L'éducation d'Elliandril [FLASHBACK]

   Personne ? Tout va bien donc ! Elle peut y aller sans risque. Ne connaissant pas la monture, elle partit au trot ce qui était sage. Puis une fois qu'elle eut prit confiance partit au galop. Elle banda son arc et la première flèche s'envola. Mais le tir maladroit planta le trait dans le noir. Il sentit que son élève était déçu par sa performance et elle s'y réessaya. Cette fois le projectile se ficha dans le jaune. Fëascalen fut étonné par la facilité de la jeune fille pour ce sport. Il partit récupérer les flèches et les lui rendit.

"- Vous avez un carquois plein, je veux qu'il soit vide le plus rapidement possible. Faites le chemin entre ses deux arbres sans déviez votre route."

   La ligne imaginaire entre les deux mallorn était à sept mètres environ de la ligne que formait les cibles. Dans ce genre d'exercice, seul l'entrainement pouvait permettre de s'améliorer, la théorie était inutile. En attendant des erreurs étaient toutefois possible, et c'est là qu'en tant que mentor il intervenait. En attendant il s'assit sur une branche basse pour avoir une belle vue sur son élève en pleine exercice et attaqua une belle pomme rouge. Le seul hic, c'est qu'il faudrait aller chercher toutes les flèches que les cibles n'auraient pas arrêter... A cet idée il soupira tellement c'était inintéressant. Enfin on verra au moment venu, pour l'instant son disciple allait s'élancer. C'est beau la jeunesse quand même... tant de fougue, de volonté ! Et pas la moindre once de patience. Mais lui il en avait à revendre et il finirait bien par transformé cette adolescente rebelle en jeune fille bien élevée !

   Il admira le paysage qui s'étendait sous lui, bercé par le vent. Comme d'habitude il s'émerveilla devant la beauté champêtre du lieu et il regretta que ses talents artistiques ne se limita qu'à apprécier le paysage... Ces jeux de lumières dans le sous bois, la fraîcheur de la mousse et le chant des oiseaux mêlé à celui des alyzées... Quelle chance ont les artistes de pouvoir figer un moment dans l'éternité par leurs pinceaux ou leurs plumes ! Laissant comme héritage une oeuvre majestueuse et vivante de cette terre si délicate. Il se dit qu'il avait bien fait de choisir cette endroit, car savoir se battre est une chose, savoir pourquoi en est une autre ! En tant qu'elfe elle, et lui aussi, était particulièrement concerné par la défense de cette terres face aux ténèbres... Il se promit de faire un cours sur le sujet pour qu'elle ne se lasse jamais de ce qu'il l'entoure.

   D'un geste nonchalant il jeta son quatre-heure au loin pour porter toute son attention au mouvement de son disciple, rien ne devait échapper à son regard exercé !

   La jeune fille se lança avec sa monture. L'arc bandé et une flèche dans la bouche... Fëascalen se montra assez étonné de cette technique et laissa voir son désappointement par un sourcil relevé comme il le fait toujours. Mais Ellia était déjà partit avant qu'elle n'est pu voir cette marque de surprise. Les passages étaient un peu chaotique et l'une d'entre elle alla se perdre loin de la cible. Fëa sourit à son élève qui revenait vers lui, pourtant au fond de lui il était triste... Sa jument en nage semblait quémander une pause pour mourir dignement. Pauvre animal ! Il descendit de son poste d'observation.

"- On peut dire que vous êtes surprenante ! La flèche dans la bouche c'est étonnant... Seulement votre bouche n'est pas extensible donc je vous recommande de vous entraîner à prendre vos flèches de votre carquois. Bientôt vous serez plus rapide ainsi qu'avec votre technique, disons, personnelle. Ensuite l'exercice est suffisamment difficile pour ne pas vous infliger des obstacles en plus ! Essayez donc de maintenir votre monture à la même vitesse, votre premier passage servira de témoin pour que les flèches suivantes soient parfaites ! Pour le reste tout est une question d'entraînement, encore et toujours..."

   Il invita son disciple à aller chercher ses flèches pendant que lui brossait, avec amour et compassion, sa monture. Quand elle eut finit, il alla chercher d'autres pommes. Cette fois ce serait les cibles qui seraient en mouvement.

"- Je lance la pomme, vous devez essayer de l'atteindre de vos traits quand elle sera à son point le plus haut. Elle sera presque immobile et donc plus simple à toucher. C'est la modélisation de la situation précédente sauf que cette fois c'est vos cibles qui seront en mouvement et non vous. Pour finir essayez de ne pas me toucher, je vous en serai reconnaissant !"

   Il prit la première d'entre elles... Quel dommage qu'elle soit si belle, si rouge... Il croqua dans ce fruit si désirable et l'envoya rejoindre le ciel. En tout il lança sept pommes, déçu de ne pas pouvoir les sauver pour les manger. La huitième servit à réconforter son cheval.

   Le plus dur dans cet exercice c'est d'éviter de se prendre un morceau de pomme dans la tête. Mais, la chance aidant, Fëa s'en sortit plutôt bien. Elle aussi d'ailleurs ! Seulement deux échappa à ses traits.

"- Félicitation ! Vous êtes une bonne archer ! Rendez moi mes flèches et vous avez quartier libre."

   En attendant ses précieux projectiles, il rangea les cibles, n'en laissant qu'une pour son propre entrainement. L'elfe sortit son deuxième carquois où patientait là aussi sept flèches ainsi que son arc. Il fit la moue en remarquant que sa corde commençait à rendre les armes. Qu'à cela ne tienne, elle allait servir jusqu'au bout ! Trente-cinq mètres le séparaient de son objectif. Fëascalen caressa sa première flèche avant de bander son arc. Sans trembler il visa,un peu au dessus de l'or. Le trait s'envola et toucha la cible. Mais au grand désarroi de l'archer ce ne fut que le rouge qui vibra sous l'impact. Restant impassible il retenta sa chance. Hélas la colère qui dormait en lui eut raison du fin crin de cheval. Les dents serrés, il partit déposer ses affaires dans sa chambre. A son grand désarroi il ne lui restait aucune corde de réserve. L'elfe se promit d'inculquer à la jeune fille une attention particulière sur ces détails. En attendant il se demanda ce qu'il allait bien pouvoir faire pour réparer son arme. Deux options s'offraient à lui, quémander au maître de maison ou chercher un artisan qui lui donnerait de quoi tendre sa branche. Son orgueil le poussa à choisir la seconde solution malgré la fatigue qui l’assommait.

  Puis armer de son arc il partit à pied, son cheval était en pause déjeuner, en direction de l'armurerie. Il déambula pendant de longues minutes à sa recherche avant qu'un indigène prenne pitié de lui avec son arc cassé et lui donne la direction. Une fois sur place, l'armurier lui dit qu'l s'en occuperait tout de suite si Fëa voulait bien attendre. Il attendit donc.

   L'esprit de Fëa cherchait à s'occuper et à midi, rien d'autres ne l'inspirait. Il avait beau faire les cent pas, rien ne marchait aussi bien que l'imagination de son futur repas. L'armurier pendant ce temps, s'occupait de l'arc cassé. En désespoir de cause il attrapa un brin d'herbe et se fit un devoir de le mâchonner avec application. Finalement, au bout d'une demi-heure, son bien lui fut rendu. Il paya et en chemin vérifia le travail de l'artisan. Sans surprise il était très bien fait, le crin utilisé étant résistant et extrêmement bien fixé pour que l'arme ne lâche pas dans des moments critiques.

   L'elfe rentra donc chez son employeur heureux de pouvoir se rassasier. Le repas fut bon mais pas très différent de celui du jour précédent. De toute façon, cela importait peu à notre ami qui mangea sa part avec avidité, son éducation seul l'empêchant de se baffrer. Puis il emporta la jeune fille pour son deuxième cours de Quenya. Visiblement ravie, ironie quand tu nous tiens..., elle supporta pendant deux longues heures la leçon. Au plus grand désarroi de Fëascalen elle était aussi passionnante que la précédente. Il décida donc de raccourcir un peu son enseignement et lui laissa quartier libre. Il était maintenant persuadé qu'il n'obtiendrait que peu, voir aucun objectif de cet façon. Son talent de pédagogue étant à peine supérieur à la motivation de son élève, il lui fallait trouver autre chose. Seulement l'obliger à parler ne serait il pas prématuré ? Et puis pour parler de quoi ? Il voyait déjà la mine renfrognée qui répondrait à ses questions, esquissant à peine des lèvres un oui ou un non... Et les punitions ne seraient pas spécialement efficace hélas. D'un autre côté elle le détestait déjà, alors il n'était plus à ça prêt ! L'elfe oublia rapidement cette idée, il renâclait à frapper une jeune fille, et il portait le fol espoir de lui faire apprécier ses cours sur l'art du combat. Il pourrait alors utiliser cet atout comme une carotte pour qu'elle s'intéresse un tant sois peu à la grammaire du latin elfique.

Le professeur se mit à la recherche de moyen de la divertir de bonne façon. Une idée germa dans son esprit, tout autour de la Lorien s'étendait de très beau paysage. Malheureusement une partie d'entre eux étaient corrompus par la présence des orientaux. Pourtant le chemin qui menait à Kazad Dum était encore sûr. Ainsi une expédition vers le royaume nain ne pourrait être que bénéfique pour elle, et peut être que ça lui donnerait envie de parcourir le monde à la recherche de d'autres merveilles ! Il lui faudra alors apprendre à se comporter dans les différentes sociétés. Décidément cette idée lui plaisait, demain il irait faire un tour dans les environs pour vérifier qu'il n'y aucun risque, et il l’emmènerait là bas dés que possible.