Chroniques d'Arda
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Fragments de dépouilles, l'arbre nu.

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Message par Le danseur de mots Jeu 12 Nov 2015 - 8:04

Au cours de sa vie, Egard Cairn, souvent connu par son nom de scène, le Danseur de mots, a rédigé toutes sortes de textes. Souvent des contes, des chansons, des poèmes… comme tout barde. Mais il faut bien vivre et parfois, il a été amené à utiliser ses talents sous d’autres formes.
Il n’existe pas de lieu permettant de retrouver une compilation satisfaisante, à défaut d’être exhaustive. Ni livre, ni rayon de bibliothèque. Seuls les dieux, êtres supérieurs dont on sait qu’ils sont peu présents en terre du milieu, auraient un tel pouvoir. Pourtant, il est un moyen de garder le souvenir de son existence passée. Ce moyen, c’est votre imagination. Il sera rassemblé ici des textes qu’il a créés, à chaque fois, le contexte pourra être clarifié, intégré dans un scénario flashback de votre personnage. Il ne s’agit pas à proprement parler de commande que vous effectueriez auprès de lui afin de combler vos appétits littéraires. Parlons plutôt de possibilité, comme un retour de flammes de votre mémoire (« tiens, ce jour-là, je lui ai demandé une lettre d’amour, lui qui savait si bien l’exprimer… mais que disait-elle déjà ? »)
Ces fragments peuvent donc venir de quiconque mais la source première demeure Egard lui-même, au détour du marionnettiste qui l’anime depuis si longtemps. En accord avec les autorités, seront ici postés ces écrits, éparpillés, apparemment sans cohérence d’un extrait à l’autre Et pourtant…
Il est demandé à chacun de ne pas poster de réponse. Toute demande peut être formulée par message privé, tout texte peut être au besoin intégré aussi dans vos rps. Le danseur de mots n’est plus, seule sa mémoire persiste. Son corps a été noyé, il est même mort deux fois, authentique exploit pour un être vivant. Cela fait partie désormais de sa légende.
Il ne reste plus de lui qu’un tas d’os, informe, se fondant rapidement avec les poussières déposées par le vent. Et la puissance de ce qu’il a voulu être, sans jamais y parvenir véritablement, un homme heureux parmi les siens…


Dernière édition par Le danseur de mots le Mer 27 Sep 2017 - 8:49, édité 1 fois
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Message par Le danseur de mots Jeu 12 Nov 2015 - 8:15

Serment de fidélité des cavaliers retirés dans Aglarond à leur retour de campagne,
texte demandé par les autorités militaires de la cité d’Edoras,
parchemin appris par cœur puis brûlé dans le but de ne pas laisser de traces.


« Moi, enfant des selles, m’engage par ces mots à servir, défendre et protéger biens et Hommes de ces terres, fourrage et animaux, champs et récoltes, ruisseaux et fleuves. Dans la blessure, la perte de mes camarades, dans la douleur et la mort de mon cheval, j’honorerai cette promesse.
Que mes parents, frères et sœurs, enfants nés de moi ou que j’ai faits grandir, que mes ascendants et tous mes descendants reçoivent un destrier du ciel quand ils auront quitté les vivants, que la fertilité les comble, et le soleil avec, qu’ils demeurent tous riches et porteurs de santé si j’accomplis mon vœu comme il est espéré.
Mais que la malédiction s’abatte sur moi et tous les miens, parents, frères et sœurs, enfants nés de moi ou que j’ai faits grandir, ascendants, descendants si je trahis ce vœu. Et  ce jusqu’à la treizième génération de mon sang.
Pour le Rohan, *, pour le Rohan, *, pour le Rohan, * »

Serment proposé aux autorités, accepté sans modifications, payé au signe le sou, soit 740 pièces, par le trésorier royal.
Egard fit don du quart de la somme à la compagnie de bardes d’Edoras qui l’avait recueilli durant cet hiver-là. Le reste servit à l’entretien des roulottes de la compagnie des Crocus et divers achats en vêtements et aliments (dont l’ale brune et pourtant légère de ce brasseur méconnu de la place).
Il est dit que ce texte est truffé de pièges, les liaisons sont irrégulières, se tromper révèle une inculture que les nobles esprits exècrent. Petit à petit pourtant, il devint le symbole de la vertu de ces hommes.

* : L’approbation acclamée est variable, laissée libre aux nouveaux impétrants.
La promotion inaugurale se contenta d’un…
pour le Rohan, Hurrraaaaaaaaaa,
pour le Rohan, Hurrraaaaaaaaaa,
pour le Rohan, Hurrraaaaaaaaaa.

Cela devint avec le temps une façon de  désigner les promotions. A ce jour, c’est la promotion cinquième du rang qui a marqué le plus les esprits, avec son chant de guerre de dix-sept syllabes, en vers décalés, impeccablement interprétés par 35 hommes dont aucun n’est mort à la date de publication de ces lignes. Le surnom de cette promotion est « ObéNano »



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Message par Le danseur de mots Mar 1 Déc 2015 - 19:20

Quand il a intégré la compagnie des Crocus, Egard les connaissait déjà bien. Tous avaient été pour lui la famille qu’il n’avait pas. Mais être confié par son père quand ce dernier partait en campagne de chasse et devenir lui-même un Crocus étaient deux choses bien différentes.
Au jour où il se décida, il avait déjà été… formé par l’une d’entre elles. Et entre eux, il était de coutume de considérer la chose comme une première intronisation. Ceci dit, il devait apprendre son métier, démontrer de réelles aptitudes. C’est ainsi qu’il dut apprendre l’improvisation.
Avant de la lancer dans le grand bain, les acteurs de la troupe estimaient qu’une jeune pousse devait s’avérer capable de gérer toutes les situations de scène sortant de l’ordinaire. Savoir son texte était le premier pas, s’avérer capable de le jouer pour lui donner un sens autre qu’une suite de mots constituait le deuxième. Mais il fallait être apte à l’improvisation. Et là, d’après eux, commençait le véritable travail de l’artiste.
Son premier cours, il le jugerait bientôt d’une simplicité confondante. Pas de partenaire, aucune réplique imposée, juste la liberté d’inventer en direct une histoire, être capable de donner naissance au rêve qui transporte le spectateur. Et c’était une consigne d’autant plus facile à appliquer que le sujet était … un conte pour enfants.
Il dut, c’était sa tâche, raconter un conte, juste une petite histoire ayant pour but de concentrer le public sur la scène. Un amuse-gueule en somme. C’est la mémoire de ce conte que vous allez découvrir. Car il n’a jamais été rédigé. C’est bien une improvisation. Est-ce donc le sien, ou la mémoire que les crocus en en conservée ? Et modifié juste pour le rendre plus efficace ? Nul ne pourrait répondre de manière définitive. Car les bulles de savon sont éphémères. Leur effet s’efface sous les assauts du quotidien. Sans cesse nous devons recommencer notre toilettage intime. C’était juste la caresse des mots sous nos peaux durcies par le quotidien. C’était juste Egard Cairn, il n’avait pas même seize ans.


Les yeux face au pire des auditoires, Egard arriva sur scène, s’assit sur une chaise qui était son accessoire. Il prit la pause, mettant ses deux mains sur chaque genou, se tint droit, un léger mouvement du bas ventre trahit sa prise de respiration. Il attendit un instant, ses yeux se modifièrent, comme ceux d’un chat passé à l’affut. Puis il commença.

« Les enfants croient toujours que les contes sont peuplés de méchants, de princes partis à l’assaut des pires dragons. Ils imaginent leurs dents, longues, acérées, seulement affûtées par les chairs. Tous seraient bien incapables de soupçonner le danger mille fois plus petit que la fourmi… »

Il s’était levé et toisait désormais l’assistance, un regard complice et espiègle l’aidait dans sa première étape, la captation.

« … Le dragon crache, le worg dévore, les sorciers vous envoûtent et les bandits détroussent. Lequel inspire le plus la peur en vous ?
C’est l’histoire d’un nourrisson, qui a grandi dans les bras de sa mère, sans voir en elle le danger. Elle est sournoise, prête à tout pour protéger son rejeton. Et cela est bon. L’enfant grandit dans l’amour et la protection. Ils ne sont pas riches, ils ne sont pas pauvres non plus. Elle sait obtenir les grâces des gens pour qu’eux deux mangent à leur faim. Elle est protectrice, aimante, bouclier de bois en « essence des ents » dirait-on si cela avait le sens qu’eux seuls interprètent comme il faut.
La mère est divine, elle est tout pour lui, le bébé la regarde comme si cet être était un dieu. Et plus encore, elle est lui. Une carapace protectrice, un mince filet d’eau douce, comme un rideau infranchissable. Il est en confiance, fusionnel.
Et puis un jour, il part à la découverte du monde, c’est inscrit dans ses gênes, à l’image de toutes les créatures ici bas. Ce premier pas n’est pas bien grand, il a juste marché jusqu’aux bras d’une autre. Qui l’a pris, admiré et même câliné. C’est un enfant aimé, qui sait attirer à lui les attentions. Quand elle le repose, personne ne remarque la brindille de jalousie dans les yeux de la nourricière. Faille indicible, elle porte du sombre ce jour-là, présage manifeste.
Dès ce jour, elle prend l’habitude de le pincer quand elle trouve son comportement exagérément audacieux. Il ne peut bientôt plus s’éloigner d’elle sans être piqué à son retour. Une guêpe le traque à chacun de ses mouvements. Et sa vie n’est plus que crainte, jamais plus il n’a peur les soirs où elle lui raconte une histoire terrifiante, les monstres qu’elle décrit avec tant de talent ne font mal qu’à l’esprit, sa chair n’est jamais blessée…. »


Egard se sent alors prisonnier de la terreur qu’il a générée, il sait pourtant qu’il faudrait un moment humoristique pour apaiser les tensions chez des petits. C’est un moyen de les rassurer et de faire rebondir le récit. Mais il a pris un chemin sans retour, celui de la noirceur irréversible. Il va devoir forcer le trait, c’est sa seule issue.


« L’épouvante, chaque occurrence de liberté possible punie… sévèrement, irrémédiablement… L’enfermement dans la crainte, le silence. Les dragons même n’autorisent pas cela, ils sont impitoyables, et les voleurs aussi, à leur manière. Mais tous ne font que reproduire un schéma naturel. L’enfant blessé de milliers de piqûres au fil des années est devenu un être soumis, un porte manteau revêtant les espoirs d’une douairière que nul ne peut rassasier. Il n’a pas grandi, encore moins mûri, et sait très bien interpréter les signes de son amour vampirique. Chaque initiative est sassée, ressassée, jusqu’à ce qu’il ait fini par comprendre qu’il ne peut en exister. L’enfant de cette femme n’a pas d’existence propre, il doit, pour la contenter, ne pas vivre en dehors de son corps. Il est un mort vivant.
Alors vient le temps de la distillation. Il réfléchit aux possibilités. La fuite, la fin, une autre fuite, qu’il n’a pas le courage de mettre en pratique. Le solution lâche entre toutes est d’attendre qu’elle meure. Les charognes ont toujours su, comme les mauvaises herbes, s’accrocher à la vie. Il acquiert très tôt dans ses réflexions, la conviction qu’attendre la délivrance n’est pas la solution. Il faut… se décider, couper le cordon ne suffit pas. Il repoussera, inlassablement. L’enfant devenu adulte aux yeux des Hommes, parce que pubère, a pris sur lui. Reste à savoir comment.
Tout animal maléfique a ses propres défenses. Plusieurs têtes, ou des sommets qui repoussent, même quand on les tranche net. Une arme vous paralysant ou le venin des mots, la corrosion des esprits. Il doit d’abord déceler cette botte secrète que les années n’ont jamais révélées jusque-là…. »


A ce stade, l’auditoire est captivé mais certains semblent désapprouver. Egard sait qu’il doit poursuivre. Ne jamais s’arrêter, interrompre le récit serait une erreur, une faute. Alors il poursuit, contre les regards de quelques-uns, avec le soutien de la plupart.

« …Et se décide pour la nuit. Durant des semaines, il échafaude son plan, les racines dans la tisane, pour qu’elle dorme profondément. Et les ciseaux pour lui couper les veines. Il les affûte, l’enfant prend goût à la préméditation. Mais la veille du jour qu’il avait choisi, la vie lui enleva tout espoir de se soulager de ces années de martyre. La mère de l’enfant fut retrouvée décapitée, personne n’a jamais su ce qu’il s’était passé. Ses yeux avaient été extraits de leur orbite. Et les oreilles, disparues, elles aussi. Les gens du village conclurent qu’elle avait été la victime d’un nécromancien. Personne ne sut. Et lui, privé de sa vengeance salvatrice, perdit la tête, devenant peu à peu la risée de la région. L’homme à la mère sans tête, ainsi appelait-on ce détritus. Et personne pour chercher quel ange gardien avait fait le travail à sa place.
L’enfant n’avait jamais eu à porter le poids du remords. Il n’en avait pas été sauvé pour autant. »


Dans l’assistance, le silence s’était fait depuis longtemps. Et les adultes, perplexes, attendirent indéfiniment le verdict du chef des Crocus. Quand il se leva, tous craignaient le pire.

- Fils du tueur de Worg, tu as du talent pour imager tes propos. Les mots sont justes. Mais tu es hors sujet. Ton conte est pour adultes, et encore, pour ceux que le sang intéresse. Tu devrais plutôt viser des chansons sombres. Tu as échoué mais tu m’as convaincu.

Il se pencha vers Egard et lui souffla à l’oreille.

- Ne fais jamais cela à des enfants, espèce de crétin.
© Gab MacFarland


In memoriam, et pour P.I.N., mon amie.
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Message par Le danseur de mots Mer 27 Sep 2017 - 8:38

Incandescence du printemps
bruit
dans les taillis
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