Chroniques d'Arda
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Message par Kibilturg Sam 20 Sep 2014 - 20:06



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Où l'on rencontre Gûd, le vieux nain ridé...


Loin en bas, sur le sol rocheux blanchi par le froid hiver, quelques ouvriers allaient et venaient, occupés à leurs besognes habituelles. Des marchands partaient de Khazad-dûm pour rendre leurs comptes un peu plus au Nord, d'autres, des émissaires, rapportaient leur rapport. Des rapports peu garnis, monotones, car aucune menace ne semblait se proférer à l'horizon, et même au-delà, qui puisse avoir un quelconque effet sur le grand royaume nain. Mais l'horizon en ces temps était peu visible, car les tempêtes de neige frappaient le Caradhras et les montagnes de brume à grands coups, et l'air chargé de l'hiver brouillait la vue, si bien que l'on ne pouvait voir qu'à une centaine de mètres en-dessous de soi, et à quelques mètres seulement en avant.

Kibilturg sortit par une petite porte de cinq pieds, qui était en fait l'aboutissement d'un grand hall menant aux galeries intérieures. Le nain se trouvait à la merci des grands vents, tout en haut du bastion de Khalim, accompagné de Garfor, son vieil ami, et d'une escorte de cinq soldats en armure. Ils avaient bonne mine, mais un air renfrogné se traça sur leur visage quand ils montrèrent leur nez à l'extérieur. Aujourd'hui - car il n'était encore que six heures du matin - le général des armées de la Moria partirait pour une visite complète du royaume de Brogïn et de ses armées. A l'occasion, Kibilturg avait pris le temps de dessiner une carte, à l'encre, qui retraçait toutes les étapes envisagées et envisageables.

Un étroit escalier - encore assez large pour laisser passer trois gros nains - descendait le bastion en pente raide, et Kibilturg et ses hommes durent bien se résoudre à l'emprunter pour atteindre le pied de la montagne. La neige, mêlée à de fins grêlons, s'abattait sur le corps meurtri des nains. Et malgré leurs armures et toutes les couches de leurs vêtements, un grand froid les envahissait... c'était bel et bien l'hiver. Les nains avançaient à pas lents et lourds, et à plusieurs reprises l'un d'eux faillit dégringoler et tomber à la renverse, mais finalement, après au moins trois quarts d'heure de marche, ils parvinrent tous sains et saufs et poser le pied au bout des innombrables marches de l'escalier.

L'air en bas était moins lourd, et Kibilturg inspira profondément, savourant ce nouvel air léger et propice au voyage - bien qu'il restât mitigé. Une charrette remplie à ras-bord d'amulettes plus ou moins vendables passa devant les nains, et de ses roues jaillit un gros nuage de poussière et de neige mêlés. Kibilturg et sa troupe ne purent réprimer de minces toussotements. Puis, comme si de rien n'était, ils reprirent leur route, juste à tant pour qu'une nouvelle charrette ne vint pas les asphyxier de nouveau.

Durant des heures et des heures, Kibilturg, Garfor et les cinq soldats d'escorte longèrent le flanc du Caradhras, qu'ils devaient contourner pour ensuite rencontrer le Lac du Miroir, où ils savoureraient un repos bien mérité.

Quand un peu plus de la moitié de la journée se fut passée, une violente tempête de grêle déferla sur le flanc de la montagne. Les nains furent contraints de se réfugier dans une vieille cabane abandonnée qui se tenait-là. Cette cabane possédait une apparence on ne pouvait plus frêle, elle semblait pouvoir s'envoler d'un seul coup si le vent la frappait trop fort. Mais malgré cela les sept nains s'y installèrent confortablement, haletants, ne pouvant plus faire un pas de plus, et attendirent une accalmie...

Mais leur attente ne fut pas de tout repos. En effet, quelques secondes à peine s'étaient écoulées quand un cri transperça les tympans des nains somnolents: " Debout jeune vermine, on ne toque plus à la porte de nos jours ? Le pays a bien changé, et ses habitants aussi ! Même les soldats sont d'une discourtoisie parfaite !"

C'était une vieille voix, branlante, avec un fort accent paysans, accentuant chaque mot de façon exagérée. Puis, une vague silhouette floutée par l'obscurité fit son apparition dans la cabane. C'était un très vieux nain, totalement inconnu, ridé de partout, un brin d'herbe sèche à la bouche, édenté. Il était très maigre et fin, la peau flasque et pendante. Il semblait avoir vécu depuis le commencement des jours, car dans ses yeux régnait le silence de l'oubli, et la terreur du passé.

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Mais voyant la détresse des soldats, il leur pardonna leur impolitesse, et leur offrit, sortit d'un feu de cheminée fait à la vas-vite, sept vieilles petites tasses d'un thé succulent. "Voulez-vous un peu de miel ? Demanda-t-il" Mais malgré l'absence de réponse, il en offrit à chacun de ses réfugiés, et les fit s'asseoir sur de vieux coussins en partie déchiquetés, couverts d'une poussière qu'il dégagea hâtivement. Il souffla sur un vieux papyrus qu'il gardait caché dans sa poche, le posa sur un meuble de bois peint craquelant, et s'assit sur une vieille chaise fragile, au côté de Kibilturg et ses suivants, comme prêt à les écouter.

"Que faites-vous dans l'coin ? Lâcha-t-il." Le vieillard avait changé de ton, il parlait lentement, d'un ton las et posé, à la façon des vieux hommes ou des vieux Hobbits. Il enchaîna "Venez-vous donc de Khazad-dûm pour porter une telle "toilette" ? Rit-il au nez des soldats." Mais, se levant dans toute sa splendeur, Garfor lui répondit comme s'il récitait un discours déjà tant de fois répété : "Vous ne savez donc pas à qui vous parlez, vieillard ! Vous avez devant vos yeux mon ami Kibilturg, général en chef des armées du roi Brogïn, vous lui devez un respect total et une obéissance complète ! Ne l'oubliez pas !" Mais Kibilturg se leva à sont tour, doucement, et enchaîna plus calmement :

"Maître nain, propriétaire de cette demeure ! Je vous présente mes excuses et celles de mes amis, nous aurions dû, comme vous nous le préconisiez, toquer à la porte et entrer sous votre ordre. Seulement la tempête a fait rage lorsque nous étions à proximité de votre habitation, et nous ne purent rien faire d'autre que de nous réfugier chez vous, veuillez nous en pardonner !"

"Je vous le pardonne, répondit le vieux nain avec un râle d'agacement. Vous parlez comme nain d'honneur, mais votre discourtoisie en mon cœur surpasse votre beau ramage ! Néanmoins, j'ai accepté vos excuse, et vous dormirez ici cette nuit, puisse Eru vous offrir un temps meilleur demain matin !"

Puis le vieux nain ridé tira un vieux rideau poussiéreux derrière lequel étaient cachés de grands draps : l'endroit exact où dormiraient les sept nains cette nuit là !
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Message par Kibilturg Lun 22 Sep 2014 - 21:05



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Un soir au bord du lac...


Kibilturg se leva, avec effort, dans le silence de la nuit. La première heure du matin venait de passer, et le nain à la barbe argentée tira le rideau derrière lequel il avait inconfortablement dormi durant la nuit de tempête. Il vit, devant le feu sous la grille de la cheminée, une chaise, en partie fissurée, faite d'un très vieux bois maintenant, sur laquelle se tenait miraculeusement un vieux nain tout maigre. Il fumait une pipe de hêtre mêlé de métal forgé, et de petits ronds d'une fumée particulièrement odorante s'échappait de celle-ci. Gûd, car c'était ainsi que le nain maigre et ridé s'appelait, perdu dans ses pensées, ne remarqua point Kibilturg, sur son séant et déjà dans la "salle principale" de la cabane, en train de dépoussiérer une deuxième vieille chaise grinçante, la poser sur le sol près de lui, et préparer sa propre pipe, pour ensuite la fumer avec amour et nostalgie.

"Vous ne trouvez pas, vous qui vivez sous les Trois Montagnes, que la vie de nos jours est bien peu palpitante ?" Gûd, visiblement au courant de tous les agissements de Kibilturg, lui avait adressé la parole sans même daigner le regarder. Kibilturg lui, fort étonné par la question, resta planté là, bouche béante, d'un air ahuri, lui qui depuis son arrivée à Khazad-dûm n'avait fait que combattre pour prouver sa valeur, repousser les assauts grandissants des gobelins, suer pour obtenir un grade haut placé, et écrire et tracer des cartes pour les armées et pour le roi, cherchant dans tout le royaume des informations qui puissent compléter tout le bilan des forces militaires de la Moria et de ses alliés. Puis il prit un air moqueur, comme s'il faisait face à un jeune ignorant, et se prit à rire au nez de Gûd, qui, depuis maintenant plusieurs minutes, n'avait pas quitté le feu du regard. Kibilturg lança à grande voix, ce qui ne manqua pas d'éveiller les autres nains somnolents :" Vous, vous n'avez pas dépasser le bout de votre domaine pour dire de telles sottises ! Voilà maintenant plusieurs années que je vit sous le Caradhras, et jamais je n'ai vu l'ombre d'un seul jour de repos, jamais vous entendez ! Vous feriez mieux de voyager, pour voir à quel point notre monde est en plein mouvement. Des paysans meurent par l'hiver, et des marchands, à court de marchandises, finissent dans les méandres de Khazad-dûm, demandant aux passants une pièce ou quelque chose qui puisse faire leur bonheur. La majorité du peuple de Nogrod et de Belegost s'est réfugié dans nos mines, et, manque de place et d'habitations, ils finissent dans le même état que les marchands : délaissés jusqu'à leur mort !"

Gûd ne répondit rien, d'ailleurs tout le matin, aucun son n'émana de ses lèvres gercées à part quelques grognements. Longtemps il restait assis dans son "fauteuil" et contemplait le ciel et les montagnes par la fenêtre. Puis il regardait au loin la forêt, vaste étendue de verdure et d'ombre. Son cœur hésitait, cela se devinait, et Kibilturg ne manqua pas de le faire remarquer à ses compagnons, qui ne bronchèrent pas de toute la matinée. C'est ainsi qu'elle se passa, la demi-journée. Froide mais ensoleillée, silencieuse mais joyeuse. Puis, à voix basse, Garfor alla chuchoter quelque chose aux oreilles du nain ridé, il lui dit : "Monsieur, mon bon monsieur, nous partons, nous devons faire au plus vite car la tempête peut nous rattraper. Nous avons décidé de partir à cette heure, une heure ensoleillée." Mais Gûd esquissa un mouvement de la main - semblant indiquer aux nains qu'ils pouvaient déguerpir de chez lui - et retourna à ses pensées...

Au dehors, l'air était pur. Le soleil baignait les environs de sa pâle lueur du matin. Le ciel, encore rose et mauve, virait légèrement au bleu, et tout doucement la neige commençait à fondre quand Kibilturg mit enfin le nez à l'air libre. Il appela ses compagnons, leur disant que la journée serait bonne, et qu'ils pourraient voyager longtemps sans interruptions. Ils dirent doucement au revoir à Gûd, qui était resté là devant l'âtre, une tasse d'un thé froid dans les mains, le serrant encore comme pour le réchauffer.

Gûd ne dit rien aux nains, et son changement de comportement avait suscité chez la troupe du général des armées de Khazad-dûm une interrogation mêlée d'étonnement. Mais cette interrogation et cet étonnement devaient se perdre dans le soleil de midi, car le voyage des nains au travers du royaume continuait, et rien ni personne ne pourrait plus les retarder dans leur entreprise.

Aux environs de quatorze heures, le flanc des monts brumeux s'éloigna et se dissipa à leur vue, tandis qu'ils s'approchaient sans trop le savoir du Lac du Miroir. Une colline haute leur cachait la vue de ce havre de paix, et il fallut une bonne heure pour la traverser. Le Lac du Miroir était une oasis sur le flanc d'un désert montagneux. A sa vue, les nains ébahis s'arrêtèrent là et contemplèrent le spectacle réjouissant. Ils y restèrent sans s'en rendre compte plus de trois heure, et quand ils coururent pour aller se délecter des eaux limpides du lac, le soleil disparaissait à l'horizon. Quand l'eau fut à la portée de leurs bras, ils se déchargèrent de tous leurs fardeaux, et, comme charmés par le lac, se jetèrent dedans et se baignèrent. Ils se lancèrent de l'eau au visage, mouillant leurs vieux habits tout imprégnés de sueur.

Mais Kibilturg ne se joignit guère aux réjouissances, car il repensait à Gûd, et à sa froideur du matin. Il repensait à ce mystérieux personnage, admirateur d'un feu dans un âtre, admirateur des grands paysages du dehors, et totalement hors du temps. Il repensait à ses rides profondes sur son front et sous ses yeux, à sa pipe, "forgée" d'un bois peint de rouge écarlate, et enroulée dans un vieux métal rouillé au niveau de l'embouchure...

Au bord du lac, sous un noyer, les nains de l'escorte revinrent enfin, et retirèrent leur toilette. Ils avaient tous une petite chemise blanche qu'ils enlevèrent, dévoilant leur torse poilu et leur gros ventre rempli comme un tonneau de vin. Garfor, s'étant contenté de les regarder, riant, rejoignit Kibilturg. Ils discutèrent tranquillement de la vie et du monde, le monde que Kibilturg avait mentionné devant Gûd des heures auparavant, un monde meurtri par l'injustice et l'inégalité. Ils regardèrent silencieusement le soleil disparaître derrière les montagnes de brume...
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Dernière édition par Kibilturg le Mer 24 Sep 2014 - 19:28, édité 1 fois
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Message par Kibilturg Mar 23 Sep 2014 - 21:05



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Le discours d'une mésange...


Sa main dure et pâle effleura l'eau. De fines vaguelettes se dispersèrent alors dans l'étendue bleutée. Le reflet jusqu'alors clair et net de Kibilturg se déforma, et bientôt l'on ne vit plus que les restes de sa silhouette. L'eau froide sur ses doigts provoqua en lui un frisson, mais il enfonça plus profondément encore ses mains dans le lac, pour les en sortir brusquement, éclaboussant ses pieds et ses genoux. Il passa ses paumes sur son front, ce qui le revigora, et se releva. Il fit deux pas en arrière, lentement, et s'écroula au pied d'un gros chêne. Les feuilles mortes tapissaient l'endroit sur plusieurs mètres, et quand le nain s'assit dessus, ce fut avec douceur.

Un air féerique, enchanteur, environnait le Lac du Miroir, et sous le chêne le nain se prit à dormir. Sa respiration se fit plus lente, et il décontracta ses muscles petit à petit, laissant son corps au service de la tranquillité et du repos... le soleil, au loin, fit son apparition.

Le ciel, jusqu'alors d'un bleu sombre et omniprésent, se para de jaune et de rose, de gris et de vert, et de rouge et de blanc.
Kibilturg, penseur, voyait ces couleurs, au travers de ses propres paupières, et les contemplait silencieusement, intérieurement, comme l'on contemple une princesse en pensée.

Une mésange vivement se posa sur une branche du chêne. Elle piqua le bois, lui arracha la sève, courra dessus, s'envola, puis atterri de nouveau au même endroit et effectua les mêmes mouvements, comme si elle exécutait une chorégraphie maintes fois répétée. Elle continua ainsi jusqu'à ce que, dans un silence étrange et mystérieux, un ver vienne se loger dans son bec, pour être broyé et dévoré. Alors la mésange s'envola sans attendre, le ver au bec, et se posa sur la main du vieux nain qui, les ayant posées sur ses genoux, n'eût point de mal à observer le petit passereau.
Son bleu, vif et brillant, et son blanc pur contrastaient parfaitement avec le noir qui couvrait le reste de son corps. Ses ailes, immensément fragiles et pourtant magnifiques, offraient à Kibilturg un spectacle vif et furtif : celui d'un petit être fougugeux se délectant d'un repas luxueux. Il sautait de temps en temps sur l'autre main du nain, faisant dégringoler sa pitance, pour la rattraper de justesse un dixième de seconde plus tard... une minute passa avant que l'oiseau ne s'arrête enfin.

Il vérifia, alerte, les environs, avec de petits coups de tête, puis, intrigué, fixa le visage dur de Kibilturg. Il lui cria de sa voix chevrotante : "Oh, mon bon monsieur, mes yeux sont défectueux car voilà que je me fais vieille. Maintenant que je vous vois, je vous trouve très petit ! Ne seriez-vous pas l'un de ces êtres de l'Ouest, un petit hommes, pas plus haut que trois pommes ? Vivant dans un pays que vous nommez la Comté ?"

Kibilturg, interpellé, plissa les yeux, puis rit grassement et dit : " Ouf ! Vous êtes loin du compte ! Je ne suis pas l'un de ces minuscules êtres paisibles, plus fainéant qu'une noix, cultivant son jardin tout le jour, et se cisaillant les doigts dès qu'il prend une lame en main !" Alors la grive rit avec le nain et ils échangèrent encore quelques blagues sur les petites gens de l'Ouest, et sur la jeune Comté. Le soleil dépassait la cime du Caradhras, au loin, quand les six autres nains trouvèrent enfin la cachette de Kibilturg. La mésange, au moment où leurs cris de fous se firent entendre, termina son discours, le torse bombé : "Alors, mon bon nain, vous devez partir ! Je vous rejoindrai si je le peux, en attendant j'ai ma famille à moi qui va m'assaillir de ses cris de colère et de faim, je m'en vais la rejoindre ! Puissiez-vous faire bonne route, vous avez à votre charge tout le rempart des Trois Montagnes, une armée de bons soldats, vaillants et bons de cœur ! Moi ma vie est bien peu palpitante ! Certains vous l'auront dit, se nourrir, survivre, comme j'aimerais atteindre votre taille, que je devienne le prédateur et non la proie !"

La mésange s'envola vivement, et disparut entre les branchages une seconde ensuite. La belle rencontre se termina là, et Kibilturg dit tout haut à ses soldats, fier comme Artaban : "Nous partons, chers compagnons, voici que midi approche !"

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Message par Kibilturg Mer 24 Sep 2014 - 16:20



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Gamil le forgeron...


Bien que quelques nuages persistaient au midi, le ciel était clair, et l'air chaud. La neige avait beaucoup fondu, et dès que les derniers reflets du Lac du Miroir disparurent à la vue de la troupe de Kibilturg, un chemin déjà façonné se traça à ses pieds. La route, rocheuse et poussiéreuse, était bordée de petite pierres entreposées minutieusement. Il y en avait des blanches comme des noires, des rouges comme des vertes. La neige, sur le sentier, n'était plus, et le chemin était à présent boueux, et de nombreuses flaque ralentissaient l'allure des sept nains. De nouveau les grandes montagnes de brumes se dressèrent aux côtés de la compagnie, et leur sombre et imposante présence n'était que d'autant plus effrayante avec le grand soleil de la mi-journée.

Les nains faisaient bonne route, et le vent soufflait à peine sur les cuirasses des petits soldats. Mais quelques heures seulement passèrent - entrecoupées de brèves haltes -, pour qu'un gros nuage noir fasse son apparition dans les airs. En effet les nains - ne s'étant retournés qu'en de rares occasions, par peur de prendre du retard - n'avaient pu deviner cet imprévu, et agir en conséquence. Il était trop tard maintenant, la grosse masse noire englobait tout le ciel, et les premières gouttes d'une longue et froide pluie commencèrent à tomber sur la compagnie de Kibilturg. Aucun bosquet, ni même un seul arbre, ne semblait pouvoir faire office de refuge, et les nains décidèrent bravement d'affronter l'orage qui se présentait à eux... ils accélérèrent l'allure. Le concert de la pluie s'intensifia, et tout le paysage florissant s'assombrit d'un seul coup.

Rien. Il n'y avait rien hormis la plaine, les montagnes obscures au loin, et la pluie, et l'orage, et un gros nuage noir, signe du calvaire des sept nains. Le tonnerre gronda après l'apparition furtive d'un grand éclair, et bientôt, un deuxième, bien plus effrayant que le premier, frappa le sol à quelques kilomètres. Mais à cet instant, une image, une image que l'on retient, une image qui nous rassure, l'image de la fortune pour le mendiant, l'image du sentier pour l'égaré, vint aux yeux de Kibilturg. Dans la fraction de seconde où l'éclair frappa la plaine, la silhouette très nette d'une haute tour, en haut d'une haute colline, entourée de grands murs, apparut. Mais malheureusement le nain à la barbe argentée fut le seul à observer cette scène. Il s'en réjouit, voyant enfin leur refuge, le confort et la fortune dans cette tour et ces murs, fussent-ils à des kilomètres... il les avait vus, et ne céderait pas aux vents et à la tempête tant qu'ils n'aurait pas mit le pied au sommet de cette colline, à l'intérieur des murs. Il dit à ses compagnons : "Venez, venez avec moi ! Continuons ! Il y a un refuge non loin de là, nous nous y réfugierons !" L'escorte de Kibilturg et Garfor lui-même eurent peine à faire confiance en lui cette fois-là. Eux n'avaient rien vu, à part la tempête et la désolation, et l'annonce "d'un refuge non loin de là" leur semblait totalement fantaisiste et improbable. Néanmoins ils suivirent leur chef, comme les soldats se jetteraient dans le chaos avec leur capitaine lors d'une bataille sans espoir contre un ennemi trop puissant.

Le jour s'était transformé en nuit. Une nuit d'enfer. Une nuit que l'on ne vit que dans nos cauchemars. Parfois un nain s'enfonçait dans une grande flaque boueuse, et ses compagnons devaient l'extirper de ce pétrin - quand l'un d'entre eux ne tombait pas à son tour dans la "vase". Kibilturg, malgré les obstacles, avançait, mais il sentit tout à coup une force qui le poussait dans le dos. En effet une grande bourrasque l'emporta dans les airs, pour qu'il vienne se fracasser sur le bord de la route, tout trempé. Ses compagnons avec effort vinrent à son secours. Le dos de Kibilturg avait pris un grand coup, et il hurla et jura, lançant au ciel et à Eru de folles insultes. Puis il fut relevé. "Voyez-vous compagnons ! Cria-t-il. Le grand créateur rit de notre détresse dans sa demeure toujours sans souillures ! Il nous regarde, lui qui ne va pas affronter la tempête, et chante et danse pendant que nous dépassons toutes nos forces à chaque pas ! Je lui enverrais bien un grand seau de vase et de boue à la figure, qu'il soit "au contact" de sa création !" Et ses compagnons, pensant de même, malgré eux, ne pipèrent mot.

Une nouvelle bourrasque fit s'envoler Garfor, qui alla atterrir trois mètres en arrière. Alors Kibilturg accourut et le releva à son tour. Garfor dit : "Une force, occulte, nous empêche d'avancer, et pourtant nous ne pouvons rester ici à attendre la fin de l'orage ! Qu'allons-nous faire ?" Mais personne, avec le vacarme de la tempête, n'entendit ses paroles. Alors ils continuèrent, continuèrent, contrant la force des vents, mirent difficilement, tout doucement un pied devant l'autre, et avancèrent ainsi durant de longues heures. Mais les heures, au milieu de l'orage et de la pluie, paraissaient une éternité, et les nains, désespérés, commencèrent à courber le dos, comme abattus par le fatigue. Mais le bruit sifflant de quelque chose d'anormal raviva en eux l'horreur de l'inconnu. Ils ne furent pas déçus...

Une grande tornade, dont le sommet, perdu dans les nuages, ne se voyait plus, déferla sur la route. Se mêla aux vents violents du cyclone toute la boue et la terre du sentier, et affronter un tel monstre devait s'avérer un suicide. Mais les nains firent face, jusqu'à ce que, emportés par les vents, aveuglés, muets, déchirés, avalés, étirés, le silence revienne à leur esprit.

* * *

Le grand nuage noir, la pluie, la plaine, les montagnes, tout avait disparu, sauf le silence. Garfor passa ses mains devant ses yeux, et observa sa peau meurtrie et ensanglantée. Puis il regarda alentour : des arbres. Il n'y avait que des arbres, et un chemin dallé escaladant une colline. Quelle ne fut pas sa surprise quand il se rendit compte qu'il était tout seul au milieu des chênes et des bouleaux ! Il se leva, ahuri, dégaina sa hache par réflexe, puis entama une marche rapide et décidée vers l'escalier. Comme déjà précisé, cet escalier escaladait une colline, et ses dalles et ses marches resplendissaient d'une propreté divine. Garfor s'arrêta là quelques secondes, se demandant où avait-il bien pu atterrir. Puis, instinctivement, il monta les marches, l'une après l'autre, d'un pas lent et posé. Sa figure était déchirée par de fines égratignures mêlant la boue et le sang, la peau et la terre. Ses dents jaunâtre glissèrent sur sa lèvre violette, et il rengaina son arme, comme assuré qu'aucun danger ne le guettait. Puis il accéléra l'allure.

La cime des arbres, bientôt, disparut sous les pieds du nain roux, et les escaliers, maintenant plus clairement, continuèrent vers ce qui semblait être un grand mur de pierre gardé et barricadé. Arrivé en haut, Garfor s'arrêta. Il contempla la grande bâtisse, surplombée d'une imposante tour de la même roche. De nombreux gardes en arme accoururent et se préparèrent au combat à la vue de Garfor, et quand ils l'eurent immobilisé correctement, l'un d'eux, le commandant visiblement, annonça d'une voix claire un vieux discours :

"Vous là qui tentez de pénétrer le conseil des forges, sachez que ces lieux sont bien gardés ! Il est à notre charge d'assurer la protection de la maison des sept Archiforgerons naugrims, vous ne pouvez franchir ces portes !"

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Mais Garfor, se défaisant adroitement de l'emprise de ses assaillants, bomba le torse devant le garde. "Alors, vieux gars, on ne laisse plus entrer chez soi un vieil ami de la Moria ? Allons, je suis Garfor ! Compagnon de Kibilturg le général en chef des armées de votre roi Brogïn ! Je suis venu avec lui et avec une escorte de cinq de ses soldats, peut être les aurez-vous rencontré ?" C'est avec ces belles paroles que le garde prit franchement dans ses bras le vieux nain roux, et le serra fortement, comme on le fait quand on retrouve enfin un ami perdu.

"Mon bon Gamil ! Tu ne tailles plus la pierre et le fer ! Voyons que fais-tu là, au dehors ? Dit Garfor".
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Message par Kibilturg Sam 27 Sep 2014 - 16:11



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Gamil le forgeron (2ème partie)


"J'ai pris ma retraite ! Avoua Gamil. Ce métier engourdissait mes muscles, et puis je suis le plus vieux des vieillards maintenant ! Mes os pourraient se détacher du reste de mon corps si je continuais à forger le fer et frapper l'acier !"

Garfor tint son vieil ami par les épaules et le regarda fixement : "Content de te r'trouver vieux frère !" Puis les autres gardes s'en retournèrent à la surveillance des remparts du conseil des forges. Gamil mit un bras derrière les épaules de son ami, et l'incita à le suivre dans l'enceinte du conseil. Garfor d'abord refusa, disant qu'il n'était pas digne d'un tel honneur, mais il finit par se résoudre à suivre Gamil, qui par-dessus tout désirait lui raconter de ses nouvelles une bonne pinte d'hydromel à la main.

Il y avait une grande porte, barricadée, portant de grand gonds de fer. Elle dépassait la tête des nains de plusieurs mètres, comme si elle eût été faite par les hommes. Elle était taillée dans un bois noir, solide, large et impénétrable. Deux grands gars bien bâtis se précipitèrent devant Gamil et Garfor, et d'un mouvement fluide et travaillé, ils leur ouvrirent la grande porte. Un bruit sinistre retentit à l'intérieur comme à l'extérieur des remparts. A l'intérieur de ces derniers, il n'y avait pas l'ombre d'une seule femme, ou d'un seul enfant... il n'y avait que des forgerons. Les portes donnaient sur une grande et vaste salle, en partie à l'air libre, où circulaient des nains en habit de forge, tenant sous le bras une hache tout juste forgée, ou un parchemin à destination des maisons des sept archiforgerons naugrims. Certains traînaient derrière eux des brouettes chargées de métaux, d'autres conduisaient de grandes charrettes, remplies de matériaux inutiles, sans doutes destinés à fondre dans les flammes.

Il se tenait là un va-et-vient incessant, et le bruit strident du marteau sur l'acier, mais aussi celui des discussions des forgerons, parlant  de leur journée, et de celle de demain, de comment pourraient-ils améliorer leur vie constituée pour l'instant de routines fatigantes, de leur famille à Khazad-dûm ou du goût fade et amer de l'hydromel et de la bière du coin...

Gamil, habitué au tumulte des forges, se fondit rapidement dans la masse, se dirigeant Dieu savait où, manquant à plusieurs reprises de perdre Garfor dans la foule. Les gardes avaient laissé entrer Garfor dans l'enceinte du conseil car il était un bon ami - cela se voyait - de Gamil, mais à présent tout le monde pouvait découvrir son intrusion, et aller la dénoncer auprès des maîtres du lieu. Cependant, Garfor eût l'intelligence de marcher comme s'il avait l'habitude, lui aussi, de déambuler dans cette grande galerie, et personne ne remarqua sa présence inhabituelle.

Gamil s'arrêta enfin. Garfor et lui se tenaient devant un petit bâtiment, rattaché à la tour principale. De vagues lumières, jaunes, oranges, rouges et vertes se voyaient de l'extérieur, et depuis là où se tenaient les deux amis, on pouvait entendre les cris et les beuglements des pauvres nains grisés. C'était une auberge, et chaque midi, un grand repas se tenait dans celle-ci, et tous ceux qui désiraient y être conviés pouvaient s'attabler aux côtés des autres forgerons. Ce midi-là, Gamil s'y joignit, ce qui lui valu une acclamation générale de la part de ses anciens compagnons de travail. Cependant le doute régnait dans leur regard, car le retraité avait emmené avec lui un guerrier tout en armure, qui naturellement devait se trouver à plusieurs kilomètres au Sud.

Malgré ce doute, Garfor put boire et manger sereinement, non seulement parce que les forgerons étaient saouls, mais aussi parce qu'il semblait à leurs yeux que le soldat n'était pas le premier de son genre à être venu ce jour-là...


* * *


Kibilturg n'avait rien bu. Depuis maintenant trois bonnes heures il se creusait la tête, afin de trouver la réponse à sa question. Où avait bien pu passer ce vieux Garfor ? Il aurait dû se trouver au milieu du groupe de soldats, après la tempête, mais il n'avait visiblement pas atterri au même endroit que le général des armées, et cette question tourmentait profondément ce dernier. Au bout d'un moment, il sortit de table, et alla fumer à l'air libre, à l'extérieur de l'auberge...

Mais quand il vit arriver devant la porte un grand nain très vieux - visiblement le garde qui l'avait interpellé à l'entrée et lui avait fait bon accueil - et un guerrier tout en armure, il ne pût réprimer un rire, se disant que son inquiétude avait été des plus vaines. Garfor venait d'entrer dans l'auberge, et il tenait dans les bras le garde comme s'il avait été son plus grand ami dans des temps anciens - et c'était bel et bien le cas.

Kibilturg, continuant de fumer sa pipe, s'avança vers l'auberge, et assista à l'acclamation des buveurs à l'intention du vieux garde, et à la venue de Garfor à la grande table - qui suscita d'ailleurs un questionnement de la part de l'aubergiste, Kibilturg ne manqua pas de le remarquer. Il vit aussi son escorte se griser avec les forgerons, et le vieux garde crier : "Allons mes compagnons, vous êtes devenus mous et faibles ! Une seule goutte de ce breuvage et vous êtes saoulés comme des limaces !" Et les autres se prirent à rire et certains lui répondirent : "Oh Gamil, ne nous reproche rien du tout ! Tu es tout autant saoul que nous" Puis le garde, Gamil, rit de plus belle et tomba dans la folie.

Et là Kibilturg revint à l'intérieur de l'auberge et s'exclama, le torse bombé : "Je suis bien content de ne pas vous avoir comme soldats ! Vous n'avez aucun honneur à vous saouler ainsi, alors que vous ne faites rien de vos journées à part forger et boire ! D'ailleurs cela ne m'étonnerait pas que vous passiez la plupart de votre temps à boire plutôt qu'à forger !"

Mais les buveurs rirent de plus belle...

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Message par Kibilturg Dim 28 Sep 2014 - 18:26



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Des intrus !


Kibilturg fut tiré violemment en arrière, et il s'écrasa sur le sol, ouvrant une grande faille dans la foule, ébahie. Plusieurs nains furieux et tout en armures luisantes pénétrèrent dans la taverne, et capturèrent les cinq soldats de Kibilturg et Garfor lui-même. Ils les ligotèrent, les bâillonnèrent, ne sachant que trop mal qui ils étaient vraiment...

Kibilturg fut traité comme un vulgaire bandit, qui aurait pénétré discrètement le conseil des forges pour récupérer quelques informations - Ô quelles informations ! L'escorte du général des armée ne fut pas mieux traitée, et Garfor de même. C'étaient de grands nains, des gardes visiblement, qui avaient attaché la compagnie, sous l'ordre de qui ? Allez savoir ! Ils furent traînés à terre, comme si l'on traînait leur cadavre démembré, et des injures furent lancées à leur égard. On les conduisit sous une petite porte creusée dans la tour principale, et les fit monter des escaliers. Puis ils traversèrent des "chambres", montèrent d'autres escaliers, traversèrent d'autres "chambres", montèrent des escaliers... et arrivèrent à destination.

Kibilturg et sa troupe étaient exténués, et leur regard traduisait la colère et l'incompréhension. Les intrus se tenaient maintenant dans une grande salle, avec de grands meubles, et des murs de pierre recouverts de parchemins innombrables, sur lesquels des runes avaient été tracées. D'ailleurs pendant leur montée, les nains n'avaient remarqué que ça : des runes, recelant des secrets de jadis, des secrets de forge et des phrases inoubliables de grands forgerons. La joie à l'auberge, et la joie des retrouvailles étaient terminés... les sept nains avaient été emmenés devant les sept archiforgerons naugrims, pour être jugés de leur intrusion illégale.

"Quelle est cette blague absurde ? Dit Kibilturg d'un ton moqueur. C'est un honneur de vous recevoir, maîtres forgerons, Ô maîtres forgerons ! Mais la violence de vos gardes à notre égard est d'une discourtoisie notoire ! N'avez-vous donc pas d'autres moyens pour accueillir le..." Mais le nain ne finit pas sa phrase. Le bruit sec de battements d'ailes, tout près, avait coupé Kibilturg, et il se rapprochait. Et c'est là, dans un silence religieux, qu'un grand corbeau se posa sur le rebord de la fenêtre. C'était un gros oiseau - obèse même, s'il est correct de parler d'obésité pour un corbeau -, une poche de gras pendante sous le cou, et le bec rayé par le temps. "Raac ! Raaac ! Rooaac ! Fit-il. Un message de la part de notre seigneur de Khazad-dûm !" Les sept archiforgerons sourirent alors, semblant avoir attendu cette annonce depuis des jours ; le corbeau enchaîna tout de suite :

"Il est dit dans ce message que le général des armées de Khazad-dûm, Kibilturg, accompagné de son escorte, se rendrait bientôt au conseil des forges, et qu'il faudrait lui faire bon accueil !" Kibilturg se prit à rire et cria au nez des archiforgerons : "Voilà donc que nous sommes déjà là, semble-t-il ! Je suis Kibilturg, général en chef des armées de votre roi Brogïn !"

Les maîtres du conseil des forges, ahuris, ne pipèrent mot. Quelle honte avaient-ils, à avoir traîner le général des armées dans l'escalier comme un brigand morveux ! Quelle honte avaient-ils maintenant, pour n'avoir pas su reconnaître toute la "grâce" de Kibilturg, en armure de roi, accompagné de toute une escorte ! Les archiforgerons s'en retrouvèrent penauds, et leur visage semblèrent tout-à-coup traduire le plus grand désarroi. En effet la nouvelle d'un général de toutes les armées s'était répandu très vite, et même dans le conseil des forges. L'un des sept maîtres forgerons se leva de son fauteuil et se tint devant Kibilturg. Il lui dit :

"Quel déshonneur éprouvons-nous à n'avoir pas su vous faire bon accueil ! Seulement votre arrivée s'est faite dans la discression la plus totale, et nous ne surent rien de vos agissements. Comme donc êtes-vous entré dans le conseil, en armure et avec de grandes haches sur le côté ? Nos nains sont-ils devenus trop aveugles pour ne pas voir l'arrivée du général des armées de si près ?"

- Ah ! Vous savez ! Rétorqua Kibilturg. Vos nains sirotent leur liqueur toute la journée, et ils sont tellement ivres qu'ils ne remarqueraient même pas un éléphant dans leur taverne ! Et puis c'est Gamil, l'un de vos gardes, qui nous a ouvert les portes du conseil, c'est à lui que vous devez vous en prendre !"

Mais à ce moment-là, la porte de la salle claqua, tout le monde se tut, et... Gamil atterrit sur le sol, aux pieds de Kibilturg ! Le vieux garde avait dû faire des pieds et des mains pour monter les escaliers tranquillement, et il avait fini par convaincre les gardes à le laisser entrer. Seulement voilà, Gamil avait tenté d'enfoncer la porte au moment où un garde l'ouvrait, et il se trouvait maintenant à terre, ridicule au milieu de ses pairs. "Ah beh tient ! Vous là ! Lâcha un archiforgeron. Vous tombez bien !" Puis, toujours fou de rage, Gamil lança, comme s'il préparait son discours depuis des heures :

"Grands maîtres de ces lieux sacrés, vous ! Les sept archiforgerons naugrims, veuillez accepter ma requête qui est telle : je démissionne de tous mes droits ! Je ne serai à présent plus forgeron, ni garde ! Je pars vivre les derniers jours de ma vie à l'aventure ! Avant de mourir ignoblement au milieu de mes compagnons, je veux traverser les montagnes, les lacs, et goûter à l'amertume des Terres Noires du Mordor !"

Cette annonce, autant pour Garfor - le vieil ami du vieux garde - que pour les archiforgerons, avait été brusque et précipitée, mais aussitôt Gamil sortit de la salle, poussant de ses coudes les gardes à l'entrée, pour disparaître à jamais des forges. Garfor était ému, sans pour autant le montrer, mais Kibilturg, ne connaissant que trop mal le vieux Gamil, reprit sa discussion avec les archiforgerons : "Que comptez-vous faire maintenant que je me présente à vous ?" Et de l'un des maîtres forgerons de répondre :

"Maintenant que vous vous présentez à nous, dit-il, nous allons festoyer !"

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Message par Kibilturg Lun 29 Sep 2014 - 21:02



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Les nains festoient...


Le liquide - ou plutôt la liqueur - qui se trouvait dans la coupe en or, sauta dans les airs, se mêlant aux brumes de l'auberge, et atterri dans la coupe d'argent. Les nains qui venaient de trinquer amicalement rirent de leur propre joie, et commencèrent à enfiler les pintes les unes après les autres. Kibilturg parlait de son voyage - toujours riant - et parfois lâchait un : "Oh ! Comment avons-nous pu être aussi stupides !" Puis il buvait d'un trait une autre pinte. Sa barbe, dégoulinante d'hydromel, s'était teinte d'or. Il posa violemment sa pinte sur la grande table de bois, et sortit de sous son manteau sa grande pipe noire. Il se mit à fumer, tranquillement, au milieu du vacarme des réjouissances, puis convint qu'il valait mieux qu'il sorte de l'établissement, laissant Garfor et ses soldats festoyer avec les autres forgerons du conseil des forges.

Au dehors, l'air était frais. Une brise légère caressa les longs poils bleuâtres de la barbe de Kibilturg. Puis une noix, encore toute pleine, atterri au pied du vieux nain. Il s'abaissa, la ramassa, puis se redressa, doucement, intrigué par l'apparition soudaine du fruit. Il la contempla, songeant à un corbeau ou à une grive qui aurait laissé tombé sa pitance. Seulement ce n'est pas un oiseau, pas même un animal, qui vint réclamer la petite noix... c'est un nain !

Il avait une allure pataude, et Kibilturg le reconnu de suite. En effet il s'agissait de Gamil, le vieux forgeron, qui emportait avec lui un panier rempli de noix. Quand il se présenta à Kibilturg, il se redressa, et le fixa profondément, intrigué. "Vous ne vous joignez point aux réjouissances ? Lui dit-il" Mais le nain à la barbe argentée lui répondit : "Oh, tu sais ! Je préfère fumer ma pipe à l'air libre, pépère au soleil de midi !" Kibilturg était un peu ivre, et il ne présenta aucune gêne à parler franchement à Gamil. Ils causèrent un peu ainsi quelques minutes...

"Je m'apprêtait à partir, Kibilturg, dit Gamil. Cet endroit, au fil des années, me déplaît de plus en plus. Je veux vivre seul, dans les montagnes ou dans la forêt, ou au milieu même d'un lac ! Ne rêves-tu pas, toi non plus, de découvrir de nouveaux paysages ?"

- Oh, moi ? Je suis surchargé de tous côtés. Les armées, tu ne peux imaginer à quel point c'est un fardeau des plus insupportables ! Et encore, nous ne sommes pas en temps de guerre ! Et une grande part de nos soldats s'en est allée en Erebor, rejoindre le grand Kili, roi sous la montagne !"

- Ah ! Vous voilà bien ! Quelle poisse !"

Gamil avait été aussi franc que Kibilturg. Il l'aimait bien maintenant, et ainsi il repensa à ses vieux amis forgerons, là-bas, festoyant dans l'auberge. Puis il pensa à Garfor, qui lui aussi s'était joint au groupe. Et encore il se remémora les bons moments qu'il avait passé avec ceux qui maintenant étaient en train de frapper l'acier et le fer. Et l'on entendait les marteaux souder le fer rouge dans les forges, tout prêt, celles de ceux qui toujours savouraient leur métier. Gamil en fut écœuré, si bien qu'il ajouta : "Ah, enfin voilà ! Je pars, puissiez-vous faire bonne route !" Puis il s'en alla, dit aux gardes devant la grande porte qu'il devait quitter les lieux, puis la porte fut ouverte. Le même bruit strident qui avait retentit le jour d'avant retentit de nouveau... le vieux forgeron retraité disparu finalement derrière la porte, pour ne plus jamais paraître devant les sept nains.


* * *


Dans l'auberge la bière coulait à flot, sur la grande table comme sur le sol. L'aubergiste lui-même s'était joint aux réjouissances ! L'on entendait maintenant plus que des cris lâchés dans la folie des forgerons saoulés, et les exclamations de Garfor, tout content : "Et bien ! Amenez encore des pintes ! Certains n'ont pas encore assez bu et meurent de soif !" Puis il riait comme un orc - il suffit pour cela d'imaginer une dinde qui, dans l'une de ses plus grandes peurs, aurait poussé de grands cris à une vitesse anormale -, accompagné par les rires de ses nouveaux compagnons... Quand enfin tout fut terminé, le soleil pointait à l'horizon, en-dehors des murailles et de la tour.


* * *


Kibilturg n'avait pas rejoint les autres, dans le courant de la nuit. Il avait profité de l'ivresse des forgerons et de son escorte pour visiter entièrement la grande tour du conseil des forges. Il avait lu la majeure partie des parchemins couvrant les murs de la tour, et finalement des gardes l'avait capturé, trouvant son comportement suspect. Il avait fini sa nuit dans le poste de détention - une sorte d'étroite cage aux grands barreaux rouillés. Et toujours dans la plus sincère des tranquillités, il avait continué à savourer sa vieille pipe.

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Message par Kibilturg Mar 30 Sep 2014 - 20:40



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En route !


Il y avait une petite fenêtre, fine comme une brindille, creusant les larges murs de la tour. Le soleil perçait la cime des monts brumeux, au-dehors, et ses rayons étaient venu se glisser par la petite ouverture, ce qui éveilla Kibilturg d'un sommeil relativement léger.

Il fut tiré à l'extérieur du cachot, et fut présenté aux maîtres archiforgerons, qui lui pardonnèrent son indiscrétion de la veille. Puis Kibilturg rejoignit sa troupe, salua hâtivement Garfor, et alla demander à ses hôtes : "Peut être pourrions-nous vous emprunter quelques provisions, nous en avons perdu une grande partie durant la tempête qui nous a mené à vous !" Et d'un mouvement de mains, les gardes firent signe au général des armées de les suivre.

Garfor resta là avec l'escorte de Kibilturg, et ils s'assirent contre les grands murs de pierre, grignotant à tour de rôle de vieux gâteaux.
Kibilturg, de son côté, entra dans une grande salle - qui ressemblait fortement à un garde-manger - où étaient entreposées toutes les provisions des nombreux forgerons du conseil des forges. L'un des gardes, grand pour un nain, possédant une barbe relativement courte, grise, conduisit Kibilturg au fond de la salle et lui dit discrètement : "Où vous rendez-vous maintenant ?" Et Kibilturg sans attendre répondit :

- Maintenant ? Nous allons un peu plus au Nord, à Naragimbar ! La grande forteresse des marchands, comme je l'appelle !"

Le garde ne répondit rien, et offrit, enveloppé dans un grand chiffon, une ration de viande séchée et de pain au nain à la barbe argentée. Ce dernier le regarda, profondément, sentant en lui une grande générosité et un cœur bon. Puis Kibilturg rejoignit ses compagnons, et tous l'entourèrent rapidement, admirant toute la nourriture contenue dans les bras de leur chef, bavant avant l'heure. L'un des soldat de l'escorte se risqua à dérober un morceau de pain à Kibilturg, mais un violent coup de poing vint fracasser son crâne, qui alla frapper le sol.

"Ah, toi ! Cria Kibilturg. Toi, tu n'est qu'un vaut-rien ! Tu n'attend pas ton tour, t'assurant de goûter à la part la plus grande ! Et bien tient, ta part, c'est tout ce que tu mangeras durant notre voyage vers Naragimbar !"

Kibilturg lui lança une miette de pain, qui rebondit sur son nez. Le vieux nain lui avait lancé comme s'il l'avait lancé à un chien, d'ailleurs il n'était pas loin de le considérer comme tel ! Tous les soldats de l'escorte partirent derrière le général, crachant sur le soldat "brigand".

Kibilturg, après s'être reposé dans les quartiers que lui avaient offert les archiforgerons, décida de se présenter à eux pour leur annoncer son départ. Il avait beaucoup réfléchit durant la matinée, et avait décidé de ne perdre aucune seconde, autant qu'il le pourrais, durant le reste du voyage. Quand l'escorte de Kibilturg s'éveilla, elle ne trouva pas son général là, mais elle sut bien vite où était-il allé. Alors les six nains se dirigèrent eux aussi vers le bureau des archiforgerons. Seulement quand ils arrivèrent devant la porte de la salle, deux gros gardes bien bâtis les stoppèrent et leur dirent : "Votre général a décidé de parler seul aux archiforgerons, il ne veut pas que vous l'assistiez cette fois-ci."

L'escorte de Kibilturg s'en trouva stupéfaite, mais elle ne chercha pas à comprendre, et profita de ce temps libre pour commencer à faire les préparatifs du départ...



* * *



Quand enfin Kibilturg ressortit de la demeure des archiforgerons, et quitta l'enceinte du conseil des forges, le soleil de midi était là. Ses compagnons le rejoignirent en courant, et lui demandèrent : "Alors, que s'est-il dit ? Qu'as-t-on dit là-bas ?" Mais Kibilturg poussa un soupir et ajouta, murmurant : "Tout est réglé." Alors, Kibilturg, sans même faire un signe à ses compagnons, entama la longue marche qui les mènerait toujours plus au Nord.

Garfor attendit quelques secondes avant de suivre son général. Il savait que Gamil avait quitté le conseil des forges, et il s'en voulait atrocement de n'avoir pu lui dire au revoir, de n'avoir pas assisté à son départ sans retour. Et en observant le paysage sauvage qui l'entourait, une angoisse lui vint, l'angoisse de penser à Gamil dans un état de détresse, au loin, seul, sans aide. Mais cette pensée fut très vite chassée de son esprit, car, venant de nulle-part, Gamil, le vieux forgeron, vint à lui et lui dit tout bas :

"Je ne comptais pas m'échapper et me dévoiler à la mort sans te revoir une dernière fois vieux frère. Vois-tu les nuages noirs au loin ? J'irai bientôt les rejoindre, mais avant je veux t'offrir quelque chose." Gamil sortit alors de son manteau une vieille plume et un encrier en acier rouillé, sur lequel des runes avaient été tracées. Garfor, ému, rassuré mais stupéfait, ne pipa mot. Gamil enchaîna : "Fais-en bon usage !" Puis il passa son chemin, descendit les escaliers de la colline à la suite de l'escorte de Kibilturg...

Garfor regarda les nuages noirs qu'avait mentionné Gamil. Il les fixa, les contempla, les admira, puis les détesta de tout son être, sachant que c'est eux - Gamil lui-même l'avait dit - qui prendrait son vieil ami, à la dernière seconde de sa longue vie. Comme il aurait voulu mourir au côté de son ami ! Seulement les nuages étaient plus forts, plus... terribles !

Le vieux nain roux s'assit un moment, sous la chaleur du soleil de midi, jusqu'à ce qu'un cri le tire de sa torpeur : "Eh là, Garfor ! Nous partons que fais-tu ? Viens vite !"

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Message par Kibilturg Sam 11 Oct 2014 - 9:54



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Le voyage est raccourci...


En bas de la colline, sous les bouleaux et les chênes épars, les nains firent l'inventaire de ce qui leur restait, et de ce qu'ils avaient perdu pendant leur pérégrination hivernale. Durant ce bref instant, Garfor se sépara du groupe, et observa attentivement l'encrier et la plume que Gamil son vieil ami lui avait conféré. Il s'imaginait à présent écrire avec, sur de vieux parchemins poussiéreux comme les murs du conseil des forges en sont tapissés. Il s'imaginait tracer de grandes runes, écrire des poèmes, un testament ou un mémoire, mais le présent ne lui donnait pas le temps de faire ces choses-là, car la prochaine étape de Kibilturg serait Naragimbar, la grande forteresse blindée, refuge des marchands venus des quatre coins du royaume ou d'au-delà.

Le nain roux avait une petite bourse, accrochée à sa ceinture, et il rangea le présent de Gamil dans celle-ci, qui, bien qu'étroite, pouvait contenir au moins deux cent pièces d'or. Les autres nains, à l'appel de Kibilturg, se mirent sur le pied de garde et attendirent son ordre. Puis, voyant qu'il avançait sans les attendre, ils convinrent qu'il fallait le suivre. Visiblement Kibilturg n'était pas habitué aux coutumes militaires, bien qu'il ai été soldat durant de longues années. Mais peut être jugeait-il ses soldats comme des amis plutôt que comme des serviteurs.

Longtemps durant leur voyage ce fut ainsi : l'escorte de Kibilturg attendait son ordre, et ce dernier ne venait pas, et les soldats finirent par s'y habituer, et au bout d'un moment ne demandèrent même plus l'approbation de leur chef. Et ils firent bien ! Car Kibilturg depuis quelques heures à cet instant, était perdu dans de sombres pensées...


* * *


Puis vint à la deuxième heure de l'après-midi un bruit étrange, assourdissant, mêlant les crissements du métal rouillé aux claquements du bois sur la pierre. C'était la charrette d'un marchand qui revenait du Sud, du Caradhras, et qui maintenant semblait se diriger vers Naragimbar, plus au Nord. Kibilturg, dès qu'il vit la charrette, se débarrassa de ses pensées et vit en la vieille voiture une aubaine inespérée. Il héla :

"Et vous là, assis tranquillement dans votre charrette ! Vous fatiguez votre cheval jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, et vous laisseriez sept pauvres nains courir ainsi jusqu'à Naragimbar ? Allons, nous savons où vous dirigiez votre marchandise, et nous allions dans la même direction, pourriez-vous, si votre orgueil ne vous pousse pas à laisser les démunis à la marge de votre bien-être, nous emporter dans votre charrette ? Nous pourrions éventuellement nous dissimuler sous la marchandise, pour ainsi passer inaperçus auprès des gardes de la grande forteresse !"

Le cocher était un grand nain très maigre, un brin d'herbe dans la bouche. Ses yeux, plissés jusqu'à en paraître fermés, traduisaient le doute et l'émerveillement à la fois. Puis un large sourire se traça sur son visage, et de ses lèvres sortirent ces paroles :

"Vous m'avez l'air de soldats de Khazad, vous sept ! Jamais je n'ai eu l'honneur de transporter ainsi dans ma voiture des soldats du roi Borgïn et du nouvellement nommé Kibilturg ! Auriez-vous des informations à son sujet, il paraît, d'après son nom, que ce nain possède une barbe si fine et si blanche qu'elle en paraît bleue !"

L'ignorance du cocher fit glousser s'escorte de Kibilturg, et lui-même aussi d'ailleurs. Mais Kibilturg revint à la raison, et décida de ne point dévoiler son identité à tout-va comme Garfor se préparait à le faire. Alors le cocher offrit des places de choix aux soldats au milieu des marchandises, et de bon cœur les emmena à Naragimbar, la forteresse noire - à ne point confondre avec Barad-dûr, qui détient son nom de part son obscure appartenance. Naragimbar tient son nom de la couleur de sa roche.

Le cocher fouetta les chevaux et les héla comme un paysan, puis, tout content, ne se démentit pas à causer avec les soldats :

"Je m'appelle Fregor, mais vous pouvez m'appeler Freg ! Ces chevaux je les ai depuis vingt ans, et cette marchandise je l'apporte d'Erebor !"

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Message par Kibilturg Mer 22 Oct 2014 - 15:06



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Le carnet secret...


Qu'il fut beau, durant cette journée ! Fregor et les soldats de Kibilturg parlaient toujours et encore, sans interruptions, pendant que Garfor contemplait le cadeau de Gamil, et que Kibilturg réfléchissait silencieusement. Ce dernier voyant son vieil ami se taire et contempler un encrier de fer rouillé, fut interpellé, et alla à sa rencontre :

"Dis donc vieux, dit-il tout bas, tu ne parles pas, qu'y a-t-il ? Qu'est-ce que c'est que ça ?

"C'est le présent de Gamil mon ami, qui est parti du conseil des forges maintenant et qui erre je ne sais où. Je repense à lui à chaque seconde. A sa vieille figure fripée et lasse. A son allure fatiguée. Et pourtant il avait une volonté de fer !

"Comment le connais-tu ? Rétorqua Kibilturg.

"Nous nous sommes rencontré quand nous travaillions tous deux à Erebor en tant que sculpteurs. J'étais dans le même groupe que lui et nous sculptions toujours les mêmes choses en même temps. Il est plus vieux que moi, d'où son nom, le vieillard, et pourtant il perdure ! Ah beh tient ! Nous sommes resté dix années là à sculpter. Jusqu'à ce que, lors d'une fâcheuse entourloupe, il soit banni du royaume... je l'ai suivit tient ! Il comptait trop pour moi, c'était la seule personne que je connaisse bien à part mon épouse et... c'était la seule personne !

Je n'ai pas prévenu mon épouse, j'ai suivi Gamil et je l'ai suivi jusqu'à ce que nous nous fassions prendre en embuscade dans le Rhûn par des orientaux. Lui réussit à s'enfuir me laissant seul aux mains des mauvais hommes de l'Extrême-Est. Après tout il n'avait pas le choix ! Je lui ai pardonné depuis longtemps cette chose-là. Après ce moment je suis devenu un pilleur, comme un vulgaire oriental sans foyer, sans foi ni loi. Et puis je t'ai rencontré vieux ! Toi Kibilturg, qui allait me sortir de ce pétrain, de ces sables mouvants insupportables !

Tu m'a trouvé au moment où nous nous régalions du pillage d'un village proche. La nuit tombait presque je m'en souvient, et nous commencions à nous endormir. Un certain Gorjaa devait assurer le premier tour de garde, et il t'a vu arriver de loin avec ta torche enflammée. Il nous a tous prévenu et nous nous sommes préparé à te tendre une embuscade. Et puis tu es tombé dedans comme une limace dans de la bière. Nous t'avons pillé de tout ce que tu avais, puis nous te l'avons rendu quand nous avons appris que tu n'étais qu'un vagabond errant. A vrai dire mes "compagnons" se sont dit, que, comme pour mon cas, ils pourraient faire de toi un brigand, et ainsi agrandir la bande. Et c'est ce qu'il ont fait !

Je ne te l'ai pas dit, mais durant ces jours j'ai écrit dans un journal secret, et depuis longtemps j'attend le bon moment pour te l'offrir. Et bien voilà, je te l'offre."


Garfor posa dans les mains de son ami un vieux carnet avec une couverture en cuir, reliée à la va-vite, à l'intérieur duquel étaient répertoriés, en bref, les événements de chaque jours après leur rencontre au Rhûn. Garfor continua :

"J'espère que tu sauras en faire bon usage. Il reste quelques pages à la fin, que tu pourras remplir à l'occasion. J'ai fait une demande à la bibliothèque de Khazad-dûm pour obtenir le droit de l'intégrer à la bibliothèque elle-même quand le carnet serait terminé. J'ai déjà réfléchit à un titre : "Périples de Kibilturg". Si tu veux tu pourras écrire d'autres volumes, si tu souhaites effectuer de nouvelles aventures...

Il faut que je dorme, la fatigue me prend."


Puis Garfor laissa là l'encrier et la plume de Gamil. Kibilturg les ramassa et retourna dans son coin pour les observer à son tour. La pointe de la plume avait été abîmée, et le métal rouillé méritait d'être repeint rapidement. Puis Kibilturg rangea ces amulettes dans une petite sacoche accrochée à sa ceinture, et fuma sa pipe joyeusement, avant de s'endormir à son tour...


* * *


Les nains furent éveillés en sursaut. La charrette s'était arrêtée d'un seul coup, et les beuglements de nains en arme parvinrent aux oreilles de Kibilturg. Ils disaient :

"Alors alors, nous allons faire un inventaire du contenu de votre marchandise, et nous allons procéder à une inspection complète de tout ce que vous possédez !"

Et bien vite tout fut fouillé. Parfois la main d'un garde pouvait frôler un nain. Mais il fallait bien se résoudre à une chose : Kibilturg et sa troupe allait forcément, au bout d'un moment, se faire démasquer. Alors Kibilturg, animé d'une angoisse soudaine, se redressa brusquement et hurla aux gardes en émergeant comme par magie de la marchandise de Fregor :

"Et bien en voilà des manières courtoises, pour les gardes de la forteresse de Naragimbar !"
 

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Kibilturg
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Message par Kibilturg Jeu 23 Oct 2014 - 11:34



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Naragimbar (première partie)


Le soleil - à son zénith - frappait de plein fouet les murs noirs de la grande forteresse. Une foule immense s'attardait devant les portes. Une foule constituée principalement d'espions, de marchands, et de toutes sortes de personnages étranges venus rendre des comptes. La porte s'ouvre ! La grande foule s'amasse dans un grand couloir. Des marchands sont écrasés par la foule, d'autres marchent sur la tête de ces derniers pour avancer plus rapidement. D'autres encore, des espions, s'accrochent aux charrettes tirés par de malheureux chevaux au bord de l'étouffement. De grands gardes protègent l'entrée des intrus. Et c'est ainsi, dans le tumulte de Naragimbar, que ces gardes viennent fouiller la charrette de Fregor. Kibilturg se leva brusquement et cria :

"Et bien en voilà des manières courtoises, pour les gardes de la forteresse de Naragimbar !"

Et de ces derniers de répondre :

"C'est la règle vieux bougre, nous on fait ce qu'on nous demande de faire, et on est payés. C'est le principal ! Alors s'il te plaît tu te la ferme et tu te laisse faire ! D'ailleurs qu'est-ce que tu fous là-dedans, tu espionne clandestinement ? Eh ! gardes !"

Le garde, un petit gars arrogant et orgueilleux, avait appelé ses congénères, et, visiblement, les sept nains se préparaient à passer un sale quart-d'heure. Les gardes arrivèrent groupés. Ils étaient dix, et tous étaient très grands pour des nains, sauf le petit orgueilleux. Ils sortirent brusquement les nains de la charrette de Fregor, et obligèrent ce dernier à descendre de son poste. On les attacha, les ligota, les bâillonna, et ils furent tous amenés devant les responsables de la forteresse, tels qu'ils le furent dans le conseil des forges. Visiblement les sept nains n'étaient les bienvenus nulle part !

On les fit traverser une grande cour remplie de charrette bourrées de marchandises destinées bien souvent à l'abandon. Ils entrèrent ensuite dans une grande tour, montèrent des escaliers, puis atterrirent dans une deuxième grande cour, au sol noir. Là on les fit attendre, et un garde entra dans l'un des bâtiments luxueux qui se tenaient là. Un silence de mort s'installa.

Quand le garde revint, il fit signe à ses compagnons, et l'on traîna de nouveau les nains sur la pierre. Dans le bâtiment il y avait un grand hall lumineux, décoré de sculptures toutes plus somptueuses les unes que les autres. Puis de larges escaliers en colimaçon, à droite, menaient à l'étage supérieur. Arrivés en haut les nains furent détachés, et les traces des cordes se voyaient, rouges et noires, sur leur peau meurtrie. L'un des gardes, le petit orgueilleux, toqua à une grande porte de hêtre peint. Deux autres gardes vinrent, de derrière, ouvrir la grande porte et clamèrent :

"Vous êtes ici dans le bureau des affaires commerciales !"

La salle était magnifiques. L'une des plus sublimes que Kibilturg n'a jamais pu observer durant son existence. Les murs de pierre noire étaient tapissés de grands tableaux peints par des maîtres nains. De grandes étagères, du haut desquelles étaient entreposées des trophées divers et variés, se trouvaient derrière une gigantesque table de bois - presque noir - où se tenait un vieux nain. Ce nain discutait avec un groupe de marchands venus du Nord, d'Erebor, et il fut troublé par la venue des spet nains dont Kibilturg faisait partie.

Il cria :

"Qui vient là pour me déranger en de si importantes circonstances !"

Le petit orgueilleux lui répondit fièrement :

" Je vous amène toute une guilde de clandestins. Mais quelque chose me trouble chez eux ! Ils sont tous en armure, de somptueuses armures de Khazad-dûm ! Je voulez vous proposer de discuter avec eux pour savoir ce qu'ils font et d'où ils viennent..."

"Amène ! Cria le vieux nain. Ça m'a l'air intéressant !"

Et les sept nains furent amenés de force devant le vieux nain sur son bureau. Mais Kibilturg ne supporta pas cette maltraitance et se libéra de l'emprise des gardes pour crier :

"Arrêtez cela, je suis Kibilturg, général en chef des armées de votre roi Brogïn ! Ainsi je découvre les manières particulièrement courtoises de Naragimbar... c'est du joli tient ! Il va falloir changer cela. Même des orcs sont plus courtois que ça ! Je suis venu vous rendre visite, faire l'état des lieux du royaume, et vous me traînez sur votre sol noirci par votre sale caractère et vos manières barbares !"

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Message par Kibilturg Ven 24 Oct 2014 - 12:42



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Naragimbar (seconde partie)


"Alors ça ! Répondit le vieux nain, vous êtes le général des armées ? Oui ! On m'en a parlé ! [s'adressant à ses gardes] Comment avez-vous pu être aussi stupides, jeune mécréants ! [désignant Kibilturg et sa troupe] voyez leur accoutrement, est-ce là celui d'un voleur ou d'un brigand ? Non ! Aller fichez-moi le camps d'ici !"

En grondant ses gardes, le vieux nains, visiblement chargé des affaires commerciales, avait sauvé sa peau auprès de Kibilturg. Il lui fit un grand sourire, et lui offrit un fauteuil douillé et brodé. Il continua, alors que plus aucun garde n'était présent :

"Ainsi vous voilà à Naragimbar, seriez-vous venu vérifier la qualité des affaires ? Sachez que nous concluons de plus en plus de marchés avec des marchands d'Erebor et même des marchands itinérants ! Selon ce que j'ai cru entendre, le roi Brogïn projette d'établir une alliance commerciale avec la Lothlorien, ce serait une aubaine pour la situation économique de Khazad-dûm ! Sauf que les elfes envahiraient cette forteresse, ah ! (Rires)... Oh enfin ! Tout ceci est une chance, il faut savoir s'en réjouir... venez ! Je vais vous offrir une visite gratuite de Naragimbar, sachez que je suis très honoré de vous accueillir !"

Le vieux nain sortit de son siège (trois fois plus grand que lui), et guida les sept nains dans le dédale de la forteresse. Dans le bâtiment où se trouvait le bureau des affaires commerciales, tout était splendide. Les détails de la décorations étaient parfaitement ajustés, si bien que l'on eut cru se déplacer dans un palais des hommes ! Il y avait de grands rideaux rouge écarlate, des sculptures splendides. Et parfois dans une salle on entendait le son d'un violon ou d'un cor.

D'en haut l'on pouvait voir toute l'étendue de la forteresse. Des catapultes énormes étaient posté tout autour et sur les murs, pour protéger efficacement d'une attaque, que l'on pouvait voir arriver de très loin ! Et la cour, de l'autre côté, était bondée de marchands et de charrettes. L'on pouvait entendre tous les claquements des fers à cheval sur le sol de pierre noire ! Les sept nains faillirent se perdre à plusieurs reprises, contemplant la beauté ineffable de l'édifice. Puis le vieux nain chargé des affaires leur fit descendre des escaliers jusqu'à une grande tour où l'on montra à Kibilturg et son escorte comment utiliser une catapulte et un trébuchet. On les fit manger à la meilleure taverne de Naragimbar, réputée pour sa bière très amère.

L'on permit ensuite à Kibilturg de vérifier le fonctionnement du courrier et des affaires commerciales. Et il participa joyeusement à l'entraînement intensif des gardes de la forteresse. La journée avait été des plus remplie et des plus méliorative quant à la qualité générale de Naragimbar. Kibilturg allait, c'était sûr et certain, en garder un bon souvenir... Puis on les fit dormir dans la plus luxueuse des chambres d'invités, et la nuit fut des plus tranquilles et reposantes... au matin, Garfor et l'escorte de Kibilturg n'était plus là...


* * *


Un gigantesque rassemblement s'était formé autour d'une charrette vide. Durant la nuit, des nains avaient entendu des cris et des bruits de lames. Et au matin l'un d'entre eux avait retrouvé une charrette vide, avec à l'intérieur un marchand mutilé. Les doigts de sa main droite avaient été presque entièrement coupés, et l'un de ses yeux pendait sur son épaule, retenu par quelques lambeaux de chair. Son crâne était fendu et le sang avait séché sur l'ensemble de son visage. Il n'était vêtu que d'un morceau de tissu, cachant le bas de son ventre jusqu'à ses genoux. Sa veste avait été arrachée, et son ventre semblait comme flagellé. Sa peau était blanche comme neige, et ses membres raides.

Des voleurs avaient pillés sa marchandise, et s'étaient enfuis avec en escaladant les murs de la forteresse. D'ailleurs des gardes avaient été retrouvés morts un peu partout, presque autant mutilés que le marchand. Ce devait être une grande troupe de barbares... mais le mystère du pourquoi et du comment restait à résoudre.

C'était ça aussi, Naragimbar et la forteresse du commerce. Des hauts et des bas, des imprévus, qui poussaient toujours à plus de sécurité. Une sécurité qui - comme ce fut observé ce jour - toujours sera surmontée...

Et c'est dans ce tumulte que Kibilturg retrouva ses camarades, stupéfaits devant la scène horrible. Il leur dit :

"Allons, ne restez pas la à contempler la torture et la mort, notre voyage n'est pas encore terminé !"

Et il les emmena au-dehors de Naragimbar, ni vu ni connu, pour que reprenne le plus rapidement possible leur voyage...

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Message par Kibilturg Jeu 30 Oct 2014 - 18:16



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Des charognards en chemin...


La journée commençait sous un splendide soleil éclatant. Le rassemblement à Naragimbar avait permis  à Kibilturg de s'enfuir sans être aperçu. Maintenant les nains avançaient vers le Nord, toujours vers le Nord, et la Tour Nord. La Tour Nord, dernière étape avant de retourner au Sud. Mais leur cheminement n'allait pas se révéler de tout repos, ou du moins il allait se révéler d'un "repos" mortel !

Les sept nains faisaient bon train, et ne ralentissaient pas. Leur allure accélérait même. Kibilturg voulait faire l'état des lieux de Khazad-dûm rapidement, car il allait se voir chargé d'une multitude de mission en rentrant auprès de Brogïn son roi. Seulement le voyage, comme tout bon voyage qui se respecte, devait être ralenti par des péripéties plus ou moins joyeuses... c'était midi, quand la première escale fut décidée. Seulement cette escale n'était point prévue, elle fut plutôt provoquée par un événement inattendu.

Les plaines, à l'Ouest des monts brumeux, qui séparaient Naragimbar et la Tour Nord, étaient des plus calmes et des plus froides possible ; froide dans tous les sens du terme. Tout d'abord on entendit le cri rauque de grands corbeaux qui venaient du Nord. Les nains pouvaient les apercevoir de là où ils étaient. C'était de grands corbeaux, rassemblés en une multitude toujours croissante. Leur plumage luisait au soleil de midi, reflet qui se mélangeait à celui du métal forgé...

En effet les corbeaux étaient rassemblés autour d'un amoncellement de corps épars, répandus sur des centaines de mètres à la ronde, tous revêtus d'armures luisantes. Ces corps, des cadavres de toutes sortes d'êtres vivants, des nains, des hommes, ou même des orcs, empuantissaient l'air à des kilomètres à la ronde. Kibilturg n'en cru pas ses yeux, et il ne put s'empêcher de s'approcher des cadavres en courant. Il se cacha le nez avec un morceau de son foulard, et se rapprocha doucement du premier corps qui se présenta à lui. La masse morte et raide regardait droit au ciel. Ses yeux étaient grand ouverts, et sa peau était blanche. Et tous les cadavres autour étaient blancs ainsi. Ils avaient tous été attaqués au même endroit, dans la gorge, et aucune autre plaie n'était discernable.

Des vers et des insectes horribles émergeaient en masse des corps puants, et une brume grise verdâtre recouvrait à présent toute la plaine. Puis un corbeau s'approcha rapidement des sept nains, dans les airs, et quand il fut sur le point de les happer, il cria, et son cri était celui d'un cor retentissant. Le son s'accentua de secondes en secondes, et le corbeau, du haut du ciel, fonçait droit sur la gorge de Kibilturg, jusqu'à ce que...


Kibilturg ouvrit les yeux. C'était la nuit, et les nains avaient fait une escale dans leur voyage. Un camp avait été déposé à la lisière d'une petite forêt de feuillus, et un feu, au centre, s'éteignait petit à petit. Un cauchemar. Rien de plus. Garfor, éveillé lui aussi par un mauvais rêve, appela Kibilturg :

"Dis ! Toi non plus tu ne dors pas ? Je le savais. L'air est lourd ici, et froid ! Il nous embrouille l'esprit."

Puis les nains s'allongèrent de nouveau en silence, et se rendormirent... ou presque.

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