Chroniques d'Arda
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Voyages d'Ephalak 232342Grandebannire



 
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 Voyages d'Ephalak

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Urkeuse

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Feuille de personnage
Race: Dúnedain du Nord
Possessions: Ar-Belzagar la calme, Pipe et Essentiel d'Alchimie
Statut: Joueur(se) actif(ve)
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MessageSujet: Voyages d'Ephalak   Voyages d'Ephalak EmptyLun 21 Juil 2014 - 15:40

[Fornost => La Vieille Forêt]
(3 cases, à pied, durée de 9 Jours)


    Calfeutré entre les draps d'une douce matinée de Printemps Ephalak se réveilla en sursaut. Son visage était encore sous l'emprise de quelque mauvais rêve, ceux dont on ne se souvient jamais si ce n'est par l'impression de terreur qu'ils inspirent. Durant quelques instants il oublia sa mère évanouie et sa triste poursuite qui l'avait mené hier soir à la porte de cette auberge. Et maintenant que les rayons du soleil se faisaient connaître à l'endroit, Ephalak se sentait le cœur léger d'assister à l'éveil de la cité. Mais l'hébétement fit place bien assez vite à l'accablement et un voile passa sur le regard de l'homme telle la brume défiant l'aube. Sa poursuite devait être folie après tout, d'espoir il n'en avait plus depuis longtemps. Quoique quelques rumeurs s'étaient faites entendre la veille au soir et  trouvaient fort bon accueil à l'oreille attentive d'Ephalak. Une pinte ou plus avaient effacé la vigilance des gens de passage, habitués de l'endroit ou vilains bougres arrivés à tout hasard, si bien qu'en se concertant avec tout ce beau monde le fier Dunedain trouva réponse à plus d'une question. Revenait avec force le débarquement d'une compagnie de mercenaires il y a un jour ou deux, qui selon les paroles rapportées avait fait grand bruit à vouloir coucher gratuit. Certains avaient aussi fait mention d'une femme à l'âge avancé, ligotée aux poignets et aux  mollets. Triste butin d'une de leurs razzias. D'autres plus courageux avaient affirmé les avoir vu quitter Fornost en direction du Sud, causant à voix haute de forêt maudite et d'autres choses pas moins mystérieuses à l'entendement des gens du coin.

    Se rappelant ces dernières paroles Ephalak élança ses membres engourdis en tous sens, passa quelque eau fraîche sur son visage et plia bagage avec tant d'ardeur qu'il faillit oublier sa pipe sur le rebord de la fenêtre, celle-là même par laquelle il s'était amusé à souffler des ronds de fumée en direction du couchant. Passant dessous les portes de la ville il laissa derrière lui les foyers endormis, comme bercés par l'air serein du matin. Son voyage prenait véritablement son cours dorénavant, devant lui la Route du Nord s'étendait jusqu'à l'horizon. Ce devait être sa dernière aventure, celle qui en valait réellement la peine et dont la fin ne pouvait être ni bonne ou mauvaise.

    Les dernières lueurs du jour faisaient s'allonger quelques ombres de collines ventées, loin à l'est de la route. Et de faibles hurlements sortis des pierres creuses recouvraient le pas rapide du Rôdeur, dissipant un peu l'exaltation de son départ. Sa longue marche devait avoir rouvert une cicatrice douloureuse, car sa mine grave révélait à la lune nouvelle un fort méchant rictus. Cette nuit là Ephalak ne trouva pas le réconfort du sommeil, constamment harcelé par la roche criarde. Une terre déserte, aussi droite qu'une vie sans malheurs, à la fois rassurante et annonciatrice d'un mal à venir. Voilà ce que traversa Ephalak 6 jours durant, 6 nuits passées à scruter le ciel couvert. Même les étoiles semblaient désespérer sa cause, trouvant refuge là où son regard ne pouvait se poser. Se reportant donc aux traces laissées sur le chemin de poussière Ephalak apercevait de temps à autre d'épaisses marques de bottes confondues en un désordre de fuite. Elles devaient dater de la veille tout au plus, et bientôt le vent levé oubliera leur grossier piétinement.

    Au soir du 6ème jour l'homme fut parcouru d'un frisson à la vue de belles collines boisées surplombant un petit village d'hommes, le pays de Bree était tout proche. Arrivé au bourg il s'établit à l'auberge du Poney Fringant avant de s'engager plus en avant dans ses recherches. Ici des gens de toutes sortes se croisaient, nains venus commercer, semi-hommes de Staddel dans les hauteurs et hommes habitués à l'endroit. Le voyage devait avoir méchamment buriné l'expression d'Ephalak car aucun brave du coin n'osa porter regard au Rôdeur sans s'en détourner avec brusquerie. Aussi quelques paroles furent échangées avec le gérant. Connaissance de vieille date Ephalak lui avait rendu plus d'un service auparavant et depuis lors le lit lui était offert par la maison, en gage de remerciement. Le bonhomme eut loisir de répondre à ses questions, non sans s'en poser de son côté. De cet entretien Ephalak retint que de l'agitation régnait à l'ouest, la Vieille Forêt qu'il répétait, de plus en plus bas, puis dans un murmure mêlé de crainte.

  «   La Vieille Forêt, dieu sait ce qui s'y trame là bas, sont pas mes affaires ! Mais puisque t'insistes, voilà tout le drame de la chose : il y a pas longtemps qu'on y voit des fumées noires au dessus des cimes, paraît même que des garnements y traînent à la nuit tombante.... (plus bas)  Ils ont réveillé les arbres, t'entends mon gars ? (se parlant à lui même). Ils ont réveillé les arbres. »

    Après quoi le Tenancier se posa à l'abri des curieux, fermé dans un silence pensif. Ephalak vida d'un trait ce qui restait de bière et grimpa l'escalier menant aux chambres. Alors pour la première fois depuis plus d'une semaine il sombra d'un coup, rêvant de méchantes choses dont il vaut mieux taire le nom, si tant est qu'elles en aient un. Il émergea avant l'aube avec l'idée de quitter l'auberge discrètement, ce qu'il fit. Et comme convenu la veille un Poney l'attendait aux écuries, les membres endoloris par une marche discontinue la monture devait prendre le relai pour le reste du voyage. Au carrefour où se rencontrent le Chemin vert et la Grande route de l'Est il prit la direction de l'Ouest comme l'entendait le gars du Poney Fringant. Jusqu'à arriver sans trop de problème à l'orée du bois maudit.


[FIN DU VOYAGE]
(Suite dans la Vieille Forêt)
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