| | | Epineuse capture |  |
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 |  Sujet: Epineuse capture Dim 30 Aoû 2009 - 20:14 | |
| Des hurlements…Voilà tout ce que l’on avait entendu des geôles lors de ces derniers jours. Autant dire que ce n’était pas un lieu que l’on pouvait adorer visiter, et encore moins où Maya avait sa place. Certes, elle n’était plus qu’un ancien elfe, mais il n’en demeurait pas moins qu’elle avait gardé tout de son ancienne grâce et de sa beauté éblouissante. Pourtant, elle avait fuit le Harad et la raison en restait encore mystérieuse. Il était vrai que l’elfe n’avait jamais été quelqu’un de très patient, et son impatience lui avait déjà beaucoup coûté : Après avoir perdu la mémoire, elle avait cherché ses propres réponses, ce qui avait fait sa vie avant que son esprit n’efface tout bonnement tout ce qui s’était passé avant un certain évènement. Finalement, après avoir fuit le Harad, elle était partie sur des terres lointaines, seule, pour finir par être capturée par des Orientaux qui désormais la retenait prisonnière depuis un temps qu’elle savait incertain. Confinée dans une cellule salle, presque dépourvue de lumière, l’ancienne elfe sentait ses forces et son courage s’amoindrir tandis que passaient les heures. Elle songeait à tout ce qu’elle avait appris avant d’être capturée, à ces vérités qu’on lui avait balancées au visage, et la conclusion n’était guère reluisante : Elle avait aimé, visiblement. Elle s’était liée à un humain, avait perdu tout ce qui faisait son immortalité jusqu’à lors, et cela de son plein gré…Le plus extraordinaire était qu’elle l’ait fait sans aucun remord, car même maintenant qu’elle se souvenait de certaines choses, le premier sentiment présent en son cœur n’était pas un remord…C’était plutôt un vide. Ce vide, c’était cet humain qu’elle avait aimé et qui aujourd’hui n’était indubitablement pas à ses côtés. Par ailleurs, elle avait appris qu’elle avait eu fils, dont l’âge lui échappait au fond de sa mémoire, mais elle savait que cela devait être un ravissant petit garçon, qui avait été tout ce qui la rattachait à son combat. Mais il avait été tué, on lui avait sauvagement pris tandis qu’elle essayait de fuir, une fois encore…Dans le fond, son existence avait été vaine, puisqu’elle n’avait jamais fait que fuir. Alors, tandis qu’elle était assise au fond de sa cellule crasseuse et sombre, elle songeait…A ce qui lui restait. Son fils avait gagné un monde meilleur, l’homme qu’elle avait apparemment aimé était aux abonnés absents…Il faudrait donc que cette fois, elle ne compte plus que sur elle-même. Elle se releva donc de sa position, le visage encore encrassé et embué par les larmes, le regard droit et puissant, comme celui qu’elle avait avant…Elle fit appeler soudainement le geôlier, lui ordonnant de la rendre présentable afin qu’elle puisse rencontrer le « chef » de ces abominables lieux. Puisqu’elle ne pourrait pas sortir sans donner quelque chose en échange, il lui faudrait hélas probablement donner un peu de sa personne pour arriver à ses fins.
Plusieurs longues minutes plus tard, une vieille femme avait pénétré dans sa cellule, afin de la conduire dans une autre pièce, où on lui enleva cette vieille frusque qu’on lui avait donnée pour la vêtir. On la plongea dans une grande baignoire en métal, dans laquelle on la frictionna vigoureusement avant de la sécher sans aucune douceur. On lui proposa plusieurs robes plus riches les unes que les autres, et il fallait bien entendu qu’elle choisisse…Elle prit donc celle qui était la plus blanche, synonyme pour elle de pureté, puis l’enfila d’elle-même. On la fit enfin asseoir afin de brosser ses longs cheveux d’une blondeur absolue, qui avait bien poussé depuis la dernière fois qu’elle avait vu son « compagnon », enfin ancien si elle en croyait tout ce qu’on lui avait dit. Finalement, lorsqu’elle fut enfin présentable, on la conduisit dans une immense pièce à la décoration éblouissante, au moins aussi éblouissante qu’une beauté elfique. Cette pièce semblait à part, comme sortie d’un rêve comparée à la multitude de cellules crasseuses de ces geôles. Maya, qui avait tout repris de sa superbe se permit bien évidemment de saluer le chef des geôles avec toute la grâce qui la caractérisait encore, surtout maintenant qu’on l’avait richement habillée et coiffée correctement. Mais elle n’eut pas à dire le moindre mot : L’humain s’était approché de lui-même, lui faisant un baisemain pour la saluer comme il se devait. Avait-il une idée derrière la tête pour l’avoir aussi bien traitée à sa simple demande ? Méfiance devait être son chemin de conduite.
« Damoiselle, votre beauté a été contée depuis vos terres elfiques jusqu’à mes geôles, et pour une fois, je donne raison aux commérages. Vous savez, vous pouvez obtenir ce qu’il vous plaira de ma personne, tant que vous me ferez l’honneur de me tenir compagnie. Voyez-vous, tout acte de violence semble plus doux lorsqu’il est organisé en présence d’une femme…Si belle et mystérieuse soit-elle. J’ai de nombreuses femmes en ces geôles, mais aucune n’a votre prestance ni votre charme. Je puis même affirmer sans me tromper que beaucoup tueraient pour vous, pour obtenir ne serait-ce qu’une attention de vous. Après tout, votre famille elle-même a joué un rôle en ces terres auparavant, et c’est un véritable honneur, que dis-je, un plaisir de vous traiter comme une reine…Faites de moi votre obligé, je vous en prie. »
Durant tout ce discours, Maya avait observé toute cette salive inutilement gâchée : Elle avait trop perdu pour se laisser berner par de telles paroles, et elle connaissait trop la faiblesse des hommes pour se laisser avoir par quelques mots charmants. Fondamentalement, il devait avoir la même trempe que Sefir, prêt à flatter une femme quand la situation l’exige, mais tout aussi prêt à l’abandonner quand ses propres intérêts sont en jeu…Néanmoins, pour se sortir elle-même de cette situation, Maya savait qu’il lui faudrait payer : Restait à savoir si elle serait capable de maîtriser ce « paiement » ou si elle devrait juste le subir sans rien dire. Elle commença donc par s’incliner respectueusement, jouant la comédie à merveille : Même Sefir s’y serait probablement trompé, si tant est qu’il soit là…
« Monseigneur, vous me voyez gênée par tant de solitude. Voyez-vous, je ne suis pas sans savoir qu’il existe au dessus de votre juridiction un homme qui a tendance à vous sous estimer…Plutôt que de vous apporter seulement ma compagnie, pourquoi ne pas vous aider en réduisant au silence cet homme indigne de vous avoir sous sa croupe ? Croyez-moi, j’ai quelque expérience en matière masculine, et je sais exactement ce qui peut réveiller leur intérêt. Me ferez-vous cet honneur ? A mon tour, je saurais me montrer clémente face à vos envies d’homme. »
Pour ponctuer ses mots, Maya prit la main de cet homme hypnotisé par ses paroles et la plaça sur sa taille, tout en intensifiant son regard pour qu’il tombe dans ses charmes sans aucune résistance. Mais à voir comment il tremblait, elle n’avait même pas à pousser énormément…D’où le sourire qui s’en suivit, sourire faux à la forte apparence d’un vrai, car chaque fois que cet homme poserait ses mains sur elle, cela lui soulèverait le cœur. Maya n’était pas une séductrice, encore moins une croqueuse d’hommes, bien au contraire. Elle avait aimé, et avait été abandonnée…Cela lui avait suffit comme expérience, il fallait donc maintenant qu’elle apprenne à se sauver elle-même.
« Je pensais simplement que vous aviez perdu un fils et que vous n’êtiez qu’une amnésique sans intérêt…Dame, je suis ravi de constater que nous pourrons nous entendre. Puissiez-vous entendre mon envie dès maintenant ! »
Sans que Maya puisse rien contrôler, le geôlier l’avait déjà poussée contre le mur, avec une violence qu’elle n’avait pu voir venir. Fort heureusement, elle avait placée sa main gantée sur ses lèvres, puis l’avait légèrement repoussé sans qu’il ne s’offusque. Si jamais il l’obtenait tout de suite, elle ne serait plus d’aucune utilité et elle n’obtiendrait jamais sa liberté…
« Comme vous l’avez dit, j’ai perdu mon fils. Comprenez donc qu’il vous faudra attendre et me charmer dans les formes pour obtenir quelques faveurs de ma part…J’ai été la femme d’un seul homme et il m’a trahie. Désormais, j’ignore si je puis compter sur un homme, alors patience doit être votre maître mot. »
Maya avait déposé un léger baiser contre son front, tout en ayant pratiquement un haut le cœur. Dire qu’elle en était réduite à cela pour s’échapper de cette horrible situation… |
| | | | Morrigane Agarwen Reine du Rhûn
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 | | Sujet: Re: Epineuse capture Mar 1 Sep 2009 - 17:10 | |
| Le geôlier de Dol Guldur, soldat de métier, formé à la guerre plus qu'à toute autre activité, n'était pas un tendre. Shedim Tashkan, dont le nom signifiait quelque chose que l'on pourrait traduire par "violence", méritait bien son nom, faisait chaque jour un peu plus pour mériter de le porter. Lui et ses Maîtres Tourmenteurs étaient le cauchemar des prisonniers de ces culs de de basse-fosse, et l'on disait de lui que ses oreilles ne cessaient jamais de résonner des cris de ses victimes.
Pourtant, l'homme avait une faiblesse. Des rumeurs folles couraient à son propos; on disait qu'il ordonnait aux bourreaux de défigurer au préalables les plus belles de ses prisonnières afin qu'il ne soit pas tenté de les épargner. Personne n'avait prit soin de démentir ces rumeurs, et il s'en satisfaisait très bien.
En revanche, il était avéré que parfois, en de rares occasions, le geôlier Tashkan acceptât d'épargner certaines et d'en faire ses compagnes. Elle lui duraient rarement plus d'une année: nombreuses étaient celles qui le haïssaient au point de vouloir le tuer, et plus nombreuses encore étaient celles qui succombaient à diverses maladies, en tentant de s'échapper ou en se suicidant. Le geôlier n'était pas un homme tendre et se laissait vite de ses épouses successives.
Mais dans ce cas là, ce n'était même plus son faible pour les jolies femmes qui le titillait. C'était de l'adoration pure et simple pour cet être lumineux, incarnation terrestre d'une perfection qui n'existait que dans les songes et dans les contes; il en avait rêvé, et elle était là, devant lui.
Cette femme le tenait presque à sa merci.
Il la voulait, la voulait pour lui seul, et personne d'autre ne devait poser les yeux sur elle; il se sentait face à elle comme un enfant chérissant un trésor, comme s'il avait trouvé la chose la plus précieuse au monde.
Tashkan recula à peine, et s'apprêtait à dire quelque chose lorsque la céleste créature posa ses lèvres sur son front. Le bouillonnement qui l'embrasait redoubla d'intensité.
C'était tout juste si la vapeur ne jaillissait pas des oreilles du geôlier.
-Patience, patience, marmonna-il en se détournant.
Il passa une main lourdement baguée dans ses cheveux sombres, et fit volte-face lorsqu'il aperçut une silhouette massive à l'entrée des appartements. Un soldat de la garde impériale était posté là, attendant sans doute depuis un bon moment; furieux, Tashkan alla vers lui à grand pas et aboya quelques mots.
-Que veux-tu, soldat? J'avais exigé qu'on ne me dérange pas!
-Le général Torn rassemble les troupes pour l'assaut contre les rebelles et exige que vous lui envoyez les prisonniers en état de combattre.
-Et bien dites-lui d'attendre! Tempêta Tashkan. Voyez ça avec les Maîtres Tourmenteurs et laissez-moi en paix. Je descendrai jeter un coup d'oeil aux registres un peu plus tard.
Il ne cessait de jeter des coups d'oeil à l'elfe, des fois qu'elle s'évanouisse soudainement; sa carcasse massive barrait le champ de vision de l'envoyé de Torn, mais cela ne le gênait pas outre mesure qu'on le surprenne en galante compagnie, ce n'était ni la première ni la dernière fois que cela se produisait.
-Le général insiste sur l'urgence de cet ordre, geôlier; insista le soldat de sa voix de basse monocorde.
-Et bien mieux vaut tard que jamais! Maintenant débarrasse le plancher avant que je te jette au cachot.
Tous comme la Garde Pourpre au temps de Krell, la nouvelle unité d'élite de l'empire avait le dont de mettre Tashkan mal à l'aise. Certains ne semblaient même pas dotés d'une âme, et leur indéfectible fidélité à l'empereur, puis à Torn, lui pesait sur le système.
Chassant ces soucis, il se retourna vers la jeune femme au fond de la salle, et ferma la porte derrière lui, et lui fit grâce d'un de ses rares sourires.
-Je croyais bien que vous auriez disparu dès que j'aurais cessé de vous regarder... Je suis bien aise de vous voir toujours là. |
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| | Sujet: Re: Epineuse capture Mer 2 Sep 2009 - 16:15 | |
| Avec le recul, jamais Maya ne se serait crue capable d’être aussi bonne comédienne. Certes, elle avait répété milles fois dans sa tête ce qu’il faudrait qu’elle dise face au geôlier, mais il existe toujours une grande différence entre ce que l’on pense et les réactions de tout un chacun, à qui il nous faut bien réagir à notre tour. Mais même une ancienne elfe garde une intelligence hors du commun tout comme la capacité de se sortir de n’importe quelle situation…Et en l’occurrence, il fallait qu’elle fasse croire à tout prix à ce maudit geôlier qu’elle était intéressée par lui pour obtenir ses faveurs…Tant qu’il y croyait et lui donnait ce qu’elle désirait, Maya demeurerait aussi douce et innocente qu’un agneau. Mais hélas, elle savait qu’il y aurait bien un moment où son secret serait éventé, et où il lui faudrait trouver un moyen de se dépêtrer de ce pandémonium d’ennuis.
Par chance, quelqu’un interrompit la discussion qu’elle avait avec cet homme si repoussant. C’était un simple soldat porteur d’un message, et Maya comprit très vite que le geôlier était déçu et en colère d’avoir été dérangé. L’elfe ne l’était pas du tout…Au contraire, elle soupirait d’aise que ce soldat ait eu la fort bonne idée de venir les déranger ! Elle le regardait donc sans émotion, gardant son calme olympien du début, mais ne perdant aucune miette de ce qui se disait juste un peu plus loin d’elle : Après tout, les elfes ont une ouïe bien au dessus de celle des humains, il lui était donc inutile de tendre l’oreille. Maya entendait toujours très facilement, ce fut ainsi qu’elle apprit qu’un général du nom de Torn, nom qu’elle n’avait jamais entendu avant aujourd’hui, sommait le geôlier de lui envoyer des prisonniers en état de combattre…C’était tellement intéressant que Maya se permit un faible sourire, sourire qu’elle cacha habilement en baissant très légèrement la tête. Elle finit par patienter que le geôlier le renvoie au général et se retourne vers elle. Il était bien évident qu’elle n’avait pas le même sourire qu’auparavant, celui-ci était exagéré pour qu’il pense qu’elle n’avait d’yeux que pour lui et que personne d’autre ne comptait en ces geôles…Mais cet état de fait soulevait ardemment le cœur de Maya : Il fallait qu’elle soit folle pour risquer de se faire tuer en agissant ainsi. Mais c’était toujours mieux que de croupir au fin fond d’une geôle crasseuse avec à la clef aucun espoir de sortir d’ici.
« Disparue ? Je ne me serais point sauvée sans vous saluer, il est bien évident. Je ne possède pas de manières aussi cavalières, soyez-en assuré. »
Maya s’inclina légèrement comme pour ponctuer ses paroles, ne perdant surtout pas de vue l’idée que lui avait donnée l’arrivée du soldat. C’était le moment ou jamais de sortir d’ici sans encombres…Et comme elle savait fort bien manier l’épée, prétexter qu’elle souhaitait se battre ne lui serait en aucun cas difficile. Elle se releva donc, le regard fier et droit, avant d’ajouter, en un sourire charmeur et captivant :
« Votre général risque d’être déçu si vous ne lui apportez point votre contribution. Que diriez-vous que j’aille à la place de quelques prisonniers apporter mon savoir faire en matière de combat à votre général ? Je suis fine lame et vive comme le vent…Je vous reviendrais seine et sauve très vite, soyez-en assuré. »
Sur ses mots, Maya se rapprocha doucement du geôlier, le regard plus taquin, avant de placer ses deux bras autour du cou de celui-ci, mettant plus de poids à ce qui allait suivre :
« Rien ne pourrait me faire plus plaisir que le fait de me dégourdir les jambes ! Me l’accorderez-vous ? »
Maya se détacha bien vite de lui, gardant le même regard débordant de compassion…Fausse, bien évidemment. |
| | | | Morrigane Agarwen Reine du Rhûn
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| | Sujet: Re: Epineuse capture Jeu 3 Sep 2009 - 10:58 | |
| Tashkan perdit bien vite son sourire et sembla très, très mal à l'aise. Nouant ses bras épais autour de la taille si fine de l'elfe, il secoua négativement la tête, l'air franchement désolé (ce qui ne lui arrivait vraiment pas souvent).
-Vous ne connaissez pas les us de ce pays, semble-il; les esclaves qui sortiront de ces geôles mourront tous sur le champ de bataille, et, tout habile que vous prétendiez être, je doute que vous ne me reveniez jamais, hormis sous forme de cadavre.
Il grimaça à l'idée de voir ce beau visage et ce corps splendide à la merci des lames et des coups, tailladé de toutes parts, raide et bleuissant dans les affres de la mort.
-Je regrette, ma belle; mais je tiens trop à te voir mienne pour te laisser partir.
Il fit glisser ses doigts dans les cheveux de l'elfe, leur éclat rivalisant avec l'or et l'argent des lourdes bagues cerclant ses doigts, éclipsant presque la pureté des joyaux.
Comme quoi, l'admiration pour une femme peut réveiller, même chez les êtes les plus frustes et mal dégrossis -comme le geôlier Tashkan- les pensées les plus poétiques.
-L'armée n'est pas un monde pour les femmes, esclaves qui plus est. Tu n'es rien à leur yeux, et même si tu as les talents que tu prétend, tu ne pourra rien faire face aux soldats de l'armée impériale. Tu n'en aura même pas le droit, puisque, prisonnière ici, la loi autorise chacun à disposer de toi jusqu'à ce que quelqu'un t'achète; poursuivit-il dans une tentative désespérée et peut être vaine de la convaincre que c'était tout, sauf une bonne idée.
La seule solution serait de l'accompagner, en tant que propriétaire; mais il ne pouvait abandonner son poste, sauf extrême urgence.
Il passa une main dans ses cheveux et se laissa tomber dans un fauteuil débordant de fourrures et de tissus précieux, désignant à l'elfe un siège près de lui.
-Je suis navré, mais en l'état actuel des choses, je ne peux pas te laisser partir. |
| | | | Invité Invité
| | Sujet: Re: Epineuse capture Ven 4 Sep 2009 - 10:27 | |
| Manqué ! Maya avait été trop sûre d’elle : Ce fichu geôlier ne la laisserait pas partir aussi facilement et il allait probablement falloir qu’elle fasse des pieds et des mains pour obtenir ce qu’elle désirait…Néanmoins ! A cœur vaillant rien n’est impossible, aussi se permettait-elle de croire qu’un petit challenge de plus ne saurait que la renforcer encore davantage : Elle capta donc les moindres faits et gestes de ce geôlier qui la révulsait au plus haut point, réfléchissant ardemment afin de trouver une solution qui le mettrait au pied du mur. Elle eut finalement un sourire alors qu’il venait de s’asseoir dans un fauteuil, passant une main dans ses propres cheveux, main qui auparavant avait effleuré la chevelure de l’elfe. Elle n’abandonnerait pas aussi facilement…Et adopterait finalement l’ultimatum pour ligne de conduite face à ce geôlier buté :
« Monseigneur, sachez que j’ai combattu de nombreux soldats et que je suis toujours indemne. Vous n’êtes sûrement pas sans savoir que les elfes possèdent un rare talent de combattant, et qu’il n’existe aucune inégalité entre les deux sexes : Les hommes comme les femmes combattent et font les guerres pour soutenir les peuples amis contre leurs ennemis…C’est la ligne de conduite des elfes, et croyez bien que même vous ne parviendrez pas à l’ôter de mon âme. »
Le regard fier, la tête droite et sérieuse, Maya semblait avoir l’air plus grave que ses paroles ne le laissait présager : Elle voulait que ses mots atteignent le geôlier, et qu’il puisse sentir qu’elle s’échappait de son entourage à chaque fois qu’il refuserait ce qu’elle désirerait…Ainsi, en passant pour une fausse femme capricieuse, peut-être arriverait-elle à capter les intérêts de ce geôlier frustré par les années et solitaire comme un loup en cage peut-être. Elle poursuivit donc, sur le même ton décidé, frappant l’âme du geôlier à chaque mot tant qu’il lui était possible de le faire :
« Sachez que je ne me suis jamais considérée comme une esclave. Vous pouvez disposer de moi tant que vous le souhaitez, mais l’oubliez pas une chose : Donnez moi ce que je voudrais, et vous obtiendrez de votre côté tout ce qu’un homme peut désirer intimement. Si vous me brusquez, sachez que vous n’obtiendrez rien qui se résumerait à mon plein gré…Tout ne pourra s’obtenir que par la force, si tant est que vous en soyez capable. Je ne suis pas une femme ordinaire…On ne fait pas plier les elfes aussi facilement… »
A ses mots, Maya se rapprocha de lui, se plaçant à genoux tandis que son corps se sciait un peu plus en deux à chaque fois qu’elle osait se rabaisser de quelque manière que ce soit devant le geôlier. Mais il fallait qu’elle sorte d’ici et, comme le raconte si bien un proverbe : La fin justifie les moyens. Elle prit donc ses mains entre les siennes, celles de Maya procurant une douce chaleur apaisante à celle du geôlier, avant de poursuivre une fois encore :
« Je ne puis croire qu’un homme comme vous accepte de rester ici à ne rien faire tandis que la bataille vous appelle…Si vous ne pouvez me laisser partir seule par crainte, alors venez avec moi. Chevauchez en ma compagnie jusqu’à la bataille, et vous pourrez alors veiller sur moi. Faites-le…En cadeau de nouvelle union. »
Soit Maya était folle, soit elle espérait revoir Sefir là bas…Et bien que les deux ne furent pas incompatible dans la situation présente, elle ne pouvait imaginer sans une intense envie de vomir la réaction que Sefir aurait si le geôlier réclamait sa main face à l’assassin… |
| | | | Morrigane Agarwen Reine du Rhûn
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| | Sujet: Re: Epineuse capture Sam 5 Sep 2009 - 11:36 | |
| La colère lui aurait débordé par les narines si son interlocuteur n'était pas une ravissante elfette. Tashkan soupira profondément, une fois, deux fois, et la laissa parler; une fois, deux fois, il passa sa large main dans ses cheveux, comme toujours en cas de trouble extrême.
Il se figea lorsqu'elle prononça ses derniers mots. Promesse, union?
Ce fut tout juste si sa mâchoire ne s'en décrocha pas sur le moment. Il soupira profondément, essayant de reprendre le contrôle de lui-même sinon de la situation. Une petite voix criait au fond de lui; était-il homme à se laisser guider par le bout du nez par une femme? Oui mais quelle femme, répliquait une autre.
Ect.
Il lui fallut un bon moment avant de pouvoir prononcer un mot.
-Ce n'est pas moi qui fais les lois, ma jolie. Tu es en prison, tu es une esclave. Tu t'en échappes, tu es un gibier. Voilà tout.
Il serra ses poings massifs, furieux rien qu'à l'idée qu'un autre puisse s'accaparer le trésor qu'il avait découvert dans ses geôles. Beaucoup ne manqueraient pas de le faire...
Le geôlier s'apprêtait à dire quelque chose, quand on frappa à la porte.
L'homme se leva furieusement et fit volte face avec une vivacité étonnante compte-tenu de sa constitution plus que massive, puis hurla:
-QUOI ENCORE?
Un soldat ouvrit la porte, et le visiteur encaissa avec indifférence la déferlante sonore. Maigre comme un clou, le visage tiré comme un parchemin cloué à un crâne, à peine coiffé de quelques poignées de filasse grisonnante, l'ancien secrétaire particulier de la reine faisait peine à voir.
Il pénétra dans la pièce d'un pas incertain, traînant derrière lui une jambe réticente.
-Les effectifs que vous pouvez fournir à l'armée sont bien en-dessous de ce qu'exige le général, annonça-il d'une petite voix pourtant très assurée. Nous allons devoir procéder de façon plus radicale et faire combattre tous les prisonniers capables de tenir debout.
Ses yeux chassieux se détachèrent un instant de Tashkan, et il adressa un signe de tête à l'elfe derrière lui.
-Y compris cette jeune dame.
Un sourire sans joie rida sa face parcheminée.
-En raison de la présence de la reine et d'un prisonnier de la plus haute importance, nous devons également renforcer la sécurité autour d'eux. Réjouissez-vous, Tashkan, vous êtes de la partie.
En tout cas, ça, c'était réglé. Son sens du devoir et du travail bien fait reprenant le dessus, il attira le scribe à l'écart, posant une main sur son épaule. Face à lui, le geôlier un peu empâté par des années passées loin du champ de bataille, faisait figure de géant (cela dit, il frôlait les deux mètres) et semblait pouvoir le briser d'une pichenette.
-Et la garde?
-Elle sera maintenue au minimum autour des geôles. Les Maîtres Tourmenteurs seront chargés de la surveillance et ont pour mission d'exécuter quiconque tentera de s'échapper. De toute manière -le scribe eut un sourire sinistre- personne ne survivrait, dans les environs. Les araignées ont l'appétit vorace. Nous surveillerons les routes. N'ayez crainte, Tashkan; vos prisons seront bien gardées en votre absence.
Le geôlier eut un sourire sans joie qui étira sa bouche par un curieux automatisme. Ils ne s'appréciaient pas, tous les deux, c'était flagrant.
-Je n'en doute pas. Est-ce tout?
-Votre devoir vous appelle, en bas, rappela l'autre d'un ton légèrement insistant.
-Je descendrai plus tard.
-Des affaires urgentes?
Ce disant, le scribe coula un regard ironique vers Maya, un sourcil levé, un sourire incisif aux lèvres.
-C'est ça.
Les deux mots tombèrent comme des enclumes, et Tashkan se retint de chasser le maigrichon à coups de latte. S'il n'avait toujours été dans les petits papiers de l'Impératrice, il l'aurait fait, mais il savait que la régente avait la main lourde avec les exécutions sommaires.
-Je me retire, donc; dit le petit homme d'un ton doucereux, en opérant une retraite prudente vers la sortie.
Personne n'avait envie d'affronter Tashkan quand il avait ces yeux-là. La porte se referma sur le scribe, et il s'apaisa, passant une dernière fois la main dans ses cheveux noirs.
-Bien, dit-il avec un sourire en se tournant vers Maya. Le problème est réglé, je crois. |
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