~ La Salle des Trônes ~

Alors que Handir restait figé devant, la jeune elfe commença à douter de l'effet que pouvait provoquer une telle nouvelle chez lui. Finalement elle se sentit décoller comme si elle n'avait pas été plus lourde qu'une plume et joignit son rire cristallin à celui de son tendre amour. Oui ils étaient tous les deux heureux, Handir réalisait à peine qu'il allait bientôt être père et Siléas remerciait Eru de lui faire un si beau cadeau. Elle qui avait tant eut peur de ne pouvoir donner à son amour, l'enfant qu'il désirait, maintenant qu'il était bien là plus rien ne pouvait l'empêcher de donner le jour à l'enfant d'Handir.

Lorsqu'enfin il la reposa à terre, Siléas fut attendrie par le geste de Handir. Il caressait doucement son ventre, à cet instant il ressemblait à tous les futurs papas impatient de voir leur progéniture gambader. Peut-être qu'elle ne lui donnerait pas un fils mais au moins elle aura eut la chance d'avoir un enfant si jeune et de faire ainsi sourire celui qu'elle aimait tant.

"Oui nous allons être parent, et ce bébé sera j'en suis sure, aussi merveilleux que toi....Mon amour si tu savais comme je suis heureuse" lui déclara-t-elle en souriant.

Ayant entendu des éclats de rire provenant du jardin, certains Haladins s'étaient rapporchés de l'arche mais aucun ne voulait déranger le couple royal dans leur retrouvaille.

Siléas contempla le tendre regard de son aimé et lui sourit amoureusement. Comment deux êtres pouvaient-ils s'aimer si fort? Elle n'avait de réponse à cette question, pourtant elle savait que l'amour qui l'unissait à Handir était plus fort que tout. Elle se rapprocha à nouveau de lui, posant ses mains fines sur son torse.

"Je t'aime aussi Handir, plus que tout au monde" lui murmura-t-elle en relevant ses yeux azur vers lui

Si elle ne voulait pas contredire son doux amour, elle n'en pensait pas moins. Oui leur enfant serait beau mais elle souhaitait de tout son coeur qu'il ait les même yeux que son père car ils étaient les deux plus beaux joyaux que Arda possédait. Avec un sourire remplit de tendresse, elle écouta la dernière phrase d'Handir et sourit amoureusement. Il avait bien raison de vouloir s'éclipser. Siléas n'en demandait pas moins, redécouvrir cette chambre, qui pendant plus d'un mois lui avait parut si vide et sombre, allait être merveilleux.

"Je veux bien mon amour, ça fait tellement longtemps que tu es partit et j'aimerai te garder rien que pour moi encore un peu!" fit-elle d'une voix amusée.

Siléas voyait bien que Handir était plus que fatigué, il était même épuisé. Elle se rapprocha alors de lui et passa son bras autour de sa taille d'un geste doux et plein de grace. Toujours en lui souriant ele l'aida à avancer plus légèrement. Elle se souvenait d'une petite porte derrière les jardins, ils l'avaient prise une fois en revenant du lac et elle menait directement à leur chambre, aussi prit-elle se chemin là.

"Raconte-moi mon amour ce qui c'est passait pendant un mois...j'ai besoin de réentendre ta voix pour me persuader que tu es bien là et que ce n'est pas encore un de mes rêves!"

Elle avait tant rêvée de son retour, rêvée de ce moment où elle se tenait dans ses bras, que de le revoir enfin, bien réel, devant elle, lui faisait presque croire qu'elle rêvait encore.

Roi Handir : "Que la moitié de la garde royale se saisisse de montures à l'écurie et qu'elle rejoigne la lisière sud avec de l'eau. L'ennemi y a entraîné un feu conséquant qui pourrait bien se répendre si les premières lignes n'étaient pas rapidement éteintes."

Le garde qui avait reçu l'ordre courut et tomba nez à nez avec une lourde armure. Elle semblait comme enracinée dans le sol et tel un un arbre datant de temps immémoriaux, elle ne pourrait jamais s'éffondrer.

Garde : "capitaine, mon capitaine. Le roi exige que l'on envoi la moitié de la Garde aider à éteindre le feu à la lisière Sud."

Dans la lourde armure, la voix du capitaine de la Garde Royale n'était qu'un lointain écho caverneux.

Capitaine : "Vous avez vos ordres, allez ! Je reste ici pour centraliser la défense. L'ennemi est bien asez sournois pour pouvoir nous envoyez d'autres patrouilles."
Garde : "Bien, mon capitaine."

Il claqua des talons et s'en fut en courant comme un cheval au galop. Hechtyosine, capitaine de la Garde Royale de Bréthyl, la femme que l'on nommait l'ensanglantée depuis son plus jeune âge, elle entra dans le palais. Elle regarda un des gardes qui vint à sa rencontre. Elhop était un fier guerrier, qui avait toujours servit dans l'enceinte du palais. Il était les yeux et les oreilles de son capitaine dans le chateau.

Elhop : "Ils sont en sécurité, ils ont rejoins leur chambre."
Hechtyosine : "Très bien, qu'ils y restent. Gardez l'oeil ouvert, je crains que l'ennemi ne nous ai pas encore fait part de toute la sournoiserie dont il est capable."
Elhop : "Aucun serviteur de l'ennemi n'entrera en ces lieux tant que j'y serais, mon capitaine."

La capitaine ne fit guère plus qu'un hochement de tête pour signifier son accord.

Hechytosine figée devant le trône du Roi de Bréthyl. S'il n'y avait pas eut le reflet de la lueur des torches sur le métal de son armure, on aurait pu la prendre pour la statue d'une de ces vaillantes sentinelles.

La capitaine de la Garde Royale de Bréthil se tenait fièrement devant les pierres de ce royaume, qu'elle avait vaillament défendu. Toujours engoncée dans sa lourde armure, elle attendit de nombreuses heures avant que les premières sentinelles n'apportent leur rapport.

Les nouvelles étaient bonnes. L'incendie sur la lisière Sud était maîtrisé et l'ennemi avait bel et bien fuit et il fuyait encore plus loin.

Hechtyosine : "Ainsi la victoire est définitivement nôtre ! Ce jour restera dans les archives pour des millénaires comme étant celui où la force du Brethil ne céda pas."
Garde : "Grâce en soit rendu à notre Roi !"
Autre garde : "Ne prendrez-vous pas de repos, capitaine ? Vous avez longtemps et vaillament défendu le royaume."
Hechtyosine : "Non ! Je ne pourrais trouver de repos. Il reste encore une sentinelle qui ne s'est pas présenté au rapport."

Et Hechtyosine attendit encore et encore jusqu'à l'arrivée de la sentinelle de nombreuses heures plus tard. Si l'homme était revenu indemne, sa monture était elle blessée à cause d'une vilaine chute et il avait du finir son long périple à pied pour apporter son rapport : Au nord aussi, il n'y avait pas de signe de l'ennemi.

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Le capitaine Belfalas ouvrit la porte de la salle du trône et fit entrer le messager de Doriath. Pour cet elfe qui était venu si souvent à Amon Obel il devait trouver que tout éait pareil à son souvenir. Le palais avait retrouvé toute sa splendeur d'antan et les gardes affichaient des mines joyeuses.

Belfalas fit signe à Mellengolas de patienter un peu le temps qu'il aille prévenir la reine. Il descendit les escaliers menant aux jardins d'argent et trouva Siléas assise sur un banc, tenant dans ses bras, sa fille envelopper d'une couverture.
Le bonheur d'être mère se lisait sur son visage et quand le capitaine lui annonça la venue d'un messager du royaume de Doriath, la reine se leva gracieusement et marcha jusque dans la salle du trône où elle accueillit l'illustre invité.

"Bienvenu à vous, cher Mellengolas. Je suis ravie de vous recevoir à Amon Obel."

Avec le respect qu'elle avait pour les elfes, Siléas inclina la tête pour saluer son invité. Dans ses bras, le petit ange venait d'ouvrir des yeux interrogateurs.

" Je vous présente ma fille, Elerinna la couronnée d'étoiles."

A ces mots elle posa son regard attendrit sur le petit visage de sa fille. Depuis le jour de sa naissance, Siléas avait remarqué que les yeux d'Elerinna était devenu vert émeraude comme ceux de son père et cette simple vision emplissait son coeur de joie.

Siléas resta silencieuse et accueillit le présent de la reine de Doriath avec une immense joie. C'était un honneur immense que cette grande reine elfique lui face don de cette étoffe. Siléas ne savait pas comment elle devait réagir face à cet incroyable cadeau. Elle n'était reine que depuis un peu moins d'un an et elle n'avait jamais eut la prétention d'être supérieure aux autres, même pas aux humains qui peuplaient la forêt.

Elle fit signe à une jeune femme qui se tenait dans un coin de la salle et celle-ci avança alors un fauteuil près du trône d'or de la reine. Siléas invita son messager à venir s'y asseoir pour qu'il se repose de son long voyage.
Lorsque la reine fut enfin assise sur son trône, elle déposa avec douceur son enfant sur ses genoux et elle put admirer l'étoffe tissée par la reine Mélian.

"Vous me comblez de compliment alors que personne n'a rien à m'envier!"

Siléas posa son regard sur le messager assis auprès d'elle et lui adressa un sourire amical.

"Cette étoffe est magnifique, et c'est un grand honneur pour Handir, ma fille et moi de le recevoir. Et ce sera un bonheur encore plus grand que d'accueillir dans cette demeure les souverains de Doriath dont je bénie le nom."

Siléas avait toujours vécu loin palais elfique, même durant son enfance elle n'était allée à Lothlorién que rarement. Elle n'avait jamais vu sa reine Galadriel et elle n'avait aucunement du sang royal dans les veines et pourtant aujourd'hui elle se tenait sur le trône d'un royaume d'humain. Ces Haladins avaient le coeur pur et ils n'aspiraient qu'à vivre heureux et à regarder leurs enfants grandir, tout comme le couple royal.

"Ce sera un immense honneur pour moi que de recevoir la grande Reine Mélian dont la beauté est chanté à travers les contrées d'Arda. Vous direz à votre Reine que son présent est le plus beau que je pouvais rêver pour ma fille."

Siléas prit avec douceur le petit poing tendu de sa petite fille et elle y déposa un baiser remplit de tendresse. Il n'y avait pas à en douter, cette naissance était un réel rayon de soleil dans la vie de la reine.

Siléas écouta la voix chantante du barde, c'était un réel enchantement que de l'entendre. Ici à Amon Obel, elle était la seule elfe à chanter les chants de son peuple. C'était elle qui faisait partagé aux Haladins la passion du chant des elfes. Mais aujourd'hui c'était quelqu'un d'autre. Un autre elfe chantait et les haladins en restèrent bouche bée.
Sa voix était si pure et si entrainante que même s'ils ne comprenaient pas les mots, ils en comprenaient le sens.

Siléas posa une main amicale sur le bras du barde et inclina respectueusement la tête pour le remercier.

"Je vous remercie pour vos paroles cher Mellengolas. Si ma fille peut apporter un peu d'espoir à notre peuple et à celui des hommes alors je suis plus fière d'elle que jamais."

Siléas se leva, et comme Elerinna était dans les bras de sa mère, elle ne se reveilla pas. La reine descendit les marches qui menaient au trône d'or et vint se placer près d'un berceau entourait de deux longs pans de rideaux blancs brodés avec finesse et elle déposa l'enfant avec douceur sur le matelas. Elle prit alors l'étoffe offerte par la reine Mélian et elle l'étendit sur sa fille en souriant.

"Dors ma jolie princesse" murmura-t-elle doucement.

Quand elle eut enfin détacher son regard de son enfant elle fit un grand sourire à Mellengolas et avança vers lui.

"Ce sera un honneur pour tous les haladins et pour moi même que de recevoir ici à Amon Obel les seigneurs de Doriath. Dites-leur que nous les attendrons avec impatience!"

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Quelques jours plus tard.
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Les Haladins avaient reçu la nouvelle de la venue du roi Thingol et de la reine Mélian avec une joie non dissimulés. Le palais était en effervescence depuis la veille ou la reine avait donné l'ordre d'apprêter le palais.
Des bouquets de fleurs avaient été accroché aux pilliers, aux murs et aux balustrades. Tout était gaie et fleuris.
Siléas avait participé à la décoration d'Amon Obel autant qu'elle le pouvait. Son devoir envers sa fille passait avant tout et la petite n'ayant pas encore plus de trois semaines, la reine restait constamment près d'elle.
Si l'accouchement l'avait soulagé de sa grossesse, la reine n'en était pas moins épuisée. 124 ans était un âge bien jeune chez les elfes pour espérer un enfant. Bien des elfes vivaient des centaines d'années sans avoir la chance de concevoir un enfant.

Ce matin là, Siléas sentit plus nettement que jamais la présence des elfes. Cette présence lui manquait tant qu'elle ne pouvait douter d'elle quand elle la ressentait.
Les servantes du palais avaient disposé sur son lit une robe magnifique, certis de pierre précieuse et merveilleusement tissé mais Siléas ne voulait pas d'autant d'extravagance.
C'est donc elle qui choisit sa robe, elle prit celle en voile blanc qu'elle avait porté le jour de son couronnement. C'était une robe simple mais dont la blancheur surprenant et elle mettait en valeur sa taille redevenue fine.
Comme à leurs habitudes les servantes priaient la reine d'attacher ses cheveux mais celle-ci préférait les avoir laché. Ils avaient une courbure naturelle et les reflets dorés s'accordés avec la couronne d'or qu'elle consentit à porter.

Enfin elle s'occupa seule de préparer Elerinna et l'enveloppa dans l'étoffe que lui avait offert la reine Mélian.
C'est aussi simplement vêtue que la reine entra dans la salle du trône, portant dans ses bras sa jolie petite fille aux yeux émeuraude.
Avec un grand sourire, Siléas accueillit l'arrivée de son cher Handir et elle le regarda tendrement quand celui-ci prit dans ses bras le petit être qu'était Elerinna. Après un dernier baiser il lui annonça qu'il devait continuer ses rondes dans la forêt et qu'elle devait le faire avertir si jamais le roi Thingol et la reine Mélian venaient à Amon Obel aujourd'hui.

Sans plus attendre Siléas déposa sa fille dans le berceau près de son trône et elle commença à tresser elle aussi des fleurs que lui amenaient les enfants du palais. Depuis qu'elle était reine, les jeunes enfants avaient appris qu'ils pouvaient s'approcher sans crainte de leur reine.
Siléas passa donc la matinée avec toute cette ribambelle d'enfant, en riant à chacune de leur petites bêtises. Sa fille ne pleura à aucun moment, d'ailleurs il était rare d'entendre Elerinna pleurer. Et ce fut sa mère qui vint la trouver.

Quand elle se pencha sur le berceau elle accueillit en souriant le regard interrogateur d'Elerinna et finalement la petite fille se mit à rire et à tendre les bras vers sa maman. Cette dernière répondi à l'appel muet de son enfant et elle la prit dans ses bras.
C'était une petite princesse très éveillée pour son âge.
D'un pas lent elle se dirigea vers les jardins d'argent et s'assit sur un banc. Au bout de quelques secondes on put entrendre la douce voix de la reine s'élever pour bercer sa fille. Elle lui chantait l'histoire de la vie qu'elle avait mené en Lorién et que jamais elle ne regretterait d'avoir quitté son peuple car maintenant elle était la plus heureuse d'Arda.

[MJ On]

Ce fut le roi Thingol à la grise pelisse qui répondit le premier à la reine Siléas :

« Le voyage fut long, mais point fatiguant ; car il nous sembla à tous que les lieues s’envolaient sous nos pas, car Mallengolas nous avait dépeint la beauté du Joyau de Brethil et l’éclat de l’Etoile des Haladins, sa fille la douce princesse Elerinna. Et si lassitude il y eut, ce fut celle de ne point ariver assez rapidement en ces lieux pour vous rencontrer ! »

Mélian prit dans ses mains la belle broche de Lorien, et sa belle chevelure de nuit glissa sur son cou d’ivoire, dévoilant la ligne exquise de ses épaules :

« Je prend ce Don tel qu’il est, celui d’un cœur noble et pur, le plus pus pur des joyaux. Soyez remerciée de votre générosité, reine de Brethil ».

La reine de Doriath passa la broche dans sa chevelure, et il sembla à tous que le bijou rehaussait l’éclat de sa beauté.

Puis le roi Thingol à la chevelure d’argent s’adressa à la douce reine de Brethil.

« O belle reine Siléas, la venue de votre enfant a effectivement fait renaître l’espoir dans le cœur de nombre d’Eldar, car c’est là l’union de la lignée des Hommes à celle des Elfes, et peut-être est-ce le signe que les Valars ne se sont point détournés des tourments qui s’abattent sur Arda ! Le serment de Fëanor fut fait avec la haine dans le cœur, et le Destin des Noldors fut tissé avec des fils de Haine qui depuis empoisonnent le Bélériand. Les frères se méfient de leur sang, les royaumes elfiques sombrent dans un oubli voilé de brumes, et les hommes se retrouvent seuls à affronter les sbires infâmes de l’Ennemi Noir du monde, comme cela a été le cas encore tout récemment en votre belle contrée ».

La reine Mélian posa une douce main sur celle de son époux, et ses lèvres parfaites esquissèrent un sourire :

« Mais il a été prophétisé que l’écheveau de Haine qui préside aux Destinées des Noldors serait démêlé lorsque l’Amour viendrait s’unir à la trame de ce Dessein, accomplissant ainsi la Volonté des Seigneurs de l’Ouest. C’est pourquoi nombre d’entre nous se réjouissent de cette naissance, qui scelle l’union de deux Peuples que l’Ennemi et ses intrigues machiavéliques ont tout fait pour séparer ! ».

Un silence plana dans la salle, tandis que les souverains laissaient leur auditoire s’imprégner de leurs paroles. Ils s’étaient exprimés dans la langue des habitants de Brethil, afin que toutes les personnes présentes puissent saisir leurs propos.

L’atmosphère de la salle du trône était emplie de la fragrance des bouquets de fleurs, et les deux oiseaux elfiques s’étaient posés sur une balustrade embaumée de parfum, et l’air était empli de leurs trilles joyeuses.

Siléas resta un moment complètement hébétée. Pourtant elle n'en montra rien. Sa fille fait l'objet d'une prophétie...tout un peuple croyait en elle. Jamais elle n'aurait voulue que Elerinna ait tout ce poids sur les épaules, mais une prophétie elfique était une prophétie elfique et rien ne pouvait la changer.
Légèrement décontenancée, Siléas s'assit sur son trône, l'enfant dans ses bras remua puis s'endormit sous le regard attendrit de sa mère.
Aussitôt Néla rapprocha le berceau de l'enfant et Siléas y déposa avec douceur la petite princesse.

Elle fit signe de la main au roi Thingol et à la reine Mélian de s'asseoir sur les fauteuils en face d'elle. Les Haladins présents dans la pièce ne prononçaient aucun mot, trop occupé à ruminer les paroles de la reine de Doriath.

"La prophétie ne parlait peut-être pas d'Elerinna, j'ai entendu parler du fils d'Elessar le roi du Gondor, cet enfant est aussi un semi-elfe."

Même en prononçant ses paroles Siléas n'était pas convaincue. La prophétie parlait bien de sa fille sinon les souverrains de Doriath n'aurait jamais fait le déplacement jusqu'ici. Malgré la résignation intérieure que du faire la jeune elfe, elle garda son sourire accueillant.
Elle s'adressa alors à ses deux illustres invités dans l'elfique le plus pur qu'il soit.

"Si la naissance de ma fille Elerinna pouvait amener la paix en Arda alors nos frères ne seraient plus obliger de partir vers les terres immortelles de Valinor. J'ai quitter tout ce que je possédait en Lorién et je suis venue ici...mon destin m'y attendait. Je me refuse à quitter cette terre pour un continent qui m'est inconnue, je ne pourrais jamais quitter se royaume plein de vie et d'amour, j'y suis trop bien."

Dans sa voix on pouvait sentir son incompréhension face au départ de ses frères vers les terres de Valinor. Elle trouvait leur conduite lâche, partir sans regarder en arrière et en se souciant peu de l'avenir des hommes, c'était un crime impardonnable à ses yeux. Mais son sourire rendait ses paroles plus joyeuses et moins pesantes.