Chroniques d'Arda
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 Arandal la Rouge

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Alcibiade
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MessageSujet: Arandal la Rouge   Arandal la Rouge EmptyJeu 29 Aoû 2019 - 16:18

PNJs ALMARIDE, HAMILKAR, MÉNÉOR, MÌRIEL et VARDAMIR

Arandal la Rouge 723700Meneor Arandal la Rouge 985744PNJ2 Arandal la Rouge 126756Almaride Arandal la Rouge 439644Viviane Arandal la Rouge 559044Vardamir

Thème d'Arandal:




La mémoire est un sanctuaire aux pierres altérables. L'usure de l'âge et parfois le caractère tronquent sa lecture. Depuis Rúmil qui inventa les sarati afin de fixer le langage, il existe un forme mnésique plus pure : l'écriture.  Avec les âges, l’accumulation des manuscrits produisit les archives puis les bibliothèques. Rares sont les cités qui possédaient de tels lieux. Néanmoins, Arandal, grâce aux bons principes de l'Ordre, disposait d'une collection conséquente de manuscrits divers. On y trouvait pour l'essentiel des compilations de l'histoire du Gondor, ainsi que des recueils des odes anciennes. La plupart de ces dernières étaient des traductions du quenya, parfois du sindarin, et retransmettaient tant bien que mal les contes du jadis. Un partie des rayonnages contenait aussi une collection de cartes géographiques, dont le tracé avait varié selon l'humeur des copistes. Le reste n'était qu'une accumulations sans intérêt de revues administratives où celui dont les temps était vain venait quêter quelques précisions. Une annexe du lieux contenait une collection d'herbiers soigneusement entretenue mais rarement consultée.

Dans les recoins d'une loge et sous la lueur flamboyante d'un vitrail aux tons safranés, Vardamir faisait la lecture à haute voix. Assis à quelques pas de lui, Hamilkar écoutait attentivement. Ce dernier, bien qu'officier, était un piètre lecteur et il ignorait tout des cirth et des twengar. Aussi le maître du Chapitre avait-il accepté de l'aider dans ses recherches. L'amiral Alcibiade l'avait chargé de rassembler le plus de connaissances possibles sur le peuple naugrim tandis qu'il gagnait les Havres Gris pour y consulter une collections de cartes maritimes accumulée depuis des siècles. Aussi, depuis prêt d'une semaine, les deux compères fatiguaient leurs yeux ou leurs oreilles dans ce catalogue qui leur semblait interminable. Aussi lorsqu'un garde vint leur annoncer que Mìriel les convoquait au plus vite, ils abandonnèrent leur tâche sans regret, heureux de pouvoir se changer les idées.

I
ls rencontrèrent Mìriel dans la salle capitulaire et Hamilkar saisit immédiatement les raisons des leur mandement : aux côtés de la maîtresse des lieux se tenaient deux frères dont les visages lui étaient connus.  Il s'avança, esquissa une rapide révérence à l'intention de la dame, puis salua d'une accolade franche Ménéor et Almaride. Il fit les présentations à l'intention du vieux commandeur, puis s'enquêta de leur venue. Mais Mìriel coupa court à toute palabre inutile et les convia pour le dîner du soir qu'ils allèrent prendre dans ses appartements. Aussi Almaride rapporta les nouvelles concernant les activitées flibustière d'Umbar. À l'écoute du récit du charpentier, Hamilkar prit la décision immédiate de regagner Pelargir. Il avait une querelle personnelle à régler avec le corsaire Krator et sa venue impromptue était l'occasion de retrouver sa trace.

Mìriel, une fois leurs décisions prises, aborda un tout autre sujet : les eaux. Depuis plusieurs jours, il avait été rapporté des cas d'empoisonnement. Le flot de l'Anduin avait prit une teinte étrange et plusieurs troupeaux étaient tombés décimées après s'être abreuvé au fleuve. Les bêtes sauvages quant à elles semblaient éviter cette pollution inconnue, guidé par un instinct qui ni bovin ni ovin ne possédaient. Quelques hommes étaient aussi décédé. En premier lieux on avait envisagé une épidémie de choléra, mais les symptômes constatés ne coïncidaient pas. On avait prit quelques mesure de précaution concernant l'acheminement des voyageurs et la garde du pont de Vaugh filtrait avec vigilance marchands et négociants. Le mystère demeurait entier. Des compagnies d'éclaireurs avaient été dépêchées dans tout l'Ithilien. Mais plutôt que de résoudre le mystère, elles avaient mis à jour une difficulté bien différente : le Mordor s'agitait. Aussi la dame d'Arandal avait ordonné le doublement de la garde frontalière, et les chevaliers de la marche parcouraient la province avec vigilance.

Le lendemain, le temps des adieux était déjà venu. Les trois marins embarquèrent, et par précaution, Mìriel leur fit porter deux tonneaux d'eau fraîche tirée de la résurgence de la Vaugh. Hamilkar chargea dans un coffre étanche une compilation de manuscrit que Vardamir avait réalisé jusque tard dans la nuit avec l'aide de quelques scribes. Le fleuve avait reprit quelques forces, probablement en raison de précipitations en amont du Rauros. La descente de l'Anduin serait rapide, car le vent d'Est des jours précédents avait bifurqué vers le Sud. Aussi, ils levèrent les voiles, rentrèrent les avirons sortis pour la manœuvre et glissèrent sur le fleuve avec célérité. Les deux frères observèrent s'éloigner les murs rouges d'Arandal puis disparaître au détour d'un bras du fleuve. Hamilkar tenait le cap, le gouvernail bien en main, en route vers sa vengeance.


Dernière édition par Alcibiade le Ven 27 Sep 2019 - 0:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Arandal la Rouge   Arandal la Rouge EmptyMar 24 Sep 2019 - 18:33

PNJs MÌRIEL et VARDAMIR

Arandal la Rouge 439644Viviane Arandal la Rouge 559044Vardamir



À la croisée de la route du nord et de la voie impériale, en tournant en direction de l'Ered Lithui, on emprunte alors un sentier qui longe les crêtes de la frontière orientale de la marche. De là on contemple alors toute l'entendu de la tâche du chapitre : les terres sont si vastes et si vallonnées que tout talus est un sentier de contrebande rendant caduque une quelconque tentative de garde. Néanmoins les chevaliers de l'Ordre renouvellent sans cesse leur tentative de veille intransigeante. Ils parcourent le sommet de landes chauves, écument sur le dos de montures fourbues le fond des torrents et dressent le bivouac dans le couvert d'un sapin. Ils sont souvent trop jeunes, avides des gloires éphémères qu'une défaite finale effacera bientôt. Mais ils ont foi en leur idéal et ont trouvé dans la fraternité de leurs petites troupes les racines qui les ancrent face à la tempête descendue des pentes du Mordor. L'Ithilien du Nord demeurait à l’abri des incursions les plus virulentes et la province n'avait plus tenu de siège depuis bientôt un demi-siècle. Ce n'était pas ses murs solides qui l'avaient protégé mais sa position clé dans le franchissement de l'Anduin, rendant délicat toute tentative d'une utilisation disproportionnée de la force contre sa position. Sa garnison solide et ses fortifications constituaient une épine à toute tentative d'incursion en Arnor. Il ne demeurait aujourd’hui qu'à peine trois cents chevaliers pour garder la province d'Arandal, mais ajouté à la vigilance des forestiers et arpenteurs, leur vie nomade suffisait à intercepter les principales menaces. Ils allaient par colonnes de vingts, quelques aînés à leur tête, chevauchant joyeusement, forçant le sanglier ou le chevreuil. Avec eux leurs écuyers égayaient la troupe de leur plaisanteries, et c'étaient là des archers habiles, capable d'abattre un lièvre en pleine course.

Le premier jour de chaque mois était dévolu au conseil de l'Ordre et Mìriel arbitra la séance comme à son habitude. Vardamir, le maître du chapitre, officialisa les adoubements de sept recrues. Celles-ci iraient renforcer les Compagnies Expéditionnaires, actuellement en garnison à Cair Andros et qui se trouvaient être les plus réputés de l'Ordre.
Il fut établit une liste des dépenses annuelles précédentes qui se soldaient par un léger bénéfice du aux saisis de contrebande. Les taxes caravanières constituaient comme à leur habitude la principale recette, talonnées par les droits de franchissement du pont de Vaugh. Un chantier majeur s'imposait néanmoins, et le chapitre ne disposait d'aucune réserve pour en financer l'entreprise : il fallait rebâtir deux tours de gardes effondrées faute d'entretien, ce qui dans une certaine mesure était abordable pécuniairement, les pierres étant d'ores et déjà sur place et seule une part minime devant être remplacé. Le problème venait de leur usage : sans garnison, elle n'étaient d'aucune utilité ; deux garnisons additionnelles forçaient à dépenser une somme conséquente pour armer une quarantaine d'hommes. Mìriel intervint alors en proposant de financer l'opération. Son trésorier, cilla dangereusement, et se tourna vers elle : « N'est-ce pas là une décision hâtive ma dame ? Une telle dépense doit encore être chiffrée et même si votre fortune est confortable, cela représente tout de même un engagement notable… ? »
« J'ai vingts gardes qui me suivent nuits et jours dans des lieux où rien ne l'exige. Débarrassez-moi donc de cette escorte embarrassante et qui m'encombre, cela vous fera déjà une moitié de l'effectif. Le grand maître Vardamir sait bien de quoi je suis capable avec un glaive bien aiguisé… Armer ces gens et reconstruire ces édifices occupera nos artisans : nos tailleurs de pierre feignantent sur des clôtures à bétail ces derniers temps, et nos forgerons verrons d'un bon œil un regain de travail. Et puis ce sera prétexte à taxer les marchands d'avantage : un point de halte à l'abri des brigands et des orques cela se paye. Le pont de Vaugh n'est qu'un point de la route du Nord. Si on compte le fort de Drinbar, les tourelles de Finnarphen et Dol Caranthan, Tirith Nindor, ainsi que le poste avancé de Nimdalf, le Chapître dispose de cinq bases d'opérations. Suis-je exact ? ». Personnes n'osa répondre et Vardamir acquiesça amusé. Il n'avait jamais regretté de s'être prononcé en faveur de l'acceptation de Mìriel comme chapelaine de l'Ordre, et rien ne l'aurait fait regretter son geste aux vues de ses décisions. Plus que sage, la dame d'Arandal était habile. Elle tournait les problèmes non à son avantage, mais à l'avantage commun. Ne participant pas réellement à la guerre, elle compensait par un mécénat soutenu qui avait permis à l'Ordre de sauver les apparences depuis plusieurs années. Les succès de sa gouvernance avait ravivé les cendres de cette chevalerie antique et l'avait habillé d'un souffle neuf. Et la prospérité de la province permettait d'envisager des dépenses importantes : jamais son donjon n'était tombé, et ses pierres, intriquées à la base comme à la manière d'Orthanc, ne craignaient pas le heurts des béliers ennemis.
Lorsqu'après de nombreuses palabres l'essentiel des points fut résolu, le maître du Chapitre leva la séance. Vardamir s'approcha alors de Mìriel pour l'entretenir à voix basse :
« Vous voyez ces jeunes coqs » dit-il en désignant les sept recrues. « Il ne leur reste que trois années à vivre tout au plus. Les compagnies expéditionnaires sont réputées pour leur courage. En vérité c'est de discipline dont il s'agit. Nous y envoyons les recrues incapables de se servir de leur tête. Soit disant trop téméraires, il s'agit principalement d'hommes trop brutaux ou rebelles, dont seule une minorité survie. Puis vient la mission de trop... »
« Vous me semblez bien morose, Capitaine Vardamir ! »
« Sans doute un peu, la faute à ce temps maussade... mais j'ai une question qui requiert votre attention. Le dernier lieutenant qui commandait les Compagnies Expéditionnaires agonise à Cair Andros en ce moment même, des suites d'une blessure occasionnée par une flèche sans doute empoisonnée. Pour maintenir en ordre ces troupes indisciplinées, il faut un maître à la poigne de fer. J'ai songé, sur le conseil d'Hamilkar, à remplacer le futur défunt par l'officier Vakalor. Il a abandonné depuis peu sa charge de gouverneur d'Osgiliath et se trouve donc à disposition. Alcibiade votre frère voulait le placer à la tête de l'infanterie de marine, mais Vakalor semble préférer la terre ferme pour mener bataille. Aussi j'ai songé à lui, car c'est aussi un ancien membre de notre ordre. Ses exploits lui tiendraient lieu de fouet, nul n'osant défier un tel maître de guerre et je serai rassuré que nos hommes soient confié à ses talents militaires. Qu'en pensez -vous ? »
« Ma foi, je suis persuadé qu'Alcibiade saluerait l'initiative et la présenterait à l'intéressé. Pour ma part je connais fort peu Vakalor et n'ai de lui que le souvenir d'un jeune chevalier impétueux qui me lançait des œillades… mais j'imagine qu'il a changé depuis plus d'une décade ! J'ai tout de même quelques difficultés à me représenter sa poigne de fer. Lui qui était bien jeune… Je me sens vieillir soudain. »
« Et moi donc ! À l'époque je commandais encore la cavalerie de l'Ordre au cours des guerres orientales. C'est un temps révolu, celui de votre père aussi… »
« J'ai plus l'impression que le temps se répète. Toujours l'ombre du Mordor grandit, et, malgré nos victoires, ses forces s'accroissent. Cette Ordre que je commande de par mon titre et à l'encontre de vos traditions, n'a jamais cessé de combattre. Les années de paix sont bien maigres et quel Maître du Chapitre a jamais connu des temps pacifiques ? »
« L'ennemi a jaillit de toute part, y comprit de l'intérieur. La déchirure qui a frappé le Gondor a marqué son peuple au fer rouge. Néanmoins il nous revient de ne pas perdre l'espoir et de mener ce combat de toujours sans faillir. C'est là le vœux de ma vie, et sans cela, le monde m'apparaîtrait absurde. Aussi chaque jour je me dois de lutter pour tenir encore un peu de lumière sur ce monde. Nombreux sont ceux qui en font autant, chacun à leur propre mesure. »
« Alors à ma mesure, j'accepte votre proposition de candidature concernant l'officier Vakalor. »
conclut-elle d'un ton sympathique. La séance était levée. Vardamir demeura un instant seul, jubilant devant la promptitude de la dame d'Arandal. Sa lucidité était rare pour une personne de cette jeunesse et le maître du Chapitre lui même ne pouvait se targuer d'en avoir autant, et cela malgré son âge vénérable.
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MessageSujet: Re: Arandal la Rouge   Arandal la Rouge EmptyJeu 26 Sep 2019 - 10:44

PNJ MÌRIEL

Arandal la Rouge 439644Viviane


La chevauchée menant aux hauteurs d'Amon Luin était agréable en automne. La colline dominait les forêts d'Ithilien et révélait la splendeur de ses bois où des géants coiffées d’émeraudes dominaient des générations d'hommes éphémères. De tous les arbres remarquables, le plus vénérable se trouvait être un if coiffant le tertre de sa chevelure bleuie. Aux flancs du relief, des parterres de jacinthes et d'agapanthes achevaient de nommer le lieu. Et lorsque le soir tombait et que venait l'heure bleue, Amon Luin, depuis le lointain, prenait l'allure d'un saphir. Le Vieil If tressait son emprise sur une vieille ruine plus ancienne que les Edains. Ses ramures ombrageuses couvaient des buissons ayant fleuris la face de vieilles idoles érodées. Mìriel  parvint à la dalle qui surplombait l'ensemble. Une douzaine de cavaliers se tenaient en selle, leur monture débridée. Sous son heaume dont la nasale en forme de bec lui donnait l'air d'un aigle prêt à fondre sur sa proie, la dame d'Arandal reconnut Vardamir dont la mâchoire grave et tendu indiquait malgré tout une certaine gaîté. À ses côtés, les autres capitaines du Chapitre se renfrognaient dans leurs pelisses épaisses. Mìriel  identifia Eärnil, l'un des plus fameux bretteurs de l'ordre, ainsi qu'Ostoher, dont la chevelure argentée coulait sur les épaules. Le porte-étendard devait être Valacar, une lance à nulle autre pareil qui par le passé avait réussi l'exploit d’empaler un troll sans même être désarçonné. Il tenait d'une poigne ferme la bannière de l'ordre qui claquait dans la brise fougueuse.
Malgré le col d'hermine de son manteau, elle sentit la fraîcheur de l'air couler autour de sa gorge. Le vent humide soufflait par bourrasques, faisant danser la canopée environnante, et les cimes s'agitaient dans des tourbillons arrachant les premières feuilles d'or. L'hiver serait rude si l'on en croyait les présages. Le vent d'est empestait, probablement imprégné par les marais de Dagorlad. Un cor sonna. Un écho lui revint, mais la tessiture de l'appel indiquait qu'il s'agissait d'un instrument plus ample car le son en était plus épais. Bientôt, émergeant de l'orée des bois, une colonne de cavaliers entama l’ascension de la colline, déroulant son cortège chamarré. C'étaient les prémisses de la veillée d'arme. L'adoubement de quatre novices aurait lieux le lendemain au petit matin. Les rites se succédèrent toute la soirée : vœux, chants, parrainages… Mìriel n'était pas fervente des protocoles, mais sa position exigeait sa présence. Non de manière systématique, mais elle avait repoussé ces formalités depuis un long moment et, en tant que chapelaine du Chapitre, elle se devait de participer au moins une fois l'année. Au milieu de la nuit, le froid se fit plus vif encore et elle frissonna à plusieurs reprises. Le hululement des chouettes se succéda heure après heure, et bien après que la lune eut achevé sa course les premières lueurs du jour dardèrent à l'horizon. Alors débuta l'adoubement. Néanmoins Mìriel avait la tête ailleurs et suivie la cérémonie d'un œil distrait. On remis au novices leurs éperons, un oriflamme, leur écu, puis, après l’accolade, leur épée.

Sur le chemin du retour, alors que la cohorte de cavaliers dévalait les pentes de d'Amon Luin, la dame d'Arandal fut prise d'une ivresse comateuse. Un froid profond la saisie et ne la quitta plus jusqu'à leur arrivée au donjon. Elle lutta tant bien que mal, ne laissant rien paraître par dignité, mais lorsqu'elle mit pied à terre, elle perçut un déséquilibre et s'effondra. Par chance, un pan de son manteau emmêlé dans les cuirs de la selle lui évita de choir obliquement et retint en parti son tronc, évitant à sa tête délicate le heurt le pavé. Aussitôt les serviteurs se pressèrent autour d'elle, inquiet de son malaise.
Lorsqu'elle reprit connaissance, Mìriel était dans sa chambre et un grand bac de bois avait été porté. Autour d'elle, une tripoté de serviteurs l’assommait de leur brouhaha. Elle les chassa d'une parole peu aimable et se redressa, respirant péniblement. Elle se glissa dans le bain qui un instant lui parût brûlant et s'y délassa, laissant les vapeurs lui embrumer l'esprit. La sudation chasserait sans doute les fièvres, du moins c'était là ce qu'affirmait l'apothicaire de Vaugh. Les baumes appliqués à ses tempes empestaient l'atmosphère d'une forte odeur de camphre. Son front devenu huileux luisait des clartés du feu réchauffant la pièce. Des cuves d'eau fumaient, suspendus aux abords de la cheminée, et leur volutes se mêlaient aux encens disposés dans des brûloirs, afin d'assainir l'air. Une servante entra dans la pièce portant des linges qu'elle déposa sur un coffre, puis vint déverser l'une des jarres de bronze dans le bain devenu tiède. Le flux chaleureux fit suffoquer davantage Mìriel dont les paupières appesanties par la fièvre clignaient tels des pétales agités dans la brise. Son regard s'était fait éthéré, et sa conscience dérivait sans cesse vers un mauvais rêve étrange et pénétrant: elle s'éveillait au bord d'un lac. Elle n'aurait su dire si c'était le jour ou la nuit, tant la clarté diffuse des lieux était surnaturelle. Soudain, perçant le ciel d'argent, la silhouette d'un grand oiseau étendait sa forme ténébreuse. Après quelques larges cercles, son vol l'amenait à se poser près d'elle, la fixant de ses yeux safrans. Et soudainement, il déployait l'arc de ses ailes, voilant toute lumière. Lentement, l'oiseau se glissait contre Mìriel, pétrifiée, son long cou s'enroulant autour de son poignet à la manière d'un serpent. Puis l'étreinte se faisait insupportable à mesure que le corps volatile asphyxiait la dame d'Arandal. Alors elle s'éveillait en sursaut, respirant à peine. Et l'ombre planait sur son cœur un long moment encore.
Mìriel lutta un moment contre ce demi-sommeil, elle s'extirpa du bain avec l'aide de sa suivante. La fièvre lui ôtait tout allant et elle manqua de trébucher dans le replis des linges. Un instant elle fut prise d'un vertige et dut se blottir contre la jeune fille dont la stature fluette put à peine supporter le poids vacillant de sa dame. La servante la traîna jusque à sa couche, luttant avec le gaze des baldaquins pour l'installer sur le lit, avant de disparaître quérir quelques secours. Mìriel sombra alors. Quand elle rouvrit les yeux, une agitation sans nom l'oppressait. Diverses jeunes filles se pressaient autour d'elle, et l'herboriste de l'Ordre était penché sur son front.
« Un coup de gnôle, mon père en boit quand il se sent patraque... »
« Quelques graines de jusquiames pillées peut être... »
« Mais non, ça c'est pour les rages de dents. Allez donc chercher un pot de thym et un peu de  gingembre frais. Ça vous évitera de proférer des bêtises ! »
corrigea le praticien. Ce furent les derniers mots que Mìriel entendit prononcer avant de sombrer dans un sommeil profond et sans rêves.
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MessageSujet: Re: Arandal la Rouge   Arandal la Rouge EmptyMar 28 Jan 2020 - 19:43

PNJs MÌRIEL, VAKALOR et VARDAMIR

Arandal la Rouge 439644Viviane Arandal la Rouge 544563Vakalorcopie Arandal la Rouge 559044Vardamir


Qu'il est bon de se promener après une longue convalescence. L’alitement forcé est un supplice pour certaines âmes dont l'esprit ne tient pas en place. Il leur faut parcourir sans cesse de nouveaux lieux, éprouver la fraîcheur de l'air ambiant, sentir le vent battre leur chevelure ou glacer leur front dégarni. L'affairement de hommes, la fuite des bêtes, le tremblement de la végétation sont pour eux une nourriture quotidienne qui, si elle vient à leur manquer, les plonge dans un état de nervosité et de désarrois. Aussi, après les fièvres qui avaient manqué de l'emporter, Mìriel se trouva heureuse de parcourir les bois d'Ithilien. La terre d'Arandal s'accordait volontiers à de longues chevauchées. Ses vallons offraient des points de vues imprenables sur les marches du Nord et ses paysages possédaient une beauté particulière qui sustentait l'âme. La dame éperonna sa monture à plusieurs reprises, contournant les ravins les plus abrupts, soulevant sur son passage des nuées de poussière. L'écuyer chargé de son escorte eut bien du mal à ne pas perdre sa trace. Enfin, ne voulant point fourbir sa monture par des souffrances inutiles, elle prit le chemin du retour. Sa passivité forcée des dernières semaines l'avaient tenue à l'écart des affaires de l'Ordre : aussi dès sa rémission, elle avait ordonné que l'on convoque les Maîtres du Chapitre pour faire le point. La réunion aurait lieu après le souper, dans la salle capitulaire.
Prudente, et craignant surtout de se retrouver à nouveau alitée à cause de quelques froids, elle revêtu un lourd manteau de velours bleu doublé d'hermine. C'était là un présent de son frère qui l'avait rapporté d'une ambassade en Orient. Ou peut être était-ce d'un voyage vers le Sud, elle avait oublié, portant peu d'intérêt à ce genre de coquetterie. Elle gagna la salle du Chapitre et pris place sur le siège centrale qui lui était attribué. Peu à peu, les vieux chevaliers s'installèrent, saluant chaque fois Mìriel d'une révérence.
Une surprise de taille la fit néanmoins tressaillir : l'entrée de Vakalor. Sa maladie et son état fiévreux avaient chassé de son esprit la conversation qu'elle avait eu avec Vardamir auparavant. Vakalor dirigeait désormais les Compagnies Expéditionnaires. Il avait du accepter la proposition du maître du Chapitre. L'homme s'avança vers elle, et, sans emphase, inclina sa haute stature. Son visage, depuis leur dernière rencontre, avait quelque peu changé : il était plus grave, son front plus prononcée. Son teint avait perdu l'éclat de la jeunesse et portaient les stigmates de batailles acharnées. Il dissimulait à présent sa mâchoire sous une barbe drue et brune, taillée avec peu d'application, et qui lui conférait une allure rude et sauvage. Elle lui adressa un signe de tête léger. La réunion débuta par un état des lieux, mais Mìriel écouta d'un air distrait. Elle se remémorait sans cesse ses années de jeunesse. Elle mesura la fuite du temps, tenta de dater avec exactitude l'année de sa dernière rencontre avec Vakalor. Dix années au minimum, douze ou treize probablement. Son sang numénoréen l'avait préservé d'une certaine vieillesse mais au fond d'elle même, elle sentait qu'un certain poids de l'âge se faisait sentir. La Déchirure avait marqué le cœur de tous au Gondor, et même si le royaume avait su renaître de ses cendres, certaines plaies demeuraient béante.
Il fut question de la réfection de tours de garde. Leur chantier avait été lancé, et la priorité était accordé à celle de Tirith Nindor donc les travaux avaient débuté depuis dix jours. Celle de Finnarphen, au nord de Cair Andros devait attendre un chargement de pierres en provenance du Belfalas, mais déjà les charpentes et les toitures avaient été démontées. Vinrent ensuite des nouvelles de Nimdalf où l'activité des éclaireurs avait été réduite en raison de difficulté d'approvisionnement en eau. Les cours d'eau de la région semblaient subir une malédiction. C'est alors qu'intervint Vakalor pour la première fois. Il parla de sa voix grave dont le timbre particulièrement rauque avait échappée aux souvenirs de la Dame d'Arandal.

« En remontant depuis le sud, j'ai observé ce même mal. Il semble que notre impératrice elle-même soit penché sur le problème. D'autres Noldors semblent avoir accouru pour lui prêter main forte et j'ai toute confiance dans les elfes pour nous venir en aide et veiller sur l'impératrice. »


L'homme semblait avoir mûrit. Ce n'était plus un chevalier indocile, intrépide et charmeur, mais un maître de guerre avisé et prudent. Il ne fut guère bavard et se contenta d'éclairer le Chapitre des minces informations dont il disposait, sans émettre ni certitudes ni spéculations. La réunion prit fin peu après.
Alors que les chevaliers quittaient la salle ou se regroupaient en conciliabules, Mìriel interpella Vakalor et l'invita à la suivre. Ils quittèrent la salle capitulaire, accompagnés de Vardamir et gagnèrent une salle adjacente. Elle intima aux deux capitaines de prendre place autour d'une cheminée dont le feu mourrait doucement. Elle y plaça une bûche, souffla quelques instants et vint prendre place entre eux. En vérité Vardamir n'était là que pour éviter une entrevue seule à seule, la conversation ne comportant rien d'officiel.

« Capitaine Vakalor. Je suis heureuse de vous revoir après tant d'années. Ces-dernières semblent vous avoir vu vous accomplir, n'est-ce pas Seigneur Vardamir ? »

Le vieil homme oscilla du chef.

« Je suis tout autant satisfait ma Dame. Revenir servir mon Ordre originel est pour moi un honneur et un juste retour de dette. Je compte veiller avec grand soin sur la discipline des Compagnies Expéditionnaires. »
« Vous ne les connaissez que trop bien, si je ne m'abuse ? »
« J'y ai passé cinq années de ma vie. Cinq ans de durs combats et, parfois, de pertes douloureuses. »
« Peu en réchappent, à mon souvenir. Je crois qu'actuellement votre nombre se compte sur les doigts d'une main… Vous connaissez donc mieux que quiconque ses principes ? »
« En effet. Dois-je les énumérer ? »

« C'est inutile. Je ne sais précisément ce que vous a ordonné le Chapître. » dit-elle, jetant un regard à Vardamir silencieux, « mais j'aimerais qu'en toute circonstance vous demeuriez prudent. Mon cœur me dit que des temps sombre à venir nécessiteront des hommes vaillants. Je vous compte parmi eux. Vous pouvez disposer. »

V
akalor se leva, salua respectueusement, puis quitta la salle, laissant y demeurer les deux maîtres des lieux. Lorsque le bruit de ses pas dans la coursive se furent éteint, Vardamir sourit légèrement :

« Je n'aime guère jouer les chaperons... »

Mìriel se dressa, offusquée. Mais elle rougit dans le même temps et détourna alors son regard perçant du vieux capitaine pour scruter la braise.

« Il n'est point de honte dans un sentiment pur. Les vœux ne se brisent qu'en acte, non en pensée. Qui peut prétendre ici éteindre tout désir ? »
« Lorsque on attise une flamme, il faut s'attendre à se brûler… Je voulais seulement vous mettre en garde. Mes paroles ont dépassées ma pensée. »


Agacée, Mìriel quitta la salle à son tour, laissant Vardamir demeurer seul. Ce dernier contempla les flammes un long moment, ses pupilles tremblant des danses écarlates.
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Gouverneur de Pelargir, Amiral de l'Empire de l'Ouest
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MessageSujet: Re: Arandal la Rouge   Arandal la Rouge EmptyMar 4 Fév 2020 - 14:53

PNJs MÌRIEL, VAKALOR et VARDAMIR

Arandal la Rouge 439644Viviane Arandal la Rouge 544563Vakalorcopie Arandal la Rouge 559044Vardamir


La jeunesse possède un détermination libertaire qui conduit certains dans une révolte obstinée dont ils ne parviennent à s'extraire qu'après bien des blessures. D'autres n'en reviennent jamais, victimes d'une démesure adolescente trop prolongée qui les voit se consumer comme sous l'effet d'un vent de folie. Il en est parmi eux qui, dans leur course éperdue, font l'effet d'éphémères créatures à la magnificence flamboyante. D'autres se vautrent dans une violence mortifère et cruelle, glissent dans la fange nauséabonde et n'inspirent que dégoût ou tristesse. Ces cœurs trop passionnés rappellent bien souvent ces phalènes dont le vol éperdu s'achève dans la flamme d'une chandelle.
Vakalor contemplaient les visages encore imberbes de certains chevaliers rebelles. Les Compagnies Expéditionnaires, analogues à certains régiments disciplinaires, regroupaient les têtes brûlées les moins enclines à saisir les valeurs de l'Ordre. Il n'était d'ailleurs pas uniquement question de subordination : on pouvait s'y trouver disgracié pour divers motifs : absence d'humilité, témérité trop évidente, capacités martiales sans avenir, étroitesse d'esprit, manque de sang froid ou de courage. Vakalor en son temps, y avait été incorporé pour une raison toute autre : à sa propre demande. Tous savaient le caractère sans retour qu'un tel rattachement promettait. Mais pour une raison demeurée obscure même à ses propres camarades, le jeune chevalier s'était porté volontaire pour rejoindre les rangs de ces vétérans à demi condamnés. Aujourd'hui il en prenait le commandement et ses années de jeunesse étaient presque un lointain souvenir. Il ne regrettait rien, car sa nature décidée le poussait à remercier le destin sans cesse de toute nouvelle opportunité se présentant à lui. Chaque chance qu'il avait pu saisir, il l'avait envisagé comme un signe des Valars ou d'Eru même lui témoignant qu'il poursuivait un juste cheminement. Il était d'une droiture presque obtuse, mais aussi d'une générosité sans pareil : ayant connu les souffrances de la pauvreté, son élèvement social ne lui avait guère fait oublier ses racines modestes, presque médiocres.
Le fond de l'air était d'or : en ce matin fumeux, l'atmosphère trempée de brumes filtrait les lueurs tièdes du soleil et répandait sur toute chose un scintillement blond. Devant la barbacane orientale, les rangs de chevaliers alignaient leurs oriflammes chamarrés. Les montures trépignantes crachaient  leur haleine versatile dans d'épaisses bouffées. Derrière eux, les chariots de ravitaillement achevaient d'être chargé. Vakalor termina de sangler ses bagages sur la croupe de sa monture et vérifia soigneusement la fixation de sa selle.
Vardamir, le cimier pourpre de son heaume battant dans des bourrasques fluctuantes, traversa la cour d'un pas peu pressé, inspectant d'un œil attentif les premiers rangs de cavaliers. Puis il détourna sa marche vers Vakalor, le scrutant droit dans les yeux comme pour y déceler un doute ou une faiblesse quelconque. Mais le regard du jeune capitaine ne cilla pas, et le Maître du Chapitre su qu'il n'était de chef plus accompli pour commander les Compagnies Expéditionnaires. Ils se saluèrent d'un hochement de tête commun puis le vieil homme, d'un signe, fit s'avancer un palefrenier portant la bannière d'Arandal. Il l'a saisit avant de la remettre solennellement à Vakalor qui recueilli l'étendard dans une révérence pleine de respect. Se relevant il la transmit à son écuyer qui en fixa les attaches au bout d'une hampe en bois vernis. Vardamir prit son subordonné à part :
« Votre mission à Cair Andros n'étant pas si pressante, la date de votre arrivée a été différée de trois jours. Enfoncez vous vers l'Est, loin du fleuve et ratissez les environs. Puis redescendez jusqu'à la forteresse pour y prendre vos quartier insulaires ! ».
L'ironie de ses derniers mots tenait d'une vieille concurrence opposant Cair Andros et Arandal. Le vénérable capitaine avait toujours considéré l'îlot comme une fragilité dans les défense de l'Anduin, et méprisait les garnisons venues de l'Ouest du pays qui y prenaient, à son goût, une garde trop éphémère pour être efficace.
Haussant le bras, Vakalor fit signe à sa compagnie de se mettre en marche. Le claquement des sabots sur le pavé de la cours occasionna un raffut aigu qui résonna entre les murs d'Arandal pendant de longues minutes. La bannière de l'Ordre flottait haute et son étoffe écarlate claquait dans la brise fraîche. Levant le ciel vers le rempart de la porte, le Lion Rouge aperçut les têtes grisonnantes des officiers de haut rang venus contempler son départ. Et, à sa surprise, il vit alors  Mìriel, le visage grave, descendue sous le porche du beffroi . Elle le fixait d'un air sombre et le salua à son passage.
En quinze années, la Dame d'Arandal n'avait rien perdu de sa beauté fauve. Ses yeux vifs aux contours en amande, sa mince bouche aux lèvres crépusculaires, sa coiffure cuivrée où les nattes s'enroulaient pour éclaircir son front, son teint de porcelaine se diluant dans ses joues creuses : le temps semblait avoir laissé chaque détail intact. Pas une ride ne troublait l'harmonie chaleureuse de son visage. Le sang de Nùmenor lui assurait encore de belles années. Puis viendrait un lent déclin que seuls ses semblables et les elfes percevraient. Vakalor mesura que s'il parvenait à un âge avancé, son propre crépuscule serait le midi de Mìriel. Il en éprouva un cruel sentiment d'insignifiance. Le temps filait comme la course d'un cheval à plein galop sur les champs du Pelennor, et il fallait espérer que nul obstacle ne le fasse trébucher : de nombreuses batailles étaient encore à venir, et y survivre demanderait une chance insolente.

*
*  *


Lorsque les chevaliers des Compagnies Expéditionnaires eurent enfin vidé les lieux et laissé retomber le silence dans la cour du bastion centrale, Mìriel demeura seule. Elle se maudit de ne pas avoir adressé quelques paroles encourageantes à l'officier de tête. Elle fit alors quérir ses serviteurs afin d'organiser son départ dans l'heure. Pour se changer les idées, elle avait soudainement décidé de s'en aller visiter le chantier des tours de garde. Elle donna quelques recommandations à Vardamir, convoqua une escorte réduite, et après un moment dépassa la colline orientale de la rive à plein galop. Vingt chevaliers lourdement harnachés la suivaient, le cliquetis de leurs armures sonnant à chaque foulée de leurs montures. Ils semblaient presque la poursuivre, et elle, les cheveux au vent comme un flamme sur la pointe d'une flèche, traçait sa folle route sous les bois épanouis d'Ithilien, bourrasque rousse. Il faisait à présent tiède, la matinée s'était ensoleillée et chevaucher à si bonne allure était un plaisir que nul cavalier n'aurait boudé.
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