Chroniques d'Arda
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 des elfes dans les contrées sauvages

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MessageSujet: des elfes dans les contrées sauvages   des elfes dans les contrées sauvages EmptyVen 8 Déc 2006 - 18:38

Turendil galopa vers le sud. Une pluie battante s’abattit bientôt sur lui, et un vent froid le transperça. La nuit tomba, et il s’arrêta pour laisser à son cheval un peu de repos. Il s’abrita sous la ramure d’un arbre et s’alimenta de lembas. Le sommeil le fuyait, et le chant maudit de la harpe de Dagdhagethil semblait s’être insinué à l’intérieur de lui, glaçant son être et gelant ses pensées.

Il dut faire appel à toutes ses ressources pour parvenir à allumer un feu. Il se trouvait dans une contrée sauvage, et nul doute que la lueur de son feu risquait d’attirer des animaux ou de bien pires créatures… Mais dans l’état d’esprit dans lequel il se trouvait, il s’en moquait complètement. Il s’abandonna dans la contemplation des flammes, chaque danse crépitante lui rappelant le crépitement infernal des maisons en feu de Carn Dûm et les cris d’agonies des assiégés dont les lances des envahisseurs avaient prélevé l’existence dans une aveugle furie.

Il se réveilla brusquement, au milieu de la nuit. Le sommeil avait fini par s’emparer de lui. Devant lui, les dernières braises de son feu rougeoyaient. La pluie avait cessé ; il entendait le souffle pesant de sa monture, bien qu’il ne distinguât qu’une vague masse informe dans l’obscurité. Qu’est-ce qui l’avait réveillé ? Son cheval ne paraissait pas inquiet, mais il porta tout de même la main à la poignée de son épée. Tendant l’oreille, il lui parut entendre des chants qui s’avançaient sous les arbres. Il commença à se déplacer dans l’obscurité, aussi silencieux qu’une ombre.

Une lueur blanche semblait s’élever devant lui, comme naissant de l’air frais et portée par les chants qu’il entendait maintenant plus distinctement. Les voix, car il y en avait plusieurs, semblaient d’une tristesse infinie. Mais elle recelaient une pureté qui ne trompait pas le cœur de Turendil : c’était des elfes ! Il rengaina sa lame, revint sur ses pas chercher son cheval, et se dirigea vers les lamentations. Ses pas l’amenèrent à un chemin peu fréquenté. Là s’avançait une petite troupe d’elfes, portant des lampes devant eux. Il y avait de belles dames parmi eux, montées sur de blanches montures elfiques.

A leur approche, Turendil s’inclina profondément :

« Une étoile brille sur notre rencontre », dit-il. « Je ne m’attendais certes pas à trouver belle compagnie par ses contrées sauvages ».
Il avait parler en sindarin, et c’est dans la même langue qu’on lui répondit.

« Et que fait un Homme loin des demeures des siens ? Car je sens qu’une ombre est sur vous et s’attache à vos pas », lui dit un elfe élancé à la chevelure couleur de miel. Il était vêtu d’un pourpoint ayant la couleur des feuilles, et tenait dans sa main et grand arc d’if.

« Mon nom est Turendil », répondit le jeune homme, « et ce sont vos chants qui m’ont attiré. Je voyage seul car, en vérité, je fuis la folie de mes semblables. Puis-je me joindre à vous ? »

L’elfe le regarda dans les yeux, avant de répondre :

« Nulle trace de l’Obscurité ne se trouve dans vos yeux, voyageur, car il me semble que l’Ombre qui est sur vous pèse plutôt sur votre cœur ».

A ces mots, une belle dame elfique à la chevelure d’or, vêtue d’une grande robe bleue, descendit de son cheval et s’approcha. Elle lui prit les joues dans ses mains fraîches et déposa un baiser sur son front en disant :

« Im Olotëlaurë, lemba rucin ar cendacalassë”, “Je suis Floraison d’Or, laisse derrière toi l’horreur et contemple la clarté »

Et il sembla à Turendil qu’un nuage noir était chassé de son cœur, et que de nouveau le monde pouvait lui apparaître clairement. Et un rire enfantin sortit de sa gorge, puis il s’agenouilla devant la belle Dame des elfes.

« Soyez remerciée, ô splendide parmi les premiers nés, car une étoile brille sur notre rencontre, et elle se trouve devant moi. Vous m’avez délivré de la noirceur, et pour cela je suis votre éternel serviteur ».

Avec un sourire sans joie, la belle dame répondit :

« Hélas, Enfant des Hommes, il ne peut en être ainsi. Car nous venons d’Imladris, demeure d’Elrond le Semi-Elfe, et nous rendons visite à des parents d’Ossiriand avant de voguer sur les blanches nefs des Eldars, car notre temps en la Terre du Milieu touche à sa fin. Nous ne nous reverrons donc pas, car nous sommes las de cette existence et de son continuel combat contre l’Obscurité. Adieu donc. »
Et la Dame s’en fut, laissant là Turendil comme frappé de mutisme. Une main se posa sur son épaule.

« Si tu le souhaites, Turendil des Hommes, tu peux cheminer avec nous. Car je devine, avec la prescience de ceux qui s’en vont, que ce n’est pas ta propre Volonté qui t’as guidé vers ces contrées sauvages, mais ce maléfice qui pesait sur toi. Viens donc et demeure un instant parmi nous, et les ténèbres de ce monde te seront épargnées encore un court instant », lui dit le noble guerrier elfe qui lui avait le premier adressé la parole.

Turendil ne put qu’acquiescer. Car il lui apparaissait maintenant clairement qu’une sombre folie née des maléfices de Carn Dûm avait tenté de guider ses pas vers sa perte, et qu’il se serait probablement perdu dans les contrées sauvages de la Terre du Milieu. Puissantes et fourbes étaient les armes de l’Ennemi, car elles pouvait abattre même l’adversaire victorieux par des chemins détournés !

Et il fut pris de remords, car il lui semblait maintenant qu’il s’était conduit comme un sot. Il souhaitait se rendre aux cotés du roi Handir. Celui-ci lui avait fait un immense honneur, dont il s’était montré indigne. Quelle que soit l’ignominie qui pesait sur sa lignée, il était décidé à racheter son honneur, si son roi voulait malgré tout de lui. Il ne pourrait pas lui en vouloir si celui-ci se refusait à le recevoir, car il avait abandonné son armée en se montrant un bien piètre capitaine, mais il se devait de se présenter devant lui.

Aussi chemina t-il avec les elfes jusqu’en Ossiriand, puis se dirigea t-il vers la forêt de Brethil..
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