Chroniques d'Arda
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 La place du marché

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Toranur
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MessageSujet: La place du marché   La place du marché EmptyJeu 17 Mar 2011 - 22:30

Bien que l'Angmar soit éloignée des routes commerciales les plus anciennes, sa nouvelle et importante richesse a fini par convaincre les marchands d'effectuer un détour par la capitale d'une des provinces les plus florissantes de l'Empire. En 5 ans de conflit, ces derniers avaient même pu louer des comptoirs sur la place centrale de la cité aux côtés de ceux déjà présents des Rhùniens et vendeurs d'esclaves du Harad, là où s'accomplissent la majeure partie des transactions de la cité. Avec la démographie de la cité et ces nouveaux arrivants, il fallut détruire un certain nombre de bâtiments afin d'agrandir la place qui accueille une fois par semaine un gigantesque marché à ciel ouvert.

Voyageurs à la recherche d'un item, quel qu'il soit, arrêtez-vous un instant ici pour y trouver votre bonheur!


______________________

Le roi était rentré, et cela se voyait aux fiers étendards qui se montraient superbes à la vue des passants qui levaient le regard vers les hauteurs des montagens ausquelles étaient adossées la villes. Serviteurs et fonctionnaires l'avaient remarqué de manière bien plus intimes au vu du nombre important de dépêches et ordres en provenance du palais.

En effet, après les réjouissances qui avaient accompagné le retour de l'armée et la démobilsation d'un grand nombre de Legions, la routine du pouvoir vint reprendre son dû. Du haut de son palais désormais terminé dans les grandes lignes, Toranur reprit en main personnellement la gestion de son royaume. Les principes fondateurs du début de règne furent ainsi réaffirmés avec force:
- soumission totale du peuple à son leader et ses Kommissars
- la place de peuple élu de l'Angmar dans le monde des hommes
- la guerre comme seule hygiène de vie
- le mépris envers les Eldars
... et d'autres choses encore que vous n'avez pas envie de connaître.

Par ailleurs, un grand nombre de missives furent envoyées aux quatre coin du royaume afin de donner aux notables les lignes directrices à suivre pour la suite et les inciter à travailler pour la plus grande gloire de l'Angmar. Notamment, les caisses remplies par le butin prélevé en Isengard et les impôts demandées à être vidées dans de grands projets qui devaient assurer la nouvelle place de l'Angmar dans l'Empire des hommes.

A cet égard, on peut avoir une petite pensée envers les 3 000 prisonniers isengardiens ramenés en Angmar. Les enfants furent confiés aux orphelinats tenus par le Kommissar afin que ces centaines de bambins reçoivent une saine éducation après les graines de traîtrises insufflées en eux par leurs parents (ces derniers étant irrécupérables, les Angmariens avaient été contraint de leur faire payer leurs crimes par la peine capitale, non sans une longue et cruelle agonie). La fidélité et la loyauté furent les 2 mots d'ordre de cette nouvelle éducation. A qui? A l'Empire des hommes et à son chef. On pouvait comprendre cela par Empire de l'Ouisetrenesse et l'Impératrice, mais aussi, et cela était plus ennuyeux comme interprétation, à l'Union de tous les hommes sous la férule de Tar-Mairon. En l'absence de toutes certitudes...
Pour ce qui fut des ingénieurs, le régime fut très différent. Contrairement aux autres familles d'Isengard, ces derniers avaient encore la chance de pouvoir contempler autour d'eux leur famille au complet (ou à peu de choses près, la guerre est tellement imprévisible!). Après avoir connu les privaitons et la prison, on les mena dans des terres reculées de l'Angmar, dans les déserts de glace et on les logea dans un vaste complexe souterrain: le Weit Schmiede. Ce dernier était ce qui avait servi de laboratoire expérimental dans la création d'orcs, travaux interrompus au cours de la guerre pour être totalement convertis en forge immense. On y avait forgé des armes et armures pour l'armée, mais surtout, on y essayait les toutes dernières innovations en matières d'armement. Et les parchemins dérobés à l'Isengard se devaient d'ouvrir la voie à une ère nouvelle: celle de la poudre au canon. Mais le chemin en était long et même le magicien n'en avait pas percé tous les secrets. Mais à part les nains d'Erebor, les ingénieurs de l'Isenagrd étaient les plus avancés dans ce domaine là. On les contraignit donc à continuer leurs recherches sous peine de voir souffrir leurs proches et lentement mais surement, ces esprits brillants mirent leurs compétences au service de l'Angmar. Quand aboutiraient les recherches, nul n'en savait rien, mais la voie était ouverte. Car bientôt, les meilleurs de l'Angmar pourrait à leur tour réfléchir aux moyens d'utiliser cette technologie...

Revenons en donc à Toranur enfermé dans son palais à donner des ordres partout dans le Royaume. Ce dernier avait du mal à se cantonner à son bureau et après deux semaines enfermé dans les limites de son Palais, il n'y tint plus et ordonna à ses Unstergivens de lui préparer une escorte. En plus de sortir prendre l'air, il se devait d'aller rendre visite à la toute nouvelle communauté naine installée sur ses terres.
C'est donc accompagné des meilleurs du royaume que Toranur monta en selle en cette fraîche matinée. En tête de ce cortège, ne craignant nul assassinat au sein de son royaume, le souverain d'Angmar donna le signe du départ et la lourde escorte de 10 soldats se mit en branle en direction du centre de Carn Dûm, étape incontournable pour sortir du palais. D'autant que Toranur aimait entretenir ce lien mystique entre ce peuple et lui même. C'est donc acclamé que le souverain traversa la ville jusqu'à arriver à cette place immense dont lui seul avait permis l'extension. Sauf que déconnecté de certaines réalités quotidiennes, Toranur n'avait pas pris conscience qu'ajourd'hui était jour de amrché.

C'est donc à allure très lente que l'escorte avança au milieu des étals jusqu'à ce que...
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MessageSujet: Re: La place du marché   La place du marché EmptyMer 13 Avr 2011 - 0:16

    Arrow HJ : Désolé pour le temps de réponse si long. Je risque de rééditer quelques détails plus tard.

__________________________________________

Le vent balayait doucement d’un souffle glacial l’immense place noire de monde qui se démarquait sinistrement du blanc spectral des montagnes brillant sous le soleil levant.
La matinée venait à peine de s’annoncer qu’une foule impressionnante s’était déjà massée autour de différents étalages. Des marchandises de toutes sortes. De la nourriture, des bijoux, des vêtements, des esclaves, et surtout des armes en tout genre. Des masses, des fléaux, des haches, des arbalètes, des flèches, des épées… un véritable arsenal.
Devant toute cette belle quincaillerie, un petit garçon d’environ six ans regardait de ses yeux gris les différentes lames scintillantes au soleil, avec une certaine admiration. Ses cheveux blonds ébouriffés et son léger teint hâlé lui donnait un adorable air de canaille ; d'ailleurs, le sourire franc qu’affichait l’enfant renforçait cette idée. Autour de son cou, il portait un étrange pendentif: un bouclier aux insignes de l'Angmar.
Alors qu’il s’apprêtait à attraper la poignée d’une dague une fois le vendeur affairé auprès d’un autre client non loin de là, une main se posa calmement sur son épaule. A peine cachés par une vulgaire mitaine noire, des doigts fins aux ongles légèrement violacés vinrent arrêter le geste du petit garnement. Il se retourna doucement en grognant. C’était une silhouette sinistre, vraisemblablement une femme, vêtue d’une lourde et épaisse cape noire. Le capuchon masquait la totalité de son visage, à l’exception du bas ; on ne pouvait voir qu’une peau légèrement foncée ternie par le froid et des lèvres peintes d’une couleur aussi noire que la Cendre. Derrière elle, agrippée à un coin de sa cape se tenait une petite fille aux cheveux blonds vénitien. Elle avait l’air intimidée par ce qui l’entourait, et fixait avec incrédulité le petit blond. Ils avaient le même regard orageux malgré leurs expressions opposées, et semblaient avoir le même âge. Tellement de similitudes…
La femme masquée s’avança aux côtés du petit homme, et posa un regard attentif sur les armes disposées sur l’étalage, sans pour autant enlever sa main de l’épaule de l’enfant.


« Si seulement tu pouvais être aussi sage que ta sœur » déclara la dame en noire d’une voix rauque.

Le petit garçon regarda son interlocutrice, puis la petite fille. Il lui tira la langue, et lui jeta un regard mauvais, que s’empressa de lui rendre la principale intéressée.

« Et arrêtez de vous chamailler » continua la femme sur le même ton autoritaire, sans même les regarder.

Les deux enfants cessèrent leurs grimaces et se tournèrent vers la personne qui veillait sur eux.
La femme masquée n’était autre que Raya, d’une humeur particulièrement exécrable. Sous son capuchon, sa longue chevelure de feu était attachée en un strict chignon, et ses yeux dorés cernés d’un noir charbonneux brillaient d’une puissante colère soutenue, accentué par des cernes grandissantes. Ces derniers temps, elle avait peu dormi et était sans cesse aux aguets. En effet, depuis un peu plus d’une semaine maintenant, sa servante avait disparu sans laisser de traces, ni fournir d’explications, ce qui troublait les nuit de l’Orientale. Quelque chose n’allait pas, elle en était sûre, car c’était comme si elle n’avait pas existé, toute ces affaires avaient disparues elles aussi. C’était un départ bien trop étrange pour en être un…
Cette disparition précipitée l’avait rendue encore plus protectrice que d’habitude vis-à-vis de Gaïa et Raziel, et le retour de Toranur en Angmar n’avait pas vraiment calmé ses angoisses, bien au contraire. L’esprit légèrement ailleurs –voir même perturbé-, son regard survolait les différentes lames. La dague qu’avait tenté de voler son petit garnement de fils était très belle : le manche torsadé en argent semblait ne pas se dissocier de la lame, ce qui en faisait une arme plutôt discrète et très esthétique. Très intéressée par l’objet, l’épouse en fuite commença à demander différents renseignements au vendeur un peu plus loin.
Le fils de l’ancien serviteur de Sauron profita du manque de vigilance de sa mère pour s’éloigner, et remarqua au loin une dizaine de soldats avancé lentement parmi la foule, qui s’écartait à son passage. Son regard se mit à briller lorsqu’il reconnut la silhouette du roi d’Angmar qu’il admirait tant. Le petit homme blond, trop heureux pour dire quoi que ce soit se faufila à pas de loup entre les gens, et s’avança avec excitation vers l’homme qu’il idolâtrait en riant nerveusement. Une fois près de l’escorte, il sortit de sa cachette, et barra la route des soldats. Il chercha le regard de Toranur avec un sourire fier, et se mit au garde à vous une fois que leurs regards orageux se rencontrèrent.


« Longue et belle vie au puissant Roi Toranur ! » lança Raziel d’un ton solennel inattendu sans quitter le roi des yeux. « Un jour mon sang coulera pour votre honneur et le Bien de notre Pays ! Je serai votre plus fidèle serviteur ! »

Il baissa la voix en entendant des pas lourds s’approcher derrière lui et effaça son sourire insolant de son visage.
La sombre silhouette arrivait vers lui, émanant une colère noire facilement palpable. Une main se posa doigt par doigt sur l'épaule du garçon, puis une autre entoura doucement son cou. Celle-ci força le petit homme à lever la tête alors que des ongles bleuis par le froid s’enfonçaient légèrement dans son cou. Penché au-dessus de lui, il croisa rapidement le regard enflammé de sa mère, furieuse derrière son capuchon. Un regard qui en disait long tellement il était expressif, sans parler de la poigne avec la quelle elle lui tenait les épaules. La petite scène de son fils risquait d’être lourde de conséquences, et avait plongé la guerrière repentie dans une nervosité sans nom, qu’elle retint malgré elle. Raziel compris bien vite que ce qu’il venait de faire avait déplût à sa génitrice, et devina alors aisément que ce qu’il venait de faire ne devait certainement pas être au gout du Numénoréen en face de lui. Il fit la moue et baissa la tête, déçu.


« Incline-toi devant ton Roi » ordonna-t-elle d’une voix enrouée à la fois autoritaire et colérique. « Tu n’es pas encore soldat ».

A ces mots, tel un spectre, elle glissa d’un pas léger à côté de lui, sans pour autant relâcher son emprise sur l'épaule de son fils. Une fraction de secondes plus tard, la petite Gaïa apparut aux côtés de l’Orientale, toujours aussi intimidée. Elle dévisagea pendant un bref instant l’ancien maréchal du Mordor avec étonnement, et plongea son regard innocent dans le sien. Raya posa son autre main sur la nuque de sa fille, et força ses enfants à se prosterner, en même temps qu’elle le faisait. Ils ne protestèrent pas, et s’inclinèrent devant Toranur.

« Mon bon Roi, veuillez pardonner l’insouciance de mon fils » déclara gravement la femme masquée à l’intention du souverain, la pointe du nez à quelques millimètres du pavé. « Je vous promet qu’à l’avenir ce genre d’incident ne se reproduira plus ».

Tendue et frissonnant de tous ses membres, la jeune mère appréhendait avec frayeur les prochaines paroles de cet homme qu’elle portait encore dans son cœur. Il battait à toute allure et lui faisait horriblement mal. Elle était heureuse de Le revoir, mais refusa de l’admettre. Elle laissa le Doute s’installer en elle : la reconnaitrait-il ? Certainement que non, que ce soit en tant que « Dame Azalaïs » ou même sa véritable identité. Que pouvait-il bien penser à cet instant précis en voyant un enfant prêter serment devant lui ? Surtout que cet enfant devait certainement ressembler trait pour trait au Numénoréen à cet âge-là. De l’extérieur, rien ne semblait transparaître de son trouble alors qu’intérieurement, elle paniquait, et se posait mille et une question en attendant que le silence pesant qui venait de s’installer se déchire…
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MessageSujet: Re: La place du marché   La place du marché EmptyVen 6 Mai 2011 - 10:43

Bien que la confiance fut intacte entre le peuple et son guide, ce n'était plus les mêlées d'autrefois à chaque fois qu'il faisait son apparition au travers de la ville. Certes, les acclamations sur son passage ne manquaient pas, mais on ne se pressait plus autour de lui comme le sauveur. Quelque part, Toranur préférait cet état de fait. Au moins pouvait-il désormais traverser la ville assez rapidement... excepté les jours de marché. Le centre-ville grouillait de monde et la petite troupe peinait à se frayer un chemin. Le monde était tel qu'on mit un moment à le reconnaître, les soldats étant tellement nombreux à parcourir ce pays guerrier! Sitôt reconnu, les acclamations s'élevèrent autour de lui et ce son, ajouté à la foule, rendit nerveux les chevaux qui n'aimaient pas du tout, malgré leur entraînement, être pressé de toute part ainsi. Aussi, lorsque tel un diable en boîte, un gamin surgit devant le roi et son escorte, le cheval de Toranur se cabra de frayeur, menaçant de jeter au sol son cavalier. Alors que le souverain d'Angmar reprenait péniblement le contrôle de sa monture, les Unstergivens, les réflexes aiguisés par cinq années de conflits avaient déjà entouré Toranur de leur corps et presque prêt à dégainer leurs épées... pour regarder médusés un jeune chenapan, insensible au tapage qu'il venait de provoquer, effectuer un garde à vous tout en raideur afin de déclamer ces phrases qu'il avait du apprendre par coeur.

Le palefroi calmé, Toranur contempla l'enfant qui n'avait, depuis, bougé d'un iota tandis que les Unstergivens relâchaient légèrement la pression. Un sacré gamin, ça sans doute. Mais que diable espérait-il accomplir en déclamant ces phrases ressemblant à celle du catéchisme angmarien ? Mais le souverain n’eut guère le temps de s’interroger plus longuement car fendant la foule qui s’était amassée autour du groupe, une grande forme noire vint sermonner sévèrement le garçon. La surprise passée, on pouvait voir que c’était une femme, probablement une de ces veuves que comptent un pays aussi guerrier que l’Angmar au vu des couleurs portées. Mais quelle idée de dissimuler ainsi son visage ! Pendant que la femme, rejointe par une petite fille étonnamment semblable au garçon, forçait ses enfants à s’incliner, Toranur fit signe à ses Unstergivens de reculer et observa le spectacle qui s’offrait à lui. Cela dut sans doute lui plaire car prenant ce ton qu’il affectait avec les petites gens de son peuple, il dit :


« Un bon soldat doit savoir quel effet il provoque chez les animaux. Que votre fils apprenne cela, qu’il écoute ses kommissars et il sera un des meilleurs soldats de l’Angmar. Mon palefroi tremble encore de la frayeur que ce garçon lui a causé ! L’incident est oublié, nul grief ne vous sera tenu. Bon courage dans cette noble œuvre de former nos sujets Angmarienne. Ola devant, laissez moi le passage, les affaires de l’Angmar n’attendent pas ! »

Aussitôt, la foule s’écarta et les Unstergivens s’élancèrent à la suite de leur souverain qui fit en direction de Raziel un geste de la main amusé en le regardant dans les yeux. Nul doute que pour l’enfant, cela était une juste récompense pour avoir défier ainsi sa génitrice ! La foule se refermant après le passage du souverain, le pauvre gamin de 6 ans n’eut plus guère la possibilité de voir la stature de son héros et se prépara mentalement à subir les foudres de sa mère…

Mais quittons cette étrange famille pour en revenir au souverain incontesté de ces terres : Toranur. Ce dernier était assez pressé car la nouvelle communauté naine fondée par des survivants de l’invasion de Morgoth, peinait à s’adapter. Or, il était vital dans la nouvelle concurrence du travail des métaux que les Angmariens puissent disposer des connaissances naugrimes. C’était donc un long et pénible travail de cajolage, de flatteries et de pressions que Toranur devait accomplir afin de permettre une implantation durable des nains dans son royaume. Tout entier tourné vers sa mission, il mit de côté cet amusant incident. Or, ce dernier ne tarda pas à resurgir…

Après les longs entretiens anticipés, Toranur fut heureux de pouvoir enfin quitter la sombre pesanteur des mines naines. Débarrassé de ces préoccupations, il put alors faire un compte rendu de sa journée afin de voir si les bonnes décisions avaient été prises, quelles ont été celles qui méritaient d’être prises, quelles personnalités intéressantes il avait rencontré ou événement insolite… Et brutalement, la scène du marché revint à sa mémoire. Lui qui d’habitude était profondément indifférent aux marmots, voilà que l’image de ce garçon et de ce qu’il supposait être sa sœur prenait une fixité dans son esprit assez dérangeante. Qu’est-ce qui pouvait bien le justifier ? Les professions de foi en sa personne étaient choses courantes et il en avait vu passer des bambins suffisamment courageux pour oser lui adresser deux mots. Quand aux quelques phrases qu’il avait dit à la femme, c’étaient là de banales phrases de souverain soucieux de marquer l’esprit du peuple. Peu de choses véritablement pensées. Or, avait-il finalement dit vrai ? La curiosité pour ces enfants relevait-elle de la détection d’un potentiel ? Se pouvait-il, qu’à l’image de ce que Sauron avait fait pour lui, il fut en mesure de deviner la destinée d’un enfant ? Penser posséder un tel pouvoir était inepte. Complètement. Et pourtant… N’avait-il pas comme eu un flash de son passé en contemplant cet enfant fier et immobile aux événements extérieurs, capable de braver l’autorité d’une mère, une foule immense et les armes des soldats afin de se faire remarquer de Toranur ? N’avait-il pas reconnu dans les yeux gris de la petite fille cette méfiance caractéristique du monde que lui même avait hérité de son enfance ? Dans le système de foi et croyances compliquées de Toranur, que Sauron, ou Tar-Mairon comme on l’appelait désormais en Angmar, permette à son serviteur de faire à nouveau tourner la roue du destin comme il l’avait fait pour ce pauvre enfant des Terres du Mordor était plus que plausible. C’était même une révélation telle que Toranur n’en avait plus connu depuis le départ de Dame Eleonore. Sauron n’avait jamais abandonné son disciple, non, le souverain d’Angmar en était désormais persuadé. La rencontre d’aujourd’hui était un signe et il devait en savoir plus. Ce qu’il y avait d’amusant, c’est que la mère était complètement absente de ces délibérations. Ni son allure, ni sa voix, ni sa prestance n’avait éveillé en Toranur un chouia de souvenir. Tout ce qui avait trait à Raya avait été rayé de l’existence de l’ancien guerrier du Mordor et elle n’était pour lui rien de plus qu’un tumulus de caillou signalant une tombe sur un chemin. Comment aurait-il pu dans ces conditions reconnaître celle qui fut son épouse devant les hommes ?

Arrivé dans son donjon, Toranur fit immédiatement convoquer le Kommissar Gualtanur, responsable de la sécurité de Carn-Dûm. Il avait été choisi pour ce poste car, alliant une prodigieuse mémoire et une intelligence supérieure, il était un des plus fins limiers de la police angmarienne. En fervent serviteur de l’Etat, ce dernier ne se fit pas attendre et répondit à la convocation en se présentant au bureau royal.


« Gualtanur, fidèle serviteur. Il me faut vérifier si votre réputation n’est pas usurpée. Est-il exact que vous connaissez tout un chacun dans ma bonne ville de Carn-Dûm ?
_ Sire, vous n’êtes pas sans connaître le credo de vos Kommissars : ni servile, ni trop humble, seulement efficace. Sur quelle personne avez vous besoin d’information ?_ Je cherche deux enfants. Je ne connais pas leurs noms mais leur mère est facilement reconnaissable. Elle est habillée tout en noir, veuve sans doute, grande et élancée, le visage dissimulée par un masque. Ses deux enfants sont blonds aux yeux gris comme les miens. Un garçon et une fille de 6 ans environs. Cela vous dit-il quelque chose ?
_ Sire, à vous entendre, je ne vois qu’une personne qui réponde à votre description. Mais elle n’est pas de Carn Dûm. C’est une femme assez étrange qui habite dans les montagnes. Il ne me semble pas qu’elle soit dangereuse mais je n’en suis pas sur. C’est un de mes subordonnés qui est en charge de la population zonarde de l’extérieur de notre ville. Désirez-vous que je me renseigne sur cette personne ?
_ Va, tu feras bien. Je veux tout savoir sur elle et ses enfants le plus rapidement possible. Je les ai rencontré au marché ce matin, le garçon…
_ Sire, parlez-vous bien de cet enfant qui, effrayant votre monture, a manqué vous faire chuter. De manière non intentionnelle apparemment car ce dernier cherchait à attirer l’attention sur lui.
_ Impressionnant Kommissar, je vois que vous accomplissez votre travail avec zèle. Vous en serez récompensé, mais avant, je veux mes informations le plus rapidement possible. Que pouvez-vous me dire sur cette famille ?_ Seulement des rumeurs. Je suis gêné de dire ça à votre Majesté, mais… cette famille est déjà connue de vous. L’Herrschaft Alaryc m’a ordonné il y a longtemps déjà de me détourner de cette femme, qu’elle était sous la protection de vos Spezial Kommissars.
_ Que me chantez-vous là ?_ Seulement la vérité Sire. Cela fait plus de 5 ans que je n’ai pas cherché à en savoir plus sur elle, sur les ordres de l’Oberkommissar. Ai-je été trompé et dois-je me punir pour cette négligence ?
_ Non, non, cela me revient maintenant. Vous n’avez fait qu’accomplir votre devoir. Allez plutôt me chercher notre cher Herrschaft. Ce dernier profite des festivités de printemps pour venir honorer notre belle ville de sa présence. Allez. »

L’échange avait brusquement tourné au vinaigre. Toranur se sentait empli d’une fureur sans bornes. Qu’est-ce qu’Alaryc avait essayé de lui cacher ? Il lui avait fallu un grand effort de volonté pour qu’il s’empêche de frapper violemment Gualtanur en lui criant de dire la vérité. Or, ce dernier ne mentait pas. Les Kommissars ne mentaient jamais à leur souverain. Du moins, jusqu’à aujourd’hui. Gualtanur ne pouvait être remis en cause. Sa gêne était visible, son étonnement encore plus grand et son désespoir d’avoir failli immense. Mais comment croire qu’Alaryc lui avait menti ? Un fidèle parmi les fidèles ? Le seul à qui il avait exposé sa véritable ambition pour l’Angmar, un homme qu’il avait élevé de la base vers la plus haute des positions du royaume ? C’était impossible. Et pourtant…
C’est donc le cœur blessé profondément et l’esprit assailli de sombres idées que l’Herrschaft trouva son souverain. Comme à son habitude, ce dernier s’inclina de manière raide et se tint immobile, attendant que Toranur brise le silence le premier. Ce dernier cessa ses allers-retours, inspira profondément et regarda son homme de confiance droit dans les yeux :


« Alaryc, j’ai foi en vous. Votre loyauté et votre amitié sont pour moi choses précieuses et inattaquables. Alors dites-moi ce que vous savez de la femme vêtue de noir et de ses enfants surveillé par mes Spezial Kommissars. »

Si Alaryc fut surpris, il n’en montra rien alors que Toranur le dévisageait froidement. De la discussion qu’il allait y avoir sortirait de grands événements. Mais l’un des deux protagonistes ne le savait pas encore…

"Sire, je suis au service de l’Angmar et de votre Majesté. Permettait que de m’expliquer, je fasse venir cette famille qui semble tant vous intriguer ? Peut être comprendrez alors vous mieux pourquoi j’ai pris cette initiative sans vous en parler…"

"Herrschaft !!! Je ne suis pas un de vos suivants. Obéissez à votre Roi et dites moi tout !"

"Désolé de vous tenir tête Sire, mais vous n’êtes pas encore prêt à accepter toute la vérité que je vais vous révéler. Oui, je vous ai dissimulé cette famille, mais c’était dans le bien du royaume, je puis vous le certifier. Surtout depuis vos annonces de fiançailles…"

"Qu’est-ce que mes fiançailles ont à voir avec cette histoire ? Oh, et puis allez au diable Alaryc. Amenez moi cette famille au plus vite. Et gare à vous si vous essayez de la soustraire à mon influence. Car je la retrouverai et elle partagera avec vous un sort peu enviable. Mes Schartzwolfs s’ennuient ces derniers temps…"

La conversation qui venait d’avoir lieu était quelque chose d’inimaginable. D’habitude, les relations entre ces deux hommes étaient cordiales et s’ils s’opposaient parfois, c’étaient en hommes raisonnables qui cherchent à comprendre. Bref, des discussions bien éloignées de cette situation chargée de souffre et de menaces voilées. Quel pouvait donc bien être ce secret qui avait poussé Alaryc à renier ses serments d’obéissance et de vérité ?

L’Herrschaft parti, Toranur se plongea corps et âme dans son travail. C’est là qu’il retrouva ses notes sur la question maritime et qu’il se mit à les étudier plus attentivement…
Pendant ce temps là, une vingtaine d’hommes vêtus de noir quittèrent la cité et se dirigèrent vers les montagnes de Carn Dûm. Qui ils étaient, seuls un écuyer du château avait pu apercevoir la barbe poivre-sel si reconnaissable de l’Herrschaft…
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