Chroniques d'Arda
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 Dol-Guldur, une arrivée surprise.

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Morrigane Agarwen
Reine du Rhûn

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MessageSujet: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyLun 30 Mar 2009 - 1:26

Il faisait encore noir quand l'étranger arriva. De timides lueurs filtraient du côté de l'est, vers les grandes plaines qui ondulaient en vagues paresseuses; la nuit restait profonde, dans la forêt, à peine dissipée par la lueur des flambeaux qui dansaient furieusement dans le vent d'est.

Sous les frondaisons, de longues ombres filaient dans les rafales, accompagnées de bruissements furtifs et de vagues lueurs, comme si les bois tout entiers vivaient et respiraient.

Il vint de la route du sud, qui serpentait entre les arbres; fine silhouette enveloppée de noir, de longs voiles le cachaient à tous les regards et ne révélaient rien de son identité. Il était monté sur une triste haquenée aux allures mitées, la même que montait la reine en partant pour Armelenos, voyage dont, disait-on, elle n'était jamais revenue...

Il émergea des ombres de la forêt, comme tissé de la même matière, fantôme noir aux voiles papillonnants, inquiétante présence qui ne troubla pas cependant ceux qui le virent arriver.

Le cavalier ne jeta aucun regard à la sombre éminence de Dol Guldur qui se dressait vers le ciel, son sommet à peine éclairé par les premiers feux du soleil levant, et poursuivit sa route en pressant le pas de sa monture.
Se dirigeant vers l'arène, l'étonnement passa, et un attroupement se forma. Malgré l'heure matinale, ils étaient nombreux, en armes ou non, à vaquer à leurs occupations dans le campement qui cernait l'arène; aussi ce ne fut qu'après quelques mètres qu'un petit groupe lui barra la route.


-Halte-là, étranger! Qui es-tu, et que veux tu? Parles!

Un silence s'en suivit.

L'inconnu les contempla un moment de ses yeux masqués, puis eut un rire rauque.


-Qui je suis ne vous importe pas, soldat. Je veux voir votre chef, immédiatement.

Une vague de rires parcourut les gardes assemblés. Celui qui avait parlé s'avança, n'ayant même pas besoin de lever les yeux pour parler au cavalier, tant le premier était menu et le second taillé comme un colosse.
La monture s'agita, reculant en secouant son encolure, comme effrayé.

Le soldat saisit les rênes d'une main experte, tandis que d'autres coupaient toute retraite.


-On s'exprime avec moins d'arrogance, étranger; quand on est seul, et qu'on s'adresse aux gardes pourpres de Rhûn! Alors dis-moi ton nom et montre ton visage! Tonna le soldat, tandis que la monture paniquait de plus en plus.


La jument fit un écart, et soudain le manteau du cavalier s'ouvrit, révélant sous les voiles la frêle silhouette d'une femme. La capuche glissa, et les voiles furent enfin chassés par une main fine, au doigt duquel brillait l'or et la pourpre des rois...
Morrigane dévoila enfin son visage, tandis que l'océan enflammé de sa chevelure se répandait sur ses épaules en vagues soyeuses. Plus pâle encore que d'ordinaire, ses traits étaient tirés et de grands cernes s'élargissaient sous ses yeux. Un peu de sa beauté était flétrie par la fatigue et la lassitude de l'échec et du deuil, mais elle restait impressionnante de froideur altière, comme un cygne noir dans le vent d'est.


-A présent que vous m'avez vue et que vous savez qui je suis, me laisserez vous passer, soldat? Je suis lasse, et j'aimerais vivement m'entretenir avec votre capitaine.

La reine eut un sourire forcé, glacial, signifiant que sa patience avaient des limites et que celles-ci étaient proches d'être atteintes.

L'étonnement passé, on se mit à murmurer dans les rangs; certains la voyaient d'un œil peu amène, mais elle n'y prit pas garde. Elle était reine, que diable! Si elle n'arrivait même pas à se faire obéir par ses propres troupes, l'avenir s'annonçait compliqué....

Alors que le soldat hésitait encore sur la marche à suivre, la jeune femme fut soudain prise d'une pâleur mortelle et parut sur le point de s'évanouir. Elle se courba sur l'encolure de la jument, puis se reprit, plus blanche de jamais, une main crispée sur son ventre qui déjà semblait s'arrondir d'un poids qui ne devait rien à un quelconque embonpoint.

Ah, les joies d'une grossesse difficile... Le voyage avait été très éprouvant, depuis que la compagnie formée à Armelenos s'était dissoute. Morrigane avait pour sa part prit le chemin du nord, vers Dol Guldur où, disait-on, s'organisait un tournoi pour décider de qui prendrait les reines de l'empire de l'Est.

Cette fois, Nul espoir de revoir Krell vivant. Et bien peu de conserver son royaume... pourtant, même dans l'état de faiblesse où elle se trouvait, Morrigane tenait à faire valoir ses droits sur ses terres, quitte à affronter tous ceux qui se dresseraient contre elle.

Mais en avait-elle seulement la force? On pouvait en douter, au vu de la difficulté qu'elle éprouvait à tenir simplement en selle...
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyMer 1 Avr 2009 - 16:19

Les gardes pourpres furent tout bonnement sans voix, car bientôt, ils reconnurent la femme de leur maître mort, leur impératrice!

Les autres orientaux purent voir la chose la plus impressionnante qu'ils n'eurent jamais vu, devant eux, plus d'une centaine de colosses, vêtus d'armures pourpres menaçantes, s'agenouillèrent devant cette cavalière alors qu'un garde noir approchait, se taillant un chemin a travers la foule muette.


"La reine est la! Vive la reine!"


Hurla-t-il alors, cri reprit par les gardes pourpres qui déja formait un véritable mur entre les orientaux et leur légitime maîtresse.
Krell avait été très clair, dans sa vie ou dans sa mort, la reine devrait être protégé par ses soldats les plus loyaux.

Déjà, les araignées géantes qui pendait aux arbres s'éloignèrent, elles ne mangeront pas de cheval aujourd'hui.
Saisissant l'encolure de la monture royal, le garde noir enleva son casque de son autre main et fit un grand sourire a la reine.

"On m'appelle Sourire maîtresse, et j'ai l'honneur de vous accompagner a notre capitaine: Torn."

C'était un bon signe...
Le calcul politique avait été rapide pour Sourire, Morrigane revenu, ceux qui ne se rallierait pas a elle serait des traîtres!

"Ce n'est pas mes affaires, mais vous revenez au pire moment, j'en ait bien peur ma reine, préparez vous a serrer des dents...Mais rassurez vous, les gardes seront la pour vous protégez!"

La menant, entouré par une centaine de gardes qui s'était mis en bon rang, formidable carré autour de la reine et du garde noir, la procession allait ainsi vers la tour, où moi, Torn, attendait sur le haut des escaliers menant au donjon, éberlué, accompagné de Kaol.

"Kaol, nous allons devoir remettre notre duel a plus tard, j'en ait bien peur..."

Alors que la garde rapproché s'arrêtait quelque pas plus bas que moi, Sourire tendit sa main a l'impératrice pour l'aider a descendre de sa monture.
Sourire, mon lieutenant méritait bien son nom, car alors qu'il regardait l'impératrice, il ne perdait pas ce plissement des lèvres...
Alors que je la voyait a nouveau, quelque chose me troubla, une profonde peur vint me serrer le coeur.
Si elle était encore vivante...Krell?...Non, on avait ramené sa tête et son armure a Dol-Guldur, je l'avait reconnu, il était mort!

Mais alors, Morrigane était désormais la seule maîtresse de Rhùn et de son empire.
Maudite! Je voyait déja la suite: les seigneurs de guerre ne suivront pas une femme qui revient a peine de l'exil!

J'avais brisé mon serment d'allégeance, pourtant, mon titre de baron de Dol-Guldur faisait de moi le vassal de cette femme.
De plus, la garde pourpre semblait avoir retrouvé sa ligne de conduite.

Alors, je sentit peser sur moi le regards des chefs de tribus, ils me soupçonnait...
Maintenant, le Shagal était caduque, car l'empire avait de nouveau une reine.
Les esprits ne pouvaient être plus vicieux envers nous.
Un bref regard vers le ciel pourpre qui nous dominait, Krell...
Avait-tu tout prévus?


Dernière édition par Torn le Sam 4 Avr 2009 - 4:13, édité 1 fois
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Morrigane Agarwen
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyJeu 2 Avr 2009 - 0:03

-Le pire moment?

Morrigane eut un sourire sans joie.


-On dirait que je ne suis pas au bout de mes surprises, alors...


Le pire était un mot qui avait perdu beaucoup de son sens, ces derniers temps... Les morts, les difficultés qui s'en étaient suivies, l'échec du conseil, la mort de Krell, la traversée périlleuse des terres jusqu'à Dol Guldur, la fatigue, les nausées incessantes... Où s'arrêterait donc ce calvaire?

Une vague de faiblesse la frappa, mais elle resta bien droite sur son cheval, resserrant les pans de son vaste manteau autour de sa frêle silhouette, comme un cygne noir repliant ses ailes contre le vent. Sa fierté prenait le dessus sur sa douleur; les hommes étaient des loups; s'ils flairaient l'odeur du sang, elle était perdue.. D'autant plus que les soldats qui avaient courbé l'échine à ses pieds étaient capable, il n'en fallait qu'un seul, de la balayer à leur gré. Ce que certains feraient avec empressement, sans doute, s'ils apprenaient qu'elle portait un éventuel héritier de Krell... Et donc un concurrent de plus.

Escortée par les molosses en armure, elle se demanda combien d'entre eux, combien de chefs de guerre se voyaient bien à sa place... Il était sans doute malvenu de douter de la garde pourpre; ces hommes avaient été trop bien entraînés par Krell pour lui être déloyaux. Non... le danger venait des tribus et de leurs turbulents chefs, tous plus belliqueux les uns que les autres, et qui accepteraient sans doute très mal de se voir commandés par une femme. Ce qu'il fallait à ce pays, c'était un chef de guerre, et cela, Morrigane savait où le trouver... Si seulement il voulait bien accepter de l'aider à tenir le gouvernail..

Une fois parvenue devant Torn, elle mit pied à terre non sans difficulté, et exécuta un salut ô combien protocolaire qui n'était pas dépourvu d'ironie.


-Il y a longtemps que nos routes ne se sont croisées, capitaine... ou plutôt, baron? C'est alors à vous que je dois le fait que mon royaume soit encore un en seul morceau... Et je constate même que vous avez été jusqu'à rechercher un nouvel héritier pour le trône laissé vacant?


Elle eut un sourire vénéneux, cela dit dénué de méchanceté.

-Cette peine vous sera inutile, baron.


Son sourire s'adoucit et elle courba la tête en signe de reconnaissance.

-Je saurais me monter généreuse, à la hauteur de votre effort pour le pays, Torn.

La jeune femme se tourna vers l'assistance, s'adressant à chacun des hommes présents

-Et il en sera de même pour vous tous!
Dit-elle d'une voix étonnamment forte. La fidélité sera récompensée, tout comme ceux qui se rendront coupable d'une quelconque félonie envers l'empire, seront pourchassés sans espoir de recours! Ne vous croyez pas à l'abri, simplement parce que le Rhûn est aux mains d'une femme. Aucun traître ou parjure ne pourra échapper à la justice et à la vengeance, car je le traquerai, où qu'il se cache!

L'impératrice les contempla un instant de ses yeux d'opale, puis reprit avec la même force, ce courge des désespérés qui n'ont plus rien à perdre.

-Que cela soit dit et fait, car l'Impératrice est de retour sur ses terres; et tous ceux qui s'y opposeront devront répondre de leur déloyauté!


Sous les pans de son vaste manteau, ses mains s'étaient posées sur son ventre, tandis qu'elle luttait pour rester debout. Elle fit quelques pas sur les marches, vacillante, et lorsqu'elle parvint à la hauteur de Torn, laissa échapper un murmure qu'il fut le seul à entendre.

-Par tous les dieux, Torn, aidez-moi à monter ces foutues marches...
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptySam 4 Avr 2009 - 4:40

Et la voila qui déjà semait le trouble...
Par tous les esprits, elle était reine, mais reine de quoi? De qui? D'une poignée de soldats d'élites? Et encore, j'en était le seul véritable capitaine, D'une capital assiégée? C'était a se tordre de rire, même si je n'en avait aucune envie actuellement.
En vérité, Krell était le chef des tribus et Morrigane la reine, le cœur des guerriers appartenait au Dieu-Roi, elle, seul les hommes du Nord la voyait comme une véritable gouvernante, plusieurs la respectaient, certains la vénérait mais pour son époux, mais désormais, tout avait changé.

Quand je la voyait, la, devant moi, je comprenait mieux pourquoi Krell ne pouvait la regarder dans les yeux et lui offrir une vie calme, c'était une femme digne d'être impressionnée, pas une de ces amantes de chef mais bien une reine.
Elle gouvernait sur le cœur d'un homme mort désormais...
Et bien entendu, sur ses plus fidèles guerriers.

Ô esprits, ne soyez pas si cruel avec le peuple de vos fils!

Alors, elle susurra quelque chose que seul mes oreilles entrainés purent entendre, sans hésitation aucune et me fichant du mépris de mes anciens alliés, je lui tendit la main et lui donna le formidable appuie qu'était mon bras en plaque d'acier comme support.


"Ma reine, ton verbe est mon ordre."

C'était une phrase simple, elle me connaissait, je n'étais pas du genre a discuter pour rien, encore que j'avais rapidement dut apprendre la politique a la suite de mon auto-proclamation de baron.

Affrontant du regard le chef des Balcoth, Bortish, je finit par faire un signe de la main a deux gardes pourpres a ma droite qui gardait l'entrée de la tour, ils furent rapides a se mettre en branle.

Ce soir, personnes ne sortirait du camp, pas question de laisser une soirée d'avance a tout traitres.


"Vient, entrons, mes appartements sont a toi, ainsi que le trône de l'Empereur qui est toujours ici, tu verras, il est inconfortable."

La menant déjà d'un pas lent mais régulier dans la tour, je ne lui laissait pas le temps de faire d'autres stupidités, il fallait la mettre en garde.
Car désormais qu'elle était revenu, je pouvait a nouveau disparaitre, fort d'une garde noire renforcée par un statut parfaitement digne.


"Kaol...Rejoint-nous plus tard, je pense que nous aurons beaucoup a nous dire, Le Digne..."

Le laissant la sans aucune hésitation, je n'avait pas le choix et je ne pouvais pas parler a l'Impératrice de façon personnel devant un simple chef de tribu, surtout devant un chef de tribu, Kaol était surnommé le Digne a juste titre, je l'avait sondé de mon œil, mais il restait un guerrier et non un chef de guerre.

Une fois que nous fument entrés dans la grande salle de banquet, salle derrière laquelle se trouvait la salle du trône, je put parler avec plus de franchise, déjà, quatre gardes noirs nous suivaient a quelques mètres, j'avais toute confiance en eux, sinon, en qui aurai-je put avoir confiance?

"Ma reine, pourquoi les avoir provoqués? Si tu avait été digne mais faste, des négociations auraient put être entamé, mais désormais, tu les traitres comme si ils n'étaient que de simples lieutenants...
Ils sont chefs de tribus, pire, guerrier même, pour eux, la force c'est le pouvoir.

Loin de moi l'idée de faire ton fardeau plus lourd encore, il le sera déjà bien assez, mais tu as réduit mes efforts a néant par une simple phrase."
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptySam 4 Avr 2009 - 17:59

Morrigane se laissa tomber plus qu'elle ne s'assit sur le premier siège à disposition et respira longuement, comme essoufflée. Elle ne dit mot lorsque Torn parla, puis laissa passer un long silence avant de lever les yeux sur lui.

-La négociation? Torn, où est passé votre bon sens? Ces hommes sont des loups. Ils ne veulent que commander toujours plus d'hommes, avoir toujours plus de terres, écraser toujours plus d'adversaires... Leur laisser la bride sur le cou, c'est courir à la perte; je ne laisserai pas l'empire se disloquer par leur faute.

Elle s'interrompit brièvement, et une ombre passa dans les reflets opalins de ses yeux cernés.


-Bien sûr, ce ne sont pas que de simples lieutenants; ils sont bien plus dangereux que cela. Ils sont les vassaux de l'empire, alors je ne tolérerai d'eux aucune incartade, et cela dans l'unique but de préserver la puissance de l'empire: il n'y a que dans l'union que se trouve la force de résister à l'ombre du sud ou aux puissances de l'ouest.

La jeune femme eut un petit rire sans joie.


-Croyez-vous réellement que leurs paroles auraient été différentes des miennes, si l'un d'entre eux avait remporté ce tournoi? Je ne désire pas un empire de moutons faiblards écrasés par la puissance d'un seul. Je ne veux pas d'une masse de sujets identiques et sans vie. Le Rhûn est ce qu'il est, et chaque tribu, chaque chef conservera ses prérogatives et ses droits; j'exige seulement d'eux qu'ils restent unis autour de la couronne. Est-ce donc trop demander?

Elle fixa le baron d'un regard perçant, comme si elle tentait de percer à jour ses pensées.


-Répondez-moi franchement, Torn. Ai-je raison de placer ma confiance en vous?

Un bref instant, toute la force qu'elle avait pu rassembler pour faire face aux guerriers s'évanouit. Ses yeux clairs se fermèrent avec lassitude et elle s'affaissa légèrement sur elle-même, une main posée sur son ventre. Il y avait tant à faire, et elle disposait de si peu de moyens! Même son état de santé jouait en sa défaveur.

-Je n'ai aucun pouvoir sur eux, je le sais bien;
murmura-elle. Tout ce que je peux faire pour conserver ma place, c'est de me montrer plus dure qu'eux.

Elle jeta un regard en coin au gardes noirs qui assistaient à la scène et eut un pauvre sourire. Depuis quand se laissait-elle aller en public? Elle était tellement habituée à ne montrer aucune de ses faiblesses, qu'elle en fut à se demander si ces hommes ne serviraient pas de cela contre elle.
La reine leva à nouveau les yeux sur Torn. Mettre en doute la loyauté de ses soldats, c'était mettre en doute la sienne... Si tant est qu'elle existât. Elle eut le tact de ne pas poser la question, ne voulant pas commettre l'erreur de perde l'un de ses rares alliés.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyDim 5 Avr 2009 - 18:01

Ho...Elle était fatiguée, cela pouvait être une raison de ses sautes d'humeur et de son manque de savoir-faire...
Non, je me souvient quand elle avait dut diriger l'Empire seule, elle n'avait été qu'un homme de paille, sans les précieux gardes pourpres qui avaient alors remplis le palais Impérial...
Cette femme avait du sang de dirigeante oui, mais elle se laissait trop souvent déborder, j'avais eu tord de me laisser berner par sa classe majestueuse.
Les gens sont rarement ce qu'ils veulent montrer, un avantage a porter une armure, c'est qu'on ne montre rien...

Toutefois, elle savait quand même discerner des guerriers de simples soldats, même si elle ne savait pas comment les dresser.


"Voit-tu ma reine, la sauvegarde de l'Empire doit passer par des négociations, nous ne pouvons nous permettre une autre guerre, qu'elle soit civile ou non!
Ces hommes voient en toi une voleuse de trone, c'est certain, mais sans ta provocation, nous aurions put les garder quelques jours ici, afin de les garder près de nous, incapable de comploter contre la toute puissance de nos gardes, aucun chef de clan ne pourra te faire de mal tant qu'il ne rentreras pas sur ses terres.
Mais maintenant, ils partirons demain, et dans une semaine, ils auront pris contact entre eux et dans un mois...
Que nous réserve l'an prochain?"


Un sourire, devenu trop rare se grava sur ma figure au moment où je m'assit en face d'elle.

"Ma reine, aucun d'entre eux n'aurait remporté le tournoi, j'y aurait veiller, a vrais dire, c'était plutôt...comme un purgatoire, si vous voyez ce que je veut dire.
Les loyaux aurait été ralliés, les traitres auraient été capturez et leur tribus écrasés.

Mais la couronne...Pour eux, la couronne ne signifie rien, celui qui la porte est le plus important, j'en ait bien peur.
Il faudra vous renforcer, mais porter un gant de fer dans ce genre de situation n'est pas recommandé, surtout pour une femme.
Krell les as ralliés par la force et par son charisme, il as mit dix ans as rassemblé les tribus derrière lui...
J'ai bien peur que vous ne deviez être aussi patiente, opportuniste, prête a la véritable politique, celle qui dessèche le cœur."


Puis...Elle mit en doute ma loyauté, avant de lancer un regard qui voulait tout dire vers la garde noire, si j'étais restez un simple garde pourpre, j'aurai été offensé par ces dires.
Encore une preuve de son incapacité a se mettre en valeur, dans cette pièce où nous étions seules avec mes plus fidèles lieutenants...
Toutefois, je prit la remarque avec un regard dure, mon oeil pourpre se fixa sur les prunelles de ma reine, et je finit par dégainer lentement le petit coutelas que m'avait offert Krell lors de ma promulgation en tant que capitaine de la garde pourpre.

Ce couteau, a la garde d'or d'airain, était le seule cadeau que je gardait de lui, plus pour rappeler a tous mon ancien titre, mon meilleur, celle où j'excellais, avec moi en orient, Krell ne serait peut être pas mort.


"Te rappel tu en quel circonstance ton époux m'avait offert ceçi? Tu n'était que concubine et moi simple garde, il m'avait lançé cette lame et m'avait dit:
{Tu est le meilleur de mes gardes, car tu use de ta tête autant que de ton cœur et que de tes muscles, tu est le véritable guerrier, mon meilleur chef-d'œuvre.}
Cela voulait tout dire, cela veut encore tout dire, j'ai quitté ton homme car sa folie allait trop loin, son cœur avait tout perdu après ta perte, il était devenu paranoïaque, troublé, inattentif, il buvait trop et avait perdu son honneur de guerrier.
Le pouvoir rend les hommes mauvais, non pas pasqu'ils le sont, mais pasqu'ils sont hantés par leurs actions.
Moi, j'ai toujours commandés une simple garde, mais je suis revenu pour assurer un grand avenir a mon peuple et a l'Empire que j'ai aidé a construire, je ne veut pas être un homme de pouvoir, car je suis un homme de guerre, je suis un homme de passion aride et de rêves amers et qu'entre mes mains, le pays ne deviendrait rien de plus qu'un Empire mercenaire, sans camps autre que l'argent, se fichant des intérêts extérieurs a nos contrées.

Pour te répondre, ma reine, tu est l'impératrice a mes yeux, je t'aiderait a sauver l'Empire car il ne peut en être autrement, l'Orient doit être neutre pour que les grandes guerres cessent, neutre, mais toujours opportuniste et prêt a bondir sur une proie affaiblit, ainsi, notre Empire pourra s'étendre encore et se faire respecter.

Mais un empire qui fournit la chaire a canon des autres nations ne pourra jamais être un grand empire, notre sang a été sacrifiés sur de trop nombreux sols pour continuez ainsi.

Apprend, avant de continuez, ma reine, que la capital est en ce moment même assiégé et que seul la tribu des Sariose la protège encore avec les gardes civiles, ce sont des chamanes et des artilleurs, pas des fantassins.

Pour le moment et jusqu'à ta toute puissance sur tes terre, je serais ton champion, mais ensuite, seuls les esprits me guideront.
Un ordre, un seul, et je part demain avec deux milles gardes pour me sacrifier afin de te donner le temps, mais je te le dit, ce n'est pas en agissant ainsi que tu recouvrira tes forces."


Après mon long récital, durant lequel elle m'avait écoutée, je rengaina ma lame et me leva avant de me placer a ses cotés, l'air sévère.
Lentement, mon genou fléchit, me plaçant a la même hauteur que ma reine.


"Sur mon serment de garde pourpre de protéger mon empire, ainsi que sur mon cœur de guerrier, je te promet de te protéger au péril de ma vie, moi, ainsi que la garde noire et la pourpre, je jure de servir tes intérêts, mais ne doute plus de ma loyauté, jamais devant mes hommes, c'est comme remettre mon commandement en cause, nos doutes nous affaiblissent, nos certitudes nous rendent plus fort...A nous d'être certain, digne, fier, les hommes ne suivent pas les faibles mais les symbole de force, cela, ton mari l'avait compris depuis sa tendre enfance.

Moi, Torn, suis ton champion si tu le veut bien, ton champion, ton protecteur ainsi que ton obligé."


Et voila c'était fait, j'avais de nouveau une personne a protéger envers et contre tous.
Au final, ce n'était rien de plus qu'un contrat, la solennité quasi-religieuse en plus.
Lentement, mes gardes noires vinrent derrière moi et firent de même.
Après tout, nous étions une famille, et ces abrutis avaient décidé de faire de moi le père de cette joyeuse bande de soldats d'élites utopistes.
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Toranur
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyDim 5 Avr 2009 - 18:14

La nuit était froide, très froide, mais pas de ce froid glacial précurseur de l'arrivée des Morts. Humant l'air autour, le roi d'Angmar attendait le rapport de ses éclaireurs. Autour de lui ,silencieux, semblables à des ombres, son schwadron de Kosaks veillaient et guettaient la moindre présence menaçante.
Enfin, on entendit le galop de deux chevaux. Les deux cavaliers surgirent de derrière les arbres et se précipitèrent vers la silhouette solitaire de Toranur. Tirant sur les rênes, les deux fidèles soldats angmariens se précipitèrent de mettre pied à terre et s'inclinèrent. Le plus grand des deux, dont le visage était orné d'un tatouage représentant un serpent, releva la tête et dit:


"La forêt décline vers l'Est et l'on peut déjà apercevoir les tours sombres de la forteresse seigneur. Encore une heure de voyage et nous y serons."

"Des ennuis sur la route Gefreite?"

"Non sire, les araignées de la forêt sont calmes En revanche, les sentinelles sont disposés assez loin en avant dans la forêt et elles sont alertes. Sans l'arrivée d'un cavalier qui semblent être leur reine, Karl et moi aurions probablement été découvert."


"Bon travail Gefreite, rejoignez vos place, nous allons repartir."

Les deux hommes se relevèrent d'un même mouvement et après avoir incliné la tête, ils montèrent sur leurs chevaux et s'effacèrent dans l'obscurité. Quelques minutes plus tard, on n'entendait aucun bruit témoignant de la présence des cavaliers.
Toranur était fier de ce corps. En rassemblant tous les pisteurs et les chasseurs du royaume,il avait pu formé des soldats suffisamment discrets et aguerris pour faire de parfait éclaireurs. Levant sa main droite gantée de noire, Toranur l'abaissa en direction de l'Est et fit avancer sa monture. Aussitôt, une cinquantaine de cavaliers sortirent de la nuit et vinrent entourer leur roi.
La compagnie fit marche pendant près d'une heure puis, comme prévu, ils aperçurent les torches au loin et entendirent le cliquètement des pattes des gardiennes de Dol Guldur, les redoutables araignées géantes. Nul doute que des yeux invisibles avaient épiés leur arrivée jusque là, un simple regard sur le visage des cavaliers l'entourant suffit à en persuader Toranur.

Sa troupe étant très nombreuse et armée comme pour la guerre (bien que l'armement des Kosaks fut léger, il n'en restait pas moins redoutable), Toranur devinait au vu de son expérience qu'il n'y aurait probablement pas de sommations s'il ne prenait pas les devants. Aussi, il ordonna à sa troupe de s'arréter. Abaissant sa capuche et ôtant son casque, Toranur claqua deux fois des doigts et un de ses hommes déploya une riche bannière aux armes dissimulées par l'obscurité. Puis, suivit du cavalier, il commença à faire avancer sa monture au pas et parla d'une voix haute et forte à destination des personnes dans la forêt et au poste de garde:


"Nous sommes là en ami. Nul intention hostile ne nous anime. Pouvons nous approcher?"

Interprétant le silence qui lui répondit comme favorable, Toranur poursuivit sa marche et arriva à vingt pas des gardes les plus proches, en plein dans la le cercle de lumière dégagé par les torches. Tous pouvaient ainsi admirer les armes royale d'Angar et le maintien non moins imposant de l'ancien maréchal du Mordor. Levant sa paume droite gantée de noire en signe d'amitié, Toranur s'adressa aux gardes:

"Salut à vous hommes de l'Est. Je suis Toranur, roi d'Angmar et je viens demander asile pour cette nuit au baron de Dol Guldur pour mes hommes et moi même."
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyMar 14 Avr 2009 - 19:43

C'est bien connut, pour un homme comme pour une institution, y'a des bas et des hauts.
Ho, oui, pour l'Empire, c'était plutôt en bas, mais pour la défense de la tour sombre, c'était plutôt en haut!

La douzaine de guerriers fixaient le roi et sa colonne de soldats, l'un d'entre eux, sûrement le chef, ricana lentement avant de s'approcher.
La flamme de la torche qu'il portait se reflétait sur son crane chauve et donnait a sa barbe naissante et a son corps couverts de cicatrices une apparence d'esprit du feu.


"Salut a vous, roi du Nord, soyez les bienvenus a la tour de la guerre!

Je ne puis qu'accepter votre venu sur ces terres, mais avant, j'ai bien peur que vos soldats ne doivent déposez leurs armes, un tel traitement sera épargné a votre personnes, mais aucune armée n'entre en territoire Oriental prête pour la guerre!"


Levant sa main, ses hommes le rejoignirent et tous se retrouvèrent devant Toranur, le fixant d'un air étrange.
Angmar, cela ne sonnait pas bon...Non, vraiment pas.

Soudain, un Kosaks hurla, des lames furent levés, la forêt semblait prendre vie.
Car déjà, la route sur laquelle les Angmariens faisait route se retrouvait bordés d'araignées géantes et des colosses vêtus d'armures noires et pourpres.


"Que vos hommes jettent leurs armes a terres, les esprits de la forêt noire en prendront grand soin et vous les récupérerez lors de votre départ!"

Alors que le chef barbare terminait sa sommation, une araignée se laissa glisser le long de sa toile pour se placer juste au dessus du souverain, comme une épée de Damoclès munie de crocs de la taille d'un poing oriental.
La belle veuve noire se laissa ainsi examinée et Toranur put distinguer sur la carapace de la bête des plaque d'aciers marquée du sceau du Taureau, clouées a même la chaire de la créature pour la rendre plus résistante.
Les orientaux avait transformé les déjà horribles araignées de la foret noire en de formidables gardiens.

Attendant une réponse du Roi, les gardes pourpres approchèrent lentement de la cohorte, aussi peu menaçants que le pouvait des guerriers colossaux, silencieux et tranchant comme l'acier.
D'ailleurs, un d'entre eux, a l'armure noire se rapprocha du seigneur du Nord et du chef de patrouille.


"Suffit Mork! Un roi doit être bien accueillit...
Vous souvenez vous de moi seigneur Toranur?"


Intervint le garde noire en enlevant son casque, laissant voir son visage, orné d'un grand sourire.

"Sourire, nouveau lieutenant de la garde noire, pour vous servir!
Je suis désolé, mais que voulez vous, la dernière fois que l'on as permit a une troupe armée d'entrer dans la tour de la guerre, nous avons perdus beaucoup de frères, puis vous connaissez mon capitaine, il est du genre prudent avec les inconnus."


Identifiant un moment son supérieur, Mork finit par renifler bruyamment avant de faire a son tour un petit sourire forcé, répondant ainsi a la forme d'humour bien particulière qu'avait le garde.
Celui-ci finit par lever ses yeux vers l'araignée qui menaçait le roi d'Angmar, soudain, dans un couinement digne de sa race, la bête se retira dans les ombres.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyMar 14 Avr 2009 - 20:16

Les hommes de l'Est n'avait pas réputation d'être beau, et concernant le spécimen qui s'approcha, le moins qu'on puisse dire c'est qu'il illustrait parfaitement la légende. Qui plus est, la politesse ne semblait pas être son fort. Enfin, au moins, contrairement aux orcs, ce dernier savait parler à peu près correctement.

Sur un signe de leurs chefs, la douzaine de gardes vint se mettre en ligne devant Toranur, en signe évident de menace. De plus, leurs regards ne sentaient pas la confiance, oh non, loin de là. Sans être hostile, ils n'étaient guère amicaux. Si tous les Orientaux avaient ce genre de réaction à sa venue, les tractations que venaient accomplir le roi d'Angmar deviendrait beaucoup plus difficile que prévu.

Jusque là très calme, Toranur s'appréta à faire signe à ses hommes lorsque le barbare ne put résister au plaisir de montrer l'étendue de sa puissance. Un Kosak hurla un avertissement et tout les muscles du roi se tendirent tandis qu'il luttait en lui même pour ne pas dégainer. Sortant des sous-bois, les sombres araignées de Dol Guldur et les sinistres gardes du Rhùn apparurent. Il n'était pas faux de dire que le spectacle était très impressionnant. En homme habitué au combat, Toranur jaugea directement de la puissance du détachement ainsi rassemblé et en conclut que comme il l'avait imaginé, le baron de Dol Guldur n'était pas dénué de pouvoir pour compter autant de Gardes Pourpres. Gardes Pourpres? Non, il était impossible que ce que ses yeux aient vus soient réels. Avait-il véritablement aperçu des armures noires parmi le détachement?

Il n'eut pas le temps de s'en occuper que déjà, suintant la profonde satisfaction de soi, Mork continuait à s'adresser à lui. A vrai dire, Toranur se serait bien passé de l'écouter, mais son bon sens lui dit de faire semblant. En effet, l'immense araignée se tenant au dessus de lui n'attendait qu'un signal pour foncer sur le roi d'Angmar ainsi vulnérable... Si Toranur ne doutait pas d'en venir à bout, il valait mieux éviter ce genre de confrontation dans ce genre de cas. Portant un regard ennuyé sur Mork, Toranur répondit:

"Ma foi, si cela peut vous faire plaisir... Je me vois mal refuser une si polie injonction."

Mais le regard étonné que prit Mork incita Toranur à tourner tête et il put voir ainsi les Gardes Pourpres s'avancer. Les plus jeunes et novices parmi les Kosaks commencèrent à prendre peur, trahissant ainsi leur manque d'expérience, mais Toranur comprit immédiatement le motif d'étonnement du Rhùnien. Loin d'être menaçants, les Gardes accomplissaient un mouvement de désengagement, comme si toute menace avait été écarté. S'approchant de lui, un colosse se remarquait notamment par sa taille imposante et surtout, son armure noire... Oui, une armure noire! Etait-il possible que... Les soupçons de Toranur qui avaient à peine commencer à affleurer se transformèrent en certitude lorsque le colosse parla à son compatriote, quoi que le terme fut mal choisi.
Toranur assista à l'échange et un sourire vint orner son visage lorsque le garde enleva son casque:


"Comment oublier les meilleurs soldats de la Terre du Milieu? Il est bon de vous revoir Sourire, surtout en de telles circonstances. Hum, si vous pouviez faire quelque chose pour Madame..."


Fit le roi d'Angmar en pointant du doigt l'araignée qui se balançait au dessus de lui. Mork, enfin vaincu par la puissance désarmante de Sourire, indiqua à l'araignée que son rôle était terminé, et cette dernière, drôlement insatisfaite de ne pouvoir se repaître de chair fraîche encore ce soir, retourna dans les ténèbres de la forêt. Pendant ce temps, Toranur avait fait signe à ses hommes qui, ayant mis pied à terre, se mirent à confier leurs armes aux Gardes. L'opération prit un long moment car sans être lourdement équipé, les Kosaks avaient la fâcheuse tendance de dissimuler de minces poignards dans leurs manches. Pendant ce temps, Toranur avait lui aussi mit pied au sol et s'adressant à Sourire, il lui dit:

"Si je m'attendais à vous trouver ici, vous, la Compagnie Noire... Vous avez dû passer par beaucoup d'épreuves avant d'atterrir ici. Et votre capitaine, Torn, comment assume-t-il son nouveau commandement? Cela me fera grandement plaisir de le revoir lui et son cynisme..."
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptySam 18 Avr 2009 - 12:47

Levant son gantelet en acier, Sourire attendit que les armes furent toutes récupérés avant de donner congé a Mork d'un claquement de doigts qui fit un bruit métallique assez gênant.

"Je déteste les guerriers qui ont connu plus de femmes que de champs de batailles.
Ils sont fiers, hypocrites, peu artistiques, incapable de baisser les yeux et surtout, surtout, ils sont incapables d'apprendre de leur erreur...
Bah, alors Seigneur du Nord, votre escorte pourra installer son campement au nord de l'arène, autours de l'arbre aux cadavres, je pense que cela sera une bonne place pour vos hommes, quand a vous, une chambre vous est réservé a la tour, suivez moi."


Faisant un grand sourire au roi, il se plaça a ses cotés, faisant fit des convenance.
Allant a bon train, les Angmariens purent bientôt apercevoir l'immense campement qui s'étendait comme une mauvaise herbe autours de la tour sombre, partout était disposés les bannières de la garde ainsi que les couleurs des tribus, bientôt, Sourire leva la main vers un arbre où était cloués aux bras, aux épaules et aux genoux plus d'une dizaines de guerriers dénudés, une femme parmis eux semblait encore vivante.


"Ce sont les chefs de clans ayant pariés leur vies avant de perdre le Shagal Impérial, n'ayez pas pitié, ces hommes et cette femme avait conscience des risques, a vrais dire, la seule a regretter serait Claudia, la chef des femmes Bramanes, une triste perte pour l'Orient...
Prenez vos quartiers autours, n'ayez crainte, ils sont trop fier pour vous demandez de l'aide, désormais, si les esprits les détaches, ils seront libres, mais j'ai bien peur que les Balcoth n'ait mit tout leurs cœurs a forger des cloues a dents...
Toranur, lorsque votre camp sera en place, Torn vous attendra avec la reine dans la salle du trône."


Sourire fit un clin d'œil a deux gardes pourpres qui fixaient les nordistes en silences, comme des sentinelles de pierre.
Puis, lentement, il se retourna, se plaça devant l'arbre, fixa un moment la femme, perdant pour la première son sourire enfantin pour prendre un air plus grave, plus adulte, plus réfléchit, il murmura quelque chose dans une langue de l'Orient avant de s'éloigner, replaçant son casque un peu trop rapidement pour être vide de tout soupçon.

Alors que Sourire avait a peine disparut derrière l'arène que trois orientaux s'approchèrent, leurs ceintures de couleurs brune indiquait leur appartenance au clan Tyrioth.
Puis, de plus en plus d'orientaux se massèrent autours des Angmariens, curieux de voir des étrangers dans un moment si critique, de trois ils passèrent en une demi-heure a deux douzaines, tous de différents clans, oubliant leurs querelles devant cette apparition bien particulière.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyDim 19 Avr 2009 - 19:03

Toranur observa en silence ses hommes confier leurs armes et ne put s'empêcher de sourire lorsque Sourire congédia Mork et en fit une description fort plaisante. S'il n'avait eu tant de soucis en tête, probablement qu'il aurait ri de bon cœur mais depuis quelque temps, toute joie l'avait déserté.
Emboitant le pas à Sourire, suivit de ses hommes, Toranur constata que le Garde Noir marcha à ses côtés, comme le faisait Torn du temps où la Garde Noire était à son service. Que ce temps était lointain! Seulement trois quatre mois depuis leur départ mais que d'événements! La Terre du Milieu avait bien souffert entretemps...

Pendant le temps que dura la marche, Toranur et ses hommes purent admirer le désordre et l'étendue du campement oriental. Organisé vaguement autour de totems et d'insignes représentant les différentes tribus ou la Garde, les hommes du Rhùn avait toujours tiré leur force et leur férocité de cet organisation archaïque, bien que ce fut quelque peu au détriment de la discipline. Ce qu'il put voir des règles d'hygiènes poussa Toranur à se demander s'il ne valait mieux pas faire bouillir l'eau avant que ses hommes ne la boivent. Certaines tribus n'avaient même pas pris la peine de creuser des tranchées de latrines.

Toranur en était là de ses réflexions lorsqu'il aperçut un arbre immense arborant des formes vaguement humaines à ses branches. en s'en approchant, Toranur en comprit la nature tandis que Sourire lui décrivait la sinistre œuvre. C'était très barbare mais c'était nécessaire. Témoigner de la pitié au perdant était une grossière erreur qui pouvait provoquer des graves ennuis par la suite. Du temps où il était encore idéaliste, Toranur avait permis au roi Hador de se retirer du champ de bataille avec ses chevaliers survivants de par le lien du sang qui les unissait, bien que de manière lointaine. Et ce dernier, au mépris de sa parole, était revenu ensuite avec d'immenses renforts, obligeant le maréchal à devoir parlementer. Toranur en gardait une profonde rancœur.


"Je comprends. Merci Sourire. Tant qu'ils ne crient pas pendant la nuit, nous nous satisferont de nos voisins. Je rejoindrais votre capitaine et votre reine d'ici une heure je pense."


Ainsi, la reine aussi était ici? Décidément, Toranur n'était pas au bout de ses surprises. Voilà trop longtemps que les rapports de ses espions ne lui parvenait plus de par la faute de ces maudits Morts.
Claquant des doigts, le Kommissar des Kosaks s'approcha et Toranur lui dit:


"Kommissar, à votre avis et au vu de vos observations, quelle disposition de campement serait la meilleure?"

La question de Toranur n'était pas anodine. Son armée était jeune encore, et plus particulièrement encore le corps du Kommissariat. Aussi, tant qu'il le pouvait, Toranur faisait en sorte de former lui même au maximum ses officiers. D'autant que concernant les Kommissars, les considérations tactiques n'étant pas leur priorité, il fallait qu'ils puissent comprendre les dispositions que prenaient le centurion et les Sargeants Veterans. se redressant, le jeune Kommissar réfléchit un instant et répondit calmement, sur de lui:

"Sire, nous pouvons établir un campement fixe type fortin sans camouflage avec possibilité d'allumer trois foyers pour le repas dont un plus important à entretenir toute la nuit. Pour la sécurité du camp, deux trinômes par quart de nuit suffiront.

- Est-ce tout?
- Oui Votre Majesté.
- Kommodor, pouvez nous vous expliquer ce que le Kommissar a oublié?
- Le bois Sire, nous n'avons pas assez de bois pour un campement type fortin. Il faudra se contenter des piquets standards.
- Exact Kommodor. Prenez en note Kommissar. Maintenant, à l'ouvrage. Je vous laisse une demi-heure.
- Bien Votre Majesté!

Le Kommodor et le Kommissar retournèrent vers les hommes, leur donnant les instructions. Les Sargeant s'occupèrent alors de distribuer les tâches à chacun et les Angmariens se mirent aussitôt à l'ouvrage. Sous le regard curieux de deux Rhùniens, les hommes détachèrent pelles, pioches, fagots de bois et morceaux d'étoffes. De manière très organisée, les Kosaks établirent un foyer tracèrent une croix à partir de lui puis dans chaque carré ainsi défini, ils établirent quatre tentes, du moins, quatre morceaux d'étoffes suspendus sur des piquets de la taille de un ou deux empans (taille de la saignée à l'extrémité des doigts). Les étoffes avaient du être blanches à l'origine mais les Kosaks les avaient, semble-t-il, barbouillées de terre et d'herbes et elles avaient ainsi acquis une couleur proche de celle de la forêt. Autour de ces tentes, les Kosaks creusèrent de petites rigoles afin qu'en cas de pluie l'eau ne coule pas sur les dormeurs (et éventuellement recueillir de l'eau douce). A chaque carré, ils tendirent aussi une corde dont la taille avait du être conçu spécifiquement pour cet usage à laquelle ils attachèrent leurs montures (15 par carrés). Enfin, ils creusèrent une tranchée en dehors du campement pour les besoins naturels en prenant soin de la mettre opposée au vent.
Tout cela prit une demi-heure tandis qu'autour d'eux étaient venus les observer deux douzaines d'Orientaux probablement assez étonné par ces pratiques pour le moins étranges.


"Kommodor, faites reposer les hommes. Je vais maintenant me rendre auprès des seigneurs de Dol Guldur. Laissez venir les Orientaux s'ils le souhaitent mais empêcher les à tout prix de boire en étant à l'intérieur du camp. Ces hommes peuvent devenir très rapidement violents. Encore une chose, faîtes bouillir l'eau avant de la boire, je n'ai guère confiance dans l'hygiène de ce campement. Kommissar?
- Oui Sire?
- Vous m'accompagner au donjon.
- A vos ordres Sire."


Le jeune Kommissar saisit son casque dans ses affaires, et tout en le coiffant, rattrapa Toranur et marcha avec lui vers le donjon, légèrement en retrait. Les deux hommes traversèrent ainsi le campement en direction de la sombre silhouette du donjon et ils n'y arrivèrent qu'au bout d'un quart d'heure, ayant du contourner certains groupements de tentes placer au milieu de chemin. Arrivé là bas, Toranur avisa deux Gardes Noirs qui se trouvaient là.

"Salut à vous Gardes Noirs. Je suis le roi Toranur d'Angmar et je viens voir votre reine et votre capitaine Torn. Me mènerez vous jusqu'à eux?"


Edité car erreur dans les grades de mes PNJS.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyDim 19 Avr 2009 - 23:30

Alaryc Ghörok. Oui, ce nom était maintenant connu des Kosaks. Après une longue route, l'escorte du roi d'Angmar, Toranur, était enfin arrivée au sombre campement des orientaux, à Dol Guldur.

Lorsque Alaryc et les Kosaks arrivèrent, ils trouvèrent bien là comme convenu les puissants guerriers de l’Orient. Mais les soupçons du Kommissar s’étaient accrus tout le long de la route et lorsqu’ils virent les sombres araignées ainsi que les Gardes menaçants, ils furent confirmés. L’endroit était en effet quelque peu hostile et les araignées devenaient effrayantes. Quelques uns des plus jeunes Kosaks commencèrent d’ailleurs à montrer leur peur et à lever leurs épées. Alaryc grimaça et leur jeta un regard noir : ce n’était ni le lieu ni le moment. Comme il s’y attendait, son roi s’annonça, ses intentions pacifiques avec. Mais la réponse ne se fit pas aussi courtoise qu’il aurait fallu. Un petit chef au crâne rasé ordonna aux armes d’Angmar de s’abaisser. Alors qu’Alaryc réfléchissait à cette proposition bien peu alléchante, une noire araignée s’approcha vicieusement de son souverain, et le Kommissar n’eut plus de doute qu’ils devraient user de tact pour s’en sortir sans dommages. Le Roi d’Angmar ne se laissa démonter et parut reconnaître un homme qui s’avança et semblait commander les troupes orientales. Néanmoins, tous les Kosaks durent déposer leurs armes sur le sol. Ne désirant pas ouvrir un conflit inutile, Alaryc laissa choir son épée ainsi qu’une petite dague coincée sous sa tunique. Il ne retira point son fouet, qu’il pouvait aisément faire passer pour un symbole de son autorité plutôt que pour une arme.
Le nouveau représentant qui discutait avec leur souverain semblait bien plus disposé que le premier à rester courtois. Alors qu’il désigna un emplacement, de multiples tribus commencèrent à affluer pou regarder l’intrusion Angmarienne sur leurs territoires. Traversant le campement derrière les deux dirigeants, Alaryc s’arrêta devant l’imposant arbre où nombre d’hommes étaient sauvagement cloués. Les punitions étaient sévères ici, mais il admirait ceci. L’echec n’était pas pardonnable. Lorsqu’il comprit qu’ils étaient arrivés dans leur résidence de fortune, Toranur, Roi d’Angmar, s’adressa à lui :


« Kommissar, à votre avis et au vu de vos observations, quelle disposition de campement serait la meilleure?"

Bien que la question put paraître simple, le Kommissar récemment admis dans l’armée comprit qu’il se cachait un plus grand piège. Il décida de reflechir à toute allure et arriva à une conclusion que lui parut tout à fait satisfaisante et il déclara :

"Sire, nous pouvons établir un campement fixe type fortin sans camouflage avec possibilité d'allumer trois foyers pour le repas dont un plus important à entretenir toute la nuit. Pour la sécurité du camp, deux trinômes par quart de nuit suffiront. »

Mais il s’avéra qu’il avait oublié un élément indispensable : le matériel disponible pour cela. Le Kommodor, lui, ne l’oublia pas et Alaryc s’inclina : il devrait à l’avenir penser au meilleur mais surtout au disponible, il avait retenu la leçon. Il retourna alors avec le Kommodor au milieu des hommes pour distribuer les tâches. Les Kosaks se mirent en action et l’activité devint vite frénétique à tel point que les installations se montaient vite. Alors que le travail était presque achevé, Toranur ordonna le repos. Puis, il s’adressa à Alaryc :

« Kommissar?
- Oui Sire?
- Vous m'accompagner au donjon.
- A vos ordres Sire. »

Alaryc se hâta de récupérer le casque qu’il avait enlevé et marcha rapidement pour rattraper son seigneur. Il respecta le protocole et la hierarchie en laissant son suzerain marcher devant lui. Le Kommissar regarda furtivement les hommes qui s’installaient sous le regard pressant des orientaux puis reporta son attention droit devant lui : ils entraient au cœur du mal.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyLun 20 Avr 2009 - 14:08

Sans un bruit, sans un geste, sans même une réponse, les deux gardes noires que l'on connaît ici sous les pseudonymes de "Cloche" et "Pieuvre" poussèrent les lourdes portes de métal, ouvrant ainsi le champs de vision des nordiques sur un baron de Dol-Guldur bien pressé...Moi...

Quelques minutes auparavant, dans la salle du trône:


"Ma reine, avec votre permission, je vais partir sur la frontière Ouest de nos terres, j'emporterais avec moi dix milles esclaves ainsi que la garde noire et quelques centaines de gardes pourpres, pour ce qui va suivre, nos ennemis n'ont nul besoin de connaître la faiblesse de notre peuple, ainsi, je vais de ce pas faire construire un large mur sur toute notre frontière Occidental."

A vrais dire, je ne lui demandais pas son avis, j'étais le véritable maitre du Rhovanion aux yeux de nombre de clans, mieux valait que ce soit moi qui m'en occupe.

"Quand a vous, je vous laisse Sourire pour vous guider, il est mon meilleur lieutenant, rassemblez les clans autour de vous et partez pour l'Orient immédiatement, je vous y rejoindrais une fois les travaux finis, combattez ce maudit seigneur de guerre et libéré notre capital, voila la seule tache pour laquelle votre peuple vous suivra de son plein gré pour le moment..."

Puis, prenant congé, je finit par arriver devant un Toranur bien mal tombé.

"Bonjour roi du Nord, je suis heureux de vous voir ici, malheureusement, nous n'auront guère le temps de discutez, je part sur le champs pour la frontière Occidental, je vais offrir au monde une vision plus respectueuse de l'Orient...
Quand a vous, allez dans la salle du trône, la reine vous attend déjà avec impatience, nous pourrons parler plus amplement a mon retour."


Offrant mon poignet a Toranur pour un salut de guerrier, je finit par m'éloigner, donnant mes ordres a mes gardes afin que nous puissions partir dans moins de deux heures.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyMar 21 Avr 2009 - 21:30

A dire vrai ,Toranur n'était guère préparé à ce qui allait suivre. Alors qu'il terminait à peine sa phrase, les portes furent ouvertes sans un bruit par les deux gardes dont Toranur peinait à retrouver le nom, et le roi d'Angmar se trouva nez à nez avec Torn, son ancien second sur la campagne d'Angmar. Les retrouvailles furent courtes et rapides, peut être même un peu trop, donnant le désagréable sentiment à Toranur de tomber mal. Cachant le désappointement et la colère qu'il sentait poindre derrière un sourire franc, Toranur rendit son salut à Torn.

"Toujours égal à vous même Torn. A dire vrai, je ne m'attendais guère à vous trouvez ici. Mais allez à vos tâches, un Orient sans surprise n'est plus l'Orient. Transmettez mes salutations à l'ensemble des hommes qui partiront avec vous. Je garde d'eux un excellent souvenir..."

Mais déjà Torn se libérait et courait à ses occupations. Le temps devait lui être très compté, jamais Toranur ne l'avait vu si pressé... Haussant les épaules, il remercia d'un hochement de têtes les deux gardes noirs et entra résolument dans la tour, suivit de son fidèle Kommissar. Ils n'eurent guère à marcher longtemps qu'un esclave vint les informer que la reine ne pouvait les recevoir de suite et qu'ils devraient attendre. se prosternant toutes les cinq secondes comme tout les êtres de sa condition, l'esclave les amena à une pièce dans laquelle brûlait un grand feu, appréciable dans la morsure du froid de Dol Guldur, et où on avait préparé quelques fauteuils et un carafe d'argent dans laquelle se trouvait du vin de Numenor. L'esclave voulut les servir mais Toranur le congédia. Il avait toujours eu du mal avec les esclaves domestiques. Non pas que l'idée d'esclavage le rebuta, loin de là, pensant qu'il y avait des dominés et des dominants (dont lui faisait partie bien évidemment), mais plus qu'un esclave n'était qu'une machine et donc ne devait servir qu'à des travaux purement physique. L'utilisation qu'en faisait certaines civilisations, les utilisant comme soldats ou comme maître de logis, le dépassait et le mettait mal à l'aise. Servant deux verres de vin, Toranur s'adressa à son Kommissar:

"Vous pouvez ôter votre casque Kommissar, vous pouvez vous considérer en maison amie ici. Vous le savez surement mais la Garde Noire était avec moi lors de la reconquête de l'Angmar et c'est Torn, le capitaine que nous avons croisé, qui a le premier planté la bannière de notre maître sur le donjon de Carn Dûm."

Les deux verres pleines, Toranur saisit le sien et se cala confortablement dans l'un des fauteuils. Agitant son verre pour vérifier s'il n'était pas empoisonné, le huma, avant d'en boire une faible gorgée. Puis, il le reposa sur la table et reprit à l'adresse de son Kommissar:

"Bien, vu que nous avons un peu de temps devant nous je suppose, parlez moi un peu de nos hommes. On m'a dit qu'ils étaient les meilleurs d'Angmar pour le moment. Mais qu'en est-il de leur moral et de leur foi en notre seigneur et maître?"
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyMer 22 Avr 2009 - 16:05

Les deux hommes avaient a peine atteint les portes que ces dernières s'ouvrirent sur un homme empressé qui vaquait rapidement à ses occupations. Après un court échange entre le capitaine et le roi d'Angmar, les hommes se séparèrent. Toranur et Alaryc furent ensuite guidés par un esclave qui les informa que la reine n'était pas en mesure de les recevoir directement. Avec force pirouette et gesticulations, il mena les deux hommes à un petit salon. Le Kommissar grimaça, il detestait les esclaves. Il fut d'ailleurs reconnaissant envers son seigneur qui le congédia.

Ils prirent possession de la petite pièce; un grand feu brûlait dans l'âtre de la cheminée et la chaleur fit le plus grand bien aux deux hommes. Alors qu'il servait le vin, Toranur s'adressa à Alaryc :


Vous pouvez ôter votre casque Kommissar, vous pouvez vous considérer en maison amie ici. Vous le savez surement mais la Garde Noire était avec moi lors de la reconquête de l'Angmar et c'est Torn, le capitaine que nous avons croisé, qui a le premier planté la bannière de notre maître sur le donjon de Carn Dûm.

Alaryc se detendit quelque peu et posa son casque à ses pieds. Il s'assit sur un petit fauteuil qui était peu confortable, mais appréciable en face de son suzerain. Avant qu'il put avertir son roi des soupçons de poison qui planait sur le vin, ce dernier fit une vérification et le déclara sans danger. Alaryc se détendit alors et prit à son tour sa coupe de vin. Après en avoir but une longue gorgée, il ecouta son suzerain qui semblait tout à fait disposé& dans ce genre de lugubre endroit. C'était véritablement un homme au charisme important car il était à l'aise dans toutes les situations. Il s'adressa à son Kommissar :

Bien, vu que nous avons un peu de temps devant nous je suppose, parlez moi un peu de nos hommes. On m'a dit qu'ils étaient les meilleurs d'Angmar pour le moment. Mais qu'en est-il de leur moral et de leur foi en notre seigneur et maître?"

Avant de répondre, Alaryc prit son temps, avalant bien son vin. Puis il déclara d'une voix posée :

" Les meilleurs d'Angmar dites-vous seigneur ? Je pense qu'ils sont bien mieux que ça. Mais leur efficacité ne tient que sur leur fraternité. En effet, ils viennent tous ou presque des mêmes casernes et ont été formés presque en même temps. Ils sont braves. Mais ils ont peur, et c'est ce qui en fait des soldats si redoutables. Car dans la peur ils se rapprochent encore plus. Je les ai vu lors de leur dernière épreuve de formation. Lorsque la peur les envahit, leur hardiesse monte en flèche et ils se regroupent. *Il marqua une pause* En tant qu'éclaireurs aussi ils sont bons mais peut-être trop fougueux : ils ne veulent pas se contenter de repérer, ils veulent eradiquer les menaces qu'ils croisent et cela peut paraitre dangeureux. Concernant la foi, la chose la plus importante, elle leur est inée. Ils sont tout à fait dévoués et ne m'ont encore posé aucun problème. A part un. Un certain Khollyn. Je l'ai surpris une fois en train de parler à 4 autres Kosaks. Il leur disait qu'ils feraient mieux de s'en retourner vers "les vrais vainqueurs" selon ses dires. J'allais intervenir lorsque les autres s'en furent, le laissant seul avec ses dires. Dès que j'aurai un moment de libre, je me pencherai sur son cas. Mais ne craignez rien seigneur, avec un corps de Kosaks pareil, vous êtes en sécurité.

Alaryc hésita, mais devant les yeux calmes de son seigneur, il se lança :

Si je puis me permettre seigneur, il faudrait permettre à ses Kosaks de trouver des armes plus dangeureuses. Après avoir étudier notre vitesse, notre discrétion et tenu compte des armes ennemies lors de maintes inscursions de nos adversaires... Je crois que si nos Kosaks étaient armés avec des lames... Je pensais... Faites par les Elfes-forgerons ou par des nains experts, nous pourrions tirer l'avantage de la legerté de ses armes pour en faire une cavalerie légère implacable. En effet, nous pourrions nous cacher comme nous savons le faire et tomber sur les archers ennemis par derrière, avant de rebrousser chemin et de nous recacher. Je sais que nos lames sont déjà performantes, mais on parle de prodiges lorsque l'on désigne les lames elfes. Nous pourrions tenter d'en voler ou de contraindre un sylvestre à nous en fabriquer. Avec notre formation, notre dévouement et notre vitesse, nous pourrions faire une percée dans n'importe quel rang ennemi. Bien sur, cela n'est qu'une suggestion, et les Kosaks seront fiers de rester dans la reconnaissance et/ou dans la cavalerie...

Le Kommissar repreit du vin pour faire passer la secheresse de sa gorge. Il ne savait pas s'il en avait trop dit, car il savait que son seigneur aimait et s'investissait dans les stratégies de son armée. Néanmoins il attendit de voir si son seigneur lui poserait des questions plus poussées sur les hommes du régiment ou si simplement il répondrait à la proposition.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyMer 22 Avr 2009 - 20:21

Le vin était décidément délicieux mais Toranur prit garde à ne le boire que lentement. Il n'avait pas encore dîné et il lui faudrait toute sa clarté d'esprit pour discuter avec la reine. En effet, elle avait longtemps était dissimulé derrière l'ombre imposante de son mari et Toranur ne savait donc pas à quel personnage il avait à faire. Pour ne rien arranger, depuis deux mois que ses rapports d'espions n'arrivaient plus, la situation du Rhùn lui était inconnue. Ecartant ces pensées, Toranur se concentra de nouveau sur les propos de son Kommissar, un homme comme Toranur les appréciait: loyal, dur, profondément sûr d'eux et de leur foi et probablement excellent guerrier...Se rencognant dans le fauteuil, Toranur resta silencieux un moment, à méditer les propos d'Alaryc.


"Bien, bien... il ne leur manque plus que l'épreuve du sang et ils seront alors parés à faire face à toutes les situations. Vous ferez part de vos observations au centurion et verrez avec lui comment éliminez les derniers défauts de la centurie. Ceux-qu'on-ne-doit-pas-nommer nous ont donné un répit appréciable pou l'entraînement de nos hommes mais il ne faudra pas toujours compter sur leur présence et le moment venu, je veux de véritables machines de guerre pour porter la parole de notre Maître aux autres peuples..."

Toranur laissa ses propos en suspens, comme pour qu'Alaryc imprime bien ce qu'il venait de dire et l'inciter dans un second temps, à reprendre la parole. Et en effet, Alaryc, rendu détendu par le vin et la chaleur de l'âtre, fit part à son seigneur de certaines perspectives qu'il avait médité.

"Suggérez, suggérez Kommissar. Un officier se doit de réfléchir à rendre ses soldats les meilleurs possibles. C'est à partir du moment où un officier ne réfléchit plus qu'il amène ses hommes à la mort. Mais cette réflexion doit toujours être accompagné de l'obéissance et la loyauté, deux vertus dont on m'a dit que vous les inculquiez fort bien.Pour ce qui est de la question de l'équipement, elle est effectivement primordiale et je compte bien faire venir des forgerons naugrims ou elfiques dans notre royaume afin qu'ils mettent leurs talents à notre service. Malheureusement, Ceux-qui-sont-Morts nous ont bloqués dans nos tentatives de ravitaillement. En fonction de l'avancée de mes tractations ici, peut être vous enverrais-je avec une Sektion collecter du métal de meilleure qualité que ce qui sort de chez nous afin d'équiper vos Kosaks."

Toranur but lui aussi une gorgée et reposa son verre, vide, sur la table. Cette attente commençait à l'irriter. Pour qui se prenait cette femme? Certes, l'Angmar n'était guère un grand royaume, mais au vu de la situation sur les Terres du Milieu, se faire des ennemis aussi inutilement relevait de la stupidité. Aussi, pour se calmer, Toranur préféra continuer la discussion avec son Kommissar sans qu'aucun de ses sentiments ne transparaissent sur son visage.

"On raconte que vous avez longuement voyagé Kommissar. Quelles contrées avez vous eu l'occasion de visiter?"
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyMer 22 Avr 2009 - 20:42

Alaryc attendit la réaction de son seigneur et elle ne tarda point à tomber.

Bien, bien... il ne leur manque plus que l'épreuve du sang et ils seront alors parés à faire face à toutes les situations. Vous ferez part de vos observations au centurion et verrez avec lui comment éliminez les derniers défauts de la centurie. Ceux-qu'on-ne-doit-pas-nommer nous ont donné un répit appréciable pou l'entraînement de nos hommes mais il ne faudra pas toujours compter sur leur présence et le moment venu, je veux de véritables machines de guerre pour porter la parole de notre Maître aux autres peuples..."

Le Kommissar réagit alors

Ils seront prêts sire, à contrer toute menace.


Alaryc écouta avec attention son seigneur car il venait de reprendre la parole. Le vin était bon et lui embrumait l'esprit. Il décida alors de le reposer. Car même si les forces d'Angmar étaient en territoire ami, l'attente devenait lourde et Alaryc commençait à craindre quelque embuscade. Dans le silence qui s'ensuivit, juste brisé par le crepitement du bois dans la cheminée, les deux hommes reflechirent puis Toranur s'adressa à son Kommissar :

On raconte que vous avez longuement voyagé Kommissar. Quelles contrées avez vous eu l'occasion de visiter?"

Alaryc s'enfonça dans son siège. Il n'aimait guère parler de son voyage et de ses errances, mais il était dévoué et son suzerain avait sa vie. Il se perdit un instant dans ses pensées, laissant des vieux souvenirs le submerger. Puis il reprit la parole :

En effet, sire. J'ai voyagé, quoique erré serait plus appropprié. Après m'être retiré de ma vie, j'ai décidé de pousser mon exploration vers l'Est d'Angmar. J'ai marché encore et encore jusqu'a atteindre les Montagnes Grises. Je crois que ce fut là la partie la plus pénible de mon voyage. J'avais bien peu de nourriture et le seul gibier que je pouvais encore chasser me causait de nombreux problèmes car il était sauvage et aggressif. Puis, ne pouvant aller plus loin j'ai piqué vers le Sud et à l'orée de Mirkwood, je me suis arrêté. J'ai contourné la forêt vers l'Ouest; vivant caché de tous, hommes comme bêtes. Et j'arrivai aux confins de la Lorien. J'avais peur, oui mais ma foi m'ordonnait de continuer. J'ai donc erré à la limite de la forêt. Si les elfes m'ont vu, ils ne m'ont pas donné la chasse et je vivais, me faisant plus silencieux qu'une ombre, copiant les manières des elfes. Et le vent me poussa à descendre l'Anduin, encor et encore. Je suis remonté et j'ai contourné Mirkwood dans l'autre sens et je suis revenu, fort d'une nouvelle foi, fort d'une nouvelle determination au pied des montagnes que je connaissais bien. Long mon voyage a été et silencieux aussi, mais nombres de voyageurs j'espionnai, ainsi que des manoeuvres de troupes quelquonque et je me fis stratège silencieux, reflechissant comment détruire nos ennemis, acquérant ma tactique. Et quelle fut ma joie lorsque je vis quatre hommes d'Angmar aussi loin. Mais lorsque je vins à leur rencontre, ils me frappèrent, me traitant comme un vulgaire vagabond. Alors je les tua tous les quatre, ce qui me valut cette horrible balafre. Et me revoila à votre service et à celui de notre maitre...

Le Kommissar se tut, laissant son suzerain reprendre la parole. Son voyage avait été éprouvant et il avait failli y laisser maintes fois la vie, tant par le manque de nourriture que de sommeil.
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Morrigane Agarwen
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyMer 29 Avr 2009 - 13:49

La fine silhouette de Morrigane se dessina dans les ombres, à l'autre bout de la salle. Elle s'était retirée un instant afin de sa rafraîchir, désirant garder les idées claires malgré la fatigue du voyage. Un rapide brossage avait également rendu sa tenue beaucoup plus présentable, bien qu'encore usée par les journée de route; quelques bijoux miraculeusement réchappés scintillaient à ses doigts et à son cou, fierté dérisoire.

"Va, et fais donc ce qui te sembles le mieux" avait-elle répondu lorsque Torn l'avait informée de ses intentions. Au moins une personne au monde méritait sa totale confiance. Aucun être ne l'avait fixée de la sorte, avec tant de fierté, en répétant le serment qu'il avait jadis prononcé pour son époux. Cette pensée lui procura un réconfort qui ne fut que trop bref, mais pour ceux qui errent dans les ténèbres, la moindre étincelle fait l'effet d'un feu de joie.


-Bienvenue sur les terres du Rhûn, sire;
dit-elle d'une voix douce, s'avançant à pas lents dans la lumière des torches.

D'un geste gracieux, elle rajusta le voile qui enveloppait son visage dans un flot d'ombres vaporeuses, laissant sa pâle figure à nu. Les apparences s'étaient refermées sur sa faiblesse, et elle semblait plus fière et plus dure que jamais. Elle, et son cœur en cendres, la lame de son sourire plus que jamais tranchante et cruelle.

Morrigane salua les deux hommes d'une courbette élégante qui fit murmurer l'étoffe de sa robe et libéra quelques arabesques de sa chevelure interminable, qui ensanglantèrent ses épaules frêles de leur éclat rougeoyant.


-J'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de vous avoir fait attendre, reprit-elle avec un sourire charmant; je n'ai été prévenue que tardivement de votre arrivée. En eût-il été autrement, j'aurais préparé un accueil plus digne.

Elle s'assit sur le siège qu'elle avait occupé, ses mains de neige croisées sur ses genoux où se tortillaient quelques mèches rousses échappées de ses voiles.

-Puis-je savoir ce qui nous vaut l'honneur de votre visite?
Demanda-elle avec une amabilité toute diplomatique.

La reine souriait, mais ses yeux restaient de glace, comme des opales sans vie sertie dans la soie blanche de son visage; elle se méfiait de cet homme comme de tous les autres, chacun pouvant être un ennemi potentiel. Cependant, elle n'en laissa rien paraître, hormis peut être l'éclat froid de son regard.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyMar 5 Mai 2009 - 23:01

Toranur écouta attentivement son Kommissar raconter son périple. Il avait reposé le verre de vin qu'il avait terminé et croisa ses mains sous son menton, les coudes appuyés sur les accoudoirs. Le discours avait le mérite d'aller à l'essentiel, mais on sentait que le souvenir était pénible car le récit était presque décousu et manquant de clarté. Mais Alaryc était quelqu'un sur qui l'on pouvait compter, de ça, Toranur en était sûr. A regarder la flamme qui s'allumait dans la prunelle des yeux du Kommissar lorsqu'il parlait de sa foi, à son allure féline lors des déplacements furtifs en forêt, on ne pouvait douter de lui. Et c'était à des hommes comme ça qu'il revenait de forger l'Angmar afin que le royaume devienne une véritable extension de la volonté de Toranur, soit apte à faire ce pour quoi il était destiné: la guerre.
Tout en pensant à cela, les derniers mots d'Alaryc parvinrent à son oreille et il ne put s'empêcher de sourire. Décroisant les mains, il dit:


"C'est amusant n'est-ce pas? Nos ennemis diraient que nous révélons là notre côté pervers et mauvais... N'est-il pas étrange qu'un meurtrier soit chargé par son roi de faire régner la justice dans ses armées? N'y a-t-il pas là quelque chose de paradoxale?"


Mais la question n'attendez pas de réponse. Se levant de son siège, Toranur marcha jusqu'à la cheminée et il contempla les flammes un moment avant d'ajouter:

"Tuez un homme, vous êtes un meurtrier. Tuez en cinq, vous êtes un assassin. Tuez en dix, vous êtes un guerriers. Tuez en cent, vous êtes un héros. Tuez en mille, vous êtes un dieu. Voilà la vérité que les gens voient. Pour eux, vous êtes un guerrier, pas un meurtrier. N'oubliez jamais ces morts quand vous dispenserez la justice, mais qu'ils ne vous hantent pas... Désolé, voilà que je pensais tout haut..."

Se retournant, Toranur reprit un air plus sérieux et tira un rouleau de parchemin de sa bourse qu'il tendit à Alaryc.

"J'avais prévu de vous le donner après l'entretien mais le temps presse. Je n'aime pas ce que Torn s'apprête à faire et ce retard semble augurer de longues tractations... Retournez au campement et prenez une Truppe avec vous. Vous porterez cet ordre à mon connétable Isnak et vous lui obéirez en tout. Votre connaissance des chemins de montagne vous seront utile pour éviter Ceux-qui-sont-Morts qui nous assiègent. Faîtes vite mais surtout, ne mourrez pas, j'ai encore besoin de vous Kommissar..."

En disant cela, Toranur sourit à Alarycd'un sourire franc et chaleureux, susceptible d'inspirer la détermination à ses subordonnés. Mais soudain, un bruit furtif prévint les deux hommesque la reine approchait. se retournant, ils purent voir approcher une fine silhouette encore dissimulée par les ombres. Toranur n'avait encore jamais rencontré Morrigane, mais les rapport passés de ses espions lui permirent de la reconnaître sans mal. Il s'avança de quelques pas et arrivé à sa hauteur, lui saisit la main pour effectuer un baise-main de rigueur après que cette dernière l'ai salué. Puis, il fit signe à Alaryc de se retirer.
Toranur attendit que son Kommissar soit sorti pour répondre à la reine. Non pas qu'il n'ait pas confiance en Alaryc, bien au contraire, mais il avait besoin d'un peu de temps pour détailler son interlocutrice. Une femme belle, quoique son apparence hautaine et froide la faisait paraître pour ce qu'elle était: une gouvernante rompue à l'exercice du pouvoir et sans émotion apparente... Les discussions allaient être pour le moins intéressantes.


"Ne vous inquiétez pas pour l'attente, je peux comprendre que le commandement amène à régler certaines priorités avant d'autres..."


A peine assise et les politesses de rigueur échangées que déjà Morrigane attaquait. Au moins, elle avait le mérite d'être directe tout en maniant la langue de bois. A la froideur de la reine, le roi d'Angmar préféra opposer une certaine jovialité bien que si l'on regardait ses yeux, on remarquait aussitôt que cela n'était que feinte et que Toranur n'était pas plus dupe de l'attitude de la reine que celle-ci du sien...

"Je tenez à vous apporter mes plus sincères condoléances. Je n'avais guère eu l'honneur de rencontrer le roi-dieu en dehors de la bataille de Minas Tirith, mais nous avons toujours entretenu d'excellentes relations épistolaires. Je l'appréciais énormément.Et sa mort est une véritable tragédie..."

Poussant un soupir, Toranur alla lui aussi s'asseoir et fixant la reine dans les yeux, un doux sourire toujours sur les lèvres, il ajouta:

"Mais les rois et les reines n'ont malheureusement pas le temps de pleurer leur mort, n'est-ce pas? Et c'est aussi pour cela que je suis ici. Votre mari et moi avions conclu une sorte d'alliance morale et j'étais venu ici dans le but de la renouer avec le dirigeant du Rhùn. Par chance, vous êtes là, dans la première citadelle Orientale où je repose depuis mon départ, ce qui me permet de vous rencontrer..."


Derrière tout cet enrobement de phrases et de formules, Toranur n'avait en réalité rien dit et il était facile de le deviner. Mais à entrer dans cette citadelle et à voir l'empressement de Torn, Toranur avait compris que l'unité d'antan des Orientaux avait disparue avec Krell et qu'avant de nouer une quelconque alliance, il faudrait que le roi d'Angmar trouve le bon meneur... Aussi, la réaction de la reine lui importait beaucoup. Avait-elle la force nécessaire pour continuer l'oeuvre de son mari?
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Alaryc
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptySam 9 Mai 2009 - 11:33

Alaryc écoutait son seigneur avec attention jusqu'a ce que Toranur lui donne une directive. Avec les paroles, son suzerain lui donna un parchemin roulé que le Kommissar prit et le glissa dans le petit étui prévu à cet effet dans sa ceinture

J'avais prévu de vous le donner après l'entretien mais le temps presse. Je n'aime pas ce que Torn s'apprête à faire et ce retard semble augurer de longues tractations... Retournez au campement et prenez une Truppe avec vous. Vous porterez cet ordre à mon connétable Isnak et vous lui obéirez en tout. Votre connaissance des chemins de montagne vous sera utile pour éviter Ceux-qui-sont-Morts qui nous assiègent. Faîtes vite mais surtout, ne mourrez pas, j'ai encore besoin de vous Kommissar..."
.

Alaryc n'eut pas le temps de répondre qu'une femme apparut dans le champ de vision des deux hommes. C'était une femme fine et élégante, et pourtant, une violente fraîcheur l'enveloppait, comme une aura de peur et de force morale. Toranur effectua les salutations et Alaryc s'inclina faiblement. Puis, son seigneur le congédia d'une main. Le Kommissar remit son casque et s'inclina avant de sortir de la pièce. Il n'était pas déçu, non. Il était d'ailleurs presque heureux de pas connaitre tous les noirs desseins de ces deux personnages royaux pour le moment. A peine sorti de la pièce, un esclave différent du premier qui l'avait conduit, le raccompagna à l'entrée de la tour. A peine sorti, les portes se refermèrent brutalement et l'air froid fit frissonner le Kommissar. Il jeta un regard alentour et vit toujours les mêmes visages peu aimables, certains faisant des rictus horribles, d'autres ricanant. Alaryc regarda furieusement quelques orientaux qui s'empressèrent de détourner le regard. Il partit en direction du camp des Kosaks et les trouva installés dans leurs petites fortifications. Les tribus qui s'étaient approchées ne s'étaient toujours pas retiré et on pouvait sentir la tension monter dans l'air. Lorsqu'il arriva près du camp, tous les hommes se regroupèrent pour le saluer. Alaryc s'arrêta devant les rangs de Kosaks.

-Notre seigneur m'a confié une mission, et vous allez venir avec moi. Khollyn. Arkh et les membres de la Truppe 2, tous avec moi. Les autres, restez ici et à disposition du Kommodor et de notre seigneur. Force et honneur, et gardez la foi ! Nous sommes des lumières devant tant d’ombres et nous devons dispenser cette lumière. Nous nous retrouverons Kosaks ! Vers le Nord !

Le Kommissar n’avait pas choisi Khollyn et Arkh par hasard. Les deux avaient une foi vacillante et Alaryc comptait bien s’en séparer ou bien leur inculquer la véritable foi. Ils chevaucheraient vite et un accident était si vite arrivé... Toranur ne serait pas attristé d’apprendre que deux faibles avaient trouvé la mort. Alaryc se retourna et commença à marcher et un homme vint lui apporter son cheval. Toute la petite troupe chevaucha vers l’entrée de la tour, où des esclaves déposèrent leurs armes aux pieds des chevaux sous les yeux attentifs des gardes et des terribles araignées... Lorsque la Truppe fut prête, Alaryc sonna l’heure du départ et toute la petite cavalerie de Kosaks s’ébranla et disparut dans la forêt...
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Morrigane Agarwen
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyLun 1 Juin 2009 - 10:56

-Une tragédie, oui, répondit Morrigane d'une voix douce. Le peuple du Rhûn pleurera longtemps son dieu-roi. Mais comme vous le dites, je n'ai pas le loisir de me complaire dans le deuil de mon époux.

Elle fit une pause, considérant Toranur de ses grands yeux pâles.

-Vous n'êtes pas sans savoir que le royaume est en grande difficulté.. Si vous êtes ici dans le but de proposer une alliance, de quelle que sorte que ce fût, sachez que nous en avons besoin plus que jamais. J'ai toute confiance en la capacité de Torn à commander les armées et à se faire obéir, mais toute l'aide dont nous pouvons disposer sera profitable.

L'impératrice avait parlé d'une voix ferme, avec un peu moins de froideur que son apparence le laissait présager; rien sur son visage imperturbable, ni dans son regard décidé, ne trahissait les tourments intérieurs qu'elle endurait. L'une de ses mains était posée sur ses genoux, l'autre sur son ventre, comme pour protéger la vie qu'il renfermait, comme pour exorciser la faiblesse, et les ombres rouges qui menaçaient de l'engloutir.

Un soupir repoussa à nouveau le malaise, et elle ne laissa rien paraître de plus qu'un troublé léger, que l'on pouvait tout à fait attribuer à la fatigue d'un long voyage.

Détaillant Toranur, elle se surprit à ressentir un certain amusement en voyant que la courtoisie de son hôte était aussi feinte que le pouvait être la sienne. Elle soutint longtemps son regard, l'opale verte de ses yeux posée sur le fil de la lame gris acier de ceux du roi d'Angmar, et ne put retenir la mince esquisse d'un sourire.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyVen 5 Juin 2009 - 11:58

Tandis que l'Impératrice parlait, le roi d'Angmar la détailla plus amplement de son siège. Etonnant comme le destin jouait des tours. A la voir ainsi de si près, Toranur s'en amusait en son fort intérieur. Comment une femme aussi frêle, dont la beauté physique n'était pas des plus glorifiée par les poètes avaient-elles réussi à séduire et à garder sous sa coupe un des hommes le plus puissant de la Terre du Milieu? C'est ce qu'il avait pensé lorsque ses espions lui avaient fait parvenir une gravure la représentant. A l'époque, il s'était dit que c'était affaire de goût, et si cette idée ne pouvait être démentie, Toranur pouvait apporter désormais d'autres sujets de considération. Cette femme, très belle mais quelconque, devenait magnifique lorsque ses yeux s'animaient et Morrigane avait quelque chose d'ensorcelant dans sa manière d'agir, de capter votre regard.Véritablement, c'était une grande femme, digne des plus grands et Toranur ne s'étonna plus outre mesure du contrôle que cet être si frêle d'apparence eut sur Krell...

Continuant son inspection, Toranur remarqua quelque chose qu'il n'avait pas véritablement noté jusque là: la posture de l'Impératrice. Il avait attribué son trouble léger à la simple fatigue du voyage mais il perçut qu'il y avait quelque chose d'autre, quelque chose de plus important derrière tout ça. Il n'en était pas sur mais Morrigane semblait porter un enfant. S'il était dénué de cet instinct féminin et maternel de la gente féminine qui permet de deviner ces choses là, certains signes attiraient l'attention: les cernes profondes du visage de l'Impératrice, la position de ses mains, protectrice et non pas défensive... L'empressement de Torn a se soumettre à Morrigane prenait soudain tout son sens. Si Toranur ne se trompait pas, la Garde Pourpre et la Compagnie Noire avait fait allégeance non à l'Impératrice mais au sang de leur Dieu qui coulait dans les veines de ce nouvel être...
Toranur releva alors le regard et soutint celui de l'Impératrice qui attendait une réponse. C'est ainsi qu'il aperçut le mince sourire qui se laissait apercevoir sur le visage de la reine. Etonné dans un premier temps, il se reprit bien vite en se rappelant avec quelle attitude il avait lancé la discussion. Oui, cette femme était vraiment surprenante... Toujours en soutenant son regard mais cette fois-ci, avec une pointe de complicité, Toranur reprit la parole:


"C'était en effet un des buts de ma visite. Je souhaitais conclure avec vous une alliance politique et militaire. Le Rhùn et l'Angmar ont beaucoup de points communs à mon sens et je venais vous proposer un pacte de non agression, voir, d'assistance mutuelle. Si vous le souhaitez, 5 Legions, soit 6000 soldats parfaitement entraînés, n'attendant qu'un signal de ma part pour rejoindre votre royaume et se mettre sous vos ordres avec effet immédiat."


Ce que Toranur dissimulait en revanche, c'était que cette aide devait être fourni au plus puissant des seigneurs locaux. En tant normal, il aurait pris plus de temps avant de se décider mais la présence de Torn et de l'Impératrice avec probablement un enfant de Krell l'avait convaincu. Si le Rhùn pouvait être unifié et pacifié, c'était bien les Rhùniens de Dol Guldur...

"Cependant Impératrice, il se trouve que l'Angmar doit faire face à ses propres problèmes. Les Morts assiègent mon royaume et si je tiens à les tenir à distance, il me faudra les vaincre un jour ou l'autre. Et pour cela, j'ai besoin de l'épée de votre mari..."
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyLun 29 Juin 2009 - 22:26

-C'est une proposition très intéressante, sire.

La reine eut un sourire, et appuya sa tête au creux de sa main, le coude posé sur l'accoudoir de son siège.


-Cependant, dit-elle d'une voix douce -et son sourire mourut sur ses lèvres, la situation actuelle ne me permet pas d'accéder à votre requête... Car l'épée de feu mon époux se trouve encore à Krell-kain, actuellement assiégée par les rebelles.

Elle avait parlé d'un ton extrêmement calme, comme s'il ne s'agissait que d'une broutille. Face à la détermination qu'elle affichait, il était possible, en effet, que la reconquête de sa propre capitale ne représente quasiment rien. Dans les faits, ce pourrait être différent.. mais le problème n'était pas là, en cet instant.
Morrigane baissa les yeux un instant, velours noir sur le champ vert de son regard; elle eut une mince esquisse de sourire et releva les yeux sur Toranur.


-En contrepartie du retard occasionné par ce fâcheux contretemps, je mettrai à votre disposition non seulement l'arme qui vous débarrassera de la menace des Morts, mais en plus quelqu'un de taille à la manier... Quelqu'un qui n'est autre que l'homme le plus compétent en la manière, ici, dans l'Empire, à savoir Torn, capitaine de la Garde Noire.

L'impératrice resta silencieuse un instant, et baissa les yeux très brièvement, une nouvelle vague de faiblesse la prenant à la gorge. Sa vue se brouilla, et elle se sentit vaciller.
Sa main se crispa sur l'accoudoir, mais elle se redressa et ne montra rien de plus qu'un vague malaise, une soudain pâleur qui la fit paraître aussi livide qu'un cadavre.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptyLun 6 Juil 2009 - 18:17

Toranur ne laisse rien transparaître à ce nouveau coup que venait d'asséner l'Impératrice. Ainsi, la mythique épée du nain n'était pas en possession de la Garde Pourpre. En lui même, le roi d'Angmar se maudit quelque peu. S'il n'avait aucun doute sur la victoire de Morrigane, non, pardon, de Torn, ce contre temps le fâchait, d'autant que la femme en face de lui voulait lui imposer son porteur.
Torn avait été un bon serviteur, mais justement, il n'était plus son subordonné. Désormais, il était celui de l'Impératrice de l'Est et sa loyauté n'allait plus qu'à elle seule. Cela, nul ne pouvait en douter, et Toranur beaucoup moins qu'un autre. Mais son esprit calculateur s'était déjà repris et c'est d'une voix naturelle qu'il répondit:


"C'est en effet regrettable. Mais je fais confiance en la fureur de l'Est pour venir à bout de ces rebelles. Et puis, avec un aussi bon capitaine que Torn, toute menace devient faible et misérable... Vous a-t-il dit que lui et moi avons combattu ensemble?"


Phrase type du politicien, entretenir la confusion dans l'esprit de l'autre. Pourquoi parler ici du passé de mercenaire de Torn? Et pourquoi insister sur la relation qui avait uni les deux hommes? Pour rien aurait répondu Toranur, si ce n'est de tenter n'importe quelle arme au cas où une faille inconnue se révélerait. Mais l'Impératrice n'eut pas le loisir de répondre tout de suite car elle fut pris d'un soudain malaise. La fatigue de son voyage et de sa grossesse venait de faire brutalement surface et si Morrigane se reprit, son teint n'avait plus grand chose d'humain. En observant ce visage si pâle, Toranur se demanda un instant s'il devait utiliser cette faiblesse passagère pour pousser plus en avant ses pions. Mais Toranur ne jugea pas bon de continuer. A totues ses demandes, il était plus que probable que Morrigane opposerait une résistance acharnée qui risquerait de la retourner contre lui. Et cela, Toranur ne le voulait à aucun prix. A moins que son maître ne le lui ordonne, le roi d'Angmar ne comptait pas se priver d'une alliance aussi importante et fructueuse que celle du Rhùn. Aussi, se levant, Toranur dit-il:

"Mais il est tard Votre Altesse, continuer ne nous servira de rien. Vous comme moi avons une longue route derrière nous. Aussi, avec votre permission aimerais-je me retirer. Pour ce qui est des détails de notre alliance, nous avons tout le temps d'en discuter."

Baisant la belle main que Morrigane lui tendit, Toranur sortit de la salle et le sourire qu'il portait jusque là s'évanouit tandis que son visage reprenait son apparence habituelle: un visage neutre au regard pénétrant. La discussion n'avait pas été aussi mauvaise qu'on aurait pu le croire. Malgré tout ses défauts, l'Impératrice n'était pas une barbare et les tractations ne se tenait pas sur le ton de la menace et de la puissance physique comme les aimaient les Rhùniens. Cela leur avait permis à tout deux d'aller à l'essentiel et de conclure une alliance, fragile encore, mais suffisante pour l'instant. Tout n'était pas fini, bien au contraire, mais au final, cet entretien avait permis de poser les bases d'un ordre futur dans lequel l'Angmar jouerait une place importante...

C'est ainsi que Toranur se retrouva à l'air libre, respirant à plein poumon l'air frais de la nuit. Le métier de roi n'était pas simple mais ce challenge nouveau pour lui était véritablement une sorte de joie, de félicité. Il avait craint de s'ennuyer mais la vérité était autre. C'était un peu comme s'il avait à gérer une armée qui venait à peine de se créer et qui tout en promettant de grandes choses, demandait une attention de tous les instants. Faisant quelques pas, Toranur fut bousculé par une ombre humaine. L'esprit aussitôt en alerte, Toranur reprit son équilibre et saisit vivement le bras de la brute qui n'avait pas daigné s'arrêter.


"Eh l'ami, vous pourriez au moins vous excuser."

Toranur était un homme fort, naît et élevé dans un monde sans règle. De cette enfance, il en avait acquis une haine farouche du désordre et du manque de discipline. Qu’un soudard bouscule ainsi un homme de son rang sans prendre la peine de s’excuser était une faute impardonnable pour le roi d’Angmar qui entendait bien faire entendre raison à son offenseur. Ce dernier se retourna aux paroles de Toranur et répondit simplement :

« Veuillez m’excuser mais j’ai à faire. Lâchez moi le bras, je dois aller voir Krell ! »

Une telle ignorance fut un choc pour Toranur qui desserra un instant l’étreinte le liant à l’autre homme. Comment cet individu qui avait un accent Rhùnien marqué, pouvait-il ignorer que Krell était mort ? Et puis, qui avait pu laisser entrer dans le camp un tel ignorant ? L’autre, sentant la surprise de l’Angmarien, voulut se dégager. Toranur lâcha son bras mais l’arrêta sur place en lui disant :

« Si j’étais vous, je ne continuerais pas par là. »

L’homme se retourna, un sourcil froncé, bien que Toranur ne put le voir dans la nuit, et demanda :

« Et pourquoi cela ? »

« Pour la simple et bonne raison que le Dieu-Roi s’en est allé rejoindre les ancêtres. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite bien volontiers à venir boire une bière à la taverne. Intéressé ? »

Après un long moment, l’inconnu se décida et suivit Toranur qui l’amena vers un coin animé du camp qu’il avait repéré en entrant. Accompagné par els regards suspicieux de l’assemblée, le roi d’Angmar n’en commanda pas moins deux bières et s’attabla avec l’étranger et lui raconta les derniers événements qui s’étaient déroulés sur la Terre du Milieu et dont il avait connaissance. Nul n’aurait su décrire la surprise qui anima les traits de la brute épaisse qui était assise en face de Toranur. Abattue, cette dernière consentit à raconter son histoire. Nommé Zarghat, l’homme avait été chargé par Krell d’accomplir une mission avec sa troupe de 300. Malheureusement, la mission avait mal tournée et sa troupe avait été décimée par les Morts sur le chemin du retour. Et aujourd’hui, il se retrouvait à Dol Guldur, ignorant tout du monde extérieur, sans soldats, sans maître et sans or…
Toranur avait écouté le récit avec attention, prenant soin d’abreuver Zarghat en bière. Désormais, il brûlait de savoir quel était le but de cette mission. Et il fallait croire que Melkor veillait sur lui car Toranur l’aperçut soudain : l’épée que portait Zarghat. Bien que dissimulée par un fourreau de facture modeste, il n’y avait pas à douter. Toranur avait senti son cœur battre plus vite et ses mains parcourues d’un léger tremblement à sa simple vue. Tout était clair. La mission était de récupérer une épée, une des mythiques épées d’Hatori Hanzok l’archi-forgeron ! Mais comment la récupérer à l’insu de tous ?

La première idée qui lui vint fut de faire disparaître Zarghat. Cela était facile, avec les Kosaks restant, assassiner proprement le mercenaire était facile. Mais une certaine pudeur le retint. Il n’était pas en Angmar ici et la moindre alerte pouvait ruiner ses objectifs. Aussi, joua-t-il plus finement. Saoulant son interlocuteur, Toranur continua à le faire parler, et se fit passer pour un proche ami de Krell, bien que roi d’Angmar. Quand sa proie fut mûre, il lui fit miroiter un tas d’or, un gros tas d’or, qu’étonnamment Zarghat refusa, tout en se montrant intéressé… la deuxième tentative fut la bonne. Et lorsque Toranur proposa une seigneurie d’Angmar, le mercenaire n’hésita pas. Débouclant son ceinturon, il le donna à Toranur qui lui tendit un papier signé de sa main et une large bourse bien remplie. Puis, Toranur quitta ce nouveau vassal qui continua à se saouler pour oublier sa malheureuse aventure.

Fébrile, le roi d’Angmar rentra précipitamment à son campement où il fut bientôt protégé par les bras de ses fidèles Kosaks. Une fois en sureté (relative), Toranur écrivit un rapide message qu’un de ses hommes fit passer au donjon. Dans ce dernier, il était indiqué que Toranur souhaitait une audience pour le lendemain. Satisfait, Toranur se coucha et attendit que l’Impératrice lui répondit.
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MessageSujet: Re: Dol-Guldur, une arrivée surprise.   Dol-Guldur, une arrivée surprise. EmptySam 25 Juil 2009 - 20:33

Les jours s'étaient écoulés sans que le sombre donjon de Dol Guldur ne fasse signe au souverain d'Angmar. A dire vrai, cela lui déplaisait fortement d'être ainsi une fois de plus relégué au rôle de simple visiteur, et même s'il était couvert d'attention, l'ancien maréchal du Mordor se sentait comme prisonnier ici, incapable qu'il était de demander son congé. Et il connaissait assez bien le caractère têtu des Gardes Pourpres pour savoir que sans l'aval d'un de leurs chefs, ces colosses ne le laisseraient pas sortir de l'enceinte de la forteresse. Aussi, Toranur rongeait-il son frein en silence afin de ne donner l'exemple à ses hommes. Le départ du Kommissar et l'attente prolongée finissait par rendre nerveux ces soldats qui, pour la plupart, n'avaient pas encore une longue expérience du combat.

L'Angmar n'ayant pas été en guerre depuis des années, asservis par le peuple Edain qui craignait l'allégeance des Angmariens à Sauron, Toranur n'avait pu trouver assez de vétérans pour former une base solide. Dans le même temps, cela lui était en quelque sorte profitable car ainsi, il avait pu mettre en pratique ses idées sans que les jeunes qui formassent son armée ne s'interroge sur le caractère novateur de certaines formations. Aussi, si son armée ne s'était pas encore frotté à la flamme de la guerre, du moins avait-elle été forgée sans la moindre impuretés. Après quelques combats, cette armée deviendrait un corps d'élite, craint par tous les généraux de la Terre du Milieu, cela, Toranur en était certain. Et l'occasion de la campagne de Krell-Kain était trop belle. elle permettait à cette nouvelle armée d'être testée sans que les enjeux ne soient trop importants encore.

Cet événement proche était d'ailleurs le seul motif de contentement du roi d'Angmar dans ces longues journées. Apparemment, Alaryc avait pu mener à terme sa mission puisque les éclaireurs Rhùniens faisaient état de l'avancée d'une importante armée aux couleurs inconnues. Pour Toranur, c'était sans aucun doute possible les renforts promis par lui à l'Impératrice.

Ce matin là, comme tous les autres matins auparavant, Toranur se leva tôt et après une rapide toilette, il se dirigea vers les remparts de Dol Guldur qu'ils parcouraient pendant deux heures, accompagnés d'un ou deux de ses hommes auxquels il s'adressait parfois, s'amusant à les instruire l'art de la guerre. Ce qu'il y avait d'intéressant avec les Kosaks, c'est que leur formation initiale supposait d'éliminer tout ceux à l'esprit trop lent et c'était un véritable plaisir de discourir avec ses hommes, qui, s'ils n'étaient pas cultivés, n'en possédaient pas moins une intelligence vive. C'est ainsi que Toranur aperçut son armée qui approchait des murailles de la sinistre forteresse. Cette fois, tout doute était levé car, conformément aux instructions reçues, le Feld-General responsable avait fait hissé les couleurs et l'armée proclamait ainsi à tous son origine. Malheureusement, avec la forêt tout autour, la progression des Angmariens étaient lente et il leur fallut trois bonnes heures pour que l'avant-garde des 6 000 guerriers d'Angmar ne soit à un jet de pierre des murailles. Toranur avait à nouveau sollicité l'Impératrice mais les portes étaient restées closes. De dépit, il avait essayé de trouver un haut seigneur de Rhùn avec quelque autorité, malheureusement, aucun n'était en vue et de guerre lasse, Toranur était allé attendre à son campement.

Se séparant de l'avant-garde qui se déployait dans un ordre parfait, comme pour la parade devant les murs de la forteresse, une délégation s'approcha et un héraut s'adressa aux gardes en faction:


"Salut à vous hommes de l'Est, puisse les Esprits veillez longuement sur votre Impératrice, vous et vos familles. Je viens ici porter la parole du Feld-General Heinrich Von Mezendorff, envoyé ici par notre souverain d'Angmar afin de mettre les épées et les lances des soldats d'Angmar au service de votre Impératrice. Fier de servir son pays et de pouvoir combattre aux côtés des légendaires soldats de Rhùn, mon Feld-General vient demander une entrevue avec votre supérieur afin de discuter du cantonnement pour ses soldats."
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Dol-Guldur, une arrivée surprise.
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