Chroniques d'Arda
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 Alcibiade

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Alcibiade
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MessageSujet: Alcibiade   Alcibiade EmptyLun 9 Nov 2015 - 23:44



Alcibiade et Elzéard s'étaient remis en route de bon matin après leur excursion de la veille. Ils partirent avant même que les premiers rayons ne frappent la cime des plus hauts arbres. Le jour était là, incertain, et les brumes glissaient comme des vaisseaux fantômes charriés par les eaux de l'Anduin. Le fleuve brun, souillés des longues pluies des jours précédents, bouillonnait comme un serpent ventru, chargeant en son cours de vastes troncs encore fleuris arrachés à la terre par la crue soudaine. Quelques poutres tirées de malheureuses constructions éphémères fendaient ça et là les vagues comme les proues de vaisseaux téméraires.

En s'enfonçant vers l'Ouest ils accompagnèrent la course du soleil. Jusqu'à midi, ils sillonnèrent la campagne du delta jusqu'à atteindre quelques reliefs où la végétation se muta en une pinède de bois de cèdre et d'un sol tapissé de bruyères. Là ils croisèrent de vastes clairières dégagées par les bucherons dont l'activité grignotait chaque jour un peu plus la forêt. Le bois résineux séchait ensuite en stèles immenses abritées sous des bâches pendant deux années. Puis il était acheminé jusqu'à Perlargir pour y être découpé par les charpentier et tordu sous la main des ébéniste, afin d'assembler les merveilles de précision qu'étaient les navires des hommes de l'Ouest. De la gomme d'un arbre exotiques était ajoutée avec de la poix par des chaudronniers qui l'appliquaient pour colmater puis protéger le bois d'une peau élastique et luisante. Ainsi était confectionné un ventre dont la forme évoquait les flancs de quelques poissons ou oiseaux de mer.
On trouvait aussi du bois de buis en buisson denses duquel on tirait les rivets nécessaires à l'assemblage des tenons de mortaises. Les plus beaux troncs étaient réservés à la mature vers laquelle convergeait toute la voilure.

Le temps se gâta au milieu de l'après midi, et la pluie commençant à tomber, alors que le vieillard montrait les premiers signes de fatigues du chemin, Alcibiade décida de poser le camp pour la nuit sous une stèle bien couverte près du prochain col. Aussi ils se reposèrent et passèrent une longue nuit salvatrice. Au matin Elzéard était courbaturé et le marin décida donc d'avancer rapidement au prochain village afin d'y faire halte l'après midi et négocier une mule pour l'érudit. Ils ne repartirent finalement que le lendemain, des averses ayant sévi toute la soirée.
Le voyage fut calme et doux, et l'érudit profita de l'occasion pour enseigner ses dernières trouvailles à son ancien élèves. Ils tuèrent le temps en déclinant de mémoire les constellation dans leur apparition à chaque solstice. Alcibiade lui raconta son aventure chez les elfes et les enseignements qu'il en avait tiré.


Dernière édition par Alcibiade le Jeu 19 Nov 2015 - 16:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyMer 11 Nov 2015 - 18:42

Les jours suivants furent accompagnés de lourdes pluies océaniques qui détrempèrent Alcibiade jusqu'aux os. Le marin était cependant coutumier du fait, l'embrun des vagues étant sa principale compagne. En revanche, Elzéard avait quant à lui confectionné un auvent  fixé à sa mule par trois branches de roseaux, et sur lesquelles reposaient une toile de cuir cirée. Ainsi le vieil homme se trouvait à l'abris et supporta le voyage plus aisément. Ils traversèrent le Lebennin en huit jours, leur allure étant freinée par les intempéries et les route étant rendues boueuses. Ils firent halte à Linhir, ville situé au-dessus de l'embouchure du Gilrain, où ils demeurèrent deux jours, Alcibiade espérant trouver un navire les menant à Dol Amroth. Mais leur chance tourna court car la nouvelles parvint que le prochain navire marchand cabotant au large  avait échoué sur des récifs. Aussi ils durent se résoudre à achever leur périple à pieds.

Ils repartirent, et cette fois le temps leur fut plus favorable. L'air se tiédit curieusement et une douce brise berça les arbres dorés tout du long de leur route. Ils franchirent le Gilrain par bac, puis pénétrèrent dans la terre des Princes. Dor-en-ernil était une région encore sauvage, avec peu d'agriculture. Ses côtes étaient constitué de grandes falaises blanches que les vagues grignotaient patiemment. Les landes s'étendaient à perte de vue, très herbeuses, avec une maigre végétation. À l'intérieur des terres où les rafales sont moins puissantes, quelques bois de hêtres rouges et de chênes centenaires parsemaient ce territoire vallonné. Les villages qu'ils traversèrent étaient accueillant, les auberges bien tenues, et finalement, la beauté de la nature fit oublier à Alcibiade qu'il eut préféré navigué.
Les stigmates du sac de Dol Amroth dix ans auparavant restaient cependant présent dans bien des mémoires. Ils traversèrent ainsi deux villages qui ne s'étaient pas relevés des pillages orcs. Il n'y subsistait que quelques ruines dont les poutres noircies par les incendies. Les tombes à la sortie du village témoignaient de la mémoire de ces lieux simples qui avaient jadis sans doute été des havres de paix et de bonheur pour ses habitants.

Et lorsque cinq jours plus tard ils eurent franchit les collines précédant Dol Amroth, ils se trouvèrent face à un spectacle qu'Alcibiade redoutait. Il avait participé aux sièges de la ville, repoussant les pirates d'Umbar avec les moyens réduit dont il disposait. Mais à la fin, les portes de la citadelle avaient cédé, et l'Amiral avait alors fait embarqué la population de la ville en catastrophe tandis que les chevaliers de Dol Amroth se sacrifiaient afin de gagner du temps. La cité, réduite en cendre, était à présent l'ombre d'elle même. Les navires s'étaient faits plus rares, lui préférant Pelargir et sa proximité avec Minas Tirith et Osgiliath. Les souvenirs suscités assombrirent le cœur d'Alcibiade, le rendant taciturne pour le reste de la journée. Ils parvinrent à l'entrée de Dol Amroth à la nuit tombée et cherchèrent une auberge pour y passer la nuit.


Suite à DOL AMROTH
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyJeu 19 Nov 2015 - 17:00

PNJ VAKALOR

Alcibiade 544563Vakalorcopie

Une longue colonne de cavalerie étendait ses rangs clairsemés le long de la plaine orientale de l'Anduin. Après une mission de ravitaillement et de soutient à la base secrète de Henneth Annûn en Ithilien, elle venait franchir le fleuve à Osgiliath.
La rive Est était encore une vaste ruines, où seuls les murs d'enceinte et quelques tourelles avaient été reconstruits. Nombre de vieilles demeures n'étaient plus que les vestiges de la grandeur jadis d'Elendil. Les habitants répugnaient à s'installer à nouveau sur ce bord de l'Anduin où les défenses étaient incomplètes et les souvenirs douloureux.
La rive ouest avait retrouvé son allure puissante d’antan. Ses quais étaient même fréquentés par les pêcheurs, les marchands du Sud, les négociant de bois du Nord, et nombre d'embarcations se trouvaient amarrés sous les grues à poulies installées sur de lourds assises de pierre. Quatre larges tours, véritables bastilles à cheval sur les ponts permettant la traversée du fleuve gardaient l’accès entre les deux rives. De lourds ponts-levis en bois, actionnés par d'ingénieux systèmes de roues à eau s'abaissaient et se relevaient à une vitesse surprenante afin que les plus gros navires puissent remonter le fleuve malgré leur haute mâture.
Il fallait remonter quarante lieux en amont du fleuve pour passer les gués de, contrôlés par un poste de garde solide et une garnison très importante. Une légion entière gardait perpétuellement les deux bords du fleuve, quatre fortins de bois et de terre abritant les troupes. De nombreuses machines de guerre menaçaient les hauts fonds où le franchissement était possible.
Autrement, on pouvait emprunter les bacs à l'ouest de l'Emyn Arnen en Aval d'Osgliath, à environ trente lieux au Sud Ouest. Mais les amarres des embarcations étaient aisément destructibles, aussi une trentaine d'hommes suffisaient à en assurer la garde.

Parvenue devant le premier pont-levis après la traversé du désert oriental d'Osgiliath la colonne de chevaliers resserra ses rangs avant de se présenter aux portes dont les herses étaient abaissées. Aux gardes assurant la sécurité qui leur demanda leur nom, une voix claire répondit répondit haut et fort :

-Capitaine Vakalor, ainsi que deux compagnies de cavalerie. Du moins ce qu'il en reste…
-Vous avez livré bataille ?
-Nous avons embusqué une incursion orque. Notre fuite a cependant été difficile, et il s'en est fallu de peu que nous ne tombions, encerclés. Trente de nos frères se sont sacrifiés pour notre salut. Mandos accueille leur âmes valeureuses. Je crois que l'ennemie se dirigeait vers Cair Andros, mais les pertes que nous leur avons infligé avec le soutient des rangers devraient probablement les faire changer d'avis. Les arsenaux de Henneth Annûn sont pleins, et les compagnies de Faramir tiennent efficacement les forêts de l'Ithilien.


Seule la vallée de Morgul narguait encore l'action des hommes de l'Ouest qui avaient su courageusement reprendre leur territoire. Dans moins d'une semaine, Vakalor franchirait à nouveau ces portes, mais cette fois avec beaucoup moins d'hommes. Il s'agirait alors avec l'aide de Faramir, d'explorer le fond de certaines gorges pour y trouver des carrières de pierre nécessaires à toute nouvelle construction d'une certaine ampleur.
Pour le moment, il devait gagner Minas Tirith et y rencontrer le connétable Gilnor afin de lui faire son rapport de mission. Vakalor était sans doute l'un des meilleurs généraux du Gondor. Ses exploits avaient marqué l'histoire et tous dans le royaume connaissaient son histoire. Il avait été de toutes les batailles, miraculeusement jamais blessés, et ses soldats avaient une confiance absolue en leur chef. On l'avait élevé aux rangs de gouverneur puis de connétable du royaume. Il incarnait la bravoure pour nombre d'hommes et nul ne reculait sous son commandement. Il n'était peut être pas le plus fin des stratèges, mais c'était un tacticien réfléchi et méthodique qui avait une très bonne connaissance de ses forces et savait les exploiter de manière optimum. Au combat, c'était un véritable fou de guerre, ses hommes l'ayant surnommé le Lion Rouge en raison de ses armoiries toutes de gueule et d'or. Souvent sa bannière avait ralliée les troupes en fuite et fait face aux marées du Mordor.

Deux herses de fer forgés se levèrent successivement, ouvrant le passage des ponts aux cavaliers épuisés. Vakalor s'avança et franchit les hautes arches de pierre, pénétrant dans la salle de garde voûtée qui coiffait cette complexe barbacane d'un large rempart où des réserves de boulets en pierre attendaient de glisser dans une mâchicoulis. Les créneaux étaient garnis de fagots de flèches et d'arbalètes préalablement chargées. Nul doute que c'étaient là les véritables porte orientales du Gondor.

Après avoir changé les chevaux, Vakalor repartit d'Oslgiath avec une petite escorte de cavalier. Leurs montures fraîches leur permirent de franchir la plaine brumeuse du Pelennor à bonne allure et au soir ils atteignirent Minas Tirith. La cité blanche avait la tête dans les nuages, et l'on ne distinguait qu'à peine l'avant dernier cercle de la ville. Une bruine presque imperceptible mouillait le pavé sur lequel les fers des montures prodiguèrent bientôt leur claquement. Ils gagnèrent le septième niveau pour y rencontrer Gilnor.


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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptySam 21 Nov 2015 - 17:32



L'aube pointait à peine que déjà la coque du Nostromo fendait le flot. Les côtes verticales du Belfalas luisaient rosâtres sous le rayon du levant. Les nuages à l'Ouest ne rougissaient que faiblement, indiquant que le journée serait tiède et l'après-midi dégagé. Les vents soufflaient de l'Est et il fallait sans arrêt louvoyer pour progresser sur le flot. La manœuvre presque incessante avait l'avantage d'accoutumer Alcibiade à la conduite de cet étrange navire, à vrai dire peu évidente. Il virait de bord à tout va, la bôme balayant sans cesse le pont arrière de ses revirement périodiques.

La petite nef, déjà chargée jusqu'à plein bord par les quatre navigateurs et leurs bagages, emportait de surcroît une petite cargaison de vin aigre, produit dont le commerce s'était accru ces dernières années aux vues de ses propriétés antiseptiques. Ainsi ces vieux alcools oxydés permettaient la conservations de certains aliments et était usée dans le préparation de nombreux remèdes d'apothicaire.
Les voiles tendues claquaient à l'assaut de chaque bourrasque, faisant pencher le navire de manière inquiétante. Accroché désespérément au bastingage, le vieil érudit maudissait son désir de voyage. Pris par un terrible mal de mer, il vomissait à répétition, et son teint pâle comme un suaire faisait de son visage buriné un étrange masque livide, presque effrayant. De temps à autre, Alcibiade lui portait du thé froid et du pain afin de le soulager dans sa souffrance passagère. Malgré cela, le vieillard continuait à dégurgiter chaque bouchée péniblement avalée au préalable.
De son côté, Almaride, profitait du voyage pour dévoiler à son ami les particularité du vaisseau. Il le poussait dans ses limites, jusqu'à menacer de faire chavirer l'embarcation. Au plus prêt du vent le navire prenait une allure rapide, mais son bord quelque peu fragile heurtait les vagues de plein fouet et la coque grondait alors d'un bruit inquiétant. L'ensemble était trop chargé aux vues de l'usage initiale. Les cales chargées maintenaient l'oiseau de bois et de toile dans le creux de la houle, là où la nef aurait du glisser sur ses crêtes mousseuses.

Ménéor, plus hostile, demeurait froid, mais adressait néanmoins la parole à l'amiral. Il se contentait de conversations brèves mais nécessaires. On voyait cependant dans son regard qu'il se méfiait quelque peu d'Alcibiade. Ou du moins, on sentait une retenue secrète, une défiance à son égard. L'aîné n'était cependant pas rancunier, et malgré ses paroles, il était à parier qu'il renouerait avec son camarade d'ici quelques jours. En fin de compte, l'architecte naval n'était pas mécontent de retrouver son ami et mécène, plein de projets. Il aimait être emporté par cet être à la route aventureuse et dont le sillage laissait ces souvenirs impérissables et amitiés intemporelles. Aussi, malgré lui, il se réjouissait secrètement de ce retour inespéré bien que troublant.

Alcibiade appris peu à peu à sentir le grondement du bois. Il saisit doucement son chant de bois arqué et le jeux musical du vent dans le gréement. Les haubans et les étais, tels les cordes d'une lyre scintillait dans le vent et sifflaient leur complainte aiguë.  

Almaride vint expliquer à son compagnon que le navire possédait deux dérives ajustables qui permettaient à la nef de limiter sa dérive et de mieux accrocher les courants et les rafales. Le marin tira profit de l'enseignement et fit poursuivre une course plus tendue encore au navire. Les deux frères admiraient l'habilité d'Alcibiade, qui instinctivement pilotait l'embarcation d'une main sur le gouvernail, et de l'autre, jouait sur la portance de la grand voile en faisant varier la tension des écoutes. De temps en temps, il exigeait un coup de main pour resserrer les focs à la proue du vaisseau. Le Nostromo, toute voiles dehors, pourfendait le flot d'une course impassible. Le temps dégagé plaçait l'amiral en confiance et il profita de se excellent allure pour pénétrer dans les deltas de l'Anduin deux jours plus tard.
Là, la navigation se fit différente : les brises soufflaient à présent de l'Ouest. Le Nostromo, sous le vent de travers poursuivit sa course rapide. Alcibiade, qui connaissait bien le fleuve, laissa à Ménéor la conduite du navire et se porta à la proue afin de scruter le fond. Il craignait que les inondations du début d'hivers n'aient déplacé quelques bancs de sable sournois. Par chance, le soleil rendait le flot suffisamment limpide pour que le marin n'ait recours à une gaffe pour sonder le lit du fleuve.

Le soir, ils gagnaient la berge et payaient quelques haleurs et leurs mules pour les remonter durant la nuit afin qu'ils prennent un repos mérité et nécessaire dans  les jours à venir. Les nuits étaient fraîches et humides. Le vent n'arrangeait rien et leur sommeil avait été quelque peu léger ces derniers temps. Aussi il ne rechignèrent pas à se délester de quelques écus pour assurer leur confort.  De temps à autre, ils faisaient halte à un quai de garde où ils s'acquittèrent des taxes marchandes en vigueur dans la province. Ils déjeunaient des poissons qu'Almaride, en habile pêcheur, attrapait à l'aide de quelques lignes fixé à l'arrière du navire. Il mariait la chaire rouge des thons à quelques pomme de terre et oignons qu'ils mélangeaient à des herbes aromatiques.

Finalement, Elzéard se trouva mieux. Les eaux plates du fleuve furent pour lui salvatrice et même a quai, il ne quitta plus le navire de peur de perdre son accoutumance à la gîte du vaisseau. S'amariner prenait en général deux à trois jours, et l'érudit ne voulait pour aucun trésor du monde se retrouver à nouveau dans la piteuse condition qui était la sienne quelques jours auparavant.
Et puis, les donjons et les tourelles de Pelargir se dessinèrent dans le lointain…

Suite à PELARGIR
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyMar 24 Nov 2015 - 1:14

Arrive de PELARGIR


Alcibiade quitta Pelargir trois jours à peine après avoir remporté la course. Toute la province parlait de l'événement qui avait vu son retour improbable et son triomphe prouvant aux yeux de tous sa réputation de meilleur navigateur du royaume. Alcibiade n'en était peu fier car ses déboires des derniers temps l'avait fait douter de sa capacité à affronter les épreuves de la vie. Aussi cette réussite était-elle nécessaire à son retour sous de bons augures.

Sa route emprunta les bords de l'Anduin. Au soir, parvenu à environ trente lieux de Pelargir, il fit halte pour la nuit dans le manoir fortifié de son oncle Vathanor. Celui-ci était veuf et le benjamin de la famille et habitait ce vieux château autrefois la demeure d'une aïeule éteinte et dont l'amiral avait oublié jusqu'au nom. C'était une solide bâtisse pourvu d'un large donjon plongeant dans le fleuve par un escarpement rocheux. Un haut bastion à quatre tour d'angle lui assurait une haute demeure, à l’abri de bien des assauts. Aussi Alcibiade dormit pleinement et gonflé de tranquillité, réconcilié avec une majeur partie de ses connaissances après un long dîner plein d'explications.
Le lendemain il traîna un peu, afin d'achever le récit de ses aventures au maître de maison. Et finalement il désira s'attarder un jour de plus. Les discussion furent animées. Son oncle était un homme colérique depuis le trépas de son épouse. Il vivait dans la simplicité, allouait sa soldatesque au service des forces du Gondor en contribuant par ses modiques revenus à financer un équipage de la flotte ainsi qu'une troupe de deux cents vaillants spadassins de l'infanterie coloniale. Alcibiade décida de profiter de l'occasion pour lui parler des lever des fonds nécessaires à la flotte. Beremond son intendant le lui avait recommandé. Vathanor accepta sans trop y songer. Sa fortune était modeste: il disposait encore de la dote de son épouse défunte, mais l’absence d'enfants légitimes et son désintérêt marqué pour les bâtards rendait ses richesses caduques.

Au troisième jour, Alcibiade partit de bonheur et s'avança dans les premiers rayons sur la route serpentant à travers les collines herbeuses. Les vallées étaient vertes et humides, rincées par les vapeurs et la brume matinale. Il prit le chemin d'Osgliath, afin d'y rencontrer Vakalor qu'on lui avait indiqué avoir aperçu opérer dans les environs d'Ithilien. Son escorte était composée de fiers chevaliers de Cair Andros qui s'en retournait à leur forteresse monacale après avoir essuyé une lourde mission de leur ordre. Voués au culte de Mandos, ils l'appelaient dans leur chants et légendes.

Les lieux défilèrent les unes après les autres, sans que la troupe soit inquiétée. Les forêts de bouleaux, argentés et encore flamboyants à cet heure de l'automne, les environnèrent bientôt complètement et la route se rétrécit de manière à laisser tout juste la place à une charrette. La cime des arbres couvrait de ses branches le chemin et, le soleil disparaissant derrière d'épais nuages, il se fit bientôt une obscurité telle qu'il eut presque fallut allumer des torches au beau milieux du jour.
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyJeu 25 Fév 2016 - 20:00

Les quelques jours d'étape à Osgiliath passèrent comme une longue année aux yeux de l'amiral. Seule la présence de Vakalor, dont le mandat pour une mission aux confins des régions septentrionales du Royaume l'obligeait à se décharger de ses fonction intermittentes de gouverneur, rendit supportable cette halte imposée. Les deux compères, purent chaque soir, célébrer leur retrouvailles. Non par des beuveries de soudards ou l'ennuie de récitals trop protocolaires en une telle occasion, mais par de longs dialogues qui les virent ouvrir à l'autre leur conception du monde. Parfois quelques chants du soir, accompagnés du jeu de doigts malhabiles de Vakalor sur une lyre, égayaient de leur écho les galeries solennelles du palais insulaire. Les conversations étaient graves, les voix basses comme pour préserver leurs paroles des temps obscurs qui encerclaient la bastille de pierre blanche et qui menaçaient de jaillir par les arches des fenêtres.

Aux heures les plus tardives, un silence embaumait la grande salle de son parfum ouaté de feux muet. Chacun se laissait bercer dans la tiède quiétude de la braise où les regards venaient se perdre. La contemplation de l'âtre satisfaisait les esprits qui semblaient comme y puiser la flamme nécessaire à leur être pour les jours à venir. Nul ne songeait à rompre la paix nocturne et c'était seulement lorsque le brasier faiblissait et que ses lueurs rougeaudes s'enfonçaient sous la cendre, que l'un d'eux consentait alors à lancer une dernière promenade sur le rempart.
À la lueur des étoiles dont Alcibiade aimait à conter les filiations, ils arpentaient lentement le chemin de ronde, frôlant ses parapets du bruit feutré de leurs capes. Puis, parvenus à l'échauguette de la tour la plus orientale, ils fixaient un moment l'éclat venimeux de la vallée de Morgul au travers de l'étroite meurtrière. Convaincus de leur répit bien précaire, ils regagnaient enfin leurs appartements sous l'éclat de la lune narquoise.

***

Aussi longtemps qu'il le put, l'amiral repoussa son action : il évita soigneusement un retour à Minas Tirith où sa charge l'aurait plongé dans un soucis administratif que ses émissaires maîtrisaient bien mieux que lui. La Déchirure et le massacre de la maison de Dol Amroth qui s'en était suivi, avaient laissé leur marque dans l'esprit du noble marin et la capitale  évoquait plus le pourpre du sang que la blancheurs légendaire de ses pierres. Sa lointaine proue rocheuse dressait comme un avertissement à l'attention d'Alcibiade qui, impénétrable, taisait les blessures encore vives des homicides cruelles commis sous le règne de Thais et feignait d'ignorer l’œuvre présomptueuse des hommes de l'ouest. Les murs de Minas Tirith pouvaient être solides, il n'en demeurait pas moins perméables à la plus cruelle des armes: la trahison. Une trahison d'autant plus profonde qu'elle n'était pas le résultat de rivalités ancestrales entre quelques seigneurs du Gondor, mais celui d'un mystère filiale dont Alcibiade méconnaissait les arcanes.

Lorsque Vakalor franchit les portes d'Osgliath à la tête de colonnes armées pour gagner les provinces reculées du nord, Alcibiade se trouva bien isolé. Il se plongea dans la rédaction d'un mémoire à l'intention de son intendant Beregond, y joignit des rapports destinés à  l'amirauté, et régla les derniers points relatifs aux gestions de la flotte. L'ambiance pesante de sa charge lui revint en mémoire avec plus de force que jamais. Cette solitude forcée lui fit prendre conscience que son absence trouble avait occasionné un manque dans la foi que lui portaient sa hiérarchie. Certaines de ses décisions furent ainsi contestées sans qu'il ne parvienne à savoir quelle voix était aux sources du refus apposé. Lassé des manigances et de la politique, Alcibiade prit prétexte d'une affaire secondaire pour visiter un lieu qu'il n'avait plus revu depuis fort longtemps. Par une nuit claire et froide, il partit seul sur sa monture et s'enfonça dans les forêts ombrageuses de l'Ithilien, alors que son esprit était lui déjà parvenu au lieu qui l'occupait tout entier.
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyMer 24 Juil 2019 - 15:57

Depuis Pelargir



Aux premiers piaillement d'oiseaux, Alcibiade frissonna, éveillé par le froid qui s'écoulait au travers de la lucarne entrouverte. Il se leva et traversa le pan de comble où sa chambre se situait afin de  clore la petite fenêtre. Malgré une nuit encore pesante, il devina sous l'éclat diffus des astres le glacis givré dont s'était fardée la campagne. Il s'approcha ensuite de la cheminée, prit une bûche puis s’assit devant l'âtre de cendres. À force de souffles et de patience, l'éclat du feu se raviva et le rayonnement rougeâtre réchauffa l'espace de la pièce. Il jetait sur le visage grave de l'amiral, un masque de cuivre imperméable à toute lecture. Il ne parvenait plus à dormir. Même à terre, il conservait l'habitude des quarts de veille, qui entrecoupaient le repos du marin durant les longs mois passés en mer. L'amiral était de ces hommes qui refusaient de voir dans le sommeil un refuge où prenaient forme désirs, prémonitions et craintes ; au contraire, cette torpeur semblable à la mort, dans laquelle même le plus sanguinaire des meurtriers recherche un exutoire qui le dévêt de son violent masque de cruauté, n'était pour Alcibiade qu'un gaspillage de temps et un report de la réalité. Jamais il n'avait été visité d'une divinité porteuse d'augure, et sa mémoire ne semblait conserver nulle trace des songes parcourus l'espace de quelques heures. Aux rêves profonds dans lesquelles toute sensation semble cotonneuse et mat, le marin préférait la rêverie éveillé, où l'esprit se tourne vers la pensée pure et céleste, insensible. Il aimait à laisser s'égarer sa conscience, tandis que somnolaient ses questions sans réponse.
Lorsqu'il descendit, seule la femme de l'aubergiste était déjà levée. En réponse à son discret salut, elle lui jeta un regard encore ensommeillé tandis qu'elle installait le déjeuner, disposant sur chaque table quelques jattes en terre cuite qu'elle ôtait d'une pile désarticulée. Une marmite fumait dans la cheminée. Alcibiade ne sut dire à l'odeur s'il s'agissait d'une soupe aux arômes piquants, comme imprégnés de vinaigre, ou bien si c'était là quelques linges qu'on lessivait à grand bouillon.
Sans attendre, il décida d'aller se promener dans les alentours.
Dehors le paysage sommeillait sous une pelisse de givre. À chaque pas de l'amiral, l'herbe grinçait en craquant. Quelques corneilles occupaient cet espace devenu minéral pour un moment, les arbres tendus comme des flocons géants resplendissant dans la lumière matinale. Chaque bouffée d'air glaciale expirait en panaches épais, et le froid vif piquait les narines. Alcibiade aperçut quelques traces, sans doute celle d'un renard, mais il n'était pas bon chasseur et ne put se montrer péremptoire dans son jugement. Après vingts minutes de promenades, il avait regagné l'auberge. Il s'attabla pour déjeuner, ayant devant lui une longue route à parcourir.
Lentement Alcibiade savoura une soupe d'oignons, rehaussée de quelques lardons et de morceau de couenne dans laquelle il plongea les unes après les autres de longues tartines de beurre. D'un œil amusé, il surpris le garçon d'écurie observer la servante qui l'avait installé la veille, et plus particulièrement le creux de son corsage trop lâche où sa poitrine laiteuse ondulait tandis que penchée, celle-ci rinçait des bottes de navets dans un baquet à l'eau trouble. Puis les premiers clients descendirent et, peu à peu, la salle s'anima du bruit d'un déjeuner. Alcibiade remonta plier ses affaires, commanda quelques provisions pour la journée et s'enquit du meilleur itinéraire. Il lui fallait parcourir plus de vingts lieux s'il espérait doubler la passe haute avant le crépuscule. Ainsi il pourrait faire halte dans la petite commanderie de Calenhad, où le vieux Daeguil Cormallen commandait la garde septentrionale. Il pourrait alors profiter une ultime fois des charmes de l'Anorien, de ses récits familiers et de l'accent courtois et hardi des gens de sa province.
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptySam 17 Aoû 2019 - 17:41

ALCIBIADE ET AEGNAR
Alcibiade 2837-11 Alcibiade 941953AegnarFinrol


À une journée de marche de la trouée du Rohan, Alcibiade fit une rencontre imprévue mais joyeuse.
Le barde  Aegnar se trouva attablé à la table d'une auberge que l'amiral visita pour déjeuner. Aussi, ils résolurent de voyager ensemble un moment, Aegar devant gagner Tharbad pour un faire acquisition d'un nouveau luth. L'amiral offrit le coucher et une monture au barde afin que leur voyage ne traîne pas trop. Le confort des tavernes et des auberges pousse bien souvent le voyageur a repousser son départ matinale, surtout si la veille l'a vu s'enivrer avec les compagnons d'un soir.

Le barde fit démonstration de ses talents dans diverses auberges, et récolta une coquette somme dans ses offices. Alcibiade dansa peu, trop fatigué des chevauchées de la journées, mais bu jusqu'à plus soif presque chaque soir, écoutant avec passion le jeu habile de l'aède. Aegnar excellait dans la musique plus que tout barde dans le sud du Gondor, et l'arrivée de ses chants dans les tavernes rohirims surprit plus d'un cœur, chavira quelques âmes, et égailla l'oreille de bien des voyageurs. Nombres furent stupéfait par la virtuosité de ses mouvements. Ses doigts parcouraient les cordes plus vite qu'un œil humain pouvait le saisir, et le ventre mordoré de son sitar sonnait des langueurs si profondes que certains confondaient la musique avec un chant plus lointain, comme venu depuis l'origine du monde et du temps.

Le temps leur fut clément et ils n'eurent pas à redouter de pluie ni d'orage, bien que chaque jour de minces averses dardaient leurs galimatias étranges dans le lointain. Ils croisèrent peu de cavaliers, ces derniers se trouvant plus au nord et dans l'Ouestfold, là où les troupeaux peuvent boire et paître durant les étés de sécheresse. Et presque chaque soir, ils se trouvèrent en vue d'un panache de fumée annonçant une halte à l'abri des fraîches nuitées de plaine.
***

Un soir qu'ils chevauchaient las, la campagne se darda de milles teintes orangeâtre. Les plaines du Rohan se firent miroir. L'herbe frémissante réfléchissait les éclats solaires à chaque rafale parcourant l'espace. L'air était plus vif, descendu des montagnes, et contrastait avec l'atmosphère caniculaire qu'ils avaient affrontés dans le pays d'Arnor et même depuis Pelargir en ce qui concernait Alcibiade. Au nord, les bois de Fangorn s'étaient coiffés de carmin et ses bois semblaient guetter un événement qui eut put troubler leur silence. La brise portait dans ses replis les aigrettes et toutes sortes d'épices florales glanées dans la course des vents. Ils tendaient sur le climat des stries poussiéreuses où la lumière oblique s'échouait, fugitive.

-« Voici venir les temps, où vibrant sur sa tige, chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ; Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir : valse mélancolique et langoureux vertige ! »

-Est-ce là l'une de tes compositions ?

-Certes non ! Ces mots sont ceux d'un immortel dont le nom s'est perdue dans les âges. Leur mélodie néanmoins, a survécu au temps…

-Je suis sur que tu es capable de pareil versifications.

-Hélas… si seulement. Toutefois mes mots sont fades et sans merveille, et seule la musique de mes doigts surprend vos âmes. Mes poèmes, eux, n'ont pas d'éclat. Je préfère adapter les échos d'un autre qui a su trouver les mots et y ajouter ma musique.


Alcibiade n'insista pas dans ses encouragements, et ils chevauchèrent encore sept lieux à mesure que le jour tombait. L'Ouest scintilla, tandis que leur apparut subitement la silhouette inquiétante de l'Isengard. Orthanc dressait ses crocs, et, à travers l’atmosphère bleue et diffuse, enroulait ses contours effilés dans des lambeaux de brume. Une nuit claire s'annonçait. Dès le lendemain, ils franchiraient les gués de l'Isen avant de faire route vers Tharbad puis Bree, pour enfin visiter les sentiers soignés de la Comté.
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyMar 27 Aoû 2019 - 14:53

MENEOR ET ALMARIDE

Alcibiade 126756Almaride Alcibiade 723700Meneor


Depuis Pelargir

Il est des affections que seul le hasard porte à votre âme, des rapports que l'on éprouve seulement dans l'hérédité. Ainsi en est-il des fratries. Chacune a ses spécificités, mais une chose demeure constante : la force de ses liens dépasse l'amitié même qui bien souvent s'inspire de l'image fraternelle pour qualifier sa valeur. Là où le compagnon passe, le frère demeure. Lorsque ces rapports tournent à la haine, leur virulence dépasse alors le conflit amicale le plus brutal. La brouille mène bien souvent à une séparation que seule la filiation permet de rompre. Les liens du sangs forcent l'amour autant qu'ils le diluent imperceptiblement dans le quotidien. Conflits et assistances se mêlent dans un jeu perpétuel qui ne prend fin qu'avec la mort de l'un. Des sororités, le narrateur ne peut discuter en connaissance de causes, mais il lui apparaît qu'elles revêtent une forme différente, plus subtile et complexe mais peut être aussi moins pure et puissante.
Almaride avait grandi dans l'ombre de Ménéor, mais aussi dans son éclat. Car ce que l’aîné découvrait, il l'enseignait aussitôt à son cadet. Leurs caractères s'étaient accordés de fait, et chacun d'eux avait, par ses qualités et ses défauts, bâti un système de pensée et de travail propre et original. L'un s'appuyait sur sa virtuosité technique lorsque l'autre ajourait toute énigme par l'intuition. Almaride était persévérant, tandis que que Ménéor, plus versatile, avait l'art de contourner les obstacles par une dialectique analogique hors du commun. Tous deux cependant, portaient une même blessure : le deuil d'un frère noyé au cours de leur enfance turbulente. Jamais ils n'évoquaient son souvenir tragique et doux et même Alcibiade ignorait cette douleur délayée dans les années mais cependant toujours vive.
Aussi, tandis qu'il remontaient l'Anduin, ils évoquèrent à demi-mot son souvenir lorsqu'ils parvinrent au lieu où l'aimé défunt avait disparu corps et âmes. Ulmo le sévère avait contenu son image, et Mandos recueillit son esprit. Et comme leur barque frappait les remous du fleuve de son étrave, l'embrun et les éclaboussures masquèrent à Ménéor les larmes d'Almaride. Ou peut être les partagea-t-il en silence, redoutant d'intimider son frère plus jeune. Pour le réconforter discrètement, il se mit à réciter les maximes favorites de son cadet, tout en menant leur embarcation d'un main de maître.

« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. »

« L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant. »


« Vivre, c'est s'obstiner à achever un souvenir. »

Surpris par cette intervention brusque, Ménéor se tut, comprenant qu'ils entraient dans un temps de silence où seule la voix de l'âme a droit d'expression. Il concentra son regard et son attention sur les flots, guettant le moindre tronc emporté par le fleuve, qui pouvait, d'un seul heurt, briser leur nef s'ils n'y prenaient garde. Les vents venaient de l'Est, toujours tièdes et suffocants, apportant avec eux l'empreinte du Mordor et de ses malfaisances. Ces courants d'Orient permettaient néanmoins de profiter d'un vent de travers porteur qui leur donnait une aire suffisante et leur évita d'avoir à emprunter le chemin de halage ou de recourir aux avirons. Arandal était encore à deux journées de navigation, et le cours de l'Anduin, au plus bas,ce qui laissait planer un doute sur les ultimes étapes du voyage.


vers Arandal


Dernière édition par Alcibiade le Ven 30 Aoû 2019 - 12:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyJeu 29 Aoû 2019 - 17:30

PNJs ALMARIDE, HAMILKAR, MÉNÉOR et VAKALOR

Alcibiade 723700Meneor Alcibiade 985744PNJ2 Alcibiade 126756Almaride Alcibiade 544563Vakalorcopie



Depuis Arandal



Le voyage fut animé pour les trois compagnons. Il n'avaient guère eu le temps de se fréquenter depuis une année, aussi les échanges furent joyeux et plein de curiosité dans un premier temps. La veille, ils n'avaient guère eu le cœur à plaisanter, non pas à cause de leur mission,  mais parce que la présence des nobles avait gâché l'intimité de leurs retrouvailles. Ainsi ils purent plaisanter comme les gens de mer aiment à le faire. La navigation, de part l'ennuie que l'on peut y éprouver, est propice aux récits, brefs ou longuets, et aux plaisanteries grivoises. Les marins possèdent d'ailleurs un argot qui leur est propre, et ils en usent le plus souvent pour tromper les oreilles indiscrètes. Mais sur leur esquif, nul n'était de trop et tandis que la barque filaient, les berges raisonnaient de l'écho de leur rires et de leurs éclats. Mais il ne devait pas en être ainsi tout le voyage.
Ils se trouvèrent bientôt en vue de Cair Andros. L'île dressait sa masse fortifiée au milieu du fleuve. Hamilkar fit amener les voiles, car le franchissement de cette partie du fleuve était périlleuse : les hauts fonds permettaient la traversée en été et le moindre rocher pouvait briser la coque de leur embarcation. Ils parvinrent sous les hauts murs et hélèrent la garde pour venir au nouvelles. La garnison du fort fut cependant avare en informations, et ils décidèrent de poursuivre jusqu'à Osgiliath, espérant atteindre ses quais avant la nuit. Mais le vent tomba et lorsqu'ils parvinrent en vue de la citadelle des étoiles, le jour était tombée, laissant place à l'heure bleue raccourcie par le ciel orageux. Bientôt il y eu un éclair au dessus de l'Ithilien sans que la pluie ne viennent à tomber.

Plus ils approchèrent d'Osgiliath, plus leur surprise grandit : des lueurs couraient en tout sens, comme si la cité était en fête. Et bientôt la rive orientale de la cité leur apparut plus rougeoyante encore. Le quartier Est était en proie au flammes, et il leur sembla que les murs résonnaient du fracas des armes. Le fleuve rougeoyait des incendies allumées ça et là. Soudain des traits lumineux fendirent l'air et sifflèrent aux oreilles des passagers. Hamilkar vira de bord pour s'approcher des quais ouest. C'était des feux d'artifices qui bientôt zébrèrent le ciel.
L'activité y était intense. Des barques déchargeaient de l'approvisionnement acheminé depuis l'Anorien. Un officier hurlait des ordres à tue-tête. Hamilkar reconnut aussitôt Vakalor, le gouverneur de la cité, et l'un des plus vaillants guerrier du pays. C'était aussi un ami d'Alcibiade qui s'était rallié à l'amiral pendant la guerre civile, permettant de faire d'Osgiliath un refuge pour les partisan d'Aragorn lors du massacre de Minas Tirith ordonné par l'impératrice Thais. Sans quitter son embarcation Hamilkar le héla. L'homme se retourna, et dans la clarté rougeoyante, il reconnu le second Amiral.
-Ça alors ! C'est une heureuse coïncidence mon ami !

-Il semblerait… quelle est cette agitation? La ville célèbrerait-elle les derniers jours estivaux?

-Non, ce sont les noces des plus riches bourgeois de la ville. Ils ont unis leur famille et presque toute la cité est convié aux réjouissances.

-Et tu n'y prends pas part?

-J'aurais plutôt souhaité pouvoir prendre un peu de repos mais ma fonction occupe tout mon temps. Les noceurs devront faire sans ma présence.

-Tant pis pour eux! Ils ne verront pas ta célèbre gigue endiablée...

-Moque toi! Je suis certain que tu es encore plus disgracieux que moi...Il me faut malheureusement te laisser à présent. Comme tu le vois je ne sais où donner de la tête et les prêvots m'attendent... si tu as besoin de quelque chose, fais dont halte dans l'arsenal sud de la cité.

-Je te remercie. Va mon ami, et que les Valars te viennent en aide!
ajouta-t-il avec ironie.

Vakalor disparu dans la nuit tandis que le navire reprenait sa route. Ils dépassèrent les ponts puis longèrent les arsenaux sans y faire halte, n'ayant besoin de rien. Puis ils reprirent leur course. Le flot était parfois chargé de confetis et autres babioles festives. Et derrière eux, ils contemplèrent le ciel qui brûlait des brasiers allumés. La fumée coulait sur les eaux poisseuses de l'Anduin,  comme des serpent de gaz à la poursuite de l'embarcation. Puis les lueurs disparurent et la clarté de la lune reprit sa place dans l'espace alentour, éclairant leur route de son halo d'argent.
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyLun 2 Sep 2019 - 16:22

PNJs ALMARIDE, HAMILKAR et PALISSANDRE

Alcibiade 723700Meneor Alcibiade 985744PNJ2 Alcibiade 629443Guenievre

Depuis Pelargir



La manœuvre des navires à Pelargir s'effectuait invariablement sous le commandement d'un pilote. Les marins amenaient la voilure et sortaient alors les avirons qui, ponctuellement, vennaient battre le flot. Le travail des rameurs était traditionnellement dirigée par des chants dont le rythme à quatre temps permettait de  marquer la cadence. Et bien que Pelargir fut une cité fluviale et non côtière, sa tradition maritime s'adressait au grand océan et décrivait bien souvent le combat du marin face à cet élément impitoyable. Avec les années, le nom d'Ulmo s'était perdu, et seuls les vieux Numénoréens invoquaient encore son nom sacré. Un cortège de superstitions avait peu à peu installé sa faune païenne dans l'esprit des gens de mer. Aussi, tandis que le navire glissait à travers la rade, un chant s'éleva de l'embarcation. Les voix graves et enroués des rameurs se mêlèrent pour former un chœur engourdi, presque essoufflé. La mélodie éthérée était presque une prière superstitieuse dont les marins usaient pour confier leur sort à la mer.
         Homme libre, toujours tu chériras la mer !
         La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
         Dans le déroulement infini de sa lame,
         Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

         Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
         Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
         Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
         Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

         Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
         Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
         Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
         Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

         Et cependant voilà des siècles innombrables
         Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
         Tellement vous aimez le carnage et la mort,
         Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !



Palissandre, depuis le gaillard d'arrière, écoutait ce triste chant, où la nostalgie affleurait. Le vent faisait battre à ses tempes les mèches mutines de sa coiffure. À ses côtés, Hamilkar se tenait silencieux, laissant au pilote le soin de diriger la manœuvre, tout en demeurant attentif à la conduite de ce dernier. Ménéor lui accomplissait les ordres avec une précision remarquable. Le faible niveau des eaux rendait l'exercice plus périlleux que d'ordinaire, le navire devant se faufiler entre les bancs de sable révélés par la sécheresse. Les langues sablonneuses coulant depuis la berge avaient reçu tout un dépôt de détritus apportés par le fleuve. Les mouettes s'y promenaient nonchalamment, glanant ça et là quelques éléments comestibles. La bohémienne se tourna vers le capitaine et l'interrogea.

-Est-ce là un vieux chant venu de Nùmenor ?

-Non, c'est une ode composée par un barde dont le nom m'échappe. Les qualités de sa versification proviennent de sa connaissance de l'océan. Il avait voyagé longuement sur un navire et sait le rapport étroit et obscur qu'entretiennent les marins avec la mer. Certains l'avaient surnommé « l'albatros ». Je ne sais quels points communs il  partageait avec cet oiseau de mer… mais je manque peut être d'imagination.

Bientôt, le navire eu contourné le bras de fleuve menant au port. Le pilote s'approcha du bastingage et d'un mouvement souple, il changea de bord, transbordant dans une petite barque où deux rameurs l'attendaient. Hamilkar reprit alors le commandement et fit ranger les environs. Les hommes d'équipage cessèrent alors leur chant. Lentement le navire déploya sa voilure, et bombé d'une brise descendue du Nord Ouest, il plongea vers les hautes mers, pourfendant le flot de sa proue aiguisée.



Suite à Tolfalas
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyVen 6 Sep 2019 - 16:47

ALCIBIADE ET AEGNAR

Alcibiade 2837-11 Alcibiade 941953AegnarFinrol



La ville de Bree, sous une pluie battante, se transforme bien souvent en bourbier. L'absence de pavage rend ses coteaux glissants et il n'est pas rare que le voyageur non-coutumier glisse dans la fange et se trouve maculée de la tête au pied. L'aspect insalubre de la ville disparaît cependant à celui qui sait choisir la bonne auberge et c'est sur les conseils d'Aegnar, familier de ce genre de halte, que les deux compagnons de voyages se trouvèrent à souper à l'auberge du Poney Fringuant. De son luth, le barde parvint à tirer quelques pièces, mais il sembla que les régions nordiques avaient un caractère moins mélomane. Peut être aimaient-ils d'autres sonorités ou bien d'autres cadences. Toujours est-il que fatigué par une longue journée de chevauchée, il préféra reposer son corps dans la tiédeur d'un fauteuil et s'installa pour cela dans un fauteuil près de la cheminée.
Alcibiade pour sa part entama la conversation avec l'aubergiste, un homme de grande stature dans la force de l'âge. Celui-ci se sommait Narwin Poiredebeurré, et, selon ses dires, il descendait d'une famille d'aubergistes, cela depuis cinq âges d'hommes. Il espérait que l'estaminet chèrement entretenue demeurerait un bien familial pour les générations à venir. L'un de ses fils travaillait d'ailleurs comme brasseur dans une les environs où il apprenait l'art de faire fermenter l'orge auprès de hobbits experts. Soudain deux hommes pénétrèrent bruyamment dans l'auberge, saluèrent la clientèle à tue tête et gagnèrent le comptoir. Ils saluèrent Narwin avec chaleur, bien que ce dernier sembla moins enthousiaste qu'eux. Il se proposa néanmoins de les servir.  

« Tenez, gouttez-moi ça ! Quel nectar pas vrai ?! »
« Elle est goûtue, pour ça y a pas de doute. »
« Trop amer à mon goût... »
« Toi tu ne connais rien au brassage. Tout ce qui t'importe c'est les saveurs fruitées. Bois-donc de l'hydromel, la bière c'est encore trop bien pour une outre comme toi. »
« J'ai faim… » le plus ventripotent des deux compères se leva et prit la direction des cuisines sans y avoir été invité. Narwin partit immédiatement à sa poursuite, inquiet. L'ivrogne demeuré au comptoir, se trouvant esseulé, jaugea le périmètre de la salle et aperçut Alcibiade à quelques pas. Son regard sembla alors se troubler, ses pupilles se croisèrent et avec une élocution confuse il lança :
« Toi, il me semble t'avoir déjà vu quelque part ?… vous seriez pas le cousin d'Eranin ? »
« Non. Une amie à vous ? »
« Eranin ? Non, c'est ma sœur ! »
« C'est donc aussi de votre cousin que vous m'entretenez si je ne m'abuse ? »
« Euh… Peut être. Peut être bien oui. Faudrait que je lui demande… Où est-elle ? » Il balaya l'espace du regard mais tomba sur l'aubergiste qui chassait son compère des cuisines. Aussitôt il vida sa pinte d'un trait.
« Une autre Narwin ! » beugla-t-il en tendant sa chope. 
« Tu devrais prendre un lait de chèvre… »
« Je boirai du lait le jour où les chèvres mangeront du houblon ! »
« C'est toi qui voit, mais c'est la dernière que je te sert. »
L'aubergiste commença à servir le pilier-de-comptoir le plus sobre mais il fut interrompu pas une réclamation du plus alcoolisé.
« Dis donc l'aubergiste, elle a un drôle de goût ta cervoise. »
« Ça c'est la gamelle du chien… »
Alcibiade préféra ignorer le visage spumescent qu'offrait l'ivrogne, la barbe souillée et le regard dans le vide. Il s’apprêta alors à rejoindre Aegnar prêt du feu, mais une nouvelle beuglante le retint.
« Tavernier ferme donc la porte. Les bourrasques font entrer la pluie. » Sans même se tourner l'aubergiste répondit : « Elle est fermée. Les courants d'air ça vient du vide dans ta cervelle où l'air circule trop bien.»
« Pourtant il règne une humidité terrible ici ! » Se retournant il sursauta : « Mais c'est qu'il me pisse sur les chausses celui-là ! Arrière sac-à-vin. » L'homme bedonnant, le regard dans le flou, avait entreprit de se soulager sur le tabouret de son compère qui le repoussa avec violence.
« Cette fois c'en est trop ! » hurla Narwin d'une voix si puissante qu'elle fit sursauter les deux pochtrons.  Il empoigna le responsable et le jeta dehors. Entre temps l'autre s'était à nouveau rapproché d'Alcibiade.
« Toi, l'ami, il me semble t'avoir déjà vu quelque part ?… vous seriez pas le cousin d'Erawin ? ». Se prenant au jeu Alcibiade lui répondit : « C'est bien cela. Nous nous sommes déjà rencontré chez notre oncle. »
« Notre oncle ? » Les yeux de l'homme prirent une expression ahurie mais alors qu'il allait répondre, sa bouche relâcha une vomissure mal contenue qu'il laissa s'écouler lentement vers le sol. L'aubergiste se saisit de lui et le poussa vers la sortie, mettant un terme à cette animation imprévue bien que fréquente dans ce genre d'établissement.

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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyLun 20 Jan 2020 - 20:34

ALCIBIADE ET AEGNAR

Alcibiade 2837-11 Alcibiade 941953AegnarFinrol




Lorsque l'on arpente les routes sans terme, il faut chaque soir dresser le campement. Car il est des espaces sans hameaux ni bourgades. Le véritable voyageur connaît parfois le refuge de ruines oubliées et, tandis qu'il arpente la route, il sait chercher de l’œil le créneau d'une tour dévorée par les lierres. Les collines du Gondor regorgent de ce genre d'épaves pierreuses où les figures des vieux rois s'érodent sous la pluie. À l'inverse, il est des steppes sans bois ni reliefs, où l'austérité apparente semble avoir refusé d'inspirer le cœur des bâtisseurs. Ainsi en est-il des plaines d'Eriador, étendues sans saveurs. Seule la lumière hivernale lui apporte quelques charmes, lorsque sous un ciel plombé, des rayons percent et illuminent la terre endormie. Entre les lambeaux neigeux, les hautes herbes sèches et jaunies dardent leurs lames au firmament, comme si ce pays morose répondait au soleil.
Ce fut par une journée semblable, que les deux compères, après avoir franchi la veille le Brandevin au gué de Sarn, s'engagèrent dans le Minhiriath. L'horizon occidentale resplendissait en cette fin d'après-midi et une bise glaciale leur mordait les joues. Alcibiade en vint presque à regretter le froid des Montagnes Bleues. Le vent perçait l’étoffe de son manteau et faisait contre sa joue l'effet d'aiguilles acérées. La marche lui fut donc plus pénible que d'ordinaire, car avec le froid, Ægnar demeurait mutique, les lèvres pincées, n'égayant plus les heures de ses chants plaisants. Seule sifflait la bise sans discontinuer, comme une plainte lugubre en course sur les plaines.
Le paysage n'offrait que le ciel pour contemplation, et, lorsque le jour entama son preste déclin hivernal, un choix les opposa sur le chemin à poursuivre. Alcibiade, de ses yeux acérés de marin, avait repéré la pointe d'une chaume éventrée dont les murs les garderaient des vents hurlants. Mais Ægnar n'était pas du même avis : il préférait se diriger vers un bosquet où le bois serait abondant et leur permettrait de faire un véritable feu.

« Un feu c'est aussi un repas chaud. De plus cela nous permettrait de faire une provision de bois pour les jours à venir. »

« Un repas chaud ? Tu plaisantes ? J'aimerai bien savoir ce que nous avons à cuire en dehors du lembas que nous a confié Aredhel… ? »

« Des carottes mon ami. J'en ai acheté une botte à l'auberge du gué de Sarn. »

« Achetées ou chapardées ? »

« On me les as offertes de bon cœur. »


D'une palpation rapide mais inutile, Alcibiade vérifia sa bourse instinctivement. C'était néanmoins peine perdue. Sa nature distraite le gardait réfractaire aux formalités pécuniaires de l'existence et il ignorait sans cesse l'état précis de ses finances. Toujours sceptique Alcibiade interrogea :

« Tu parviendras à allumer un feu avec ce vent ? »

« Je suis ménestrel et non porteur des mystères du Grand Feu ! Mais, avec ton aide, je compte bien y parvenir. J'ai décidé de souper convenablement ce soir, et il en sera ainsi ! »


Ces paroles persévérantes achevèrent le débat, et les deux amis se remirent en route. Le vent ne faiblissait guère la dernière heure des marche fut douloureuse. Le jour déclina rapidement et la pénombre amena avec elle une froidure plus grande encore. Le regard d'Alcibiade oscillait entre leur destination sylvestre et la chaume éventrée qui disparut finalement derrière le grumeau d'un tertre brun. Enfin ils parvinrent dans le maigre sous-bois choisi par Ægnar.
C'était un bosquet de peupliers chétifs, nus et grisâtre. La nuit était là, mais la Lune, pleine, vint leur apporter une aide providentielle de son éclat d'argent. Ægnar se mit en quête de branches, tandis qu'Alcibiade ramassa de lourdes pierres pour dresser un âtre à l'abri des vents glacials. Par chance, si la végétation était rare en cette contrée, elle ne manquait pas de roches austères. Grâce au couvert d'un arc de cercle provisoire, le barde débuta sa tâche délicate. Alcibiade poursuivit sa récolte rocailleuse et élargi son arche grossière. Puis il coupa quelques branches basses pour en faire des traverses et aménagea ainsi une charpente. Enfin, ayant couvert l'ensemble d'une toile cirée, il posa d'autre traverses et fixa cette maigre chape. Ægnar était parvenu à allumer un foyer, mais le bois de peuplier brûlait difficilement et le feu ne croissait que fort lentement. Aussi le marin en profita pour arracher des mottes de terre qu'il vint placer dans les creux du mur où la bise s'engouffrait trop vivement. Puis il s'acharna à remuer le tapis de feuille morte, en quête de bois. Il porta ses provisions boiseuses à Ægnar qui était parvenu à faire un feu convenable et entamait désormais la cuisine de sa botte de carotte. Il se mit à les faire frire dans l'unique casserole dont ils disposaient. Un douce odeur s'en échappa bientôt et Alcibiade se félicita de l'audace de son compagnon. Combien de serviteurs, ou même de compagnons, se refusaient, devant le rang de l'Amiral, à objecter le moindre mot ? Alcibiade était pourtant quelqu'un à l'écoute, conscient de ses faiblesses, et un bon conseil trouvait toujours chemin à son oreille.
Enfin le dîner fut prêt. L'aède était même parvenu à réchauffer un bouillon de racine de gingembre qui réchauffa corps autant qu'âme. Les carottes dorées au beurre furent un régal. Mais Alcibiade à nouveau interrogea.

« Ce beurre, c'est un présent d'Aredel ou bien te l'a-t-on aussi offert de bon cœur ? »

« Cela aussi vient de l'auberge. »
dis Ægnar avec un sourire.

« Et ce bienfaiteur, ne serait-elle pas une bienfaitrice ? »

« Ton œil est vif… ta pensée un peu moins ! Tu parles de la petite rousse qui nous servait ? Il fut un temps où elle eut put être à mon goût. Mais le temps passe et je ne cours plus la jouvencelle. Mon cœur est pris si tu l'ignores… Non ce beurre, c'est l'aubergiste lui même qui me l'a donné. En échange il m'a confié une lettre que je dois porter à son cousin, un tavernier d'Edoras prénommé Halvor. Tu vois comme tu es mauvaise langue ! »

« Il me semblait pourtant t'avoir vu échanger quelques baisers furtifs avec la femme de chambre... »

« L'étroitesse des couloirs à fait croiser nos lèvres, voilà tout… Et puis un baiser ce n'est pas grand-chose. Le plaisir de la chaire ne doit se confondre avec l'amour lui même. Regarde Palissandre. J'aime sa voix, sa beauté, et même son esprit. Mais son cœur est trop sombre et jamais nous ne pourrions nous lier davantage. »

« Vous n'avez jamais consommé vos idylles d'un soir ? »

« Une fois seulement. C'était après la Déchirure. Nous avions fui Minas Tirith et ses massacres. Les temps étaient sombres et, après une nuit d'ivresse à Pelargir… Je me rappel que Palissandre y avait déployé alors une véritable sapience des cultes licencieux. Chacune de nos valses vénériennes empourprait ses pommettes d'une carnation  toujours plus vive. Je me rappel sa bouche à demi close, son visage égaré dans les mièvreries de ses expressions d’extase, sa voix suave pétillant en doux sanglots...Ah ! Si seulement elle était là pour réchauffer ma couche ce soir ! Pauvre de moi. »


« Une chèvre aurait fait l'affaire... »

Ægnar éclata de rire, manquant de recracher la bouchée juste avalée.

« Ne me lance pas sur ce genre d'histoire, tu en ferais de mauvais rêves. »

La bise ne tombait toujours pas. Après le dîner, les provision de bois diminuant vite sous le vent attisant des flammes, ils décidèrent de faire économie des derniers fagots et allèrent se coucher bien qu'il fut encore tôt. La nuit est la plus froide à l'heure précédant l'aurore et les pragmatiques profitent des premières heures de la nuit pour dormir pleinement. Ils s'emmitouflèrent dans l'abri des rochers, se souhaitèrent d'agréables rêves, et s'endormirent à la lueur du feu mourant, un souffle de vent arrachant parfois de la cendre une mince traînée d'escarbilles qui allait se perdre plus loin.

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Alcibiade
Gouverneur de Pelargir, Amiral de l'Empire de l'Ouest
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MessageSujet: Re: Alcibiade   Alcibiade EmptyMar 23 Juin 2020 - 18:09




La province de l'Arnorien est une terre paisible que le voyageur traverse aisément. Les haltes et les auberges esseulées fleurissent au bord des chemins, et quelques cité provinciales animent ses comtés. Calenhad figure parmi ces bourgades. Ses murs frêles dressent un enclos étrange où les bâtisses de pierre blanche se succèdent en enfilade autour d'une vaste demeure seigneuriale. Trois tours coiffées en étirent les bords luisant. L'opulence des façades révèle un héritage syncrétique où les  motifs borroméen témoignent d'une influence rohirim certaine. Cette hypothèse se trouve vite confirmée par une singularité démographique : le peuple de ce comté possède des chevelures blondes comme les blés. Les métissages sont toujours de coutume, et, chaque automne, les cavaliers venus du Nord aiment à visiter les alentours de Calenhad. Certains viennent servir comme mercenaire dans la garde des frontière et un long passé uni cette province au royaume des dresseurs.
Les seigneurs de Calenhad se trouvent être des numénoréens de sang purs : nulle mésalliance n'a jamais souillée leur sang et ce depuis sept siècles. Néanmoins leur lignée s'était peu à peu éteintes,  la guerre prenant nombres d’enfants. L'ultime mâle sacrifia ses trois fils à sa patrie avant d'être lui même emporté par une épidémie de choléra durant l'année de guerre civile. Sa fille, Clæryce, lui succéda à la tête de la province.
Clæryce avait passé son enfance à la cour de Minas Tirith, en qualité de dame de compagnie avec sa cousine Mìriel avec laquelle elle noua une amitié et une complicité solide. Devenue pubère, elle fut introduite à la cour et y fit la rencontre d'Alcibiade, de cinq années son aîné et qui se trouvait alors de retour de son premier commandement. Un amour à sens unique naquit entre eux, le marin ayant épousé l'océan, bien qu'il éprouva une amitié sincère et une fascination pour sa blondeur radieuse.
Dame Clæryce se trouva alors la jeune maîtresse d'un puissant donjon d'Arnorien. D'une beauté sans égale dans le royaume il s'offrit à elle la possibilité d'un mariage d'amour qu'elle trouva en la personne d'un prince de Dol Amroth. Mais les fiançailles à peine célébrées, le siège de Minas Tirith emporta l'être promis. Suivirent alors cinq mariages de raison qui amenèrent quatre filles en trois grossesses. Et depuis dix-sept années à présent, elle était veuve, se trouvant à la tête d'un domaine comptant des vassalités en Arnorien, des terres dans les marches d'Harondor, et huit comptoirs portuaires entre les côtes d'Anfalas et la pointe de l'Andrast. Elle s'était lassée des farces du destin et n’espérait plus que voir ses enfants parvenir à un bel âge. Sa fortune s'était accrue et son charme avait gardé toute sa fraîcheur : cinquante année n'avaient pas fané le moindre fil d'or à son front et tous disaient que seule une elfe eut put l'égaler en grâce. Lorsqu'Alciabide l'aperçut à nouveau, il fut épris d'une sensation de retour au passé : le temps n'avait pas même effleuré son visage. Elle portait de larges broches serties de saphirs et de médaillons de bronze. Sa coiffure entrecroisait deux tresses blondes piquées de rubans azurés sous une tiare scindée d'arabesques. Une robe en laine brodée de fil d'or lui confiait un aspect matriarcale étrange.
-Qu'il est bon de revoir un être cher ! dit-elle en souriant de toute ses dents nacrées.
-Je ne pensais pas que le hasard de mon voyage m'amènerait ici, mais en passant à travers le Rohan je me suis dit « après tout, je mérite un peu de repos suite à cette marche interminable! ».
-Tu as bien fait. Les visites sont rares ici, hormis les visites de courtoisie que je dédaigne alors… tu sais qu'un jeune damoiseau s'est ainsi pendu de dépit à deux lieux d'ici !? Et un autre aurait tenté de se trancher la gorge une fois rentrée chez lui…
-Voilà de fort joyeuses nouvelles !
-Ne plaisante pas ! Je suis inquiète… je n'ose plus sortir de peur que l'on me voit.
-C'est bien pour cela que je suis ici. Je ne t'ai pas trouvé à la taverne…
-Maudit marin !
dit-elle en le frappant d'une tape amicale, toujours à fréquenter des porcheries…
-...ou des palais ! C'est selon.

Elle sourit et le pria de s'installer dans des appartements préparés à son intention. Alcibiade pénétrant dans les cours supérieures fut alors stupéfait du raffinement des lieux, les palais de Minas Tirith n'étant pas aussi splendides : un cloître de pierres taillées comme de la dentelle étalait son jardin luxuriant et coloré.  Puis de larges coursives voûtées mais percées d'une mosaïque d'ajours traversaient les  cours inférieures par des franchissement d'arches ciselées de volutes s'entremêlant aux faces d'hommes et de femmes du jadis. Acculées aux contreforts, de grandes statues de pierre supportaient sur leur front des chapes de pierres dressées au ciel.
-Les tailleurs de pierres d'Arnorien ont un talent sans égal, fit valoir Alcibiade.
-Ces sont des ébénistes et des charpentiers ! Tout est en bois, blanchis à la chaux.
-Cela explique la finesse de l'ouvrage… en tout cas cela me plaît.
-Et cela me flatte que cela te plaise. S'il en est bien un dont l'avis m'importe… Tu étais un homme de goût. J'ignore si la marine n'a pas trop altéré tes manières.
-Rassure toi, je connais toujours les histoires anciennes et bien d'autres à présent. J'ai entendu le récit oriental des milles contes de la nuit et je sais aussi quelques légendes du Harad où les têtes des voleurs et des princesses finissent sur des pals. Mais les meilleures fables sont celles des naugrims où l'humour a toujours sa part de même que le tragique. L'un ne va pas sans l'autre.
-Je sens que notre soirée va nécessiter du vin si nous ne voulons pas que la salive nous manque pour compter nos histoires…


*
*   *

Les deux amis soupèrent dans les appartements de l'hôte. Alcibiade, usé par de longs jours de marche, apprécia les mets riches et raffinés. Après cinq mois passé à arpenter les chemins et sentiers d'Arda, il avait ressenti pour la première fois une certaine fatigue dont sa jeunesse prolongée l'avait préservé jusqu'à ces jours. Il conta ses périples récents, puis à la demande de Clæryce, récita la ballade sur le Roi-Fou de Rhûn. Puis vint le moment où la boisson habille les souvenirs d'une tiédeur vespérale. Alors ils dressèrent les images sacrées d'une époque figée dans une lueur d'or et qui semblent flotter dans le jardin nostalgique comme autant d'arbres fleuris dont les pétales ne tarissent jamais. Il ne purent  cesser de sourire durant un long moment et le fond de leurs regards semblait cueillir les éclats de cet instant heureux.
Quand l'alcool eut trop échauffé les esprits et les fronts de ses vapeurs, il leur sembla agréable de sortir prendre l'air avant le coucher. La nuit était fraîche et Clæryce couvrit ses épaules d'une étole de soie. La lune, comme une barque sur le point de chavirer illuminait les campagnes. Alcibiade, en fin navigateur, distingua les étoiles et les constellations, les nommant dans les différentes langues qu'il connaissait. Son amie écoutait attentive.
-Presque chaque soir, lorsque le ciel est dégagé, Eärendil te rappel à mon souvenir. Son éclat ne quitte le ciel que lorsque le soleil point enfin à l'horizon. Et sa course est une danse imparfaite, jamais semblable à la myriades des autres étoiles. Il y a quelque chose en toi d'unique et d'atypique que seules quelques astres majeurs possèdent…
Doucement, Clæryce vint déposer sa paume contre la joue d'Alcibiade qu'elle caressa quelques instants.
-Nous avons laissé filer notre chance et à présent le monde est trop sombre pour une vie légère.
Un long silence s'installa entre eux et nul ne chercha à le rompre, savourant la quiétude de ténèbres. Ce fut le vent, soulevant une brise froide qui interrompit leur douce contemplation. Ensemble, ils gagnèrent leurs appartements pour y trouver le repos et la béatitude des rêves.
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