Chroniques d'Arda
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 Chemin de solitude

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Helena de Sobric

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MessageSujet: Chemin de solitude   Chemin de solitude EmptyLun 21 Oct 2019 - 21:30

Helena se retrouve une fois de plus dans son village, les maisons de celui-ci encore en miettes, effondrées, brûlées, saccagées, en ruine. Elle reste immobile, constatent les dégâts, accablée, ce village avant plein de vie devenu poussière, vide. L’herbe environnant par le passé vert et gras est maintenant sec et sombre, à l’image du ciel d’ailleurs, lui aussi plongé dans une obscurité que l’on peut difficilement différencier d’une nuit noire. Elle remarque qu’il n’y a plus aucun corps dans les alentours, et elle ne se souvient pas avoir enterré quelconque villageois. Elle se décide alors à chercher, se demandant  où s’ont t’il passé et ce avec une certaine inquiétude, ses pas se faisant lent et hésitant, ses yeux cherchant vaguement et discrètement les corps de ses défunts camarades, et ce avec une certaine appréhension et une certaine peur. C’est quand l’atmosphère vient se faire de plus en plus pesante qu’une voix retentit non loin d’elle, s’apparentant à un chuchotement, à la fois doux et troublant.

Lâche...

La jeune femme se retourne, la voix en question lui étant étrangement familière. Peut être un survivant ? Son regard balaye les environs, ne trouvant rien à part ruine et désolation. Elle se tourne alors une nouvelle fois, ne trouvant toujours rien, ses yeux cherchant désespérément la moindre âme qui vive, la moindre personne, le moindre mouvement. Elle finit par se tourner une nouvelle fois, tombant alors nez à nez avec une de ces créatures. L’orc se trouve à moins d’un mètre, fixant la jeune femme avec un regard vicieux et cruel de ses yeux jaunes, ses crocs alors sortie, acérés et tranchants, sa bouche dégageant une odeur de mort et de sang alors qu’il l’ouvre un peu plus pour déployer un rugissement déchirant, digne d’une bête sauvage, d’un fauve. Helena recule de quelques pas, voulant alors se retourner et se mettre à courir. Ses jambes se bloquent sous la panique, son cœur battant à tout rompre alors qu’elle trébuche au sol. Elle ne peut plus bouger, paralysée, ne pouvant que poser son regard terrorisé sur l’orc qui s’avance lentement vers elle, souriant à pleines dents, empoignant de sa main gauche une hache émoussée, sombre et couverte de sang et de boue. Une fois à son niveau il la lève au dessus d’elle, la jeune femme ne pouvant ni bouger, ni crier, la hache fondant sur elle d’un mouvement rapide et brutal avant qu’elle n’ouvre les yeux et ne se réveille, paniquée.

Helena se trouve adossée contre un arbre, plus précisément dans un petit creux formé dans le tronc. Elle lève le regard, se remettant tant bien que mal de son sommeil agité, sa respiration lourde et le corps tremblant. A travers le faible feuillage des arbres sous lesquels elle se trouve elle peut facilement distinguer un ciel bleu, celui-ci parsemé de quelques nuages. Après quelques instants à reprendre son calme elle se relève, les membres encore engourdis, et lourds, ramassant par la suite son arc et son carquois. De quelques mouvements de mains elle vient aussi dégager les quelques feuilles mortes s’étant niché sur ses épaules, avant de s’appuyer contre le même arbre sur lequel elle a passé la nuit, son rêve, ou plutôt son cauchemar, repassant devant ses yeux, lui rappelant tout ce qui s’est passé, la ramenant peu à peu à la réalité, son cœur se serrant, lui arrachant une légère grimace. Déjà quatre nuits et trois jours ont passé depuis qu’elle a quitté son village, déjà le quatrième cauchemar, à chaque fois presque le même.  Son ventre gargouille, lui l’informant qu’elle a faim, du moins qu’elle aurait faim si sa mélancolie ne lui coupait pas l’appétit. La jeune femme se décide tout de même à manger quelque chose, passant sa main dans la petite sacoche attachée à sa ceinture pour y piocher un des bouts de viandes restants d’un lièvre, chassé il y a quelques jours. C’est après avoir terminé son maigre petit déjeuné et sans réelle envie, qu’elle continue donc son chemin, sortant du boit dans lequel elle s’était réfugié pour se diriger vers la route qui, elle l’espère, mène à la capitale.
Le soleil s’est déjà levé, ses rayons plongeants sur les prairies et les forêts, apparaissant alors devant Helena, l’éblouissant par la même occasion. Pendant son chemin elle ne croise personne, comme les jours derniers d’ailleurs, pour lui indiquer son chemin ou alors pour l’aider, voire même personne tout court. Elle aurait pensé que la route pour la capitale serait plus peuplée. Sauf si bien sur, elle s’est perdu, chose qu’elle redoute un peu plus à chaque pas.
Marcher vers Minas Tirith et prévenir de l’attaque de son village, c’est l’objectif auquel elle s’est fixé, et elle s’y consacre au maximum. C’est pour elle une sorte de dernière marche, une dernière quête qui, en quelque sorte, apaise la douleur qu’elle ressent et détourne son attention alors que la solitude la fait sombrer petit à petit dans un abîme de solitude qu’elle n’a alors jamais ressentie jusqu’à ce jour. Après tout cela elle ne sait toujours pas quoi faire, surement revenir à Sobric, enterrer tous ceux qu’elle a laissé là-bas, leur rendre hommage et certainement finir sa vie avec eux. C’est après plusieurs heures de marche que la jeune femme se décide à faire une pause, déposant alors son arc contre un des arbres qui borde la route pour ensuite s’y asseoir. Elle détache sa gourde accrochée à sa ceinture pour y prendre quelques gorgées, son esprit s’égarant une nouvelle fois dans des souvenirs douloureux.
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Astriel Nirokini
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MessageSujet: Re: Chemin de solitude   Chemin de solitude EmptyJeu 24 Oct 2019 - 21:08

Chemin de solitude Grimhi10

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Je venais de faire toute la route depuis l'exploitation familiale jusqu'à cet endroit perdu, qui devait selon nos cartes se situer à peu près à mi chemin de Minas Tirith. D'un côté, c'était rassurant d'avoir déjà parcouru une telle distance sans encombres. De l'autre... Je m'ennuyais ferme et je désespérais de devoir passer encore tant de temps sur la route. Non pas que la compagnie de mon futur beau frère soit d'un ennui aussi mortel que je me plaisais à le répéter à ma soeur : c'était en réalité un bon bougre d'agréable conversation. Non, l'ennui venait davantage du fait que le paysage ne changeait guère sur cette grande route commerciale. Nous devions bivouaquer plus d'une heure avant le coucher du soleil pour nous assurer du bien être des chevaux que nous emmenions à la capitale de l'Empire, car ils étaient nombreux. C'était la première fois que j'avais dû embaucher des étrangers pour nous accompagner sur la route et nous formions une caravane assez impressionnante à mes yeux : huit hommes pour une trentaine de têtes de bétail. Je n'appréciais guère de qualifier ainsi des produits de notre élevage, mais ces chevaux là n'avaient pas une très grande valeur en terme monétaire : ils n'avaient ni pedigree ni talent particulier d'aucune sorte. En réalité, nous ne nous serions pas donné autant de mal pour les emmener si loin si nous n'avions entendu parler du fléau qui avait touché le Gondor quelques temps plus tôt. Nombre de chevaux étaient morts dans cette terrible sécheresse et mon père avait décidé de se faire un nom en donnant -c'était bien la première fois qu'il donnait quelque chose, d'après moi- une partie de ses bêtes au pays voisin. L'initiative avait fait des vagues et bientôt la plupart des éleveurs avaient décidé d'en faire autant, ce qui expliquait le nombre considérable de chevaux qui nous convoyions.

En tant que fils de celui qui avait lancé l'idée, j'avais été désignée d'office comme responsable du convoi. Cela me faisait bien rire d'imaginer la tête de ces imbéciles d'éleveurs misogynes s'ils apprenaient qu'ils avaient aveuglément confié cette mission à une femme. Ah ! La bonne plaisanterie que voilà ! Cependant, je n'avais aucune intention de me trahir et continuai d'agir comme d'habitude, n'éveillant selon moi aucun soupçon. J'appréciais devoir mener ces hommes et ces bêtes à bon port et j'avais décidé de profiter de l'occasion pour me faire connaître moi aussi : quand je reviendrais au pays couronnée de succès je pourrai enfin acheter des terres en propre et commencer la construction de mon propre établissement. C'était le cœur empli de cet espoir que j'avançais en tête du groupe, essayant d'ignorer au mieux le paysage monotone.

Aux environs de la mi journée, j'aperçus soudain une silhouette sur la route devant nous et levai le bras gauche pour signifier aux autres qu'il fallait rassembler les chevaux. Nous avions établi un code avant de partir et avions eu l'occasion de l'essayer à plusieurs reprises, avec succès. Ils ne se le firent pas dire deux fois et s'affairèrent à placer les bêtes de la façon la plus compacte possible afin de ne pas gêner la circulation sur la route. La personne s'écarta du chemin et s'installa tout contre un arbre pour se rafraîchir. Je pensai d'abord qu'elle avait préféré nous laisser passer, mais en arrivant à sa hauteur... Je remarquai une expression des plus étranges sur son visage. Fidèle à mon image de chevalier blanc toujours prêt à venir en aide aux demoiselles, je signalai à mon tour une pause afin que bêtes et hommes puissent se restaurer... Et je comptais bien en profiter pour essayer de faire ma bonne action du jour.

"Holà, demoiselle."
la saluai-je en sautant à bas de mon étalon noir dans un geste souple et élégant, que je savais faire virevolter ma cape colorée dans un mouvement du plus bel effet.

Un examen plus approfondi de sa personne me permit de constater qu'elle était... Pitoyable. Il n'y avait pas d'autre mot. Sale, dépenaillée, et d'un air misérable à souhait. Je lui aurais probablement donné une pièce si je l'avais rencontrée dans une grande ville. Elle n'avait pas l'air d'avoir de bagages. Même pas de balluchon. Mon cœur se serra à l'idée qu'elle n'avait peut être rien mangé depuis des jours et je proposai, bon prince :

"Voudriez vous vous joindre à nous pour déjeuner ? Nous avons plus de provisions qu'il n'en faut, et nous serions ravis de partager notre pitance avec une si charmante voyageuse." commentai-je en lui servant mon sourire le plus charmeur.

J'entendis quelques uns de mes compagnons de voyage se gausser derrière moi, amusés que ma réputation de charmeur ne soit pas volée. C'était une façade, bien sûr, mais j'étais certaine que j'aurais été plus facilement démasquée si je m'étais moins conduite comme un petit godelureau arrogant au cœur d'artichaut... J'accompagnai ma proposition à la demoiselle en sortant une miche de pain encore relativement frais de ma besace, sans cesser de la regarder avec un sourire aimable.
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MessageSujet: Re: Chemin de solitude   Chemin de solitude EmptyMer 30 Oct 2019 - 2:09

- Holà, demoiselle.

Helena n’avait pas entendu une voix humaine depuis maintenant plusieurs jours, de longs jours de marche accompagnés d’un silence morne et de cauchemars l’a poursuivant où qu’elle aille. Le son d’une voix humaine devrait donc être rassurant pour la jeune femme, mais apparemment pas. Sortie de ses pensées comme arrachée d’un mauvais rêve elle sursaute légèrement, tournant son regard vers l’inconnu s’approchant, manifestement à cheval, une monture noire et élégante. Elle n’a pas le temps d’observer l’animal que son propriétaire vient poser pieds à terre, avec agilité et une certaine aisance, celui-ci alors habillé, du point de vue d’helena, comme un prince, arborant plusieurs couleurs de teinte différentes et vifs, ses cheveux blonds d’or lui arrivant jusqu’aux épaules, cachant partiellement des yeux bleus sombres et profonds. Des caractéristiques qui ne sont pas sans lui rappeler celles de Wallace, ramenant alors encore une fois son esprit dans son village, pendant un court instant du moins, car elle se retrouve à nouveau sortie de ses pensées quand l’homme reprend, l’air amical, souriant et d’un naturel chaleureux.

- Voudriez vous vous joindre à nous pour déjeuner ? Nous avons plus de provisions qu'il n'en faut, et nous serions ravis de partager notre pitance avec une si charmante voyageuse.

C’est avec un certain détachement qu’Helena suit les paroles de l’inconnu, son regard s’étant alors tourné plus loin, au niveau des caravanes arrêtées non loin, où se trouvent d’autres hommes, mais aussi des chevaux, beaucoup de chevaux. Elle n’en a jamais vu autant rassemblé au même endroit, elle n’en a jamais vu autant tout court d’ailleurs. Les éleveurs de Sobric n’élevaient pas de chevaux, mais plutôt des porcs ou des moutons. Les quelques étalons présents au village servaient avant tout pour tirer la charrette de monsieur Beni, qui s’occupait de marchander avec les bourgades des alentours. Après s’être attardée un instant sur le convoie, elle revient alors sur son interlocuteur, la jeune femme ayant surtout compris qu’il l’invitait à manger. Ne vient-il pas également de dire charmante ? Après plusieurs jours de marche sans s’être lavée et au repos et à l’alimentation discutable, Helena à l’air de tout sauf charmante. Ses bottes sont couvertes de terre, une partie de son pantalon tapissé de traces de toutes sortes, et le bas de sa cape encrassé, ses cheveux gras et décoiffés et son visage sans doute sale, lui aussi. Elle fronce donc les sourcils, d’autant plus en entendant des gloussements jaser derrière l’homme, alors qu’elle se relève de l’arbre contre lequel elle s’était adossé, reprenant son arc dans le même coup pour le mettre à son épaule. En temps normal elle aurait sans doute pris cet individu pour un coureur de jupons ou simplement bout en train voulant amuser la galerie, et l’aurait sans doute remis à sa place à sa manière bien à elle. Elle finit cependant par rapidement ignorer ce détail, tout comme elle ignore d’ailleurs la miche de pain que lui propose l’étranger, don l’odeur, bien que surement alléchante si l'appétit lui venait, lui donne actuellement autant envie que du charbon de bois, même si la faim lui tenaille le ventre. Elle finit par répondre, sans savoir vraiment quoi dire, l’air hébétée et quelque  peu perdue.

- Je…

S’ensuit un silence, la jeune femme détournant le regard un instant. En vérité, elle avait déjà trouvé sa réponse: “Mon village a été détruit par des orcs, je me rends à Minas Tirith pour prévenir les soldats”. Seulement rien ne sort de sa bouche. Comment quelque chose d’aussi invraisemblable même pour elle pourrait être avalé par des inconnus ? Elle reste pensive un instant, réfléchissant à sa réponse. Une partie d’elle veut qu’elle leur demande de l’amener jusqu’à la capitale, seulement l’idée d’incommoder des inconnus dons elle n’a aucune confiance la refoule, même dans cette situation. C’est après un certain silence, et une certaine gêne, que la jeune femme répond d’un air malgré elle hésitant et mélancolique, sa voix fatiguée, lui donnant l’impression qu’elle n’a pas prononcé un seul mot depuis des années.

- Non, merci, je... mon village a été attaqué...je me rends à la capitale pour avertir les soldats.

Elle reste immobile un instant, ne sachant pas quoi dire d’autre, ni quoi faire. L’idée de demander à cet inconnu de l’aide lui revient encore une fois. Mais pourquoi l’aiderait-il ? Elle même ne pense pas qu’elle aurait accepté si elle était à sa place. D’un autre côté il s’est arrêté et l’a invité à manger avec eux, mais tout de même. Après un instant de réflexion elle abandonne l’idée, détournant le regard pour se tourner, puis reprendre ça route avec un certain regret.
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MessageSujet: Re: Chemin de solitude   Chemin de solitude EmptyDim 3 Nov 2019 - 14:25

Chemin de solitude Grimhi10

Pnj : Grim



Un simple coup d’œil suffisait à comprendre que la jeune femme avait dû traverser de sacrées épreuves. Son regard semblait perdu, navigant dans un flou total. Un frisson ma parcourut l'échine, comme un souvenir fugace de cette terrible nuit où... Stop ! J'interrompis là ma pensée, préférant ne pas me rappeler de cette aventure avec les araignées. Ma mère disait souvent que ceux qui ont vécu de dures épreuves en reconnaissent le spectre dans le regard d'autrui. J'en avais aujourd'hui la preuve : cette fille avait vécu un drame, une expérience traumatisante. Je me revoyais en elle, errant comme une âme en peine jusqu'à ce qu'Anskar me secoue et me tire de cette léthargie. J'y serais probablement restée bien plus longtemps si nul ne m'avait permis d'émerger de l'horreur.

- Je…

S'agissait-il seulement d'égarement passager ou de quelque chose de bien plus profond ? J'ignorais comment me comporter avec elle, ne sachant rien de la nature exacte de son trouble. Le silence s'étend, s'allonge, s'enroulant autour de nous tel un reptile jaugeant la taille de sa proie avant de décider s'il peut l'avaler ou non. Je frissonnai à nouveau et reportai mon poids d'un pied sur l'autre, de plus en plus mal à l'aise. Lorsqu'elle acheva enfin sa phrase, ses mots tranchèrent le silence à la manière d'une lame : froids, implacables et porteurs de mort.

- Non, merci, je... mon village a été attaqué...je me rends à la capitale pour avertir les soldats.

C'était donc cela. Une tension que j'ignorais avoir relâcha mes épaules à l'instant ou je pris la décision de lui venir en aide. Je ne pouvais décemment pas abandonner une personne dans le besoin à ses propres moyens, la laissant seule au risque qu'elle ne subisse une attaque ou que la folie qui menace bien souvent les survivants d'attaques en tout genre ne fonde sur elle. A l'instant où elle fit volte face pour reprendre sa route, je franchis la distance qui nous séparait d'un pas déterminé et posai la main sur son épaule, aussi délicatement que possible :

"Raison de plus pour ne pas voyager seule, en réalité. Nous disposons de nombre de chevaux, comme vous le voyez, et nous voyageons probablement plus vite avec eux que vous ne pourriez jamais le faire à pieds."


Je marquai une légère pause, tout en jaugeant son état physique du regard :

"De plus, soit dit sans vous offenser, vous risquez d'être interceptée par des bandits ou quelque homme mal intentionné sur votre route. Une jeune femme seule et ... Manifestement perdue, dirons nous, risque fort gros sur une route aussi fréquentée. Nous nous rendons nous mêmes à la capitale, aussi je pense que vous gagneriez à vous joindre à la compagnie."


J'avais parlé d'un ton calme mais néanmoins un peu autoritaire, le même que j'utilisais lorsque j'entraînais mes chevaux. J'avais depuis longtemps après que la stabilité de la voix était une clé lorsque l'on souhaitait obtenir quelque chose d'une personne ou d'un animal et lorsque l'on a l'air de savoir ce que l'on fait, les autres ont plus souvent tendance à nous accorder du crédit. Sans compter que j'avais un argument de poids pour une voyageuse aussi misérable, probablement cantonnée aux routes depuis des jours :

"Commencez par manger, vous ne préviendrez rien ni personne si vous mourrez d'inanition dans un fossé."


Je soulignai mon propos en lui fourrant la miche de pain dans les mains sans la quitter des yeux. Le pain sentait encore bon, la croûte restait croustillante et on ne pouvait douter d'un regard qu'il était de bonne qualité. Quoi que cela n'aie probablement pas grande importance pour elle : quand on a vraiment faim, un pain noir ravit autant les papilles qu'un ragoût goûteux.
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Helena de Sobric

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MessageSujet: Re: Chemin de solitude   Chemin de solitude EmptySam 9 Nov 2019 - 0:25

Après seulement quelques pas la jeune femme sent une main se poser sur son épaule, de manière douce et calme. Elle se retourne alors, retrouvant le même homme, celui-ci affichant une mine inquiète, franche, contrastant avec son attitude initiale, qui semblait plus fausse et charmeuse.

- Raison de plus pour ne pas voyager seule, en réalité. Nous disposons de nombre de chevaux, comme vous le voyez, et nous voyageons probablement plus vite avec eux que vous ne pourriez jamais le faire à pieds.

Après quoi il reste silencieux un instant, gardant son regard posé sur elle, l’air songeur. Le ton de sa voix à aussi changé, remplaçant l’air de prince charmant avec lequel il était arrivé par un air calme et cette fois-ci plus sérieux. Vient-il de l’inviter à l’emmener jusqu’à la capitale ? Cette nouvelle serait plus qu’inespéré pour tout voyageur dans la même situation d’Helena, mais à sa grande surprise elle ne lui fait ni chaud, ni froid. Que le voyage soit long ou court, dangereux ou sécurisé, elle n’en a que faire. Elle n’a plus rien, plus de buts, plus personne à qui se raccrocher, plus de maison, sa vie d’avant perdu à jamais. Il ne lui reste que cette solitude, et l’amertume qui l’accompagne. Peu importe ce qui pourrait lui arriver, elle se sent déjà morte, et le seul désir qui l’anime est de retrouver sa famille, ses amis, ses voisins, tout le monde, qu’importe le moyen. Alors pourquoi avait elle hésité à demander de l’aide plus tôt ? Elle n’en est pas sûre elle même. Surement pour échapper à cette solitude qui la ronge depuis maintenant plusieurs jours, qui ne l’a pas quitté une seule seconde, qui hante ses nuits et ses rêves et alourdit son cœur. Mais elle sait très bien qu’être en compagnie, aussi bonne soit elle, ne lui ramènera personne.
L’inconnu reprend par la suite.

- De plus, soit dit sans vous offenser, vous risquez d'être interceptée par des bandits ou quelque homme mal intentionné sur votre route. Une jeune femme seule et ... Manifestement perdue, dirons nous, risque fort gros sur une route aussi fréquentée. Nous nous rendons nous mêmes à la capitale, aussi je pense que vous gagneriez à vous joindre à la compagnie."

Perdue ? N’était elle pas sur la bonne route ? C’est ce que pensait tout du moins Helena, mais manifestement non. Qu’elle le veuille ou non, prendre la route avec ce convoi lui permettra d’arriver plus facilement à Minas Tirith. Elle pourra avertir les soldats de ce qu’il s’est passé et ensuite… ensuite elle ne sait pas. Sa vie était sa famille, son village, et y rester était son avenir, elle n’aspirait à rien d’autre.

-  Commencez par manger, vous ne préviendrez rien ni personne si vous mourrez d'inanition dans un fossé.

L’homme ponctue alors ça phrase en lui mettant un morceau de pain dans les mains, le même qu’il lui avait proposé tant tôt. La jeune femme baisse les yeux sur le condiment, une impression toujours aussi malheureuse animant son visage. Après quelques secondes à fixer l’aliment, elle se décide finalement à en prendre une première bouchée, mâchant avec peu d’énergie. Après une petite minute elle termine tout de même la miche de pain, trouvant celle-ci bien meilleur que le pain maintenant rassis qu’elle a emporté de Sobric. Bien sûr l’appétit ne lui est pas venu, elle s’est simplement forcé à manger par politesse, cette situation n’allant pas sans lui rappeler des souvenirs maintenant douloureux. Avant son voyage, avant la destruction de Sobric, Helena avait pris pour habitude de venir manger chez les parents de Wallace, son ami d’enfance, de temps en temps. A vrai dire ce sont eux qui l’invitaient. Ils avaient en tête que les deux jeunes gens finissent par se marier ensemble, ce qui n’était le souhait d’aucuns des deux, bien qu’ils s’entendaient très bien. Les repas étaient souvent animé, joyeux, quoiqu’un peu gênant par moments sur certaines questions indiscrètes, ou alors simplement des taquineries: “A quand le mariage ?”,  “Vous êtes mignon tous les deux.”, “Vous êtes vous déjà embrassé ?”. Tant de souvenir certes gênants mais qui ne manquaient jamais de faire lâcher un sourire à Helena quand elle s’en rappelait. Aujourd’hui ce souvenir lui donne simplement envie de rendre son maigre repas. Là-bas, chez Wallace, il y avait obligation de finir son assiette, invitée ou pas. En y repensant maintenant, elle donnerait n’importe quoi aujourd’hui rien que pour dîner une dernière fois chez Wallace. Elle relève son regard vers l’inconnu, se rappelant qu’elle n’a pas répondue à sa proposition. Après un instant de réflexion et un instant de silence elle reprend finalement la parole, sa voix un peu plus vive mais toujours morne et peu faible.

-  Merci...si vous me le proposez, je n’ai rien contre faire la route avec vous.

La jeune femme marque un temps d’arrêt pour diriger son regard vers les autres hommes présents plus loin, à coté du convoi. Ceux-ci la regardent, la plupart la dévisageant, sans doute curieux, voire amusé à en voir le sourire de certains. Elle revient alors vers son interlocuteur, continuant l’aire un peu plus hésitante.

-  Enfin... si ça ne pose de problèmes à personne bien sûr.

Une partie d’elle aurait voulu partir, continuer sa route seule, peu importe ce qui l’attend. Elle a le sentiment de s’être détachée de son monde, d’être comme vide. Cette rencontre avec de nouvelles personnes réveille en elle une certaine angoisse, comme si elle s’était déjà habituée à cette solitude absolue ressentie ces derniers jours, et qu’elle avait perdue tout contacte humain. Ou alors est-ce autre chose ? Elle n’en sait rien, et elle ne préfère pas s’attarder sur cette question pour le moment. Elle tente de faire le vide dans son esprit, ses pensées revenant alors rapidement à Sobric, ses amis et sa famille, une nouvelle fois.
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MessageSujet: Re: Chemin de solitude   Chemin de solitude EmptyDim 10 Nov 2019 - 15:28

Chemin de solitude Grimhi10

Pnj : Grim




L'expression de la demoiselle m'inquiétait. Décidément, elle me rappelait de mauvais souvenirs, bien que j'eusse l'impression que son passé était autrement plus trouble que le mien. Au final, je n'avais vécu qu'une seule expérience réellement traumatisante et je m'en étais bien sortie car je ne m'étais pas retrouvée seule. Elle semblait complètement ailleurs, son corps était là mais son esprit quant à lui... Je n'en étais pas sûre. J'avais l'impression de regarder l'une de ces poupée de porcelaine que ma sœur affectionnait enfant. Rien de plus qu'une coquille vide à l'apparence humaine. Les poupées, tout comme cette jeune femme, avaient quelque chose d'effrayant que je n'appréciais guère. Mais au contraire des humains, on ne pouvait rien faire pour elles. Quant à la voyageuse, il devait être possible de la ranimer quelque peu... Bien que je n'aie aucune idée de la procédure à suivre.

La nourriture même ne sembla guère apporter le sursaut de vie que j'avais espéré. Et cela, je le savais, était autrement plus grave : un animal blessé se nourrit afin de reprendre des forces là où celui qui se sait condamné ne le fait pas. Enfin. Même si c'était sans conviction, elle avait mangé suffisamment pour survivre encore un peu. Avec un peu de chance, elle réussirait à sortir de sa torpeur. Je soupirai en songeant que la présence d'Anskar à cet instant n'aurait pas été de refus, pour essayer de la remettre sur pied. Mon esprit se perdit quelques instants à la pensée de cet homme à qui je devais tant. Ce fut finalement la voix de la jeune femme qui me tira de ma rêverie et je dissimulai tant bien que mal un rougissement impromptu. Quelle idée de m'égarer dans de telles pensées à un moment pareil !

" Merci...si vous me le proposez, je n’ai rien contre faire la route avec vous

- Parfait. "

La jeune femme marque un temps d’arrêt pour diriger son regard vers les autres hommes présents plus loin, à coté du convoi. Ceux-ci la regardent, la plupart la dévisageant, sans doute curieux, voire amusé à en voir le sourire de certains. Elle revient alors vers son interlocuteur, continuant l’aire un peu plus hésitante.

"Enfin... si ça ne pose de problèmes à personne bien sûr.
-C'est l'évidence même. Soyez la bienvenue dans la caravane des éleveurs de chevaux rohirrims. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à vous adresser à moi. Au fait, je m'appelle Grim. Et vous..?"


J'essayai de la rassurer avec un sourire aimable et sincère, réfléchissant toujours à un moyen d'éviter qu'elle ne risque de faire une bêtise une fois que nous la laisserions. Nous n'en aurions que pour quelques jours sur place, avant de rentrer chez nous. Or je ne me faisais aucune illusion sur les chances de survie de cette femme si nous la laissions comme ça. Peut être y aurait il des guérisseurs en ville capables de l'aider ? Les hommes derrière nous étaient en train de servir à boire aux chevaux, et mon propre étalon piaffait d'impatience. Je remarquai une certaine... Bizarrerie, dirons nous, entre notre convoi vif et alerte et la demoiselle qui me faisait face. J'étais convaincue qu'elle ne pourrait trouver que des avantages à notre compagnie : malgré leur air un peu rustre, les gars qui m'accompagnaient étaient tous fiables et honnêtes, comme le sont souvent les éleveurs de notre trempe.

"Vous pourrez vous choisir une monture pour le voyage, si vous voulez. Je peux vous conseiller, tout dépend de votre talent de cavalière."
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MessageSujet: Re: Chemin de solitude   Chemin de solitude EmptyLun 11 Nov 2019 - 23:07

-C'est l'évidence même. Soyez la bienvenue dans la caravane des éleveurs de chevaux rohirrims. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à vous adresser à moi. Au fait, je m'appelle Grim. Et vous..?"

L’homme lui avait répondu d’un sourire aimable et franc, se voulant sans doute rassurant.
Rohirims. Helena avait déjà entendu parler de ces gens quand elle était plus jeune, de par les histoires que lui racontait le veille Oswald. Le peuple du Rohan, un pays voisin du Gondor, était couvert de prairies et de pâturages luxuriants. Ses habitants étaient connus pour être des cavaliers émérites, et de très bons éleveurs de chevaux. Maintenant qu’elle y pense, même avec les histoires du vieil homme elle ne connaît pas le Rohan si bien que ça, du moins elle ne le connaît plus aussi bien. Elle se rappelle, enfant, qu’elle était passionnée par ses histoires. Elle en rêvait, et se disait qu’elle aussi un jour pourrait partir à l’aventure, fouler d’autres terres, contempler de ses propres yeux les paysages magnifiques qu’il décrivait, rencontrer de nouveaux peuples et en apprendre plus sur leur façon de vivre. Cette envie s’est rapidement effacé en grandissant. Elle avait finit par comprendre qu’une jeune fille seule et de plus roturière ne pourra jamais parcourir la terre du milieu comme le vieil Oswald. Avec les nouvelles responsabilités dues à son âge et ce rêve alors abandonné, Hellena n’avait plus vraiment de raison de venir écouter les histoires du vieil  homme, et préférait alors se concentrer sur de nouvelles préoccupations.
Les comptes que lui racontait ce vieux barbu sont maintenant bien loin pour elle, et d’autant plus maintenant. La jeune femme garde tout de même de bon souvenir de cette période, des souvenirs maintenant noyés par la vision du corps sans vie d’Oswald. Des souvenirs de son village elle en possède beaucoup, des joyeux pour une grande majorité, mais tous engloutis, inaccessibles, la laissant seule avec son amertume, sa solitude, la laissant sombrer peu à peu dans un abîme dont elle ne pense jamais pouvoir ressortir. Elle relève la tête vers l’inconnu, ou plutôt Grim, se rendant compte qu’elle n'a pas répondu à ça dernière question.

Helena.

Qu’elle répond simplement, toujours comme sortis d’un rêve, alors qu’elle semble y replonger aussitôt. l'homme reste ensuite silencieux pendant un léger moment, reprenant son air songeur malgré son sourire. Helena, même dans son état actuel se rend bien compte de l’air pitoyable qu’elle doit laisser, et cela se ressent très clairement dans le regard des autres. Mais quelle importance ? Une part d’elle se demande comment peut elle encore être en vie. Elle repense à l’attaque du village, à comment elle s’est caché en voyant les orcs massacrer ses voisins et ses amis, telle une lâche. Elle avait un arc, elle aurait pu faire quelque chose, au moins un peu. Dans le pire des cas, elle serait morte comme tout le monde, et ce n’est pas une si mauvaise perspective quand elle y repense maintenant. Elle ne serait pas là, aussi pitoyable et lâche, si elle avait défendu son village contre ces immondes créatures.

"Vous pourrez vous choisir une monture pour le voyage, si vous voulez. Je peux vous conseiller, tout dépend de votre talent de cavalière."

Ses talents de cavalière ? Elle n’en a aucuns. A vrai dire la seule fois où elle se souvient être montée sur un cheval c’est vers ses sept ans, plus ou moins. Son père discutait avec monsieur Beni pour une affaire quelconque, et à l’époque Helena, encore rêveuse d’aventures, s’imaginait déjà monter son propre cheval, à la recherche de nouveaux horizons. Monsieur Beni a exaucé son souhait, pendant une petite heure en tout cas. La pauvre aurait surement déjà dégringolé de l’étalon plusieurs fois s’il n’y avait pas eu quelqu’un pour l’assister.
Son regard vient se placer sur l’attroupement de chevaux, la jeune femme se demandant alors comment s’y prendre pour ne serait-ce que grimper sur leurs dos. Elle revient alors vers Grim, lui répondant de la même manière que la précédente, morne et détachée.

Désolée...mais je ne sais pas monter.

Elle imagine déjà l’air d'étonnement de l’homme arriver. Elle suppose que pour les gens du Rohan une personne qui ne sait pas monter à cheval doit être comme un chasseur ne sachant pas pister. La jeune femme maintient donc son regard, appréhendant sa réaction. Dans le pire des cas elle peut toujours suivre à pied, elle l’a déjà fait jusque-là de toute manière, elle peut bien continuer.
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Astriel Nirokini
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MessageSujet: Re: Chemin de solitude   Chemin de solitude EmptyMar 12 Nov 2019 - 15:24

Chemin de solitude Grimhi10

Pnj : Grim




Inquiétante absence de réaction tout de même. J'avais cru un instant déceler une lueur d'animation dans son regard à la mention de nos origines, mais j'avais dû me méprendre car de toute évidence cela ne l'intéressait guère.

"Helena.
- Enchanté de faire votre connaissance.
"
répondis-je simplement, ne sachant trop que dire face à un tel mutisme.

Heureusement, sa réponse à ma question quant à ses capacités en selle me donna l'occasion d'étoffer un peu la conversation. Je n'aimais guère le silence et même en cheminant j'avais tendance à bavarder, ce qui m'avait donné une réputation de jeune homme enthousiaste et presque toujours de bonne humeur. Réputation seulement à demi méritée, à vrai dire, car tout cela, à l'instar de mon sexe, n'était qu'une façade. Enfin, cela me servait bien et j'aimais diffuser de la joie autour de moi, alors ce léger mensonge n'était peut être pas si gênant. Le seul avec qui je me montrais moi même, en dehors des membres de ma famille, était Anskar. Une fois de plus. Curieux de constater qu'il quittait rarement mes pensées, sans que j'en comprisse réellement la raison.

Désolée...mais je ne sais pas monter.

Je lui servis mon sourire le plus aimable, absolument pas surpris. Si elle était originaire du Gondor, à plus forte raison d'une ville excentrée, elle ne devait pas avoir vu de chevaux très souvent, et encore moins être montée dessus. Un léger rire m'échappa même et je commentai :

"Cela ne m'étonne pas vraiment. Mais ne vous en faites pas, j'ai parmi la harde quelques juments placides qui pourront vous convenir. Elles sont calmes et placides, il vous suffira de monter dessus et de les laisser suivre le troupeau. J'aurais pu m'inquiéter de votre possible manque d'équilibre si je n'étais pas certain que vous ayez un talent de chasseuse ou quelque chose dans ce goût là."

Je désignai son arc d'un signe de la main.

"Il faut une certaine agilité pour réussir à chasser dans les coins forestiers d'où vous semblez venir, d'après mon père. Du coup, je pense que vous devriez sans trop de peine réussir à vous maintenir en selle. Je vous prêterai la mienne, j'ai l'habitude de monter à cru et Minuit ne risque pas d'y voir d'objection."


Je fis un signe de tête vers mon étalon qui, à l'appel de son nom, avait fait quelques pas tranquilles vers nous. D'aucuns prétendaient que les Rohirrims aimaient davantage leurs chevaux que les membres de leurs propres familles et cela n'était qu'en partie un préjugé. C'était un amour différent, mais non moins fort et je ne donnais pas cher de la peau de quiconque s'en prendrait à celui que je considérais comme mon plus fidèle ami depuis déjà bien des années. Je flattai discrètement son encolure, quand mon beau frère s'écria à notre attention :

"Si vous voulez du jambon, il va falloir vous décider. Je ne garantis pas qu'il en restera encore dans quelques minutes..."

Je le remerciai d'un geste de la main et ajoutai à l'attention de mon interlocutrice :

"Allez, venez. Même si vous ne tenez pas à manger, je pourrai vous présenter le reste de la troupe à défaut de mieux."


Je savais bien qu'il n'y avait aucun risque que l'on manque de victuailles, mais ce prétexte était probablement la meilleure excuse que Sigmund avait pu trouver pour nous inciter à rejoindre le groupe. Il n'appréciait guère d'être tenu à l'écart des conversations, surtout lorsqu'elles promettaient un peu d'animation dans un voyage aussi fastidieux que celui ci.
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MessageSujet: Re: Chemin de solitude   Chemin de solitude EmptyMer 13 Nov 2019 - 23:38

Contrairement à ce que pensait Helena, Grim ne semble pas du tout surpris, au contraire même. Il garde le même sourire chaleureux et aimable, lâchant même un léger ricanement avant de répondre du même ton que le laissait supposer son faciès.

Cela ne m'étonne pas vraiment. Mais ne vous en faites pas, j'ai parmi la harde quelques juments placides qui pourront vous convenir. Elles sont calmes et placides, il vous suffira de monter dessus et de les laisser suivre le troupeau. J'aurais pu m'inquiéter de votre possible manque d'équilibre si je n'étais pas certain que vous ayez un talent de chasseuse ou quelque chose dans ce goût là.

Avant qu’elle n’est pue se poser la question sur le rapport entre la chasse et l’équitation, Grim continu après un très court instant d’arrêt, levant sa main pour désigner son arc.

Il faut une certaine agilité pour réussir à chasser dans les coins forestiers d'où vous semblez venir, d'après mon père. Du coup, je pense que vous devriez sans trop de peine réussir à vous maintenir en selle. Je vous prêterai la mienne, j'ai l'habitude de monter à cru et Minuit ne risque pas d'y voir d'objection.

Après un léger signe de tête, l’étalon s’approche calmement, venant se mettre à son niveau, son maître le caressant avec attention et douceur. Elle ne voit pas spécialement de lien entre l’équitation et la chasse. Certes il faut garder une certaine agilité si l’on veut rester discret ou tirer en toutes stabilités, mais ça n’a rien à voir avec monter un cheval. Minuit. C’est un joli nom pour un cheval. Les chevaux de monsieur Beni également étaient nommés, même si elle ne se souvient plus exactement de leurs noms. Elle vient à se demander où étaient passé les chevaux de monsieur Beni après l’attaque de Sobric. De toutes les images morbides qu’elle a pu ramener de son ancien village, aucune ne montre des étalons morts ou vifs. Si elle se rappelle bien des histoires que lui racontait le vieil Oswald, même si ce sont de lointains souvenirs, il lui semble que les orcs sont carnivores. Son cœur vient s’alourdir davantage en faisant la déduction. Les pauvres bêtes étaient pour l’homme comme des amis, maintenant qu’il n’est plus là il ne lui reste rien, même pas ses chevaux. En faites il ne reste plus rien de son village. C’est comme s’il n’avait jamais existé, comme s’il n’avait eu aucune importance, et elle n’a rien pu y faire. Une voix un peu plus éloignée vient la faire sortir de ses pensées.

Si vous voulez du jambon, il va falloir vous décider. Je ne garantis pas qu'il en restera encore dans quelques minutes…


La jeune femme lève le regard vers la direction de l’interlocuteur, repérant l’un des hommes du convoi, celui-ci s’adressant manifestement à Grim, qui le remercie d’un signe de main avant de se tourner à nouveau vers elle.

Allez, venez. Même si vous ne tenez pas à manger, je pourrai vous présenter le reste de la troupe à défaut de mieux.

Helena ne répond pas, se contentant de suivre Grim vers le rassemblement d’hommes, d’un pas alors lent et hésitant. Après les récents événements et le fait d’avoir passé les derniers jours seuls, avec pour seule compagnie d’affreux cauchemars, se retrouver à rencontrer autant d’inconnus d’un coup l’angoisse, en quelque sorte. Il faut dire que dans son petit village la jeune femme n’avait pas eu l’occasion de traiter avec beaucoup d’étrangers, voire même quasiment aucun.
Une fois au niveau du groupe elle s’arrête, restant alors immobile et silencieuse, passant du regard chacun des membres du convoi, tous des hommes apparemment. Ils avaient tous l’air plus ou moins de bonne humeur, discutant entre eux pour la plupart, où  s’empiffrant, voir les deux, une partie du groupe ayant déjà tourné la tête vers elle. Elle pose alors son regard vers la nourriture déposée ici et là, constatant alors que Grim ne mentait pas sur la profusion de vivres qu’il avait annoncée plus tôt. Cependant, la vue et l’odeur de la viande et du pain ne semble pas la faire réagir. Son expression n’a pas tellement changé. Elle garde toujours son air morne et perdu avec lequel elle était arrivée.
En temps normal elle se serait déjà présenté avec le sourire, mais cette situation n’a rien de normal, et si elle l’avait été elle ne serait pas ici. Elle se sent comme vide, détruite, effondrée, et les sentiments qui accompagnent ces sensations s’accentuent encore et encore, se rajoute, se décuplent. Elle se demande encore jusqu’où cela peut aller, si cette amertume prendra fin un jour. Seulement si elle l’abandonne elle a le sentiment d’abandonner sa famille et ses amis, quand bien même à l’heure actuelle il lui est impossible d’oublier une seule seconde son village et ses habitants, même si elle le voulait.
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MessageSujet: Re: Chemin de solitude   Chemin de solitude EmptyVen 15 Nov 2019 - 22:14

Chemin de solitude Grimhi10

Pnj : Grim




La jeune femme me suivit mais je discernais toujours la même absence, le même désintérêt pour tout. Mes compagnons de route la regardaient avec intérêt, mais son expression jetta une sorte de froid sur la compagnie qui perdit quelque peu de son animation. D'autres que moi reconnaissaient ce type de regard, leurs propres visages soudain graves et austères, eux qui plaisantaient gaillardement quelques secondes plus tôt. Bien décidée à ne pas laisser le silence nous écraser de sa terrible omniprésence, je me décidai par la présenter aux autres.

"Je vous présente Helena. Elle se rend à la capitale pour les avertir d'une attaque sur son village, alors je lui ai proposé de venir avec nous pour que cela soit fait au plus vite."


Mon explication satisfit mes compères qui s'élancèrent à leur tour dans des présentations certes sommaires, mais qui suffiraient amplement. Nous étions tous éleveurs de chevaux, issus de la même région prospère du Rohan et pétris de bonnes intentions à l'égard de nos voisins. Je finis donc par expliquer plus en détail notre démarche tandis que les autres se sustentaient :

"Vois tu Helena, il y a quelques temps on nous a appris qu'un terrible fléau avait touché certaines terres. Il paraît que l'eau était maudite, et nombre de gens y ont perdu la vie. Les troupeaux en ont beaucoup souffert et en tant qu'hommes issus de la vie paysanne, on s'est dit qu'on pouvait peut être les aider à se reconstruire. Je sais, quelques chevaux ne ramèneront pas ceux qui sont morts. Mais pour ceux qui survivent et qui doivent tout reconstruire, ça peut être une bénédiction. On espère tous pouvoir alléger un peu leur quotidien, à ces gens là. On aurait préféré être plus utiles, mais enfin... Il faut bien commencer quelque part, tu ne crois pas ?"


Non loin de moi, mon beau frère Sigmund opina du chef avec un certain enthousiasme.

"Ca peut pas faire de mal de toute façon. Faut bien des bêtes pour s'occuper du labour ou transporter les marchandises. Alors on s'est tous cotisés pour donner des chevaux, y'en a même quelques uns qui viennent d'autres éleveurs qui n'ont pas pu venir. Avec les gars on a prévu d'essayer d'aider une fois sur place aussi, mais on sait pas trop de quoi ils auront besoin."


De fait, nous avions seulement eu vent de la perte des troupeaux, et de la mort de nombreux civils. Nous aurions aimé ramener du bétail un peu plus varié mais hélas, nous ne pouvions nous permettre de quitter trop longtemps nos terres et d'amenuiser nos ressources prévues pour l'hiver. Nous étions convenus d'un commun accord qu'un aussi grand Empire devait avoir des réserves alimentaires suffisantes pour se sustenter, mais nous avions pensé que toute aide peut être la bienvenue, même maigre. Et puis, sans vouloir nous vanter, nos chevaux étaient tout de même des bêtes de première qualité et ne pouvaient se montrer qu'utiles. Je finis par ajouter avec un soupir :

"En vérité on espère surtout apporter un peu d'espoir. Entre Hommes, il faut bien s'entraider un peu, non ?"


C'était un sous entendu à peine caché, un peu facile également, mais je n'en concevais aucune honte. Si elle ne comprenait pas que j'avais également l'intention de l'aider, elle, eh bien... Cela ne changerait rien et je m'y essaierais tout de même. Sur ces terres peuplées de races diverses et variées, s'entremêlant les unes aux autres, j'avais la conviction que les Hommes étaient les moins favorisés. Notre durée de vie ridiculement courte par rapport aux elfes ou aux nains par exemple ainsi que nos capacités physique globalement moins bonnes que celles d'autres races faisait de nous des proies faciles. Pour preuve : je n'avais pas entendu parler de la possibilité que ce fléau ait touché les nains ou les elfes par exemple. Non, c'étaient nous, les Hommes, le maillon faible du continent, qui étions encore et toujours la proie des pires atrocités.

J'avais entendu dire que l'impératrice de l'Ouistreness était une elfe,d'ailleurs. Cela me revenait soudainement et je me demandai si c'était vrai. Je n'étais pas spécialement férue de géographie et encore moins de politique, aussi m'étais-je fort peu intéressée au sort et aux conditions de vie des autres peuples. Je n'avais pour ma part aucun doute quant au fait que notre bon roi aurait remué ciel et terre pour aider ses gens ainsi malmenés par le sort. Mais qu'en était il de la famille impériale d'ouistreness, si vraiment elle était mâtinée d'elfe ? Curieuse, je tentai de sonder Helena dans l'espoir d'en apprendre un peu plus :

"D'ailleurs, on m'a dit que votre Empire était dirigé par une famille de demis elfes. Est-ce vrai ? Je n'en ai jamais vu pour ma part, les elfes ne semblent guère trouver les plaines du Rohan à leur goût. Mais je serais curieux d'en rencontrer un jour. Il y a tant de choses que l'on ignore lorsqu'on vit jour après jour dans une plaine sans jamais voir le monde."


De fait, c'était la première fois que je partais si loin de chez moi et à plus forte raison, dans un autre pays. C'était une expérience à la fois effrayante et exaltante, mais j'essayais de prendre cela comme une chance. Tout le monde n'avait pas la possibilité de vivre de telles aventures dans sa vie.

hrp:
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