Chroniques d'Arda
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L'arrivée à Aldburg 232342Grandebannire



 

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 L'arrivée à Aldburg

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Vakalor
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MessageSujet: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptyMar 11 Oct 2011 - 14:48

Les fières colonnes gondoriennes chevauchaient depuis plusieurs jours maintenant à travers les plaines sauvages. Ils arrivaient en Rohan. Leur progression était lente car le convoi était suivi de près par les charriots de ravitaillement et Vakalor avait décidé que pour des raisons de sécurité tous voyageraient de façon conjointe. Ainsi, étant donné que tous ne voyageaient pas à cheval et beaucoup marchaient courageusement loin derrière les chevaux de combats harnachés, pour la circonstance, avec l’équipement d’apparat, la progression n’avait pas été aussi rapide qu’ils l’auraient voulu. Mais ils n’avaient pas non plus progressé aussi lentement qu’ils l’auraient pu.
Le vent commençait à se lever et les chefs militaires craignaient que l’éventuelle venue d’un orage soudain n’entrave leur lente marche vers Aldburg. Ils appelèrent à ce que le rythme de marche s’intensifie autant que cela serait possible pour les jambes courbaturées des plus anciens et pour celles, plus jeunes mais moins robustes des quelques jeunes recrues préposés à l’entretien des chevaux et des vivres.
Pour autant, au bout de quelques heures supplémentaires d’un voyage finalement agréable, nul nuage noir n’était venu obscurcir le ciel déjà bas qui embrassait de ses ailes protectrices les vastes plaines herbeuses. Le vent tournoyait en petites rafales espiègles, jouant à faire se balancer les hautes herbes grasses de ces étendues infinies, et disséminant, ça et là, le parfum odorant des pâturages sauvages du Riddermark.
Après quelques lieues supplémentaires, les cavaliers de tête purent enfin apercevoir à l’horizon la lointaine silhouette d’Aldburg se détachant sur le ciel gris. Les toits gris de l’austère cité des Maréchaux de l’Est se découpaient dans le lointain et donnaient à la plaine alentour des aspects de peintures anciennes ou fresques murales délavées. Le halo de lumière pâle naît du contraste entre les toitures de chaume sombre et le ciel gris clair diffusait une aura particulière sur les plus hautes terrasses de la cité et il semblait à ceux qui voyaient la capitale de l’Estfolde pour la première fois qu’elle observait la plaine comme une vigie solitaire au milieu d’un océan de verdure et de lande brune.
Accrochée sur les petites pentes d’une colline herbeuse et adossée à un petit piton rocheux, Aldburg se détachait de son environnement immédiat tant elle semblait posée telle une île isolée au milieu de nulle part.

Au fur et à mesure que la colonne gondorienne menée par le Général Vakalor approchait de la capitale de l’Est, le vent faiblissait peu à peu, transformant les bourrasques viriles des hauts plateaux de l’Estfolde en de simples et douces caresses tout juste assez denses pour soulever, de temps à autres, les crinières des chevaux ou les tignasses des cavaliers les plus chevelus.

Arrivé à quelques encablures du terme de leur voyage, Vakalor ressentit une intense émotion l’étreindre. Une de celles qui vous soulève le cœur ou gonfle votre poitrine lorsque la joie ou la peine assaillent soudainement le soldat victorieux ou son opposant vaincu. Une émotion intraduisible mais communes à tous les gens d’armes tant la fierté d’arriver ainsi harnachés est palpable dans leur cœur quand leurs chevaux s’élancent dans les vastes plaines ou que leurs étendards sont gonflés par le vent du nord. Une émotion similaire à celle que pourrait ressentir un étranger perdu dans ce rude coin du monde à la vue de la puissance et la splendeur d’un méhara puissant et fougueux. L’air vif de la liberté des longues campagnes militaires avait tant manqué à Vakalor ces derniers mois. Lui, l’homme de terrain, l’ancienne Main Armée de Denethor, lui le fidèle parmi les fidèles, lui le patriote allait une fois de plus servir l’Empire… Le légitime héritier de Rohan avait besoin d’aide et c’était à lui de l’apporter.

Vakalor était en vue d’Aldburg et il lui semblait déjà qu’au loin retentissaient les puissantes cornes du Rohan résonnant dans la plaine pour annoncer l’arrivée du puissant allié de Gondor.
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MessageSujet: Re: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptyMer 12 Oct 2011 - 15:05

Une agréable journée se profilait. Les chauds rayons du soleil enveloppaient de leur bienfaisance la paisible cité. Bien que ses hauts murs gardaient la vue de l'extérieur, il était aisé de deviner que le villageois était déjà occupé à ses tâches quotidiennes. Les commerces se manifestèrent alors par la voix gaillarde des garçons d'étalages. Les femmes venaient visiter les lieux, à la recherche de bas prix pour une marchandise utile. Ainsi, le marché de la semaine ouvrait ses portes. Il était aisé de trouver nourriture et breuvage mais plus ardu de se procurer quelques laines ou textiles délicats. Seules les bourgeoises acquéraient de telles étoffes, à la grande jalousie des nécessiteux. Elles se paraient de robes brodées par leurs souillons qui maudissaient cette non-équité. "Toute femme devrait pouvoir bénéficier des meilleurs atours." maugréèrent-elles. Se pavanant, les dames recevaient alors l'admiration de la plupart de la population. Beaucoup de braves rohirrims étaient liés à ces altesses qui n'avaient que pour habitude de se promener en compagnie d'autres hommes ou de discuter hautainement à leurs servantes.

La garde, elle, patrouillait de bonne grâce et ne s'arrêtait que rarement pour quelques pauses. Bien que dissuasive, celle-ci n'avait pas qu'un but préventif. Lors des grands négoces, les roublards pouvaient se manifester et osaient provoquer en toute impunité les gardiens de la justice rohirique. Il fut évident que tout malandrin était conduit entre les mains du geôlier qui se faisait un fin plaisir à enfermer les fripons. Au-delà de toute criminalité, les citadins se montraient respectueux et désireux de faire régner l'ordre par leur coopération. Aldburg faisait vivre sa populace et garantissait donc sa protection.

C'est dans cette atmosphère que se réveilla le Maréchal. Une fois de plus, il s'était assoupi alors qu'il avait entrepris de veiller. Avide de connaissances, Eomer avait souvent désiré apprendre quelques notions d'elfique, comme le faisait les anciens rois. Pourtant, cela semblait être une tâche des plus difficiles d'autant plus que le manque de pratique lui faisait défaut. Ainsi, il ouvrait les yeux lesquelles s'attardèrent un instant sur son casque. Un heaume à nasal doré en forme de tête de cheval au sommet duquel une crinière blanche tombait derrière la tête. C'était une fierté de pouvoir porter pareil ouvrage! Eomer se leva de son siège et partit en direction du petit hall, une salle où l'on pouvait se sustenter sans pour autant inviter quelques convives. Il y resta un moment afin de se délecter de quelques fruits juteux et d'un bon pain blanc. Ayant satisfait sa faim, le Maréchal partit en direction de sa chambre à coucher. Il revint quelques minutes après, coiffé en vitesse et nouvellement vêtu.

Eomer entreprit alors de faire quelques tours en ville afin de se dégourdir les jambes et d'observer son peuple. Il prit soin d'attacher son baudrier autour de la taille et de ranger Guthwine dans son fourreau. Poussant la porte de lui-même, le rohirrim sentit une douce brise caresser son visage tandis que ses cheveux se soulevaient sous l'effet d'un vent calme. Serein, il dévala les escaliers et se retrouva aux côtés de deux gardes. D'un signe, il leur commanda de le suivre en leur mentionnant le fait qu'il se dirigeait vers le marché. Les deux hommes ne purent qu'obéir et précédèrent avec entrain le Maréchal. Celui-ci se voulait près du peuple malgré qu'il était d'une quelconque noblesse. Les soldats, le voyant le saluèrent avec déférence, insistant pour le protéger lors de sa descente. Les congédiant, Eomer poursuivit et ordonna que le premier étage lui soit accessible. Le treuil fut manœuvré, la porte s'abaissa.

Alors que le Maréchal paya généreusement les services d'un habile forgeron, il fut déclamé dans toute la ville que le Gondor était aux portes de la ville. Eomer ne comprit pas le dessein d'un tel voyage. Quelles étaient les intentions du Gondor? Venait-il demander de l'aide à Edoras et s'attardait à Aldburg pour se réapprovisionner? En tout cas, il fut certain que le dirigeant de la ville devait se montrer le plus accueillant possible: un incident diplomatique avec le Gondor pourrait être lourd de conséquences. Eomer décida donc d'ouvrir largement les portes de la cité et de recevoir personnellement les hôtes. Ainsi, le Maréchal, bien que revêtu d'une tunique verte foncé simple et coiffé comme tout rohirrim, dégageait une prestance, signifiant son rang. De plus, en un coup d’œil, il était facile d'apercevoir la splendide épée à son côté, brillant de mille feux au soleil matinal.

Bientôt, les colonnes gondoriennes furent à portée de voix. Eomer avec une fierté décuplée, lança:


"Bienvenue à Aldburg, Gondoriens! Votre venue nous est un don. Je vous donne droit de séjourner en ces lieux. Demeurez le temps qu'il vous faudra et repartez vers votre ambition."
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MessageSujet: Re: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptyMer 12 Oct 2011 - 17:43

Lorsque les colonnes de Gondor parvinrent aux portes de la ville, Vakalor entendit les bruits de l’intense agitation dans la cité. La garde sonna l’alerte précipitamment et les forces rohirrim présentes danas la cité vinrent se masser sur les remparts de la ville jusqu’à ce que soient aperçus les étendards du Gondor et d’Osgiliath. Le Lion rugissant aux trois lunes de Vakalor flottait au vent, côtoyant les bannières à l’Arbre Blanc du Gondor.
Dès lors, les appels cessèrent et tous comprirent que les forces signalées dans le lointain étaient des colonnes alliées venues pour quelque obscure raison politique.

A l’approche des remparts d’Aldburg, la colonne gondorienne avait subi les meuglements des hommes de la poterne, l’ébrouement des bêtes, le lourd grincement des chariots et le couinement agressif des axes de roue massifs qui frottaient contre le bois durci par le froid. Le ciel gris enveloppait les arrivants et le vent semblait leur souhaitait la bienvenue tandis qu’il faisait tournoyer autour d’eux de petites feuilles mortes.

Laissant derrière eux les plaines rocailleuses et les immensités herbeuses de l’estfolde, les membres de la délégation d’Osgiliath voyaient avec joie se rapprocher les hautes portes du mur d’enceinte de la ville et avec elles l’idée réconfortante de la douce chaleur des feux de cheminées et de l’odeur chatoyante du lard grillé. Dès lors, le froid pouvait toujours s’accentuer et le silence s’appesantir sur leurs traces, leurs pas les conduiraient désormais à l’intérieur de la cité pour y trouver repos mérité et bière à satiété.

La colonne gondorienne progressa alors jusqu’au mur d’enceinte de la ville arriver bientôt au pied des énormes portes ferrées qui gardaient l’entrée de la cité

Là, un porte-parole se détacha du groupe accompagné des porte-drapeau et il annonça alors avec confiance et rigueur :

- Holà, vaillants gardes de la cité, je suis le porte-parole du Général Vakalor, Capitaine des Armées de l’Empire de l’Ouest et Gouverneur de la cité d’Osgiliath !
Nous sommes ici pour affaires diplomatiques. Mon seigneur doit rencontrer le vôtre sans tarder ! Que les portes nous soient ouvertes sans tarder et que le Général et ses capitaines soient conduits au château de votre souverain ! Faites donc lui d’ailleurs parvenir la demande d’audience de toute urgence ! Nous vous remercions de votre sollicitude !


Le ton avec lequel il s’était exprimé était sûr et sa voix claire. Il ne faisait aucun doute que l’étranger qui s’annonçait était un habitué de l’exercice et que le corps d’armée qu’il accompagnait était riche de l’expérience de nombreuses campagnes militaires à l’extérieur des frontières de l’Empire.
Au regard des armoiries que portait Vakalor sur sa cape et sur le heaume du casque d’apparat qu’il tenait entre son bras gauche et son épaule, un garde fit un signe à deux soldats qui se tenaient à l’intérieur, sur le mur d’enceinte et il cria :

- Faites place pour le seigneur Vakalor ! Que l’un d’entre vous le conduise à l’entrée du palais et fasse suivre sa demande d’audience sans tarder !

Alors que la plupart des membres de la délégation de Gondor s’immobilisaient dans la partie basse de la ville, une petite troupe d’une quinzaine de cavaliers continua sa chevauchée vers les hauteurs de la ville où se trouvait le Château d’Alburg.
Il y avait là Vakalor, Général des Armées de l’Empire de l’Ouest et Gouverneur d’Osgiliath, qui chevauchait en tête de colonne suivi de ses capitaines et hommes de confiance. Parmi eux Bergemir et Fraakhen, évidemment, mais aussi l’immense Eraklin et le sévère Gower.
Les chevaux firent résonner leurs sabots sur les quelques pavés qui se frayaient une existence discrète dans les sentes fangeuse des bas quartiers de la petite cité fortifiée, là où la terre battue et la fange des rues de cette cité caractéristique du Royaume des Chevaux cédaient le pas aux pierres brunes et grises qui menaient jusqu’au parvis du petit château. La troupe ainsi réduite, bien que plus diminuée en nombre avait pourtant fière allure et les capes et pavois volaient derrière les cavaliers par moments acclamés à leur passage devant leur modestes maisons par des villageois qui n’en revenaient pas de se trouvaient ainsi sur la route qu’empruntait si intrigante procession.

Quelques instants plus tard, Vakalor et ses capitaines posaient pieds sur le parvis à l’entrée de la zone fortifiée délimitant l’accès au château. Ils tinrent absolument à mener eux-mêmes leurs chevaux aux écuries et c’est le cœur léger et réchauffé par un réconfortant sentiment de bien-être d’un accueil si favorable, qu’ils gravirent les quelques marches les séparant de l’entrée principale de la vaste demeure du Maréchal de la Marche Est.

Là, ils furent interpelés par un homme Eomer lui-même qui se tenait droit et fier sur les petits remparts délimitant l’entrée de son palais.

« Bienvenue à Aldburg, Gondoriens! Votre venue nous est un don. Je vous donne droit de séjourner en ces lieux. Demeurez le temps qu'il vous faudra et repartez vers votre ambition. »

Cet accueil ravit les hommes de Vakalor qui ne s’attendaient pas à être invités aussi rapidement à rejoindre l’intérieur du palais. Chacun fut ravi de ne pas avoir à patienter durant de longues heures comme le font habituellement les Hauts responsables en Gondor.

- Ces paysans sont bien plus civilisés que nos soi-disant diplomates, maugréa Gower.

Vakalor le regarda avec un sourire complice.

- Eh bien, rentre donc saluer ces paysans comme tu dis, rigola-t-il. Tu verras rapidement que leurs intérieurs, bien que moins classiques que ceux que nous connaissons, valent bien les nôtres ! enchaîna-t-il, goguenard.

Et tous suivirent le Général qui entra dans le château où l’attendait le Maréchal de la Marche Est.

- Eomer, cher allié du Gondor ! vociféra Vakalor en apercevant le Maréchal venu à leur rencontre. Cela fait bien des lunes que mon brave Kavandril n’avait plus galopé dans les vastes contrées qui sont les vôtres ! Merci pour votre accueil ! Si vous le voulez bien nous comptons profiter de votre hospitalité quelques temps. De grands projets nous amènent ! Où pouvons-nous faire décharger les chariots de vivres et de matériel ?
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MessageSujet: Re: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptySam 29 Oct 2011 - 15:48

Le Gondor entrait fièrement à Aldburg. Y avait-il de l'arrogance en cette parade de leur armée? Aucunement. L'allié du Rohan n'était pas venu pour se pavaner mais pour servir. Il n'y avait là aucun mépris visible pour les paysans du Rohan et autres gueux. Les chevaliers étaient nobles par leur attitude et leurs paroles. Le porte parole représentait des plus fidèlement le général Vakalor. Celui-ci était bien connu en Rohan. N'était-il pas l'un des plus fameux capitaines gondoriens? Et pourtant, personne ne savait ce qu'il avait accompli en ces contrées. Les Rohirrims savaient seulement qu'il était digne de mériter titre et charge. L'homme devait être empli de vertu, un être qui se montrait déférent envers l'autorité suprême et qui était empreint d'honneur. Un tel homme se présentant à Aldburg ne pouvait se voir les portes closes. Un accueil était logique.

Le respect entre les deux peuples était à noter. Tandis que la garde rohirrim ouvrait les portes, les cavaliers les plus gradés prirent la direction du château. Accueillis comme il le convenait, les Gondoriens entrèrent et purent admirer le Grand Hall. Long de plus d'une centaine de pieds, la salle pouvait en émerveiller plus d'un par sa hauteur. Il pendait du plafond d'impétueuses oriflammes toute empreinte de la marque rohirique. Naturellement, de splendides chandeliers prenaient de haut les invités et leur prouvait leur distinction. Une gigantesque table avait été dressé au centre de la pièce et il semblait que l'on ne pouvait plus l'en dissocier tant son importance était grande; elle était seigneur de ces lieux. De loyaux bancs servaient la toute puissance de bois. De part et d'autre du Grand Hall, des tapisseries avaient été installé afin d'orner les murs du château.
L'une d'entre elle aurait pu attirer tout particulièrement l’œil d'un attentif hôte. Sur fond de sable, un grand cavalier habillé de sinople et de fer chevauche un destrier à la robe blanche. Cabrant, l'animal et son cavalier montrent leur suprématie. Tout à droite, de vagues formes semblent se courber et leur silhouette était indistincte. Un observateur réfléchi aurait vu là des orques châtiés par une puissance bien supérieure. En effet, le cavalier de droite levait son épée aussi haut qu'il le pouvait. Il s'avérait alors que la lumière reprenait le pas sur les ténèbres car à l’extrême gauche, il était difficile d'apercevoir monts et vallées secourus par ce chevalier.

En entrant, Vakalor put aisément remarquer qu' Eomer avait posé les yeux sur la tapisserie. Celui-ci se détourna et écouta avec attention le Général. L'amitié n'était pas feinte et la franchise présente. Ainsi, il répondait à l'offre de son logeur. Eomer sourit de bon cœur:


"En effet, votre monture devait bien se souvenir de nos prairies avec dépit. Revoir le Rohan a dû lui mettre du baume au cœur, ria-t'il. Pour ce qui est de rester, je vous l'ai dis, c'est accordé avec joie. Nous sommes toujours satisfaits de nous souvenir de l'alliance d'autrefois. Toutefois, je comprends mal le fait que vous veniez à ma rencontre, simple maréchal, plutôt qu'à celle du régent actuel. Mais, prenez place et sustentez-vous de la bombance, les complications peuvent attendre."

Avec ses mots, il invita les Gondoriens à s'asseoir autour de la table où dès lors des serviteurs faisaient maints aller retour, les uns portant toute sorte de plats, les autres apportant quelques breuvages pour les réjouissances. Ainsi, le Maréchal ne se donna pas la peine d'ordonner quoi que ce fut, hormis d'envoyer un garde pour assister les soldats dans leur déchargement. Celui-ci sortit expressément afin de montrer un lieu convenable dans la cité pour décharger le matériel de l'armée en présence.

Sur la table, il y avait dès lors du lièvre, quelques sortes d'oiseaux communs en Rohan et d'une saveur exquise, du poisson d'eau vive pêché à l'Ouest d'Aldburg qui abondait en bonne chère. Tandis que les six hommes ripaillaient à cœur joie, une jeune femme plus fraiche qu'Eomer fit irruption de l'autre côté de la salle. Elle était vêtue d'une robe blanche assez simple qui épousait à merveille ses formes. Son visage était clair et fin, son regard était celui de la pureté. Sa chevelure dorée tombait sur ses épaules, un diadème d'or posé sur son front. A son entrée, il fut certain que les Gondoriens furent stupéfaits à la venue d'une telle vierge. Eomer se leva vivement et, voyant la femme hésiter, il la présenta à ses hôtes:


"Général et vous autres chevaliers du Gondor, voici ma tendre sœur, fille de Théodwyn. Elle est la Dame du Rohan, Eowyn est son nom. Souvenez-vous de sa grâce car elle n'a pas d'égal dans nos contrées, se permit-il, en la flattant."

Eowyn vint donc rejoindre les hommes et s'assit à la droite d'Eomer, son frère. Elle ne dit pas un traitre mot, bien que les Gondoriens auraient sans doute préféré percevoir le timbre de sa voix.
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MessageSujet: Re: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptyVen 4 Nov 2011 - 8:41

Vakalor et ses hommes avaient été reçu de la plus élégante façon qu’il eut été permis d’imaginer. Oh, rien en comparaison du faste futile et pompeux dont était capable et coutumier le très protocolaire Empire de l’Ouistrenesse, bien sûr ! Mais un accueil d’une simplicité et d’une honnêteté sans pareilles, tel que seul les rohirrims pouvaient encore en échafauder. En tous les cas, un accueil on ne pouvait plus appréciable ! Surtout pour Vakalor lui-même qui, malgré tous les titres et la multitude de grades et d’honneurs sous lesquels il croulait, était resté un homme simple et tout à fait ordinaire. Lui, le Général en Chef de toutes les Armées de l’Empire, lui le Haut-gradé invaincu et multi décoré, lui le bras armée de l’Empire était avant tout un homme de terrain, un guerrier redoutable et un tacticien hors pair que la rigueur militaire disputait à la rudesse d’un discours toujours simple et direct.

- Ah Eomer, merci pour votre accueil, merci vraiment ! tonna le Général en octroyant un franche accolade au Maréchal rohirrim. Il est vrai que mon brave Kavandril s’est toujours énormément plu à galoper dans vos magnifiques et immenses plaines ! A chaque fois que nous en avons eu l’occasion, il s’est montré si impatient et impétueux, que sans parler un seul mot chevalin je ne doute pas un instant du plaisir qu’il a pu prendre !

Et il rit franchement et soudainement, avec toute la « délicatesse » dont on le savait capable, ce qui amusa beaucoup ces lieutenants qui observaient avec délectations le regard éberlué des rohirrims qui se trouvaient là pour accueillir la délégation de Gondor.

Eomer invita les membres de la délégation gondorienne à s’asseoir autour d’une très vaste table pour se sustenter et, alors que la plupart des soldats d’Ouistrenesse étaient chargés de ranger le matériel qu’ils avaient convoyé jusque là, Vakalor et ses capitaines s’attablèrent avec un plaisir manifeste.
Quelques instants plus tard, alors que tout le monde ripaillait bruyamment, une longue dame à la beauté stupéfiante et au teint pâle fit son apparition dans la vaste salle.

A partir de cet instant précis, on assista à un spectacle des plus amusant. Alors que la jeune femme s’avançait silencieusement vers l’immense tablée et qu’Eomer présentait la gente dame aux étrangers, on vit subitement tous les mâles du Gondor modifier leur comportement. Qui rentrait le ventre à s’en étouffer, qui s’essuyait précipitamment la bouche humide et les lèvres grasses d’un revers de main maladroit, qui se grattait la gorge afin d’adoucir sa voix, qui ceci et qui cela chacun tentant maladroitement de se tenir le plus convenablement possible face à la divine apparition.

« Général et vous autres chevaliers du Gondor, voici ma tendre sœur, fille de Théodwyn. Elle est la Dame du Rohan, Eowyn est son nom. Souvenez-vous de sa grâce car elle n'a pas d'égal dans nos contrées, se permit-il, en la flattant. »

Vakalor se leva et, s’inclinant maladroitement devant la magnifique créature bafouilla une phrase bougonne avec toutes les précautions et délicatesses oratoires dont il était capable :

- Hum, gente Dame, votre frère est bien loin de la vérité lorsqu’il vous présente sans égale dans vos contrées ! Je puis affirmer n’avoir jamais croisé par chez nous non plus de grâce aussi délicate que la vôtre, madame !

La finesse de verbe n’était assurément pas une des principales qualités du Général, mais bien qu’il n’était jamais aussi habile oralement que lorsqu’il s’agissait de beugler des ordres militaires à ses troupes, le discours de Vakalor à l’attention de la belle Eowyn était on ne pouvait plus sincère et se voulait profondément respectueux...

Gêné qu’il était par sa gaucherie qu’il savait bien souvent par trop palpable, le Général des Armées de Gondor, chercha à changer rapidement de sujet et, se tournant immédiatement vers Eomer avant même que le belle dame ait pu répondre quoi que ce soit, il débita soudain :

- Hum, Maréchal, lorsque le repas sera terminé, pourrais-je vous entretenir seul à seul des raisons qui ont motivé ma venue dans votre fief ?
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MessageSujet: Re: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptyDim 6 Nov 2011 - 22:05

Le Général s'était adressé à Eowyn avec maladresse. Lorsque Eomer entendit Vakalor s'exprimait, il faillit rire à gorge déployée mais se retint et ne fit que sourire un long moment. Pourtant, il était évident que le Gondorien se voulait sincère mais fort malhabile dans la langue. N'était-il pas habitué à dialoguer dans quelques cours royales? Personne ne releva la faute et Eowyn fut fort aise de constater qu'un homme l'avait remarquée. De plus, il avait consenti à quitter son repas un instant afin de lui adresser quelques mots et de lui montrer son respect. Bien que les autres capitaines s'étaient plus ou moins ravisés quant à leur méthode gustative, Vakalor avait du moins tenté une approche. Tous en furent ravis. Eomer était fier que l'on remarquait sa sœur, Eowyn, gênée mais comblée et Vakalor, charmé par l'apparition. Toutefois, le Maréchal veillait à ce qu'aucun homme présent ne dévisageait la Dame du Rohan. De simples paroles courtoises échangées suffisaient bien assez.

Vakalor demanda une entrevue à leur hôte. Eomer lui répondit justement qu'il lui accorderait un entretien. Il ajouta de plus que les réjouissances venaient de débuter. En effet, les serviteurs apportaient toujours des mets délicieux, parfumés aux herbes rohanaises. Cet assaisonnement pourrait certainement déplaire à de gentes personnes du Gondor sûrement habitués à un goût plus fin. Tandis que les desserts leur parvenaient enfin, un homme vêtu d'une tenue affriolante fit son apparition. Il tenait en sa main droite un luth fort simple mais dont le timbre s'accordait à merveille avec ce Grand Hall. Alors qu'il commençait à peine à jouer, Eomer l'observa, hésitant. D'où venait cet artiste? Celui-ci se mit à chanter alors que la mélodie était assez plaisante.


Dans ce Grand Hall tout de bois lustré,
Lors d'un banquet tout à fait fondé,
Les illustres capitaines, fiers
De leur empire et soldatesque
Et impétueux lors d'affrontements,
Venaient saluer leurs nobles alliés.
Le Maréchal, d'une extrême bonté,
Fit un accueil des plus respectueux
Aux Gondoriens las et abattus.

Le barde poursuivit longuement ainsi. A la fin, il fut salué d'un signe de tête par le Maréchal qui fut fort aise d'entendre pareil chant. Il était évident que cela n'avait rien à voir avec des airs combattifs mais cela devait plaire à la plupart de l'assistance. Eomer s'approcha de l'oreille de sa sœur et lui demanda:

"Ma chère Eowyn, rassurez-moi, c'est vous qui avez mandé la présence de cet homme, n'est ce pas? Je n'ai aucun souvenir de l'avoir fait quérir. Sur ce, pardonnez-moi, le Général désire vivement s'entretenir avec ma personne."

Eomer attendit un temps que les serviteurs aient fait place nette. Lorsque la propreté des lieux fut irréprochable selon le chevalier, il demanda à Vakalor de le suivre, assurant qu' Eowyn tiendrait compagnie à ses capitaines. Bien entendu, la concernée n'en était pas pour autant au courant mais dissimula son mal être. Elle ne tenait guère à demeurer en ces lieux avec une telle compagnie, doutant fortement de la galanterie de ces individus. Néanmoins, elle fit contre mauvaise fortune bon cœur et entama une discussion avec les hommes de Gondor:

"Seigneurs du Gondor, avez-vous bien déjeuné? L'hospitalité du Rohan est elle à votre goût ou bien paraissons nous comme des paysans à vos yeux? De même, que voulez-vous à mon frère, il n'est que le deuxième Maréchal de la Marche, homme important, je l'avoue mais non le gouverneur de Rohan?"

Son visage exprimait la douceur bien que ses questions exigeaient une réponse franche. Elle adressa un sourire des plus radieux aux capitaines et attendit patiemment leurs explications. Dans une autre pièce qui était le bureau d'Eomer, le Général du Gondor et le Maréchal s'assirent tous deux sur une paire de chaise singulière. La simplicité des lieux aurait pu choquer le Gondorien qui aurait pu s'attendre à de grandes tapisseries ou des dorures et cela même dans un tel lieu, destiné au travail. Sur la table, Vakalor pouvait apercevoir des écrits elfiques, d'une simplicité enfantine s'il en avait la moindre compréhension. Installé sur son siège, Eomer était prêt à un long entretien et cela ne lui déplaisait guère car il était toujours prêt à échanger avec un admirable commandant.

"Eh bien, Vakalor, je vous en prie, informez-moi de la raison de votre venue car je ne parviens pas à comprendre seul la cause d'une visite si prestigieuse. Nous ne sommes que tous les deux et rien de ce que vous me direz ne sortira de cette pièce. Il soupire. Je vous écoute."
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MessageSujet: Re: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptyMar 8 Nov 2011 - 15:18

L’accueil qui avait été réservé au Général et à ses hommes avait été très apprécié par Vakalor.
Le repas était copieux et tout à fait au goût du Général. Lui à qui les grandes tablées de Minas Tirith où le luxe et la rareté des plats étaient des évidences ne lui convenaient pas tellement. Il n’était pas du genre à déguster, petits doigts en l’air de fines denrées face aux saveurs délicates desquelles il était de bon ton de se pâmer. Non, lui préférait largement les bonnes chères rustiques où la quantité faisait concurrence farouche à la variété. Il préférait de loin de formidables gigot ou animaux embrochés, quitte à manger trois fois le même met au cours d’un dîner, plutôt que de batifoler avec noblesse et cérémonie, à voleter tel un oisillon pincé de viandes extraordinaires en sauces délicates, en poissons rarissimes farcis de baies fragiles…
En somme, mieux valait à ses yeux une bonne grosse poularde ou un vigoureux porcelet qu’une extravagante association de mets rares et recherchés.
L’efficacité, à table, comme sur un champ de bataille !
De fait, Vakalor goûta particulièrement l’accueil rohirrim. Des plats robustes, assaisonnés à base d’herbes du Rohan et accompagnés de légumes du cru.

Ce que Vakalor apprécia par contre beaucoup moins fut la venue assez inopportune d’un rhapsode aux airs pincés qui débita un poème d’une longueur abrutissante avec une voix de crécelle qui agaça passablement les oreilles du général.

Ce n’était pas que Vakalor n’appréciait pas la musique mais cette petite ballade accompagnée au luth n’était pas du tout à son goût.

Se penchant vers Bergemir il marmonna :

- Que vient donc faire là cet émasculé !?

Bergemir explosa de rire et tout en resservant une bonne pinte à son ami de Général, lui rétorqua :

- Bah, tu sais ce conteur ne passe pas si mal que ça… à condition de l’accompagner d’une bonne grosse bière ! Et il rit de plus belle.

De toutes parts le concerto des couverts et des ustensiles de cuisines heurtant la vaisselle se mélangeait aux allées et venues des serviteurs déambulant de toutes parts afin de charrier les plats rutilants qui se succédaient à table.
Dans le brouhaha de la grande tablée, Vakalor aperçut le Maréchal se pencher vers sa sœur pour lui glisser quelque chose à l’oreille. Et alors que celle-ci faisait une drôle de moue qui déforma quelques secondes son joli visage, Eomer s’approcha de Vakalor et lui fit signe de le suivre. Il avait articulé une phrase inintelligible dans l’atmosphère bruyante de la salle.

Vakalor le suivit et fut conduit dans une pièce beaucoup plus petite où, après que la porte fût refermée, Vakalor eut la sensation bizarre d’entendre ses oreilles bourdonner encore du brouhaha de la salle commune comme pourraient s’embrumer les yeux d’un aveugle recouvrant subitement la vue.

La pièce était de taille moyenne et encombrée d’une immense table chargée de papiers et de cartes. Certainement, le bureau du Maréchal…

Tout en s’asseyant, Eomer désigna un fauteuil au Général, et demanda :

« Eh bien, Vakalor, je vous en prie, informez-moi de la raison de votre venue car je ne parviens pas à comprendre seul la cause d'une visite si prestigieuse. Nous ne sommes que tous les deux et rien de ce que vous me direz ne sortira de cette pièce. Il soupire. Je vous écoute ».

Vakalor prit le temps de s’asseoir et commença sur un ton neutre :

- Je vous remercie encore pour votre accueil, Maréchal ! Je vais vous exposer les raisons de notre présence ici. Cependant, ce que j’ai à vous confier ne doit, pour l’instant du moins, pas sortir de cette pièce, car le sujet est d’importance.

Il plongea ses yeux dans ceux d’Eomer.

- Importance pour vous, pour le Rohan, mais également pour le Gondor, pour l’Empire d’Ouistrenesse dans son ensemble.

Il marqua un bref temps d’arrêt afin de s’assurer que le Maréchal prenait cette information avec tout le sérieux et toute l’attention qu’elle recommandait.

- Vous êtes l’héritier légitime du trône du Riddermark ! Tout le monde le sait, mais chacun s’accommode pourtant de la situation actuelle qui, bien que raisonnable fut un temps, s’avère aujourd’hui parfaitement grotesque…
A Meduseld règne Theored, qui, du haut de sa régence et par le truchement de ses faits d’armes passés, semble ne pas envisager un seul instant de céder le trône au seul héritier légitime qui vive encore. Vous. Le peuple rohirrim semble parfaitement s’arranger de cette situation, à un détail près, c’est que le Régent semble se complaire à assumer sa fonction actuelle et, le fait est que sans en avoir l’air, il est en train d’accomplir un coup d’état !


Le Général ne put camoufler son inquiétude et rejetant sa cape en arrière et laissant entrevoir sur son torse le Lion aux trois lunes de sa Maison, se gratta nerveusement la barbe avant de reprendre.

- Le Rohan doit s’éveiller avant que tout retour en arrière soit impossible ! Vous devez revendiquer le trône, Maréchal ! Il vous revient de droit ! Et vos amis de Gondor sont là, sous mon commandement pour parvenir à cela…

Il se leva et fit quelques pas jusqu’à la fenêtre. Il contempla la petite cité dont la tranquillité serait peut-être bientôt troublée par ce qui venait d’être dit. Tournant le dos à Eomer et appuyé sur le rebord de la fenêtre, il demanda :

- Que pensez-vous de tout cela ? Loyal comme vous l’êtes, avez-vous seulement un jour réfléchi à cela ?
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MessageSujet: Re: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptyMar 15 Nov 2011 - 20:57

Ce fut dans ce bureau, largement occupé par une imposante table et par l'affaire des deux hommes, que le Général présenta la situation au Maréchal. Il y mit les formes et tentait d'obtenir l'attention d'Eomer, celui-ci ne cessant de l'écouter et d'user de son esprit critique. Ainsi, Vakalor présentait le fait que le Maréchal se devait de monter sur le trône. Au lieu de se réjouir de la précieuse aide apportée par les Gondoriens, Eomer demeura dubitatif et méfiant. L'alliance entre le Rohan et le Gondor était indéniable mais de pareilles assistances de la part des alliés des Cavaliers nécessitaient que le but de la manœuvre soit connu. L'impératrice était forte, pourquoi se soucier du Rohan qui ne représente qu'un faible appui? Ce fut précisément ce point qui perturbait profondément le Cavalier de Méduseld. Et puis, la violence ne menait à rien. Il y avait certes là un "coup d'état" mais le dictateur en place ne quitterait pas sa place sans avoir mis le pays à feu et à sang s'il y tenait réellement. Une telle solution au problème était inenvisageable pour Eomer qui ne pouvait souffrir de voir son peuple abattu et affligé de la mort de parents proches.

Le regard empli de respect, le Maréchal resta pensif un certain temps alors que le Général s'était détourné pour admirer la vue de la cité sous un soleil éclatant de lumière bienfaitrice. Une perspective emplie d'espoir pour celui qui savait admiré Aldburg dans sa plénitude. Eomer savait tiré profit de ce spectacle rare et pourtant banale dans ces contrées. Il ressentait ainsi la force de commander ses frères Rohirrim et de veiller sur ce peuple. Le fait même que Vakalor agisse pareillement lui fit échapper un rictus. Celui-ci semblait avoir parlé avec sincérité et complicité, il n'était pas digne de l'envoyer paître et puis il était trop respectable pour être rejeté de manière égoïste. Eomer daigna alors lui répondre avec emphase:


"Alors, vous êtes bien venu dans le but de me faire roi? Un roi révéré par ses propres hommes mais dès lors haï par la paysannerie qui verrait un parvenu rendre son pouvoir. Croyez-vous cela possible, Général? Pensez-vous que nous éviterons encore une guerre civile si les manants méprisent leur parjure de roi?"

Rien qu'avec ces quelques phrases, Eomer montrait le ton qu'il allait donné à la suite. Soupçon de moquerie face à un constat pessimiste d'une réalité apparente.

"Et bien, je vous le confie à vous, Vakalor. Je vous respecte et honore vos faits d'armes mais soyez franc et répondez avec grande sincérité à ma question. Pourquoi l'impératrice vous envoie-t'elle? Pourquoi se soucier de qui gouverne en Rohan? Y aurait-il eu quelques mésententes entre vos diplomates et le régent pour que vous songiez à le faire tomber? Voyez-vous, j'ignore si ma méfiance est justifiée mais je doute qu'il y ait excès de générosité et de justice."

A présent que le plus grand doute avait été exprimé, le Maréchal se montra plus courtois que précédemment, invitant le Général à se rasseoir.

"De plus, imaginons un instant que nous nous rendions à présent à Edoras, que ferions-nous si le régent refuse de me remettre les rênes du pouvoir? Nous l'emprisonnerions? Ou bien alors, nous déclencherions une révolte qui anéantirait l'idéologie rohirique de même que la population? Si vous êtes à même d'apporter des réponses à ses questions essentielles à mon approbation, je reverrais alors sûrement mon opinion."
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MessageSujet: Re: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptyLun 21 Nov 2011 - 8:06

Le Général des Forces Armées de Gondor avait été conduit par son hôte dans une petite pièce qui semblait faire fonction de bureau et dans laquelle ils avaient pu deviser tranquillement. Les deux hommes avaient enfin pu aborder les raisons qui avaient conduit là, au fin fond du Riddermark, les hommes de l’Empire.

Vakalor, fidèle à ses habitudes et ses convictions avait parlé sans détours. Il était allé droit au but, délaissant les ornements stupides du phrasé diplomatique pour se retrancher dans la virilité naturelle de son discours aux accents martial et militaire. Le ton était clair, les termes précis et l’expression sans ampoule. Il ne savait en aucun cas si cela desservirait la mission qui lui avait été confiée mais, bien incapable de procéder différemment, il s’était limité à cela, certain d’être plus sincère et transparent qu’en s’y prenant de quelqu’autre façon que ce fût.

Lorsqu’enfin le Maréchal de l’Estfolde prit la parole pour répondre à son invité et l’interroger plus avant, Vakalor crut sa mission échouée avant même qu’en fussent esquisser les balbutiements. Le maître des lieux parla avec plus de facilité et d’emphase que le Général mais le contenu s’avéra tout aussi sec et brut que celui du militaire...

« Alors, vous êtes bien venu dans le but de me faire roi ? Un roi révéré par ses propres hommes mais dès lors haï par la paysannerie qui verrait un parvenu rendre son pouvoir. Croyez-vous cela possible, Général ? Pensez-vous que nous éviterons encore une guerre civile si les manants méprisent leur parjure de roi ? »

La réponse d’Eomer cinglait de questions le Général et chacune d’entre elle affirmait un peu plus les doutes et les réserves qui devaient se bousculer dans l’esprit du rohirrim.

Etait-ce là la dureté des vérités qu’il se voyait asséner qui avait provoqué chez lui cette marée de questions ? Ou tout simplement la matérialisation de quelque opposition forte et farouche ?

Vakalor ne sut immédiatement quoi dire et son silence encouragea le Maréchal à s’ouvrir plus intensément sur la nature des réserves qui semblaient désormais être les siennes face au sujet évoqué.

« Et bien, je vous le confie à vous, Vakalor. Je vous respecte et honore vos faits d'armes mais soyez franc et répondez avec grande sincérité à ma question. Pourquoi l'impératrice vous envoie-t-elle ? Pourquoi se soucier de qui gouverne en Rohan ? Y aurait-il eu quelques mésententes entre vos diplomates et le régent pour que vous songiez à le faire tomber ? Voyez-vous, j'ignore si ma méfiance est justifiée mais je doute qu'il y ait excès de générosité et de justice. »

Vakalor qui, depuis la fenêtre avait écouté le début des réponses cinglantes que le rohirrim lui fournissait se rapprocha alors de son hôte et revint s’asseoir dans le grand siège qui se trouvait face à celui qu’occupait Eomer. Sa cotte de mailles cliqueta sur sa livrée sombre et la noblesse du grand lion aux trois lunes de son blason sembla disparaître un bref instant comme le Général s’asseyait à nouveau face au Maréchal.
Les yeux noirs et profonds de Vakalor accueillirent le regard d’Eomer avec tout le vertige qu’il pouvait occasionner chez celui qui trop intensément aurait souhaité s’y noyer... La chevelure sombre du Capitaine de l’Empire encombra brièvement le visage dévoré par une barbe hirsute avant que la main gantée du Haut-Gradé de Gondor ne repoussa la mèche ballante d’un geste calme et négligé.

L’intensité du regard que Vakalor avait alors dévoilé à Eomer eut peut-être un effet apaisant, personne n’aurait pu le dire. Quoi qu’il en fut, les propose du Maréchal s’adoucirent pourtant à cet instant précis.

« De plus, imaginons un instant que nous nous rendions à présent à Edoras, que ferions-nous si le régent refuse de me remettre les rênes du pouvoir ? Nous l'emprisonnerions ? Ou bien alors, nous déclencherions une révolte qui anéantirait l'idéologie rohirique de même que la population ? Si vous êtes à même d'apporter des réponses à ses questions essentielles à mon approbation, je reverrais alors sûrement mon opinion. »

Le silence s’installa comme Eomer laissait tomber le ton de sa voix pour attendre la réponse du Général. La réponse ou les réponses ? La vérité ou une vérité ?
Vakalor adorait le silence. Il aimait le calme serein de l’absence de bruit et de parole. Le silence lui rappelait les instants de tensions, de peur et d’excitation mêlées qui s’éprenaient de vous et vous étourdissaient avant la bataille. Il aimait le silence pour cela et pour tout ce qu’il permettait. Les espoirs et les doutes. Les rêves, les conjectures, les projets...

Il devait pourtant quitter celui-ci à son grand dam pour répondre à toutes les interrogations et inquiétudes légitimes du Maréchal. Mais avait-il seulement lui-même toutes les réponses qu’Eomer était en droit d’attendre ?

Il devait en tous les cas lui fournir les explications que le rohirrim exigeait. Dussent-elles lui déplaire ou le froisser. Et comme toujours, le ton qu’employa Vakalor fut celui, monocorde et martial, qui était le seul qu’il savait employer.

- Au risque de vous décevoir, Maréchal, le message que je viens vous livrer n’est pas le mien. C’est l’ordre qui m’a été donné et que je porte et relaie comme il convient. Je suis porteur des instructions Impériales comme il convient à un Général d’Empire de le faire lorsque cela lui est ordonné par son Impératrice. J’ignore si des intérêts quelconques sont à l’origine de cet ordre. Je suppose qu’il y en a. L’Empire tient le Rohan en estime et je pense que l’estime du Rohan pour l’Empire doit être de la même ampleur à moins qu’elle ne lui soit supérieure. La politique et le pouvoir ont leurs raisons que la raison ignore, tout comme ses exécutants...

Il passa ses doigts gantés de nuit dans sa barbe nocturne.

- Je suppose que l’Impératice doit avoir un intérêt quelconque à vous voir investi des responsabilités et des honneurs qui vous reviennent.

Il regarda fixement le Maréchal.

- Vous faut-il plus de raison que cela ? Vous faut-il mon avis personnel ? L’écho de ma petite voix intérieure ? Il sourit calmement. Voyez-vous, Eomer, je ne suis qu’un soldat, un guerrier. La politique m’ennuie. Je suis Gouverneur d’Osgiliath et voulez-vous que je vous dise qu’elle fut ma première mesure en tant que Gouverneur ?

Il n’attendit pas de réponse et poursuivit.

- Ma première décision -et je m’en félicite depuis, chaque jour qui passe-, a été de nommer un de mes amis, un homme de confiance à l’administration de ma cité et des soucis politiques dont elle regorge...

Il désigna de l’index la fenêtre et son bras pointait en direction de l’Ouest, vers le Gondor et Osgiliath.

- Il y a là-bas un ami très cher à mon cœur et plus précieux pour moi que n’importe qui d’autre parce que c’est lui qui assume la gouvernance politique de la Cité dont j’ai la charge. La fonction et les responsabilités qui y sont rattachées lui plaisent et il a les compétences et les qualités pour faire cela. Il a tout ce que je n’ai pas. Mais si je suis très conscient de cela, lui l’est également. Et il est également conscient des qualités qui sont les miennes par ailleurs. Elles sont d’une toute autre nature, d’un autre genre. Je parle, voyez-vous, bien mieux avec ma lame qu’avec ma langue et qui me connaît sait aussi qu je ne suis pas homme à mentir…

Il s’arrêta soudain sans qu’il sut réellement pourquoi. Ses yeux luisaient d’une clarté de sincérité et il s’approcha du visage d’Eomer et lui murmura :

- Pour être franc, je n’entends rien à tout cela et mon avis personnel, si vous me le demandez, est qu’un héritier légitime de trône doit pouvoir s’asseoir dessus sans qu’un usurpateur, quelque bienfaiteur serait-il, s’y oppose. Si Theored vous renie le droit de ce qui vous revient, alors il n’est pas si bon et loyal à sa patrie qu’il veut bien le faire croire !

Ce n’était que son avis, celui d’un innocent des sphères politiques, mais celui d’un patriote reconnu de tous et qui savait ce que patrie et loyauté voulaient dire…

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MessageSujet: Re: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptyVen 16 Déc 2011 - 21:37

Le Général parlait avec une grande solennité. Son ton était posé et sa voix ferme. Même s'il ne se croyait pas bon orateur, il était homme de charisme. Un être comme celui-ci était rare, le commandant idéal que tout soldat rêverait d'avoir. Eomer n'en fut pas dupe et sut assurément qu'il s'adressait à un homme puissant, certainement la main droite de l'Impératrice. Sa franchise avait touché le Maréchal qui s'était vu honoré de la présence d'un patriote en sa maison.

Il fut vrai qu' Eomer s'était montré un peu trop hâtif en assaillant son interlocuteur de questions, qu'il aurait certainement mieux valu de poser à la Dame de Fer. Pourtant, on ne pouvait affirmer un manque de respect de la part du Maréchal qui tenait en estime le Général. Son regard était celui de la déférence, saluant la grandeur d'âme d'un être modeste. Il n'y avait certainement rien à réprimer chez Vakalor mais tellement tant à propos de l'Empire de l’Ouistrenesse. Empire qui imposait sa domination, croyant ses valeurs incontestables. De fait, le dernier évènement en date avait sérieusement énervé le Maréchal qui voyait un affront en l'acte de considérer le Rohan comme une terre de transition de troupes. Si l'Empire voyait le Riddermak comme une plaine où l'installation de campements est plus propice que dans les montagnes grises, Eomer réagirait en conséquence. Or, seul le régent disposait d'un tel droit et le Maréchal n'avait pas osé marcher seul vers l'armée. Une raison de plus pour le faire tomber...

Le Cavalier de Méduseld fixa Vakalor un instant. Tandis que le Général resplendissait dans son armure, Eomer, lui, était vêtu plus simplement, bien qu'à la hauteur des exigences d'un Second Maréchal de la Marche. Calmement, Eomer se leva, fit quelques pas de long en large. L'heure était à la réflexion. La raison le poussait à accorder de l'importance à sa montée sur le trône mais quelque chose de plus profond refusait qu'un tel acte soit exécuté dans un bain de sang. Il y avait là à douter. De plus, si une armée gondorienne avait été dépêché, c'est que le Général avait escompté une bataille ou qu'il fut fort prévoyant. Les cheveux d'Eomer tombait sur son visage, s'y collant tant l'inquiétude s'était insinué dans les pensées du Maréchal. Il s'échappa un instant de cette réflexion et assura avec une noblesse de parler:


"Votre grandeur d'âme n'a d'égal que votre bravoure. Il me serait difficile d'imaginer un instant qu'un homme militairement puissant daigne faire don de sa gouvernance à un proche, et pourtant... je vous crois sur parole, Vakalor. Vous semblez bien ne pas ignorer ce qu'est une réelle amitié et je mise que l'adversité vous a aidé à y parvenir. Il m'est rarement arrivé d'accueillir pareil hôte."

Eomer s'était montré très amical avec le Général, ayant observé sa noblesse. Il était certes un homme servant l'Empire mais il demeurait un homme de principes, un homme bon. Le Maréchal poursuivit d'un ton plus dur mais non moins courtois:

"Je ne sais quel parti prendre. Je redoute une guerre civile mais ne peut plus souffrir une telle passivité. Je veux pour preuve la scandaleuse intrusion de votre Empire sur nos terres. Il est vrai que nous sommes alliés mais je ne cache pas un certain mépris quant à ceux qui se pavanent devant nos villageois, comme s'ils annexaient le Riddermark. Qu'a fait le régent? Rien que je ne fus averti! Même si je vise votre peuple, j'ai espoir que vous compreniez mon exemple. Que feriez -vous si une armée bien plus imposante que la vôtre et pourtant amie se pressait sur le territoire de l'Empire?"

Même s'il ne le voulait pas, le Maréchal s'était dévoilé comme d'une grande méfiance envers l'Ouistrenesse. Il décida alors de nuancer ses propos après s'être rassi:

"Pourtant, j'ai une grande confiance en vous, Vakalor. Je sais que nous pourrions tirer le glaive ensemble." Il marqua une pause. "Vous m'avez convaincu, Général. Nous partirons le plus tôt possible à Edoras. Vous me direz lorsque vous serez prêts à poursuivre vers le Nord-Ouest. Hélas, je ne peux laisser Aldburg et ces contrées sans surveillance alors que les Orques se font plus nombreux. Je devrais laisser là une grande part de mes forces et aurait sans nul doute besoin de votre soutien. J'ai espoir en un meilleur lendemain, dit-il en tendant la main vers le Général.

[HRP: Vraiment désolé d'avoir mis 1 mois à poster! J'étais dans un moment de doute, j'ai même pensé à quitter le monde du rp]
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MessageSujet: Re: L'arrivée à Aldburg   L'arrivée à Aldburg EmptyMar 3 Jan 2012 - 8:31

Le Général de Gondor avait exposé au Maréchal les raisons véritables de sa présence dans le Riddermark. Ce dernier, loin d’être convaincu par les intentions réelles de l’Empire vis-à-vis du Royaume des Chevaux ne dissimula pas un seul instant la circonspection légitime dans laquelle tout ceci le plongeait. Vakalor, trouva en cela une forme de respectabilité admirable et de celles dont lui-même savait se draper lorsqu’il se trouvait à son tour environné d’atermoiements et d’esquisses de manœuvres douteuses comme seuls les politiciens de tout parage savaient en tisser.
Aussi crut-il bon de livrer au Maréchal, pour lequel lui naissait une estime véritable, la sincère totalité des informations dont il disposait et qui l’avaient conduit à rallier le Rohan en toute hâte.
Après tout, si une quelconque roublardise politicienne résidait en ce qui lui avait été ordonné d’exécuter, il ne lui appartenait certes pas d’en juger, mais son intégrité naturelle lui interdisait cependant d’en masquer plus encore la présence à son hôte.
Le dénommé Eomer s’était montré aussi avenant et accueillant que n’aurait pu l’espérer le Général et il n’en fallait pas plus à Vakalor pour que suffisance soit comblée... Et puis le Rohan n’était-il pas un allié militaire et commercial reconnu, affiché et assumé de l’Empire d’Ouistrenesse ?

Pourtant, et malgré l’aveu évident de sincérité du Capitaine de l’Empire, Eomer avoua sans ambages la réserve dans laquelle les propositions gondoriennes venaient l’immerger... Et ce fut sans fard ni manière, désormais sûr de l’intégrité de son interlocuteur si ce n’était de celle de ceux qui lui avaient ordonné le voyage, qu’il livra la totalité de sa retenue.

« Je ne sais quel parti prendre. Je redoute une guerre civile mais ne peut plus souffrir une telle passivité. Je veux pour preuve la scandaleuse intrusion de votre Empire sur nos terres. Il est vrai que nous sommes alliés mais je ne cache pas un certain mépris quant à ceux qui se pavanent devant nos villageois, comme s'ils annexaient le Riddermark. Qu'a fait le régent ? Rien que je ne fus averti ! Même si je vise votre peuple, j'ai espoir que vous compreniez mon exemple. Que feriez-vous si une armée bien plus imposante que la vôtre et pourtant amie se pressait sur le territoire de l'Empire ? »

La teneur des questionnements du Maréchal fit se dresser un des sourcils de Vakalor. S’il était vrai que le puissant Empire d’Ouistrenesse n’avait pas dans ses habitudes celle de procéder avec tact et diplomatie, mais plutôt avec toute la fermeté et l’arrogance que seuls les forts peuvent se permettre, il n’y avait dans le nombre des troupes qui avaient suivi le Général pas l’ombre d’une menace directe. Et pour cause ! Vakalor avait lui-même soigneusement limité à cent cinquante le nombre des cavaliers qu’il avait amené avec lui afin que, sans se départir de l’assurance qu’une telle colonne armée pouvait représenter, la troupe qu’il commandait en Rohan ne soit pas perçue comme une menace pour la population par les dirigeants locaux.
Aussi, tenta-t-il de nuancer les propos d’Eomer avant d’y souscrire toutefois pleinement.

- Je ne sais pas à quelles intrusions de l’Empire sur votre sol vous faites référence, Maréchal, mais je tiens à indiquer que j’ai moi-même veillé à ce que ma petite escorte soit à ce point réduite à cent cinquante hommes pour qu’elle ne vous semble pas une menace... Pour ce qui est des mouvements de troupes autres que ceux que je commande moi-même, vous comprendrez que je me décharge de toute responsabilité à ce propos. Il est de notoriété publique que l’Empire ne s’embarrasse pas manières lorsqu’il juge utile de faire ce qui lui semble juste ou, à minima, au plus près de ses intérêts. J’en conviens. Et pour être tout à fait franc avec vous, je dois bien reconnaître que si un quelconque voisin qui serait le mien venait à se pavaner sur mon sol à la tête d’une armée conséquente, il trouverait chez moi une certaine raideur dans l’accueil que je lui réserverais, soyez-en sûr !

Vakalor aimait la sincérité des propos que tous les deux échangeaient. Cela le tirait si agréablement des sphères cotonneuses et fielleuses de la politique dans laquelle il était désormais par trop souvent amené à tremper... Et visiblement Eomer apprécia lui aussi la franchise de l’échange puisqu’il repartit contre toute attente dans une vibrante tirade.

« Pourtant, j'ai une grande confiance en vous, Vakalor. Je sais que nous pourrions tirer le glaive ensemble. »

Vakalor fut touché par un tel aveu et le manifesta en portant machinalement sa main sur la garde de sa puissante lame et livrant du tac au tac :

- Ce serait un honneur pour moi que de combattre au côté d’un homme tel que vous, Maréchal ! Cela dit j’espère bien ne jamais avoir à le faire ! Surtout ici et face à vos frères...

A cet instant lui revint en mémoire la conversation qu’il avait eu avec le Seigneur Dalgo du Ras Morthil lors des tractations qu’il avait menées et qui avaient conduit à la capitulation d’Isengard face à l’Ouistrenesse quelques années plus tôt. Qu’était donc devenu ce puissant seigneur borgne dont l’honneur et la droiture le disputaient à la franchise et à la concision du propos ?
Alors que Vakalor était plongé dans le souvenir de sa rencontre avec le Général de l’Isengard disparu, Eomer le sortit brutalement de ses souvenirs en reprenant la parole :

« Vous m'avez convaincu, Général. Nous partirons le plus tôt possible à Edoras. Vous me direz lorsque vous serez prêts à poursuivre vers le Nord-Ouest. Hélas, je ne peux laisser Aldburg et ces contrées sans surveillance alors que les Orques se font plus nombreux. Je devrais laisser là une grande part de mes forces et aurait sans nul doute besoin de votre soutien. J'ai espoir en un meilleur lendemain. »

Il tendit la main vers le Général qui la lui serra avec fermeté. Vakalor, bien que surpris par la brusque prise de décision de son hôte n’en resta pas moins franchement satisfait de l’issue de l’entrevue.

- Eh bien Maréchal, je dois dire que votre décision me convient tout à fait et que nous partirons dès qu’il vous sera possible de le faire. Mes hommes et moi sommes d’ores et déjà prêts à voyager puisque nous venions vous trouver dans cette intention !
Pour ce qui est des forces dont vous pourrez éventuellement avoir besoin, je pense que les forces armées que vous pourrez regrouper seront amplement suffisantes ajoutées aux miennes puisque nous ne nous présentons pas à Edoras pour faire un coup d’état mais simplement réclamer pacifiquement ce qui vous revient de droit.
Si, le cas échant, nous avions besoin d’un appui militaire quelconque, je dispose avec moi de plusieurs corbeaux messagers qui n’auront aucun mal à trouver le chemin de Minas Tirith... L’Empire appuiera, c’est une évidence votre louable entreprise puisque lui-même le suggère !


Vakalor était satisfait. Prêt à voyager au côté de son nouvel allié et résolu à prêter à celui-ci toute l’aide dont il aurait besoin...
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