Chroniques d'Arda
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 Le Maître de Nan Elmoth

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Eöl
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MessageSujet: Le Maître de Nan Elmoth   Le Maître de Nan Elmoth EmptyMer 18 Nov 2009 - 12:22

Biographie


_______________________




On sait très peu de choses sur Eöl, sa naissance, son ascendance et sa vie. Non pas que les peuples de la Terre du Milieu s'en désintéresse, mais plutôt parce que lui et sa famille ont choisi très tôt la voie de l'exil et de la solitude. Voici les rares renseignements qui nous sont parvenues.



Partie 1 : Génèse


La famille d'Eöl foulait déjà les Terres du Milieu lorsque Mengroth n'existait pas encore, qu'Elu Thingol ne s'appelait pas encore de cette façon, qu'aucun enchantement Maia en protégeait Doriath et que leur capitale Sindar n'était qu'un lieu vide et inoccupé. Nuincairion et Engwacairiel, le père et la mère d'Eöl faisait partie des premiers Teleri, alors qu'ils ne s'appelaient pas encore Elfe Gris. Ils avaient participé à la grande marche des leurs vers Valinor. Et comptaient également parmi ceux qui choisirent de s'arrêter en Beleriand et de ne pas franchir la mer, assistant au retour d'Elu Thingol et de Melian, au sacre du roi des Sindar et à la création du célèbre royaume de Doriath. Eöl n'était pas encore de ce monde mais sa mère lui avait raconté cette histoire de nombreuses fois.

Un jour, peu de temps après l'installation définitive des Sindar en Beleriand, Nuincairion et Engwacairiel eurent un enfant. Nul ne sait quel premier nom le père choisit pour son fils, Eöl lui-même n'en a plus souvenance. Mais de rares souvenirs lui reviennent par petites bribes : sa vie à Menegroth, la capitale de Doriath, ses jeux avec les autres enfants de son âge dans les innombrables galeries de la cité aux Milles Cavernes, un père absorbé par son travail, une mère douce et attentionnée, des contes naugrims qui berçaient ses rêves d'enfant.
Car en effet les Nains de Nogrod et Belegost commerçaient activement avec la ville et ces échanges profitaient aux deux peuples. Après tout, ce furent eux qui aidèrent les Sindar à bâtir leur somptueuse capitale et à en creuser les galeries souterraines. En plus de cela les Nains leurs donnèrent quelques uns de leur savoir faire en matière de ferronnerie. Ils étaient donc souvent présents en ville et possédaient même leur petit quartier réservé aux abords de la cité tant les liens entre les deux peuples étaient solides.

C'est près de ce quartier Naugrim que le père d'Eöl, Nuincairion, qui était négociant d'armes, tenait son échoppe.
Cela amena le jeune Eöl à côtoyer régulièrement des représentants du peuple Naugrim. Nuincairion faisait passer ses affaires avant les intérêts de sa famille ou de son peuple. Ces prises de distance lui attiraient de temps à autres les foudres des habitants qui le voyaient d'un mauvais oeil. Ce traître aux Sindar qui s'était laissé corrompre par l'avidité des Nains, préférant ne fréquenter et ne négocier qu'avec les Naugrims en lieu et place de ses anciens partenaires de Doriath qui finirent tous par lui tourner le dos. Si bien qu'on ne finit par ne trouver que des Nains au magasin de Nuincairion. Les elfes s'y firent de plus en plus rares. La vie du petit Eöl en fut également affectée car les enfants refusèrent de jouer avec lui, leurs parents leur ayant ordonné de ne jamais fréquenter le fils d'un traître.

Le quotidien de la famille se dégrada rapidement à tel point que la vie en Doriath en fut insupportable. Les Nains demeuraient les seuls à entretenir un contact avec Nuincairion, mais avant tout pour des raisons pécuniaires.
Parmi les Nains qui se retrouvaient régulièrement à l'échoppe de Nuincairion, l'un d'entre eux, Balgrim, était particulièrement apprécié par le jeune Eöl.
Balgrim n'était pas un négociant, ni d'ailleurs un forgeron (métier de Nuincairion). Non Balgrim était un simple émissaire du roi de Nogrod. Mais ses longs voyages et les liens étroits entre les deux peuples firent qu'il se rendait très souvent à Menegroth. Et à chacun de ses séjours chez les Sindars, il ne manquait pas de rapporter à Eöl des cadeaux de son pays. Que ce soit de petits bijoux dont seuls les Nains ont le secret, des pierres précieuses à peine extraites de la roche, un petit morceau de pur mithril ou bien de simples contes Naugrims.

Eöl se lia d'amitié avec ce drôle de personnage, qui comblait facilement le vide, à lui seul, des tous ses anciens compagnons de jeu. Mais, plus important, sa fascination pour la culture naine grandissait au fur et à mesure que Balgrim lui livrait ses "exploits" ou lui narrait de jolis contes Nains. La poésie Naugrim, bien que spéciale, les récits fantastiques de Dragons et de Balrog, les guerres contre leurs ennemis héréditaires à peau verte, les bagarres, les récits de trouvailles minières ou encore les images de cités immenses s'étendant sous les Déesses Montagnes, tout cela intriguait le jeune elfe. A tel point qu'il n'était jamais aussi triste que lorsque Balgrim lui annonçait que son devoir l'obligeait à repartir loin. Loin dans un royaume Sous la Montagne, fait de richesses et de contes, auquel le petit Eöl n'avait pas droit. Obligé de rester dans cette cité bien moins enivrante, il se promit de visiter les cités naines lorsqu'il serait grand.

Et ce jour ne tarda pas à arriver. A la fin d'une journée ordinaire faite de solitude et de remontrances par ses anciens amis elfes (devenus avec le temps bien plus dédaigneux), alors qu'il se languissait à son habitude du retour prochain de son ami Balgrim, son père rentra en hâte à la maison. Ses mains couvertes de sang et un long filet pourpre coulant de sa poitrine. En titubant il enjoignit sa femme à prendre tout ce qu'elle pouvait afin de partir le plus vite possible.
En fait, le père d'Eöl avait protesté vivement auprès du roi Thingol, un peu trop vivement. Il ne supportait pas que la reine Melian enclose le royaume par son anneau magique. S'il l'avait gardé longtemps pour lui, ce jour là Nuincairion avait explosé de colère. Il s'était plaint que cela nuisait aux affaires avec les Nains, ces derniers considérant avec le temps ce geste comme de la pure défiance à leur égard. Ces derniers temps, les Nains venaient moins souvent au magasin de Nuincairion. Eöl l'apprit plus tard, il s'avérait que les relations entre Sindar et Naugrim, d'ordinaire au beau fixe, s'étaient quelque peu dégradées. Pensant que ce petit négociant colérique était manipulé par les émissaires Nains, Thingol avait prit des mesures restreignant les activités Nains en Doriath, fermant leur quartier et surveillant les frontières. Cette décision fut lourde de conséquence puisque les Nains divisèrent par deux leur commerce avec les Sindars, préférant retourner sous leur Déesse Montagne que de parlementer avec des Elfes aussi bornés et méfiants.
La colère soudaine de Nuincairion couplée avec la sombre réputation qui lui collait à la peau suffit à ses anciens partenaires, devenus ses ennemis mortels, pour saisir l'occasion de se débarrasser de lui. Mais cela, Eöl ne l'apprit que bien plus tard, sur le lit de mort de sa mère.

La famille dû ainsi fuir leur demeure de Menegroth. Réduit à n'habiter qu'en bordure du Celion, à l'orée de la lisière de Nan Elmoth.
Ce départ forcé fut vécu par Nuincairion, puis plus tard par Eöl, comme une véritable honte. Méprisés et humiliés jusque dans leur chair, il s'ensuivit une haine farouche envers les Sindars, qui les avaient chassés de leur foyer. Nuincairion fonda le rêve de rejoindre les Montagnes Bleues afin de trouver refuge chez les Nains de Nogrod. Les relations étroites qu'il avait tissé avec ces derniers devaient lui suffire à s'y faire accepté comme jadis les Sindar avaient accueilli chaleureusement les commerçants naugrim.

Mais le père d'Eöl n'eut pas le temps de voir son voeux se réaliser qu'il mourut de ses nombreuses et profondes blessures. La faiblesse de son état l'avait d'ailleurs empêché, avec sa famille, de s'aventurer au delà du Celion.
Si la mort de Nuincairion fut un immense choc émotionnelle pour sa femme Engwacairiel, épouse aimante et dévouée, Eöl, lui, était malheureusement encore trop jeune pour s'en souvenir et ces faits se sont déroulés il y a si longtemps qu'il arrive que même les mémoires elfiques les oublient.
La douce Engwacairiel ne survit pas longtemps à son mari et se laissa aller à un profond chagrin. Si profond qu'elle en mourut, laissant ainsi son fils seul au monde, sans autre héritage qu'un passé douloureux et un nom : Eöl. Un nom dont il n'apprit jamais la signification. Ce nom légué par sa mère, son unique souvenir d'elle, et bien que peu conventionnel, il décida de le garder, le faisant désormais sien à jamais.

Les années qui suivirent sont moins connues, Eöl préférant de jamais aborder ce sujet. On imagine que la jeunesse de son âge lui attira milles problèmes dans cet univers hostile et nouveau dont il ne connaissait rien. La Nature elle-même, d'habitude si douce avec ses Enfants, semblait se rire de lui et participer à sa souffrance. Quoi qu'il en soit il quitta le refuge de fortune de sa famille, trop chargé en souvenirs malheureux, et décida de vivre ailleurs, où il n'aurait plus à être tourmenté par sa souffrance et sa soif de haine.


Dernière édition par Eöl le Mer 18 Nov 2009 - 12:29, édité 1 fois
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Eöl
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MessageSujet: Re: Le Maître de Nan Elmoth   Le Maître de Nan Elmoth EmptyMer 18 Nov 2009 - 12:23

Partie 2 : Renaissance


Il choisit un lieu vierge de toutes émotions, un lieu où l'on s'occupe plus de survivre aux jours que de ressasser le passé : le coeur de la forêt de Nan Elmoth.
Il se fit une première maison, en symbiose parfaite avec la forêt, une demeure accolée à un gigantesque arbre aux multiples troncs s'entrelaçant. Cet abris temporaire lui servi de havre de paix durant de nombreuses années. Assez de temps pour lui permettre de mieux connaître la Nature environnante et la respecter.

Ce fut long et laborieux mais peu à peu l'environnement autour de lui changea de visage, devient moins hostile et finit même par lui devenir familier et accueillant. Derrière chaque arbre ne sommeillait plus une menace, les plantes l'autorisèrent à découvrir les milles subtilités pharmaceutiques dont elles ont le secret, la nuit devint son refuge apaisant et la lune sa source de lumière. Il n'eut plus aucune peur à s'aventurer loin dans la forêt, à y dormir seul, à la belle étoile, scellant ainsi jusqu'à la nuit des Temps un pacte secret avec sa Mère Nourricière. Sa nouvelle protectrice lui permit de se faire accepter des animaux peuplant le bois de Nan Elmoth. Les prédateurs ne le menaçaient plus, la faune le gratifiait chaque jour passant de sa présence bienveillante, adoucissant sa lourde solitude.

A mesure que le temps s'écoulait inlassablement, il découvrit de nouvelles senteurs, de nouvelles propriétés et de nouvelles essences, chacune plus intéressantes que la précédente. Les animaux, tolérant d'abord simplement sa présence, finirent par s'habituer à lui et à le considérer, non pas comme l'un des leurs mais comme un protecteur. Utilisant ses pouvoirs conférés par la Nature pour les guérir, les élever lorsqu'ils étaient orphelins, les nourrir lorsqu'ils ne le pouvaient pas.
Il devint un maître dans l'art de tirer des plantes les propriétés bénéfiques et de contourner les pièges que la Nature tendait aux plus ignorants. Il passait la moitié de ses journées à ponctionner le nectar des herbacés, se fabricant des potions aux vertus innombrables, filtres en tout genre, poisons, poudres aux facettes aussi multiples que leurs couleurs : de guérison, de mort instantanée ou plus lente, de sommeil, d'Eveil des Sens, aphrodisiaques... il en faisait la collection, sans presque jamais en utiliser ne serait-ce qu'une goutte.

Mais il passait également l'autre moitié de sa journée à visiter son nouveau royaume forestier, Sa Forêt, Son Royaume comme il l'appelait. Dans ses crises d'égoïsme il se donna même le titre pompeux d'Altesse Sérénissime et Souverain Incontesté du Royaume Forestier de Nan Elmoth ou bien d'Ami de Nan Elmoth dans ses moments plus poétiques. Il écumait de long en large son domaine, le connaissant comme sa poche, reconnaissant chaque espèce d'arbre, et leur parlant aussi de temps en temps. Il apprit à écouter leur silence et à les entendre murmurer son nom. Ils lui donnaient de sages conseils ou de vifs avertissements suivant les cas. Il baptisa d'un nom les plus grands et les plus âgés. Entretenant avec eux une relation presque d'égal. Il était fasciné par la lenteur et en même temps la formidable puissance qui émanait de ces créatures de bois et de feuilles. Ne se contentant plus simplement de les écouter, il put aussi, au fil du temps, apprendre à leur parler, leur donner des ordres que ces Amis exécutaient sans broncher, avec le flegme propre aux Êtres Sylvestres.

Lorsque ses pouvoirs furent assez conséquents, il décida de se fabriquer un "palais" à la mesure de son pouvoir sur Nan Elmoth. Il choisit un endroit, le plus profond dans la forêt et à proximité d'un petit gisement de minerai qu'il exploiterait pour sa forge. Il choisit comme emplacement un immense chêne centenaire, au feuillage si touffu que la lumière ne perçait pas le couvert végétal.
Il récita une formule magique qui ressemblait plus à une plainte murmurée aux Arbres, ses frères. Rien ne se passa : en apparence. Lentement, à la vitesse des arbres, les racines poussèrent sous la maison d'Eöl, et bientôt l'enlacèrent en un magnifique concert noueux de branches et de feuilles. Pénétrant même jusqu'à l'intérieur. Mais Eöl n'en avait cure.


- Que mes Enfants viennent chez moi, ils y seront les bienvenus !
qu'il leur répétait chaque jour afin d'aider les racines à grandir.


Bientôt la maison se suréleva hors de terre, poussée par les puissances arboricoles, le Chêne auprès duquel Eöl avait posé les premières briques de sa maison, avait littéralement chevauché cette dernière. Celle-ci se retrouvait désormais encastrée dans le tronc du Centenaire.
Lorsque le Centenaire (c'est ainsi qu'il s'appelait) eu fini son oeuvre, Eöl poussa un long rire : il avait réussi, il commandait désormais aux Arbres.

Au fil des années de solitude forestière, il finit par oublier le contact humain et la promesse qu'il s'était faite à lui-même : vivre chez ses amis Nains. Son rêve ne devint plus une priorité. Désormais l'Ami des Êtres de Nan Elmoth ne se préoccupa plus des gens extérieurs. Les guerres pouvaient se succéder, les royaumes pouvaient mourir, les peuples vivre dans la décadence, il regardait cela de la plus totale des indifférences.
Il ne se souciait plus que de lui-même et de ses nouveaux Enfants. Le reste ne trouvait aucune grâce à ses yeux, sauf peut être une. Les arts de la forge que lui avaient transmit son père et avant lui les Nains de Nogrod et Belegost.

Avec l'aide du Centenaire, il avait bâti une forge cachée en plein coeur du tronc, de telle sorte qu'un étranger ne pouvait la distinguer dans cet amas de feuilles et de corps sinueux. Elle fut son repaire de tous les instants. Il y passait autant de temps que dans les abords de son domaine. Cette forge devint également son laboratoire, il y expérimenta milles et une techniques. Torturant le métal dans tous les sens pour lui donner la forme désirée. Intransigeant avec ses "oeuvres", ses "Enfants de Métal", il n'hésitait pas à passer des jours entiers à retravailler un simple détail ou défaut de ligne, quitte à les refondre à nouveau pour les rendre enfin parfaites à ses yeux. Elles n'étaient pas des armes pour lui mais de véritables oeuvres d'art. Les idiots du monde extérieur ne s'en servaient que pour tuer et massacrer, lui voyait en elles bien plus : des défis.

L'invitant à chaque fois à se surpasser et s'améliorer. Malgré tout il manquait quelque chose. Il ne savait pas encore quoi mais quelque chose manquait à ses créations pour les rendre définitivement uniques au monde.
Les méthodes de forge qu'il avait acquise ne lui suffisait plus. Il lui fallait passer à la vitesse supérieure : les Secrets des Nains. Ils les convoitaient activement désormais. Les Nains sont les seuls à même d'insuffler à ses Enfants la puissance qui leur manque.


Dernière édition par Eöl le Mer 18 Nov 2009 - 12:28, édité 1 fois
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Eöl
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MessageSujet: Re: Le Maître de Nan Elmoth   Le Maître de Nan Elmoth EmptyMer 18 Nov 2009 - 12:24


Partie 3 : Initiation


Un beau jour d'été, il décida de faire ce voyage vers les Montagnes Bleues, que son coeur désirait ardemment depuis sa plus tendre enfance. Il fit son baluchon, s'équipa d'une de ses petites Oeuvres, une dague simple pour se protéger durant le voyage. En effet Eöl n'ayant jamais quitté sa forêt depuis la mort de sa mère, il ne savait pas ce qu'il rencontrerait en chemin. De plus, hors des bois, sans ses Frères Arbres il se sentait sans défenses.

Le périple jusqu'à Nogrod fut long mais sans encombres, il ne rencontra personne sur sa route, ce que son âme de solitaire dégusta avec plaisir. Il arriva finalement aux portes de la cité naugrim après une semaine de marche. Il se présenta comme descendant de Nuincairion, forgeron royal de Menegroth. Mais le souvenir du mépris des Sindars était encore vivace dans l'esprit des Nains. Comme le dit le dicton "Nain n'oublie jamais sévice rendu". Accueillit avec froideur, il commença à regretter cet acte téméraire jusqu'à ce qu'il tombe sur un nain, frappant le fer avec force. Un forgeron, tout comme lui mais pas n'importe lequel, sa silhouette lui était familière, étrangement familière.... Balgrim !
Son ami d'enfance, celui qui l'avait éveillé très tôt aux délices de la forge et du travail du métal, celui qui avait bercés ses rêves d'enfant de centaines de contes Nains, Balgrim était là. Les retrouvailles, d'abord distantes entre les deux compagnons, se réchauffèrent rapidement. Eöl qui n'avait connu Balgrim que lorsqu'il était gosse, reprit aussitôt ses réflexes d'antan. Les surnoms dont il l'affublait, les souvenirs communs qui refaisaient surface.....etc.
Il lui raconta tout ce qu'il avait vécu, son exil de Doriath, la mort de ses parents, sa nouvelle vie à Nan Elmoth... tout. Balgrim de son côté le tint au courant des évènements sombres qui se déroulaient en ce moment en Arda. Mais cela n'eut pas l'effet escompté. Au lieu d'alarmer Eöl, celui-ci resta froid et indifférent au sort de ses semblables. Sa haine des Noldors et des Sindars était encore vive et son coeur emplit d'une colère noire difficile à refouler. Balgrim eu beaucoup de mal à reconnaître dans l'Elfe Noirâtre qui se tenait en face de lui, le petit garçon joyeux et souriant qu'il avait connu. Malgré tout, il offrit à son ami l'hospitalité dans sa modeste demeure, lui racontant sa vie à lui :
Lorsque les liens entre Doriath et Nogrod s'affaiblirent, les Nains s'enfermèrent dans leur mine, creusant le minerai pour le seul plaisir de s'enrichir. Ils s'enfoncèrent dans la cupidité et la course aux richesses futiles, reniant leurs anciennes alliances et se fermant définitivement à tout contact extérieur. Renforçant ainsi la paranoïa et la suspicion qui en découle, s'insinuant jusque dans le coeur des plus sages et du roi lui-même.


- Nous avons beaucoup perdu de ces années d'isolement. Pour te dire, nous ne savons même pas ce qu'il advient de nos frères voisins de Belegost, pourtant proche de nous. Les gobelins se font de plus en plus pressants et on raconte même qu'à l'Est une nouvelle menace gronde. Les rares informations qui nous parviennent d'Erebor sont aussi funestes que divergentes. Des invasions barbares jusqu'à un réveil du Ver, tout a été imaginé pour expliquer le silence de nos frères d'Orient. Mais je ne vais pas t'embêter plus avec nos histoires mon ami. Tu es le Frère des Nains et comme tu le sais notre hospitalité n'a d'égale que notre bravoure. Reste ici tant que tu le souhaites, ma maison t'es ouverte ! Maintenant buvons aux retrouvailles d'amis perdus ! Buvons !


Balgrim n'avait rien perdu de sa joie et de sa bonhommie. Il accepta Eöl chez lui, aussi longtemps que plusieurs vies humaines. Il ne lui révéla aucun des secrets Nains, il faut plus que des siècles pour gagner la confiance du Peuple Souterrain. Mais déjà les autres nains ne regardaient plus Eöl comme un étranger, l'un de ces Sindars arrogants qui leur avaient fermé leurs portes. Il était désormais bien accueillit, les gens ne s'arrêtaient plus de discuter lorsqu'il s'approchait, comme ce fut le cas jusqu'alors.
Désormais une nouvelle vie s'offrait à l'Elfe Noir, une vie de joie et de passion commune. Il passait le plus clair de son temps à la forge de Balgrim, qui lui ouvrait par petites bribes les portes du Savoir des Gens Sous la Montagne. Et cela lui suffisait, après tout Eöl n'avait que quelques siècles, il était encore très jeune pour un elfe et avait tout le temps devant lui. Il apprit à se servir d'un creuset (un vrai, pas celui de fortune qu'il s'était fabriqué), des fourneaux dignes des plus habiles forgerons de la Terre du Milieu. Le savoir entrait progressivement en lui, nimbant sa mémoire des conseils prodigués par son ami. Il finit par rattraper son maître si bien qu'un beau jour Balgrim lui dit au détour d'une phrase, lors d'une des nombreuses discussions qu'ils eurent :


- Eöl, mon ami, tu le vois sans doute, alors que l'âge ne semble pas avoir de prise sur toi, moi il me rattrape. Nous autres Nains vivons longtemps mais ne sommes pas immortels comme vous. Je sens que je me fais vieux. Je n'ai jamais eu le privilège de transmettre mon expérience à un apprenti.
Ecoute, Eöl, je te propose de devenir ce qu'aucun Elfe n'a jamais eu le privilège de devenir : l'élève d'un Armurier Nain. C'est à toi que je léguerai le savoir que je me destinais à transmettre au fils que je n'ai plus. Haglorn nous a quitté et plus rien ne le fera revenir. Il est impensable que le Savoir Ancestral des Nains sombre dans l'oubli aussi pourquoi j'ai pris la décision de te l'enseigner. Les jours me sont comptés et c'est pour cette raison que je t'enseignerai tout ce que je sais, bien que tu en saches déjà beaucoup sur l'art de la Forge, tu en ignores encore tout autant. Les Secrets Naugrims te seront révélés mais je veux que tu me fasses une promesse Eöl.


Il avait prononcés ces phrases avec un réel sérieux et une lueur étrange brillait dans son regard. L'Elfe peut coutumier de ces attentions répondit :

- Que faut-il que je fasse Balgrim ?

- Je t'en conjure, ne lègue à personne ce que je t'enseignerai, pas même à ta descendance. Les Secrets des Nains doivent rester Nains et je commets déjà un lourd sacrilège de te les faire connaître. Ils doivent mourir avec moi et avec toi. Ne les perpétue sous aucun prétexte à un non Nain. Promets-le moi !

- Je t'en fais le serment Balgrim, tes secrets mourront à Nan Elmoth. Aucun non-Naugrim autre que moi ne les profanera jamais !

- Je t'accorde ma confiance mon Ami. Sache que trahir cette parole que tu viens de me donner reviendra à trahir notre éternelle amitié. Et Aulë m'en est témoin, les Nains sauront trouver un accord commun pour faire en sorte que les profanes soient à jamais réduits sous silence et ne puissent plus perpétuer cette déviance de lègue.



Les jours suivants se déroulèrent comme tous les autres exceptés à un détail. Balgrim prodiguait bien plus de conseils à Eöl et le guidait davantage vers des pistes jusque là inexplorés voire interdites. Jusqu'ici interdites car à chaque fois qu'Eöl avait eu le génie de les explorer, Balgrim l'en avait vertement dissuadé. Aujourd'hui il encourageait même l'elfe à franchir ces limites taboues. Le résultat obtenu défît toute imagination d'Eöl. Les armes approchaient la perfection, solide comme la Montagne, tranchante comme du rasoir et incassable. D'une résistance à toute épreuve, Eöl fut littéralement fasciné par le nouveau pouvoir qu'il avait entre ses mains. Il pouvait désormais forger des armes dignes des plus grandes légendes et des mythes les plus anciens. Non ! Il allait lui-même forger les armes des mythes futurs ! L'Histoire retiendra que les meilleurs lames et les Trancheuses les plus destructrices ont été faites par l'Elfe de la Nuit !

Un beau matin, alors qu'il se rendait à sa forge, comme à son habitude depuis le serment passé à Balgrim, il remarqua que celle-ci était fermée. Lorsqu'il frappa à la porte une jeune naine apparu dans l'entrebâillement, les yeux mouillés de larmes. Elle avait pleuré toute la nuit. Il s'agissait de la femme de Balgrim, une naine âgée d'habitude forte et solide qui se laissait pourtant aller à un moment de faiblesse.


- Mira, que se passe t-il ? Pourquoi pleures-tu ?.... Où est Balgrim ? Réponds-moi !

- Il t'aimait bien, te considérait comme son deuxième fils. Sa satisfaction est d'avoir pu préserver le Savoir que son maître, le Vénérable Hangor lui avait transmit à son tour. Tu n'as plus rien à faire ici mon enfant. Tout ce que mon mari voulait te donner, il l'a fait. Son seul regret est que tu n'aies pas été un Naugrim. Maintenant laisse nous et quitte la mine. Nombre de jeunes t'en veulent de leur avoir volé la place d'élève qu'ils convoitaient pour eux-mêmes et leurs égo. Retourne chez toi et n'oublie pas ta promesse.


Alors qu'il se retournait, sans encore réaliser qu'il venait de perdre le dernier souvenir vivant de son enfance, Mira le rattrapa.

- Attend, il m'a confié cela pour toi. Je voulais le garder mais je pense que tu en aura plus besoin que moi. Par contre en quittant les lieux fais attention de ne pas être suivi. Adieu Eöl.

- Mira attends ! Pourquoi dois-je.... ?



Mais la vieille naine avait déjà refermé sa porte. Lorsque Eöl tourna le dos à la forge, il sentit pourtant dans son dos, le regard bienveillant de la femme de Balgrim. Dans le petit sac que cette dernière lui avait donné, se trouvait un marteau de forgeron, pas le sien, pas son vieux marteau simple et léger. Celui de Blagrim, une oeuvre magnifique ornementé de pierres, et bien plus lourd. La quintessence des outils de forge. Mais inquiet par les dernières paroles de son amie, Eöl se dépêcha de quitter Nogrod, observant à chaque instant derrière lui pour voir si personne ne l'avait suivi dans sa fuite.

En hâte, il regagna sa demeure de Nan Elmoth. Et ce n'est qu'une fois arrivé qu'il réalisa réellement la mort de son ami Balgrim. Il pleura pour la première (et dernière) fois de sa vie d'Elfe. Maintenant que son seul soutient était parti, plus rien ne le retenait sur ce monde. Il se laissa aller à une profonde léthargie mélancolique, qui pour un Elfe peut être synonyme de mort. Froide compagne qu'il faillit voir de près d'ailleurs.

Ce n'est que quelques mois plus tard qu'il reprit goût à la vie, son ancienne vie. Ses longues balades dans Sa Forêt et ses plaisirs retrouvés lui firent oubliés les tracas qui l'accablaient. Il finit par se faire une raison : s'attacher aux êtres mortels ne mène qu'à la souffrance et au désespoir.

Sans s'en apercevoir il se façonna une épaisse armure en son for intérieur. S'entraîna à oublier toutes les personnes qu'il avait connues, oublier jusqu'aux sentiments qu'un être de chair peut éprouver. Il devint un corps vide d'émotions, dont aucune réelle chaleur réconfortante ne semblait émaner. Il se forgea ce qui allait devenir sa personnalité définitive : froid, insensible et solitaire : il mérita alors totalement son surnom d'Elfe Noir. Ses armes, ses Arbres, ses Frères de la Forêt, son domaine et la nuit devinrent ses seuls amis et il se fit à l'idée qu'il n'en accepterait plus d'autre. Le Eöl que ses parents et Balgim avaient connu venait de mourir. Une facette plus ténébreuse et inquiétante de sa personnalité venait de prendre le dessus. Celle du petit garçon qui fut repoussé par ses camarades de jeu, celle de l'Elfe dont personne ne s'est jamais soucié, celle du Sindar qui n'a jamais été accepté par son propre peuple et qui fut forcé à l'exil. Il se rendit compte que les seules personnes qui tenaient à lui sont désormais mortes. Elles ne sont plus qu'un souvenir et les souvenirs créent les faiblesses. Il s'en débarrassa. Oublia Balgrim, ses parents et son ascendance elfique. Il ne se considérait plus comme Sindar, ces derniers l'avaient chassé, ni comme un Naugrim à part entière pour autant. Il n'était plus qu'Eöl, le Seigneur de Nan Elmoth. Sa haine envers les Noldors, l'unique héritage de son père, trouva écho avec sa nouvelle haine de tous les peuples de la Terre du Milieu. Cet héritage paternel fut plus délicieux qu'il ne l'aurait imaginé. Sa haine l'endurcit et décupla ses forces. Les enchantements des arbres n'étaient jamais aussi puissants que lorsqu'ils s'amusaient à les pervertir. Les coups de marteau sur ses armes chaudes jamais aussi précis que lorsqu'il y insufflait toute sa haine viscérale. Il se plut à pervertir ses connaissances alchimiques, transformant les filtres de guérison en poisons mortels et douloureux, à transformer ses tranquilles arbres en armes redoutables, instruments de sa vengeance. Leurs branches devinrent des bras avares de proies à saisir, sur leur tronc semblait se dessiner des rictus démoniaques et grimaçants, les animaux eux-mêmes furent employés par Eöl pour devenir de redoutables espions, l'informant de l'entrée de tout intrus dans son royaume qu'il renomme le Royaume Sombre de Nan Elmoth.

Ses folies et ses perversions n'échappèrent à personne dans les alentours. On racontait partout qu'un ogre habitait la forêt et dévorait les rares téméraires ou les bûcherons égarés. La nouvelle se répandit comme une trainée de poudre, la forêt autrefois accueillante de Nan Elmoth devint un lie maudit que tous évitaient autant que possible. Les villages alentours y allaient de leurs rumeurs locales, une femme violée, un enfant retrouvé déchiquetés par la nouvelle folie des animaux.


Dernière édition par Eöl le Mer 18 Nov 2009 - 12:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Maître de Nan Elmoth   Le Maître de Nan Elmoth EmptyMer 18 Nov 2009 - 12:24


Partie 4 : La Dame Blanche


La forêt maudite tomba dans l'oubli, on se força à effacer l'existence de cette engeance du Mal. Jusqu'au jour où une petite compagnie d'Elfe fit escale dans un village proche de Nan Elmoth. Les soldats en armes escortait une dame toute vêtue d'un blanc immaculé. Après de nombreux voyages éreintant, elle désirait à présent retourner à Gondolin, retrouver son frère Turgon qui lui manquait tant. Elle se nommait Aredhel Ar-Feiniel, la Dame Blanche des Noldors.
Malgré les avertissements des villageois elle refusa de perdre du temps à contourner la forêt. Pensant qu'il ne s'agissait que de légendes locales, elle se remit en route pour atteindre le Royaume d'Himlad le plus rapidement possible. Son escorte s'engouffra alors dans la forêt sombre.

Dans sa sinistre demeure, Eöl avait été informé de la venue de l'intruse bien avant qu'elle n'y pénètre : un corbeau noir lui avait transmit cette information en survolant le village.


- Bien mon fidèle Hrar, nous allons réserver à ces ignorants un accueil dont ils se souviendront. Ils sont venus voler mes trésors et piller mon Royaume de paix. Je vais leur montrer que la Nature sait se défendre.



Aussitôt, il hurla aux arbres des ordres malfaisants. Hrar s'envola, prit de peur car il savait que la colère de son maître était terrible. Les Arbres se plièrent de soumission, la voix du sinistre retentit si fort dans les ténèbres de la forêt que l'escorte, pourtant encore loin, l'entendit, se répercutant d'arbre en arbre. La plupart furent saisit de terreur. Certains quittèrent leurs rangs et s'enfuirent au plus profond des bois, perdus. Au bout de longues minutes, d'abominables hurlements vinrent aux oreilles des rares qui étaient restés auprès de leur Dame. Le sort ne s'adressait pas à eux directement mais à la jeune femme. Contrairement aux autres, elle n'entendait pas une voix funeste mais un chant mélodieux qui lui demander de venir à elle. Attirée, envoûtée, sans qu'elle sache pourquoi, elle se vit en train d'intimer l'ordre à son escorte de marcher dans la direction d'où provenait le Mal.


- Avancez !! leur cria t-elle. Il ne faut pas rester dans ce lieu maudit des Valars !


Au fur et à mesure de leur marche forcée, les elfes s'aperçurent que les bois se resserraient tout autour d'eux, étouffants, oppressants et murmurants les paroles de haine d'Eöl. Leurs silhouettes malsaines se penchaient vers eux et les branches semblaient essayer de les attraper.


- Quel est ce Mal, quelle est cette perversion ? La Nature s'est toujours montrée douce envers les Enfants des Valars, que lui arrive t-il ? implora la Dame.


Soudain, sans crier gare, les arbres qui avaient déjà encerclé le convoi, fouettèrent l'air de leurs branches acérées. Une nuée d'oiseaux, comme possédés par un démon, sortit des fourrés et se rua sur les malheureux. Les garde se dispersèrent, laissant Aredhel seule dans son baldaquin, mais encore à l'abri des tourments. Dévorés vivants par des animaux rendus fous par la voix d'Eöl qui leur hurlait des ordres, fouettés jusqu'au sang ou engloutis dans les troncs sinueux des Centenaires, le Dame se retrouva seule au beau milieu de la forêt.

Quelques instants plus tard, Eöl sortit en personne de derrière un enchevêtrement végétal et la regarda longuement. Bien qu'il haïssait du plus profond de son être les Noldors, cette femme aux cheveux noir de jais et au teint pâle comme la lune, l'hypnotisa. Pour la première fois de sa vie, l'espace d'un instant, il ressentit de la culpabilité. Il s'était attaqué à une femme faible et sans défense.


Le Maître de Nan Elmoth Elandaredhel



On ne revit plus jamais Aredhel et sa garde bien qu'aucun d'eux n'avait semblé quitter la forêt maudite. Pourtant, si les gardes furent décimés jusqu'au dernier, Aredhel était toujours en vie.
Charmé par la beauté sybilline de la Dame Blanche, Eöl l'avait obligé à l'épouser, chose contre-nature chez les Elfes. Il jeta un puissant sort sur la forêt, faisant en sorte qu'à chaque fois que la jeune femme s'approchait de l'orée des bois, les branches des arbres se nouaient entres elles pour en élever une barrière sinueuse infranchissable où même la lumière ne pouvait passer. La Noldor fut ainsi contrainte de vivre avec l'Elfe Noir dans son monde de ténèbres. Elle ne se sentait aucunement à son aise malgré les innombrables présents que lui offrait son époux pour égayer ses journées tristes. L'amour d'Eöl était sans bornes et ne connaissait d'égal que l'indifférence que lui portait sa femme en retour. En fait, l'amour d'Eöl était aussi et surtout égoïste, bien qu'il révérait la splendeur d'Aredhel.

La vie d'Aredhel était insupportable et la rendait nostalgique. Elle qui était si éprise de liberté et de grands espaces, se retrouvait prisonnière d'un fou. Si elle pouvait aller comme elle l'entendait sous les frondaisons, il lui fut interdit d'en sortir et de retrouver le monde extérieur. Elle pouvait aller où bon lui semble à l'exception d'un seul endroit : la forge d'Eöl, bâtie en dessous de sa maison enracinée. Cette aile de la demeure lui était formellement interdite. Lorsqu'elle s'hasardait dans les environs Eöl rentrait dans une rage folle comme jamais habituellement. Dans ce lieu mystérieux l'Elfe gardait ses secrets les plus intimes. Le Savoir Antique des Nains qu'il avait juré de préserver, ses nouvelles trouvailles, ses expérimentations les plus novatrices et surtout, surtout, ses "Oeuvres". Les armes probablement les plus puissantes qu'Arda ait jamais portée en son sein. Elles se trouvaient toutes là, réunies dans une grande malle en bois noircit par l'âge et enchevêtré de racines. Tous ses secrets les plus enfouis, ses Trésors les plus intimes. Personne d'autre que lui ne pouvait les toucher, les prendre, les manier, les effleurer. Il les gardait jalousement et y tenait comme à la prunelle de ses yeux.

Quatre ans plus tard, naquit un fils qu'Eöl nomma Lómion, "Enfant du Crépuscule" car il était né dans la pénombre de Nan Elmoth et n'avait jamais vu la lumière du jour. Bien qu'il fut Noldor comme sa mère, l'Elfe Noir l'aima d'un amour sincère.
L'enfant grandit rapidement et le jour de ses 12 ans, sa mère lui choisit son deuxième nom. Son regard aussi vif que celui de son père lui inspira le nom de Maeglin. D'apparence Noldor, de par les origines de sa mère, Maeglin ressemblait davantage à son père pour ce qui touche à son caractère. Il parlait très peu et ne montrait que peu d'émotions. Doué pour le langage, qu'il savait manier pour envoûter son interlocuteur, il se montrait également rusé et très capable lorsqu'il s'agissait de se faire respecter.

Dès qu'il fut en âge de comprendre les subtilités des arts de la Forge, Eöl le fit descendre dans sa forge et lui en apprit les rudiments.
Personne d'autre que lui et son fils ne pouvait descendre dans la Forge. Mais fidèle à son serment, bien qu'il apprit toutes les techniques à son fils, Eöl se garda de lui révéler une once du secret des Nains. Faisant croire à son fils que ses oeuvres cachées étaient le simple fruit du travail acharné et de l'enfer brûlant des fourneaux.

Les jours se succédèrent dans cette lente monotonie. Eöl ne sortait pas de sa forge, s'accaparant son fils et délaissant Aredhel. Maeglin était curieux et assoiffé de savoir, la ferronnerie le passionné autant que son père mais il était pourtant loin de la maîtriser aussi bien.
Aussi passionné que son père, il montrait également un vif intérêt pour les histoires contées par sa mère. Celle-ci lui narrait sa vie passée, ses voyages à Himlad et Gondolin. Le jeune Maeglin fut fasciné par le mythe de la Cité Caché. Il pressait sa mère chaque jour qu'il ne passait pas dans la forge en compagnie de son père, pour l'emmener voir la ville de Turgon. Il souhaitait plus que tout connaître ses ancêtres et la famille de sa mère. Celle de son père personne ne la connaissait. Eöl avait chassé de son esprit ses vieux fantômes et n'en parlait jamais, pas même à sa femme, qui pourtant lui avait raconté tout ce qu'elle savait de la vie de ses frères et soeurs.


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MessageSujet: Re: Le Maître de Nan Elmoth   Le Maître de Nan Elmoth EmptyMer 18 Nov 2009 - 12:25


Partie 5 : Le métal tombé du ciel


Les années se remirent à défiler au dessus de leur tête et la routine s'installa dans la demeure d'Eöl. Les siècles défilèrent comme les saisons sous la voûte forestière de Nan Elmoth, sans que le quotidien de ses habitants en fut changé.

Lorsqu'un jour, au beau milieu de la nuit, une lueur étrange vint embraser le ciel nocturne, le parant de milles couleurs rougeoyantes. L'Elfe se réveilla et sortit voir ce phénomène de ses yeux. Une fine trainée blanchâtre balafrait la nuit, qui reprenait peu à peu sa couleur sombre. Un bruit de choc se fit entendre loin de la maison mais sa violence fut telle qu'Eöl ressentit le sol vibrer sous ses pieds. Quelque chose venait de tomber dans son domaine et il se décida d'aller voir par lui-même. Il prit une arme au cas où et se dirigea vers ce qu'il estimait être le lieu de l'impact. Il marcha une heure, ne se repérant qu'à son instinct et aux murmures que les arbres lui adressaient. Il arriva enfin dans une immense clairière dégagée. Mais elle n'était pas naturelle, tout autour d'elle, la flore était calcinée et réduite en cendres.
L'elfe se mit à rugir devant ce sinistre spectacle.


- Quelle est cette diablerie ? Mon domaine ! Ma Forêt, qui a osé ?! Qui a.....



Il s'arrêta net lorsque son regard se posa sur un endroit encore incandescent. Il s'agissait de l'endroit exacte où l'étrange objet s'était écrasé. Il remarqua avec stupeur que le sol était ouvert en un gigantesque cratère et en son centre se trouvait une matière noirâtre. Il descendit voir de plus près et se saisit d'une poignée de cette terre étrange.


- Ce n'est pas un minerai ordinaire. Je n'en ai jamais vu de semblable. Il est léger comme le souffle de l'air.... or cette chose paraît aussi solide à l'état brut qu'un acier déjà forgé. Peut être qu'il.......



Une idée germa dans la tête du maître de Nan Elmoth. Les propriétés uniques de ce métal pourrait lui servir à créer les armes dont il avait toujours rêvés. Des armes d'une solidité et d'un tranchant sans nul autre pareil en Arda, et des armures d'une solidité que même une armée d'orcs ne saurait la briser. Il décida de rapporter ce minerai chez lui dès demain.

Le lendemain, dès les premières lueurs de l'aube, il ordonna à son fils de venir l'aider. Ils marchèrent ainsi jusqu'à l'endroit d'hier et à eux deux, rapportèrent la quasi totalité de l'étrange minerai jusqu'au palais d'Eöl. Ils l'entreposèrent dans la forge et aussitôt le père congédia le fils. Lui intimant l'ordre de sortir et de ne le déranger sous aucun prétexte. Il devait rester seul afin d'examiner plus attentivement sa nouvelle acquisition.

Eöl resta ainsi cloîtré dans sa forge durant des semaines entières. Ne sortant que pour se sustenter, oubliant même ses éternels chemins de ronde autour de son domaine.
La nuit, Maeglin et Aredhel entendaient le fracas du marteau contre l'enclume et les rires de joie d'Eöl. Dès lors, même Maeglin ne put approcher de la forge à moins d'un mètre, sans quoi il était aussitôt violemment rabroué par son père.

Un mois s'était écoulé depuis la nuit de la chute du mystérieux objet. Quand il daigna sortir de son repaire. Il était méconnaissable, mal habillé, hirsute, laid à faire peur, des cernes sous les yeux et le regard bestial, mais également plus méfiant qu'auparavant. Eöl avait des attitudes étranges, dormant le jour et travaillant la nuit. Mais il redevint peu à peu l'Elfe que sa famille avait connu et finit par reprendre son apparence normale, se mettant même parfois à sourire sans raison. Joyeux, il accepta de laisser entrer Maeglin dans sa forge. Elle était dans un triste état, poussiéreuse, sale et chaotique. Eöl qui était pourtant ordonné et soigneux avec son lieu de travail, l'avait laissé sombrer dans le chambardement le plus total.


- Mon fils j'ai enfin trouvé le métal dont je rêvais depuis tant d'années. Plus rien ne pourra gêner l'expression de nos talents. Tu te souviens cette chose étrange que nous avons ramené ici il n'y a pas si longtemps ? Il s'est avéré être un minerai aux principes uniques au monde. Je l'ai nommé Galvorn pour sa belle couleur sombre. Il est extraordinaire, tu vas voir.


Eöl prit une petite lame noire qu'il posa sur sa table de travail, bien à plat. Il prit ensuite une lourde hache, de facture classique et la leva dans les airs. Il l'abattit de toutes ses forces sur la fine lamelle sombre. Le résultat laissa Maeglin sans voix. La lame noire n'avait aucune éraflure, la hache à l'inverse s'était littéralement brisée en milles morceaux.


- Tu as vu ? reprit aussitôt Eöl, une lueur d'excitation dans les yeux. Il est unique ! Unique ! Il est aussi solide que l'acier forgé par les Maîtres Nains, rien ne peut le briser, ni même l'entailler. Mais ce n'est pas tout. Imagines une armure entière faite de ce même métal ! Regarde, j'en ai commencé une pièce. Tu as vu ? Mais si ce métal est si unique c'est aussi parce qu'on peut lui donner une consistance aussi souple et voluptueuse que la soie la plus fine tout en lui conférant une résistance telle qu'aucune épée ou flèche ne parviendrait à blesser celui qui le porte.
Plus rien ne peut atteindre celui qui la revêt ! Plus rien au monde.



Il se laissa aller à un rire dément. Il venait de découvrir ce qui manquait à toutes ses créations jusqu'à présent : une matière brute unique sur toutes les Terres du Milieu. Il se laissa rêver avec plaisir de ce qu'il pourrait en faire. Des oeuvres comme aucun forgeron ne pourra jamais en produire. Il marquerait ainsi définitivement l'Histoire d'Arda. Son génie de l'art de la Forge couplé au génie de la Nature. Des oeuvres que le monde entier lui envirait. Il se décida aussitôt à passer à l'acte. Renvoya son fils et referma une nouvelle fois sa forge. L'étape de l'expérimentation était finie, venait maintenant le temps de la mise au fourneau. Ses idées se précisèrent rapidement dans son esprit. Il savait ce qu'il allait faire, car il y avait imaginé ce moment des milliers de fois dans ses songes. Pas besoin de plans, aucun moule, ces trésors seraient aussi uniques que le minerai dans lequel ils étaient fais.

Des nuits entières on put entendre le vacarme du fourneau et des machineries de sa forge. La fumée blanche s'échappait de sa cheminée et son fondait dans le ciel étoilé. Le galvorn était limité et il ne devait pas se tromper. Il s'essaya d'abord de nombreuses fois et lorsqu'il fut satisfait du résultat, seulement alors il passa à l'action.
Eöl forge ainsi 5 armes en galvorn.

La première fut une lance, de 2 mètres de long. Une pointe fine et perçante comme jamais une arme ne le fut jamais. Mais il en s'en servi jamais, n'y voyant aucune réelle utilité et maniabilité. Il lui donna un nom mais celui-ci tomba dans l'oubli et la lance, quant à elle, au débarras. Plus tard, il la ressortit pour la refondre à nouveau et en faire une épaisse dague dont il se servi comme coupe-papier.
La seconde fut une lourde hache double à manche en bois. Il voulu la fabriquer pour en faire un cadeau aux Nains lors de ses prochains voyages. Mais il lui trouva un défaut de ligne et de pureté. Ce qui en fit l'arme la plus médiocre des cinq. La trouvant, à son goût, ratée, il l'entreposa un temps dans sa malle de bois où il rangeait ses oeuvres ordinaires et l'oublia avant de la réutiliser comme outil à couper le bois mort.
Mais les suivantes furent des succès. Elles dépassèrent amplement ses exigences les plus folles. Toutes les trois des épées, mais chacune unique et incomparables les unes aux autres. Il leur insuffla à toutes une part de son âme. Trois soeurs, trois facettes différentes d'un même corps.
La troisième arme fut une épée fine et délicate, elle devait symboliser l'amour qu'Eöl vouait à sa femme. Cette lame très affûtée, d'une couleur plus claire que les autres, il la nomma Anguirel. Elle représenta la grâce et la beauté d'Aredhel et lui ressemblait aux yeux d'Eöl.
La quatrième arme fut une lame noire et extrêmement dure qui devait symboliser Maeglin et l'homme robuste et brave qu'il devait devenir. Il lui donna le nom d'Anglachel, cela signifiait "Flamme de fer" en l'honneur du minerai tombé du ciel cette nuit-là.
Enfin la cinquième et dernière lame, d'un noir plus intense et brillant que les précédentes, elle le représentait lui, l'Elfe de la Nuit. Cette épée, plus courte cependant que ses soeurs, il lui donna le nom de Mantaur. Elle symbolisait parfaitement la noirceur de son coeur et il y déversa, plus que pour les autres, sa perfide malice. Bien plus moins tranchante et imposante que ses jumelles, Eöl la travailla plus longtemps que les précédentes. Il visait avec celle-ci pas moins que la perfection. Mais bien qu'elle fut particulièrement belle, il n'y arriva pas.

Cela le fit entrer dans une rage folle. Renversant avec fureur ses outils et son matériel, tapant rageusement contre les murs. La beauté le fuyait encore. N'arriverait-il jamais à faire quelque chose de simplement pur, qui ait toute la splendeur du monde à ses yeux ?
Dans un accès de colère, il prit la hache et tout ce qu'il restait de son céleste Galvorn et fondit le tout. Il tailla le métal avec fureur et colère. Il forgea ainsi, dans la plus profonde rage, une armure noire comme le jais, grâce à son fabuleux métal malléable. Il lui donna toute la haine que son âme sombre pouvait contenir. Cette oeuvre maudite, il l'appela Celeblain. Il s'agissait d'une armure complète à plaque, noire et brillante, ornementée de centaines de lamelles tranchantes comme des rasoirs. Il forgea tout ce qu'il put jusqu'à la dernière pièce. Lorsqu'il en arriva au heaume, le Galvorn était totalement épuisé. Il n'en restait plus, pas même la plus petite pépite.

Le fait de ne pas pouvoir terminer son oeuvre le rendit encore plus furieux. Il sortit en trombe de sa forge après l'avoir retournée de fond en comble.
Ecumant de rage, il plongea dans l'obscurité de la forêt. Toute la nuit durant, le domaine d'ordinaire paisible de Nan Elmoth, résonna de cris de haine. L'écho bestial ne se tut qu'au levé du jour.


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MessageSujet: Re: Le Maître de Nan Elmoth   Le Maître de Nan Elmoth EmptyMer 18 Nov 2009 - 12:25


Partie 6 : Châtiment


Deux jours plus tard, Eöl regagna sa maison, calme et résigné. Il avait fait son deuil de ses rêves ambitieux et ne songeait plus qu'à vivre de son art. Durant ces deux jours à hurler son malheur, maudire ses ancêtres et vociférer des insultes, il s'était rendu compte que cette course à la perfection ne le mènerait nulle part ailleurs que dans la folie pure. Il avait désormais un fils et une femme. Guérit de ses anciens maux, il revint chez lui, le coeur apaisé.

La vie reprit alors son cours. Les siècles se remirent à filer au dessus de leur tête et sans qu'ils en s'en aperçoivent Maeglin devint un grand et beau jeune homme. La grandeur de sa beauté, il l'avait hérité de sa mère, sans nul doute et la seule chose en son coeur qui trouvait un écho à cette grandeur, fut son désir ardent de voir la cité dont sa mère lui avait maintes et maintes fois parlé : Gondolin. Plus les années passèrent et plus ce désir devint brûlant et despotique. Chaque fois qu'il le pouvait, il pressait sa mère de l'y emmener. Et à chaque fois elle lui répondait la même chose.


- Un jour mon fils, un jour. Je te le promets. Et lorsque ce jour arrivera, nous y resterons autant de temps qu'il nous plaira.


Un beau jour, Eöl se risqua hors de la forêt, ce qu'il n'avait pas fait depuis sa fuite de Nogrod. Ses gisements de minerai commençaient à s'épuiser et se faire rare à Nan Elmoth. Aussi avait-il décidé de s'aventurer au delà de la lisière afin d'en repérer de nouveau. Il confia son fils à Aredhel durant son absence. Mais s'équipa de son arme, Mantaur pour se défendre ainsi que l'épée qu'il avait destiné à Maeglin : Anglachel. Il quitta son domaine sur sa monture, un vieux cheval épuisé par les années du nom de Dimberaid. Il parcourut ainsi les abords de sa Forêt et vit pour la première fois à quoi ressemblait son domaine de loin. Les frais rayons de soleil se posèrent sur sa peau flétrie pour la première fois depuis plusieurs siècles. Il resta ainsi en repérage durant de longues journées, s'éloignant toujours un peu plus de sa forêt. Alors qu'il s'apprêtait à rentrer, une petite troupe montée se dirigea vers lui à vive allure. Ayant un mauvais pressentiment, il fit galoper son vieux cheval le plus vite possible en direction de Nan Elmoth. Mais leurs chevaux étaient bien plus jeunes et frais, et les cavaliers, au nombre de dix, le rattrapèrent rapidement et le stoppèrent.


- Vous êtes sur les terres du Seigneur Thingol, Roi des Sindars.
Vous osez pénétrer ainsi en son royaume, infecte créature !



Eöl n'eut pas le temps de protester qu'il fut fait prisonnier. Attaché, il fut conduit à Menegroth, devant le roi Thingol. Il ne reconnu pas la vieille cité de Doriath. Ses plus lointains souvenirs la concernant remontaient à sa plus tendre enfance. Thingol se montra intransigeant envers cet importun qui avait souillé la terre de ses ancêtres. Cependant, lorsque les gardes lui montrèrent les armes magnifiques que l'Elfe portait sur lui, Thingol se montre plus conciliant. Il exigea qu'en paiement d'un tribut, constitué par la plus belle des deux épées, Eöl garderait le droit de vivre à Nan Elmoth, qui se trouvait être sur son domaine. Eöl protesta violemment, il refusait catégoriquement de céder l'une de ses oeuvres à un inconnu, qu'importe son rang. Elle lui appartenait, à lui et rien qu'à lui.

Mais l'Elfe Noir ne fut pas le seul à protester. Melian avait ressentit la haine qui émanait de cette horrible perversion. Elle ressentait la malice qu'Eöl lui avait insufflé et découragea son époux de garder cette abomination. Mais Thingol ne céda point et décida de l'enfermer dans ses plus sombres cachots afin de le faire réfléchir.

Passé le quatrième jour dans des conditions si sordides qu'il n'en avait jamais connu de telles dans sa forêt, Eöl accepta à contre-coeur de lui céder Anglachel. L'accord fut rapide et définitif, scellé sur l'honneur, et Eöl n'avait qu'une parole. L'arme confisquée, on le fit sortir sans ménagement du palais et des gardes le raccompagnèrent à l'orée de Nan Elmoth. Il venait de perdre l'épée de Maeglin.

Le regard baissé, l'air hagard, il rentra chez lui, comme dépossédé d'une partie de son âme, bien qu'il lui reste les deux autres armes. Mais lorsqu'il arriva devant le perron de sa maison, il fut surprit de ne voir personne. Il fouilla dans tous les recoins, alla même jusqu'à vérifier dans sa forge, qui leur était pourtant interdite. Mais rien, aucun signe de Maeglin et Aredhel. Il s'engouffra dans les profondeurs de la forêt et durant des jours envoya ses animaux les rechercher. Ordonna aux arbres de ne laisser sortir personne. Des nuées d'oiseaux s'envolèrent dans le ciel à la recherche des fugitifs. De véritables nuages noirs grouillants tournoyaient autour du domaine. Lorsque l'un d'eux, le corbeau Hrar, vint se poser sur son épaule et lui chuchota à l'oreille. Soudain Eöl explosa de colère, hurlant à tout va. Sa femme et son fils avait été vu bien au delà de sa forêt, en direction du nord, vers Gondolin. Ils avaient profité de son absence et de l'affaiblissement de son enchantement (du fait de son éloignement) pour se frayer un chemin vers la liberté. Au bord de la folie, Eöl s'enferma dans son repaire, sa forge. Alors qu'il commençait à peine à se calmer, une nouvelle explosion de fureur se fit entendre. En regardant dans on précieux coffre, il s'aperçu que sa deuxième arme, Anguirel, avait disparu elle aussi. Maeglin l'avait emporté lors de sa fuite.
L'Elfe de la Nuit se retrouva alors comme il l'avait toujours été finalement : seul et abandonné.



Voilà, suite et fin de la vie d'Eöl. Le reste sera développé en RP.

PS : 5 petits clin d'oeil se sont glissés dedans.

Wink
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