~ A l'aube ~

Sujet: ~ A l'aube ~ Sam 4 Avr 2009 - 19:13

Nul ne sait comment. Nul ne sait pourquoi. Certains s'accordent à dire que la protection des elfes suffit. D'autres que l'amour eut enfin raison de son mal.

Pour autant qu'on le sache, Handir de Bréthil se réveilla à l'aube du 44ème jour de son long séjour en Lothlòrien avec le sentiment que la vie serait plus longue et plus belle que jamais. Ses grands yeux verts s'ouvrirent et se refermèrent presque aussitôt en réalisant toute la lumière qui pouvait habiter cette chambre humblement offerte par les souverains de la Lothlòrien. Au second essai, son regard se porta vers sa femme dont la longue chevelure d'or encadrait son visage d'ange endormi. Il voulut la caresser du bout de ses doigts quand il découvrit sous un pan des draps de soie, et non sans une grande surprise, que son bras droit n'était plus recouvert que par de maigres ramifications noirâtres qui remontaient jusqu'à son coude. La surprise ne s'arrêta pas là. Car ce n'est que lorsqu'il se leva avec discrétion du lit conjugal qu'il failli perdre l'équilibre en entrevoyant son vague reflet dans une vitre ... ses cheveux devenus noir de jais depuis la libération de Bréthil étaient à cet instant aussi blonds qu'à ses premiers jours.

Lui qui n'en revenait pas, s'en retourna vers sa compagne qu'il réveilla aussi délicatement que possible malgré l'urgence de la situation. Quand les beaux yeux de sa moitié s'eurent enfin ouvert, Handir lui murmura :

- Suis-je prisonnier d'un rêve mon amour ou d'un pâle espoir ?

Dans les yeux de celle dont il ne pouvait se passer, le souverain de Bréthil découvrit encore plus nettement son reflet. Il comprit que rien de tout ce qu'il venait de se produire n'appartenait au domaine de l'abstrait.

C'est avec une voix hésitante qu'il murmura ces quelques mots ; ses yeux légèrement écarquillés.

- ... le Mal ... il ... il s'en est allé ...

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Mer 8 Avr 2009 - 19:36

[MJ on]

La douce épouse du souverain de Bréthil, encore un peu endormie, n'eut pas le loisir de répondre que la porte de leur chambre s'ouvrit délicatement et qu'un elfe entra dans la pièce. Grand, les cheveux d'un blond presque blanc, avec l'air d'un grand sage, l'elfe s'inclina bien bas devant les deux souverains et dit d'une voix lente et mélodieuse, à l'image du langage autrefois utilisé entre les elfes et les Ents:

"Bien le bonjour seigneurs du Bréthil. J'ai plaisir à vous voir réveiller roi Handir. Mais permettez moi de me présenter à vous. Je suis Handirol, elfe de Lothlorien, et sage au service de la plus sage des reines. C'est moi qui me suis occupé de vous durant votre repos. Avec votre permission, puis-je?"

En guise de soin, Handirol n'avait pas agit comme tout mestre l'aurait fait. Il s'était contenté de rester assis à côté du souverain et de discuter avec Siléas, du moins, en apparence. Mandaté par Dame Galadriel, il s'était occupé de prévenir la Lothlorien de toute intrusion de l'âme sinistre de Morgoth à travers l'homme qu'il avait infesté de son mal. L'amour de Siléas, la douceur du pays et la volonté propre du roi de Bréthil avait fait le reste. Complètement coupé de l'influence de Morgoth, Handir avait pu connaître une regénération. Handirol espérait juste que ce ne serait pas temporaire...

[MJ off]

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Mer 8 Avr 2009 - 22:43

Le profond sentiment de surprise qui envahissait le roi de Bréthil se dissipa brusquement au moment où la porte de la chambre s'ouvrit. Les yeux lumineux de l'Haladin s'arrêtèrent sur une silhouette grande et élancée dont il se dégageait une étrange sensation de puissance et d'endurance. Quoi qu'il en fût réellement, Handir accueillit l'elfe avec un sourire empli de sympathie. D'un geste, il attrapa une étoffe baignée de bleu marin et de motifs blanchâtres au pied du lit. Étoffe qu'il passa sur ses épaules avant de se lever et de se courber à son tour, comme le voulait la tradition haladine. Ceci fait, il écouta avec une grande attention chacun des mots que le sage prononça. Après quoi il accéda à sa requête d'un simple hochement de tête.

Acceptant ainsi de le laisser vaquer à ses œuvres, Handir se consacra à quelques réflexions dont une en particulier l'amena à se demander s'il était coutume pour les elfes de s'introduire à leur bon vouloir dans les appartements royaux ; qu'ils fussent habités par des lignées elfiques, humaines, comme naines. La question aurait peut-être valu plus d'un détour en d'autres terres, mais le souverain de Bréthil douta que l'incomparable justesse des elfes de la Lothlorien ne les eut contraint à un tel écart de comportement. Il était alors clairement mit en évidence que d'autres affaires, plus secrètes sans doute, avaient don de se cacher derrière tout cela.

- Que Dame Galadriel ne s'inquiète plus outre mesure de mon mal car preuve est faîte qu'en son royaume le Noir Ennemi du Monde ne peut aller.

Handir s'était exprimé sans réprimande, sans dédain. Sa voix était douce et rassurante comme s'il cherchait à faire comprendre au sage que malgré ce qu'il avait compris de son irruption, il n'en voulait à personne d'avoir agit ainsi. Sans doute parce qu'il aurait ordonné la même chose en ses terres.

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Jeu 9 Avr 2009 - 8:55

[MJ on]

Avec l'assentiment du roi, Handirol se mit en devoir d'inspecter son patient. Comme il l'avait constaté les jours précédents, la couleur des cheveux d'Handir avait repris leur teinte naturelle et les marques noires avaient presque complètement disparues du bras du souverain. Mais c'était ce presque qui inquiétait justement le sage et lui laissait sous entendre que ce miracle n'était peut être que temporaire, bien qu'au fond de son coeur, il souhaitait se tromper. Il en était là de ses réflexions lorsque la remarque du roi le fit sourire. C'était vrai qu'il n'avait pas manifesté une telle impolitesse depuis quelques siècles et en d'autres temps, il n'aurait probablement jamais accompli ce qu'il venait de faire. Mais, dans ce monde où tout les repères s'effondraient, la politesse était un luxe que la sécurité de Lothlorien ne pouvait admettre. Aussi, tout en continuant à manipuler le bras du souverain, il répondit:

"Puisse vos paroles être vérité encore longtemps!"

Puis, il continua son examen. Enfin satisfait, il se releva et indiqua d'un signe de tête qu'il avait terminé. Aussi, s'apprétait-il à repartir quand il s'immobilisa soudain au milieu de la pièce et resta là, un instant, sans bouger, comme plongé dans un profond dialogue intérieur. Puis, aussi brutalement que cela avait commencé, cette immobilité prit fin et Handirol se tourna vers les deux souverains qui l'avaient observé sans mot dire.

"Ma Dame Galadriel vous souhaite un bon retour parmi nous roi Handir. Accepteriez vous que je reste un moment encore parmi vous? Il est des nouvelles que j'aurais voulu vous épargner mais qui malheureusement n'attendent pas. Vous pourrez ainsi mieux comprendre mon attitude, comment dire, un peu déplacé en d'autre temps..."

[MJ off]

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Ven 10 Avr 2009 - 13:55

La nuit avait été douce, la reine de Brethil pouvait sentir même pendant son sommeil, la présence de son doux et tendre mari. Elle avait été séparé de lui si longtemps qu'elle ne pouvait se sentir qu'heureuse de l'avoir à nouveau à ses côtés.
Son réveil fut moins agréable que son sommeil. Elle entendit d'abord la douce voix de son époux et elle lui adressa un sourire avant même d'avoir ouvert les yeux. Quand enfin elle ouvrit les paupières elle fut d'abord éblouie par la lumière du jour naissant.
Elle fut d'abord suprise par ce qu'elle vit. L'homme qu'elle aimait arboré une longue chevelure dorée et scintillante sous les rayons du soleil. Son bras droit n'était plus noir comme la mort, il avait retrouvé sa couleur initiale. Malgré quelques traces encore présentent ici ou là.

Siléas se redressa et voulut répondre à son mari quand quelqu'un frappa à la porte et entra sans même y être invité. D'un geste rapide, Siléas s'enroula dans les draps pour masquer sa nudité à l'elfe qui venait de pénéter dans leur chambre.

"Nous serions heureux d'entrendre ses nouvelles Noble Handirol, Grand Sage de la Lothlorién"

Elle avait envie de rajouter qu'elle aurait également aimé connaitre les raisons de son empressement et de son intrusion mais elle ne voulait pas insulter l'hospitalité de Dame Galadriel. Elle aurait aussi voulu précisé que ces nouvelles pouvaient surement attendre quelques minutes le temps qu'elle puisse s'habiller décemment.
Après avoir prononcé cette phrase et invité Handirol a leur faire partdes nouvelles qu'il considérait comme urgente, Siléas s'attarda sur le changement qui s'était opéré sur son mari. Il avait retrouvé sa chevelure d'or, celle qu'elle lui avait connu qu'elle ils s'étaient rencontré. Ainsi il ressemblait d'avantage à sa fille. Et cette simple pensée fit sourire la jeune elfe. Ils avaient traversé tant d'épreuves tous les deux, que Siléas n'aspirait maintenant qu'à une seule chose, vivre une vie de mortelle avec lui. Retourner à Amon Obel et ne plus se soucier d'autre chose que de leur bonheur.
Quel rêve utopique.
Pourtant Siléas voulait y croire.

Elle reporta son attention sur l'elfe qui avait fait irruption dans le chambre et tenta de ne pas se sentir gênée d'être seulement vêtue d'un drap.

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Ven 10 Avr 2009 - 16:38

Avec autant de respect qu'il eut été possible d'en offrir, Handir remercia le sage pour ses soins et l'attention toute particulière qu'il avait porté à sa bonne santé. L'elfe sembla s'en retourner vers ses maîtres quand, sans raisons apparentes, ses pas s'arrêtèrent brusquement à mi-chemin de la porte de sortie. Intrigué, Handir fronça légèrement les sourcils en se demandant ce qui pouvait bien l'arrêter de la sorte. Le hasard des choses fit qu'il ne tarda guère à obtenir une réponse précise à cette question. Le sage avait des nouvelles à leur portée. Des nouvelles qui selon toutes vraisemblances n'avaient rien de bien joyeuses.

Handir avait le pressentiment depuis quelques jours déjà que les choses n'allaient pas en s'arrangeant en dehors des frontières sacrées de la Lothlorien. Quel roi aurait-il fait si ces mauvais pressentiments ne l'avaient pas, en plus de cela, amené à s'interroger sur la sécurité de son royaume. Inquiet et quelque peu absent, Handir adressa un regard incertain à sa compagne comme pour lui signifier tous les doutes dont il venait brusquement de s'emparer. Il resta ainsi figé pendant quelques dizaines de secondes tout au plus avant de revenir lentement vers l'elfe qui n'avait pas bougé d'un seul cheveu.

La voix délicate mais un ton légèrement en dessous de celui qu'il avait employé quelques instants plus tôt, Handir lui annonça:

- Veuillez nous excuser un moment noble Handirol, le temps pour nous de nous mettre à notre aise et nous pourrons nous entretenir de tout cela en marchant au dehors de ces murs.

En terminant, Handir s'inclina poliment et attendit que l'elfe décida de sortir et de les attendre dans le couloir pour se tourner de nouveau vers Siléas dont la beauté du regard lui arracha un sourire empli de tendresse.

Ainsi, le souverain se rassit auprès de sa reine, glissa les doigts de sa main gauche contre sa joue, avant de lui susurrer :

- Que de réconfort il me procure de te regarder alors que mes pressentiments m'inquiètent. Il me vient un certain nombre de doutes quant aux nouvelles de cet humble sage.

Il n'aurait pas pu mieux se prononcer sur ce qu'il ressentait à l'instant. La joie conjuguée d'être auprès de sa moitié à sa libération du Mal autant que le crainte grandissante qu'il pouvait avoir quant au déroulement des temps à venir.

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Ven 10 Avr 2009 - 18:33

Siléas avait elle aussi attendu que le sage sorte de la chambre pour concentrer son attention sur son mari. Malgré son éblouissante beauté se fut l'inquiétude qu'elle put lire sur son visage qui lui transperça le cœur. Elle n’avait pas pensé que les nouvelles dont il était question, pouvaient concerner Brethil et leur peuple.
Depuis son couronnement en Brethil, le cœur de Siléas était à jamais avec le peuple qui l’avait prise pour reine.
Il n’y avait pas plus grande crainte que de recevoir de terrible nouvelle à leur sujet.
Mais il fallait espérer. Il pouvait s’agir de tout autre chose, il pouvait s’agir d’une autre région, d’un autre lieu… bien qu’elle ne souhaita à aucun peuple d’Arda de souffrir.

Quand Handir fut à nouveau près d’elle et qu’il lui caressa doucement la joue, elle ne put s’empêcher de sourire. Les moments qu’ils partageaient seulement tous les deux étaient tellement rare. Quand elle avait enfin la chance de se retrouver seule avec lui, elle ne pouvait s’empêcher d’oublier tout le reste, elle voulait seulement profiter de cet instant que les Valars lui accordaient.

Avec tendresse, elle passa ses bras autour de son cou et l’enlaça en souriant.

« Oh Mon tendre Amour, si tu savais comme mon cœur est heureux de te voir ainsi guérit. »

Elle l’embrassa d’abord avec tendresse, presque du bout des lèvres, puis le regarda à nouveau.

« J’éprouve les mêmes craintes que toi et sache que j’aime profondément notre peuple mais, malgré moi je ne peux m’empêcher de maudire ce destin qui ne nous permet jamais d’être ensemble, rien que toi et moi. Comme j’aimerais n’avoir à me soucier de rien d’autre que de ton bonheur mon Amour, comme j’aimerais rester des heures dans tes bras à attendre que le jour se couche, puis qu’il se lève à nouveau. »

Malgré l’éternel sourire qu’elle arborait chaque fois qu’elle se trouvait avec Handir, il était impossible de ne pas voir la tristesse qui marquait ses traits. Encore une journée de protocole, de nouvelles alarmantes, de bilan, de plan… la guerre n’est jamais affaire de femmes, mais Siléas était sure d’une chose, si c’était les femmes qui se faisaient la guerre entre elles, il n’y aurait pas tant de mort et ça ne durerait pas si longtemps.

Siléas se leva, ne supportant plus de rester coucher sachant la journée qui l’attendait. Le drap enveloppé autour d’elle, elle se dirigea vers le grand balcon d’où pénétré la douce lumière du soleil.
Certains jours, elle aurait voulu n’être qu’une simple femme, et qu’Handir soit juste Handir… mais elle ne pouvait renier ainsi le cadeau que lui avait fait Eru. Elle prononça une courte prière en elfique et inclina la tête respectueusement vers le soleil comme il était coutume de le faire en Lorién.

Puis elle se tourna à nouveau vers la chambre et croisa le doux regard d’Handir.

« Quand nous aurons vu Handirol, j’aimerai que nous nous rendions dans mon ancienne maison, elle n’est qu’à une heure du palais, nous pourrions y aller manger tous les deux et nous rentrerions avant la tombée de la nuit. Quand dis-tu ? »

Malgré la lassitude qui marquait son visage, elle souriait, inondée par les rayons du soleil.

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Ven 10 Avr 2009 - 21:42

Le temps semblait suspendu. Comme si rien ne pouvait plus troubler ce cocon dressé autour des deux âmes sœurs. Handir serra sa femme contre lui et sentit au contact de sa peau une vague de chaleur croître dans son estomac et se répandre ensuite dans tous les recoins de son corps. Sa douceur, sa tendresse, rien que sa présence avait don de lui redonner vitalité et courage. Longtemps les légendes parleraient de Beren et de Luthien, mais peu d'entre elles trouveraient les mots adéquats pour expliquer ce qui pouvait lier Handir et Siléas. Car tout ce qui avait attrait à leur histoire dépassait les richesses du langage et les frontières même de la compréhension. L'alchimie était telle qu'un simple regard leur suffisait pour se comprendre et partager des secrets que nul ne pouvait décrypter.

C'est ainsi qu'avant même que Siléas n'évoque son désir de se retrouver seule avec lui qu'il avait réalisé toutes les préoccupations qui pouvaient troubler les joies de sa moitié. Afin de chasser cette impression que le monde entier semblait s'acharner à briser leur solitude, Handir dessina un sourire un tantinet espiègle aux coins de ses lèvres et lui répondit par ces quelques mots :

- Ne sommes-nous pas venu en Lothlorien à cet effet ma tendre aimée ?

Handir se leva et se glissa ensuite dans le dos de sa compagne pour l'enlacer de nouveau, les bras croisés autour de sa taille. Ses fines lèvres parcoururent le flan droit de son cou jusque sur son épaule avant de laisser échapper un murmure à peine audible.

- Je regrette moi-même parfois d'être monté sur le trône d'Amon Obel, puisse mes aïeux me pardonner ces paroles, mais la tranquillité me fait autant défaut qu'à toi. Le hasard des choses nous a mené loin de nos trônes et je doute que cela soit pour recevoir encore d'autres flots d'invités.

Siléas se retourna et Handir put clairement discerner toute la lassitude qui était la sienne à cette heure. Intimement attristé de voir sa femme ainsi marquée, il blottit ses mains dans les siennes et lui offrit un regard doux, un regard aimant, qu'il conjugua avec un sourire plus léger, signe de la bienveillance qu'il pouvait éprouver. Le temps était venu pour eux de se reposer et d'oublier leur fonction l'espace de quelques jours ; s'abandonner à la présence de l'autre et ne plus se soucier que de ce seul aspect de leur vie commune; prendre congé en quelque sorte et se retrouver l'un l'autre. Enfin !

L'idée même d'aller visiter la demeure où sa femme avait vécu avant son arrivée à Bréthil le réjouissait. Lui qui lui avait tout montrer de sa vie antérieur aspirait désormais à découvrir l'univers dans lequel elle s'était épanouit durant toutes ces longues années qui jalonnent l'inépuisable existence des Premiers Nés. Mais puisqu'il était plus soucieux du bonheur de sa compagne que du sien, Handir décida d'apporter quelques modifications à la proposition faîte.

- Pourquoi devrions-nous nécessairement rentrer après cette escapade ?

Handir se pencha à l'oreille de sa bien-aimée et ajouta pour secret.

- Et si nous nous y installions quelques jours, à l'abris de tout, juste toi et moi sans couronne, sans apparat ... la seule liberté d'être ensemble et de ne se préoccuper de plus rien ?

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Sam 11 Avr 2009 - 21:28

Les baisers de son époux la firent frissonner de plaisir. Il était d'une telle douceur et d'une telle tendresse avec elle...il avait ce regard qu'il ne réservait qu'à elle et qui la faisait se consumer chaque fois qu'elle le croisait...
Comment autant d'amour pouvait exister entre deux êtres? Ils ne pouvaient être qu'aimés des Valars.
Quand il lui parla de passer plus qu'une simple journée dans son ancienne maison, un sourire amusait se dessina sur les lèvres de l'elfe. L'idée d'être enfin seule, sans aucun serviteur, aucun sage et aucun garde était un réel bonheur pour Siléas.
Même si, légalement, Handir et elle n'avait jamais eut un vrai mariage, personne n'avait remis en cause leur amour et la naissance d'Elerinna avait finit de faire accepter Siléas en Brethil.
Deux ans... oui cela devait faire deux ans qu'ils s'aimaient et ils avait été séparé plus de la moitié du temps... et quand enfin ils furent réunis, les rares moments de bonheur avaient été trop court.

"Humm, être juste une elfe amoureuse d'un humain au beau millieu de la Lorién, loin de tout et de tout le monde... voilà une idée qui me convient parfaitement" murmura-t-elle à son tour.

Avec douceur elle caressa les contours du visage de son bien aimé. Elle se mit sur la pointe des pieds et le regarda droit dans les yeux. Leur couleur vert émeuraude était si intense qu'on aurait pu les confondre avec deux joyaux éclatants.

"Je me demande bien ce que l'on pourra trouver à faire une fois là bas, la maison n'est pas bien grande. J'ai bien quelques endroits dans la forêt que je voudrais te montrer mais cela ne nous prendra pas plus d'une ou deux journées! Aurais-tu d'autres idées?"

Elle arborait une mine totalement innocente, bientôt éclipsée par un sourire espiègle.
La seule ombre au tableau qui se dressait devant elle, était l'idée de laisser sa fille. Mais après tout elle serait parfaitement bien protégée ici. Ses parents avaient un urgent besoin de se retrouver enfin seul rien que tous les deux. Elle n'avait peut-être que un an, mais elle pouvait très bien comprendre ça...ou du moins elle le comprendrait un jour.

Baignés par les rayons du soleil, le couple royal de Brethil avait l'air presque iréel, les cheveux blonds presque blancs de Siléas scintillaient tandis que ceux de Handir semblaient être parcemés d'étoiles.

Siléas passa ses bras autour du cou de son aimé et se blottit un peu plus contre la chaleur de son corps. Après avoir embrassé lentement la fine ligne de sa machoire, Siléas lui susurra à l'oreille

"Je n'ai qu'une hâte mon Amour...que l'on y soit!"

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Lun 13 Avr 2009 - 1:40

Handir but les paroles de sa compagne comme le passionné boit le fruit dévorant de sa passion. Dans ses grands yeux nimbés de bleu, il vit cette lueur tant espérée briller tel un éclat de diamant au milieu d'une mer apaisée. Comme au premier jour de leur arrivée, il ressentait le bonheur et la joie s'entrechoquer en elle. En cela il ne put s'empêcher de sourire. Sourire à ce sentiment de plénitude absolue. Sourire à cette vie bénite par Illuvatar. Collé à elle, il pouvait sentir les vibrations de son coeur se dissoudre à l'orée de sa peau. Son souffle léger, presque froid, lui rappelait quant à lui la douce brise de printemps qui avait l'habitude de planer au sommet d'Amon Obel dans l'aube du jour.

Irrésistiblement, Handir abandonna une main dans sa longue chevelure d'or tout en gardant son regard fixement blottit dans le sien.

- Est-il nécessaire de tout planifier au jour près ? Lui demanda-t-il. Car il me vient l'envie d'oublier toutes notions de temps pour ne m'abandonner qu'aux moments passés en ta compagnie, fussent-ils employés à se balader en forêt comme à s'enlacer dans le plus douillet des nids.

Les rayons du jour perçaient désormais la canopée avec une aisance telle que le couple royal en fut rapidement inondés. Devenus amants de lumière le temps d'un instant, ils puisèrent dans cette magie éphémère une douceur sans pareille. Douceur qu'ils déversèrent sur l'autre comme pour l'enrober d'amour et d'attachement. Handir laissa ainsi sa main chuter le long de ses cheveux jusqu'à sa taille - qu'il enserra ensuite avec délicatesse. Les mots de son aimée le fit frissonner. Son visage s'illumina et dans un dernier sursaut il déposa ses lèvres contre les siennes, laissant le fondant de sa peau lui faire oublier jusqu'à l'endroit où il se trouvait.

L'immortalité de l'instant n'eut rien à envier aux attributs des lointaines terres placées sous l'égide des Valar. Handir se surprit à frémir comme si ce baiser venait de le plonger dans le plus somptueux rêve qui fut.

- Mon âme est tienne, murmura-t-il entre deux caresses.

Ses yeux se rouvrirent sensiblement. Ils clignèrent brièvement puis se refermèrent au moment où son front vint à se blottir contre celui de sa douce moitié. Silence. Le frémissement des branchages pour toile de font, parfois le soupçon de leur respiration, la communion des sens et des sentiments, l'amour dans son état brut.

- Hâtons-nous ... susurra Handir. Hâtons-nous de quitter cette chambre. Hâtons-nous d'écouter notre humble invité et hâtons-nous ensuite de nous en aller pour enfin trouver la paix.

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Mer 15 Avr 2009 - 13:52

Pour être franche, Siléas était totalement en accord avec les dernières paroles de son aimé. Elle n'avait qu'une hâte, que l'entretien avec la noble sage elfe soit terminé et qu'ils puissent enfin s'évader dans un nid d'amour et de tranquillité.
Après un dernier sourire, une dernière caresse et un dernier baiser, Siléas s'éloigna à regret de son coeur et gagna rapidement sa coiffeuse. En un tour de main elle fit tomber le drap qui lui voilait le corps et enfila la fine robe tissée par les mains expertes d'une elfe. En quelques minutes elle coiffa sa longue chevelure, la nouant en une longue tresse d'or.

Malgré leur résolution de prendre des "vacances", elle ne pouvait se permettre d'oublier le protocole dès maintenant. Son coeur se serra légèrement mais elle n'hésita pas une seconde lorsqu'elle dut poser la couronne de Brethil sur son front.
Cette couronne représentait tant de chose, un immense bonheur et à la fois...d'épaisses chaînes...

Quand elle se tourna enfin vers Handir en lui souriant, ce fut comme une bouffée d'oxygène. Le quitter des yeux était devenu difficile, il était sa raison de vivre, il était les battements de son coeur immortel...
Quand elle le regardait, elle était d'abord frappée par sa beauté, il était l'humain le plus beau et le plus gracieux qu'il lui eut été donné de voir. Mais la chose qui la touchait en plein coeur, ce qu'elle était la seule à voir...c'était tout l'amour qu'il lui donnait à travers un simple regard.

Après quelques minutes qui parurent une éternité, elle se rendit compte qu'il n'avait pas bougé d'un pousse, toujours baigné par la lumière du soleil. Un léger rire cristallin s'échappa alors de ses lèvres et elle vint à nouveau près de lui, se faufillant dans ses bras.

"Tu n'as qu'une hâte, quitter ces lieux et pourtant tu y restes figé! Une force mystérieuse et invisible t'empêcherait donc de t'échapper avec moi?"

Elle rit à nouveau, c'était tellement bon de savourer ce genre de moment qu'elle aurait put souhaiter que le temps s'arrête en cet instant. Sauf qu'en cet instant, elle souhaitait que le temps s'accélère pour qu'ils soient déjà enfermer dans le monde d'amour à l'abris et à l'écart de tout.

"Si tu n'y vois aucun inconvénient, je vais aller chercher Elerinna. J'aimerai passer un peu de temps avec elle avant de partir. Ma présence à cet entretien n'est pas nécessaire et puis tu pourras toujours tout me raconter plus tard mon Amour!"

Bien qu'elle vienne de signifier son désir d'aller chercher sa fille, elle n'avait pourtant aucune envie de se défaire de l'étreinte d'Handir

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Sam 18 Avr 2009 - 13:44

Longtemps après que Siléas s'en fut se vêtir, Handir resta songeur devant l'épais rideau de lumière qui recouvrait l'épaisse forêt de la Lothlorien. De forêt il n'avait connu que Bréthil et la lisière de Doriath, mais maintenant que ses yeux d'homme avaient croisés la somptuosité des bois elfiques, il vint à regretter le temps où, en Bélériand, les elfes allaient et venaient encore librement. Il aurait aimé que Bréthil fut enrichi par leurs récits, leur art, et leur bienséance, comme du temps de son père. Siléas était à ses yeux le joyau de ces êtres de lumière. A elle seule n'avait-elle pas embellit ses terres natales comme personne avant elle ?

A cette question, il détourna son regard vers sa compagne. Au moment où ses yeux s'arrêtèrent sur son visage, la réponse fit écho dans son coeur et son esprit. Oui, elle avait embellit son monde, l'avait changé à tout jamais, à son plus grand bonheur.

Les rires se mêlèrent et Handir enlaça sa douce et tendre dans ses bras. L'heure était à la fête ; les temps futurs aux rires et au bien-être.

- Te quitter ne serait-ce qu'une seconde me parait impossible, c'est probablement la raison pour laquelle je peine à me détacher de cette position. A moins que tu n'ais enchanté ce plancher pour me garder ici.

Handir rit de bon coeur puis il déposa un baiser des plus tendre sur le front de son aimée quand celle-ci lui manifesta son désir de retrouver leur fille. Lui-même éprouvait un pincement à l'idée de laisser sa fille, non pas que la laisser aux soins des elfes le rebutait, loin de là, il ne pouvait avoir plus confiance en eux. Seulement, le père qu'il était éprouvait grande peine à se détacher de sa chair autant qu'il peinait à quitter sa femme. Il se le promit : avant de partir, il irait la voir lui aussi.

- Elle me manquera autant qu'à toi. Embrasse-la pour moi.

Le souverain de Bréthil laissa ses mains vagabonder le long de ses côtes. Avec douceur et une certaine lenteur, il goûta une nouvelle fois à ses lèvres avant de défaire son étreinte ; bien qu'il lui en coûta.

Après quoi, il se retira dans une pièce annexe où il s'habilla d'étoffes bleu marin amples et confortables. A sa taille, il noua une ceinture de lin blanc dans laquelle il emprisonna le fourreau et son épée. Une fois dans la chambre, il revint auprès de sa femme et lui offrit son bras gauche le temps pour eux de faire quelques pas dehors avant de se laisser le temps d'un instant pour vaquer à leur tâche respective.

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Mar 28 Avr 2009 - 21:53

Evidemment que son tendre Handir était sincère. Il aurait tout autant de mal qu'elle à quitter leur fille plusieurs jours. Mais ils avaient plus que jamais besoin de cette intimité que leur offrirait ces quelques jours loin de tout et de tous.

Siléas savait bien évidemment que Handir ne se contenterait pas d'un simple baiser par l'intermédiaire de la jeune elfe. Non, il irait trouvé sa fille où qu'elle, même s'il devait perdre des heures à la trouver, pour simplement la tenir dans ses bras et l'embrasser avant leur départ.
Handir avait revêtu ses habits de roi quelques instants plus tôt, et le reflet de ses cheveux à nouveau blond rendait son visage angélique. Il était aussi parfait que dans ses souvenirs.

Jamais elle n'avait cessé d'aimer Handir, même lorsqu'il fut touché par la mort venue d'Angmar, même quand ses cheveux devinrent aussi noir que le plumage d'un corbeau et même quand il disparut pendant près d'un an, la laissant seule, enceinte, et sans le moindre signe de vie.
Siléas n'avait jamais aimé quelqu'un autant qu'elle aimait Handir, d'ailleurs ce sentiment était bien plus fort que le simple amour entre un homme et une femme...elle lui appartenait corps et âme.

A petits pas, le couple royal sortit de la chambre. Ils marchèrent lentement le long du couloir, une fois arrivée devant une large fenêtre en bois entrelacés, Siléas se tourna vers sa tendre moitié et lui adressa le plus beau et le plus amoureux des sourires.

"Ne me fait pas languir trop longtemps mon Amour. J'espère de tout mon coeur que les nouvelles ne seront pas mauvaises et qu'elles ne nous obligerons pas à reporter notre escapade."

Siléas savait parfaitement que loin de leur chambre, le protocole reprenait sa place et qu'il fallait le respecter. Même si pour cela, elle devait se montrer distante envers son compagnon. A l'instant où elle s'approchait pour embrasser Handir, elle aperçut deux elfes s'approcher. Visiblement ils étaient pris dans leur conversation et ne faisaient que passer. Mais à cet instant Siléas était la reine de Brethil et Handir était redevenu le roi des Haladins.
La jeune elfe se stoppa dans son mouvement et salua de la tête les deux elfes qui passaient près d'eux.

"Rejoint moi quand tu auras terminé. Je suis sure que ta fille sera heureuse de te voir avant notre départ."

Les deux elfes étant toujours là, Siléas fit une révérence respectueuse à son roi et lui adressa un sourire.
Même si en Brethil, elle aurait pu se jeter à son cou pour l'embrasser n'importe où qu'il soit, ici, en Lothlorién, elle devait respecter le protocole des elfes, même si elle maudissait profondément ce règlement qui l'empêchait de montrer à Handir combien il lui tardait de le retrouver.

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Dim 10 Mai 2009 - 16:17

[MJ on]

Comme tout elfe prit dans la nécessité d'attendre, Handirol s'était assis sur un de ces magnifiques rochers qui peuplaient la Lorien. Ici, même la matière minérale semblait douée d'une vie propre et ces rochers parsemés dans le royaume était comme une invitation à la méditation, semblant désireux d'accueillir les pensées d'un elfe. N'ayant pu échapper à cette invitation, Handirol s'était assis sur un beau rocher blanc et avait fermé les yeux afin de se concentrer sur certaines choses de la vie qui lui semblait obscure. Il ne lui fallut guère de temps pour que son esprit s'envole dans les méandres de sa mémoire et son attente ne sembla durer qu'un instant. Mais, comme prévenu à l'avance, ses yeux s'ouvrirent alors même que le couple royal sortait de la chambre à coucher.

Se levant délicatement, Handirol prit soin de passer la main sur son vêtement afin d'y éliminer tout signe de froissement puis, relevant la tête, il contempla Handir et sa femme qui s'avançait, heureux et insouciant, à travers la forêt. A cette vue, son coeur se remplitde peine et il songea que Dame Galadriel ne lui avait pas donné là une tâche facile. Ces deux êtres étaient si beaux dans leur amour... Mais ce grand amour qui leur donnait beauté, bonheur, amitié et moultes autres félicités était maudit. Oui, maudit. Même sans les indications de sa reine, le sage Handirol avait perçu tout le magnifique et le tragique du mariage d'Handir du Bréthil et de Siléas de Lorien... Mais désormais, il n'était plus temps de les plaindre car voici que le couple royal se rapprochait de lui. Il lui fallait donner les renseignements qui permettraient à Handir d'aller à l'encontre de son destin... S'inclinant devant le couple, Handirol les salua en langage elfique puis, se relevant, il ajouta en regardant droit dans les yeux le roi de Bréthil:

"Sire, l'ironie ne manque pas dans mes paroles, moi qui ai été doté d'une longue vie, mais, le temps nous manque désormais et je me dois de vous exposer la Vérité. Etes vous prêt à l'entendre?"

[MJ off]

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Mer 13 Mai 2009 - 13:00

En se redressant, Siléas s'approchait Handirol, le sage de Lorién. Elle lui adressa un sourire et répondit à son salut par une inclinaison de la tête. Le visage de l'elfe n'était pas aussi serein qu'il en avait l'air et la jeune femme le remarqua aussitôt. Il semblait soucieux, comme s'il pesait chaque mot qu'il allait devoir prononcer.
Siléas prononça une phrase de salutation en elfe, puis se rapprocha de son époux.
Devait-elle réellement s'éloigner de lui et se rendre auprès de sa fille? Elle ressentait une étrange sensation, comme si elle savait que quelque chose de dramatique allait se produire.
Peut-être était-ce ce don, dont lui avait parlé Iman quand elle était plus jeune.
Il avait été surpris, un jour que la jeune fille lui avait raconté ce qu'elle ressentait à propos de ses parents et Iman lui avait alors confié une chose qu'il lui avait demandé de cacher et de ne jamais répéter.
Son don n'était pas très développé à cette époque et il lui avait dit qu'il grandit au fil des ans.
Mais pour le moment c'était toujours la même sensation.
Comme un cheveux chatouillant son visage ou un calloux dans la chaussure....oui une sensation de gêne.

Elle était maintenant plus que sure que les prochaines paroles d'Handirol allaient scellé son destin et celui de son tendre époux.
Pourquoi ne pouvaient-ils pas vivre heureux tout simplement? Pourquoi fallait-il que ce fichu destin soit autant capricieux à leur sujet?

Les mots d'Handirol résonnèrent dans sa tête, la sensation de gêne grandissait, et son coeur se serrait. Signe que les nouvelles n'étaient pas bonnes... Inconsciemment la jeune femme attrapa la main de son époux et la serra plus fort qu'elle ne l'aurait voulu. Elle aurait souhaité se montrer apaisante et sereine mais au lieu de ça, elle exhalait la peur et l'inquiétude.
La douleur qu'elle ressentirait après l'annonce d'Handirol...non elle ne voulait pas encore y penser, même si elle savait que ce serait inévitable...

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Sam 16 Mai 2009 - 15:26

Dès la porte de la chambre franchit, le descendant du peuple d'Haleth et de la maison d'Hador chercha du regard le messager de la Lorien. Il ne leur fallut que quelques pas de plus, à lui et sa compagne, pour le trouver au pied du grand escalier qui descendait de leurs appartements. En les voyant arriver, l'humble messager se leva et ne manqua pas de leur offrir un sourire des plus accueillant. Mais Handir nota comme une lueur terne dans son regard. Une lueur qu'il était incapable de déchiffrer mais qu'il était certain de ne pas avoir vu quelques minutes plus tôt, alors que l'elfe se trouvait encore dans leur chambre. Une mauvaise nouvelle lui était-il parvenu entre temps ? Difficile il était de le dire.

A sa salutation distinguée, Handir répondit par une inclinaison plus faible mais tout aussi respectueuse. Les paroles qui s'échappèrent alors de la bouche d'Handirol le laissèrent quelque peu songeur. Quelque chose était bien arrivée pour qu'un elfe eut manqué de temps. Mais quoi ? Le mystère restait total.

Handir s'apprêtait à ouvrir sa bouche pour demander de quoi il en retournait quand la main douce et froide de Siléas se referma soudainement sur la sienne. L'impulsion fut vive, forte, presque incontrôlée. Autant de qualificatifs qui ne correspondaient d'habituel pas à sa tendre moitié. Venait-elle de ressentir quelque chose ? Était-ce les paroles d'Handirol qui l'avait amené à se rapprocher si brusquement de lui ? Un simple regard vers elle et il comprit que quelque chose de troublant était entrain de se produire, la peur se lisant clairement sur son visage.

Les sourcils très légèrement froncés, Handir reporta son regard perçant sur l'elfe auquel il s'adressa d'une voix des plus inquiète.

- Dîtes-moi tout.

Au même moment, le pouce de sa main droite se mit à caresser le plus tendrement possible la mince parcelle de peau blottit contre la sienne.

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Dim 17 Mai 2009 - 9:34

[MJ on]

Pour Handirol, voir ce couple tellement uni, tant dans la joie que dans le malheur, était un véritable calvaire. Pourquoi avoir donné un destin si lourd à deux êtres si purs, le destin n'avait-il donc aucune pitié? Mais peut être était-ce cette pureté qui faisait que le destin leur envoyait de si lourdes nouvelles... L'elfe n'avait pas de réponses. On le disait sage, mais non point pour les réponses aux problèmes qu'il donnait, mais bien plus pour les questions qu'il posait... Croisant les mains, Handirol prit la parole:

"Mon coeur se serre à l'idée de ce que je vais vous annoncer mais il me faut bien vous le dire... roi et reine de Brethil, votre royaume se meurt, s'il n'est déjà mort..."

Cette simple phrase retentit comme un coup de tonnerre sous la voûte paisible des bois de Lorien. Pourtant, cela n'empêcha pas les oiseaux de continuer leurs chants et le vent d'agiter la ramure des arbres. Plantant son regard droit dans les yeux d'Handir, Handirol reprit:

"Alors que vous étiez dans le coma, Ceux-qui-sont-Morts ont pénétré dans votre royaume et massacré vos sujets. Nous avions bien tenté de les accueillir, mais ils étaient tellement nombreux... Nous n'avons pu en sauver qu'une infime partie qui peine aujourd'hui encore à ce remettre de la violence du choc. D'autres survivants vivent toujours en Brethil, mais ils sont désormais plus bêtes que hommes, craintifs de tout, ne communiquant plus avec l'extérieur. Mais il y a plus grave encore..."

Les nouvelles annonçaient étaient déjà pénible à annoncer pour tout être aimant la vie, mais ce qu'Handirol allait dire lui coûterait encore plus...

"Mais c'est la forêt la plus inquiétante. De nombreux arbres perdent ont perdu de leurs belles couleurs et sont devenus noirs et sauvages comme la nuit. Seuls certains sont assez fort pour résister à ce mal, mais ils sont désormais peu nombreux. Je n'arrive plus à communiquer avec bon nombre d'entre eux qui étaient mes amis jadis... Et Dame Galadriel et moi même pensons que cette malédiction est liée à la votre..."

Au fur et à mesure de son récit, Handirol avait baissé les yeux, comme s'il faisait le deuil de quelque chose. Puis, quand sa phrase se termina, il y eut un long moment de silence, comme si l'elfe laissait le temps aux deux jeunes gens d'assimiler les nouvelles tandis que lui même récupérait des forces pour la suite...

[MJ off]

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Dim 17 Mai 2009 - 12:57

Un murmure vint du nord, s'insinuant entre les arbres comme une brise matinale. Peu nombreux étaient ceux qui pouvaient l'entendre car peu étaient ceux qui connaissaient les chemins sinueux conduisant aux plus sombres pressentiments. Pour les avoir longuement côtoyé du temps où il n'était qu'un rôdeur au milieu des forêts du Beleriand, Handir l'entendit clairement siffler aux portes de son coeur. Mais ce qui le fit s'étreindre ne furent autres que les paroles d'Handirol, sage parmi les sages car ses mots étaient toujours choisis avec la plus grande précaution.

Bréthil, la Verte, n'était plus.

Handir manqua de souffle. Un voile grisâtre glissa devant ses yeux d'un habituel pourtant si lumineux. Son regard s'effondra vers le sol comme son âme venait de s'effondrer en entendant le nom des Morts. Le chant des oiseaux, la beauté de la Lorien, tout s'effondra autour de lui, le laissant seul face au gouffre qui venait de se creuser sous ses pieds. Et tandis que les paroles d'Handirol continuèrent de pourfendre son coeur, Handir détacha inconsciemment sa main de celle de sa femme, puis il parcourut trois mètres en direction de l'ouest où il trouva un rocher lisse comme ne l'était le sol d'Amon Obel ... l'ancienne Amon Obel.

Là, il reçut le dernier coup, celui de la malédiction de Melkor, dont il avait un jour osé frapper l'Ombre. Que n'aurait-il pas donné pour détruire ce souvenir ; que n'aurait-il pas donné pour n'être jamais venu au Noir Ennemi du Monde. A la portée de son bras et de son courage, il avait jadis redonné l'espoir à tout un peuple. Mais aujourd'hui, alors que tout était retombé dans les ténèbres, que pouvait-il rester de cette gloire passée ?

Handir porta un regard fébrile vers le sommet des arbres. Ses mains glissèrent de part et d'autre de son crâne et ôtèrent sa couronne d'argent. Il la ramena sous ses yeux et l'observa comme on observe un abime sans fin.

- Sertie de milles et unes pierres précieuses apportées en des temps lointains par le peuple nain, le trône d'argent sera le mien et celui de mes descendants; le trône d'or sera celui de ma si douce compagne et de toutes les épouses qui suivront les rois de ma lignée. Mes pas s'avancent vers le trône que nous offrit les Eldar en échange de notre amitié et de notre protection contre les noirs descendants de Morgoth. Ses même pas qui foulent le carrelage teinté d'émeraude et d'argent, les deux couleurs de ma maison et orné de la feuille de chêne sur le font de l'astre solaire, armoiries de mon peuple ...

La voix du monarque prit les formes d'un murmure. Un murmure que Siléas et Handirol purent entendre très clairement. Ces mots étaient ceux que son aïeul et grand parent, Halmir de Bréthil, avait prononcé le jour de son accession au trône d'Amon Obel. Mais que ces mots résonnaient avec tristesse en cet instant. L'amitié des Eldar n'était plus celle des temps passés. Les lointaines lignées du Beleriand s'étaient tapis dans le silence. Doriath s'était tu comme les terres sous l'égide des sept princes elfiques. Même le sage Cìrdan s'était tu. Depuis Hador, lui aussi son grand père, la brillante Dor-Lomin avait également perdu de son éclat. Que restait-il du Beleriand si ce n'est un pâle souvenir de jours heureux, du temps où Melkor préparait encore sa vengeance. Que restait-il ...

Melkor lui avait enlevé son père, sa terre, ses racines. Il ne possédait plus rien en Beleriand qui ne fût à lui à l'origine. Le Noir Ennemi avait tout corrompu, jusqu'à sa propre chair il y avait de cela encore quelque temps. Aussi douloureux qu'il lui en coûta de le dire, Handir s'exprima pourtant avec la plus grande noblesse, égale à celle qui coulait autrefois dans les veines des Edain dont il était le dernier héritier.

- Le Beleriand a sombré dans le silence, oubliant ses plus anciennes alliances. L'Ombre s'est répandu et longtemps j'ai cru pouvoir l'éloigner de la demeure de mes aïeux. J'y ai accordé plus de force et de temps que quiconque n'en a jamais donné, m'éloignant parfois de la seule chose qui m'eut été donné d'aimer en ce monde. Aussi longtemps qu'un Haladin vivra, l'âme de ce peuple survivra, mais le temps de lutter contre un Ennemi trop grand est révolu. Que n'ai-je trop lutté pour une victoire qui depuis toujours échappe aux peuples du Bélériand. Que n'ai-je trop lutté pour un idéal qui ne verra jamais le jour. Que n'ai-je trop lutté ... seul roi d'une région dévastée. Peut-être le temps est-il venu pour la maison d'Haleth de se tourner vers le sud, vers les terres du Milieu, où ma tendre moitié a vu le jour ...

Handir caressa sa couronne comme il caressa le dernier souvenir qu'il avait en mémoire de son palais. Il y voyait encore Siléas sourire et le peuple rire de bon coeur. Les jardins d'argent, la salle des Trônes, la Chambre Royale, l'escalier d'écume ... de tout cela il ne subsisterait plus rien ; qu'un vague souvenir.

Handir marqua un pas de côté et tourna son regard vers la seule richesse qu'il n’eut jamais aimé ... la seule qui méritait encore qu'il offrit ses forces pour la rendre heureuse ... Siléas Ildien de la Lorien.

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Dim 17 Mai 2009 - 13:46

La nouvelle fut encore plus terrible que tout ce qu'elle avait imaginé.
Brethil....anéantie...à jamais disparut...
Le choc était si grand pour l'elfe qu'elle ne remarqua pas tout de suite que son tendre amour lui avait laché la main. Elle ressentie alors toute la violence de cette annonce quand elle entendit la voix d'Handir s'élever...tel un murmure, comme une dernière prière à sa terre natale.

Siléas revoyait le palais, les vertes prairies, oasis de paix et trésors cachés de cette mystérieuse forêt. Elle avait tant aimé cette terre d'adoption. Elle y avait connu les plus merveilleux moments de sa longue vie. C'était le berceau de sa fille, le lieu de ses amours avec l'homme qu'elle considérait comme sa moitié...un lieu où elle s'était enfin sentie chez elle.
Les gens l'avaient adopté en tant que reine, ils l'avaient aimé et maintenant....ils étaient morts....loin d'elle. C'était tellement douloureux de se souvenir de tous ces visages...de tous ces sourires qu'elle revoyait....
Elle ne pouvait imaginer que tout ceci n'était plus.

Ses yeux se remplirent peu à peu de larmes aussi scintillantes que le cristal. Elle ne pouvait supporter de voir Handir souffrir. Son coeur était en deuil et il souffrait le martyr.
A travers ses larmes et ses sanglots, Siléas murmura une prière en elfique. Pour accompagner son peuple adoptif dans la mort.
Puis elle reporta son attention sur l'homme qu'elle aimait. Comme il devait se sentir responsable....et ce lien avec la malediction qu'il avait subit jusqu'à ce matin...
Pourquoi le destin s'acharnait-il ainsi?

En quelques enjambées qui lui parurent extrèmement longues, Siléas fut à nouveau auprès de son amour. Elle fixa ses yeux à travers les larmes qui remplissaient ses yeux et tendit une main qu'elle posa sur le coeur de l'homme meurtri.

"Oh mon Amour...mon coeur pleure cette terrible perte. Il sera en deuil toute ma vie durant."

Siléas baissa la tête, submergée par la douleur qu'elle ressentait.
Pourtant, elle avait l'impression que ce n'était pas terminé. Elle avait la sensation que le sage avait encore quelque chose à leur dire...comme s'il n'avait fait que commencer par le moins pénible.
Peut-être faisait-elle erreur, d'ailleurs elle priait pour que ce soit le cas...pourtant l'étrange sensation de gêne qu'elle avait ressentit quelques instants plus tôt n'avait toujours pas disparue...comme si le pire était à venir.

Mais qu'est-ce qui pouvait être pire? La perte du peuple qu'elle avait tant aimé était déjà une souffrance. Voir souffrir son tendre Handir était une épreuve encore plus difficile ....
La seule chose qui pouvait encore finir d'achever le couple royal....non elle refusait d'y penser....La petite princesse d'un royaume aujourd'hui disparut n'était qu'à quelques mètres, dans une chambre ou le malheur n'avait pas encore étendu ses longs bras sinueux et Siléas ne permettrait pas que quelque chose vienne troubler la quiétude de cette petite pièce où résidait son plus précieux trésor.

Siléas garda la tête baissé, refusant de porter son regard sur l'elfe près d'eux. Avec douceur, elle effleura du bout des doigts la couronne que son tendre Handir tenait tel un lourd fardeau.
Pour elle, il serait toujours Handir de Brethil, grand roi des Halladins et le plus grand seigneur d'Amon Obel.

Sujet: Re: ~ A l'aube ~ Ven 22 Mai 2009 - 10:38

HRP: Désolé, ce message n'est pas terrible mais bon, il faut bien faire s'éloigner cet Handirol.^^

[MJ on]

La nouvelle était tombée, brutale, sèche, sans préavis. Handirol s'en voulait d'être porteur d'une aussi sombre nouvelle mais il devait suivre le cours du destin, même si la psychologie humaine lui échappait. Toujours était-il que la douleur qu'il voyait s'exprimer était un sentiment brut, vrai et puissant, malgré ses siècles d'expérience, il n'avait pu voir qu'un nombre limité de cris de détresse semblables, et toujours poussés par des arbres ou des elfes de jadis. C'était la première fois qu'il entendait un humain exprimer une telle détresse. Les consolations qu'il pouvait apporter était de bien peu de poids et il préféra éviter de les dire. Même, il sentait que sa présence était par trop curieuse et que le couple royal avait besoin d'intimité pour absorber la nouvelle. Handirol le comprit et s'inclinant devant les deux jeunes gens, il leur dit:

"Votre douleur est profonde, je le sens. Mieux vaut nous en tenir là. Je vais vous laisser pour l'heure, la suite de votre destin n'appartient qu'à vous. Si vous avez besoin de moi, pour quelque raison que ce soit, vous me trouverez ici, je dois moi aussi pleurer la perte de mes amis..."

Puis, s'éloignant dans la forêt, le sage disparut aux yeux du couple, le laissant ainsi dans une douce intimité...
[MJ off]

Sujet: Re: ~ A l'aube ~