Chroniques d'Arda
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 La proposition d'Erebor (solo)

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Shimrod de Dun

Shimrod de Dun
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MessageSujet: La proposition d'Erebor (solo)   La proposition d'Erebor  (solo) EmptyMar 3 Juil 2018 - 22:49

Le vent soufflait sur le pays de Dun, bruissant dans les branches des cyprès que j'apercevais depuis mon perchoir. Assis dans l'encadrement de pierre de l'une des plus hautes fenêtres de mon donjon, j'observais la vie qui se déroulait sous mes yeux. Là, en bas, mon royaume encore jeune s'étirait paresseusement jusqu'à l'horizon. Mes gens se pressaient dans la cour de la bâtisse où j'avais élu domicile depuis près de cinq ans déjà. C'était un bâtiment modeste, composé d'une tour centrale de quatre étages et entouré d'un chemin de ronde doté de quatre tours plus petites. Le premier étage du corps principal avait été étendu sur la moitié de la surface de la cour intérieure et accueillait une salle du trône et les communs nécessaires au fonctionnement de mon domaine.

J'aimais l'agitation qui précédait le souper : d'ici, je pouvais voir le ballet des mitrons et des cuisinières, menés à la baguette par la vieille Birgit, une matrone bien en chair qui menait son équipe d'une poigne de fer. Le parfum corsé de son ragoût de mouton parvenait déjà jusqu'à moi et j'inspirai à pleins poumons, ravi à la perspective de le déguster tantôt. Je m'apprêtai à quitter mon rebord de fenêtre lorsqu'un léger nuage de poussière au loin attira mon attention. Je n'aurais su dire combien exactement mais un groupe de cavaliers se dirigeait vers nous au galop. Je descendis aussitôt au corps de garde et fus intercepté par l'un de mes guetteurs. Efficace et discret, il se contenta de m'avertir de l'arrivée imminente du seigneur Iain, l'un de mes plus fidèles partisans. Celui-ci revenait certainement de sa mission à Tharbad, où je me serais rendu moi même si je n'avais été retenu à l'Est, à la recherche des gobelins qui avaient pris la fâcheuse habitude de terroriser ma populasse.

Quelques instants plus tard, je l'accueillais dans les écuries. C'était un grand ami et je n'avais jamais pris la peine de m'encombrer de fioritures avec lui : la salle du trône ne servait, de fait, que pour les doléances et visites officielles. Je lui serrai la main à la façon des hommes de Dun et m'enquis de ce qui avait amené le royaume d'Erebor à requérir la présence d'un émissaire à Tharbad. Il m'expliqua les grandes lignes, son discours souligné par l'arrivée de deux corbeaux qui se posèrent sur l'une des stalles toutes proches. Le cheval qui y logeait s'approcha, intrigué.

"Voilà donc les fameux corbeaux d'Erebor dont j'ai entendu parler."
commentai-je tout d'abord, une lueur de curiosité dans le regard.

Iain acquiesça et me relata tout ce qu'il avait appris à leur sujet durant son séjour à Tharbad. Il termina en me transmettant l'avertissement de la princesse Sigrid quant à leur statut de citoyens. Une telle précision n'était pas à prendre à la légère et la lueur d'avertissement dans le regard de mon ami m'indiqua qu'il l'avait bien compris. J'enchaînai donc à l'attention des oiseaux :

"Dun est honoré de votre présence parmi nous."


Je m'inclinai rapidement, ce qui étonna très certainement mon vassal qui n'avait guère l'habitude de me voir esquisser quelque courbette que ce soit. Cependant, Erebor était une nation puissante et j'avais conscience de ce que mon pays avait à gagner à se montrer courtois et amical à son encontre. En tant que figure de proue de Dun, je me devais de montrer l'exemple, ce que mes gens imiteraient sans faillir. Je m'enquis de leurs noms, puisqu'ils savaient parler, ainsi que de ce dont ils auraient besoin tout au long de leur séjour parmi nous. Après m'être assuré qu'ils disposeraient de tout ce dont ils auraient besoin et avoir donné quelques ordres relatifs à la conduite à tenir envers eux, je m'isolai dans mon bureau, au sommet de la tour, pour examiner le document fourni par la princesse de Dale.

Je devais bien admettre que les termes étaient plus qu'avantageux pour nous. Nous n'y trouverions que des avantages, en particulier sur le plan social. Nous avions un retard considérable sur les nations voisines à ce sujet, ainsi que dans le domaine technique. Les conditions de vie difficiles avaient poussé mon peuple à stagner tandis que d'autres s'élevaient à la lumière de l'or dont ils disposaient à foison. Grand bien leur fasse. Pour ma part, j'avais une fierté dans ma vie : Je n'avais toujours compté que sur mes propres forces. On m'avait souvent reproché de ne pas chercher pour mon peuple la fortune et la gloire. Il était vrai que je n'avais jamais cherché de protecteur puissant ni de saint patron à l'ombre duquel évoluer. J'aurais pu vouloir gagner en puissance à l'aide de riches et influentes nations voisines, profiter du fruit de leurs avancées comme un ver d'une pomme tombée au verger. Jamais je n'avais accepté l'idée de devoir m'exercer à la génuflexion ainsi qu'aux souplesses dorsales et je ne réservais mes révérences qu'à ceux qui méritaient mon respect. J'avais toujours mis un point d'honneur à me faire un nom à la force de mon bras et à conquérir par mes propres moyens tout ce que je voulais. Aurais-je dû, à l'occasion de cette proposition, tenter de m'immiscer dans les petits papiers du roi sous la montagne ?

Non, merci ! Peut être n'étions nous qu'un petit pays à l'avenir incertain, mais ce que nous avions, nous l'avions acquis à la sueur de nos fronts, aux larmes et au sang de nos compatriotes. Je préférais de loin me fier à mes propres yeux, faire vibrer ma voix au rythme du pas militaire, exercer ma propre loi sur mes terres. Pour un oui ou un non me battre ou dessiner des plans, travailler sans souci de gloire immédiate ou de fortune. Gagner pour les miens ce qu'ils méritent, ni plus ni moins. Et s'il nous advenait parfois de triompher par hasard, ne pas être obligé d'en rien rendre à César. Nous en garder le mérite plein et entier, dédaigner de n'être que parasites pour nous élever par notre propre force.

J'avais déjà, au fond de mon cœur, pris la décision la plus juste vis-à-vis de mes valeurs. Dun ne s'élèverait pas bien haut, peut être, mais tout seul ! Alors, dans le silence des couloirs déserts à cette heure, ignorant les échos du festin qui se déroulait en bas, je pris ma plume afin d'informer Kili d'Erebor de ma visite prochaine.

Bien qu'il ne soit pas question de nous soumettre à son empire en expansion, j'avais la ferme attention de me déplacer en personne afin de proposer des unions commerciales qui nous permettrait d'obtenir par nos propres moyens les clés qui nous permettraient d'évoluer. Je refusais d'être l'objet d'un traitement de faveur en me soumettant à l'autorité d'Erebor, mais échanger nos ressources contre ce qui nous faisait défaut n'était pas à exclure...
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