Rencontre stratégique. /// PV: L'Innommable

La forteresse de Morkaï. L'endroit niché au sommet d'un escarpement de granit ressemblait au loin au repaire d'un rapace. Un nid d'aigle surplombant la route d'Angmar. Eradan, fier de sa promotion au sein de l'élite du royaume, avait prit la liberté de rendre visite à l'un des hommes les plus puissants de toute l'Angmar. L'Intendant de province celui qui ne portait pas de nom mais que l'on surnommait l'Innommable. Une personnalité puissante qu'il serait bon d'avoir de son côté. Les intrigues de pouvoir sont toujours risquées lorsque l'on agit seul. En ayant un tel soutien le domaine militaire serait en parfaite coordination avec le domaine administratif et politique. Il existerait un réel équilibre au sein même de l'Angmar, chose qui plaira sans doute au Grand Connétable Saroumane.

Cela faisait un certain temps qu'Eradan avaient traversés le royaume, contournant les massifs rocheux et bravant les vents glaciales et la neige, pour enfin déboucher sur le domaine de l'Innommable. La forteresse de Morkaï était une sorte de sous-capitale qui servait à la fois de point de contrôle de la route d'Angmar et à la fois d'un bastion spécifique aux affaires administratives de l'Angmar, bien que le centre du pouvoir persistait bel et bien à Carn Dûm, la capitale et le lieu d'où venait le Connétable. Eradan savait également que Morkaï était le siège de l'Ordre de l'Hélice. L'ancien rôdeur avait déjà côtoyé ses membres lorsqu'il était en fonction à Curun Rhelg.

Le connétable avait, bien évidemment signalé sa venue à l'aide d'une missive. Il tenta de se remémorer le contenu de celle-ci lors de la progression du convois vers la forteresse :


Les mots avaient été choisis avec précision de telle façon à démontrer une certaine volonté. Il fallait dire qu'au jour de la rédaction de cette correspondance, Eradan avait rendu borgne un orque dangereusement assez curieux pour lorgner à travers la serrure, avait mit à vif, uniquement pour l'exemple, la chair d'un semi-trolls en offrant les restes à sa horde de wargs favorite et castrer quelques mauvais-hommes qui avaient eu l'audace d'uriner sur un mur de Carn Dûm. Dans ce dernier cas précis, Eradan avait rétorqué l'excuse que chaque parcelle du royaume appartenait au seigneur son suzerain Saroumane et donc également par responsabilité au connétable. Eradan n'avait pas donné son accord, il a donc agit en conséquence en privant ses messieurs de leurs jouets favoris. Une justice tout-à-fait normale quand Eradan était sur les lieux.

L'escorte du Connétable était constituée de 3 wargs (Eradan ayant une certaine affection pour ces bêtes) et d'une demi-dizaine de semi-orcs. Le connétable se doutait qu'il ne rencontrerait pas de réelle menace sur le chemin, surtout dans la région de la capitale.

Le convois gravit les dernières montées menant à l'entrée de la forteresse. La herse s'éleva invitant les nouveaux venus à pénétrer au sein du lieu.

Le cour intérieur grouillait d'activité. Les esclaves travaillant sans relâche sur leur tâche, les jeunes aspirants de la Garde Écarlate commençant leur terrible exercice, les apothicaires et leur serviteur emmenant des prisonniers pour exécuter leur sordides expériences, le tout sous l’œil vigilant des Gardes Écarlates, imposant et intimidant. Les murs était décorés de l'étoile à huit branche de l'Ordre de l'Hélice comme tout ses membres. Elle était omniprésente avec son œil saphir au milieu symbolisant que le Maître l'Innommable voit tout et sait tout. 

Des hurlements d'agonie résonnaient entre les murs, provenant des expériences du Maître et de ses multiples tentatives de transplantation d'organes dans le but d'améliorer le corps humains. 
Des vapeurs et fumées s'élever de la forteresse depuis les salles d'alchimies ou les potions étaient créer et ou l'Innommable organisait ses nouveaux projets.

Lorsqu'Eradan arriva, cinq Gardes Écarlates allèrent à sa rencontre. Dans de lourdes armures rouge aux contours d'or avec leur trophées accrochés à leur ceintures, celui qui semblait être le chef parla.

-Je suis le Hiérarque Tasigur Aramis. Vos troupes resteront hors de la forteresse et vous allez me remettre vos armes. Ainsi, vous pourrez voir le Maître.    

Le ton de Tasigur était froid et emplit d'orgueil car il servait le Maître et il en était fier. Eradan pouvait remarquer que les quatre Gardes accompagnant Tasigur avaient leurs mains sur leurs lames, prêt à dégainer moindre signe d'agressivité.
D'autres Gardes Écarlates regardaient la scène et se tenaient prêt à intervenir. Ils étaient les élus du Maître, son rempart contre toute force hostile mais aussi son bras armé contre ses ennemis.

L'accueil fut particulièrement glacial. Des hommes portant l'écarlate et l'or le tout blasonné d'une étoile à huit branches s'était occupé de l'arrivée du connétable. L'arme à la main, parés à dégainer, ils ressemblaient à première vue à de véritables fanatiques. Fascinant. Du bluff rien de plus, pensa le connétable, ces imbéciles n'oseront jamais s'attaquer à moi. En était-il vraiment sûre ? Il s'agissait ni plus, ni moins de fanatiques n'obéissant qu'à une seule et même personne : leur maître.

-Salutation, mes hommes attendront, j'apprécie l'idée que le froid ne les dérange guère. Le connétable jeta alors un regard aux soldats qui l'escortaient. Restez-là et tâchez de rester tranquille...

Eradan prit une pause et s'adressa ensuite au Hiérarque, lâchant un gloussement à l'idée de se faire commander par ce garde:

-Je ne suis pas armé, guides-moi à ton maître sans traîner.

Le connétable n'avait prit sur lui qu'une simple dague pour cette rencontre, il l'avait d'ailleurs laissé dans la besace que portait sa monture jugeant qu'il n'en aurait pas besoin cette fois. Et, une lame n'était qu'un simple outil, il pouvait en exister bien d'autres tout aussi redoutables. Mais, Eradan chassa cette pensée, il était venu en quête d'alliance, pas de sang. Il fallait dire, néanmoins, que cet accueil était presque une insulte au nouveau connétable, techniquement les deux partisans de l'Angmar étaient au même rang, l'un avait la juridiction politique et plus d'expérience, l'autre s'occupait du domaine militaire. Il serait fâcheux de briser l'équilibre de l'épée et de la plume à cause d'un simple manque de protocole. L'accueil glacial s'expliquait également par le fait que l'Innommable était paraissait-il, un homme qui ne se souciait pas réellement de ce genre de chose, la fin justifiait les moyens. Une vision des choses que comprenait parfaitement voir même partageait Eradan. Progressant à travers la cours de la forteresse, l'ancien rôdeur entendit un cri strident implorant la miséricorde. Rapidement, d'autres cris suivirent. Eradan leva la tête comme pour ressentir pleinement l'intensité de ces plaintes. Impressionnant. Il remarqua également les nombreuses fumées qui s'échappaient des toits, elles semblaient particulièrement obscures, comme gonflées de moults maléfices. En pénétrant au sein même du complexe, Eradan fut marqué par le comportement taciturne de son comité d'accueil. Ces hommes étaient réellement devenus des instruments, ce n'étaient plus des hommes...ils agissaient uniquement selon la volonté de leur maître. L'Innommable avait décidément tout pour plaire au connétable. En traversant les multiples couloirs de Morkaï, Eradan observait tranquillement les scènes qui se déroulaient sous ses yeux. Des patrouilles de Gardes Ecarlates au regard vitreux et froid. Des adeptes lisant un ouvrage conçu par l'Innommable en personne : le Codex Impie. Des gens menés de force vers d'étranges salles obscures et d'où émanait une ambiance particulièrement morbide. Bref, un spectacle curieux et qui fascinait étrangement le connétable.

Lorsqu'ils arrivèrent à destination, les gardes restèrent en position patientant les ordres de leur maître. Une docilité qui amusa Eradan. Celui-ci esquissant un rictus sur ses lèvres, prit la parole :

-Je vous salue, Intendant. J'ai pu découvrir avec un certain...plaisir votre demeure. Tout porte à croire que vous ne devez pas vous ennuyer. Ce qui n'est pas le cas de mes hommes qui gèlent à l'extérieur de vos murs. Mais, je comprends parfaitement votre vigilance. J'aime à penser que nous pourrions malgré cela concorder au sujet de l'Angmar.

Le connétable prit une pause observant longuement l'un des gardes avant de poursuivre :

-Comme vous le savez, j'ai été nommé par le Haut Connétable il y a peu, et il faut dire que curieusement je suis déjà submergé par les demandes. Des déserteurs à persécuter, des inspections à faire. Bref, des choses qui prennent du temps que je pourrais consacrer à des choses plus intéressantes. De ce que j'en sais le rôle de l'intendant de province est de s'assurer du bon fonctionnement politique de l'Angmar. Quels sont les nouvelles d'au-delà de nos frontières ?

L'Innommable était dans son bureau au mur couvert de bibliothèques remplit d'anciens livres venant de Yôzâyan comme par exemple "l'Atanatarion" qui est une collection de trois légendes sur les origines de la race Numénoreens, ou encore le très rare texte "La Converse de Manwë et Eru" qui est un dialogue philosophique sur la réincarnation elfique. Nous pouvons nommé dans sa collection "l'Ainulindalë" parlant de la Première Chanson de la Création ou encore une réplique de "l'Ambarkanta" traitant de la cosmologie et de la nature de l'univers. Dans sa bibliothèque se trouve la dernière oeuvre de Rùmil de Tirion, "Le Lhammas" signifiant que  toutes les langues appartenaient soit au Valarin, au Oromëan, au Aulëan ou au Melkian, chose révélé fausse finalement. 
Mais d'autres viennent d'Arda, en des endroits plus sombres. Dans une boite de fer et de verre se trouve l'une des trois copies du "Lindëfirion", "la Copie d'Arzâgar". Censé contenir la sagesse Numénoreen concernant la mort et la séparation du corps et de l'esprit, le texte contient des références obscures écrites par Annatar. C'est à partir de ce livre que l'Innommable s'est initiés à la magie noire. 
Un autre livre à noté, venant du passé de l'Innommable, protégé par du cuir rouge possédant une main rouge en son centre et l'un des Codex du Côr Carammaitë soutenant la suprématie de l'homme en Westernesse. 
Le dernier livre sortant du lot est "Le Pouvoir Originel" écrit par Herumor et Fuinur parlant de leur connaissance de la magie noire.

Ses bibliothèques étaient entretenus par Imrazôr qui se trouver assis sur une chaise en bois et recopiés de vieux parchemins qui avaient fait leur temps. L'Innommable était assis dernière un bureau massif taillé dans plusieurs pierres dont la majeur partie était du marbre blanc. Le contours du bureau était incrustés de gemmes de différentes couleurs sur un fond de jade. Au milieux du bureau se trouvait un symbole d'étoile fait en saphir. Le trône de l'Innommable était de même facture. Il était actuellement entrain d'écrire sur du papier vierge. Lorsque Eradan arriva et parla, l'Innommable continua d'écrire sans lever la tête. L'une de ces petites manies irrespectueuses. Durant 3 longues minutes, un silence s'installa. Eradan sentit alors une peur lui tendre les bras, des mots de vendre lui venant soudainement, il se sentait mal et comprit alors l'origine de cela. C'était l'Innommable. Il venait de lui une aura de terreur et il empestait et incarné la mort comme un réceptacle de ténèbres. 
Lorsque l'Innommable termina, il donna le parchemin à un serviteur puis daigna regarder Eradan. Il le jaugea de bas en haut. Son visage était comme éthéré par un linceul de ténèbres.

-Pour commencer, sachez que le fait que vos hommes soit à l'extérieur de mes murs n'a rien à voir avec la vigilance. 

La voix de l'Innommable était inhumaine, il n'y avait pas vraiment de mot pour la décrire.

-Nous sommes égaux sur le papier mais ça s'arrête là. Vous ne serez jamais mon égale. Sachez-le. 

Il marqua une pause afin qu'Eradan assimile cette état de fait.

-Pour ce qui se passe par delà les frontières d'Angmar, nos ennemis complotent mais ont peur de sortir de leur frontières. La menace du Mordor met leur pitoyable courage à rude épreuve. Et le Gondor doit terminer son conflit avec le Harad. Mais vous aurez un détail de cela. Passons à ce que vous voulez vraiment.

L'Innommable était bien curieux de savoir ce que souhaitait le jeune Connétable. Et il devrait parler à Saroumane de cela. Nommer ce jeune homme à se rang sans son concours le déplaisez au plus haut point. Si Eradan souhaitez son plein respect, il faudra le prouvez mais il avait déjà accepter de le faire rentrer dans sa forteresse ce qui signifié que tout n'était pas perdu. A vrai dire, de cette rencontre, l'Innommable allait voir si il a affaire à un futur ennemis, un futur outil ou un allié potentiel.

Un sourire se dessina sur les lèvres du connétable lorsqu'il ressentit une aura sombre, un picotement intérieur, comme-ci quelque chose de lourd l'avait soudain transpercé dés que ses yeux s'étaient posés sur l'Innommable. Le connétable ne craignait pas la peur, il la savourait, la jugeait avec équité et surtout la propageait. Dans ce cas présent, il serait difficile de l'utiliser à son propre avantage mais il pouvait toujours savourer cette aura presque surnaturelle qui enveloppait l'Innommable.

Lorsque l'Innommable daigna à le répondre, Eradan observa la pièce. L'endroit était envahis par divers ouvrages trônant fièrement au sein d'autant de bibliothèque que le Renégat ne pu, ne serait-ce qu'imaginer, le nombre de livres qu'il y avait. Un homme était présent dans la pièce, il semblait particulièrement taciturne et concentré sur son travail.

Eradan laissa s'exprimer l'Innommable, visiblement il était aussi froid que le comité d'accueil mais visiblement plus avisé. Le maître des lieux ne semblait pas particulièrement accepter le fait qu'Eradan était son égal. Grand bien lui fasse. Le connétable ne cherchait plus de reconnaissances, il cherchait quelqu'un de suffisamment influent pour l'aider face aux épreuves lui étant imposées.

-Ce que je veux... ? Tout. Rien. Nous verrons. Eradan prit une longue pause exécutant quelques pas. Peu de temps avant mon départ de Carn Dûm, le général Manaldur et ses troupes ont quittés la capitale pour rejoindre Gram sans l'autorisation de quiconque. Là où je veux en venir....c'est que cet imbécile est seule avec une armée puissante....et incontrôlable. Il pourrait plonger l'Angmar dans le chaos et détruire tout ce que nous avons et allons construire en provoquant une guerre dont l'issue serait encore incertaine. En réalité, je me fiche de votre sympathie....L'envoyé de Morgoth est devenu un problème, ça vous ne pouvez le nier. Ce que j'attends de vous, c'est votre soutien si les choses venaient à évoluer. Dans une situation aussi complexe, l'Angmar doit être unis.

Manaldur, général des armées de Morgoth, avait en effet quitté la citadelle de Carn Dûm quelques jours avant le voyage d'Eradan. La raison de ce mouvement ? Des querelles plutôt récurrentes entre Manaldur et le connétable. Après le départ du général, Eradan se trouvait être le seul dirigeant de la citadelle. Tout s'était curieusement bien ficelé. Mais, malgré le fait que cela soit plutôt bénéfique à Eradan, l'éloignement de Manaldur provoquait également une perte de contrôle de celui-ci. A la tête d'une grande armée, il pouvait provoquer de graves problèmes à l'Angmar. Il fallait isoler cette menace et mettre le général définitivement hors d'état de nuire. Eradan avait déjà un plan...il ne lui manquait plus qu'un élément déclencheur. Cet élément n'était nul autre que l'Innommable. Celui-ci était resté trop éloigné des querelles entre les deux rivaux et était particulièrement respecté par le général. Voilà qui tombait bien.

Eradan ne risquerait pas de dévoiler son plan à l'Innommable aussi hâtivement, encore fallait-il que celui-ci et le Connétable soient sur la même longueur d'ondes concernant Manaldur. De plus, il y avait du monde dans la pièce. Dévoiler un projet d'assassinat avec autant de témoins autour serait particulièrement stupide. Bien qu'une grande partie d'entre eux étaient des guerriers endoctrinés par l'Innommable, Eradan ne leur faisait pas confiance. Ni même à cette espèce de scribe.

Après un long silence, le Renégat poursuivit plus sérieux sans pourtant que son sourire ne se soit dissipé.


-Si cette situation est dangereuse pour l'Angmar, elle l'est aussi pour vous. Je ne suis pas aveugle. Les cheminées crachant des fumées transperçant les cieux, les cris d'agonie de vos prisonniers, l'étrange comportement de vos disciples. Je sais ce que vous faîtes au sein de cette forteresse. Avec une guerre mal-préparée, voir une éventuelle défaite...Tout cela s'envolera. Tout ce que vous avez fait sera terminé. Nos ennemis raseront votre forteresse et nos deux têtes trôneront sur une pique dans les ruines de notre royaume. Nous ne pouvons tolérer cet avenir. Que ce soit pour l'Angmar...ou pour nos propres ambitions personnelles. Je le sais et vous le savez.  

Après ses dires, l'Innommable fixait Eradan afin de détecter le sous-textes de ces prochaines paroles afin de savoir ce qu'il veut réellement et pourquoi. 

Alors qu'Eradan commença à parler, sa seconde phrase interpela l'Innommable. Depuis quand le représentant direct de Morgoth a t-il besoin d'une autorisation pour aller là ou bon lui semble. Il connait la hiérarchie de Sauron mais au dessus se trouve Morgoth et ses Lieutenants comme par exemple Manaldur. La suite fut tout aussi théâtrale. Appuyer ses arguments sur la dangerosité supposé de l'individus en question. L'Innommable connait Manaldur et si il y a bien une chose que le Seigneur de Morkai sait est que le Général de Morgoth ne bougera pas tant que son Maître ne le lui aura pas ordonner et tant que les conditions ne seront pas favorable. Manaldur est loin d'être stupide. Eradan rester sur sa continuité de danger allant peut-être même tenter de suciter la peur. Avec l'Innommable comme chef d'orchestre, l'issue de la guerre est déjà connue. Puis, cela se termine par une petite once "d’honnêteté" suivit d'un argument patriotique. 

Les chuchoteurs de l'Innommable lui avaient rapporté comme quoi Eradan et Manaldur serait en froid. L'Innommable ne s'y est pas intéressé plus que cela. D'autre affaires importantes méritait sa présence. Après un silence ou l'Innommable analysé les paroles du Connétable, celui-ci continua d'argumenter sa demande.

Ah, intéressant. Après avoir exposé la dangerosité de l'individus ciblé, il retournait le danger sur la personne afin de lui montrer à quel point elle est impliqué. L'Innommable avait l'impression d'avoir à faire à un marchand tendant de manipuler un client en créant le besoin chez ce dernier. 
Par la suite, ce dernier utilise les possessions du Seigneur de Morkai pour lui faire ressentir la peur de perdre des années de travail. Il continua ainsi et lorsque qu'il s'arrêta, cela signifiait la fin de son argumentation.

-Je vous ai écouter. Après avoir analysé vos dires... vous souhaitez la mort de Manaldur. Dans le cas contraire, vous m'aurez dit clairement quel serait son prochain statut. Néanmoins, la question qui suis est : comment comptez-vous le tuer ? Par assassinat ou par duel ? Les deux ont leurs avantages et leurs inconvénients. Alors, Connétable, dites-moi tout. Vous vous êtes donner du mal pour arriver ici et pour me présenter cette argumentation qui n'a pas marcher sur moi. Je vous en prie, prenez donc une chaise et contez moi votre fabuleux plan.

Cela le piquait de curiosité de savoir ce qu'avez prévu cette enfant.

Eradan saisit ferment une chaise et la posa, avec une délicatesse presque forcée devant le bureau de l'Innommable. Il joignit ses mains, les posa sur la table et entama ces paroles :

« -Et bien...Vous me tendez la perche, nous verrons si elle a pour vocation de me transpercer ou de me soutenir. Il sourit, à nouveau. J'aurais très bien pu tuer moi même Manaldur à Carn Dûm. Ce que je veux, c'est tuer Manaldur et prendre la tête de ses armées. »

Cette fois plus aucun sourire. Des paroles sèches, directes,ambitieuses aussi, mais que serait le monde sans ambitions ?

« - Un duel entraînerait retards et témoins. Je ne veux rien de tout cela. »

L'insinuation était parfaitement compréhensible. La mort de Manaldur serait orchestré par assassinat. Eradan avait déjà résolu de porter lui même le coup fatal à son rival depuis bien longtemps. Une telle perte appelait l'union et le renforcement du royaume d'Angmar. Et celui-ci en avait, comme par hasard, grand besoin. Se trouver des alliés fiables pour l'aider était également une priorité pour Eradan, d'où sa venue ici à Morkaï. Cela était fait pour le royaume. Et si cela assurait définitivement la place d'Eradan au sein de celui-ci, ce n'était qu'un hasard bienheureux !

« - J'organiserais sous peu de grandes festivités. Nous y célébrerons nos réconciliations entre Manaldur et moi même. Manaldur, je commence à bien le connaître, prendra ses plus vaillants officiers à ses côtés par orgueil et pour assurer sa propre sécurité. Une bonne chose, soyez-en sûre. Alors que ces Orques puants boiront jusqu'à plus soif, ils seront imprégné d'un puissant poison, concocté par mes soins. Mon passé de...rôdeur m'a apporté une certaine connaissance des plantes. Il agira rapidement et paralysera totalement ses victimes, les tuant rapidement. Dans le cas contraire, je prendrais d'autres dispositions radicales. Par la suite, nous aurons à notre disposition une armée entière décapitée de son chef et qui est le mieux placé pour en prendre la tête de manière légitime ? Le connétable. Je prétexterais qu'officiellement Manaldur a été empoisonné par nos ennemis...Cette théorie sera fondée car le poison utilisée a été formé à partir de vieilles recettes des dunedains. Peu pour ne pas dire aucun de ces Orques connaissent mon passé au sein de ce peuple, j'ai fais en sorte de faire taire mon histoire depuis mon ascension. L'Angmar sera donc à la tête d'une nouvelle armée et débarrassé presque définitivement de toute ingérence étrangère. »

S’il y avait quelque chose de malicieux sur son visage, Eradan était sérieux comme la mort. Il en venait presque à regretter que Saroumane ne fasse pas partie de cette conversation, car il lui aurait prouvé que lui aussi savait se montrer résolu et prudent lors d’entreprises risquées.

« -Le rôle de l'Intendant de l'Angmar dans toute cette histoire serait à la fois très simple et très important. Manaldur n'est pas prêt à venir festoyer à mes côtés. Il ne fera pas le déplacement pour une raison aussi futile. Voilà pourquoi j'aimerais que vous le persuadez de venir. Vous êtes l'influence même en Angmar. Vos paroles seront toujours écoutées. Persuadez-le de venir assister à son dernier repas et nous pourrons mettre beaucoup plus facilement ce plan à exécution. Votre rôle ne s'arrête cependant pas là. Vous devrez également vous assurez de contredire les éventuels rumeur d'un éventuel assassinat prémédité par mes soins après l'acte accomplis. Je m'occuperais volontiers, il m'attristerait de ne pouvoir me charger de ce genre de besogne moi même, de faire taire les gêneurs. Vous, vous ferez en sorte que leurs paroles n'atteignent pas des oreilles trop importantes ou en trop grands nombres,que ce soit à l'intérieur ou au-delà de nos frontières. »

Eradan espérait, encore, le soutien de l'Innommable. Si celui-ci ne le faisait pas pour lui, il espérait malgré tout qu'il le ferait pour l'Angmar.

Le sérieux d'Eradan amusait l'Innommable. Il avait l'impression de jouait le tout pour le tout. Il était satisfait de la tournure de la discussion. Tout ce passait comme prévu. Le Seigneur de Morkai avait pousser Eradan à tout lui révéler. Lui qui était vigilant dans les premiers instant avait finalement terminer par tout raconter de ses projets. Tout cela était parfait. 

Bien évidemment, il comptait énormément sur l'Innommable et qui plus est pour avoir un rôle de sbires qui nettoie après le travail pour faire en sorte que l'influence et la renommé du Connétable reste blanche de toute faute grave. 

Il lança un regard à Imrazôr. Ce dernier avait besoin que de regard ou des signes pour comprendre ce que souhaitait son Maître. Il prit un parchemin et commença à écrire.

L'Innommable tourna son regard vers Eradan, son cher invité. 

-Quel plan fantastique ! Digne des plus grands maîtres conspirateurs !

Bien que possédant toujours son ton glacial, il y avait un soupçon de moquerie dans ses dires.

-Néanmoins, je crains que vous avez oublié quelques variables dans vos plans. Vous pensez rester à la tête de Légions qui ne vous appartienne pas et sans réponse d'Angband ?

Il marqua une pause afin que le Connétable saisie les mots de ses dires. 

-Appuyer une stratégie ou un complot sur un "si" ou un "peut-être" à pourcentage inconnu est une erreur menant généralement à l'échec. De plus, vous semblez sous-estimer le stratège qu'est Manaldur. Il n'est pas Général et représentant de Morgoth pour rien. Et sachez que respect ne signifie pas confiance. De plus, j'y reviens, assassiner Manaldur et ses Lieutenants en Angmar prouvera qu'un complot se trame. Même en cachant les preuves. La probabilité d'être découvert est trop élevé pour se faire. Morgoth est loin d'être stupide. Dans le meilleur des cas, il trouvera un remplaçant pour diriger SES Légions et ainsi garder un contrôle sur l'Angmar et sur la Guerre à venir. Ou Morgoth purgera ceux qu'il juge incapable puisque son représentant est mort de la main de nos ennemis sous notre nez.

Il marqua à nouveau une pause afin qu'il profite des facteurs oubliés car Manaldur doit envoyer des rapports à son Maître, il serait presque surprenant qu'il ne le fasse pas.

-Et vous avez oublié autre chose. Vous demandez mais qu'ai-je à y gagner dans cette affaire. Et épargnez moi votre argumentation patriotique. Une fois suffira. 

Le connétable sourit à nouveau face à la réaction de l'Innommable, enfin quelqu'un capable de lui tenir tête, quelqu'un qui avait du cran. Bien-sûr, qu'il avait pensé au fait que Morgoth émettrait lui même des doutes sur cette mort étrange.  Mais, cette entreprise comportait des risques. On pouvait certes craindre Morgoth, à raison, mais fallait-il le laisser faire de l'Angmar une terre vassale, de seconde zone qui ne servait que de soutien aux forces de l'Est ? Ou fallait-il prendre des initiatives et faire de l'Angmar, non plus un royaume asservit, mais une grande puissance. Eradan, en réalité, doutait de Morgoth. Bien que ce soit son pouvoir qui l'avait attiré vers l'Angmar, c'était Saroumane qui avait fait de lui ce qu'il était aujourd'hui. Il éprouvait bien plus d'attachement et surtout de loyauté envers l'Istaris. Le Valar ne représentait qu'une forme presque abstraite de lointaines contrées, pour Eradan. De plus, le connétable n'ignorait pas que Morgoth n'hésiterait pas à tous les sacrifier pour le bien de ses plans...Il fallait donc prendre des initiatives et prouver que l'Angmar serait bien plus productif une fois débarrasser de Manaldur.

« - Lequel d'entre nous hésite dans le cas présent ? Je n'ai pas le souvenir d'avoir émit le moindre doute sur mon plan. Morgoth se satisfera de la situation, à partir du moment où nous lui offrons une réaction adaptée à cette perte tragique. Mais, peut être que, dans votre sagesse, vous avez une meilleure idée ? »

Le sarcasme était à peine voilé.

Avant même de laisser à son interlocuteur le temps d'une éventuelle réponse, Eradan se leva d'un mouvement rapide et levant l'index, il poursuivit :

« -La conversation semble s'inverser voilà que c'est à moi de vous demander ce que vous désirez. Je sais parfaitement que je ne peux rien vous offrir à l'heure actuelle...Mais, donnez-moi cette armée, peu importe les moyens...et vous aurez ce que vous voudrez. Les terres du sud regorgent encore de grandes richesses issues de l'ancien royaume d'Arnor. Elles sont sous diverses formes...A la fois matériel, à la fois immatériel. Avec cette armée, l'Angmar sera plus puissant que jamais...Mais, la situation de l'Angmar ne semble visiblement pas vous intéresser. Je répète donc : que désirez-vous ? Je ne cherche pas de problèmes avec Morgoth, c'est un être ancien. Qu'il pourrisse là où il se trouve..Ma position à moi est claire : Je veux cette armée et je l'aurais d'une manière ou d'une autre. »

Eradan était réellement curieux de connaître les ambitions de son hôte. Celui-ci était resté mystérieux depuis le départ...Il avait même contraint le connétable à s'ouvrir de telle façon à ce que celui-ci lui expose ses plans. Une chose risquée que de lui avoir dis...Mais, le risque...le risque possédait un certain charme surtout lorsqu'il était imprévisible.

Le connétable ne s'était pas rassit. Il se tenait debout, le regard légèrement absent comme-ci celui-ci se perdait dans ses propres pensées. Il repensa à Carn Dûm et à ce qu'il ferait une fois de retour. Premièrement, il prendrait probablement un bain d'eau brûlante de telle manière à détendre son corps ayant souffert du voyage d'aller et de retour sans grand repos entre les deux. Ensuite, il irait se purifier l'esprit...Une partie de chasse peut être ? Encore fallait-il trouver une proie intéressante...L'Angmar regorgeait d'individus passionnant. Le plus intéressant étaient les espèces étrangères...Elles allaient et venaient, sans réellement comprendre l'environnement dans lesquelles, elles se trouvaient. Eradan se souvenait de cette sensation lorsque l'on arrivait en Angmar pour la première fois. On ressentait en cette terre, la force, le sang et la corruption...L'alléchante corruption du pouvoir qui créait des guerres, renversait des rois et des royaumes entiers. L'Angmar était plus qu'un territoire, c'était une terre d'opportunités où l'ordre semblait se confondre avec le chaos, l'homme juste avec l'homme arbitraire. L'Angmar avait acquit au cours de sa périlleuse histoire une identité terriblement fascinante...terriblement agréable aux yeux d'Eradan. L'attraction pour cette terre et ce qu'elle lui offrait était totale...D'aucun dirait que l'ancien rôdeur fut corrompu par un maléfice trouble...En réalité, Eradan n'a jamais pu renier sa véritable nature. Il était peut être corrompu par la cruauté, la souffrance et les pires atrocités possibles et inimaginables mais...dans ce cas précis, il s'en délectait avec le plus grand plaisir.

Il chassa ce qu'appelait l'Innommable : le patriotisme vis-à-vis de l'Angmar. (Bien qu'en réalité, ce mot ne fut qu'une expression minime de ce que ressentait réellement Eradan pour l'Angmar et SURTOUT pour ce qu'il avait à offrir). Enfin, il tourna son regard vers l'Innommable songeant qu'il s'était dévoilé. Eradan s'était, presque volontairement, placé à la merci de l'Intendant, lui donnant le choix de faire ce qu'il souhaitait. Il avait toutes les cartes en mains...

L'Innommable resta silencieux et d'un calme imperturbable. Il leva un doigt. Le deux Gardes arrivèrent avec vélocité pour plaquer Eradan sur le bureau de l'Innommable. Ce dernier ce leva.

-Il a toujours une chose qu'un homme peut offrir en toute circonstance.

Le Seigneur de Morkai se lèva de son siège, contourna son bureau et se plaça à côtés d'Eradan. 

-Cette chose que je vole à des milliers et des milliers de personnes.

Imrazôr grogna, signifiant qu'il avait fini son travail. Il se leva et alla remettre le parchemin à son sombre Maître.

-J'ai ici une lettre que je peux envoyer à tout instant au dénommé Manaldur. Je suppose que tu ne souhaite pas cela. Oui, tu ne souhaite pas cela. Dans ce cas, pour te protéger et pour assassiner notre ami, tu me devras 10 décénnies de servitude. 

Cela remplissait de satisfaction que ce dernier voit désormais la réalité en face et que l'ecxès de confiance en soi même sur des chemins qu'on se souhaite pas prendre. Eradan le savait très bien le concernant.

-Obéissez, prouver votre loyauté et vous serez recompensé. Trahissez, et vous connaîtrez un sort pire que la mort. Vous connaissez cela n'est pas ?

Il attendit le temps qu'Eradan assimille bien chaque mot. Ce sont là le mot légendaire que les Seigneur des force du mal récite depuis que Morgoth à jalousé le pouvoir d'Eru et est partie en guerre contre lui. Les Gardes relâchèrent Eradan après un ordre de l'Intendant.

-Je prends votre complot en main Connétable et je vous donnerai mes instructions pour agir. N'ayez craintes, vous aurez votre dû et vous serez celui qui mettra fin à la vie de Manaldur. Mais pour l'instant, voici vos instructions : Retournez à Carn Dûm et continuait votre travail de Connétable. Ne mettez pas d'huile sur le feu entre vous et Manaldur. Ignorer si ce dernier vos insultes bien que je doutes qu'il s'abaisse à cela. Je vous contacterai. 

Il marqua une pause.

-Et cessez de massacrer mes outils. Les ouvriers sont importants pour le développement d'Angmar. Ayez la peur comme allié et non la brutalité. Savez vous pourquoi Curun Rhelg est le symbole de la peur en Angmar ? Non. Je vais vous le dire. Personne ne sait ce qui se trouve à l'intérieur mais personne ne souhaite le savoir. Vous comprennez la subtilité de la chose. La peur soumet les peuples. La brutalité les mène à la révolte. 

Il attendit qu'Eradan comprenne bien cela. Ces méthodes faisait oubliés Curun Rhelg et si cela continué ainsi, si il continué à mettre les esclaves dos aux murs, l'Innommable devra gérer une rébellion ce dont il se passerait bien.

Eradan fut plaqué avec violence contre le bureau de l'Intendant, celui-ci le menaça ensuite avec une lettre comme-ci le connétable craignait réellement les conséquences que représentait la révélation de son plan malgré les multiples témoins. Remarquant qu'il ne savait désormais plus bouger, le connétable commenta la drôle de situation à laquelle il fut contraint d'un sourire moqueur ne quittant pas le « regard » de l'Innommable. Lorsque celui-ci eut terminé et donna l'ordre à ce que l'on relâche Eradan, le connétable rétorqua :

-Je me suis toujours montré être un sujet loyal et obéissant. Il dessina un nouveau sourire sur son visage bien que légèrement crispé. De plus, son regard de glace n'avait rien de méprisant ou de moqueur cette fois, il était désormais froid et dur.

Mais finalement, l'Innommable accéda à sa requête, et ce, contre toutes attentes. L'Intendant semblait souhaiter prendre les choses en main, qu'il fasse. Tout ce qui comptait pour le connétable c'était l'acquisition de ces nouvelles troupes. Une grande armée et puissante qui serait amélioré par l'industrie de Saroumane, de nouvelles armures, de nouvelles armes. Ils porteront la Main Blanche et seront guidés par le connétable lorsque le moment sera venu.

-Dans ce cas, je ferais cela. Répondit Eradan, sérieusement. Il n'y avait aucune raison de défier à nouveau l'Intendant, ce serait une perte de temps et un risque de perdre une belle occasion. De plus, Eradan en avait marre d'être dans le trou du cul du monde, perdu au coeur des montagnes. Il avait des choses plus importantes à faire maintenant que Manaldur et son armée ne représentait plus un problème.

Le petit sermon sur l'art de gouverner sans violence mais avec la peur parût futile voir contre-productif. Saroumane lui avait confié les rennes des forces armées et de la citadelle de  Carn Dûm, le Haut Connétable avait sélectionné lui même Eradan pour ce sujet précis : la peur qu'il répandait. Critiquer d'une manière ou d'une autre ce point concernant Eradan était quelque peu...contradictoire ? Mais, ce n'était pas l'Innommable qui avait sélectionné le connétable, il avait, sans doute, le droit de penser ce qu'il voulait. Mais, Eradan appliquerait ce qu'on attendrait de lui.

Il était amusant que l'Intendant lui parla des événements de Curun Rhelg, ceux-ci remontaient à plusieurs années. En réalité, le connétable n'avait plus mit les pieds dans la prison depuis le jour même où il fut affecté à l'armée d'Angmar, période de sa vie précédant son acquisition du titre de connétable. Il n'avait plus touché aux prisonniers de Curun Rhelg depuis hormis un seul qu'il avait ramené avec lui dans ses propres geôles à Carn Dûm, faveur ancienne d'un responsable de la prison. De toute manière, il y avait bien assez d'éléments perturbateurs en dehors de Curun Rhelg appartenant à la juridiction de l'Intendant. Mais, ce que celui-ci ne comprenait pas c'est que la peur, la peur n'était qu'un sentiment abstrait et passager. Pour qu'elle reste efficace, il fallait l'entretenir. Rôle que prenait à coeur le connétable.  Il ne répondit pas à l'Innommable concernant la seconde partie de son discours. Curun Rhelg faisait partie du passé, le Renégat s'était élevé depuis et ne s'était jamais retourné.

-Je considère désormais Manaldur comme un cadavre pourrissant dans son cercueil, qu'il demeure loin de moi et je n'irais pas le chercher sans votre signal. Je jouerais mon rôle et j'attendrais. Plus aucun sourire, encore une fois, seulement un regard de glace plantant tout à chacun dans une sensation désagréable, l'Innommable n'était cependant pas quelqu'un de commun, Eradan en avait bien conscience. Il poursuivit. Je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Ah, concernant ce papier que vous avez écrit à mon insu, gardez-le. Quelqu'un d'avisé serait tenté de vous le réclamer mais moi, je vous demande de la garder quelque soit son utilité. Considérez-cela comme un geste de bonne volonté de ma part. Sur ce, je prend congé de vous et attendrais de vos nouvelles. Au revoir, seigneur Intendant.

Une fois à l'extérieur de la forteresse, les gardes du connétable constatèrent qu'il n'était pas de très bonne humeur. Chose qui pouvait leur être fatale à chaque instant. « La rencontre s'est bien passée ? » Osa un Orque, téméraire. Eradan lui flanqua un coup de poing au ventre et grimpa sur son cheval. Il le dirigea vers le chemin reliant la forteresse et la Route d' Angmar laissant sa monture lâché un collier de crotins devant l'entrée de Morkaï. « Nous retournons à Carn-Dûm. » conclut le connétable obéissant, de ce fait, aux instructions de l'Innommable.