une sorte de banquette drapée d'une étoffe rouge foncée qui s'accordait parfaitement avec le reste de la chambre.

C'était sur cette banquette que Siléas avait donné le sein à sa fille pendant les quatres premiers mois de son existance. La reine s'y installa et laissa Handir se débrouiller avec sa fille dans les bras.

"Handir, durant ton absence on a tenté de me faire regretter d'avoir mis au monde une fille. Certaines personnes du palais savaient que les elfes ne peuvent avoir que rarement des enfants et je n'en aurais propablement plus jamais..." cette dernière phrase fit baisser les yeux de la reine, elle aurait tellement aimé avoir d'autres enfants avec l'homme qu'elle aimait. "Quoi qu'il en soit, Elerinna est née la nuit du solstice d'hiver. Il avait neigé toute la journée et le ciel chargé de nuage blanc. Pourtant, lorsque la nuit tomba, les nuages s'écartèrent et toutes les étoiles se levèrent. Selon vos traditions humaines, j'ai mis au monde notre fille comme les prêtresses me l'avaient demandé...elles voulaient aussi se donner le droit la nommer...mais j'étais tellement...mal, je n'aurais jamais cru les accouchements humains aussi douloureux et je les ai...mise à la porte pour donner moi même un prénom à notre fille."

Même si Siléas aurait pu ne pas raconter la naissance de sa fille à Handir, elle pensait qu'il était imporant qu'il sache comment les étoiles étaient venues accueillir la naissance de la fille des elfes et des hommes.

"Même si cette nuit là je t'ai donné une fille, je ne l'ai jamais regretté. C'est la plus belle chose que j'ai réussit dans ma vie. J'en oublie même les conditions de mon accouchement" finit-elle en rigolant doucement.

En effet chez les elfes, lors d'un accouchement, des chants s'élevaient tout autour de la future mère, des chants qui calmait les douleurs. On lui préparait une boisson à base de plantes elfiques.
Ici à Amon Obel, Siléas n'avait eut droit à rien de tout cela, elle avait du garder le lit plusieurs jours après la naissance de Elerinna tant la douleur avait été grande.

Il parut à la reine que les moments qu'elle passait avec son amour et sa fille durait depuis une éternité. Pourtant la douceur de l'instant devait prendre fin pour retrouver toute sa grandeur plus tard. Siléas eut un sourire amusé en écoutant les paroles de Handir lorsqu'il parla à sa fille de la Lorién.
Bien que le fait d'être tous les trois réunis emplissait son coeur de joie, Siléas avait envie de retrouver Handir, de se retrouver seule avec lui une nouvelle fois. Elle avait tellement envie de retrouver celui qu'elle avait perdu pendant si longtemps que lorsque Handir lui proposa d'aller se promener dans les jardins d'argent, Siléas accepta d'un signe de tête ravi.

"Nous reviendrons voir la princesse Elerinna plus tard, n'est-ce pas ma Chérie?"

La petite poussa un cri en souriant et sans brusquer Handir, Siléas se leva et tendant lentement ses bras vers sa fille. Lorsqu'elle le reprit dans ses bras, Siléas en profita pour la serrer contre elle une nouvelle fois avant de la remettre avec douceur dans son berceau.
Une fois bien réinstallée dans sa couche royale, Siléas lui fit un sourire et rabattit les rideaux d'un blanc éclatant.

La jeune elfe revint d'un pas gracieux vers Handir et lui adressa un grand sourire avant de regagner la porte sans faire de bruit.

"Elerinna est la plus belle chose qui m'ait été donné de voir, et je ne dis pas cela parce que j'en suis sa mère!"

Siléas fit un grand sourire puis elle marcha le long du couloir pour prendre la route des jardins d'argent.

"Mélian et Thingol sont venus honorer de leur présence la naissance de notre fille. Ils parlent d'Elerinna comme de celle qui sauvera un jour la terre du milieu de la noirceur. Les étoiles ont annoncé la naissance d'un enfant des elfes et des hommes qui chasserait les ténébreux par sa lumière."

Cette prophétie était plus que bienvenue dans le monde actuel, mais Siléas ne pouvait s'empêcher de ressentir les inquiétudes d'une jeune mère. Elle ne voulait pas qu'Elerinna connaisse le mal, elle ne souhaitait pas la voir un jour combattre les ténèbres du Mordor.
Elle cherchait surement en Handir un réconfort, et puis ils fallaient qu'ils parlent de ce qui s'était passé pendant un an.

"Qu'en penses-tu mon Amour? Crois-tu que cet enfant dont parlent les elfes est Elerinna?"

Sa voix était légèrement tendue, surement à cause de son inquiétude de mère.