Retour face au conseil [PV PNJ d'Aléa]

J'étais de nouveau de retour aux champs aux iris, un petit endroit charmant vraiment, toujours un plaisir de traverser ces eaux calmes et paisible.
Mais aujourd'hui, aujourd'hui était un jour particulier, car j'avais été appelé par le conseil des champs lui-même.

C'était il y a trois mois maintenant que je leur avais proposé de devenir un fragment de mon royaume fédéral.
C'était une question épineuse et je comprend parfaitement qu'ils aient prit énormément de temps à répondre a ma question. Khazad-Dûm entretenait avec les champs aux iris une très bonne relation depuis longtemps, plus encore maintenant que nous nous étions étendus jusqu'à la source de leur rivière et que des réfugiés des montagnes bleus s'étaient joint aux hobbits locaux.

Je me préparais actuellement à aller à Tharbad, cité lacuste du sur de l'Arnor, une citée commerciale importe de l'endroit. Et les champs y étaient étonnement convié, un hasard amusant.

Je portais actuellement ma nouvelle tenue royale, mon sceptre, arborant l'épée de mon grand-père, ma couronne, représentant des corbeaux de mithril et ceint de 7 diamant blanc.

J'étais un peu anxieux, car je souhaitais a tout prix que mon entreprise aboutisse, je souhaitais réellement qu'ils se joignent a mon royaume. L'entièreté du royaume gagnerait ainsi un allié commerciale important, des richesses incroyable et nous aurions réussi a rallier tous les royaumes nains nains ... enfin, il me manquera encore les clans des Orocarnis, mais traversé l'Est jusqu'à eux, cela sera complexe ...

Bref, je m'égarais encore dans mes pensées, je devais rester concentré. Aujourd’hui, peut-être que mon royaume s’agrandirait encore de nouveau, ou bien peut-être échouerais-je comme avec Dun ...

Mes gardes dragons, vinrent se poster auprès de la garde des champs, devant la salle du conseil.
Je pénétrais enfin le lieu de mes angoisses, accompagné de Bofur et d'un autre de mes gardes-dragons.
Je regardais alors un par un, chacun des conseillers présents, avec devant moi la Thain et le seigneur des Batrbes-de-feu.

-Mes hommages à tous, conseillers, Thain des champs, Seigneur des Barbes-de-feu. Je suis heureux de vous revoir en ce jour et plus encore que vous ayez terminé de débattre entre vous. Comme vous me l'avez demandé, me voici revenus ici devant vous, prêt a entendre votre réponse.

Assise sur mon siège devant le conseil assemblé, je repensais à la façon dont ma vie venait de changer. Il s'était passé tant de choses ces dernières semaines que je ne savais plus où donner de la tête. Tout d'abord, mon voyage et mon retour aux champs, après avoir eu l'occasion d'enfin voir le monde. On aurait pu penser qu'une personne d'une cinquantaine d'années avait un bagage conséquent. Pourtant, cette expérience m'avait fait comprendre que j'en étais bien loin. Il y avait tant et tant de choses à apprendre, après tout ! Je ne pourrais certainement qu'en effleurer la surface, mais j'étais bien décidée à faire du mieux que je pouvais, en toute chose. Ce voyage m'avait permis de mettre de l'ordre dans mes idées, ainsi que de réorganiser mes priorités et mes projets d'avenir.

D'ailleurs, quand bien même je n'aurais pas eu ces réflexions sur moi même et son mon futur, mon retour aux Champs ne m'aurait pas laissé le choix. Vieillissante, ma mère avait commencé à préparer sa succession. Elle se plaignait à présent de douleurs diverses, d'une vue de moins en moins bonne et d'une fatigue générale. Tandis qu'elle me résumait tout ce qui s'était passé en mon absence alitée sous le regard tendre de mon père, mon cœur se serra. Ces quelques mois de séparation me permettaient de constater avec une grande acuité combien l'âge pesait à présent sur elle. Il n'était plus temps pour moi de vivre à ma guise sans me soucier des conséquences. J'avais des responsabilités et je comptais bien les assumer. J'avais alors rassuré ma mère en lui promettant d'assurer mon rôle pour le bien de notre peuple.

Les jours suivants furent probablement les plus agités de toute mon existence. L'intronisation d'un nouveau Thain était une chose solennelle et bien entendu, particulièrement festive. A présent, j'ai l'impression que ces jours se mélangent en une sorte de maelström de noms, de visages et d'invitations diverses et variées. Je peinais à présent à me rappeler de tout et de tout le monde et bien que j'eusse particulièrement goûté les festivités qui avaient suivi la cérémonie, j'étais heureuse que tout cela soit du passé. Je poussai un soupir et me redressai sur mon assise de velours rouge. Il était temps à présent de terminer ce pour quoi j'avais rassemblé le conseil.

"Mesdames, messieurs, commençai-je d'une voix forte afin que tous puissent entendre. Comme vous le savez, ma première mesure en tant que Thain a été d'effectuer un référendum afin de permettre à nos concitoyens de vérifier si oui ou non nous devons accepter la proposition qui nous a été faite par le royaume fédéral d'Erebor. Je ne vous ennuierai pas en vous rappelant les termes de cette proposition, qui a été débattue de nombreuses fois dans cette salle même. Laissons donc les votes décider."

Je marquai une pose tandis que plusieurs duos d'hommes entraient dans la pièce, portant avec difficulté les énormes urnes qui avaient servi au vote. Nous en avions disposé une dans chaque ville, comme de coutume, ainsi que deux supplémentaires dans des endroits stratégiques qui permettaient aux habitants de villages excentrés de voter également. La mesure avait remporté un franc succès et l'on n'avait jamais vu autant des nôtres rassemblés en un seul endroit qu'au cours des différentes allocutions que nous avions organisées pour expliquer en long et en large la proposition qui nous était faite. On était venus nombreux aux urnes et j'étais fort satisfaite de constater que notre peuple s'était autant intéressé à notre politique interne.

"Je vous en prie, procédez." demandai-je aux jeunes gens choisis pour dépouiller les bulletins.

Depuis bien des années, nous avions décidé de faire compter les voix par des enfants, des mains innocentes qui n'avaient rien à gagner à trafiquer les comptes. Des responsables étaient choisis au hasard parmi la population de moins de vingt ans, qui procédait ensuite au comptage devant le conseil à l'aide d'un boulier. Méthode certes quelque peu rébarbative, mais elle avait l'avantage d'être aussi équitable que possible. Pour s'assurer qu'il n'y avait pas de triche, des gardes étaient postés nuit et jour près des urnes, pendant les trois jours du vote. Ils vérifiaient que chacun ne votait qu'une fois à l'aide d'une liste des habitants, qu'on ne déposait qu'un seul bulletin en votant et que personne ne venait remplacer les votes des autres. L'on ne pouvait s'inscrire au vote qu'en ayant vingt ans révolus et en ayant assisté au moins à une allocution expliquant le sujet débattu. C'était le meilleur moyen que nous avions trouvé pour que les votes soient justes et éclairés. Pas question que quiconque vote au hasard sans savoir de quoi il s'agissait : le sujet était bien trop important.

Le comptage des bulletins débuta. Deux des enfants étaient aux bouliers, l'un peint en rouge et l'autre en bleu. De même, pour éviter les erreurs et permettre à tous de voter, les votes étaient représentés par des taches de peinture, rouge pour ceux qui étaient contre et bleu pour ceux qui étaient pour. Les enfants n'eurent aucune peine à compter et le conseil assista avec intérêt à la procédure. Arrivés à l'avant dernière urne, le résultat semblait évident. A moins que nous n'ayons une surprise particulièrement inattendue, le sort était jeté.

"Ils sont encore plus nombreux à avoir voté que quand on a instauré la semaine de congés pour les mariages." commenta l'une de mes voisines, Prunelle Brandebouc, une vieille hobbite qui semblait tenir debout par enchantement tant ses muscles semblaient avoir fondu avec les années.

De fait, cette occasion avait soulevé les foules car elle sous entendait qu'on pouvait étendre les festivités sur plusieurs jours. Une telle perspective n'était pas pour déplaire à la population moyenne... Ni même aux autres : plus de festivités signifiaient également plus de dépenses pour les mariés. Tout le monde s'y retrouvait, en particulier les grossistes, cuisiniers et autres artisans de tout acabit. La vente de mathoms avaient presque quintuplé cette année là.

"Et, contre. Voilà, c'était le dernier." indiqua d'une voix chantante la petite demie qui avait été chargé de l'urne en provenance du centre ville.

Nous avions sous les yeux le résultat de deux semaines d'organisation, de discussions, de préparations...

"Ce n'est pas vraiment une surprise", commenta Abelard Vergazon d'un air dépité.

Nous connaissions bien évidemment son avis sur la question tant il l'avait exprimé avec verve. Cependant, le choix ne dépendait d'aucun de nous. Le peuple avait voté. J'écrivis soigneusement le résultat du vote, ainsi que le nombre de votants sur une page du journal des Champs. Nous avions bien évidemment bon nombre de manuscrits retraçant chaque événement important des Champs, et celui ci ne faisait pas exception.

"Bien. Je prends note de ceci. J'envoie un message au roi Kili sur le champ. La séance est levée." indiquai-je en donnant congé aux enfants ainsi qu'au conseil.

Je me hâtai de prévenir le roi Kili que nous avions terminé nos débats puis décidai de prendre quelques jours pour moi, afin de visiter mes frères et mes sœurs. Nous avions bien des choses à nous dire.

Le retour de Sa Majesté ne se fit pas attendre et il nous indiqua son arrivée prochaine. Puisqu'il se rendait tout comme nous à Tharbad afin d'y rencontrer d'autres personnalités politiques, il devait de toute façon passer par ici. Un heureux hasard, indubitablement. Je pourrais probablement en profiter pour l'y accompagner : cela nous évitait d'affréter un bateau pour finalement peu de choses. J'étais anxieuse, mais il faudrait que je m'y habitue : ce type de rencontres serait mon pain quotidien désormais.

Le jour prévu, j'avais revêtu une robe de brocart d'un vert émeraude rehaussée de fils d'or. Nous ne faisions pas souvent étalage de nos richesses, moi moins que les autres. Pourtant, cette occasion était quelque peu différente, tout comme le serait la rencontre à Tharbad. On m'avait donc fait tailler sur mesure des tenues suffisamment élégantes pour que personne ne se prenne à oublier la puissance financière de notre pays. Bien que nous soyons minuscules d'un point de vue étendue du territoire et ridiculement moins puissants que nos voisins sur les questions militaires, nous avions d'autres ressources. Il était bon de rappeler aux autres notre force, juste au cas où. On n'attend pas la même chose d'une bande de paysans ignares que d'un groupe de riches marchands, après tout. Bien que j'aie résolument refusé d'être coiffée d'une tiare ou d'une couronne ou de quelque ânerie de ce genre, on m'avait tout de même relevé les cheveux de façon seyante, avant de les piquer d'une parure d'or et d'émeraudes. J'avais l'impression de ressembler à un clown, mais ma mère soutenait que j'étais splendide. Question de point de vue...

Puis, je m'installai sur la place d'honneur dans la salle du conseil tandis que la garde partait au port, afin d'escorter le roi des nains.

hrp:

Enfin, notre prestigieux invité entra dans la pièce. Au premier regard, je compris pourquoi ma mère avait tenu à m'habiller de la sorte : pour sa part, notre interlocuteur était quant à lui particulièrement rutilant. Il brillait de partout, scintillant comme le soleil sur l'eau calme des marais. Je me demandai un instant si cette appréciation exacerbée des choses brillantes avait un lien avec le fait qu'il passait littéralement son existence sous la terre, dans la montagne. J’éclipsai cette question importune dans un coin de mon esprit et m'intéressai à notre invité, me tenant aussi droite que possible.

-Mes hommages à tous, conseillers, Thain des champs, Seigneur des Barbes-de-feu. Je suis heureux de vous revoir en ce jour et plus encore que vous ayez terminé de débattre entre vous. Comme vous me l'avez demandé, me voici revenus ici devant vous, prêt a entendre votre réponse.
-Bienvenue aux Champs, Seigneur Kili, roi sous la montagne. répondis-je tout d'abord d'une voix calme et posée. Nous vous remercions d'avoir répondu si vite à notre missive."

Je marquai une pause tout en esquissant un signe de la main en direction de mon père qui hocha la tête avant de s'eclipser. Nous avions discuté d'un changement qui nous paraissait nécessaire au vu de la situation actuelle et il avait eu une idée que je jugeais brillante. Ce n'était que justice qu'il l'expose lui même, lorsque le moment serait venu.

"Comme nous vous l'avons annoncé, les Champs sont arrivés à un accord majoritaire quant à la proposition que vous nous avez faite. Nous pourrons en discuter plus avant et régler quelques détails plus tard, mais voici donc la réponse de notre peuple quant à la possibilité d'intégrer le royaume fédéral d'Erebor."

A cet instant, comme prévu, mon père et deux autres nains firent irruption dans la salle du conseil, charriant un énorme fauteuil, presque identique à celui sur lequel j'étais installée. Ils le déposèrent à ma droite, puis se retirèrent en périphérie du cercle.

"Nous avons décidé d'agréer votre demande. Par conséquent, nous avons également décidé d'attribuer un siège supplémentaire au conseil, pour vous ou votre représentant."

Voilà, c'était chose faite. A partir de ce jour, les Champs aux Iris serait partie intégrante du royaume fédéral d'Erebor. Notre peuple, à qui nous n'avions pas encore révélé le résultat du vote dans le but de ménager nos effets -les hobbits, ne vous en déplaisent, ont un sens certain de la mise en scène-éclatèrent soudain de joie, multipliant les sifflements et les hourras enthousiastes. La majorité avait été si écrasante que nous n'avions aucun doute quant à la réception que nos gens allaient faire à cette annonce.

"Nous avons également prévu une grand fête pour célébrer cela, dès ce soir."

Une seconde ovation succéda à la première, les gourmands et les fêtards se réjouissant doublement de cette journée.

Je m'étonnais de celle que me répondais, car je la reconnus, elle était venue à Khazad-Dûm aux cotés d'Araekin, Aléa si je ne m'abuse, mais ... elle était à la place de la Thain ? C'est donc elle la Thain désormais ? On ne m'avait pas prévenu de cela ... Enfin cela ne me concertais pas réellement après tout, mais tout de même.

-Bienvenue aux Champs, Seigneur Kili, roi sous la montagne. répondis-je tout d'abord d'une voix calme et posée. Nous vous remercions d'avoir répondu si vite à notre missive."

-C'est tout à fait normal dame, et même le plus naturel du monde.

J'avais répondu "vite", car je le pouvais, par chance, mais aussi, car je me devais d'aller sous peu à Tharbad. En somme, cela me faisait faire une pierre deux coups et m'évitait un aller-retour supplémentaire, car je n'avais pas prévu de rentrer à Erebor avant un long moment ...
Cela me peinait, mais j'avais d'importantes choses à faire.

"Comme nous vous l'avons annoncé, les Champs sont arrivés à un accord majoritaire quant à la proposition que vous nous avez faite. Nous pourrons en discuter plus avant et régler quelques détails plus tard, mais voici donc la réponse de notre peuple quant à la possibilité d'intégrer le royaume fédéral d'Erebor."

Un accord majoritaire ? Cette dame tourne autour du pot, le suspense devenait insoutenable, j'attendais depuis quelques mois déjà et maintenant que j'étais devant eux, et ils arrivaient encore à cacher le résultat !
Je stressais de leur réponse, car il en allait aussi de ma réputation, Dun a déjà refusé de se joindre à moi, le refus d'un autre pays pourrait me faire passer pour un idiot ... Mais surtout, je ne voulais pas d'un refus, je voulais qu'ils se joignent à mon empire et un autre échec me peinerait fortement.

Le seigneur des Barbes-de-feu, revint alors avec un imposant siège aidé de deux autres nains, me laissant dans une ... Profonde incrédulité, qu'est-ce que cela signifiait donc ?

"Nous avons décidé d'agréer votre demande. Par conséquent, nous avons également décidé d'attribuer un siège supplémentaire au conseil, pour vous ou votre représentant."

Les hobbits et nains présents, hurlèrent leur joie, et j'en fis de même, faisant un mouvement avec mon bras libre. J'avais gagné ! OUI !!!
Les hobbits et nains étaient tous heureux, et je me joignais à leur bonheur, j'avais réussi a réunifier tous les royaumes nains de la Terre du Milieu sous ma bannière, le dernier lieu de villégiature de mon peuple qui n'était pas encore dans mon royaume était aujourd'hui membre de mon royaume ! Tous les nains de la terre du milieu était enfin tous unis sous une même bannière physique !

"Nous avons également prévu une grande fête pour célébrer cela, dès ce soir."

Les locaux crièrent leur joie de plus belle, apparemment, ils étaient fort heureux de pouvoir fêter cela ... Je pense qu'ils étaient surtout heureux de pouvoir faire la fête et j'en venais presque à me demander s'ils n'avaient pas dit oui afin de trouver un prétexte pour faire la fête !

J'étais dès lors heureux, mais j'avais maintenant, autre chose à dire, reprenant mon calme quoique toujours béat de cette nouvelle, je pris la parole.

-Merci, merci à tous pour cette confiance que vous m'accordez, je ferais venir un représentant des Longues-Barbes à votre conseil dans ce cas, merci à vous.

Je regardai alors le seigneur des Barbes-de-feu, puis la Thain, ce que j'allais dire était important, pour eux alors il me fallait me lancer maintenant.

-Seigneur des Barbes-de-Feu, Thain des Champs aux iris. Je me dois de vous faire part néanmoins d'un sujet important. Je vais bientôt mener une campagne à l'Est d'Arnor, je ne vous force pas à participer avec vos propres troupes, mais il me fallait vous en parler. Sachez que je compte reprendre Nogrod et Belegost, les deux cités des montagnes bleues ont depuis bien trop longtemps été laissé sans roi. La nouvelle est normalement déjà parvenue en Khazad-Dûm, où des légions sont déjà en préparations pour cette campagne. Seigneur des Barbe-de-Feu, Thain des Champs aux iris, comme je l'ai dit, je ne vous forcerais pas à participer à cette guerre, mais comme il s'agit de votre précédent foyer, je préférais que vous soyez avertis avant si jamais vous vouliez participer à la reconquête des montagnes bleues.

Voilà, tout était dit ça y est, je savais que cela toucherait le cœur des nains, les Torse-Large et les Barbe-de-feu qui vivait dans les champs aux iris voudraient sûrement venir récupérer leurs anciennes terres. Que leur réponse à ma proposition eut été un non, je leur en aurait tout de même parlé, car cela les concerne plus encore que moi, ce sont leurs terres ancestrales, non les miennes après tout.
S'ils souhaitaient rester à l'abri de ce côté des montagnes néanmoins, je le comprendrais, je ne voulais pas les forcer à risquer leur vie, simplement leur faire part de ce fait, ensuite, advienne que pourra.

Cette déclaration sembla enchanter le seigneur Kili et je comprenais fort bien pourquoi : bien qu'il y ait la question monétaire à prendre en compte, notre acceptation signifiait également qu'à présent, l'intégralité des royaumes nains étaient unis sous une identité commune. Il s'agissait d'ailleurs de l'un des arguments qui avait avait été soulevé lors des débats. La part hobbite de la population, quant à elle, voyait là un avantage du point de vue financier et militaire, en priorité. D'ores et déjà accoutumée à vivre en bonne entente avec des nains, cela ne changeait finalement pas grand chose à leur train de vie habituel.

-Merci, merci à tous pour cette confiance que vous m'accordez, je ferais venir un représentant des Longues-Barbes à votre conseil dans ce cas, merci à vous.


Pour ma part, j'appréciais davantage de faire une telle annonce pour mon premier acte en tant que Thain, plutôt que de devoir annoncer un refus. C'était bien plus facile que de devoir envoyer bouler un personnage public aussi puissant... Sa proposition de représentant ne nous surprit guère : un représentant Longues-Barbes ne déparierait pas dans notre paysage politique et c'était précisément ce que nous avions anticipé.

-Seigneur des Barbes-de-Feu, Thain des Champs aux iris. Je me dois de vous faire part néanmoins d'un sujet important. Je vais bientôt mener une campagne à l'Est d'Arnor, je ne vous force pas à participer avec vos propres troupes, mais il me fallait vous en parler. Sachez que je compte reprendre Nogrod et Belegost, les deux cités des montagnes bleues ont depuis bien trop longtemps été laissé sans roi. La nouvelle est normalement déjà parvenue en Khazad-Dûm, où des légions sont déjà en préparations pour cette campagne. Seigneur des Barbe-de-Feu, Thain des Champs aux iris, comme je l'ai dit, je ne vous forcerais pas à participer à cette guerre, mais comme il s'agit de votre précédent foyer, je préférais que vous soyez avertis avant si jamais vous vouliez participer à la reconquête des montagnes bleues.

Une telle annonce ne fut pas sans soulever des rumeurs. Aussitôt, des murmures s'élevèrent partout. Il était de notoriété publique que la population naine des Champs provenait intégralement des montagnes bleues. C'était la mère patrie, même au fond du coeur de ceux qui étaient nés ici. En parlant de coeur, le mien avait raté un battement à cette annonce : bien que d'un naturel paisible, mon sang brûlait de reconquérir notre terre ancestrale. Nous ne saurions refuser une telle proposition, encore moins en tant que membres de l'empire fédéral. Bien qu'un tel sujet soit d'ordinaire suffisamment délicat pour être abordé en conseil, je décidai de faire part de mon propre point de vue sur la question. Je me levai de mon siège pour signifier aux yeux de tous que je parlais à présent en tant qu'individu isolé et non plus que Thain, et fis voler ma tignasse rousse en arrière, le regard brûlant :

"Voilà une annonce qui ne pourrait davantage soulever l'enthousiasme parmi la population naine et métissée des Champs. Je crois pouvoir parler au nom des Barbe de Feu en affirmant qu'une telle entreprise ne saurait se dérouler sans notre concours. Quand bien même personne d'autre n'irait, je vous suivrai dans cette entreprise moi même. "

Pour souligner mes mots, je me saisis de mon marteau d'argent pendu à la ceinture et le levai vers le ciel en un signe de ralliement. Aussitôt, l'enthousiasme gagna une bonne partie des spectateurs, mon père le premier. Celui ci se saisit de sa hache et la brandit également, le regard aussi embrasé que sa pilosité :

"Pour nos terres !"

Ce cri fut repris de nain en nain à l'extérieur, et bientôt une véritable clameur s'élevait en ville. Non plus seulement festive et joyeuse comme c'était le cas depuis l'annonce de notre adhésion à l'empire -et de la fête qui y était liée....- mais surtout guerrière et conquérante. Quel que soit le souhait des hobbits, les nains eux, reverraient bientôt leurs montagnes.