Auprès d'Amon Obel

Xack avait pénetré la forêt de Brethil le plus discretement possible. Bien qu'il ait réussit à ne pas se faire remarquer par les gardes, son sens de l'orientation défaillait quelque peu. Il avait depuis son entrée dans le royaume des haladins descendu son cheval. Il regardait sa carte mais rien ne coincidait.
"Bon, normalement, il devrait y avoir juste ici une colline avec un palais."

Autour de lui il ne vit que des arbres lentement bercés par le vent. Il s'arreta près d'une source et après s'etre abreuvé d'une eau agréable laissa son cheval se desalterer. Xack s'assit dos à un arbre. Il fuma paisiblement sa pipe. Certes, il n'avait pas trouver le palais des hommes du nord mais un palais bien plus beau. La foret laissait paraitre de fins rayons de lumières. On lui avait dit que ce pays était en guerre. Mais cette région est superbe, et le mal n'a pas de prise ici. Xack aurait pu mourir à cet instant ca n'avait pas d'importance.
La réalité des conflits se fit sentir lentement, par un petit fil rouge qui coulait sur les racines d'un arbre. Xack s'approcha et découvrit un homme percé d'une flèche dans la poitrine. Il agonisait lentement. Il avait choisi ce palais de la foret pour quitter ce monde. Xack porta le goulot de sa gourde à l'homme. Il but lentement, et redressa sa tête pour dire:

"Vous n'êtes pas un haladins?"

"Non, je viens de l'Arnor."

"Et...vous avez trouver ce havre de paix dans Brethil? Ah, c'est là que je voulais mourir."

Xack tenta d'apporter à l'homme quelques soins pour appaiser la souffrance. L'homme n'allait pas tenir longtemps.

"Que c'est il passé?" demanda Xack

"Notre pays est en guerre... Je voulais aider notre roi, Handir. Hélas, je ne pourrais rien pour lui. Et vous, que faites vous?"

"Je cherche Amon Obel également."

"Vous n'en êtes plus très loin..."

Xack laissa à l'homme fumait de sa pipe. Puis l'homme n'expira plus de fumée. Xack lui ferma les yeux et reprit sa pipe lentement et en tira les dernières bouffées.

"Finalement, je crois que c'est vous qui avait raison. Mourir maintenant à son charme."

Xack enterra le mort et grava sur une pierre "Ci git le plus heureux des hommes, serviteur de Handir, roi de Brethil". Il approcha son cheval mais Exil ne voulait pas continuer son voyage. Xack n'insista pas. Il n'attacha même pas son cheval qui le suivait naturellement comme un fidèl compagnon.

"Tu as raison, mon vieux. On a trouvé un palais, autant y vivre un peu."

Et il fit un petit feu où il prépara un thé et les quelques petit biscuits secs qui lui restait. Les deux voyageurs, Xack et sa monture, profitaient des bienfaits de la nature, de l'oeuvre d'Iluvatar.

Xack sursauta. La voix de l'homme l'avait déranger dans une méditation des plus profondes. Il porta délicatement sa main à la garde de sa lame.
Il fixa longtemps l'homme qui lui faisait face et qui l'avait dérangé dans de si beaux souvenirs. L'armure des haladins lui inspirait les images d'un temps anciens. L'homme semblait porter une armure d'officier et le fait que ce garde soit seul interpella tout de même Xack qui n'en tira aucune conclusion.

"Je ne suis qu'un simple voyageur, et ma présence ici n'est due qu'à mon instinct. Si vous êtes venu pour prendre le thé, sachez qu'il est froid. "

Il prit sa théière pour la ranger sur la scelle de son cheval et ajouta:

"Je ne suis ni espion, ni guerrier. Je n'ai pas le besoin de mourir tout de suite. Ma vie ne vous servira en rien, sinon le risque de perdre la votre."

Le haladin continuait de le regardait fixement. Xack comprit rapidement qu'il était dans un piège. Aucun soldat ne ferait face à un inconnu sans avoir prévenu des confrères. Mais il ne s'en inquiétait pas pour autant. Aussi, il demanda simplement:

"J'aimerais visiter Amon Obel, demeure des hommes. Pouvez vous m'y conduire?"

Xack grignota le dernier biscuit qu'il lui restait tout en répondant:

"Parce que vous avez besoin d'hommes pour votre guerre et que j'ai probablement des informations passionnantes pour votre roi."

Il termina son biscuit et se saisit de la bride de son cheval. Il lui glissa quelque mots en elfique et avanca avec lui vers le haladin.

"Je vais être clair: je viens du Sud et votre roi sera tres interressé par le sort des peuples du Sud. Et si vous ne voulez pas me laisser passer, vous porterez vous-même la responsabilité de l'ignorance peut-être fatale de votre roi."

Xack soutenait un regard paisible et persistant sur l'homme tout en serrant la garde de sa lame pret à la degainer.

Xack hesita à laisser son épée à ce garde. Pendant un long moment, il admira le ciel. Depuis son départ des elfes, Xack était toujours un peu absent. Les elfes lui manquaient terriblement. Finalement, il se sépara de son fourreau et de sa lame. Il ne craignait pas tellement les gardes. Ils semblaient avoir compris que Xack avait des informations interessantes pour leur royaume. Son regard descendit lentement sur le capitaine des haladins et il lui répondit:

"Je comprends votre décision. Mais je vous cache que je suis un peu offensé."

La reine de Brethil avait prit une monture dans l'écurie du palais d'Amon Obel et chevauchée dans la forêt à la recherche de plantes pour ses préparations. Elle partirait bientot pour la Lorién avec Handir et elle ne voulait manquer de rien durant le voyage au cas ou il rencontrerait d'éventuel problème.
Tout en chevauchant, Siléas regardait autour d'elle, admirant la forêt dont elle était devenue la reine. Elle s'émerveillait devant chaque chose qui ne ressemblait pas à ce qu'elle avait connu auparavant. Au fur et à mesure de sa progression elle entendit des bruits de conversation, des paroles qui ne venaient à son oreille qu'à moitié. Elle descendit du cheval et le laissa paître dans les environs, de son pas elfique elle s'approcha silencieusement et arriva à des buissons qui la cachait des gens rassemblés. Elle poussa un soupir de soulagement en reconnaissant des gardes du palais, immédiatement elle sortit de sa cachette et les salua.

" Bonjour noble Haladin"

- Majestée, vous ici? vous ne devriez pas sortir sans protection"

Tous les haladins présent posèrent un genoux à terre devant leur souverraine.

" Ma personne n'a pas besoin de protection, je sais me défendre, surtout dans un milieu comme celui-ci" dit-elle en leur souriant

C'est alors qu'elle se rendit compte d'une présence un peu plus loin, il semblait surveillé par les Haladins. Siléas tourna son regard d'azur sur le visiteur et son visage s'illumina, lui...elle le reconnaissait, c'était bien lui, le seul humain que son frère Nirdin appréciait et considérait comme un excellent ami. Un immense sourire vint prendre place sur ses lèvres et elle s'approcha de lui.

" Seigneur Xack, comme je suis heureuse de vous revoir. Tant d'années ont passé depuis notre dernière rencontre"

C'était merveilleux de retrouver une personne qu'elle avait connu en des temps plus reculé, bien des choses avaient changé depuis et l'homme ne devait surement pas s'attendre à retrouve l'elfe de la Lorién en forêt de Brethil.
Par respect pour son ami elle lui laissa le temps de respirer avant d'entendre sa réaction.

Xack reconnut immediatement Sileas Ildien, une amie que sa mémoire n'avait pas cachée. La joie remplit immediatement le coeur de l'homme. Souriant il répondut avec enthousiasme
"Dame Ildien, vous êtes ici! Cette sinistre époque vous a épargnée!"

L'émotion poussa Xack à embrasser la main de Sileas Ildien, malgré le sombre regard des gardes haladins.
Doucement, il ajouta:

"Je constate que votre beauté grandit d'année en année. Jamais je n'aurais cru vous revoir et si loin de votre pays."

Xack se releva et pendant un long instant, il admira l'elfe. En elle, il revoyait sa jeunesse.

"J'aurais aimé vous offrir le thé, mais je n'en ai plus."

Il ne savait que dire devant cette chance incroyable de revoir une amie de si longue date. Aucun mot ne pouvait être à la hauteur de son sentiment. Les elfes qui lui manquaient tant apparaissaient de la plus belle facon qui soit.

Xack reprit son épée et salua à son tour les gardes haladins. Lui aussi aurait voulu en savoir plus mais ce n'était pas le moment. Exil, son cheval était prêt et il le monta. Il rejoignit la cavalière et avoua:

"Il est très aimable de votre part de m'offrir tant de louanges mais, "remarquable personnage", n'était ce pas un peu beaucoup? Je ne suis qu'un homme parmi tant d'autres vous savez. Je n'ai eu que la chance de vous rencontrez." dit-il avec le sourire.

Xack était prêt à partir.

"C'est un honneur et un plaisir que de vous avoir comme guide, chere amie."

Siléas fit avançer son cheval quand elle vit que Xack était monté sur le sien, elle s'étonnait de voir qu'il s'était arrêté si proche du palais d'Amon Obel sans le remarquer. Mais elle ne dit rien, écoutant attentivement les paroles de son vieil ami. Comme pouvait-il se rabaisser ainsi? elle se le demandait bien mais après tout chacun avait sa modestie.

" Non c'est même bien peu en comparaison avec tout ce que vous avez fait pour moi. Vous avez eut la chance d'être le seul humain à approcher mon frère et en plus vous êtes devenu son ami. Grâce à vous il avait perdu cette arogance et était redevenu le Nirdin que je connaissais. Mais ces temps son bien loin maintenant"

Tout en avançant dans la forêt, Siléas sortit du sentier battu et ils se retrouvèrent devant les escaliers de l'imposant palais, immédiatement un soldat vint prendre le cheval de la reine et le regard de Siléas lui fit comprendre que celui qui l'accompagnait n'avait rien de dangereux pour eux.
Une fois à terre, la jeune elfe, remit ses cheveux et sa robe en ordre puis elle se tourna vers Xack

" Voici Amon Obel, palais des nobles haladins."

Le palais était magnifique, scintillant de mille feux, les marches de nacre menaient à la lourde porte en bois doré dont les gravures rappellaient combien le peuple Haladin était noble de coeur et courageux.
La première fois qu'on voyait Amon Obel on ne pouvait être que marqué, par sa grandeur si bien dissimulait dans cette immense forêt.

[HJ: tu peux poster devant le palais d'Amon Obel maintenant !!!!]

Quelque mois plus tard, Xack entra de nouveau dans la foret de Brethil.
Toutefois, il resta à la lisière de la foret. Il y avait un cour d'eau où son cheval, Exil, se desaltera. Lui partit s'assoir pres d'une souche. Il fit un feu et sortit une bouteille et un morceau de viande salée. La prudence lu avait échappé car cela faisait quelque temps qu'il n'avait pas vu forme qui vive. Et ces problèmes de memoires avaient altéré sa perception du monde dans le sens où il n'attachait pas d'importance à beaucoup de choses. Il ne trouvait plus, comme auparavant, l'émotion devant chaque chose qui vit. A present, il vivait comme un voyageur sans destination. Il restait toutefois une chose qui le touchait. Il avait garder des Havres Gris une pierre polie par un orfevre elfe. Cette pierre lui restait de son passé qu'il avait oublié. Pourtant, à la regarder, il lui semblait retrouver ce qu'il était.

Quelques temps après s'être installé, un autre cavalier qu avait lui aussi mis pied à terre en entrant dans la foret s'approcha du feu. Il y vit Xack en vetements sombres, et se demanda qui pouvait il etre. Quelque details lui donnèrent un semblant de réponse; il comprit que l'homme assis pres du feu était un voyageur de longue date, probablement de l'Arnor, vu son equipement. Il decida de s'approcher davantage. Xack et lui se ressemblait en apparence. Ni l'un ni l'autre n'était rasé, avait de vetements usé par les voyages et ils semblaient avoir tous les deux un léger penchant pour la boisson. Quand à leur équipement, tous deux avaient un cheval et de quoi s'alimenter ainsi que plus de boissons fortes pour un seul homme. L'homme interpella Xack:

"Eh, l'ami! ca vous derange si je m'installe? J'ai un petit vin qu'on pourrait partager..."
Xack fut surpris par la venue de cet homme et finit par l'encourager à s'assoir, surtout "si il ne vient pas les mains vides" précisa-t-il. L'homme vint s'assoir, sortit sa gourde, but et dit:

"Mon nom est Veneas. Je suis d'ici. Je reviens de l'Arnor, où j'ai fait, euh, "affaires" avec des nains. Je ramène de quoi vivre. Et toi?"

Xack comprit immediatement qu'il avait à faire avec un homme qui bien du noble royaume de Brethil, demeurait un vagabond aux affaires peu honnetes comme lui.

"Je me nomme Xack, je viens de l'Arnor également."

Veneas souria à la nouvelle. Les hommes de l'Arnor étaient souvent taciturnes mais toujours de bon fond, meme si leurs affaires n'étaient pas des plus honnetes, ils restaient bon dans leur coeurs. Un peu comme les vagabonds de Brethil comme lui.
Ils s'échangèrent leurs boissons.
"Et pourquoi es tu ici?" demanda Veneas.

"J'ai entendu dire qu'on cherchait des hommes de mains par ici."

"Ouais, j'ai entendu ca aussi, à Bree. Ou à Dale, je sais plus..."

Xack observa Veneas un instant. Son visage souriant était parti. Il semblait que malgré une carrure aussi imposante que celle de Veneas, que malgré un interet certain pour les affaires à court termes, la douleur d'un pays puisse affecter un homme de l'ombre. Xack sentait en Veneas la fierté de son pays au fond de lui. Veneas continua:

"C'est vrai, la disparition de notre roi Handir, la reine qui se morfond, tout ca..."

"J'ai entendu l'histoire de Brethil."

"Ouais... Je sais pas si il va revenir mais notre royaume vit toujours! Je suis pas un seigneur, je suis pas un paladin, mais j'aime mon pays. Meme si je ne suis qu'un voleur parmi d'autres, je donnerai ma vie pour ma reine et mon roi"

Xack acquiessa et confirma les dires de Veneas. Il ajouta meme:

"On parle meme d'un capitaine, à Amon Obel qui defend tres bien les couleurs de Brethil!"
Veneas termina sa gorgée de vin.

"Oui, te moques pas de moi. On dit pas que ca!

Xack souria.

"On ne dit pas que ca effectivement..."

"Un pâle type qui veut se prendre pour un elfe! Je suis sûr que si il le pouvait il la prendrait bien pour reine!"

Les deux hommes éclatèrent de rire. A la difference de Veneas, Xack ne riait pas autant. Il avait entendu toutes les rumeurs qui trainaient sur le royaume de Brethil et ses occupants, et il se souvint d'avoir connu la reine Ildien à une certaine époque. Il aimerait la revoir. Peut-etre que la memoire lui reviendrait plus aisément... Veneas posa sa gamelle et en sortant sa pipe ajouta:

"La reine est une elfe et franchement, meme le meilleur des nos hommes n'arriveraient à la séduire"

"Pourtant Handir l'a fait, non?"

"Oui, mais le roi Handir était different. Il avait du sang noble. Un capitaine, c'est jamais qu'n homme comme toi et moi, avec une armure. Bon, celui là semble être l'ami de la reine. Ca lui donne pas le droit d'être roi pour autant! Et meme avec un officier, le peuple ne pardonnerait pas à la reine un affront pareil!.

Xack constatait le meme discours que tous les hommes des tavernes et auberges dans la bouche de Veneas. Ils discutèrent encore un long moment de diverses choses tout en partageant un bon repas. Xack prit petit à petit la decision d'aller au palais. Peut-etre la memoire lui reviendrait mais surtout, il voulait savoir quel était le veritable état du palais et de ses occupants.

(Tiens tiens!!!! et si je m'invitais à ce petit repas nocturne!!!!!)


La nuit était claire et l'air frais avait attiré Siléas dans les écuries d'Amon Obel. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle n'était pas partie chevaucher, seule, avec sa chère jument Nayla. Sur un coup de tête qui lui ressemblait bien, la reine de Brethil se rendit dans l'écurie et prépara sa jument.

Un garde s'approcha d'elle et elle lui fit comprendre avec un radieux sourire qu'elle avait envie de se promener. Le garde rétorqua qu'il faisait nuit et qu'elle aurait pu attendre le matin mais la reine insista en déclarant qu'elle ne risquait rien avec tous les haladins poster dans la forêt et elle avait envie de profiter du sommeil de sa fille pour faire une escapade en forêt.

Le garde s'inclina et regarda la fine cavalière s'enfoncer sous les arbres de Brethil. La sensation de galoper sur le dos de Nayla, comme elle l'avait oublié...Elle se sentait libre, seule et la joie avait envahit à nouveau son coeur. La jument avait retrouvé toute son agilité, ses blessures semblaient parfaitement guerrie et elle évitait les obstacles nocturnes avec tant de facilité que Siléas aurait presque pu lâcher les rênes et se laisser emporter.

Après de longues heures de galop, Siléas laissa sa jument marcher aux pas pour se reposer de sa course folle. C'est à cet instant que la reine remarqua une lueur à travers les arbres. Un feu était allumé. Surement un groupe de soldat Haladin en train de se restauré, pensa aussitôt la reine.

Elle conduisit donc sa jument vers le lieu éclairait. Lorsqu'elle apparut dans le cercle de lumière, elle semblait avoir jaillit de nulle part.
Pour sa sortie nocturne, la reine n'avait nullement changé d'apparence. Bien au contraire. Elle portait sa robe au légère broderie elfique. Elle portait sur son front la couronne d'or, signe de sa royauté. Celle-ci n'était sur sa tête que par oublié de la reine. Siléas n'aimait pas la porter mais quand elle l'avait sur elle, elle en oubliait sa présence et elle ne pensait même pas à l'enlever pour aller faire du cheval.

La petite communauté nocturne la fit sourire. Un elfe, deux hommes et un feu de camp. Des deux hommes elle reconnut aussitôt Xack, qu'elle avait accueillit une année plus tôt à Amon Obel.



La reine adressa au petit groupe une sourire lumineux. Elle descendit alors de sa jument faisant voler sa longue chevelure doré.

(hrp: Xack, j'ai pris ton tour pour répondre, désolé^^)

Fincalad s’était avancé à la lueur du feu, et les deux hommes s’étaient figés, comme pétrifiés. Ne voulant pas commettre d’impair, à gestes lents il s’assit sur une racine. De ses grands yeux couleur de ciel il dévisagea les deux Hommes, s’interrogeant sur leur absence de réaction. Il y eut alors un bruit de sabots étouffés, et Fincalad crut d’abord que sa propre monture l’avait suivie. C’est alors que semblant se matérialiser à partir des ombres et du feuillage des arbres, une cavalière s’avança près du feu. De feu semblait être faite sa chevelure, comme une aurore couronnant un visage à l’éternelle jeunesse, un visage d’une grande beauté. Le front de la nouvelle venue était ceint d’une couronne d’or qui rehaussait encore l’éclat de cette chevelure. Un instant, Fincalad crut contempler une des splendides femmes Vanyar qui résident au-delà de la grande mer, mais à mesure que la reine s’avançait il se rendit compte qu’il s’agissait d’une Avari, probablement une elfe d’ascendance nandorine.

En quittant Gondolin, il s’était un long moment entretenu avec Elemmakil, le Gardien de la Première Porte des changements survenus en Arda durant sa longue absence, et celui-ci lui avait parlé d4amon Obel et de sa belle souveraine, aussi reconnut-il en la splendide créature la souveraine des Haladins. Le sourire éclatant qu’elle leur adressa lui révéla qu’elle n’avait probablement pas entendu la teneur de la conversation des deux humains, ou alors qu’elle n’en avait cure.

Fincalad se redressa souplement et inclina son visage vers la reine, qui était plus petite que lui, plongeant son regard dans celui de la belle Siléas… Il lut dans ce regard une grande joie, une lumière interne comme il n’en avait rarement vue chez un être vivant, mais ce regard n’était point dénué de tristesse, comme une ombre que ne pouvait totalement cacher les étoiles qui brillaient dans ses yeux. De sa voix claire il répondit à la reine :

« Elen síla lúmenn' omentielvo, Une étoile brille sur l'heure de notre rencontre »

Et il rajouta dans la langue commune de l’ouistrenesse :

« Et cette étoile se trouve juste devant moi. Ceux qui parlent de votre beauté en Gondolin ne vous rendent point justice, ô belle Siléas. Je vous ferai connaître au Royaume Caché sous le nom de Siléas Anariellë, la Jeune Fille Couronnée de Soleil. Mon nom est Fincalad Laurëlossë. C’est une grande joie pour moi de rencontrer par cette calme nuit le Joyau de Brethil ».

La nuit était à présent tombée sur la forêt de Brethil. La voûte céleste, noire, était parsemée de mille petits feux qui s’allumaient l’un après l’autre. Le tableau qui se présentait ainsi aux yeux de Gaheris était empli de magnificence. En effet, le capitaine de la garde rapprochée de la reine contemplait les étoiles de la fenêtre de sa chambre, située dans les hauts étages du palais d’Ephel Brandir. Varda Elentári ou Elbereth pour les elfes, compagne de Manwë, faisait paraître, en cette nuit de la saison chaude, ses plus beaux atours.
Penché sur le rebord de la fenêtre, Gaheris laissait vaquer son esprit à quelques mornes pensées. Il s’était trouvé fort peu courtois à l’égard de la reine en ce début d’après-midi, alors que tous deux conversaient agréablement sur un banc, à l’ombre des arbres caressés par le vent. Etait-ce le fait qu’il s’était mis à nu devant sa souveraine en lui récitant des vers ? Bien que ces vers fussent emplis d’espoir et qu’ils redonnèrent pareille force à l’elfe, l’envahissant de conviction profonde quant au retour du roi, il demeurait à Gaheris ce sentiment de honte face à celle qu’il respectait plus que tout au monde. Toujours est-il qu’il prit la fuite, délaissant la reine, l’abandonnant à cette solitude qui la rongeait déjà alors.

Une légère brise soufflait et vint battre les cheveux de l’Haladin. Il baissa le regard et regarda ses mains. Sa main droite plus particulièrement et le bandage qui l’entourait.

Je me ferais bien de le changer, se dit-il.

Alors, il ôta, de sa main gauche, l’agrafe qui maintenait le bandage. Puis, il déroula le tissu blanc pour laisser apparaître une main meurtrie, une main profondément marquée par une morsure. A chaque fois qu’il changeait ce bandage, Gaheris avait en mémoire cette nuit où le loup l’avait attaqué. Il se souvenait des moindres détails.

Gaheris n’était pas encore capitaine. Handir l’avait envoyé en tant qu’éclaireur aux lisières est de la forêt afin de prévenir toutes escarmouches ennemies éventuelles. A cette époque déjà, Gaheris était l’un des hommes en qui le fils d’Haldir avait la confiance la plus totale.
La nuit était tombée et l’Haladin avait établi un campement improvisé. Un feu avait été allumé. Gaheris était parti faire le tour des environs et c’est là qu’il tomba sur un jeune louveteau qui reniflait quelque proie dans un terrier. Il s’en approcha. Il n’avait pas vu la mère qui à présent grognait, juchée sur l’un des rochers qui trônaient un peu partout à cet endroit de la forêt. Dévoilant une rangée de dents acérées et dont les canines étaient de véritables couteaux, la louve sauta à bas du rocher pour se placer entre l’humain et sa progéniture. Gaheris ne bougea pas. Il sortit une dague de son fourreau mais l’animal anticipa le geste et sauta sur l’homme, lui infligeant cette terrible morsure. Sans qu’il ne pût esquiver l’action de la bête, Gaheris se retrouva à terre, la louve au dessus de lui, ses griffes déchirant les habits et se plantant dans la chair, laissant un cri de douleur s’échapper de la bouche de l’Haladin. Celui-ci se débattit de mieux qu’il put et réussit à se dégager. La respiration haletante, suant à grosses gouttes, Gaheris plongea son regard dans celui de la louve. Pendant de longues secondes, ils se toisèrent ainsi. Enfin, la louve détourna ses yeux de son vis-à-vis et s’en retourna, son petit à ses côtés. Depuis ce jour, Gaheris portait les marques de cet affrontement.

Il savait la reine grande guérisseuse mais il ne voulait que la morsure vienne à disparaître sous l’effet de la magie elfique. Il s’y était attaché et l’avait en quelque sorte adoptée.

Gaheris reporta à nouveau son regard vers la forêt. Les conifères et autres feuillus s’étendaient à perte de vue. Un peu plus loin, de la fumée s’élevait d’une clairière. C’était, là, certainement un groupe d’Haladins patrouillant aux abords d’Amon Obel et ayant établi campement. Rien de bien intéressant. Pourtant, lorsqu’il fit le tour de la colline des yeux, Gaheris remarqua une forme blanche avançant à vive allure entre les arbres. La forme se précisa et la robe éclatante de candeur de Nayla, la jument de la reine apparût. S’il s’agissait bien là de Nayla, cela voulait dire que le cavalier – là en l’occurrence la cavalière – était Siléas. Le capitaine la croyait dans sa chambre, ou tout du moins dans le palais à cette heure-ci, mais pas dans la forêt. Il était vrai que si l’envie prit à la reine de galoper, droit lui était accordé. Seulement, Gaheris n’aimait que trop peu que la souveraine de Brethil aille à se promener, seule. Non pas qu’elle courut un quelconque danger, au contraire. Mais le capitaine avait un devoir en l’absence du roi et il ne devait faillir à sa tâche.

Il quitta la fenêtre, son bandage n’étant pas changé, se vêtit d’un manteau vert feuille, s’arma d’une courte épée et sortit de sa chambre pour se retrouver, quelque dix minutes plus tard à l’extérieur de la cité. Les gardes ne firent aucune remarque quant à la sortie nocturne du capitaine et le laissèrent passer sans poser de questions. Il avait prit soin de passer aux écuries et il montait à présent un cheval à la robe brune tâchée de noir.
Suivant les traces tout à fait fraîches de Nayla, Gaheris s’enfonça dans la dense forêt.

Une heure était passée, deux peut-être. Le trot de la monture était ponctué de quelques accélérations avant de reprendre un rythme normal. Siléas devait avoir beaucoup d’avance. L’Haladin allait rebrousser chemin quand il aperçut une lueur entre deux arbres. Un feu de camp. Il pourrait certainement se reposer et se voir offrir victuailles et boissons rafraîchissantes. Alors qu’il allait à la rencontre des hommes, il perçut différentes voix qui, il en était sûr, n’étaient point humaines. Il reconnut entre autres celle de Siléas et en fut soulagé. Mais l’autre voix… Une voix aux intonations cristallines.

« Et cette étoile se trouve juste devant moi. Ceux qui parlent de votre beauté en Gondolin ne vous rendent point justice, ô belle Siléas. Je vous ferai connaître au Royaume Caché sous le nom de Siléas Anariellë, la Jeune Fille Couronnée de Soleil. Mon nom est Fincalad Laurëlossë. C’est une grande joie pour moi de rencontrer par cette calme nuit le Joyau de Brethil ».

Un elfe, ce ne pouvait être qu’un elfe. Outre Siléas, Gaheris n’avait jamais vu d’elfes.
Descendant de sa monture, il se dirigea vers l’assemblée. Mis à part les deux elfes, se trouvaient encore deux autres hommes. L’un, Veneas, Gaheris l’avait croisé quelques fois lors de patrouilles en forêt. L’autre, il ne le connaissait ni de Manwë, ni d’Ulmo.
Pénétrant dans le cercle de lumière, il dit :

Ma reine, messires, seigneur elfe. Bonsoir à vous.

Puis à l’elfe dont il reconnut tout de suite la descendance du peuple Ñoldor de par les récits qu’il avait entendu d’eux :

Je ne savais pas les elfes de Gondolin attirés par les feuilles de Brethil. Mais je me montre fort impoli. Je me présente : Gaheris, fils de Gaharad, capitaine de la garde rapprochée de la reine Siléas Ildien, ici présente.

Xack voyait un à un arriver des gens dont il ignorait l'existence il y a mois de cinq minutes. Peut-être que l'alcool lui jouait une fois de plus un tour. Il s'accorda le benefice du doute et salua celle qui devait être la reine comme il le devait. Helas, la reverence prit rapidement fin à cause d'une chute relativement due au litre de vin.

"Votre majesté, c'est un honneur pour moi de vous rencontrer."

Xack prit conscience qu'apparement, ils s'étaient déjà rencontrer et ajouta:

"De nouveau. Mais, je doute que le vin que j'ai ne soit une bonne raison pour vous deplacer ici, dans cette foret plein d'arbres et de feuilles et de terre aussi."

Il vit alors un garde royal arrivait. Xack ne sentait plus la force de parler. Pensant que sa phrase avait une bonne fin, il prefera rester immobile et ralluma sa pipe.
Il leva les yeux sur son nouvel et grand entourage et attendit que quelqu'un prit la parole pour éviter un ridicule déjà trop evident.

Puis il y eut les ténèbres.

Xack se réveilla avec beaucoup de difficulté. Le soleil brillait à peine à travers les feuillages. Face à lui, un feu éteint il y a longtemps. Il finit par se rendre compte qu'il tenait un flacon vide à la main. Il le regarda puis le balanca par dessus son épaule, avec l'hardeur d'un alcoolique à la gueule de bois. Son cheval était heuresement resté là. Les quelques traces de pas autour lui rappella une soirée mais ne lui indiquait pas le jour d'aujourd'hui.
Il se traina jusqu'à un arbre pour s'adosser. Mal rasé, empestant l'alcool, Xack se contemplait en pleine décomposition. Il réalisait maladroitement qu'il n'avait rien fait de sa pauvre existence, et que ceux qui l'aimaient étaient partis ou mort. Il ne venait de nul part, et n'avait nul part où aller. Il n'était qu'un homme de main comme un autre, sans noblesse ni courage. Il n'était pas important.
Il prit les queques biscuits qu'il lui restait. Il en approcha un de sa bouche, puis les jetta avec dégout. Il lui restait quelque pièces, assez pour une nuit dans l'auberge la plus proche. Il partit donc pour la cité la plus proche qui était le palais d'Amon Obel.