Chroniques d'Arda
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 Le campement Impérial en marche vers le Mur...

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Toranur
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Toranur
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MessageSujet: Le campement Impérial en marche vers le Mur...   Le campement Impérial en marche vers le Mur... EmptyJeu 3 Nov 2011 - 21:18

La nuit était fraîche mais les cinq cavaliers n’avaient pas allumé de feu. Ils se tenaient droits sur leurs montures, stoïques, comme s’ils attendaient quelque chose ou quelqu’un. En effet, c’était bien de cela dont il s’agissait car à l’horizon s’élevait des myriades de panaches de fumée, présence d’une forte concentration d’individus dans ce lieu. Or, dans ces plaines du Rohan, il n’y avait nulle bourgade suffisamment importante pour produire autant de feu, c’était donc le signe d’une armée en marche. Mais qui était-elle ? Quelle était son but ? Les cinq cavaliers l’ignoraient et Toranur, car c’était lui, avait envoyé un de ses hommes en éclaireur avant de continuer.

Le voyage avait été mouvementé, trop mouvementé et perdre encore du temps le mettait en rage. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, le Mur n’avait pas chassé le Mal des Terres du Milieu. De la douzaine de cavaliers partis de Carn Dûm, seule la moitié était encore là, et pas tous en bon état… Sitôt les frontières d’Arnor franchies, les ennuis s’étaient accumulés sur le voyage du souverain d’Angmar. Il y avait d’abord eu ces fonctionnaires pénibles aux différents péages qui faisaient mines d’accomplir leur travail alors qu’au fond, ils étaient ravis de discuter et ennuyer les voyageurs de leur horrible hypocrisie, mais surtout, il y avait eu l’embuscade à la Moria. Les nains avaient claironnés au reste du monde que les mines avaient été libérées. Un mensonge de plus pour cette race damnée. Les gobelins avaient attaqué l’escorte de Toranur en toute impunité, sans que les nains ne s’en aperçoivent. Pire encore, lorsque Taghemmon, envoyé quérir de l’assistance pour les blessés, arriva devant les mines naines, on traita son cas comme si une attaque de gobelins n’était que de peu de choses et avant même que les gardes kazad se missent en route, les survivants à secourir furent tués par l’engeance orc. Orgueil et lenteur était un bon descriptif du comportement nain et Toranur s‘était promi, au retour de son soldat, de venger la mort de ses braves Unstergivens. Le règne des nains et des elfes sur cette terre tirait à sa fin et quel que soit le camp que le souverain d’Angmar choisirait dans l’avenir, il ferait en sorte de précipiter cette chute…
Après cette pénible nouvelle, il fallut encore affronter une bande de brigands affamés au Rohan et renoncer à laver les vêtements dans les eaux boueuses de l’Isen. Et en dernier lieu, cette maudite armée qui ralentissait encore le voyage. A cette heure-ci, Toranur aurait déjà du se trouver au Gondor mais contre mauvaise fortune, il devait faire bon cœur…

C’est alors que, dans els ténèbres de la nuit, une ombre s’approcha en courant des cinq cavaliers. Taghemmon, le plus vif et le plus rapide des éclaireurs Unstergivens, revenaient de sa mission.

« Sire, c’est une armée Impériale qui monte vers le Nord. Et l’Impératrice marche avec eux ! »

L’Impératrice était au Rohan à la tête d’une armée ? Comment diable était-ce possible ? Mais il n’y avait plus à se poser de questions, enfin ce voyage touchait à sa fin. Le cœur empli d’une soudaine allégresse, Toranur donna un coup d’éperon dans les flancs de sa monture avant de brusquement tirer sur le mors. Un rapide regard à sa tenue le fit douter un instant. Tel un jeune premier partant compter fleurette à sa première amoureuse, le souverain d’Angmar se demanda un instant s’il pouvait vraiment se présenter à sa future épouse ainsi crottée et puant ? Mais dans le même temps, pouvait-il faire autrement ? La mort dans l’âme, le futur prince consort de l’Empire se résolut à se présenter dans un si piteux équipage. Lorsque la malchance vous touche, il n’y a guère autre chose à faire que rondir le dos.

« Déployez ma bannière et r
edressez vous, nous rejoignons le camp Impérial. »

Suivi de ses cinq gardes du corps, Toranur lança sa monture au triple galop en direction du panache de fumée. Dix minutes plus tard, une compagnie de cavaliers Gondoriens l’interceptaient puis lui faisaient escorte jusqu’aux fourneaux de garde où on l’annonça. Son nom commença alors à faire le tour du camp parmi ceux encore réveillés tandis que la nouvelle de l’arrivée du seigneur d’Angmar était portée à la maîtresse de cette armée : Thais Laelias…

A l’approche du centre du campement, des palefreniers vinrent s’occuper des montures exténuées et deux solides gaillards de la Garde d’Argent, que Toranur avait appris à connaître au cours de ces cinq longues années de conflit, s’empressèrent de l’amener à la tente de l’Impératrice. Tout en discutant avec ces derniers, s’étant par miracle rappelé le nom de l’un et le prénom du fils aîné du second, Toranur constata avec amusement que l’Impératrice avait bien appris. Contrairement à ce qu’avait laissé supposer l’ordre du camp, ce n’était pas à la luxueuse et voyante tente rouge impériale placée au centre du campement qu’on le menait, mais à travers les tentes réglementaires des soldats Gondoriens. Ainsi Thais Laelias reposait sous la sauvegarde de ses gardes dans une tente qui ne se différenciait en rien des autres et il était probable que son emplacement se modifie tous les soirs. Voilà pourquoi il aimait, admirait et craignait tout à la fois cette femme à poigne. Il avait l’impression d’avoir rencontré sa moitié, la seule qui vaille plus que lui à la fois par le caractère, l’intelligence, la volonté et le charisme et la voir si soudainement au détour de sa route lui procurait un petit sentiment d’appréhension, mais aussi et surtout d’excitation.

Soudain, un autre Garde d’Argent sortit de l’ombre et apostropha ses deux camarades. Toranur était enfin arrivé et il n’était plus séparé de sa promise que par quelques pas et un mince filet de tissu…

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Thais Lælias
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MessageSujet: Re: Le campement Impérial en marche vers le Mur...   Le campement Impérial en marche vers le Mur... EmptyJeu 17 Nov 2011 - 3:48

    Une armée de Gondor en marche était un spectacle assez impressionnant pour beaucoup. Certes, les régiments n'avaient pas la même flexibilité que les Légions d'Angmar, mais la Phallange Gondorienne n'en restait pas moins agréable à regarder avancer. Et également extrêmement lente. Puissant et vieux royaume, le Gondor faisait partie des rares puissances capables d'offrir une armure lourde intégrale à chacun de ses soldats. Certes, les plastrons étaient forgés à la chaîne, dans un nombre réduit de dimensions parmi lesquelles on devait trouver celle qui s'adaptait le mieux à la morphologie du combattant, mais on obtenait au final une troupe qui une fois installée, était difficile à balayer.
    En contrepartie, une armée de Gondor en marche était aussi extrêmement lente, devant traîner avec elle un important train de bagages, de vivres, de tentes,… formé de chariot traînés par des boeufs. Le rythme de marche était le même que pour la parade: un pas cadencé à raison de 120 pas par minute précisément, qui renforçait l'impact psychologique de cette marée d'acier sur le moral adverse. Mais pour l'occasion, même les enfants les plus curieux avaient renoncés à regarder la totalité de l'armée passer devant leur village: c'étaient une longue cohorte de quatre-vingt mille hommes, dont près de dix mille cavaliers, qui passaient là. Les hommes plaisantaient parfois en affirmant que l'avant-garde commençait à monter le camp pour la nuit quand l'arrière-garde se mettait en marche.
    En parlant de camp, celui-ci était tout bonnement de la taille d'une petite ville, qui telle un bosquet fleurissait chaque nuit de milliers de tentes blanches et noires. Ces dernières étaient d'ailleurs fort peu nombreuses, habitant le millier d'hommes de la Garde d'Argent qui avait remplacé la Garde de la Citadelle et la Garde de la Fontaine, désormais affectées à la simple défense du Palais de Minas Tirith, dans leur rôle de protection du souverain. Ces tentes noires portant un arbre d'argent rassemblées autour de la tente impériale, palais de soie au sommet duquel flottait fièrement la bannière impériale, indiquant à quiconque que l'Impératrice en personne se trouvait là. Où plutôt, aurait du se trouver là.
    Car contrairement à la plupart des chefs de guerre, amoureux de luxe et de confort même loin de leurs palais, Thais ne dormait jamais sous cette tente ridiculement spacieuse. Chaque soir, elle y entrait, accompagnée de quatre gardes, et chaque soir, elle en ressortait, portant l'armure d'un de ses hommes, donnant l'impression à n'importe quel espion que l'escorte, son travail accompli, repartait. L'opération était d'autant plus simple que désormais, les barbuttes de la Garde d'Argent étaient équipés d'une visière rabattable, qui en plus de les protéger encore plus efficacement, les anonymisait totalement. Puis elle rejoignait une des tentes de sa garde rapproche, choisie au hasard peu avant le coucher du soleil, et légèrement aménagée pour l'occasion, comme le souverain d'Angmar pu le découvrir en entrant.

    On avait créé une antichambre un peu artificielle en tendant dans la largeur (deux mètres et demi) un rideau de toile deux mètres après l'entrée, ce qui permettait à l'Impératrice d'avoir en permanence deux gardes devant sa tente sans attirer l'attention en postant des sentinelles à l'extérieur. Passé ce rideau, on entrait dans la partie habitable de la tente, longue de quatre mètres. Rien à l'extérieur n'aurait laissé supposer que l'intérieur ne contienne autre chose que de quoi loger dix soldats. Pourtant, on trouvait à l'intérieur un petit bureau, un lit simple, ainsi qu'un présentoir sur lequel trônait fièrement une armure de la Garde d'Argent. Toranur put noter la présence de cartes de ce qui avait été le Beleriand, et qu'on nommait à présent les Terres Gastes, soigneusement dépliées sur la table, mais ce qui attira son attention, ce fut l'épée qui pendait, accrochée à la chaise derrière la table. Anduril, la Flamme de l'Ouest…

    "Et bien Toranur, auriez-vous décidé de laisser votre ponctualité et votre rigueur angmarienne de côté? Notez que je ne me plaindrais pas de voir un peu plus de chaleur dans votre comportement, on dirait que je vous laisse toujours de marbre…. Pour une fiancée, c'est vexant."

    La voix de Thais n'avait pas changée depuis la dernière fois qu'elle avait résonné aux oreilles du souverain d'Angmar: cristalline, toujours un brin moqueuse, toujours un peu mutine, éternellement entre la jeune fille et la souveraine. L'Impératrice, visiblement tout aussi surprise de trouver son futur prince consort sur ces terres que ce dernier l'était de l'y rencontrer, n'avait pas eut le temps de s'habiller comme il aurait été convenable qu'elle le fasse pour le rencontrer. Ça ne serait pas le premier manquement au protocole de la princesse, et certainement pas le dernier. Elle ne portait ainsi qu'une tunique croisée en soie, maintenue fermée par une ceinture de même étoffe nouée autour de sa taille, blanche avec les armes de sa maison brodées en argent dans son dos. De fins motifs en fil entremêlés d'argent et d'or venaient décorer les bordures et les manches de ce vêtement fin, qui lui arrivait tout juste aux genoux. Toranur ne pouvait se tromper sur l'origine du vêtement: il s'agissait de la mode orientale, et de fabrication orientale aussi, et si le vêtement était parfait pour la nuit, il était outrageusement court, laissant apparaître le bas de deux jambes fines, au galbe délicat, et marquant plus que raison la finesse de la taille de l'Impératrice. Peut-être aurait-elle été moins provocante en s'affichant nue que dans ce vêtement fin, vaporeux, qui en disait à la fois trop et pas assez sur son corps.
    Elle parut se rendre compte de l'effet produit sur le nouvel arrivant, puisqu'elle laissa échapper quelques notes d'un rire clair, qui sonna dans l'esprit de Toranur comme le jaillissement d'une source d'eau claire en plein désert, lui ôtant l'espace d'un instant le poids du voyage, de ses soucis, de ses peines. Et sans qu'il sache vraiment comment la demi-elfe s'était retrouvée si près de lui alors qu'elle se tenait presque à l'opposé de la tente un instant auparavant, elle lui tendait sa main, un sourire à la fois moqueur et ravi sur son visage.

    "Et vous ne me saluez même pas après tout ce temps? Toranur, vous me décevez…"

    Mais son regard comme son visage disaient tout le contraire. Il ne s'agissait une fois de plus que d'une des piques, innocente celle-là, que la Princesse aimait à lancer autour d'elle pour provoquer l'embarras et la confusion chez ses interlocuteurs, qui ne savaient jamais trop s'ils s'adressaient à une jeune femme insouciante ou à l'impitoyable souveraine de l'Empire de l'Ouest, responsable sans le moindre état d'âme du plus grand massacre qu'aient jamais commis les Hommes contre les Hommes: la destruction du peuple de l'Isengard, chassé de ses terres, saigné, déporté, et même secrètement vendu à des marchands d'esclaves Haradrims. La Couronne de l'Empire parvenait d'ailleurs à fonctionner malgré la guerre grâce au butin tiré de ces diverses exactions…
    Pour l'heure, elle était joyeuse, même si elle se refusait obstinément à le montrer vraiment, préférant se cacher derrière un masque moqueur.

    "J'ai donné des instructions pour que vos hommes trouvent ce dont ils ont besoin. Nourriture, bain, couchage,… Vous-mêmes vous ne me paraissez pas d'humeur à refuser de vous plonger dans l'eau chaude… Je ferai dresser un deuxième rideau ici pour vous laisser l'intimité qui sied à une personne royale quand votre bain arrivera. Ce serait suspect que vous ressortiez de cette tente, je préfère qu'on croit qu'on vous l'a donnée pour la nuit, et que je me trouve dans cette monstruosité qu'ils appellent la Grande Tente… Cela veut dire que vous dormirez ici aussi. J'ose espérer que ma compagnie ne vous effraie pas plus qu'une nuit à la belle étoile, votre majesté?"

    Les choses allaient vite. Mais l'entourage de la Dame de Fer commençait à avoir l'habitude. Autant elle aimait prendre son temps pour contempler les choses, penser aux problèmes sous toutes leurs coutures et s'accorder le temps d'attendre quand elle était à la Cour, autant elle devenait une femme différente une fois en armure, une épée au côté. Dès lors, il fallait que les choses soient faites rapidement, précisément, quelles qu'elles soient. Les six années de guerre qu'elle venait de traverser l'avaient de ce point de vue profondément marquée, et l'avaient aussi démarquée du reste des souverains. Toranur était un stratège combattant, qui prenait souvent le commandement du corps principal de son armée, pour s'assurer qu'elle tenait, qu'elle opérait comme elle le devait. Le Comte Beldorn commandait toujours de l'avant, menant ses hommes au plus proche de l'ennemi, les galvanisant par son courage. Elle commandait aussi souvent qu'elle le pouvait la réserve, observant l'évolution de la bataille pour intervenir là et quand il le fallait. Elle avait prouvé ses capacités de jugement en colmatant de la sorte une brèche causée par l'une des avancées trop téméraire de Beldorn, qui avait exposé le flanc des troupes Angmariennes aux Orques. La charge de la réserve gondorienne, fraîche et dispo, avait repoussé l'assaillant, qui avait même cru à l'arrivée d'une troisième armée et avait rompu les rangs. Ce jour là, Toranur et Thais s'étaient pour la première fois rencontrés sur un champ de bataille, l'armure du premier striée de tellement de rayures qu'elle en avait un aspect brossé, celle de la seconde comme abîmée par les quelques coups qu'elle avait reçue (bien qu'au terme du conflit, les deux armures avaient le même aspect), leurs épées noires du sang des Orques.
    Cette bataille avait marqué la première paix de l'hiver. Le froid de ces régions septentrionales avaient réduit les opérations militaires à presque rien, et les armées coalisées avaient construit de véritables villes en lieu et place de leurs campements, villes qui se tenaient toujours debout dans les froids paysages du Nord, abandonnées, vides, silencieuse, témoins muettes d'une guerre trop longue. Pourtant, pour les deux souverains, ça avait été une période presque agréable, dans le château de Carn Dûm, qui jamais auparavant n'avait autant fourmillé d'activité. Pour occuper les armées, on avait ordonné nombre de travaux, et les Thais comme Toranur avaient alors projeté d'un jour reconstruire les serres qui permettaient jadis au château de jouir de ses propres jardins. On avait redécouvert des sources d'eau chaude sous le palais et dans la ville, et jamais on ne vit d'hiver aussi industrieux. Ce fut également à partir de cet hiver qu'une seconde armée se mit à suivre les troupes combattantes dans leurs déplacements: guérisseurs à la recherche d'un peu d'argent, forgerons qui louaient leurs bras, chasseurs assurant une partie du ravitaillement, mais aussi prostituées venues faire oublier leurs soucis aux soldats.

    Tout ça semblait loin, à présent, et les jardins couverts de Carn Dûm n'avaient toujours pas été reconstruits, au grand désespoir de Thais, qui aimait les plantes et les fleurs. En son for intérieur, elle continuait de croire que ce n'était qu'un projet repoussé, qu'un jour elle se promènerait sous des panneaux de verre, entourée de fleurs alors même qu'au-dehors, la neige tomberait. La jeune fille en elle avait besoin de croire qu'un jour, elle irait jusqu'à Umbar, qu'un jour, elle serait en paix, heureuse avec cet homme pour qui elle éprouvait le plus grand respect, le plus grand attachement, et qui semblait capable de la comprendre. Mais l'Impératrice devait étouffer ces espoirs et ces rêves, et se concentrer sur le présent.

    "J'ai cru comprendre que vous aviez fait un voyage épouvantable. Vous m'en direz plus pendant votre bain, ou après… Dans un cas comme dans l'autre, nous devons parler, Toranur…"
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MessageSujet: Re: Le campement Impérial en marche vers le Mur...   Le campement Impérial en marche vers le Mur... EmptySam 19 Nov 2011 - 10:32

Le nouvel arrivant fit pénétrer Toranur dans une des tentes noires alignées impeccablement dans le camp, siège de repos de la Garde d'Argent, nouvelle unité de garde du corps du Gondor, au mépris de traditions séculaires. Mais après tout, était-ce étonnant de la part de la première Impératrice du Gondor, qui plus est demi-elfe ? Toujours était-il que Toranur se retrouva face à deux autres gardes dans un petit espace servant probablement d'antichambre. Il n'eut en effet guère été compréhensible que des Gardes d'Argent montent la garde pour d'autres Gardes d'Argent au sein même du campement. Le mécanisme était astucieux, il fallait le reconnaître. Pendant qu'on le faisait patienter avec pour seule compagnie le silence pesant des deux golems en armure, Toranur en profita pour enlever son casque et ses gantelets d'acier. La présentation en armure avait quelques limites protocolaires qu'il fallait tout de même respecter, surtout à une heure aussi tardive pour aller voir sa fiancée...

Cette attente sous une tente, environnée de Gondorien lui en rappelait une autre, beaucoup plus ancienne et beaucoup plus angoissante pour lui. C'était il y a plus de cinq ans désormais. Son alliance était toute récente et déjà il avait du faire couler le sang au nom de l'Empire. Avec l'Arnor et le Lindon, l'Angmar était le dernier royaume libre entre les légions de Morgoth et les vastes étendues de la Terre du Milieu. Envoyé renforcer le flanc Est, il avait mené une brillante campagne d'escarmouches contre les avant-garde orcs, permettant de redresser la situation désastreuse de ce théâtre d'opération aux mains d'un incompétent : Grosimir. Ce dernier refusait de prendre en considération toute remarque pertinente et comme tout imbécile bouffi d'orgueil, ne pouvait concevoir qu'on n'accepta pas ses ordres. Les tensions furent telles que l'on crut que l'Angmar déserterait son poste mais la mort de Grosimir intervint à point nommé pour éclaircir l'horizon. Enfin, en parti du moins car on n'avait pas tardé à soupçonner Toranur d'avoir fait empoisonner son pesant supérieur au sein de la Coalition. Aussi le commandement unifié de la Coalition avait-il profité de l'arrivée de l'Impératrice et des troupes fraîches du Sud pour relever les Angmariens de leurs positions et les envoyer renforcer le centre, sous la responsabilité directe cette fois-ci de l'Impératrice. Toranur n'avait pas tardé à se présenter devant cette dernière et c'était là qu'on l'avait fait attendre, insouciant de la petite mise en scène qu'on allait lui imposer. Probablement bien conseillée par Denethor, Thais Laelias souhaitait s'affranchir de toute influence et cela passait par la mise au pas de son Etat-Major et de ses alliés...
Lorsqu'on fit entrer Toranur, l'Impératrice l'accueillit de son ton moqueur dont bien peu connaissait le sens réel et l'avait fait forcer à s'agenouiller devant-elle, ce qu'il avait réussi à éluder jusqu'à maintenant. Le souverain d'Angmar se souviendrait toute sa vie de sa profonde brûlure d'orgueil lorsqu'il avait du poser un genoux à terre et s'incliner sous le regard moqueur et plein de morgue de ces maudits princes Gondoriens. L'aigle d'Angmar était soumis, voilà ce qu'ils pensaient, et bien plus injurieux encore ! Mais leur triomphe ne fut que de courte durée car Thais Laelias, sitôt cette mise en scène terminée, demanda à Toranur d'exprimer son point de vue sur un plan proposé par l'Etat-Major. Bien que le plan fut excellent dans sa conception, il reposait sur des hypothèses qui étaient vraies selon les derniers renseignements des éclaireurs, mais que Toranur, très au fait des tactiques orcs et renseigné par des semaines d'escarmouches, savait irréalistes. Ne se gênant pas pour le faire remarquer, il eut le plaisir de voir le sourire condescendant des Gondoriens disparaître lorsque l'Impératrice hocha la tête en signe d'assentiment et que Faramir, silencieux jusque là, approuva à haute voix les dires du souverain d'Angmar. Le fils cadet de l'Intendant n'avait que trop souffert de l'aveuglement de ses aînés lors de la désastreuse campagne de Dol-Amroth. Et ce fut enfin au tour de Toranur d'exulter lorsque congédiant brutalement ses capitaines, Thais le retint un instant pour le féliciter des dernières réussites militaires sur le front de l'Est. Cette nuit-là, la fureur d'avoir été humilié l'avait disputé à la joie d'avoir été reconnu et singularisé par celle qui était sa promise. Aujourd'hui encore, il ne savait lequel de ces deux sentiments l'emportaient...

Mais Toranur fut tiré de cette songerie par le mouvement d'un des gardes. Prévenu par on ne savait quel ordre silencieux, un des molosses gardant l'entrée rabattit un des rideaux donnant un peu d'intimité à l'Impératrice pour lui permettre d'entrer. Se penchant légèrement, le prince d'Empire (quand bien même ce titre lui déplaisait souverainement) put pénétrer dans la demeure de Thais Laelias en campagne. Surpris par la lumière douce des bougies, contrastant avec celle plus vive et violente des torches de l'extérieur, Toranur ne vit pas de suite sa fiancée. En premier lieu, son regard fut attiré par le bureau qui semblait être gagné par le chaos alors que l'oeil exercé de l'ancien connétable du Mordor reconnaissait sans peine la logique désordonné des cartes d'Etat-Major, puis il en fut détourné par les reflets d'acier d'une armure de Garde d'Argent, et c'est alors qu'il fut pris de stupeur. Là, devant lui, se tenait la Lame qu'il avait rêvé de croiser un jour et de tenir dans sa main au-dessus du corps agonisant d'Aragorn... Andùril, Flamme de l'Ouest, fléau des orcs, symbole de royauté. On l'avait cru perdu et voilà qu'elle était désormais propriété de Thais. Par quel tour de magie cela s'était-il accompli ?


"Et bien Toranur, auriez-vous décidé de laisser votre ponctualité et votre rigueur angmarienne de côté? Notez que je ne me plaindrais pas de voir un peu plus de chaleur dans votre comportement, on dirait que je vous laisse toujours de marbre…. Pour une fiancée, c'est vexant."

Toranur fut soudainement sorti de sa stupeur par la voix enchanteresse et suave de sa fiancée. Oh, que Tar-Mairon lui pardonne, mais qu'il aimait ce timbre plein de promesses dont lui seul aurait le plaisir... Son regard pénétrant plus loin dans la tente, il la vit enfin. Elle était là et tout le reste n'avait plus d'importance. Figé, à l'image des statues de marbre des rois de jadis, il dévora du regard celle qui venait de s'adresser à lui. N'osant l'observer dans son entier, il avait laissé son regard errer au sol. Il avait ainsi put apercevoir un petit pied fin, plein de charme et de souplesse, puis, remontant, il put contempler le galbe parfait des jambes de Thais, la vigueur langoureuse de ses membres. Puis, le regard fut brutalement stoppé dans son avancée par un mince morceau d'étoffe. Mais loin de diminuer l'ardeur du regard, ce rempart était une muette invitation à continuer, laissant deviner plus qu'apparaître la finesse incomparable de la taille de Thais Laelias, sa poitrine arrogante et d'autres merveilles encore. Mais tout cela n'était rien, rien devant la perfection douloureuse du visage. Ah, s'il n'avait pas déjà été épris par cette femme, Toranur en fut retombé aussitôt amoureux. Il pouvait se le dire maintenant, mais il avait craint qu'elle fut changée, qu'elle perde de sa grâce naturelle. On lui avait appris quelques mois auparavant que l'Impératrice avait connu une mauvaise chute de cheval et malgré les pronostics des médecins, il n'avait pu s'empêcher de l'imaginer devenu empâtée, boiteuse, aigrie et que sait-on d'autres encore. Mais non, elle était parfaite, divinement et incomparablement parfaite...

Le regard ardent de Toranur et sa brusque montée de température n'avait pas du échapper à Thais, jouant à ce jeu dangereux pour ceux qui ne savent l'utiliser de la séduction, qui laissa échapper quelques notes d'un rire cristallin. La revoir, l'entendre, la voir sourire et rire, toutes les fatigues du voyage s'évanouirent et Toranur se sentit enfin libre de tous ces tracas et soucis d'intendance militaire qu'il avait du gérer jusqu'à présent. Il se sentait de retour à la maison, dans un monde en paix où il pourrait profiter de la vie. Mais comment pouvait-il seulement s'imaginer un monde pareil lui qui n'avait connu que la guerre ? Voilà qui l'étonnait une fois encore, probablement un sortilège elfique... Comme d'ailleurs la présence de Thais à ses côtés sans qu'il ne l'ait aperçu se mouvoir. Pourtant, il eut tout donné en cet instant pour admirer sa marche gracieuse vers lui...
Cela eut le mérite de le faire sortir de son immobilité, et, tout en s'agenouillant, il saisit délicatement la main si fine de Thais et se pencha dessus en un élégant baise-main. Malgré la simplicité du geste, il sentit un émoi nouveau à pouvoir respirer le doucereux parfum qui entourait cette femme au-dessus des autres. Se relevant, il la fixa droit dans les yeux, et pour la première fois depuis qu'il était entré, sourit de manière franche.


« C'est que vous devenez de jour en jour plus belle et admirable et que je me suis soudainement senti jaloux de ces milliers d'hommes qui ont le plaisir de vous observer chaque jour alors que j'étais si loin de vous... »

Toranur avait voulu dire ça pour rire et son sourire subitement devenu supérieur eut pu le faire croire, mais il se sentit brusquement mal à l'aise d'avoir sorti ce compliment. Quelque part, c'était vrai. Il se sentait jaloux de la proximité physique et sans doute mentale de l'Impératrice avec sa Garde d'Argent et ses conseillers. Alors qu'il était au loin, à mener une guerre sans merci en son nom, ces hommes avaient ce privilège de la voir à toute heure du jour et peut être de la nuit, de sentir son parfum, d'admirer son brillant esprit et d'être la cible de ces piques si déstabilisantes mais qui masquait un certain désarroi.
Cela faisait 6 ans désormais qu'il s'était présenté aux portes de la ville de Minas Tirith réclamer un dû. Et il s'était retrouvé esclave... Tout en Thais lui plaisait, tout en lui criait de s'abandonner librement à elle. Mais, il y avait le passé qu'on ne pouvait effacer, il y avait les pesanteurs de la cour et pendant longtemps, Toranur avait dissimulé sa lutte intérieure derrière un froid sourire arrogant et supérieur qui accentuait sa beauté sans cœur héritée de sa mère, et lorsqu'ignorant de la vraie nature du ton moqueur de l'Impératrice, il avait laissé paraître un visage dur, à la mâchoire serrée et butée. Cette attitude avait blessé la princesse, mais il avait fallu longtemps avant qu'il ne s'en rende compte. Il avait d'abord fallu développer une complicité sur les ruines du passé, et cela avait pris du temps. L'apostrophe de Thais à son entrée n'était pas si neutre que ça. Elle était un brillant rappel d'une période qu'ils avaient tous deux détestés.
C'étaient les premiers temps de la guerre et Toranur devait faire face à deux batailles. Celle du terrain d'abord, la plus facile pour lui. Mener les hommes à la bataille était une seconde nature chez lui et malgré l'avancée inexorable des orcs, peu pouvait se targuer d'obtenir d'aussi bons résultats avec si peu de pertes. Mais dans l'intimité des camps, il devait à chaque instant créer sa crédibilité d'allié et l'histoire ne l'aidait guère. On dit que la guerre rapproche les homes d'horizons différents. Cela est vraie sans nul doute, mais plus on s'élève dans la hiérarchie, et plus cette complicité met du temps à se mettre en place. Alors que les Arnoriens, les Gondoriens et les Angmariens se vouent des haines, rancoeurs et mépris tenaces, les soldats surent très vite pour qui faire le sacrifice de leur vie. Sur le passage de l'Impératrice, ce n'était que vivats, applaudissements frénétiques et cris d'enthousiasme, tandis que le Comte Beldorn était porté par les cris de guerre des différentes compagnies et que Toranur était vénéré comme un génie militaire. Ni cris, ni bruit pour son passage, mais le cliquetis des hommes en armes qui effectuent le salut militaire et leurs regards chargés d'émotion et de respect sincère. Trois souverains guerriers, trois expression de loyauté et pas l'une qui ne surpasse l'autre, pas l'une qui n'exprime le fond du cœur de ces hommes. On admirait le Comte pour sa fougue combattante, son ardeur et sa prestance. On aimait l'Impératrice pour sa beauté, sa fermeté et ce qu'elle représentait : l'espoir des peuples Libres. On respectait Toranur pour son talent stratégique et tactique, par son souci sincère de limiter les pertes sans rien céder sur l'exigence des objectifs. Thais et ses conseillers ne s'étaient d'ailleurs pas tromper. Quand ces hommes d'origine simple lui rendait de tels honneurs, alors Toranur oubliait toutes les offenses et se sentait étrangement fier d'appartenir à cette Coalition qui s'opposait pourtant à son ancienne divinité. Mais lorsqu'il entrait dans les pesantes discussion d'Etat-Major avec ses « pairs », alors il lui fallait se battre, convaincre qu'il n'était pas un simple parjure, un simple boucher et cela le minait. Et puis, il y avait Thais si inaccessible qu'il avait fini par croire que jamais il ne saurait la faire sienne. Alors il avait continué à jouer avec son masque.
Puis, il y avait eu cette gigantesque bataille où l'avenir de tous s'était joué, et ensuite un hiver comme de mémoire d'Angmarien on avait peu connu, ralentissant l'ampleur des opérations militaires. C'est alors que devenu artisan de la victoire et hôte de la Cour durant l'hiver, la suspicion à son égard fondit peu à peu comme neige au soleil et qu'enfin il osa se dérider face à Thais. Cette dernière n'était encore après tout qu'une enfant selon les standards elfiques et Toranur, qui avait pourtant le double de son âge, se sentit rajeunir et ré-apprit certaines petites choses simples de la vie qu'il s'était interdite depuis bien longtemps. Une bien belle période qui n'avait cependant duré que bien trop peu. Au printemps, il avait fallu reprendre la guerre et le conflit et Thais, liée par ses obligations impériales, dut restreindre de mois en mois sa présence sur le front jusqu'à ce que le Mur fut bâti et qu'elle ne doive retourner durablement au Gondor...
Attachés, ils l'étaient sans doute possible, mais complices et proches, si le plus difficile avait été accompli, il restait encore un long chemin à parcourir et le ton moqueur de Thais dissimulant sa joie et son désarroi face à Toranur qui lui même peinait à ne pas se transformer en statue de sel pour éviter de se ridiculiser par des paroles maladroites, en étaient des signes évidents...

Malgré la longueur du texte écrit au-dessus, cela traversa seulement en un instant l'esprit agile de Toranur et déjà l'Impératrice, ne relevant pas le compliment, continuait sur sa lancée et déclara rapidement d'un ton toujours aussi mutin les instructions qu'elle avait donné et comment Toranur devrait s'y conformer. Tout lui parut parfait et il rit de bon cœur à la remarque subtile sur son état. Oui, sale, crotté et tendu par le voyage, il l'était et il aurait été malséant de le nier. En revanche, il fut totalement déstabilisé par la seconde partie des paroles de Thais. Dormir ici, en présence de l'Impératrice ? Avec toute autre femme, il aurait rit de la boutade en retournant un compliment adapté. Mais là, l'idée l'effraya. Ce serait la première nuit qu'il passerait à ses côtés. Il espérait ce moment depuis six ans désormais, mais jamais il n'aurait cru devoir l'accomplir dans de telles conditions. On ne parlait pas ici de chambre de noces ou d'une vulgaire fille d'auberge, mais de l'Impératrice, sa fiancée, avec laquelle il ne pourrait dormir autrement qu'en tout bien tout honneur. Il sut nénamoins dissimuler ce désarroi rapidement. Après tout, n'était-il pas Toranur du Mordor ? N'avait-il pas croisé la route des créatures les plus effrayantes et les plus horribles de la Terre du Milieu ? Il avait survécu à bien pire situation et comptait bien triompher de celle-ci. Un bain l'aiderait à se rafraîchir les idées. Et puis Thais ne semblait pas pressée de se recoucher et les sujets qu'ils avaient à aborder nécessiteraient de longues discussions. Regonflé, il se permit de répondre :

« Votre sécurité m'importe plus que tout et ça sera avec joie que je tâcherai de vous gêner le moins possible Votre Altesse. »

L'usage de aprt et d'autre des titres de noblesse avait fait fleurir chez les deux jeunes gens des sourires francs et sincères pour la première fois. Une fois les premières paroles lancées, le plus dur et passé et les mécanismes du plaisir d'être avec un ami qu'on n'avait pas vu depuis si longtemps se remettent doucement en place. Mais Thais prit soudain un air grave, de celui qu'elle usait pour commander et Toranur se retint de ne pas claquer des talons comme le faisait ses subordonnés face aux consignes. Parler, oui, il le faudrait et de manière bien plus sérieuse que ce à quoi aspirait secrètement Toranur. Il fut dispensé de répondre par un léger bruit en provenance de l'antichambre.

« Le bain du souverain d'Angmar est ici Votre Altesse. »

Thais répondit qu'on entre et quatre Gardes d'Argent pénétrèrent dans la tente, chargés lourdement d'un baquet de bois remplis d'eau chaude suivis de quelques autres portant seaux d'eau, porte-armure, serviettes et savons. Dans la protection de l'Impératrice en période de guerre, tout passait par cette nouvelle garde et Toranur se demanda un instant comment ces hommes fiers vivaient le fait de devoir servir comme de vulgaires serviteurs ? Probablement comme un honneur. Haussant les épaules, il attendit que cette petite armée ressorte après avoir salué leur souveraine et son invité pour commencer à ôter sa pesante armure. Lors de ces cinq années de conflit, il avait du dire adieu à sa splendide armure. La mêlée avait été si féroce durant toutes ces années que l'excellent alliage, déjà ancien, n'avait pu tenir le choc et il ne s'était trouvé aucun artisan en mesure de la réparer rapidement. Il avait donc du se résigner à l'envoyer à Kazad Dûm pour qu'on récupère ce qui pouvait l'être et qu'on en fabrique des pièces de qualités. Depuis, il devait se contenter de cette armure lourde que certains de ses sujets lui avaient offert lors de l'annonce de ses fiançailles officielles et si elle remplissait parfaitement son rôle, elle était bien plus difficile à ôter que la précédente.
L'Impératrice ne put s'empêcher de sourire, peut être même de rire au spectacle de Toranur ôtant son armure. Quel que soit l'entraînement que l'on a, ôter une armure de plaques complètes n'est pas choses aisées pour un homme seul et Toranur n'en comprenait que mieux cette tradition d'écuyer. Thais se retrouva rapidement à ses côtés et commença à l'aider. La remerciant, il put constater que les années de pratique sur le Mur n'avait pas été perdue et qu'elle savait où trouver les sangles maintenant chaque chose à sa place. Cela lui rappela la première fois qu'il l'avait retrouvée sur le champ de bataille, un de ces gigantesques affrontements où le Monde Libre manquaient chaque fois basculer dans les ténèbres face à ces marées orcs infinies. C'était la première fois qu'elle menait ses hommes en personne. Jusqu'à présent, ses généraux et sa garde d'Argent avait tout fait pour qu'elle se tienne loin des combats. Chacun tenait à ce qu'elle apprenne tout de la guerre, mais personne ne voulait prendre le risque de perdre l'Impératrice. Toranur lui même, bien que certain des compétences de Thais et convaincu de la nécessité de se confronter au feu pour devenir un véritable général souverain, ne pouvait se résoudre à laisser l'aimée de son cœur affronter les hordes démoniaques. Mais il fut parmi les premiers à s'incliner devant les désirs de l'Impératrice. Les elfes et les nains tenaient le flanc droit, Beldorn avait reçu le commandement du flanc gauche, composé principalement de cavalerie et Toranur avait du prendre en charge le centre. Le plan était simple et efficace. Laisser les orcs charger le centre et refermer petit à petit la nasse sur eux. Thais Laelias, avec la réserve, devait théoriquement colmater les brèches, mais chacun espérait qu'elle n'ait qu'à pourchasser les fuyards. Bien entendu, rien ne se passa comme prévu et Beldorn, dans une de ces charges si terribles et fabuleuses, avait tellement fait reculer les orcs qu'il laissa complètement à découvert le flanc gauche sous l'oeil horrifié de Toranur. Car au loin, une énième armée orc fonçait à marche forcée sur le point faible ainsi crée. Les alternatives étaient peu nombreuses et la première qui lui vint à l'esprit fut d'appeler les renforts à la rescousse. Il manqua le faire, mais s'en abstint au dernier moment. Il devait avoir confiance. Il préleva rapidement quelques centuries encore fraîches pour les positionner en tampon entre le gros de sa troupe et l'armée orc. Alors que cette dernière grossissait à vue d'oeil, Toranur sentit monter en lui l'inquiétude. Avait-il bien fait ? Mais soudain, alors que les orcs engageaient les premiers éléments, les cors et tambours de guerre Gondorien se firent entendre et la réserve, dissimulée derrière un pli de terrain, chargea les orcs qui, surpris, crurent à l'arrivée d'une nouvelle armée là où il n'y avait que les restes de phalanges des derniers affrontements. Mais qu'importait ! Thais et ses hommes chargèrent et creusèrent un sillon de sang sur leur passage. Rassemblant ses centuries de Reiters, Toranur se mit en devoir de rejoindre l'Impératrice et termina la bataille avec elle. Couple épique, ils en sortirent vivants et vainqueurs. Mais la tuerie avait duré longtemps et avait été rude. Epuisés par l'affrontement, c'est presqu'en se soutenant mutuellement que Toranur et Thais rentrèrent au campement sous les cris de joie des survivants. Rentrée sous sa tente, Thais n'avait pas dit un mot et s'était effondrée sur son lit. Compréhensif, Toranur avait pris soin de lui ôter son armure souillée par le sang des orcs et des soldats morts pour la protéger, puis, il avait appelé des serviteurs et l'avait laissé seule. Toranur se souviendrait toujours de l'inhabituelle tendresse qui l'avait saisie et l'avait poussé à accomplir ces quelques gestes sans fanfaronner. Ils n'avaient jamais reparlé de ces instants, mais il y pensait parfois, comme en ce moment où l'Impératrice lui rendait la pareille.

L'armure ôtée, il restait désormais le plus difficile : se dévêtir. Malgré les nombreuses débauches auquel il avait pu assister, Toranur aimait beaucoup la pruderie de son nouveau royaume. S'il n'avait jamais ressenti aucune honte à être nu en présence de ses hommes lors des baignades en campagne durant l'été, être dévêtu en présence d'autres personnes, surtout féminines, avaient quelque chose d'inconfortable pour lui. Aussi, une fois vêtu d'un simple pagne, se dépêcha-t-il de parcourir les quelques mètres le séparant de la baignoire et d'y entrer sans prendre le temps de vérifier la température de l'eau. Comme il fallait s'y attendre, il se brûla, mais n'en laissa rien paraître et commença à se savonner vigoureusement. Pendant ce temps, il avait raconté son voyage mouvementée à Thais. Parler permettait d'oublier le burlesque de la situation, et puis peut être de faire oublier les volutes sombres de crasse qui se répandaient dans l'eau...


« … Au Rohan aussi. Je n'aurais pas cru qu'un pays si éloigné de la guerre put être si inhospitalier. Entre les brigands et les orcs, nous avons donc eu pas moins de 5 affrontements et du modifier notre itinéraire deux fois. Et j'ai bien honte de me présenter devant vous aussi longtemps après ma missive et dans si piètre équipage... »

Jugeant qu'il était désormais assez propre, Toranur prit un drap posé à cet effet et sortant de la baignoire, s'en enveloppa rapidement. Rabattant ses cheveux en arrière, il se tourna de nouveau vers Thais et reprenant un air sérieux, il lui demanda :

« Je m'attendais à trouver bien des difficultés encore quand mes hommes ont aperçu les fumées de votre camp, mais j'étais à mille lieux de vous imaginer ici. Ne croyez pas un instant que je regrette de vous voir ici, ce serait bien plutôt le contraire car je n'ai eu de cesse de pensez à vous jusqu'à aujourd'hui, mais pourquoi avoir quitté Minas Tirith avec cette armée ? »

Toranur savez pour Beldorn, mais il voulait que Thais lui dise lui même la raison de ce déplacement. Malgré sa bravoure, Beldorn restait une tâche sur la pureté de la lignée d'Aragorn et une question épineuse sur les droits de succession. Bien que Denethor ne se soit jamais exprimé qu'à demi-mot sur le sujet, le souverain d'Angmar avait bien compris que les actes héroïques de Beldorn n'effacerait jamais le problème de la légitimité de Thais. N'était-elle pas la première reine du Gondor ? Si Numenor ne nourrissait que peu de préjugés à l'égard des filles de la noblesse, la situation était bien différente au Gondor...
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Thais Lælias
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MessageSujet: Re: Le campement Impérial en marche vers le Mur...   Le campement Impérial en marche vers le Mur... EmptyDim 20 Nov 2011 - 15:45

[HJ: Je suis pas très satisfaite de mon texte, j'espère que tu ne m'en voudras pas? ^^]

    Thais, durant le bain de Toranur et constatant la pudeur de ce dernier, s'était obligeamment détournée de lui avec un petit sourire qui dissimulait assez mal le rouge qui lui était monté aux joues. Ne pas se tourner dans la direction de Toranur lui était au final aussi profitable qu'au souverain d'Angmar, et elle l'écouta tranquillement narrer son voyage, ne l'interrompant à aucun moment, attentive. Enfin, elle reprit la parole:

    "Ces problèmes autour de la Moria sont effectivement d'importance, Toranur. J'espère au moins que les corps de vos hommes n'auront pas été profanés par les Orques, et qu'ils pourront être ramenés en Angmar. S'ils avaient de la famille, et bien que ça ne soit qu'une maigre consolation pour la perte d'un être cher, sachez que l'Empire offrira une pension à ceux qu'ils ont laissé derrière eux…"

    Elle s'était alors levée, et dirigée vers son bureau, lentement, calmement, pour se pencher sur les cartes qui y étaient étalées.

    "Je suis responsable aussi de l'insécurité qui vous a guetté durant votre voyage. L'Isengard n'est plus aussi bien tenu qu'avant, je n'avais pas pensé aux conséquences qu'auraient son anéantissement. Les attaques de brigands sont aussi devenues plus fréquentes dans l'Ouest du Gondor, et les Dunlendings sont agités. Je compte leur envoyer quelques cadeaux pour les tenir tranquilles. De jolies babioles, de la nourriture, peut-être quelques armes d'apparat. Suffisamment pour exciter la convoitise entre les clans, pour rétablir l'équilibre entre eux, mais pas assez pour les unifier. Diviser pour mieux régner…avec des présents. Vous êtes-vous déjà interrogé sur cette pratique, Toranur? Envoyer des cadeaux pour rassurer un autre souverain de vos intentions? Et sur la signification à donner à ces cadeaux? J'ai reçu ce que je porte du nouveau Régent à l'Est, celui qu'ils appellent le Porteruine, en même temps qu'une foule d'autres atours, et d'une troupe de serviteurs-esclaves que j'ai affranchis et à qui je confie à Minas Tirith des tâches de troisième ordre. Ne vous en faites pas, ils sont surveillés… "

    Elle s'assit en croisant les jambes, se tournant vers Toranur en s'appuyant sur le dossier de sa chaise. Ses yeux contemplèrent le souverain d'Angmar, se fichant avec la même force qu'une flèche dans une cible dans ceux de l'Angmarien.

    "Les Nains devront prendre leur part de responsabilités dans cette affaire… Ils nous achètent de la nourriture, nous leur achetons parfois des armes, mais comment commercer si les environs de leurs mines sont aussi dangereux? Je leur enverrai une missive pour leur demander de mieux contrôler leurs terres, afin que notre commerce avec eux reste profitable à tous… J'ai également des soucis avec les Elfes. Elrond a fermé ses frontières, et officiellement il m'interdit l'accès à son royaume... Quant à ce qui m'amène au Nord, c'est le Mur, ainsi que les récents événements. Mais peut-être étiez-vous déjà en route quand ils se sont produits?"

    Sans laisser véritablement le temps à Toranur de répondre, elle enchaîna:

    "Beldorn a été capturé par l'Ennemi. Il a mené une charge de cavalerie trop loin du Mur, et est tombé dans une embuscade. Un de ses hommes a survécu pour nous dire qu'il était en vie, qu'il avait été emmené par l'Ennemi… Je pensais que ce damné Mur pourrait nous protéger, mais il faut croire que mes hommes aiment se mettre en danger. Les Orques n'auraient jamais réussit à prendre pied à son sommet, il est beaucoup trop haut. Tout ce qu'il avait à faire, c'est les arroser de flèches et de pierres jusqu'à ce qu'ils s'enfuient. Enfin, j'espère que ces attaques finiront par diminuer en nombre au fil du temps, l'Ennemi ne peut pas fracasser ses armées contre nous éternellement, n'est-ce pas?"

    Se levant, elle se rapprocha de son épée, faisant courir ses doigts fins mais forts sur la poignée de l'arme, comme si Anduril exerçait une véritable fascination pour elle. S'en détournant après un moment et un soupir, elle recommença à parler.

    "Beldorn est une tâche pour ma famille. Un accroc de plus à l'honneur déjà rapiécé de toutes parts de mon père. Une preuve supplémentaire de ses échecs, de ses insuffisances, de ses manquements et de ses trahisons. Il a abandonné son pays, il a aussi abandonné le lit de sa femme. Certains à la Cour m'ont conseillé de ne pas bouger, de le laisser là où il ne pourra jamais prétendre à mon trône. Car vous n'êtes pas sans savoir que si je meurs, il sera l'héritier. Et même si nous avons un enfant un jour, certains ne sont pas prêts à accepter qu'un fils ou une fille d'Angmarien monte sur le trône. 'Fils d'Angmarien'. Comme si cet enfant pouvait être plus le votre que le mien. Avec du temps, je pourrai me débarrasser de ces familles. Votre courage et vos réussites militaires vous ont déjà gagné l'amitié de certaines grandes familles au Gondor. Si vous voulez parachevez notre alliance, c'est vers l'Arnor qu'il vous faut vous tourner, Toranur. Vous devez mener une offensive diplomatique là-bas. J'ai entendu dire que vous avez été plutôt bien accueillit sur votre route, ce qui est bon signe: une partie de la petite noblesse au moins n'a pas trop de préjugés à votre égard. Gagnez le peuple, Toranur. Il sera plus facile à obtenir que les nobles, et vous donnera le temps dont nous avons besoin. Pensez à faire quelques cadeaux à la noblesse, rendez quelques lopins de terre conquis par le passé, offrez des fourrures pour leurs fils, encouragez vos nobles à envoyer leurs enfants servir comme écuyers, prenez des écuyers chez vous, que sais-je? Mais si vous ne remportez pas ce combat, et qu'il s'avère que je n'ai pas l'immortalité de ma mère, jamais notre enfant ne règnera, et je pourrais même devoir m'exiler à Numénor avec les débris de ma Grande Armée qui me seront restés fidèles..."

    Elle retourna s'asseoir, se frottant les yeux de lassitude.

    "Et comme si je n'avais pas d'autres obligations, je dois secourir Beldorn, pour montrer qu'il existe toujours une famille impériale, et que je le considère comme un frère. Il est plus âgé que je ne le suis, mais il n'a pas la moindre légitimité. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai du neutraliser mon père. Cet incapable aurait pu légitimer son bâtard et m'évincer du trône… Gardes! Du linge de nuit pour le Roi d'Angmar!"

    Quelques instants plus tard, on remettait à Toranur une chemise de nuit très classique, très sobre, tandis que Thais détournait une fois de plus le regard pour donner à Toranur l'intimité dont il allait avoir besoin.

    "Je suis navrée de ne pas pouvoir vous offrir de meilleur linge. Je ne m'attendais certainement pas à vous croiser sur mon chemin non plus, et je n'ai amené que de quoi me vêtir. Heureusement, nos trains de bagage contiennent du linge propre et des blanchisseuses en quantité… En parlant de chemin, nous nous arrêterons à Annuminas pour une nuit quand nous serons en Arnor, c'est une étape obligatoire. Préparez-vous à affronter la femme du Comte. De ce que j'en sais, elle ne vous porte pas dans son coeur, et elle pourrait devenir reine si son époux décidait de prétendre au trône. Je suis une rivale, pour elle…"
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MessageSujet: Re: Le campement Impérial en marche vers le Mur...   Le campement Impérial en marche vers le Mur... EmptyDim 20 Nov 2011 - 19:00

Trop gêné par son propre inconfort,Toranur ne remarqua pas le rouge aux joues de Thais. Une fois encore, il laissait l'avantage à sa promise sur ces questions là. Pour un général entreprenant, jamais le dernier à monter à l'assaut des
forteresses imprenables, c'était assez ironique... A la mention du cadavre de ses hommes, un voile noir passa à travers les yeux de Toranur. La Mort de ses Unstergivens étaient pour lui un vrai fléau. En plus de la difficulté de trouver des hommes aussi valables, le souverain d'Angmar connaissait personnellement chacun des hommes de sa garde d'élite et la mort de l'un d'entre eux était à chaque fois un deuil pour lui.


« Malheureusement, on m'a rapporté qu'il était trop tard pour les corps et les blessés. En plus de ne pas maîtriser leurs frontières comme ils l'affirment, leur délai de réaction sont assez lent. Mais leur souvenir ne s'éteindra pas et leurs noms ont déjà rejoint la liste de ceux qui sont tombés. Merci pour eux, je transmettrai à leurs familles l'intérêt que vous avez porté à la disparition de leurs proches. »

Pendant ce temps là, Thais s'était dirigée vers son bureau. Les morts ne devaient jamais occuper trop de temps dans les paroles des vivants. Voilà une chose qu'elle comme lui avait du apprendre sur le tas. Depuis la première fois qu'il lui
avait parlé, tous n'avaient jamais rediscuté de leurs proches disparus qui pavaient leur histoire personnelle et les avait ainsi
forgés...

Toranur la regarda aller de son pas si léger qu'il lui semblait qu'elle volait au-dessus des tapis et s'approcha à son tour pendant qu'elle parlait. Il put ainsi en distinguer une de l'ancien royaume d'Isengard, aujourd'hui simple
province impériale dévastée... Arrêté dans son mouvement par la question de Thais, il répondit sans sourire, comme si cela lui rappelait par trop de mauvais souvenirs.


« J'ai bien peur d'avoir encore beaucoup à apprendre de cette science. Mon père était beaucoup plus doué que moi sur ces questions là, mais j'ai évité autant que faire se peut de lui ressembler dans ce domaine. Il en avait perdu son âme... »

Il espérait qu'elle ne l'interrogerait pas plus avant sur cette dernière remarque qu'il avait laissé
échapper. Encore que, face à la suite des paroles de l'Impératrice, Toranur se demanda un instant s'il n'eut pas préféré parler plus longuement de son père. Porteruine... Il savait bien qui était derrière ce nom et les souvenirs qu'il en avait n'étaient pas agréables... Mais il retint le grincement de dent qui faillit l'agiter. Sefir, car c'était bien de lui dont on parlait, faisait partie des héros de l'enfance de Thais, de ces êtres qui marquent profondément votre existence. Le souverain d'Angmar eut aimé révéler le vrai visage de l'assassin à Thais, lui communiquer l'aversion qu'il portait à l'hasharin, mais il s'était abstenu. Il savait que jusqu'à ce que Porteruine ne lui fasse pas une offense en personne, elle continuerait à avoir pour lui de l'affection et des égards, et Toranur ne changerait rien à ce fait. Aussi, en général, évitait-il d'avoir à aborder le sujet. Le problème était que Sefir faisait aprtie des personnages les plus puissants de la Terre
du Milieu depuis qu'il était régent de l'Empire de l'Est et il était difficile d'éluder les discussions à son sujet. Heureusement, les dernières remarques de l'Impératrice n'attendait pas vraiment de réponse. Cette dernière s'assit et levant la tête
vers Toranur qui était de l'autre côté du bureau en train d'observer les différentes cartes, elle continua son exposé. Mais
ce dernier sentit qu'on entrait dans le vif du sujet. Le visage de Thais s'était fait plus hautain et insensible en même temps que son ton était devenu plus dur. Autant les Dunlendings n'étaient qu'un problème mineur, et les présents de Porteruine un jeu diplomatique, autant la suite de ce qu'elle allait annoncer joueraient sur les prochains mois... Effectivement, l'information qu'il avait malheureusement obtenu en passant à travers le royaume de Moria était problématique car nombre de convois d'armes et de renforts pour le Nord passaient par ces contrées. Si elles n'étaient pas sûres et qu'en plus Elrond se retirait se l'effort de guerre, le coût du conflit reposerait sur les seules épaules de l'Angmar, l'Arnor et du Lindon. Fronçant les sourcils à cette déclaration, Toranur déplaça quelques cartes pour en trouver une qui refasse son itinéraire et l'étudier un moment. Il ne manquait plus que le Rohan se mette à en faire des siennes pour que le principal chemin de commerce et de ravitaillement de l'Angmar se ferme et que le royaume soit contraint de passer par l'Arnor pour exporter ses produits et recevoir l'aide de l'Empire... Mais Thais répondit à sa question et il quitta de novueau les cartes pour l'écouter plus attentivement. Ainsi, c'était donc bien Beldorn la cause de ce départ du Gondor, de cette nouvelle marche vers la guerre. Le prix de cette incompétence dépasserait de beaucoup la simple perte d'un héros charismatique. Pour venger l'affront, des milliers d'hommes se retrouvaient embarqué dans un conflit qui les dépassait et
mourraient dans les prochains mois. Toranur n'arrivait pas encore à croire que Beldorn ait pu accomplir une telle erreur. Lui même exhortait ses officiers à ne pas laisser l'Ennemi en repos et à ne pas hésiter à poursuivre l'ennemi, mais il y avait certaines limites que la prudence mposait de ne pas dépasser. De plus, charger l'ennemi diffère d'aller le combattre sur son propre territoire. Il savait le Comte tête brûlé, mais il l'avait toujours cru sensé. Il fallait croire qu'il s'était trompé...


« Malheureusement, j'ai bien peur que si. Je suppose que vous n'avez jamais vu les trous orcs. C'est en tout cas une expérience que je vous déconseille... Cette vermine se renouvelle à toute allure et Melkor n'a guère à se faire de souci à ce niveau là. Même armé de simples bâtons, les orcs continueront à déferler. Le Mur ne connaîtra jamais la paix, jamais... »

Il eut aimé développer plus, faire preuve d'optimisme. Après tout, même s'il détestait ce Mur et n'attendait que le moment où l'on se rendrait compte qu'il faille l'abandonner, il avait fait en sorte que ce dernier ne tombe pas avant des années. De plus, ses coffres étaient remplis de renseignement sur l'autre côté du Mur collecté par ses kommissars auprès des prisonniers et il ne demandait qu'à partager les plans d'offensive qu'il avait élaboré. Mais, comme gênée par ces paroles sombres, Thais s'était levée et approchée d'Anduril, la Flamme de l'Ouest, dont elle caressa les motifs fins, comme pour reprendre du courage. Face à la beauté envoûtante de sa fiancée, Toranur avait complètement oublié la présence de cette arme au sein de cette tente et voir Thais avec cette lame le désarçonna de nouveau, coupant son raisonnement, permettant ainsi à Thais de reprendre la conversation là où elle avait dérapé. Le Mur ne viendrait qu'après. Si l'armée se dirigeait effectivement vers le Nord, il se passerait encore de longs jours avant d'arriver à destination et une réunion d'Etat-Major aurait tout le temps de se tenir durant le trajet. Toranur ne put que s'incliner devant d'évidence mais il était troublé par Anduril et ce que lui dit l'impératrice n'allait pas aider à se ressaisir. Il sentit dans le ton de sa promise toute la hargne et la rancoeur passée pour ce frère imposé par un père qui avait failli à tous ses devoirs. Il comprenait cette colère et la partageait même. N'avait-il pas du son existence infernale aux actions de son géniteur ?
N'avait-il pas connu le même sentiment d'abandon et d'absence d'affection qui sont les pires frayeurs de l'enfance ? En cet instant, il comprenait parfaitement Thais et il admira une fois encore la noblesse avec laquelle elle parlait de ça, la hauteur de vue qu'elle savait prendre avec les événements. Thais était reine et plus que ça. Elle était Impératrice de la première puissance militaire du monde et elle se comportait comme telle. Même si cela pouvait mener à des choix et des situations difficiles... Pour la paix des hommes, Denethor et Thais avait accepté l'union contre nature entre l'Empire et l'Angmar, mais, las de leur en savoir gré, beaucoup dans l'Empire avait crié au scandale et Thais ne fit que confirmer ce que Toranur savait déjà,à savoir que sa place de prince d'Empire était encore à construire... Cela fut suivi de consignes que Toranur aurait tort de mépriser. Mais de cela, il ne fallait avoir aucune inquiétude, cela faisait longtemps que le plan de bataille avait été dressé avec un maître de la Cour : Denethor et Toranur savait sa place. Il était néanmoins ennuyé de savoir qu'au bout de six, l'opposition à sa lignée restait aussi forte... Il ne semblait pas le seul las. Thais se frotta un instant les yeux en continuant son exposé que Toranur n'osait intervenir.
C'est alors qu'elle sembla se rendre compte que Toranur restait habillé d'un simple drap et qu'elle lança un ordre court et bref et, comme si on n'attendait que cela, un Garde d'Argent entra et posa sur le lit une chemise de nuit et repris sans qu'on ne lui dise rien les vêtements sales de Toranur. Thais détournant le regard, le souverain d'Angmar comprit qu'on lui permettait de s'habiller. Mais autant il s'était senti gêné tout à l'heure, autant tout ce que lui avait dit l'Impératrice occupait toutes ses pensées et ne se préoccupait-il plus beaucoup des questions de pudeurs. Tout en enfilant ses nouveaux vêtements, Toranur plaisanta un peu pour lui permettre de remettre de l'ordre dans son esprit.


« Ne vous inquiétez pas. Ce ne sera pas la première fois que je ne dormirais pas dans de la soie. Vos blanchisseuses seront remettre mon linge au goût du jour et je n'aurais plus à obliger votre garde à m'apporter de leur linge. »

Une fois apprêté, il retourna près de Thais et s'appuyant sur le dossier de sa chaise, il lui dit :

« Je dois dire que malheureusement, nous avions prévu avec votre Intendant toutes ces difficultés. Même si je suis peiné de savoir que six années n'ont suffit à ma rédemption, soyez certaine que je continuerai à déployer tous mes efforts en vue de la réconciliation. Je ferai en sorte que Dame Carmine n'ait rien à me reprocher. Nos accords conclut avec le Comte Beldorn ont bien besoins de nouveaux
ré-arrangements. Mais quelle pitié ! Les hommes ne devraient pas se déchirer pour si peu alors que les orcs nous menacent au Nord et au Sud et que les elfes et les nains ne semblent plus être aussi fiables qu'auparavant...
»

L'Intendant... Auparavant, il l'aurait nommé par son prénom. C'était l'époque où Thais commençait à s'émanciper et elle avait besoin autour d'elle d'hommes d'expérience et qui de mieux que son mentor pour ce rôle ? Mais, avec le temps, on avait rapporté à Toranur que Denethor
n'apparaissait plus que comme le chien de Thais Laelias, un simple serviteur prêt à vaciller et tomber pour ne plus jamais se relever.
Toranur ne savait pas comment leurs rapports pouvaient s'être dégradés à ce point et il ne cherchait pas vraiment à le savoir.
Mais cela posait problème quand au devenir de son héritage à l'Empire. L'Impératrice devrait-elle se conformer aux promesses de son mentor ? N'avait-elle pas plutôt intérêt à les renier et à repartir de zéro ? Y compris sa promesse de mariage avec Toranur qui impliquait tant de sacrifices ? Il ne voulait pas y penser maintenant, et pourtant, à l'aune de ce qu'elle lui avait dit, n'était-ce pas une solution simple pour l'Empire ? Il ne pouvait croire que Thais et ses conseillers ne l'aient pas envisagé. Il ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, mais se ravisa. Posant une main qu'il se voulait rassurante sur l'épaule de Thais, il dit simplement :


« L'Empire est fort, mais il a besoin de vous car nul ne vous égale sur cette terre, que ce soit par le sang, par l'intelligence la grâce ou la force de volonté. Nul ennemi ne vous résistera et je ferai tout pour m'assurer qu'il en soit toujours ainsi. Vous pouvez compter sur l'Angmar, et plus important... vous pouvez compter sur moi. »

[b]Sur ses dernières paroles, Toranur avait saisi les deux fines mains de l'Impératrice et les avait embrassés. Pourquoi ? Il ne savait pas bien lui même. En cet instant, il ne trouvait pas les mots pour réconforter Thais et n'avait trouver que ça pour lui transmettre de sa force et lui
témoigner son attachement et son affection. Gêné soudain, il se releva rapidement et s'éloigna de quelques pas. C'est ainsi qu'il aperçut de nouveau Anduril. Depuis tout à l'heure, il éludait la question. S'approchant, mais n'osant la toucher, il dit sans se retourner :[/i]

« Est-ce bien elle ?Aragorn est-il donc sorti de sa retraite à l'heure du triomphe ? »

Mais assez brusquement, pris d'agitation, il se retourna soudain et dit :

« Eh, qu'assez de tout ça ! Je ne veux pas vraiment savoir après tout. Vous avez droit à vos secrets de famille... Mais il y a quelque chose que je dois savoir. »

Refaisant en sens inverse le chemin qu'il avait accompli, Toranur demanda d'une voix qu'il voulait ferme :

« Cela fait six ans que notre mariage a été décidé. Je l'ai demandé, ou exigé devrais-je dire, comme garantie de ma réintégration dans le monde des hommes et votre Intendant l'a accepté pour le bien de l'Empire. Mais aujourd'hui, nul ne vous oblige plus à respecter les promesses du vieil homme. Aussi, je veux vous le demander encore une fois Thais, à vous et uniquement à vous, en dehors de toute préparation et loin de tous vos conseillers. Thais Laelias, est-ce que vous voulez devenir reine d'Angmar ? M'acceptez-vous comme époux,
père de vos enfants ? Est-ce que vous voulez bien devenir ma femme ?...
»


Sa voix s'était adoucie au fil du discours et c'était presque dans un souffle qu'il avait terminé. Empêtré dans son corps devenu maladroit, il s'était laissé tomber sur un genoux. Il n'avait pas de bagues à offrir comme on le fait dans certaines contrées, il n'avait pas fait de déclaration d'amour enflammé car il ne savait pas encore si c'était vraiment de l'amour. Mais il avait besoin de savoir, besoin de savoir si Thais ne
le trahirait pas, ou du moins mentirait assez bien pour qu'il ne souffre pas jusqu'au moment où cela arriverait. Tout le reste n'était que détails superflus et il n'y avait aucune difficultés qu'il ne saurait vaincre pour elle...
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MessageSujet: Re: Le campement Impérial en marche vers le Mur...   Le campement Impérial en marche vers le Mur... EmptyJeu 1 Déc 2011 - 0:52

[HJ: désolé, je ne suis vraiment pas inspiré en ce moment. Trop de choses à faire en même temps, je pense... >.<
J'essaierai de me rattraper sur la suite, c'est promis! Si jamais ça ne te convient pas, que tu veux plus, n'hésites pas, et je referai mon post Wink]




    Thais n'avait pas relevé la remarque de Toranur sur son père, et elle était heureuse qu'il n'ait pas parlé plus longuement de Sefir. Il y avait entre eux plusieurs tabous de la sorte, des sujets sur lesquels, un jour où l'autre, ils devraient parler. Mais pas pour l'instant. Elle comprenait l'inimité qu'entretenaient le Régent de l'Est et le Roi d'Angmar. Le Général et l'Assassin. Ce que le premier avait en intelligence, le second le lui rendait en armes. Elle doutait qu'il existât un seul homme capable de défaire le Porteruine, mais elle était certaine qu'aucun ne pourrait vaincre son fiancé. Avec un sourire, et après que Toranur ait finit de parler diplomatie, elle reprit:

    "Si le Mur ne contiendra pas les Orques, alors il faudra que nous portions la guerre chez eux. Je n'avais pas prévu cela en rassemblant mon armée… Je comptais seulement chercher Beldorn, et me replier après… Il faudra que nous discutions plus longuement d'un plan de bataille, mon cher. Je n'ai jamais contemplé ces puits dont vous me parlez, mais vous me paraissez les avoir déjà vu. Notre Ennemi est comme un homme: ce sont des organes reproducteurs qui seront les plus douloureux… Et c'est là que nous le frapperons. Détruire un maximum de ces puits. Ralentir le rythme auquel les Orques se reproduisent… Mais nous aurons le temps d'en parler plus longuement."

    Elle reporta son attention sur le souverain d'Angmar, puis, avec une certaine tension dans sa voix, elle reprit la parole, sachant pertinemment que ce qu'elle allait dire ne plairait pas aux oreilles de son fiancé. Certains hommes disaient qu'une fois au lit avec une femme hideuse, il valait mieux fermer les yeux et aller jusqu'au bout. Il en allait de même de certaines discussions. Au moins lui montrerait-elle qu'elle était moins naïve sur les hommes de guerre qu'elle ne l'était lors du siège de sa ville? À l'époque, les guerriers et les chevaliers étaient pour elles des défenseurs, des protecteurs. Ils tuaient leurs ennemis d'un seul coup d'épée, proprement, et quand ils étaient blessés, ils s'en remettaient souvent, gardaient une cicatrice, et repartaient vers de nouvelles aventures. Ou mourraient en héros, entourés des corps de leurs ennemis vaincus. Aujourd'hui, elle savait que le véritable visage de la guerre était celui des ventres ouvertes, de la putréfaction, des hommes qui appelaient leurs mères leurs entrailles à l'air, espérant en vain se réveiller d'un cauchemar qui n'en était pas un.
    Détournant son esprit de telles pensées, elle pensa à d'autres batailles à venir...

    "Certains conflits se règlent avec du parchemin et de l'encre, Toranur… Je vais avoir besoin de votre connaissance de Sefir, ou Khaedril, ou quel que soit le nom qu'il porte. C'est un fauve glissé dans la peau d'un homme, j'en ai bien conscience, et qui n'a jamais été dompté, pas même par les geôles de Mordor. Et pourtant, il peut avoir une utilité. J'ai entendu dire que les temps étaient peu sûrs pour certains nobles de Gondor et d'Arnor… Que certains seraient prêts à faire tuer leurs pairs… Nul doute qu'une enquête approfondie permettrait de trouver les commanditaires, n'est-ce pas?"

    Se servir d'une partie de la noblesse opposée à Toranur pour en éliminer une autre partie. Diviser pour mieux régner. Sans doute le souverain d'Angmar n'aurait-il pas cru Thais capable de tels actes, mais il avait en face de lui une femme décidée à régner, et ceux qui voyaient d'un mauvais oeil son union avec Toranur considéraient bien souvent qu'une femme n'avait pas à s'asseoir sur un trône. En somme, c'était faire d'une pierre deux coups. Mais elle ne s'aventura pas plus en avant sur le sujet, le laissant en suspens pour écouter son futur époux, qui faisait montre de plus de sagesse qu'elle n'en avait supposé lors de leur première rencontre. Et dire que ce jour là, elle le détestait. Mais elle avait fait son devoir, elle avait accepté l'ennemi de son peuple. Et elle avait appris à apprécier cet homme étrange, à la fois brutal, raffiné, compréhensif et loin des réalités. Un homme tourné vers la guerre qui pourtant tentait de s'intéresser à d'autres arts, et elle soupçonnait fortement que certains de ses passe-temps n'aient d'autre but que de les rapprocher. Une intention louable, qui la mis mal à l'aise: elle-même avait-elle fait le moindre effort pour se rapprocher de l'univers de son futur époux? Elle se maudit, et tenta de retrouver le cours de la conversation. Toranur parlait d'Anduril et d'Aragorn. Il faudrait qu'elle se renseigne sur ses goûts. Non! La conversation! Toranur qui ne parle plus, que vient-il de dire?

    "Je… Oui. Comme on pouvait s'y attendre. Quand le danger est passé, les rats sortent de leurs trous. Je l'ai placé dans une jolie cage dorée de laquelle il n'est pas près de sortir, même si je compte le faire transférer dans un endroit plus isolé sous peu. Les ragots ne se propagent que trop vite à Minas Tirith."

    Puis il recommença à parler. De leur mariage. De sa sincérité. Elle en resta bouche bée, dans une expression de surprise si charmante qu'on aurait pu la croire feinte si ses yeux n'avaient pas hurlé la vérité. Puis, lentement, elle se mit à sourire, son sourire se transforma en rire, le rire en éclat. Elle se leva, se s'avança vers le Roi d'Angmar.

    "Effectivement… Je n'avais jamais considéré les choses sous cet angle, mais… Plus rien ne m'oblige à respecter les promesses du vieil homme, et je ne vous ai jamais promis de vous épouser…"

    Son regard tomba sur l'homme à genoux devant elle. Elle lui tendit ses mains, qu'il attrapa dans les siennes comme s'il était sur le point de se noyer.

    "Et vous avez parfaitement droit à une réponse, Toranur. Il y a une de vos requêtes à laquelle je n'accèderai pas. Je vous veux comme époux, comme père de mes enfants. Je ne veux plus vous voir partir loin de moi pendant si longtemps une nouvelle fois…"

    Sa voix s'adoucissait progressivement, tremblait, se chargeait d'une émotion qui ne pouvait qu'être réelle. Elle contempla un instant le visage de cet homme qu'elle avait tant hais, promena une main sur sa joue avait de tomber à genoux devant lui à son tour. Et ce fut d'une voix beaucoup plus ferme qu'elle acheva son discours.

    "Mais je ne serai pas une Reine en Angmar. J'aurai le monde."


Dernière édition par Thais Lælias le Dim 13 Oct 2013 - 16:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le campement Impérial en marche vers le Mur...   Le campement Impérial en marche vers le Mur... EmptyVen 23 Déc 2011 - 17:15

HRP: J'ai chois de faire une longue ellipse temporelle. Mais bien entendu, l'armée de Thais ne bougera que bien après que la prise d'Orthanc soit effective.^^ Pour la localisation de l'armée, dite moi si c'est bon ou s'il faut changer.

A partir du moment où il s’était lancé, il aurait du ne plus ressentir ni appréhension, ni peur. Normalement, il en était toujours ainsi pour lui dans les situations difficiles. Mais avait-il jamais été confronté à pareille circonstance ? Même maintenant, il sentait un nœud dans son estomac difficile à dénouer et bien différent du trépignement d’excitation liée au défi. Il devait se l’avouer, il avait peur. Mais qu’importait à présent, il fallait aller jusqu’au bout et il le fit. Tombé sur un genoux, il était désormais la proie de l’Impératrice. D’un mot d’elle, il buvrait jusqu’à la lie la coupe de la trahison déjà fortement entamée et emprunterait une nouvelle voie. D’un autre, elle acheverait en lui ses derniers doutes sur l’humanité et précipiterait dans l’abîme un souverain et son royaume derrière lui. Il la contempla droit dans les yeux, guettant le moindre signe. Dans un premier temps, il n’y lut que la surprise et il espéra trop. S’il n’avait du autant réfréner ses tremblements, un large sourire serait venu témoigner de cet espoir qui montait en lui.
Puis soudain, aussi vite que cela était venu, cet espoir insensé disparut lorsqu’il sentit plus qu’il ne vit monter les signes de l’hilarité chez Thais. Et quand son rire si clair et tant apprécié s’éleva sous la tente, Toranur sentit son cœur lui manquer. Comment ? Après tant d’efforts, tant de coupes amères avalées, il était traité par le mépris ? Que lui avait donc rapporté sa trahison ? Il repensa avec colère à ces instants volés à son sommeil où il s’intéressa aux jardins et aux fleurs, à ces discussions de littérature et de musique Numénorienne avec certains poètes et érudits de Minas Tirith ou encore ces cours de danse de salon qu’il s’obligea à prendre pour le moment où une paix fragile lui permettrait de jouer ce rôle de prince d’Empire. Tout cela n’avait été que vanité. Il avait cru pouvoir effacer son passé et accomplir un nouveau départ avec cette femme à ses côtés. Douces illusions, chimères atroces, aujourd’hui ne restait plus que la vérité dans son plus simple attirail. Il n’était qu’un objet de moquerie et son orgueil qui avait du tant de fois plier aux exigences de la real politik se révolta vainement, mais Toranur était figé.
Quand elle tendit les mains vers lui, il les saisit comme un assoiffé et il se maudit pour sa faiblesse. Mais il espérait encore. Elle n’avait pas encore prononcé le « non » fatal et dans une folle espérance, il voulait croire une fois encore. Il voulait vivre dans le mensonge un peu plus longtemps. Qu’il meure torturé dans un cachot sans savoir d’où venait le coup lui paraissait mille fois préférable au combat qu’il devrait mener si l’Impératrice le désignait comme ennemi… Cet espoir était-il si vain ?

Apparemment non puisqu’enchaînant presqu’aussitôt, Thais prononça les mots dans lesquels il n’osait plus croire. Qu’importait qu’une de ses requêtes ne seraient pas exaucés quand la femme la plus digne d’admiration lui disait qu’elle le souhaitait comme époux, devoir unique parmi toutes les institutions humaines. Et quel doux devoir par rapport à tous ceux auxquels il avait été soumis et avec quelle ardeur et hâte il était d’endosser ce nouveau licol.
Peut être lui mentait-elle ? Mais c’était impossible. Sa voix s’était mise à vaciller, signe d’une intense émotion et son visage exprimait une telle sincérité qu’aucun homme n’aurait pu croire qu’elle mentait. Et puis, Toranur avait besoin d’y croire. Oublieux des enseignements qu’il avait reçu sur la rouerie des elfes, sourds aux avertissements de son passé, il se laissa aller tout entier à la joie sourde et profonde qui l’inondait. Jamais dans sa vie il n’avait été aussi ému et probablement qu’il ne le serait jamais plus…
Lorsqu’elle passa sa main sur son visage, il fixa encore plus intense le visage de sa promise, comme pour graver à tout jamais cet instant où ils s’étaient dit oui. Il y aurait encore des luttes, encore des tabous et des gênes entre eux, mais qu’importait désormais ? Alors qu’elle tombait sur ses genoux afin d’être à sa hauteur, Toranur se rapprocha d’elle et de son bras gauche vint soutenir contre lui ce corps si doux et si fragile d’apparence. Et c’est dans ses bras, d’une voix ferme et assurée qu’elle fit sa proclamation de foi.

« Mais je ne serais pas une reine en Angmar. J’aurais le monde… »

Elle avait parfaitement raison. Pour une personne d’exception comme elle, il ne pouvait y avoir de frontières pré-définies et ce ne serait que sottise de l’y enfermer. Désormais, plus aucun doute n’était possible. Il avait définitivement trahi Sauron et plus jamais tant que Thais Laelias vivrait il ne reviendrait en arrière. Mais de ses idéaux de jeunesse, il était encore pétri et le rêve d’un monde unifié sous une règle venait de trouver une nouvelle idole. Il avait tout donné à Tar-Mairon, il ferait encore plus pour Elle. Il lui livrerait les pieds et les mains liés chacun de ses ennemis. Par le feu et l’acier, par le sang et le vin, il jura de ne jamais s’arrêter tant que le monde sera en guerre.

Se levant prestement, il releva à lui Thais Laelias et la regardant du haut de sa taille, il lui répondit :


« Une règle, un monde, un trône… Et bien, qu’il en soit selon vos déirs. »

C’est ainsi que par une paisible mais fraîche nuit, sous une simple tente de soldat, que se scella une partie du destin des Terres du Milieu.

_______________

Le reste de la nuit appartenant à Toranur et Thais, il n’y a guère de choses à rapporter. Sachons simplement qu’après quelques discussions mineures, ils se couchèrent chastement, l’Impératrice sur son lit, Toranur sur la moquette confortable de la tente. Malgré le maelstrom d’émotion qui l’avait agité au cours de la soirée, le souverain d’Angmar réussit cependant à s’endormir d’une traite. Entre la fatigue du voyage et sa longue expérience de soldat, il savait que chaque minute de repos étaient précieuses. Néanmoins, pour paisible qu’elle fut, la nuitée fut bien courte, même pour un actif comme Toranur qui ne dormait habituellement que 4 heures par nuit. Encore ébranlé par la discussion de la veille, il avait été réveillé par les petits bruits annonciateurs du lever proche. Probablement que dans peu d’instants un Garde d’Argent allait entrer pour donner le signal du petit jeu d’échange entre tente.
Se levant doucement pour ne pas faire de bruit, Toranur s’aperçut que Thais dormait encore. Plus pour longtemps sans doute. Honteux de profiter d’un si beau spectacle, il se dirigea à pas de loup vers la sortie et se retrouva dans la petite antichambre de la veille où il surprit les soldats. Il les salua et leur demanda ce qu’il en était pour ses vêtements. On lui répondit qu’ils étaient prêt. A ce moment, l’un d’eux s’excusa et alla réveiller Thais Laelias.

Nous ferons de nouveaux une ellipse sur les préparatifs de chacun, toujours est-il que Toranur et l’Impératrice se revirent sous la tente impériale, entouré cette fois-ci des généraux et de la noblesse. Toranur fut introduit auprès de l’assemblée, donna des nouvelles du Mur (il n’était pas sensé avoir vu l’Impératrice avant ce matin) et autres informations. Puis, on discuta de la marche à suivre pour les prochains jours ainsi que de milles détails futiles. Pendant ce temps là, l’avant-garde gondorienne s’était mise en marche et chaque phalange finissait d’apprêter son train de bagage. L’Etat-Major finit par se séparer lui aussi et chacun retourna à ses armées. Toranur n’ayant qu’une faible escorte, fut invité à chevaucher aux côtés de l’Impératrice, parmi l’élite de l’armée Impériale qui ne put se mettre en marche que fort tard.
On marcha aussi vite que le permettait la lourde armure de combat toute la journée puis ce fut la montée du camp. Cette fois-ci, Toranur eut droit à une tente individuelle mais il fut incapable de dire si cela le soulageait ou le peinait. Malgré toutes les portes enfoncées la veille, il avait du mal à converser avec la personnalité si multiforme de Thais.
Le même protocole se renouvela une journée de plus et l’on camp non loin de la frontière entre l’Isenagrd et le Rohan. Le voyage à cette allure là risquait de prendre encore de nombreux jours. Mais après toutes les péripéties vécues lors de son aller. Peut être n’était-ce pas plus mal. C’est ce soir là que Thais souhaita discuter du plan sur la contre-attaque qu’il mènerait au-delà du Mur. Convoquant Toranur et quelques généraux de confiance sous la tente Impériale, Thais lança les discussions avant de laisser les différents stratèges exposer leurs points de vue sur la situation. Mais le tour de Toranur n’était pas encore venu que soudain, un brouhaha se fit entendre à l’extérieur de la tente. Un Garde d’Argent entra soudainement et s’inclinant brièvement devant l’assemblée, il dit d’une voix forte :


« Un messager urgent d’Orthanc. La citadelle est tombée ! »

La stupeur s’abattit sur chacun. Comment était-ce possible ? Quel ennemi avait bien pu réussir à prendre cette forteresse, qui, bien que d’aspect simple, possédait d’imprenables défenses. Tous se tournèrent alors vers le visage de l’Impératrice, attendant ses réactions…

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