Chroniques d'Arda
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La cité de Pelargir

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Message par Alcibiade Sam 22 Oct 2011 - 17:13



Carte de Pelargir






La cité de Pelargir-sur-l'Anduin est l'une des plus belles ville du Gondor. Jadis port des nùménoréens, elle abrite désormais la flotte de l'Empire de l'Ouest. Conçu à cet effet, c'est un exemple remarquable d'architecture militaire : si l'essentiel de la cité se trouve sur la rive, une île artificielle a été aménagé à l'embouchure du Sirith et accueille la base navale de la flotte impériale.
Le commerce est florissant et profite de la position stratégique de la ville, dans les deltas de l'Anduin. C'est la richesse des marchands et les taxes qui en découlent qui permirent à la cité de bâtir sa grandeur.


La forteresse est construite au dessus d'une base triangulaire qui abrite les quais les vaisseaux de guerre. On y accède par de longues passerelles de pierre qui enjambent les eaux tumultueuses du fleuve. De plus des canaux fermé par de lourdes chaînes permettent aux navires de pénétrer au cœur de l'édifice.
De grands arsenaux y sont installés afin de produire les équipements nécessaires à l'entretient de la flotte. Ils se composent d'ateliers de carénage, de forges et de scieries. Un chantier naval est aménagé dans l'aile Nord de la forteresse. Il produit les grandes nefs traditionnel sur lesquelles les équipages de l'empire iront voguer.
L'infanterie coloniale réside en ses murs et fait régner l'ordre dans la cité portuaire.


La tour du gouverneur est occupé par Alcibiade, qui cumule sa charge avec celle d'Amiral de la flotte impériale. Elle contient toute sorte de reliques marines, notamment les armures des anciens amiraux. Elle domine la cité et l'ont dit que du haut de ses murs, on aperçoit l'éclat de Minas Tirith. C'est aussi en son sein que sont enfermées les archives cartographiques, où des scribes acharnées, recopient patiemment les mappemondes qui guideront la route des navires.


Le phare de Pelargir est installé sur les hauteurs d'un rocher planté à quatre milles en aval du fleuve. Lorsque l'on franchit sa ligne, des «veilleuses», sorte de feu de moindre importance, vous guide alors jusqu'au abord de la cité portuaire.
Cas unique : un immense miroir d'argent est disposé pour réfléchir au mieux les rayons. Ainsi le fanal du phare jette ses lueurs à plusieurs lieux à la ronde.


La tour des astrologues se trouve en dehors de la ville, plantée sur un étrange rocher que certains disent tombé du ciel. C'est là que de vieux érudits y établissent les éphémérides nécessaires  à la navigation. Mais on y trouverai aussi de curieux personnages construisant des instruments expérimentaux capables de mesurer avec exactitude la position des marins grâce au étoiles.


Dernière édition par Alcibiade le Mar 1 Sep 2015 - 15:59, édité 2 fois
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Message par Alcibiade Mar 1 Nov 2011 - 19:38

Après quatre jours sur le fleuve dans un petit navire de commerce loué pour l'occasion, Alcibiade et sa suite parvinrent au abords de Pelargir. La cime de ses tours émergea doucement derrière les collines. D'abord de lointain reflets d'argent sur le cuivre recouvrant les toitures et les coiffes des plus hauts donjons. Puis ses murs blancs et ses créneaux ciselés. Enfin les larges portes de la citadelle amirale.

L'amiral menait la bar d'une main habile, et le gouvernail réagissait doucement aux petits accoues qu'il donnait parfois, comme pour mieux sonder les courants et la résistance des eaux. La voile était replié en raison du vent défavorable, mais le cours du fleuve suffisait à donner une vitesse raisonnable. De plus pour s'occuper, les équipages installaient parfois les rames pour donner un peu d'aire au rafiot qui s'accrochait sur des bancs d'algues et menaçait de s'immobiliser. Il faudrait drainer cette partie du fleuve songea Alcibiade.

Quand le navire parvint enfin au portes de l'amirauté, une grande chaine entravait l’accès. D'une fenêtre, un homme se pencha pour les examiner. Il reconnu sans doute le célèbre capitaine, car sans dire un mot, il disparut, et quelques instants plus tard la chaîne s'abaissa laissant le champ libre pour la manœuvre. Elle s’exécuta sans encombre le long d'un massif quai de pierre. Ils nouèrent les amarres sur de lourds poteaux de bois moisis et mirent pied à terre. Des soldats se trouvaient là, deux gardes et leur officier.


« Je vous jure lieutenant, c'est lui, je l'ai reconnu... je vous avait dit que c'est navire qu'il viendrait par chez nous !! »

« Pas la peine de gueuler, il va t'entendre...ma foi, oui, on dirait bien l'amiral. Va donc chercher le conseiller. »


L'homme s’exécuta dans la seconde et d'un demi tour, il s’élança en courant dans le premier couloir venu. L'officier s'approcha et s'inclina. Quand il fut plus proche, Alcibiade put constater que l'homme avait un œil crevé. Opaque et laiteux, il s'agitait dans les mouvements du regards que le lieutenant lançait à tout va.


« Mes respects amiral ! Nous avons été informé de votre arrivé et vous attendions avec impatience...j'ai servi sous vos ordres vous savez ? C'était lors du débarquement aux Fallas, il y a quatre ans de cela. J'étais chef de quart. J'y ai laissé mon œil et depuis on m'a affecté ici. Vous me pardonnerez, mais sans mes deux mirettes, je n'y vois guère et je ne vous avez pas reconnu... »


Le conseiller fit irruption, essoufflé et accompagné du soldat parti le chercher. Il fit maintes révérences, souriant bêtement. Il voulut dire quelque chose mais il ne put s'empêcher de bafouiller, et se trouvant stupide, il se tut.

« Et bien conseiller ! Il faudra faire plus d'exercice à l'avenir...Vous savez que j'apprécie que mes hommes soient aptes à se défendre, quel qu'ils soient, conseiller et commis. Mais ne perdons pas de temps. J'ai mainte tâches à accomplir et nul palabre ne saurait m'en dérouter. Menez mois dans mes quartiers.
Quand à vous soldat, soyez devant ma porte dans une demi heure. Vous m'avez l'air d'être un gaillard plutôt vif et vous me ferez visiter les installations de la cité. »



***


La semaine qui s'écoula fut probablement l'une des plus ennuyantes qu'il fut donné à Alcibiade de vivre. Il dut assister à un nombre invraisemblable de conseil, plus ennuyant les uns que les autres. Les conseiller se succédaient pour présenter tous les aspects de la vie de Pelargir. Il est vrai que la cité était un lieu fort complexe, qui regroupait à la fois l'une de plus importante ville du Gondor et le port d'attache de la marine impériale. Sa population était nombreuse et ses terres fertiles profitaient de l'irrigation apporté par le delta de l'Anduin. Il en découlait une activité économique effréné. De plus, le siège de Dol Amroth avait fortement affaibli l'éternelle rivale du Gondor Sud.

Le port militaire avait jadis était aménagé par les numénoréens et c'était un merveille architecturale que bien peu de lieu, même les havres elfiques, dépassaient par la qualité de ses ouvrages. Le socle de l'île bastion était constitué de pierre invulnérable qui empêchait toute érosion sous les assauts du fleuve et rendait sa base très solide. Ainsi les générations suivantes avaient-elles élevé de hauts et puissants murs, et on avait finalement érigé un bastion centrale plus important, sous lequel se trouvait le port militaire. On accédait à ce dernier par le trois canaux taillés à même le socle qui traversaient la citadelle jusqu'en son centre où une large baie accueillait les coques des navires en carène. D'immenses piliers soutenaient l'édifice supérieur. La voûte n'était cependant pas très haute, juste supérieur à celle des plus hauts mâts, mais l'ensemble formait tout de même une caverne impressionnante. Des bateaux déchargeaient leur cargaison, d'autres venaient se ravitailler auprès de l'arsenal.

L'armement n'était pas en reste. La richesse des marchands de Pelargir avait amené toute une communauté de savants étrangers qui bénéficiaient de généreux mécénats. Ils inventaient de nouveaux instruments de navigation, perfectionnaient les mécanisme des trébuchets. Ainsi les balistes à répétition étaient monnaie courante sur les remparts et dans les tours. On avait installé de véritable plate forme d'artillerie dans les angles Est de la forteresse. En cas d'attaque, elle délivrerait un tir soutenu sur les assaillants.

Alcibiade commença par adapter la gouvernance de la cité à ses méthodes. Il délégua toutes les activités touchant au commerce à son intendant Beremond. Puis il plaça ses hommes aux postes clés, remerciant leurs anciens maitres par le cadeaux de fiefs au sud de l'Ithilien. A ce que l'on disait, le précédent gouvernement payait largement ses fonctionnaire. L'amiral rectifia cela mais compensa la diminution des salaires, par l'octroie de terres sur l'île de Tol-Falas. Ainsi il servit son propre dessein, celui de peupler l'île, en obligeant les jeunes officiers à s'y établir et à investir leur fortune dans le Nord de ces terres et dans le reste des îlots de l'archipel.
L'activité maritime de cette région s'en trouva renforcé, et les attaques de pirates se firent moins pressantes, tout en étant malheureusement plus concentré et plus violentes. Mais il était encore trop tôt pour agir.

Ses serviteurs, les frères Ménéor et Almarides poursuivaient leurs recherches secrètes. Alcibiade ordonna que le vende sa demeure à Minas Tirith. Il contracta de plus de lourdes dettes auprès des banquiers du Lossarnach. Mais dans les plus hautes tours de Pelargir, un profond mystère allait éclore, issu des savoir oubliés de Nùmenor. Les deux architectes navals construisaient des maquettes, testaient les différents bois, importaient des essences exotiques. L'amiral fit commande d'une importante quantité de soie, et c'était une étoffe des plus raffinés. Mais il importa aussi du lin et du chanvre, dans le dessin de réaliser des voiles ou des cordages d'une nouvelle nature.

Et lorsqu'enfin il eu un peu de temps à lui, il partit sonder le fleuve en compagnie d'Haraldir, son cartographe. Ils remontaient le fleuve, le descendaient à nouveau, puis encore remontaient. Mais patiemment, ils établirent une longue liste de relevé et peu à peu, une carte se dessina. On la fit recopier, distribuer aux navire. Et lorsque cela fut terminé, Alcibiade décida de créer le Bureau Cartographique, qui fut chargé, Haraldir à sa tête, de former des élèves et de dresser une encyclopédie topographique du pays.
De plus, lorsque les rapports indiquèrent que le Modor était calme, l'amiral songea que la cité ne courrait pas de danger immédiat et dépêcha alors une importante part de la garnison en amont du fleuve. On leur fit laisser leurs armes, mais ils furent gratifié d'une pelle ou d'une pioche, selon, et partirent tracer le chemin de hallage. C'était l'un des principaux objectifs d'Alcibiade qui souhaitait rétablir un commerce fort avec l'Ithilien du Nord et Osgiliath.
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Message par Alcibiade Jeu 10 Nov 2011 - 22:59

Alcibiade déambulait sur le parapet du mur Est. Au loin il devinait les montagnes de l'Ephel Dúath toujours la tête dans leur grisailles morose. Il avait vu nuages plus sombres sur les océans, et un tel spectacle ne l'avais jamais effrayé outre mesure. L'amiral inspectait les installations militaires après un mois passé à réformé la plupart des institutions. La flotte avait reçu l'ordre d'être rassemblé et les derniers navires seraient rentrés au port dans quelques jours.
Le prince numénoréen était satisfait du niveau d'entrainement qu'il avait relevé chez ses nouvelles troupes. Ses hommes étaient disciplinés, et une large partie d'entre eux était vétérans des Guerre du Nord comme on les nommait ici dans le Sud du Gondor. La plupart d'entre eux avaient été affecté dans la marine et celle ci n'avait subi que peu de pertes lors des affrontements, se contentant de livrer des raids derrières les lignes ennemis et de surveiller les côtes de la création d'un éventuel port en Beleriand.
De plus la cité était riche et son commerce avait profité de la situation tendu de l'économie pour s'enrichir encore plus en profitant de ses monopoles et de la richesse agraire des ses territoires. De fait Alcibiade se trouvait à la tête d'une cité doté de fonds énormes que le gouverneur précédent n'avait pas investit.
Mais plutôt que de tout dépenser, il investit les fonds dans la reconstruction de Dol Amroth qui ne s'était pas encore relevé de sa destruction récente par les armées de Mordor. Pelargir, trop puissante d'un point de vu militaire avait été soigneusement évité par les troupes du Maréchal Shraknag qui avaient préféré tenter une percée à travers les campagnes, laissant derrière eux flammes et cendres. Il avait fallut trois quatre longues années avant que les champs n'absorbent le brulis engendré et que les blés ne viennent doré les terres à la saison chaude. Mais depuis deux étés, la région avait retrouvé sa fertilité.
Une petite famine avait frappé la province, mais l'aide de Minas Tirith avait finalement préservé les habitants de la faim. Le Lebenin conservait une population nombreuse, et de belles années semblaient se profiler pour la cité amirale.

L'une des découvertes qui ravirent le plus l'amiral et lui permirent de supporter la charge engendrée par ses nouvelles fonctions fut celle des jardins du palais. Loin d'être immenses et vastes, il s'agissait d'une dizaine de terrasses perchées le long de la face sud du bastion supérieur. On s'y déplaçait par l'intermédiaire d'un escalier en colimaçons qui s'élevait au travers d'une mince tour opposé à la façade et dont s'échappait dix passerelles élancées menant chacune à l'un des petits jardins.
Chacun était composé d'une pièce d'eau et d'un arbre. Certains ne perdaient jamais leur feuilles comme un somptueux mallorn aux feuilles dorés. D'autre comme ce bouleau à l'écorce blanche qui agitait ses feuilles si fines lors de la moindre brise, emplissant le lieu d'un tremblement murmuré.
Alcibiade s'accordait alors chaque jour une heure dans ces jardins, pour réfléchir ou travailler à ses propres projets dans la quiétude qu'offrait ce paradis de calme. Et comme venait l'hiver, il décida de faire aménager à même la muraille une atelier de travail.
Les maçons taillèrent une excavation en deux voûtes soutenues par quelques piliers minces et bombés. On couvrit la façade d'une verrière en carreau de verre teinté, aux nuances bleus et jaunes, symbolisant le jour et la nuit. Enfin une porte fut enchâssé et il fallut meubler la pièce. On installa un poêle à charbon, un pupitre et une chaise de bois. Pour égayer le lieux il fut aussi ajouté un perchoir à oiseau à l'entré du lieu. Deux flambeaux étaient de plus installé de part et d'autre du pupitre où reposait un encrier et des plumes taillées avec soin.
Avec les semaines, un coin de la pièce se couvrit peu à peu d'une pile de parchemins et de grimoires, de relevés de navigation. Après des mois on y trouvait des astrolabes, de longues lunettes d'observation, des prototype de compas, des cartes, et même quelques aquarelles représentant les ports que l'amiral avait autrefois visité.

Il fit de plus la connaissance d'un architecte navale avec lequel il noua des liens, un certain Miltiade. L'homme avait réalisés deux superbes coques qui trônait fièrement amarrées aux quais pour y recevoir leur cargaison de blé et d'orge avant de partir pour de longues semaines en mer à caboter sur les côtes du Gondor. L'amiral décida de partager avec lui ses propres projets. Il le consulta lui demanda son avis, et devant la proposition vive de l'amiral vint s'ajouter aux deux architectes déjà employés par Alcibiade. Son travail leur fut d'un grand secours et leur permis une longue avancée qui vinrent s'additionner aux découvertes déjà accomplie par les deux frères. Dans quelques jours, les denrées commandées par Alcibiade arriveraient à Pelargir et alors ils pourraient commencer la fabrication d'un prototype.
L'une des autres satisfactions que l'amiral éprouva fut sans doute la taille des arsenaux militaires. Les remparts étaient chargés de balistes semblables à celles employées dans la marine, capables de tirer leurs traits meurtriers les uns après les autres avec une grande rapidité. Prêt d'une vingtaine de tour étaient garnie d'un trébuchet ou d'une catapulte. Un arsenal complet était dédié à l'entreposage des munitions nécessaires à de telles machines. Les fabriques d'engins de siège destinées à l'armée du Gondor étaient installées au cœur du bastion et produisait pour les navires les équipements nécessaires à leur armement. Ainsi la cité pouvait se permettre d'acheter un tel matériel à prix réduit et en cas de siège les entrepôts de la flotte lui garantissait une longue autonomie en vivres et en projectiles de toutes sortes. Le chemin de hallage menant à Osgliath serait achevé dans un mois et demi si l'on en croyait les estimations de l'intendant d'Alcibiade.
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Message par Alcibiade Ven 2 Déc 2011 - 16:06

C'était un jour sans fin, sans soleil ni lumière. Une clarté sans force aspirait la pénombre ne laissant demeurer qu'un halo neutre dénué de contraste. Les pièces dormaient dans l'atmosphère grise. La pluie ne semblait pas pointer son nez, et il était à parier, qu'il n'y aurait pas la moindre goutte de la journée. Au sud, les lueurs plus vives dans les nuages permettaient de deviner la présence de l'astre. La matinée avait été brumeuse, et c'était seulement sur le coup de onze heure, que ses nappes gazeuses avaient levé le camp pour s'éparpiller dans l'espace du delta de l'Anduin.

Assis dans un fauteuil de chêne, Alcibiade laissait reposait dans ses mains un vieux grimoire à la reliure usée. Les pages en évidence laissaient entrevoir quelques croquis de navires: dessins de coques, voilures extravagantes, éperons saillant, étrave gondolée et carènes boursouflée. Le regard de l'amiral n'était pas sur la page, mais perdu dans un lointain qu'il cherchait à entrevoir au travers des carreaux de couleur qu'il avait fait installé quelques jours auparavant. Peu à peu, il prenait l'habitude de leur teinte, mémorisant leurs géométriques chromatiques, leurs substances vitreuses, chaudes ou froides, et le pourtour plombé qui enchâssait chaque pièce. Il chercha à entrevoir un rayon jaillit du ciel que le hasard aurait porté sur le vitrail immense.

Ménéor et Almarides vinrent trouver l'amiral. Leurs bras étaient chargés de parchemins de toute sorte, aux formats irréguliers, aux épaisseurs diverses. Ils les déposèrent sur un pupitre situé dans un coin de la pièce, déplaçant l'encrier et les plumes d'oie qui y reposaient. Almarides était le plus vieux des deux frères, mais aussi le plus doué, un homme aux idées riches et variées qui s'était épanoui dans ses recherches et dans le travail. Cependant, il était d'humeur volatile, passant parfois des heures à rêvasser avant de s'atteler fermement à la tâche. Son ainé, Ménéor, était plus régulier et pouvait vaquer à ses occupations pendant de longues heures, jusqu'à ce que le prenne l'épuisement. Il avait moins d'idées mais menaient toujours celle-ci à terme, quitte à ne pas fermer l'œil pendant plusieurs nuits d'affilé. Il avait aussi d'avantage de patience et était habile de ses mains.


"Alcibiade, nous avons terminé les esquisses pour les coques. Il y a une dizaine de projets... tu verras par toi même. Mon frère et moi devons nous absenter pour les jours à venir: il nous faut nous rendre à Tol Fallas où nous avons laissé les prototype de voile et d'autres composants. Porte toi bien amiral!"

"Que les Valars vous portent sur les mers mes amis. Revenez vite, je suis impatient de mener notre projet à son terme..."

Il leva discrètement la main, accompagnant ses paroles, pour les saluer. Puis elle retomba doucement sur son fauteuil, tapotant doucement le bois verni. Après quelques secondes, il se leva pour aller consulter les plans apportés par les architectes navals. Ces deux frères étaient vraiment un bénédiction pour lui. Ils déployaient un talent que seul les Elfes des Havres gris dépassaient. Les sciences de la navigation numénoréenne n'avait pas de secret pour eux, et plus le temps passait, plus ils en venait à connaître des domaines oubliés par les âges, au travers de vieux grimoires que leur pérégrination dans les ports et leurs marchés poussiéreux leur présentait parfois au tournant d'un échoppe.

Après quelques minutes à inspecter les projets des deux frères, il fit son choix. Il quitta alors la pièce pour trouver un serviteur auquel il ordonna d'aller quérir Beremond, l'intendant de Pelargir nommé il y avait de cela quelques semaines seulement. Quelques minutes plus tard l'homme se présenta sur la pas de la porte. Il frappa brièvement mais avec conviction, puis entra sur ordre de l'amiral. N'ayant pas encore eu l'occasion de rencontrer Alcibiade de la journée, il le salua avec respect.


"Je voulais avoir votre rapport sur le balisage du grand chemin de hallage...?"

"Et bien les choses avancent à bonne allure. Le balisage est presque achevé. Il manque seulement le tronçon centrale. Mais un convoi de ravitaillement est parti ce matin même pour apporter les dernières fourniture nécessaire à son achèvement. Je pense que d'ici trois semaines, les choses auront progressé suffisamment. On a déjà établi les fondations des premières tour de garde. Les commandes de pierre à nos carrières au Nord Ouest sont déjà parvenues et on charge des navires afin de les convoyer d'ici deux jours..."

"Fort bien, c'est une bonne chose que de conclure cette affaire qui ne me préoccupe que moyennement..."


L'amiral se leva et gagna son pupitre. Il s'empara d'une plume et écrivit quelques mots, tout en poursuivant sa conversation avec l'intendant. Sa main courrait sur le parchemin en même temps que grinçait la plume d'oie. Par instant, il trempait la pointe dans l'encrier dont le contenu avait commencé à sécher par négligence du marin, bien que le mélange fut encore assez liquide pour inscrire des caractères communs.

"... j'ai là un projet urgent qui requiert toute votre attention: faites acheter dans les plus brefs délais les matériaux notés dans cette liste. Je veux la meilleur qualité, quel qu'en soit le coût. Après tout il ne s'agit pas de grosses quantité, et cela ne devrait pas nous ruiner... À présent, vous pouvez disposer!"

Il dit cela en lui tendant le morceau de parchemin. Il s'agissait de commander quelques bois exotiques, ainsi qu'une pièce de ferronnerie qu'il avait dessiner au verso du parchemin. L'intendant prit le tout, salua avant de partir remplir sa mission.


Dernière édition par Alcibiade le Sam 7 Nov 2015 - 4:08, édité 2 fois
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Message par Alcibiade Lun 13 Fév 2012 - 17:11

Dans les semaines qui suivirent, Ménéor et Almaride s'en vinrent sur l'île de Tolfallas. Alcibiade se trouva donc seule et ses projets demeurèrent au point mort. Il eu donc le temps de se consacrer à l’administration plus approfondie de sa cité. Ainsi, jour après jour, il apprit à mieux connaître son intendant. Beremond avait toujours été quelqu'un de fidèle et de serviable, mais le caractère versatile de l'amiral rendait leur relation trop superficielle. Il constata donc sa rigueur mais aussi sa finesse d'esprit: visiblement l'homme était un être sérieux mais non dénué d'un certain sens de l'humour. Ainsi il raillait sans cesse les familles aristocrates de la cité, toujours en quête de quelques faveurs, bien que l'intendant leur témoigna le plus grand respect en public et fit mine de se plier à leurs exigences, même les plus idiotes.
Dans l'ombre il élaborait de nouvelles lois qui, bien qu'accordant une plus grande autonomie aux vassaux de la cité, exigeaient d'eux une plus grande participation aux structures du pays. C'est ainsi qu'il avait financé la construction des tours le long de l'Anduin et du chemin de hallage. De plus la participation à la sape des sentier avait en fait exempté la cité du moindre impôt. L'argent ainsi économisé avait été envoyé en partie à l'impératrice, en guise de geste de bonne volonté. Mais l'essentiel était demeuré dans une caisse secrète dont seule Alcibiade et Beremond avaient connaissance. Elle servirait les projets de l'amiral en temps voulue.

Et finalement les liens entre les deux hommes se renforcèrent. L'admiration de l'amiral pour son intendant grandissait. Il en vint même à rencontrer la famille que ce dernier avait faite installé dans la cité. Ses enfants, deux blondinets aux sourires narquois amusèrent beaucoup Alcibiade qui se promit de leur faire découvrir la navigation.
Puis secrètement, Alcibiade décida d'offrir un fief à celui qu'il considérait désormais comme un ami. Il s'enquit de l'état de la région, partit en voyage et en vint à découvrir une vallée dans le delta du Poros. Elle n'était gouverné par aucun noble d'importance. Un petit castel, composé d'une donjon et d'une enceinte en défendait les villageois. Quand l'amiral fut rentré à Pelargir, il décida de s'attaquer à la réalisation du projet. Mais la chose fut moins aisé qu'il ne l'avait escompté: de toute sa vie, l'intendant s'était toujours occupé de ses affaires commerciales. Il savait commander une flotte, mais ignorait tout du commerce; il pouvait manier une nef presque seule, mais n'aurait su juger des taux de change sur une balance. Il convoqua fit donc une lettre à son propre père lui commandant de se charger de l'affaire. Il s'agissait de vendre son héritage. Son père, fier de lui ne saurait lui refuser une telle faveur, car il savait la pureté de cœur de son fils et que l'or ainsi dilapider irait à des projets nobles et servant les intérêt des hommes de l'Ouest. Avec l'or ainsi récolté, il fallait faire agrandir le manoir fortifié, et installer quelques dizaines de fermiers afin qu'ils fassent de la vallée une lieux fertile et verdoyant. La proximité des delta du Poros rendrait la chose plus aisée et une irrigation bien menait pouvait donner un souffle nouveau à la vallée.


***

Une nuit où il ne parvenait à trouver le sommeil, Alcibiade en vint à errer dans ses appartements. Il se souvint alors que dans la plus haute tour, là où Almaride et Ménéor menaient leur recherches, l'attendait le fruit de leur travail. Cela lui était sortit de l'esprit pour une raison quelconque, et à présent qu'il s'en souvenait le seul désir qui l'anima fut d'observer la chose. Il s'habilla en hâte, réveilla l'un de ses serviteurs, et finalement partit à la lumière des flambeaux étudier les maquettes et les croquis de ses architectes navals.

Leur travail lui coupa presque le souffle. Les esquisses semblaient issues de l'imagination de frères déments. Mais, en expert, Alcibiade comprenait parfaitement le génie de leur propos. Il poussa une maquette qui trainait sur un plan de l'atelier. Au lieu de tomber, elle flotta dans l'air pendant de longues secondes et finalement retomba comme le vol d'un cygne sur un lac en hivers. Il attendit alors qu'Almaride et Ménéor fussent de retour. Cela eu cours dans la semaine suivante et à leur arrivée, Alcibiade les attendait sur les bords du quais. Il leur souriait sans se cacher le moins du monde et ils devinèrent les raisons de son contentement. Il ne tarit pas d'éloge et parla de longues minutes avant d'entendre leur rapport: les voiles étaient fin prêtes. Les matériaux pour leur part était arrivé depuis deux jours et il fallait maintenant tout faire suivre à Tol Fallas. L'amiral s'enquit de l'état du phare, mais les frères l'assurèrent que tout allait pour le mieux, hormis le vieil Hamilcar qui pestait contre le climat rendant sa tâche sans cesse plus difficile. La fortification du port était presque achevé. Il lui manquait seulement des fonds pour payer les tailleurs de pierre. Alcibiade, à cours d'argent, promis de trouver une solution. Du moins il espérait que Beremond en trouverait une.

Il fallait maintenant planifier les travaux à venir. Pour cela il devait se rendre à Tolfallas. Mais avant cela, il devait aussi regrouper la flotte en vue d'une opération de grande envergure. Il souhaitait organiser une manœuvre en Hardondor afin de tester ses équipages dont une grande partie avait du être renouvelée après la grande guerre au Nord. Et surtout, il fallait se forger une équipe de confiance: Alcibiade ne partageait pas les même vues que l'impératrice, du moins en manière de politique extérieur. Son prédécesseur Denethor lui avait laissé une certaine marge de manœuvre, mais sa nomination quelque peu suspecte faisait penser à l'amiral qu'on avait voulu "l'enchainer" pour mieux le contrôler. N'étant pas dupe, il avait joué le jeu. Mais depuis ces quelques semaines, il avait peu à peu fait remplacer tous les postes importants de la cité. Les nobles de la région s'étaient vu offrir de nouveau fief et il avait peu à peu mis ses proche au pouvoir. Car en vérité, Alcibiade craignait les espions de Thais. Il savait qu'un réseau le surveillait. Il faudrait ruser et pour cela la mer était une bonne occasion de se débarrasser des gêneurs potentiels...

Il ordonna donc que dans les quinze jours, la flotte se tint prête pour un exercice dans le golfe des Fallas. La construction des tours de garde avançait à bonne allure, et même si quelques mois seraient nécessaire pour achever la chose, la situation actuelle n'exigeait pas une vigilance toute particulière. De plus, avec la renaissance d'Osgliath, la région était dans une bonne passe défensive en cas d'assaut inattendue de la part du Mordor. Du reste, la garnison de Pelargir demeurerait en partie et la solidité des murs de la cité laissait confiant quand à un siège éventuel.
Alcibiade fit ensuite convoquer les meilleurs charpentiers maritimes, quatre tonneliers, deux tourneurs ainsi qu'un sculpteur et les expédia au phare de Tol Fallas en compagnie des frères architectes. Une tâche ardue les y attendait et on leur fit promettre le silence contre d'importantes sommes d'argent. Ils embarquèrent une semaine plus tard sur la propre nef de l'amiral, chargé de bois exotiques en tout genre et de toute essence. Une odeur parfumée montait des cales où la marchandise avait été entreposé à l'exception de quelques très long tronc que l'on avait fixé sur le pont à l'aide d'épais cordage. Alcibiade regarda le navire quitter le port, puis ses voiles blanches disparaitre au détour d'un bras courbe de l'Anduin.
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Message par Alcibiade Mar 27 Mar 2012 - 0:09

Alcibiade était pressé par le temps. Il se devait de mener une dernière tâche. Ses plans avançaient trop lentement à son goût, bien qu'il ai placé des gens compétent aux postes clés. Au travers des couloirs, il marchait à grand pas, suivit de l'un de ses lieutenants, Balthus. Ils traversèrent les entrepôts d'arme avant de regagner le palais où la clé de ses problèmes l'attendait. Des grands arches de pierre dessinaient une dentelle dans les murs épais de la cité. Et dans l'ombre de leur plafonds, des tonneaux emplis de flèches, de javelots et de carreaux d'arbalète. Il y en avait des centaines, de quoi tenir un très long siège ou ravitailler les flottes de l'Empire de l'Ouest.

Quand ils furent dans la salle du conseil, l'amiral ordonna aux gardes de sortir et de les laisser seuls. C'était désormais l'heure de faire le point, et plusieurs conseillers aux tâches délicates étaient présent pour présenter leur rapport. Ils débutèrent par le rapport d'activité sur l'exercice dans la baie des Fallas. Alcibiade aurait du commander lui même l'opération, mais l'arrivée de dernière minute d'un messager de Thais l'avait obligé à demeurer à Pelargir où il avait promené l'opportun puis lui avait fait découvrir quelques lieux insolites mais sans grand intérêt. Une fois de plus il avait eu l'impression d'être surveillé, et pour cette raison il avait dissimulé au mieux les manœuvres militaires qu'il organisait, bien plus au Sud.
C'était donc son second, Hipaz, qui avait mené l'exercice. Tout c'était déroulé dans de bonnes conditions. La flotte avait du manœuvrer dans les deltas de l'Anduin, suivre ses méandres sinueux puis avait simulé un débarquement en Harondor sur une vaste plage. Seul un vaisseau avait fendu sa coque, mais par chance, les courants l'avait porté sur la rive ensablé où il s'était échoué. On avait depuis envoyé des charpentiers afin de réparer les dégâts occasionnés.

Le sujet suivant concernait l'aménagement des chemins de hallages le long de l'Anduin, et cela jusqu'à Osgiliath. Plus de la moitié du tronçon était achevé, et déjà les rapports faisaient état d'une augmentation des flux commerciaux. On avait vu quelques navires, dans le courant de la semaine, emprunter les berges de l'Anduin alors qu'un puissant vent du Nord soufflait le long du fleuve empêchant toute navigation à la voile. Ainsi, l'opération s'était montré fructueuse, et les mois à venir conforteraient la sagesse de cet coopération entre les gouverneurs des deux cités portuaire. Car depuis le sac de Dol Amroth, Pelargir avait profité de son monopole pour prospérer et remplacer dans son rôle la cité au cygne blanc. Viendrait le temps, où, le chemin de hallage achevé et les commerçant bien installé, il faudrait levé de nouvelles taxes marchandes afin de profiter de l'opération si rondement menée.

En dernier point, il fut discuté du retour de Ménéor et Almaride. Ils apportaient des nouvelles satisfaisantes, bien que l'essentiel de leur mission ne concerna pas le renforcement du fort de Tol-Fallas. Hamilcar, un ancien lieutenant de l'amiral désormais en charge des lieux depuis son départ, avait achevé la construction de l'enceinte principale. Ils allaient désormais agrandir la baie portuaire et bâtir de nouveau quais afin de faire de l'île une base avancée contrôlant l’accès au golfe et protégeant ainsi les navires de commerce des raids corsaires en provenance d'Umbar.


***


Lorsque le conseil fut terminé, Alcibiade emmena les deux frères dans sa salle d'étude afin d'entendre leur compte rendu sur les activités secrète qu'il leur avait confié. Les résultats indiquaient que d'ici quelques semaines, ils seraient à même de réaliser l’exploit des Numénoréens d'antan. La voie droite les avait mené à de bien étranges découverte, mais elles s'étaient tout de même avérée utile.
Ils indiquèrent à l'amiral que dans deux jours, un navire accosterait avec à son bord, les éléments constituant le le navire prototype. Tout serait dissimulé en pièces détaché dans des tonneaux calfeutré et entreposé à fond de cale. Une semaine plus tard devait parvenir l'essentiel des la carène qu'ils devraient ensuite monter. Alcibiade ne put s'empêcher de ressentir une excitation exceptionnelle. Certes par le passé il avait déjà volé. Mais c'était à partir d'un artefact antique dont il avait hérité. Le nouvel objet représentait le fruit de cinq années de recherches. Et même après cela il lui faudrait des mois pour apprivoiser son précieux trésor.

En prévision de tels évènements, l'amiral fit aménager une salle des entrepôts qu'il fit murer avec de grandes planches de chêne. Il recruta de plus une dizaine de gardes qui seraient charger de veiller à ce que personne ne vienne fourrer son nez dans ses affaires les plus secrètes. Les jours qui suivirent furent pour le marin bien difficile. Il avait du mal, bien que d'ordinaire assez patient, à dissimuler, et même à contenir son envie de se consacrer à ses véritables projets. Finalement, il décida, pour se changer les idées, d'aller chasser en compagnie de ses principaux vassaux. Ils tuèrent du gibier en grande quantité, dont un magnifique cerf qu'ils dégustèrent la veille de l'arrivée du précieux chargement.
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Message par Faramir Dim 8 Avr 2012 - 13:49

Faramir quitta Minas Tirith avec son cheval.Il franchit la porte blanche et sa monture se mit à galoper.Il parcouru bien des milles et arriva enfin à Pelargir, en Gondor du Sud.

Il arriva devant une grande tour.C'est là qu'il avait l'intention de trouver Alcibiade, l'occupant de cette cité.Ces deux là se connaissaient depuis longtemps, avant même l'arrivée de Denethor avant qu'il ne le quitte peu de temps.Ils se connaissaient bien tous les deux et souvent se donnaient des nouvelles grâces aux hérauts qui leurs apportaient les messages de l'autre à tous les deux.

Faramir se rendit à la porte de la tour.Là il fit la rencontre d'un des gardes de la tour.Celui-ci conduit son cheval à l'écurie puis revint et demanda à Faramir la raison de sa venue.

- Je suis Faramir, fils de Denethor.Je souhaite rencontre Alcibiade ici à Pelargir pour lui apporter les nouvelles de la cité blanche.Je n'ai pas été envoyé de la part de Thais Laelias si vous souhaitez le savoir.

Le garde le conduit alors jusqu'au bureau où était actuellement Alcibiade.Là il trouva un homme, grand, une hache et une épée pendants tous les deux à sa ceinture.C'était un homme aux traits durs mais aussi un homme très sage.Il était Amiral de l'Empire de l'Ouest et avait participé à beaucoup de batailles.Faramir s'inclina puis le remercia de l'avoir reçu.

- J'ai chevauché un jour et demi pour venir ici et je suis heureux de voir que cela n'a pas été vain.Je souhaitais vous parler un peu de la situation.L'empereur de l'Empire de l'Ouest n'est plus.Aragorn fils d'Arathorn, a été enfermé par sa propre fils Thais Laelias qui a prit le pouvoir et dirige l'Arnor et le Gondor.Thais dirige durement les deux empires.Bientôt je pense, elle prendra contact avec vous pour vous rappeler votre rôle.Vous restez quand même amiral de l'Empire de l'Ouest et c'est un poste important.Voilà ce dont je voulais vous faire part.
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Message par Alcibiade Mer 11 Avr 2012 - 12:25

Alcibiade connaissait Faramir pour l'avoir rencontré à quelques occasions auparavant. Mais il connaissait davantage son père Denethor, l'ancien intendant. Il avait par le passé eu affaire à sa colère, au temps où les vagues de Morgoth avaient déferlé et où le monde des hommes avait manqué de basculer. Par miracle, le Gondor s'en était sorti, et Denethor avait du reconnaitre que l'amiral avait quelques talents pour ce qui était de diriger les navires. De son côté, Alcibiade comprenait la politique ferme que le vieil intendant tentait de mener. C'était un homme juste et pour le marin, nulle valeur ne prévalait autant. Sa disgrâce au-prêt de l'impératrice Thaïs avait quelque peu attristé le marin qui voyait là une perte pour le royaume des Dunedains.

Les paroles de Faramir ne manquèrent pas de bouleverser Alcibiade. Ainsi Aragorn avait refait surface...la rumeur courrait depuis des années qu'il errait à travers Arda mais rien n'était venu apporter une preuve de ce retour. Et rien ne prouvait les dires de Faramir hormis la rumeur du dernier conseil où Thais Laelias avait elle même confirmé le retour du Roi.


"Vous apportez-là des paroles bien funestes. Rien ne prouve vos dires, et s'il m'est permit de le dire ainsi, la parole d'un capitaine ne vaux pas grand choses, même si vous êtes le fils de Denethor. J'ai appris la nouvelle du retour de l'ancien empereur. Mais selon Thais il est seulement trop épuisé pour diriger lui même. Il a même confié Anduril, l'épée des rois, à sa fille. Je ne vois là aucun signe d'une quelconque arrestation..."


Mais même s'il n'en faisait rien remarquer, l'amiral était troublé. Le point de vue de Faramir sur la politique de l'impératrice était loin de le choquer, et dans un sens il partageait son opinion. Mais les espions de l'impératrice était surement présent dans son entourage et il valait mieux ne rien montrer. Depuis ces derniers mois, une certaines crainte s'était installé dans le cœur du marin de Nùmenor. Et les récent événements ne faisaient rien pour le rassurer. En silence, il œuvrait à ses propres objectifs, confiant que le temps lui donnerait l'occasion de les accomplir et de démontrer leur justesse. Alcibiade était un homme fidèle à sa patrie, mais avant tout, il était surtout fidèle à lui même et ne se laissait pas berner aisément. Les dernières paroles de Faramir était plus obscures et confuses. Que cherchait-il à lui dire?

"Je n'ai nul besoin de prendre contact avec sa majesté Thais. En tant que gouverneur de Pelargir et amiral de la flotte, j'entretiens une correspondance écrite quotidienne. Je pense savoir ce que l'impératrice désir... quant à mon poste d'amiral, j'ai été concilié il y à de ça quelques mois. Je ne m’attend donc pas à ce que les choses changent, donc je peux me passer de ce genre de nouvelles. VOus n'êtes qu'un simple capitaine, Faramir fils de Denethor, et je vous prie de rester à votre place."


Alcibiade se mit alors à déceler les signes d'une réaction du fils de l'ancien intendant. Il avait affirmé ne pas venir de la part de l'impératrice. C'était là un signe de franchise évidente, qui bien qu'un peu niais ne pouvait être la marque d'une supercherie. Malgré les dures paroles qu'il avait eu pour Faramir, le gouverneur décida de chercher un peu plus d'intimité pour s'entretenir avec Faramir, à l'abri des espions.

"Je vous prie de bien vouloir me suivre dans ma salle de travail. Il se trouvent juste à côté de mes appartements. J'ai là un rapport urgent que je dois remettre à l'impératrice et que vous pourriez lui donner en main propre. Voulez vous me suivre?..."


Et sans attendre une réponse de Faramir, Alcibiade prit la direction de la haute tour dans laquelle il s'était installé et d'où il surplombait toute la ville.

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Message par Faramir Jeu 12 Avr 2012 - 11:56

Faramir parut surpris lorsqu'il sut que Alcibiade savait que Thais Laelias était au pouvoir.Malheureusement, Faramir découvrit que le gouverneur de Pelargir ne connaissait pas toute la vérité.

- Sauf votre respect Alcibiade, ce n'est pas ce qui s'est passé.Thais Laelias préfère passer pour une personne sage aux yeux de tous.Même le peuple du Gondor ne connait pas la véritable histoire.L'ancien empereur de l'Ouest a été arrêté et Anduril lui a été enlevé de sa possession pour revenir à sa fille.

Puis le silence tomba et Alcibiade le rompit.Il affirmait avoir quelque chose pour l'Impératrice.

- Je pourrai lui transmettre ce message si cela ne vous pose aucun problème.

Faramir suivit alors Alcibiade.Celui-ci le conduit jusqu'au bureau dans la haute tour, là où Alcibiade passait beaucoup de temps chaque journée.Ils arrivèrent là : Le bureau surplombait toute la ville.On pouvait voir au loin les belles étendues de l'Ithillen encore intactes et la forêt plus au nord.Puis, le fils de Denethor détourna son regard de la belle vue puis regarda Alcibiade chercher l'objet pour Thais Laelias.
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Message par Alcibiade Jeu 12 Avr 2012 - 12:36

Parvenus dans sa salle de travail, l'amiral ferma soigneusement la lourde de porte de bois qui en gardait l’accès. À présent ils étaient tranquilles et nul ne pouvait les entendre, il en avait la certitude. Il fit mine de chercher un document dans la pile de papiers qui s'étalait sur sa table. Mais il écoutait les paroles de Faramir qui semblat bien sur de lui. Etait-ce là un piège de l'impératrice pour éprouver sa fidélité? Il ne pouvait pas vraiment le savoir. Au mieux il savait par réputation que le fils de Denethor n'était pas un intriguant mais un fidèle chevalier au service de l'Empire d'Ouistrenesse. Cela ne l'avançait guère. Mais au moins en ce lieu il pouvait parler sans contrainte et sa parole en cas de litige vaudrait sans doute plus que celle de Faramir, aussi il se décida à dévoiler quelques unes de ses pensées.

"Je connais un peu l'impératrice, l'ayant fréquenté au cours de la grande guerre. Mais ce n'est qu'une connaissance superficielle. Si ce que vous me dites est fondé, alors vous pouvez m'apporter une preuve de vos dires. Mais sans cela,je ne vois aucune raison de vous accorder ma confiance."

Il enroula un parchemin et le scella à la cire. Puis prenant une bague à son doigts, il la retira et en appliqua le sceau sur le liquide rouge encore malléable qui sembla alors suinter sa matière grasse sur le message. D'un bref souffle, il fit sécher l'ensemble avant de s'approcher du capitaine.

"Pour être franc, je pense que Thais Laelias est une habile politicienne, mais j'ai des doutes quand à ses ambitions pour notre monde. Cette période de troubles est peu propice à une division de l'empire et même s'il s'avérait que vous aviez raison, il nous faudrait agir avec prudence...

Pour le moment il n'en est rien. Je vous prie donc de m'apporter une preuve certaine de ce que vous prétendez. Si vous avez vu juste, je vous aiderez, mais pour le moment, rien n'est clair et je dois poursuivre ma tâche qui me commande de gouverner Pelargir et sa flotte."


Il lui tendit le message, avec un léger sourire au coin de la bouche.

"J'ai été jeune et fougueux comme vous seigneur Faramir, mais vous apprendrez que le meilleur allié en ce monde, c'est le temps qui apporte la lumière sur les bas agissement des hommes.
Il n'y a rien sur ce parchemin, mon rapport est déjà partit il y a de cela trois jours. Ce n'était qu'un prétexte pour vous mener ici et avoir cette conversation en tête à tête. À présent regagnez Minas Tirith et tachez d'en savoir d'avantage. Que les Valars vous protègent."



L'amiral se dirigea vers la porte et l'ouvrit pour montrer à Faramir la sortie, stipulant par son geste que l'entretient était terminé. Il souriant encore doucement, songeur, et lorsque Faramir fut sur le point de disparaitre il lui lança ces dernières paroles:

"N'oubliez pas, il me faut une preuve, un signe tangible que seule l'empereur Tar Elessar puisse accomplir!"
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Message par Alcibiade Lun 14 Mai 2012 - 13:19

Une semaine s'était écoulé depuis la visite de Faramir. Depuis, l'amiral n'en avait pas eu la moindre nouvelle. Cela l'inquiétait un peu, mais ses projets étaient ailleurs. Davantage tournés vers la mer. Il passa donc ses semaines en compagnie de Ménéor et d'Almaride. Au fond de leur entrepôt férocement gardé, ils travaillèrent de longues heures à la lueur des torches. Des bruits étranges filtraient à travers les portes. Des coups de marteaux, des bruits de scies, et parfois même un bouillonnement terrible accompagné par de lourds effluves pestilentielles empoisonnant l’atmosphère.

Patiemment, les trois hommes façonnaient cette nef bien étrange. Sa coque était faite en bois de tremble. De longues lamelles se superposaient comme des écailles. Avec de la naphte et des rivets, ils élaboraient peu à peu cette fine carapace imperméable. Elle avait le profil d'un corps de poisson que l'on auraient fendu en deux, de la tête à la queue en n'en conservant que la partie inférieur.
L'huile de roche permettait de calfeutrer les lamelles de tremble, de rendre ainsi la coque étanche. Quand celle-ci fut achevée, ils passèrent à la réalisation des mâts. Ils étaient cette fois ci fabriqué avec de l'if. Il s'agissait de branches assez longues, de l'épaisseur d'un poing. D'autres, plus courtes et plus minces, furent employés pour construire des tiges rétractables, jointes par des coudes en acier. Ainsi un long mât principal fut installée et sur les bastingages, comme une arborescences de la tige principale, des bras rétractables reposaient maintenus en place par des cordages.

La voilure était tissé avec du fibre de lin. D'une blancheur crémeuse, elle claquait dans les brises remontant le golfe de l'Anduin. Enfin de nombreux filins étaient tendus de part et d'autre de la nef et permettait par un complexe système de poulies de manier cette dernière tout en demeurant à la barre. Le gouvernail était plus large qu'à l'accoutumé, maintenue par de solides charnières en fer forgé.

Monter l'ensemble des pièces leur prit moins de dix jours. Lorsque l'ouvrage fut prêt, Alcibiade alla trouver son intendant, Balthus et lui remit des consignes pour son absence. Il partait une quinzaine de jours en mer pour se rendre à Tol Fallas et de là gagner le Lindon. Pendant ce temps, il ordonna que les armées s’exerçassent au manœuvres de débarquement. C'était la seconde fois en deux mois qu'un tel ordre tombait. L'intendant pressentit donc que de grandes choses se préparaient.

Alcibiade et ses deux architectes navals embarquèrent sur leur esquif peu avant la tombée du jour. Ils franchirent les grande sortes du port puis débouchèrent sur l'Anduin et ses méandres. La nef glissa avec souplesse sur les eaux, emportant son équipage vers les flots de la mer. Le soir palissait lentement et une petite brise se leva. Ils déployèrent les voiles et dans un grand claquement de toile, le vaisseaux prit de l'allure, fendant le fleuve en direction du sud.
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Message par Alcibiade Mar 5 Nov 2013 - 18:01

Vers dix heure du matin, un soleil radieux planait sur la campagne. L'automne était moins présente que dans le Nord et les arbre avaient conservé les teintes encore fraiches de l'été. Quelques nuages planaient en altitude, dessinant parfois une ombre sur les coteaux herbeux. À l 'embouchure des fleuves la capitale de l'Ithlien avait installé . Les murs de Pelargir se dressaient hauts et puissants. Ils n'avaient pas la blancheur de Minas Tirith, mais étaient d'une teinte assez douce qui ne faisait pas de ce lieux une cité oppressante. Elle ouvrait d'avantage sur le fleuve, profilant sa façade au milieu des eaux. Les navires venaient saluer ses parapets de leurs mâts multicolores. Alcibiade franchit le fleuve par le bac nord. Puis il gagna la porte septentrionale pour ensuite se rendre au quartier général.

Là on l'informa que les navires avaient pu atteindre Pelargir sans encombres. Ils étaient arrivés la veille en fin de soirée. On les avait installé dans les entrepôts du port. Alcibiade tint alors conseil avec ses officiers. Il fallait mettre la flotte sur le pieds de guerre. Le blocus allait être allégé de quelques navires pour venir renforcer les troupes présentes. Les troupes coloniales devaient se tenir prêtes à appareiller. Alcibiade allait lui même se rendre à Tolfalas pour redéployer ses vaisseaux dans les deltas de l'Anduin et la baie des Falas.
Mais pour le moment, il devait organiser la défense de la citadelle avant son départ. La première chose était de pourvoir à l'approvisionnement de la ville. La garnison renforcée de la garde coloniale était suffisante en terme d'effectif défensif. Après tout, les seuls armées de campagne présente au Gondor étaient sous son commandement. Pour le reste, il s'agissait de garnisons qui ne permettaient pas à elle seule d'enlever une place forte. Ensemble bien sur, mais alors il fallait renoncer à protéger sa propre patrie, ce à quoi peu de familles se résoudraient.
On ne pouvait bien entendu pas laisser l'Ithilien sans défense, car la menace du Mordor était toujours présente. S'il venait à se réveiller, Sauron pouvait brûler le Gondor en toute impunité. Mais au dire des rumeurs, c'était bien Morgoth que l'impératrice servait... aussi valait-il mieux se calmer et laisser les choses telles quelles. Si chacun restait chez soit, la situation ne s'envenimerait pas. Le Gondor était paralysé. Mais le royaume avait encore un espoir. Il fallait empêcher Thais Laelias d'avancer vers le Gondor. Pour cela Alcibiade avait un plan : il se rendrait en Isengard et tenterait de convaincre Vakalor de le suivre. Leurs armées réunies pouvaient s'opposer à celles de Thais ou du moins les empêcher de rentrer en Gondor. Peut être fallait-il espérer une alliance avec les rohirims. Après tout, le passage de l'impératrice et ses armées sur le pays des chevaux ne présageait rien de bon. D'autant plus que selon la rumeur, les rohirims avaient engagé une guerre avec l'Est ce qui laissait leur pays affaiblie. La troué du Rohan, l'Isengard, les gué de l'Isen et le gouffre de Helm constitueraient un terrain de défense des plus propice.
Mais s'il laissait Pelargir avec seulement sa garnison, l'Ihtilien se trouverait affaiblit. Il fallait espérer que l'opération fonctionne et se déroule rapidement. Pour ce qui était des vivres, Alcibiade avait heureusement une corde à son arc : le contrôle du commerce de blé en Harondor et le blocus du Harad lui avait permis de stocker de grandes quantités de vivre confisquées au marchand ou acheté à des prix dérisoire. Les caisses de la province allaient mieux même s'il restait des progrès à faire.
L'amiral décida de faire déplacer les provisions en les séparant ainsi : un tiers irait à Pelargir, le reste à Tolfalas qui servait à présent de base arrière. Alcibiade partirait le soir même pour l'île. Il fut aussi envisagé de faire remonter quelques troupes en amont du fleuve pour renforcer le contingent en cas d'attaque en Ithilien Nord. On donna aussi du travail aux réfugiés : les entrepôts du port tournaient à plein régime. Il fallait faire des réserves en matières premières, aussi d'autres hommes furent délégué dans les camps de bûcherons au sud de l'Ithilien. Enfin, les forges, afin d'augmenter leur rendement, engagèrent un peu de main d’œuvre pour soutenir le travail de artisans.

Deux nuits après son arrivé, l'amiral quittait déjà la ville. Il s'embarquait, accompagné de dix autres nefs pour Tolfalas. L'essentiel de la flotte avait été rattaché à l'île. Un vent frais venu du Nord soufflait en descendant l'Anduin. Les embarcation allant en sens inverse furent obligé de s'arrêter le long des chemins de hallage. Au Sud, vers la mer, le ciel palissait sous de sombres nuages. L'océan serait agité et il faudrait être prudent.
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Message par Alcibiade Sam 7 Nov 2015 - 3:57

Trois années s'étaient écoulées depuis la dernière visite d'Alcibiade. Et la vue des hauts murs de Pelargir emplit son cœur d'amertume. N'avait-il pas été trop égoïste en se soustrayant à sa tâche jadis confié par le Tar? Il chassa rapidement cette pensée de son esprit. Après tout, Aragorn était lui même un inconstant: combien de fois avait-il disparu du trône pour ne réapparaître que des années plus tard, semant le trouble dans le royaume? Alcibiade était las de la politique, et l'idée qu'il devrait bientôt s'y replonger corps et âme l'effrayait. Mais nul ne peut se soustraire à ses obligations, il le savait mieux que quiconque, lui qui avait commandé bien des navires et des équipages au cœur des plus violentes tempêtes.
Le navire marchand, après bien des escales, arrivait à bon port, ayant convoyé l'amiral depuis les Havres Gris jusque dans les méandres de l'Anduin qu'il connaissait pourtant si bien, mais que les crues récentes avaient modelées en de nouveaux réseaux serpentins, les rendant neufs à la vue de cet enfant du pays. Le trajet lui avait paru bien long, les marchands se contentant de cabotage afin de ne pas endommager leur précieuses denrées. L'amiral s'était rendu utile en effectuant des quarts de nuit, moment qu'il recherchait particulièrement pour le rayonnement de la lune sur la vague. C'était sans doute le spectacle qu'il affectionnait le plus: lorsque le rayon nacré se mêlait à l'écume salée, alors le flot était telle une chevelure d'argent dont la lueur ne semblait pas être le reflet sélénite mais l'origine même des étoiles, comme si le ciel n'était qu'un lointain écho de l'océan.

La coque du navire émis soudain bruit sourd et trainant. D'instinct, Alcibiade sut que le navire s'était échoué sur un banc de sable déplacé par le courant. Il faudrait attendre le prochain flux de la marée pour escompter désensabler la nef à la coque trop ronde. Alcibiade décida d'achever le voyage à pied. Il gagna le rivage malgré le puissant courant et le reflux, nageant avec puissance dans le remous du fleuve jusqu'à atteindre la berge. Trempé, il s'extirpa des roseaux et gagna le chemin de hallage, voie qu'il avait lui même fait construire quelques années auparavant. Pelargir devait être à deux heure de route, et déjà il distinguait avec précision la tour des astronomes où étaient établis les calculs éphémérides. D'un pas rapide, il chemina la matinée, bientôt séché par la brise tiède qui souffle d'ordinaire en ce point de golfe.
Ayant franchit sans encombres les portes de la cité, il fut surpris de l'activité qui y régnait: le commerce y semblait plus prospère que lors de son départ. Les échoppes offraient des denrées variées. Il songea alors que c'était là l'effet de la levée du blocus sur le Harad. Les nouvelles indiquaient pourtant que l'impératrice Azûl Li avait basculé sous la coupe de Sauron. Sans doute le joug de ce dernier s'était-il étendu, mais les marchands n'avaient cure de politique, hormis lorsqu'il s'agissait de politique commerciale, et seul prévalait la loi du profit. Sans le sous, ayant laissé ses affaires sur le navire, il ne put rien s'offrir. Il gagna alors le quartier où se trouvait les chantiers navales.

Il erra de longues minutes en ce lieux qu'il aimait tant: la forme des carènes, les longs mâts de chêne ou de mallorn, les forêts de gréements. Il observa de loin des nefs à la silhouette imposante et qu'il n'avait pas souvenir d'avoir vu auparavant dans la flotte ni même en mer. Sans doute son successeur avait-il entreprit la modernisation de la flotte pour faire face à la menace grandissante du Harad. Il demeurait cependant sceptique quant à la manœuvrabilité de tels vaisseaux.
Il continua sa promenade le long des quais. Il reconnu certains navires, quelques vieux pêcheurs avec lesquels il avait jadis appris à naviguer. Mais l'épaisse barbe rousse qui couvrait son visage anguleux, ainsi que son air fuyant, le préservèrent d'être reconnu par qui que ce soit. Finalement, il atteignit les abords de la grève, là où jadis se trouvait les ateliers des deux jumeaux: Ménéor et Almaride. L'établie était abandonnée, et seuls quelques vieux ballots de chiffons mêlés à des poutres vernies témoignaient des anciennes activités des trois amis. Alcibiade avait espéré les y trouver, mais il dut se rendre à l'évidence: sans sa présence et le financement qu'il fournissait, l'activité des deux frères avait dû cesser.
Bientôt l'après midi toucha à sa fin. Le soleil rougit à l'ouest et la pénombre gagna la ville. Alcibiade se mit en quête de son navire, y récupéra ses bagages puis gagna une auberge pour y passer la nuit. Il soupa avec appétit, d'un bouillon de bœuf et d'oignons relevé par quelques épices rapportées d'Orient, et de quelques bouchées de pain de seigle qu'il trempait avec ses doigts dans le jus gras et brûlant avant de les porter à sa bouche affamée. Puis, il s'attarda dans le fond de la salle où un joueur de luth à archer faisait entendre sa plainte mélancolique. Alcibiade songea alors à son ami disparu quelques années auparavant, Epixarkoïs. Cette mélodie, il la lui avait peut être jouée dans le temps. À présent il n'était plus qu'une lueur sur le pont de Khazad Dûm. Il se jura de visiter bientôt la cité naugrim afin d'y rendre hommage à son ami sacrifié.

La nuit fut mauvaise, comme toutes celles qui suivent un débarquement. Alcibiade se retourna dans son sommeil, et finalement, lorsqu'il s'éveilla, la journée était déjà fort avancée. Il quitta l'auberge et se rendit chez le premier barbier qu'il trouva. S'étant dévêtu de son crin roux, il retourna vers les quartiers portuaires, escomptant retrouver l'une de ses connaissances à même de l'introduire dans le palais. Il n'eut pas bien longtemps à attendre qu'une première remarque résonna dans son dos, sèchement coupé par une autre:

-Ce srait'y pas l'Amiral avec une cheuvlure pareil?!
-Dis point d'fadaises, Orki, il est mort ya d'ça trois bonnes zannées. Le goulot de bon matin, ça t'réussit pas vieux!
-Jl'aurais pourtant juré...
-Jure toujours, mon gars, ça mange pas d'pain!


Alcibiade préféra poursuivre sa route. Un simple manœuvre ne pouvait guère lui être d'aucune aide. Peut être un capitaine des gardes, ou un officier de douane. Mais de tout ceux qu'il croisa, pas un ne lui était familier et aucun ne parut le reconnaitre. Au soir, il dut se résigner à regagner l'auberge, maudissant l'insouciance et la versatilité qui l'avait poussé à se faire passer pour disparu afin d'échapper à ses responsabilités. Il se coucha tôt et d'humeur assombrie, en cherchant un moyen de remédier à son erreur.

La nuit porte conseil et Eru, dans sa clémence, vint lui susurrer une réponse. Au aurores, il s'éveilla et tout alors lui parut évident: il lui suffisait de se rendre à la tour des astronomes. Ses érudits, peu nombreux, et notamment le vieil Elzéard, le reconnaitrait aisément puisque par le passé, Alcibiade avait passé de longues heures à apprendre de ces maîtres la lente déclinaison des astres et des étoiles. Aussi, il s'habilla prestement et sortit au plus vite de la ville. Il emprunta alors un sentier herbeux qui grimpait au sommet d'une colline  rocheuse. Malgré l'escarpement du chemin et son pas rapide, il ne put s'empêcher de contempler l'Anduin et la cité encore noyés dans les effluves de la brume fluviale. La journée serait chaude.
Après quelques minutes, Alcibiade parvint devant la petite porte de la tour. Il se saisit de la poignée et frappa. Il attendit quelques instants. Personne ne vint. Aussi, il réitéra l'opération. Mais à nouveau rien ne se passa. Soudain il comprit: les astronomes dormaient du sommeil des justes. Leur activité avait davantage cours la nuit, et en ces heures matinales, il goûtaient un profond repos bien mérité après une longue nuit passée à cartographier la course d'Earendil. Alcibiade prit son mal en patience et décida d'aller faire une promenade en attendant. Il revint vers midi. Après quelques instant le verrou de la porte grinça et la porte s'ouvrit.
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Message par Alcibiade Lun 9 Nov 2015 - 2:06

La tour des astronomes était un large édifice construit par les fondateurs de Pelargir. Sa base circulaire faisait prêt de quinze coudées. Le rez-de-chaussée ainsi que le caveau constituaient une sorte de débarras où régnaient le désordre, témoignant par là de l'activité des astronomes qui avaient plus souvent la tête dans les étoiles que les pieds sur terre. Les deux premiers étages accueillaient les dortoirs. Le troisième l'atelier de copie, et les murs y étaient percés de larges ouvertures sur la façade Sud afin de fournir la lumière nécessaire à l'écriture et la lecture. Il était rempli de pupitres en bois de chêne, sur lesquels traînaient des dizaines de tables de calculs des éphémérides. Le niveau suivant abritait les atlas et les cartes du ciel, et faisait office de bibliothèque. On y trouvait aussi des traités de mathématiques et de géométrie, ainsi que des manuscrit hermétiques d'alchimie, liant les astres aux métaux.
Enfin le cinquième niveau était couvert d'un vaste dôme de verre scindé en deux parties reposant sur un rail de métal, afin que l'on puisse déplacer l'un ou l'autre pour contempler le ciel. Différentes lunettes astronomiques étaient posés ça et là, ainsi que des compas et des bouliers. Une girouette l'élançait du mur et permettait de mesurer le vent jusque dans sa vitesse grâce à un ingénieux système de rouet.
Une vingtaine de copistes et d'érudits habitait en ce lieux, tout ce petit monde vivant une existence quelque peu à part du reste de la cité, et seul un officier de liaison chargé de venir chercher les copies d'éphémérides un fois par moi, ainsi que les serviteur qui leur apportait des provisions, leur rappelait que la vie immuable qu'il menaient était une illusion.

L'homme qui ouvrit la porte à Alcibiade était un vieux savant au regard marqué d'un strabisme mais au sourire bienveillant. Le marin demanda à voir le vieil Elzéard. Surpris, l'érudit demanda à qui il avait affaire avant de s'éclipser un long moment puis de revenir avec cette dure réponse.

-Elzéard demande de quel « Alcibiade » il s'agit…?
-De l'Amiral Alcibiade voyons !
-Jeune homme, si c'est une plaisanterie, elle est de mauvais goût. Quel est votre vrai nom ?
-Je vous l'ai dit, je suis Alcibiade. Menez moi à Elzéard, il me reconnaîtra sur le champ.
-Nous verrons cela. Suivez moi.


L'amiral emboîta le pas au vieillard qui le mena dans une cellule du deuxième niveaux. L'odeur était lourde et empestait la cire. À l'intérieur, une simple couchette ainsi qu'un chandelier éclairant le lieux. À leur approche Elzéard tressaillit.

-Maître. Voici l'étranger.

Alcibiade s'avança humblement, et s'apprêta à saluer son maître, quand il remarqua que la lueur de ses yeux était d'une blancheur cristalline indiquant une cécité du à la vieillesse. Ainsi le vieil astrologue était aveugle. C'était pourtant un nùménoréen dont la vie était longue, et pour la première fois le capitaine se demanda quel âge il pouvait bien avoir. Sa barbe blanche comme l'argent luisait sous la flamme de la bougie. C'était sans doute la privation de lumière dû à cette existence d'obscurité qui avait dérobé le regard autrefois clairvoyant du vieillard.

-Maître, reconnaissez vous ma voix ?
-Comment ? Approche. Mes oreilles sont-elles aussi fatigué du poids des âges.
-C'est moi maître, Alcibiade. Vous m'avez appris autrefois à reconnaître chaque constellation.
-Alcibiade dis-tu ? Alcibiade est mort de cela il y a trois ans de cela. Toute la cité à pleuré sa mort et c'est sans doute la dernière fois que j'ai visité Pelargir.
-Je ne sais quoi vous, dire. Le timbre de ma voix a-t-il donc tant changé ?

L'érudit demeura un instant silencieux, avant de reprendre malicieusement :

-Lorsque la course d'Earendil est achevée, quelle étoile entre alors dans le ciel ?
-Alcarinquë !
-En quel point cardinal ?
-Cela dépend. Environ soixante degrés de l'arc couchant d'Earendil.
-Mmmmhh… comment se nomme la première étoile de Menelmacar ?
-Borgil la rouge !
-Pourquoi t'ai-je un jour infligé le fouet ?
-Pour avoir pénétré dans la bibliothèque muni d'une torche.


Le vieillard sourit, dévoilant de fines dents blanches et un sourire bienveillant.

-Ainsi donc tu n'es pas mort…
-Non, mon maître, mais il s'en est fallu de peu.
-Remercie les Valars, et rappel toi que s'ils t'ont préservé, c'est pour une tâche encore à venir.

Alcibiade et Elzéard discutèrent un long moment. L'amiral lui fit part de sa situation. Hélas le vieil homme s'avoua impuissant à l'aider. Les astronomes vivaient en reclus et la parole d'un aveugle n'aurait que peu de poids s'il fallait prouver quoi que ce soit. Leur précédente rencontre remontait d'ailleurs à bien des années. Mais une idée maline germa dans l'esprit du vieillard : Ménéor et Almaride étaient venus le trouver avant de quitter Pelargir afin d'obtenir une copie des derniers éphémérides. Ils lui avaient indiqué vouloir regagner Dol Amroth. Alcibiade bénit la mémoire de son ancien maître. Il voulut presque aussitôt repartir dans l'heure, jurant de revenir, mais Elzéard le retint et lui demanda une faveur : il voulait aller à Dol Amroth avec lui et ressentir la mer une dernière fois. Alcibiade accepta avec plaisir l'offre de l'homme et ils firent bientôt les préparatifs nécessaires. Certains des érudits jurèrent que ce projet n'était que folie, mais Elzéard ne voulut rien entendre et son autorité prévalut. En fin d'après midi, ils prirent là route du sud Ouest, comptant parcourir quelques lieux afin qu'Elzéard s'habitue à la marche.


Suite dans les Voyages.
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Message par Alcibiade Lun 23 Nov 2015 - 18:44

Arrive des VOYAGES


La cité de Pelargir était en pleine agitation. Ses ruelles étaient remplies de badauds venus assister à la course. Les festivités nautiques commenceraient dans trois jours. Les marchands étaient présent en nombre et leurs échoppes multicolores présentaient de larges denrées apportées des quatre coins de la Terre du Milieu. Les ménestrels animaient de leur champ les démonstrations de jongleurs et de montreur d'ours. Les artistes de rues se positionnaient aux croisement des ruelles et rameutaient les passants curieux. Tout ce monde désorienté se bousculait et la circulation était grandement perturbée. Un cracheur de feu en vint même à incendier une échoppe ce qui provoqua la panique et occasionna des bousculades. La ville grouillait telle une fourmilière et une foule nombreuse se pressait encore aux portes de la cité venant accroître la surpopulation déjà évidente.
Les quatre compères arrivèrent par le port et n'eurent pas à patienter aux entrées de la citadelle, mais durent cependant rendre visite à la capitainerie après avoir amarré leur nef au quai assigné par un officier du port. Les formalités accomplies, ils tâchèrent de trouver le bureau où enregistrer leur participation à la course. Les participants étaient nombreux et les droits d’inscriptions s'avérèrent plus élevés que prévu. Aussi durant les trois jours d'attente restant, ils durent se serrer la ceinture. Seulement au matin des épreuves, Alcibiade put profiter d'un frugal petit déjeuner. L'amiral s’entraîna de longues heures sous la conduite des deux frères, tandis qu'Elzéard retourna étudier les étoiles, satisfait de cette ballade mouvementée en compagnie de son ancien élève.
Le bateau dévoila lentement ses secrets à Alcibiade. L'habile pilote appris à mesurer son équilibre, son point de rupture face aux bourrasques, sa meilleur prise au vent. Chaque soir ils retournaient au port à l'heure du soleil couchant, ayant sondé l'Anduin dans ses moindres recoins. Afin d'économiser leur pécule, ils dormaient à même le bateau, et bien souvent ils se réveillèrent au beau milieu de la nuit, pris par le froid et importuné par le bruit des tavernes avoisinantes où les marins venaient dépenser leur paye jusqu'à plus soif la veille de prendre la mer.
Les paris sur l'issu de la course ne mettaient pas en évidence un favoris clair. Les trois amis arpentèrent le quartier du port et ses tavernes. Almaride, en pleine confiance, mais aussi quelque peu éméché en vint à parier toute sa fortune sur sa propre gloire. Au matin lorsqu'il s'éveilla l'esprit embrumé, il voulut récupérer sa mise, mais ce fut peine perdue. Le cadet n'osa pas confier sa mésaventure à son frère, de peur de ses terribles remontrances. Aussi il s'acharna à la tâche afin de mettre toute les chances de son côté et de récupérer ainsi son pécule.

Le jour de la course arriva. Alamaride devait seconder l'amiral qui piloterait le vaisseau. Il avait le pieds marin depuis le plus jeune âge, chose que son aîné avait mis plus de temps à acquérir. Tandis qu'Alcibiade larguait les amarres, Ménéor s'approcha et lui divulgua à voix basse un dernier et précieux conseil.

« Le Nostromo tient le vent mieux que n'importe quel autre navire. Lorsque tu atteindras la première bouée, songe que le plus court chemin n'est pas toujours le plus rapide... »

Alcibiade ne saisit pas immédiatement les mots de l'architecte, mais cette confidence lui fit pressentir que l'aîné avait changé d'attitude, et qu'il plaçait malgré tout sa confiance dans le capitaine. Ce dernier lui adressa un regard de remerciement qui en disait long. Le navire s'éloigna tandis que le soleil allait atteindre le zénith. C'était un beau jour d'automne et une brise de terre était présente pour la plus grande joie de tous.
Le Nostromo dépassa les murs d'enceinte du port et ses digues de pierre blanche puis gagna la plage plus en aval où se déroulait la course. Plus d'une quarantaine de nefs se pressaient. Certaines étaient de simples canots à rameurs, d'autres, hybrides, déployaient des voiles blanches et bombées. Le flux du fleuve de l'Anduin était agité et ses remous laissaient présager quelques surprises qui avantagerait probablement les voiliers purs.
Le capitaine tourna la tête pour observer les étendards tout du long de la rive. Le vent soufflait depuis le Mordor, froid et pénétrant. Mais c'était cependant une bonne brise pour naviguer, car son courant donnait l'avantage de pouvoir remonter le bras du fleuve avec vent arrière.
Les navire se placèrent échouées le long d'une plage. Les équipages devaient mettre à l'eau l'embarcation au signal de départ, grimper dedans et s'élancer à travers une parcours en papillon tendu entre quatre bouées. Dans le désordre, chaque embarcation effectua une reconnaissance du parcours, scrutant avec attention le comportement du fleuve et de ses eaux sans cesses changeante.
Alcibiade et Almaride respirèrent profondément. Les tambours grondèrent dans un long roulement puis le cor sonna annonçant l'ouverture des hostilités.

Les hommes se précipitèrent vers leurs coques respectives en les mirent à flot. Les plus petits navires gagnèrent une légère avance. Le Nostromo, de par sa légèreté et sa tenue au vague s'en tira bien. Rapidement il joignit le peloton de tête. Les coques, presque bord à bord, manquaient à tout instant de s'entrechoquer. Almaride tenaient les focs tendus tandis que d'une main sûre, Alcibiade conduisait le vaisseau avec dextérité, employant tout le portant de la voilure.
Le Nostromo, incliné à raz du flot gagnait du terrain. La première bouée se présenta bientôt. Pour mieux profiter du souffle d'Est puissant, Alcibiade vint se placer à l'intérieur afin de couper le vent aux autres voilier et gêner les galères. Mais sa dérive se prit dans la bouée et il occasionna une confusion monstre, dont les meneurs ne tirèrent pas profit, au contraire. L'amiral se trouva bientôt au milieu de l'enchevêtrement des coques.
Péniblement il s'extirpa de cette cohue et gagné l'extérieur du virage. Il songea alors aux paroles de Ménéor. Peut être devait-il mieux conserver son allure et prendre des virages plus larges. Il savait virer au prêt mieux que quiconque. Almaride en serait capable.
Le soleil luisait fort pour cette journée d'automne et le fleuve scintillait de milles sourires qui éclataient le temps d'une seconde les uns après des autres, avant de disparaître et de réapparaître au détour d'un remous. Les arbres aux feuillages dorés égrainaient leurs écailles qui venaient maculer le fleuve de flottilles scintillantes. Sur les berges, la foule hurlait ses encouragements à pleine voix. Les sifflets fusaient de part et d'autre, et parfois des aboiements de chien excités leur répondaient dans la plus grande cacophonie.
Le Nostromo reprit de la vitesse et doubla d'autres esquifs aisément grâce à la fine course du navire. Lorsque la seconde bouée se présenta, Alcibiade pris de l'amplitude et effectua la manœuvre dans un  grand arc de cercle qui fendit les eaux d'une sillage mousseux et tourbillonnant. A pleine allure, la nef des deux frères dépassa les navires de tête qui achevaient de virer de bord, et le Nostromo poursuivit sa course folle, poussé par un vent de travers constant. Le reste de la course ne fut plus qu'une formalité : Alcibiade avait enfin saisit le comportement du vaisseau et le faisait prendre de la vitesse sur chaque crête de vague. Dans les virages, le Nostromo planait au dessus du flot, tel ces cerfs-volants d'enfants qui volent le long des plages, avant de retomber dans le creux d'un remous où les quilles venaient pourfendre les eaux et asseoir le navire. Il franchit bientôt la ligne d'arrivée, avec une avance considérable.

La foule porta les deux amis en triomphe. On scanda le nom du Nostromo à tue-tête et les marins, furent conduit sous l'aimable intervention des gardes jusqu'aux loges d'honneur construites pour accueillir la noblesse et les spectateurs les plus fortunés. Alcibiade et Almaride firent présenter à l'intendant Beremond. L'homme s'approcha des deux marins ayant mis un genoux à terre. Autour de lui la garde de Pelargir resplendissait dans ses uniformes rouges écarlates. Leurs cuirasses écaillées brillait de milles feux dans la pleine lumière du jour.
Beremond félicita les deux hommes et leur demanda de se sommer. « Alcibiade » résonna comme un coup de lame dans la mémoire de l'assemblée. L'amiral se redressa, et son visage apparu clairement aux yeux de tous. Son allure pleine de la noblesse des fils de Nùmenor ne laissait planer aucun doute : un marin d'une telle habilité, avec un navire si particulier et surtout, cette tignasse flamboyante et rousse ne pouvait être qu'Alcibiade. Il n'y avait pas eu de funérailles officielles, le corps n'ayant pas été retrouvé. Aussi Beremond avait-il continué à administrer la cité tel que lui commandait sa charge. Celui-ci, reconnaissant sans mal son ancien maître, mis à son tour un genoux à terre et s'inclina. Tous l’imitèrent et bientôt Alcibiade domina la foule pour son plus grand malaise. Mais il se tira de ce pas d'un simple ordre :

« Debout, Pelargir. Tes princes sont de retours ! »

Les exclamations explosèrent et la foule fut pris d'un élan d'allégresse qui dura quelques secondes. Alcibiade comprit alors, que même s'il ne le mesurait pas toujours, son peuple était attaché à sa personne et aucun d'eux ne l'avait oublié. Son retour était l'occasion de célébrer le succès de sa politique. Le fin de Thais avait redonné un souffle au peuple qui libéré de ces temps difficiles, s'était adonné à la reconstruction de ses cités. L'immigration d'Arnor était venu renforcer la prospérité renaissante de Pelargir. De plus, la cité profitait de l'effacement de Dol Amroth pour concentrer le commerce en ses murs lors des foires semestrielles.
Alcibiade remercia Beremond pour se juste conduite. Sa gouvernance avait été efficace et fidèle aux entreprises entamées par l'amiral avant la Guerre du Nord. L'intendant le mit au fait de la situation. La première chose qu'exigea l'amiral fut la réouverture du chantiers navals et expérimental de Ménéor et Almaride. Puis il se fit faire dresser un portrait de la situation des flottes royales. Les réformes avaient été vives et déplurent quelque peu à l'amiral. Mais ce dernier poste n'était plus officiellement le sien et s'il voulait retrouver officiellement son nom, il devait se rendre à Minas Tirith. Sur le chemin de la ville, il pourrait rendre visite à sa sœur Edelwen. À peine était-il de retour en son fief qu'il lui fallait reprendre la route pour les obligations officielles. Cependant les retrouvailles avec certains de ses anciens serviteurs et capitaine fut l'occasion de moment de joie et de partage qui mirent du baume au cœur de l'amiral Alcibiade
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Message par Elyo Sam 7 Juil 2018 - 10:53

Cela faisait des mois qu’Elyo croupissait dans une des geôles de Pelargir. Il ne savait pas combien de temps exactement, car il avait fini par perdre peu à peu le compte en subissant les effets de cette réclusion. Lui le marin, qui apprécie le large, l’immensité de la mer et le vent, n’était absolument pas dans son élément au fond d’une cellule humide et presque sans lumière. Comment avait-t-il fini là vous demandez vous peut-être ? Eh bien il avait simplement franchi la frontière de l’Harondor et s’était fait immédiatement capturé par une patrouille gondorienne. Bien sûr, il avait joué la carte du marchand neutre et sans autre allégeance que celle envers le profit… Mais les hommes du gondor, un peu trop zélés, n’avaient eu cure de ses arguments, considérant que toute personne venue du Harad était un ennemi potentiel. Fort heureusement pour le jeune capitaine, il n’était pas le seul haradrim pris au piège dans ses murs. Un équipage de pirates venus droits d’umbar était aussi enfermé et depuis plus longtemps qu’Elyo. Ces gars-là avaient suivi les ordres de leur capitaine qui avait jugé bon de forcer le blocus maritime en s’attaquant aux navires militaires gondoriens. Autant dire qu’ils ne devaient pas être une bande d’esprits intelligents pour s’adonner ainsi à une mission suicide et affronter des guerriers lourdement armés. Mais pour Elyo cela voulait également dire qu’ils étaient fidèles à leur capitaine, et il arrivait à leur trouver une excuse en imaginant que le désespoir de pouvoir reprendre la mer avait été plus fort que la raison et la peur de la mort. En écoutant leur histoire, il avait d’ailleurs appris que leur capitaine avait refusé de se rendre et était tombé au combat non sans avoir pris soin d’éventrer quelques marins ennemis avant. Ainsi, l’ancien marchand trouvait les journées moins longues lorsqu’il les passait à discuter avec ses camarades de cellules. Ces marins d’umbar passaient la plupart de leurs journées à se conter leurs souvenirs de piraterie, de tempêtes au large, des joies de la vie au port qui comprend son lot de bagarres, de femmes et d’argent. Et s’il était bien un sujet qui les mettait tous d’accord, c’était le fait de dire que cette foutue impératrice avait mis un beau merdier dans tout le royaume du Harad.
Le silence ambiant fut perturbé par le claquement de la lourde porte qui donnait sur l'extérieur et le tintement de son trousseau de clé qui se balançait au rythme de sa lourde démarche. C'était bien trop tôt pour le repas se disait Elyo qui demeurait allongé sur sa paillasse. Le geôlier gondorien s'arrêta à hauteur de sa cellule et pointé du doigt le jeune capitaine
-" Vous là, veuillez approcher ".
Elyo se leva avec toute la lenteur qui le caractérisait au petit matin. Il se gratta les cheveux, qui étaient devenus une véritable pouponnière à parasites en tout genre, avant se s'approcher.
-" Bonjour à vous aussi ! Et après c'est nous les bourrins..."
L'homme était habitué à entendre les sarcasmes et railleries de ses prisonniers qui avaient tous fait l'impasse sur la possibilité d'une libération pour bonne conduite. L'homme ouvrit alors la porte et laissa sortir Elyo avant de la refermer derrière lui. Il attira le jeune marin un peu plus loin dans le couloir avant de lui dire sur un ton plutôt solennel
-" Vous êtes libre de rentrer chez vous "
Elyo leva un sourcil de surprise et marqua un temps d'arrêt avant, bien évidemment de surréagir. " Quoi ? tu me sors ça comme ça sans l'enrober dans un : j'ai une bonne nouvelle ou avec une bouteille pour fêter ça ?! Et qu'est ce qui fait de moi soudainement un homme libre ?"
Encore une fois, l'homme connaissait le caractère d'Elyo et à sa façon très haradrime de tutoyer tout le monde. Il répondit néanmoins à sa question.
-" Le Harad et le Gondor ne sont plus en guerre. De ce fait, vous ne représentez plus un ennemi ni une menace pour la sécurité du Gondor.". Tandis que l'homme s’attelait à rendre à Elyo ses effets personnels à savoir : Son tricorne, une dague, une carte et une bourse de monnaie Haradrim, le jeune marin s'exclafait
- " UNE MENACE POUR LA SECURITÉ DU GONDOR ?! Non mais avec quoi j’aurai pu menacer la sécurité de votre royaume ?? MA BITE ET MON COUTEAU ??!! Un homme seul, sans armure et avec une seule dague pour arme, à des lieues de vos première cités, c'était pas trop dur à gérer comme invasion ou vous avez fait appel à vos alliés pour le cas ou ?"
Le gondorien resta de marbre tandis que le pirate remis son tricorne non sans une certain satisfaction qu'il s’évertua à ne pas montrer. Alors que le gondorien allait montrer la sortie au jeune marin, Elyo refusa d'avancer et demanda :
-" Et eux ? Ils sont pas libéré ? "
-" Ils ont tenté de forcé notre blocus, s'en sont pris à des soldats du Gondor et ont même tués quelques un d'entre eux... Il devront purger leur peine"
Elyo pensait déjà a l'avenir, à son retour en umbar et il tenait là un équipage idéal pour reprendre la mer. D'autant qu'ils avaient été de bons compagnons de cellule et si Elyo  ne le laissait pas paraitre, il avait tout de même un sens de l'honneur et de la fidélité. Il reprit alors en se rapprochant des cellules pour que les marins l'entendent tous débuter sa plaidoirie.
-" Oui c'est sur que dis comme ça c'est pas pour plaider en leur faveur... Mais c'était un acte de guerre ! Ils n'ont fait qu'obéir à leur capitaine qui lui même n’obéissait qu'aux ordres officieux de personnes haut placées qui cherchaient à mettre le feu aux poudres... Alors au même titre que moi, ils doivent pouvoir rejoindre leurs famille, leurs enfants" en quelques instant elyo était passé du pirate bourru à l'habile marchand qui choisi précieusement ses mots pour convaincre alors qu'il savait éperdument que leur capitaine avait agi sur un simple coup de sang. A cet instant, l'ensemble des prisonniers se mit à supplier, certains disant "j'ai trois gamins qui m'attendent !" d'autre criant des "vive la paix entre nos peuples" où comment tout faire pour gagner sa liberté. L'homme du gondor roula les yeux en les levant au ciel avant de reprendre
-" Bien, partez tous et emmenez vos puces hors de ma vue ! Reprenez votre navire et puissent vous carcasses nourrir les requins au large ! " Tous les marins sortirent en compagnie d'elyo qui adressa un dernier regard à son geôlier avant de suivre le groupe au dehors. Les geôles étaient proches des quais et la seule pensée qui envahissait tout ces marins était le fait de retrouver leur navire et prendre le large direction Umbar. Une fois arrivés devant l'embarcation, elyo se dressa face au groupe sur la passerelle et leur demanda.
-" Avant toute chose, l'un de vous est-il prêt à contester ma nomination unanime au poste de capitaine de ce navire, de cet équipage ?" Elyo avait bien calculé son coup. Il les avait fait libéré en ayant fait en sorte qu'ils le voient plaidoyer en faveur de leur libération. Leur code d'honneur voulait donc qu'ils aient une dette envers lui et qui plus est, il était le seul homme armé au moment de franchir la passerelle qui menait à bord. Il était donc une menace tout en étant quelqu'un qu'ils respectaient pour les avoir fait tous libérer. Une situation idéale pour prendre possession du navire et de l’équipage. Personne ne se manifesta, ainsi elyo donna son premier ordre " Très bien, préparez moi ce navire à prendre le large, nous rentrons tous à notre cher Umbar ! " Les hommes exultèrent de joie avant de s'atteler à leurs taches.

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Message par Alcibiade Mer 25 Sep 2019 - 17:53

PNJ ELZEARD

La cité de Pelargir 835678Elzeard





Elzéard, l’œil brûlant, abandonna la lentille de son télescope et reportât d'une écriture appliquée ses observations. Seul un initié aurait pu déchiffrer le charabia consignée avec minutie. Le langage des astrologues n'était pas celui des bardes, et les signes ésotériques se mêlaient aux chiffres pour établir des systèmes complexes et bien souvent expérimentaux. Les armoires de la pièces grouillaient sous les piles d'éphémérides caducs. En cette époque  de l'année, Carnil promenait ses lueurs rouges comme à la poursuite d'Eärendil. La Faucille des Valars poursuivait son mouvement circulaire autour de l'axe Nord et Alcarinquë déclinait, sonnant le lever du jour.
Le vieil érudit bailla un long instant, reposa sa plume dans l'encrier et mis un peu d'ordre dans l'amas de manuscrits empilées. Les dernières chandelles auraient bientôt achevé de se consumer, cependant Elzéard en souffla les éclats un à un, par soucis d'économie. Malgré les efforts d'Alcibiade, le conseil de l'amirauté se refusait à accorder plus de crédits à l'Observatoire impérial, unique lieu dans son genre dans tout le royaume. Les travaux de l'astrologue ne présentaient à leur yeux que de bien maigres intérêts, et ils préféraient allouer d’avantages de fonds aux entreprises d'exploration du bureau cartographique. L'érudit comprenaient l'intérêt de telles entreprises, mais leur nombre croissant lui paraissait ridicule et tenaient plus d'une mode aventureuse que d'une réel démarche scientifique. Aussi il devait se résoudre à vivre humblement, et ses uniques excentricités étaient vouées à la construction d'appareils astronomiques dans lesquelles les lentilles lui coûtaient particulièrement cher, étant soufflées par les meilleurs artisans du royaume.
Le vieillard gagna enfin sa couche. C'était une paillasse simple, au fond d'une loge toute aussi simple elle aussi, percée d'un unique ajour qui jetait dans la pièce les premières lueurs du jour. L'aurore féconde étendit ses semences de roses, et ses grappes rouges embrasèrent la campagne d'un feu sauvage et grenat. Les yeux au plafond, l'esprit de l'érudit continuaient de courir entre les hypothèses. À son âge, il devenait difficile de trouver le sommeil et Elzéard demeurait ainsi de longues heures à laisser vagabonder sa pensée fertile, retraçant du regard sur le plafond de pierres blanche la carte des constellations gravé dans sa mémoire. Au fond il rêvait d'Eärendil voguant sur l'éther à bord de son vaisseau, portant un silmaril à sa proue afin d'éclairer les nuits les plus ténébreuses de ce monde. Peu à peu, il s'assoupit.

***

Lorsqu'il s'éveilla, il était environ midi. Un soleil épais brillait sur les terres jaunis. La sécheresse avait cessé, mais la végétation demeurait brûlée, et par conséquent, les récoltes seraient mauvaises. Reclus dans son laboratoire, Elzéard ne recevait guère. Mais pour l'occasion, il devait effectuer sa visite mensuelle aux archives de Pelargir. Aussi il descendit des escarpements d'Amon Ëarnìl pour porter ses travaux. Il les laissait alors à la salle de copie où des scribes reproduisaient ses trouvailles avant de lui restituer les originaux lors de sa visite le mois suivant. Cette fois ci, après s'être libéré de ses obligations contractuelles, il ne gagna pas le rayon des études maritimes comme à son habitude, mais s'enferma plusieurs heures dans la salle des cartes, à la recherche d'une île égarée. Il effectuait ce travail à la demande d'Alcibiade qui, avant de partir, avait visité son vieux maître.
Elzéard avait une hypothèse. Il avait déchiffré le nom de l’île et celui-ci signifiait en kuzdûl  «terre de lune ». On pouvait supposer au vue du tracé, que cela faisait référence à la forme de croissant de l'ensemble. Mais l'astronome préférait y voir un indice indiquant une très faible altitude qui pouvait n'être visible que lors des grandes marées. Car le manuscrit indiquait aussi une date précise accolée  d'une équation de cycles qui rappelait les formules que lui même appliquait pour les courant maritimes. Seulement la précision des cartes laissait à désirer et les indications de fonds y étaient rares. Finalement il conclut que le plus simple était de commencer par les catalogues de marais afin de réduire ses perspectives de recherches. Il se présenta à nouveau au guichet de la bibliothèque et commanda la somme des éphémérides sur la côte du Harondor. Elzéard alla ensuite récupérer les manuscrits de sa précédente visite et se mit en route, la nuit obscure aux bottes. Lorsqu'il parvint en sa demeure, la lune brillait haute. Il avait donc encore le temps de dîner avant même de se lancer dans ses études que la clarté de l'astre blanc troublait.
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Message par Alcibiade Mer 22 Jan 2020 - 18:33

Scruter le ciel et ses astres indénombrables. Chasser de ses prières un voile de nuages. Patienter pour les vents qui éclaircissent le firmament. Il est des jours où la routine est assommante et toute espérance réduite comme peau de chagrin. Les longues nuits de veille, le dard glacial des rayons étoilés dans la pupille, l'éclat luisant du fleuve au crépuscule, la pénombre chaude d'un parchemin où l'on consigne d'une écriture tremblante les mouvements célestes. À fouiller les ténèbres on y confie sa vue. La cécité qui affectait peu à peu Elzeard n'était pas encore totale. Son œil droit ne lui offrait plus qu'un embrouillamini de formes et de couleurs, mais celui de gauche distinguait encore  la fraîche lueur des astres. Associant les positions célestes avec une aisance rare, il devinait ainsi les constellations en fonction de leurs écarts. Bientôt il lui faudrait prendre un apprenti et l'initier aux mystères du cosmos.
Une année auparavant, le collège de Pelargir lui avait octroyé un jeune érudit. Mais ce dernier, bien que passionné par le firmament bleu, tendait son intérêt sur des nuées moins lointaines que le cortège du ciel. Il s'émerveillait sans cesse des volatiles et de ces peuples aériens qui courbent l'air de leur vol. Il connaissait les oiseaux de nuit mieux que quiconque mais semblait négliger les joyaux de l'azur profond. Léarch Darbon était son nom, un homme de l'Anfalas à la voix fluette et à la diction inarticulée. Cependant, il possédait un talent de calligraphe et l'astronome avait fini par lui confier la copie de vieux atlas célestes. L’auxiliaire  distrait n'avait pu s'empêcher d’enluminer les grimoires de dessins d'aigles bruns, de faucons carnassiers ou de perroquets dont les plumages multicolores se perdaient entre les lettres courbes. Elzeard avait laissé faire, mais après quelques mois, le jeune homme était venu prendre congé de son maître, invoquant un appel au voyage. Sans regrets, Elzeard l'avait laissé partir vers ses rêves de contrées lointaines et exotiques.
Les mois suivant, en dehors des classes d'officiers novices, l'astronome s'était trouvé bien seul. Non qu'il ne goûta la quiétude d'un travail sans troubles extérieurs, mais le dialogue lui manquait. Seul le visitait parfois, à la demande d'Alcibiade probablement, le barde Ægnar. Il l'importunait par sa musique, mais sa conversation, bien que parfois étrange, était agréable. L'aède avait une curiosité naïve et ses questions comportaient presque toujours un élément poétique qui troublait le vieillard. Il y avait eu ce jour où Ægnar, étrange oiseau lyre dont les plaintes avaient plus d'une fois rompu le calme de la nuit et la concentration de l'astronome, l'avait interrogé à propos des aérolithes :
« Qu'est-ce qu'une étoile filante ? »
« Tu n'en as donc jamais vu ? Tout le monde sait de quoi il s'agit. Il te suffit de lever les yeux lors d'une nuit d’août bien claire et tu en verras alors fendre le ciel. »
« Non, je veux dire : que sont-elles ? »
Une telle demande avait laissé l'érudit pantois et les mots semblaient l'avoir abandonné un instant.
« Sont-elles des astres déchus par Erù ? Ou bien des comètes trop éphémères ? »
Au grand étonnement d'Elzeard et malgré l'inattention apparente du barde, ce-dernier avait retenu les leçons prodiguées et savait distinguer les différents corps célestes.
« Je ne peux t'en dire beaucoup plus. Je sais seulement qu'il arrive que ces dernières frappent la terre. On m'a rapporté que des naugrims étaient parvenus à récupérer l'une d'elle. Il s'agissait d'un morceau de métal inconnu. Mais c'est peut être le témoignage fantaisiste et enjolivé  de quelques troubadours. Sans vouloir t'offenser... »

L'intérêt de l'aède pour les aérolithes échappait à Elzeard. Mais depuis cette conversation, il conservait une étrange fascination pour les étoiles filantes et le mystère qui les entourait. Il avait compilé une somme d'observations dans un grimoire. Et de plus, les visites d'Ægnar était devenu l'occasion d'échanges intéressants, certes peu méthodiques, mais empli de poésie. Par sa culture orale, l'aède connaissait nombre de légendes lointaines dont les détails anodins contenaient parfois des connaissances neuves, des suppositions intelligentes, une sagesse instinctive.
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