Chroniques d'Arda
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Un nouveau feu à l'Est

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Un nouveau feu à l'Est  Empty Un nouveau feu à l'Est

Message par Arthan Llstyn Dim 4 Jan 2015 - 14:05

La lourde porte de la salle du Trône s’ouvrit avec fracas, laissant entrer le souffle glacial de la nuit orientale. Le vent souffla toutes les torches comme autant de petites bougies. Le vacarme tumultueux qui s’était emparé de la grande salle jusque là se réduisit à de petits murmures à peine perceptibles. Les ténèbres n’étaient percées que par la lumière blanchâtre de la Lune qui passait l’encadrement de la porte grande ouverte. Tous les fiers chefs de clan du grand Est se retournèrent d’un bloc vers le nouveau venu, les visages tendus et les yeux plissés. Il n’était pas dans les habitudes des chefs de clan de se rendre dans la capitale sur convocation de nuit. La nuit était le repère des serpents et des assassins, non des regroupements. Mais la grande nation érigée par Krell avait deux faiblesses directement issues des temps amers de la défaite : la cupidité, celle qui appelle un homme à se précipiter aux nouvelles afin de pouvoir tirer le plus grand parti possible. Et la peur, celle qui rend les âmes superstitieuses et fébriles.

L’inconnu portait une armure rouge sang qui jurait affreusement avec la cape pourpre qui l’habillait et la peau d’un blanc spectral de son crâne. L’ensemble aurait été comique si en cet instant, cela n’évoquait pas une incarnation malsaine sortie d’un esprit dérangé. Un silence de mort s’installa progressivement alors que l’homme s’avança d’un pas pesant vers la foule rassemblée. Très vite, les premiers hoquets de surprise (ou était-ce de peur) se firent entendre : ce n’était pas un homme mais un démon venu du Grand Est avec des yeux plus noirs que la nuit. Les chefs de clan commencèrent à éviter soigneusement cette apparition, formant une sorte de haie d’honneur jusqu’à l’imposant trône de Krell au fond de la grande salle.

Petit à petit, des serviteurs silencieux se hissèrent de chaque côté de la salle afin de rallumer les torches mais tous n’avaient d’yeux que pour celui qui les avait convoqué. L’Ombre pourpre. Tous en avaient entendu parler, beaucoup l’avaient déjà vu et certains avaient même combattu à ses côtés. Le seul général de Krell à avoir simplement disparu. Pas seulement péri ou à s’en être allé. Le Prince Pourpre avait tout simplement disparu. D’aucuns racontaient que le Prince avait trouvé la mort lors de la dernière guerre. D’autres encore qu’il avait été aperçu sur les terres du Mordor. Mais en ce jour, nul n’osait comprendre ce qui se déroulait dans la salle du Trône de Kell-Krain.

Le pas lourd du guerrier commença sa lente ascension des marches qui menaient au trône, tournant le dos à l’assemblée qui commençait à reprendre ses esprits. Le murmure inquiet des chefs de tribu et des généraux rassemblés recommença de plus belle jusqu’à ce que l’intrus s’arrête au milieu du chemin, continuant de tourner le dos aux hommes de l’Orient.

Tout resta en suspens pendant quelques minutes alors que la tension déjà palpable commençait à se cristalliser dans ce silence et cette scène étrange. La nervosité s’emparait des hommes qui ne tenaient plus en place lorsque soudain, un chef de guerre s’avança et se plaça en bas des marches du trône et hurla aussi bien pour se faire entendre que pour se donner une contenance.

« Qui es-tu pour venir parader et nous convoquer de la sorte ? Des usurpateurs, nous en avons connus et ils ont tous connu le même sort ! Montre-toi ! »

Le guerrier en armure se retourna très lentement, affichant un très large sourire qui dévoilait des dents ébréchées et exagérément blanches. Pourtant, les yeux noirs n’affichaient aucun sourire, aucune compassion, aucune émotion.

« Je suis ton Roi. »

L’horreur se peint sur le visage de l’intrépide mais aussi de tous les braves rassemblés alors qu’ils se tournaient en tout sens afin de savoir qui avait parlé. Cet homme était une incarnation démoniaque, sa voix était comme un chœur, le son semblant venir de partout et de nulle part à la fois.

Sous l’effet de la peur et de la surprise, le chef de guerre, qui était un représentant de la tribu des Bladefist, la tribu d’origine de Krell, qui aujourd’hui connaissait une gloire indiscutable, dégaina son sabre et recula de plusieurs pas. Immédiatement, un large demi-cercle se forma tout autour du Trône et des deux hommes qui se faisaient face.
Pour toute réponse, l’homme qui se prétendait Roi partit d’un rire grave et presque hystérique. Il commença à descendre les marches d’un pas lourd et assuré. Son rire résonnait alors qu’il s’approchait sans hésiter de son adversaire. Ce dernier se mit en position de combat sans savoir quoi faire : l’homme était désarmé. Alors que quelques pas séparaient seulement les deux hommes, le Bladefist hurla et leva son sabre pour l’abattre à une vitesse impressionnante : il visait le cou de l’homme là où son armure ne pourrait rien faire.

La stupeur frappa le guerrier lorsqu’il s’aperçu que son poignet était prisonnier de la main de l’inconnu. Ce dernier lui fit un sourire infernal avant de donner une brusque secousse. Le poignet de l’homme se brisa avec un bruit sec qui résonna lorsque le sabre toucha le sol marbré. Le chef de guerre tomba à genoux dans un rictus de douleur affreux mais n’émit aucun son. Avec force, le Prince Pourpre frappa une première fois de son poing ganté la face de son ennemi. Le deuxième coup brisa la mâchoire et les os. Au troisième coup, la masse informe du visage du Bladefist s’écroula avec son corps sans vie sur le sol.

Un silence de mort s’installa de nouveau dans l’assistance.

« Je suis Arthan Llstyn, Prince Pourpre et Général de Krell. Je suis l’Orient, je suis le Rhun, je suis Bladefist, Kurgan, Balchoth, Shatovar et Tyrioth, je suis votre Roi »

Sur ces paroles, toutes les portes latérales de la grande salle s’ouvrirent avec fracas, laissant se déverser un flot de gardes pourpres en armes dans la pièce. Dans le même temps, les esclaves allumèrent l’immense vasque placée derrière le trône qui produisit une immense flamme, éclairant toute la scène comme en plein jour. Les chefs de tribus étaient complètement subjugués et tous se laissèrent tomber à genoux alors qu’Arthan regagnait le Trône. Il n’y eut cette fois aucune réaction lorsqu’il s’y assit et contempla la masse de serviteurs à ses pieds, en contrebas.

« Vous, braves fils du Grand Est, je viens vous apporter la parole de Krell, notre dieu. Vous voilà orphelins depuis trop longtemps. A la merci d’usurpateurs, de corrompus et d’étrangers. Mais me voilà, moi qui me dresse face aux tempêtes du destin. Je suis Arthan le Sans Tribu et je vous apporte la Rédemption et le Salut ».

Sur un geste d’Arthan, les gardes pourpres rangèrent leurs armes et ouvrirent la seule porte qui n’avait jusque alors pas été ouverte : des dizaines d’esclaves entrèrent dans la pièce les bras chargés de petits coffres.

« Vous avez répondu à mon appel, vous avez répondu à l’appel de Krell. Vous voilà ainsi tous rassemblés, généraux, chefs, capitaines loyaux à votre empire. Et voici vos récompenses. »

Les coffres s’ouvrirent et dévoilèrent leur contenu : la totalité du trésor conservé à Krell-Kain.

« Ceci est vôtre. Ceci appartient à notre peuple. Et cela attendra. Que chacun d’entre vous s’avance et vienne me prêter allégeance. »

Tous les hommes présents se regroupèrent et se présentèrent devant Arthan. Tribu, nom, profession, nombre de guerriers, places fortes… Et à chacun, Arthan remit un anneau en fer frappé du signe du dragon, insigne qui ne correspondait à aucune tribu existante dans le vaste Rhun.

Lorsque ce fut fait, la tension avait disparue des visages et seule la sérénité régnait dans cette scène irréaliste et hors du temps.

« Frères, depuis trop longtemps nous avons été dans l’erreur. Krell n’était pas notre Roi, il n’était pas notre Empereur ni notre chef ! »

Des murmures inquiets parcoururent l’assistance.

« Non ! Krell était depuis tout ce temps là l’incarnation même de notre Dieu. Notre dieu veille sur nous mais son rôle n’a jamais été que de nous montrer la voie. Son enveloppe charnelle a disparu mais sa volonté reste toujours aussi forte. Krell est le Rhun, il est notre cœur et notre force. »

Cette fois, des grognements d’approbation montèrent des gorges des chefs rassemblés.

« Et depuis trop longtemps, notre nation est bafouée par des usurpateurs ou des étrangers. Nous sommes légions, nous sommes les dignes fils de Krell, nous sommes les guerriers de l’Est. Certains nous ont fait croire que nous étions qu’un groupe de tribus. Non mes frères, la réalité est différente, les fils appartiennent à la tribu de leur père. Et je n’ai qu’une seule tribu, la vôtre. Je suis le Père de notre Nation, je suis le Dragon, symbole de notre tribu réunifiée sous l'aile de Krell ! »

Si les chefs ne semblaient pas avoir véritablement saisi la parole de ce nouvel envoyé divin, sa conviction et tout le spectacle prévu depuis le début commençaient à faire effet : les guerriers étaient comme en transe en écoutant les prédictions de ce sage et puissant guerrier.

« Que chacun d’entre vous dans son cœur prête allégeance à la seule tribu qui soit digne de l’emporter ! La tribu de l’Orient, sous le signe du Dragon destructeur, brûleur de mondes. Notre nation doit être réorganisée, elle doit être rebâtie et renforcée. Laisserons nous les cicatrices du passé se rouvrirent indéfiniment ? Je dis non. Nous devons nous rassembler et purger le sang traître de nos semblables. Nulle victoire ne compte à des milliers de lieues d’ici. Ce soir, ici, nous reprenons les rennes de notre nation ! Krell reprend ses fils ! »

Une pause.

« Retournez dans vos tribus, chacun d’entre vous. Assemblez vos hordes et sillonnez les routes avec les étendards du Dragon. Ralliez vos frères à vous.  Rassemblons tous les fils de Krell, les orientaux restés loyaux à leur terre. Ce soir, oubliez nos différences et combattez ensemble. Brûlez tous les autres. Tuez les tous. Tuez les traîtres, les indécis, les gras et paresseux. Tuez les fuyards et les tribus indépendantes. Soumettez les tous et rassemblez notre royaume Colorez la mer de Rhun de leur sang. Tuez tous les hommes, capturez les femmes et envoyez-moi leurs enfants. Ce soir, nous redressons notre pays. »

La horde explosa d’un rugissement guerrier et commença à frapper le sol en cadence. Arthan se leva et tendit ses mains en direction de ses généraux :

« Notre Royaume sera réorganisé et unifié. Notre route est longue pour rejoindre la volonté de Krell. Mais nous y parviendrons. Ceci est votre devoir. »

Arthan fit un signe aux gardes pourpres et aux serviteurs qui se retirèrent en grande partie, laissant seulement la garde rapprochée royale. A la place vinrent des hommes que tous reconnaissaient en Orient : les Kithans (ou Sariose), les chamanes de l’Est. Ils se placèrent en rang devant les chefs qui avaient désormais des regards de fous sanguinaires.

« Mes frères, afin que nul n’oublie notre nature profonde et que chacun puisse avoir un lien direct avec Krell, ces sages chamanes rejoindront vos tribus. Chaque chef de guerre aura son conseiller personnel. Ils sont les messagers de Krell et mes émissaires. Ce sont eux désormais qui assureront la liaison avec le pouvoir divin qui m’a été confié… Allez désormais, et purgez notre pays ! Ce soir, le Dragon se réveille. »

***
La nuit s’étira dans le palais de Krell-Kain alors que dans la campagne environnante et dans les déserts, les chefs de guerre parcouraient les terres en furie, parés à une confrontation fratricide sanguinaire.
Arthan était seul dans la salle du trône avec ses démons. Il entendait les voix dans sa tête et il leur répondait à haute voix.

« Arthan, tu as le destin que tu méritais. Mais ne perds pas ta tête, les ennemis sont nombreux. Les dangers sont cachés. Tu es peut-être roi pour les forces loyales mais tu ne maîtrises encore rien.

-La route sera longue mon maître, je le sais. Mais nous y parviendrons avec force et détermination. Nous devons d’abord reprendre le contrôle de notre nation, fut-ce au prix d’une grande guerre civile. Nous la gagnerons, les forces loyales sont unies et nombreuses. Nos ennemis ne sont même pas conscients de la tempête qui leur tombe dessus. Ils pensent pouvoir s’engraisser en se détournant du pouvoir, en prenant leur indépendance de façon pacifique. Il n’y aura nulle paix pour ceux qui ne se soumettent pas.

-N’oublie pas que c’est la guerre qui a perdu Krell sous sa forme humaine. Ne refais pas la même erreur. Tes gens sont des guerriers mais la mort n’a jamais nourri un enfant. Tu devras reconstruire le pays. Et ne pense pas que tous se rallieront à cette grande tribu que tu appelles de tes voeux. Ne sois pas présomptueux !

-Je le sais, mon maître. Nous ne faisons que commencer. La guerre est nécessaire pour panser nos plaies. Mais l’avenir n’est fait que d’or et de prospérité. Lorsque notre nation aura repris le contrôle d’elle-même, nous verrons ce qu’Arda désire nous offrir. Les chamanes m'aideront, ils instilleront du poison dans la tête de tous mes généraux. Ils finiront par se rallier au Dragon, vous verrez maître. Cette idée est la plus grande qui n'ait jamais été portée. Et que tous tremblent si une telle unité finit par voir le jour, malgré les différences et les organisations tribales. »

Arthan partit d’un grand éclat de rire alors qu’il sentait son esprit sur le point de céder à la folie. La route serait ardue et très longue. Mais elle serait également glorieuse et sanglante. Il hurla de toutes ses forces pour que chaque serviteur du palais l’entende :

« Que l’on envoie la nouvelle aux quatre vents : l’Orient s’éveille de nouveau ! »
Arthan Llstyn
Arthan Llstyn
Prince Pourpre du Rhûn


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