Un retour au point de départ

La nuit commençait a étendre ses longs voiles d'obscurité sur la cité. Les clameurs des gens s'affairant dans les ruelles diminuaient, se faisant plus discrètes. Tinwen marchait en silence, telle une ombre, sa silhouette fluette rasant les murs plus ou moins propres. Elle avait faim, son estomac grondait, ses jambes la faisaient souffrir, sa tête lui était douloureuse, comme transpercée de multiples aiguilles. Il fallait qu'elle trouve un lieu ou se restaurer et passer la nuit, mais elle n'avait pas d'argent ni de biens ayant une quelconque valeur, ses seuls biens étaient ses vêtements, a présent usés et poussiéreux.
Tant pis, elle trouverait. Tandis qu'elle se questionnait intérieurement elle sentit un violent élancement dans sa poitrine, comme si un couteau y avait été planté, et à présent remué. Oh non, pas encore, elle se sentait faible, elle n'avait pas la force de lutter. Elle se laissa aller.


Quand elle repris ses esprits, la nuit recouvrait totalement la cité. Elle était appuyée à un mur, à bout de souffle. Combien de temps s'était écoulé ? Que c'était il passé ?
Elle tendit l'oreille, tentant de se repérer. Des bruits de voix, de pas et verres que l'on déplace lui parvinrent. Une auberge peut-être ? Autant aller voir, elle chercherait ce qu'elle avait bien pu faire plus tard. Elle se remit en marche, son corps parcourut de tremblements. Comme elle l'avait deviné, un établissement hôtelier se tenait à quelques pas de là, établissement minuscule, lugubre et à l'odeur douteuse, dont la quasi totalité des occupant semblaient occupés a parfaire leur ivresse à l'aide de picrate de bas étage. Le reste ne valait pas mieux, certains piquaient un petit somme sous une table, d'autre bavaient, a demi affalé sur des bouts de bois vaguement taillé qui n'avaient de table que le nom. Ah, et l'un d'eux semblait se prendre pour un chien, il se précipita sur elle et sembla se fixer à ses pas, ne la lâchant pas d'une semelle. Allons bon...
Elle se dirigea vers celui qui semblait tenir la taverne, gros moustachu crasseux flanqué derrière son bar en attendant une nouvelle commande, ou qu'un autre poivrot vomisse pour aller ramasser et lui faire payer la moitié du prix de ce qu'il avait consommé en punition, c'était la règle ici. Elle s'approcha donc du charmant individu et lui lança un sourire timide avant d'entamer la discution.

- Bonjour, est ce que vous auriez une chambre de libre pour cette nuit s'il vous plait ?
- Ah qu'ça qu'non ! Nous c'qu'on a c'qu'un dortoir commun !

C'était mal partit... Tant pis.

- Et... Ce serait possible d'y avoir une place ?
- Non, y'a tout qu'est pris, faudra repasser... Sinon, y a de la place ailleurs...

Elle lui lança un regard plein d'espoir.

- Dans mon lit !

Il couronna sa déclaration d'un rire gras. Si un regard avait pu tuer il n'aurait pas eu le temps de lancer les autres grivoiseries qu'il avait mémorisé pour la première qui passerait devant lui, hélas les regards ne tuent pas et il se mit a en déverser une telle tirée qu'elle en rougit, tentant de l'ignorer. Elle lança un regard désespéré sur la salle, cherchant une solution, l'aspirant chien toujours collé à sa jambe. Ne voyant pas ce qu'elle pourrait faire elle sortit de l'auberge et se mit en quête d'un autre lieu ou passer la nuit, elle fut rejetée de deux établissements, n'ayant pas d'argent, avant qu'une vieille tenancière dont la morphologie évoquait une chouette ne la prenne en pitié l'autorisant à dormir dans une chambre inoccupée et ne lui donne un morceau de pain accompagné de fromage. Elle se vit ensuite attribuer une sorte de petite mansarde sous les toits, un lit ayant la dureté d'un tas de cailloux et une couverture relativement miteuse, mais c'était mieux que rien, et c'était chauffé. A peine eut elle fermé les yeux qu'elle s'assoupit, épuisée.

Ah le repos... Qu'il était bon d'y gouter, d'ailleurs elle était si épuisée qu'elle se serait assoupie même dans un nid de termites carnivores. Sauf que le-dit repos était troublé non seulement par un oiseau à demi abrutis qui n'avait pas compris qu'il fallait chanter la journée et dormir la nuit mais également par des voix. Et comme le monde est injuste, plus l'on souhaite ignorer une nuisance sonore, plus celle ci semble augmenter de volume... Paaaaarfait !
Ainsi elle apprit bien malgré elle qu'un corps fut découvert dans les ruelles. Elle soupira et se gratta la joue, sans doute dans un rituel obscur du contrôle des nuisances d'origine sonore émises par des volatiles au QI d'asticot dévoré par une truite tétraplégique. Quelque chose n'allait pas, quelqu'un respirait, dans sa chambre...
Elle ouvrit les yeux subitement et les écarquilla sous l'horrible et... affligeant spectacle qui s'offrait à ses yeux médusés.
Épouvantée, elle les referma, ramena la chose qui lui servait de couverture sur son visage et inspira une énorme goulée d'air et...

- A L'AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII..... !

L'inconnu (que nous nommeront Gamesloïc puis ce que c'est son nom, malgré que cette donnée soit ignorée par Titine ) ne souhaitant hélas pas que son petit instant de folie nocturne prenne fin sur une arrestation venait de placer une de ses mains crasseuses sur sa bouche et par le même mouvement, sur la moitié de son visage. Ne pouvant plus respirer elle dut renoncer à la possibilité de se chauffer les cordes vocales.
L'individu n'était pas privé de tout sens de l'humanité car lorsqu'il vit le visage de Tinwen bleuir et ses yeux menacer de rouler hors de leurs orbites. Elle tenta de reprendre son souffle, respirant à plein poumons l'air saturé d'un fin fumet de transpiration, agrémenté d'une touche de crasse.
Bon, le plan A était un échec, tant pis, Tinwen passa au plan B, tendant le cou, elle mordit de toutes ses forces Gamesloïc en un point... stratégique. Celui ci s'écroula sur le sol, hurlant, ses deux mains crispées sur son entre-jambe.
Elle eut deux réactions, la première dictée par son instinct de survie et le second par son sens de l'hygiène. Elle venait de se lever et de l'enjamber, quand réalisant ce dans quoi elle avait mordu, elle vomit.
C'est donc sur ces glorieuses actions qu'un homme, probablement alerté par les cris, pénétra dans la "chambre".

Quand la vieille débarqua, tremblante, hystérique, serrant un vieux chat dans ses bras et qu'elle leur appris que le jeune homme actuellement dans un état de semi coma des suites du coup de poing qu'il avait reçu était son fils, Tinwen se douta qu'elle devrait passer le reste de sa nuit dehors. Elle se mit a balbutier a son tour tandis que le soldat se tenait, droit comme un piquet, se demandant soudainement s'il n'avait pas fait une betise...
Les jeunes demoiselles en détresse que l'on sauve ne sont elles pas censées fondre en remerciement plutôt que de balbutier comme un vieux qui a perdu son dentier ?
C'était le chaos, Tinwen avait envie de pleurer, la vieille criait des menaces d'apocalypse d'une voix haut perché, Le soldat quand a lui, proposa de changer de pièce, l'odeur de celle ci menaçait de lui faire flancher l'estomac. Il voulut aider le fils de la charmante hôte de Tinwen à se relever, mais il lui lança un regard acide, et, tentant de s'accrocher au peu de fierté qui lui restait il finit par se lever et sorti de la pièce le premier, direction la première salle de bain en vue. La vieille le suivit du regard, et dès qu'il fut hors de sa portée, elle se tut.

Un ange passa.

Il se regardèrent en chien de faïence quelques instants, puis, Tinwen se décida à sortir et se rendit elle aussi dans la salle de bain, laissant la vieille et le soldat seuls, sous la surveillance du chat.
En pénétrant dans la petite pièce dont l'usage étant apparemment controversée puis ce qu'en plus de contenir le strict minimum nécessaire pour faire sa toilette, elle servait aussi de débarras, de pièce de rangement du bois ainsi que de dortoir pour les chats...
Au centre de la pièce, se trouvait, (surpriiiise... ou pas) le jeune homme qui l'avait secourue, son torse nu ruisselant de nombreuses gouttes d'eau, et, maintenant qu'il était propre il semblait nettement plus présentable, tout le contraire de Tinwen. Elle rinça son visage, puis jeta un regard désolé sur ses vêtements, ne pouvant hélas pas les laver correctement sans les retirer. Elle frotta rapidement les taches puis se tourna vers le jeune homme, lui lança un regard désolé, le remercia et s'excusa pour les ennuis qu'elle lui avait causé. Il ne semblait pas lui en vouloir autant qu'au soldat. Elle lui fit un pauvre sourire et retourna dans la chambre, suivie par l'homme qui avait enfilé une chemise qui se collait contre son torse humide, en moulant ainsi les formes et dévoilant quelques muscles.
Quand ils pénétrèrent dans la petite pièce, une scène étrange les attendait.

Le soldat, recroquevillé sur le plancher se faisait frapper a coup de chat par la vieille hystérique.

Le jeune homme pris sa mère dans ses bras et l’empêcha de bouger, espérant qu'elle se calmerait et Tinwen tenta d'apporter de l'aide au soldat qui semblait en état de choc.
Le chat, quand à lui, traumatisé, s'était enfui en quête d'une cachette sûre.

[hrp : Désolée d'avoir mis aussi longtemps, problèmes techniques :s et désolée de la piètre qualité du rp aussi ^^" ]

Quelques temps c'étaient écoulés depuis cet incident fâcheux, Tinwen avait commencé a nouer des liens amicaux avec le soldat, elle avait appris de lui qu'il se nommait Elbenon, était âgé d'une trentaine d'années et avait pour ambition de devenir reconnu en tant que soldat d'élite, et à l'occasion de se trouver une épouse qui lui préparerait son dîner chaque soir et gérerait la maison en son absence... Rien de bien exceptionnel, l'ambition de la plupart des hommes, avoir une bonne situation, une famille et un toit sur sa tête... Son nouvel ami semblait très préoccupé par l'assassinat commis une semaine plus tôt.
Un homme dans la force de l'âge avait vu sa vie lui être violemment ôtée. Son identification aurait du être impossible compte tenu de l'état de son corps, mais un vieillard avait déclaré que son fils avait disparu dans la même soirée. Le quartier tremblait de terreur, les rumeurs allaient bon train.
Il eut été attaqué par une bête féroce, indomptable. Ou encore par un espion. Les plus tordus allaient même jusqu'à affirmer qu'il c'était infligé cela lui même...
Tinwen avait questionné Elbenon sur l'affaire, il avait tout d'abord refusé de lui répondre, puis céda devant son insistance entrecoupée d'instants de terreur. Il lui avait dit qu'ils ignoraient tout de l'assassin, que le corps avait été profondément lacéré et déchiqueté. Il semblait peu probable qu'un humain ai pu faire ça, mais il l'était encore moins qu'une bête aussi féroce se soit introduit dans la cité en restant inaperçue, n'ai fait qu'une victime et soit repartie. Certains parlaient même de sorcellerie...
Cependant elle n'avait pas eu le temps de s'attarder sur ses états d'âmes, la bête en elle c'était apaisée, cela la plongeait dans un état de bien être incontrôlable, c'était tellement rassurant. Elle avait donc profité de cette accalmie pour chercher du travail. Son nouvel ami avait questionné quelques connaissances et lui avait trouvé ce qu'elle voulait.
Une famille de la bourgeoisie cherchait une femme pour s'occuper de leur deux enfants de trois et cinq ans, ils désiraient que leur future employée sache lire et ai une certaine culture du monde les entourant. Ayant quelque peu voyagé et possédant une connaissance des plantes assez vaste, Tinwen était qualifiée pour cet emplois, pour lequel elle fut d'ailleurs retenue.
Sa situation était donc tranquille, le salaire était acceptable et elle était logée et nourrie. Les enfants étaient plutôt doux bien que capable de se transformer en de véritables tornades lors de leurs caprices.
Tinwen était donc plutôt heureuse, lorsque la bête gronda à nouveau en son sein...

[hrp : Désolée pour ce rp plutôt court, j'essaye de me remettre dans le bain en espérant pouvoir poster régulièrement ]