Chroniques d'Arda
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 Les idéaux du Rhùn

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Maedhros
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Maedhros
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MessageSujet: Les idéaux du Rhùn   Les idéaux du Rhùn EmptySam 27 Mar 2021 - 10:23

La route depuis les Monts de Fer avait été assez longue, quoi que très tranquille. Quelques brigands de passage, simples à effrayer, certains songeant qu’un vieillard seul, avec une telle allure, ne pouvait être une proie digne de ce nom à dépouiller. Désormais confortablement installé avec d’autres hommes, dans ce marché où la vie battait son plein, il prenait le temps d’écouter les nouvelles et faire parler les personnes à portée. Voilà si longtemps que l’Itsari n’était plus revenu dans le Rhùn, occupé à d’autres tâches, sur des terres bien plus lointaines, suivant de multiples projets, certains avec précision, d’autres de manière plus lointaine. Ces Terres évoluaient si vite, ces dernières, et de grands troubles étaient à prévoir… Néanmoins, de belles avancées avaient aussi pu naître, les peuples libres de la Terre du Milieu s’unissaient, renforçaient leurs liens d’amitié, plus encore que cela n’avait jamais été fait durant les Âges précédents. Une excellente chose. Ceci étant, les alliances des Hommes étaient souvent fragiles, ô combien fragiles, les maintenir était un exercice délicat. Bien qu’il éprouve une forte foi envers le peuple des Hommes, donner un petit coup de pouce ici et là ne pouvait guère fait de mal.

Le Rhùn avait lui aussi connu une série de changements profonds, avant de revenir, plus récemment, à certaines mauvaises habitudes. Un pays particulier, composé de différents peuples et tribus, possédant des coutumes différentes selon où on se rendait, des mentalités tout aussi différentes… Seuls les Hommes parvenaient à faire émerger des mentalités si hétéroclites au sein d’un même territoire, tout en vivant, plus ou moins sereinement, tous ensemble. Leur esprit était comme un enchevêtrement compliqué, un labyrinthe de pensées aussi bien complémentaires que contradictoires, d’où jaillissait une myriade d’émotions, parmi lesquelles les plus fortes prenaient une place centrale dans leur vie. Une manière d’être les rapprochant plus des Nains que des Elfes. Quoi qu’ils se distinguaient des premiers par une passion encore plus terrible… Discuter avec des Elfes était certes plus facile car ils étaient plus posés, dorénavant, pour ne pas dire mélancoliques. Néanmoins, il était aussi bon de parler aux Hommes, si vifs, et qui portaient sur leurs épaules l’avenir de la Terre du Milieu. Il était d’une importance vitale de ne pas les laisser être happé par les mensonges de Sauron.

En terme de place vivante, ce marché se posait ici. La ville en attirait très régulièrement, d’après ce qu’il avait entendu, et Gandalf jugeait qu’il n’y avait rien de mieux pour obtenir quelques nouvelles, de la part des Hommes. Les caravaniers Orons avaient monté de multiples tentes colorées et disposés leurs étals, affichant une belle variété de produits alimentaires, alcool, bijoux, armes, poteries, épices, tentures, vêtements… Une ambiance exaltée, comme il était rare d’en trouver sur d’autres terres. Il pensait notamment aux hobbits, qui seraient sans doute effrayés par les façons de faire du coin. Lui-même était installé sur une caisse, en compagnie d’un petit rassemblement d’hommes. Ils buvaient, fumaient, et surtout, parlaient, parlaient, parlaient encore et encore. Le retour de leur roi était le principal sujet du moment, au coeur de leur actualité. Mmh… Gandalf souffla un petit nuage de fumée, hochant un peu la tête et sa pipe sans rien dire pour le moment. Il avait rencontré Krell, il y a longtemps… Dans des circonstances plutôt particulières et qui devaient sans doute rester un souvenir désagréable au dirigeant du Rhùn. Peut-être se souvenait-il de lui, peut-être pas. Dans tous les cas, le mage ne cherchait guère à cacher son passage sur ces terres.

Cette cité était très proche de la capitale, assez pour que les nouvelles en parvenant lui arrivent vite. Tout ce qu’il entendait ne lui plaisait pas forcément, bien que cela aurait pu être bien pire encore. A mesure de la conversation, il glissa doucement quelques questions et remarques, afin d’orienter la conversation sur les voisins de l’Empire, ainsi que l’opinion des hommes à ce sujet. Le vieux Aason, un marchand Oron apparemment bien connu dans cette cité, embraya assez vite sur le sujet. Sans nul doute beaucoup aidé par la quantité non négligeable d’alcool ingérée, malgré l’heure peu tardive. Sa tribu n’était pas une des plus ferventes admiratrices des promesses de Sauron, cependant, c’était loin d’être le cas de tous, dans cet Empire. La difficulté résidait aussi dans le fait que les différents clans avaient tous des rites dissemblables et des croyances ne se ressemblant pas. Ces dernières influençaient évidemment leurs idées et leurs allégeances. Gandalf fourra encore un peu d’herbe à fumer dans sa pipe, prise dans une petite poche de cuir accrochée à sa ceinture. Dommage qu’on ne puisse en trouver partout, tant elle était appréciable.

– Et bien, Aason, je n’ai nul doute que votre roi sache ce qui est bon pour son pays et peuple. Il s’agit de faire mieux que nombre des rois ayant été trahis par le Mordor, ces derniers âges. Bien des peuples de guerriers sont tombés.

– Nous ne nous laisserons jamais envahir, surtout pas si facilement. Tous les hommes que vous voyez ici sont capables de combattre.

– La force seule ne suffit pas à se défendre, même avec des hommes ayant de hautes valeurs guerrières. Il est plus compliqué de résister aux manipulations qu’aux armes.

Il testait la température, en observant les réactions diverses. Pour la plupart, les hommes autour d’eux se mirent simplement à rire, ne croyant pas à un véritable danger sur ce terrain. Seuls quelques rares marchands, écoutant la conversation plus ou moins attentivement, semblaient un peu troublés et pensifs. Gandalf vit du coin de l’œil deux soldats s’approcher un peu aussi, pour suivre le débat très vif qui s’était maintenant lancé. Deux hommes dont une certaine méfiance se lisait sur le visage. Ils devaient se demander pourquoi un vieillard en haillons gris venait parler ainsi avec des marchands de l’Est et ce que venait faire ce type de débat ici. Pour sa part, Gandalf continuait très tranquillement de titiller un peu les esprits. La nature particulière de leur Roi ne devait guère faire oublier que leur véritable ennemi n’était pas un des peuples libres des ces terres.
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Krell
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MessageSujet: Re: Les idéaux du Rhùn   Les idéaux du Rhùn EmptyJeu 1 Avr 2021 - 20:13


Nichée entre monts et fleuve, la ville d'Uldonavan était, avec Mistrand, l'une des villes les plus florissantes que les orientaux peuplaient. Fleuron de l'industrie et de l'agriculture, le marché où se trouvait Gandalf voyait passer des centaines de personnes par heures, sinon des milliers. Marchands, artistes cracheurs de feux et jongleurs, musiciens et chanteurs ainsi que simple citoyens, sans oublier les guerriers vétérans, se baladaient parmi les innombrables échoppes que la ville avait a offrir pour qui possède l'or. Ici, la vie a l'orientale croisais celle a l'occidentale sans conflit, sous le regard vigilant mais bienveillant des gardes, muni d'un arc et d'un cimeterre et vêtu d'une armure de cuir et d'écailles pour la plupart qui patrouillaient sur les murs et dans les rues. La paix de Krell était reine ici, mais si on aurait put s'attendre a de la peur, la plupart des orientaux étaient heureux de goûter a une paix retrouvée sous l'égide de leur seigneur, de leur dieu auto-proclamé.

Dans tout ce remue-ménage, l'Istari était une attraction bienvenu. Les hommes de son age sont rares en ces contrées en raison de l'espérance de vie orientale, radicalement plus basse que celle des peuples de l'Ouest, tant par leur lignage que par leur mode de vie combattants. Ainsi, bien que rondouillard et bedonnant, Aason paraissais plus jeune que le magicien gris, toutefois, lui aussi commençait a goûter les plaisirs réservé a l'aurore d'une vie rondement mené. Tandis qu'il réfléchissais a ce que venait de dire Gandalf, il sortit a son tour d'une sacoche sa propre pipe ainsi que le tabac qui allait avec et s'installa en face du magicien, observant lui aussi l'activité de la ville.

D'un mouvement de la main et de quelques mots dans la langue de son peuple, il ordonna a ses fils de surveiller son étal a sa place et, après avoir préparé sa pipe, l'installa avec un certain plaisir entre ses lèvres.
Alors, tandis que d'autres orientaux, curieux des deux vieux hommes, se rapprochaient, certains pour acheter, d'autre pour écouter, il répondit au magicien.

"Je ne sais pas étranger. A vrais dire, mon père me racontait que son père avait subi l'enrôlement forcé dans les légions du dieu noir, c'est donc un sujet assez...tabou, pour la plupart d'entre nous. L'Est a toujours reconnu ses chefs sur leur puissance, plus que sur leur origines. Le fait est que notre Empereur-Dieu..."

Il appuya sur ces derniers mots et les gardes qui s'étaient rapprochés pour observer et écouter la conversation au centre de l'attroupement arquèrent un sourcil.

"...est un grand combattant. Sans lui, tous les hommes que vous voyez ici seraient en train de servir le Mordor pour des causes qui nous dépasses tous."

Un homme plus jeune, a l'allure de guerrier mais qui semblait trop jeune pour jamais avoir connu de guerres, s'avança a son tour au centre pour se joindre a la conversation. Le bras gauche du jeune guerrier arborait un dragon stylisé tatoué qui allait de l'épaule jusqu'au poignet en s'enroulant, lourdement stylisée, l'œuvre avait du prendre des jours de travaux a son artiste. Les deux gardes marquèrent un arrêt en voyant le jeune homme, tandis que d'autre orientaux rejoignaient encore l'attroupement.
Gandalf, d'un mouvement de tête, aurait put alors apercevoir alors toute la richesse culturelle de l'Empire de l'Est. Des accoutrements si différents, des hommes et des femmes aux couleurs de peaux diverses, certains avaient des têtes terrifiantes d'agressivités, tandis que d'autre paraissais plus nobles et réservés.
Le jeune homme, au teint halé mais a la chevelure d'un châtain-clair, source d'un métissage évident avec les peuples du nord, se racla la gorge et pris la parole en inclinant poliment la tête.


"Dis moi Aason, t'es tu reconvertit en grand sage ? Troques tu tes babouches et tes amphores pour des conseils de philosophes ?
Salut étranger, je suis Kirian, fils de Kirian et de Malesh, membres des Tyrioths, permet moi de répondre.
Un Dieu-Roi a toujours régné sur le Rhùn, c'est ainsi. Nos contes racontent comment Kómul Tanûl, ou Khamûl comme vous l'appelez a l'ouest...Car tu es occidental, c'est évident...A conquis, clans après clans, cité après cité, notre pays pour l'offrir a son sombre maître Sauron. Depuis cette époque, nous avons toujours été esclave du Dieu-Roi des ténèbres, même bien après la mort de Komul.
Ce n'est que des centaines de vies d'homme plus tard que celui que tu nommes notre roi et que nous nommons nous Dieu-Empereur ou roi des rois, a arraché notre liberté a Sauron, nous offrant l'âge d'or que tu vois sous tes yeux.
Es-tu un agent de Sauron venu nous prévenir que c'est cette fois par la ruse et non par la force qu'il fera de nous a nouveau des esclaves ? Qui est-tu, vieil homme ?
Ne crains rien, quoi que tu puisse révéler, sur mon bracelet, je te jure de ne pas te faire de mal."


Avant que Gandalf ne put répondre, le ventripotent marchand repris la parole en se redressant sur ses jambes, tandis que les gardes arrivaient a leur tour au premier rang du cercle que formais les orientaux autours du magicien blanc, du marchand reconnu et du jeune Kirian.

"Allons Kirian, je t'en prie, nous devisions simplement du passé et de l'avenir comme deux vieux hommes qui avons vu passer tant et tant de choses. Tu es noble, de sang comme de cœur, n'agis et ne parle pas comme les autres."

Kirian ne paraissais pas agressif a vrais dire, surtout curieux de voir ainsi un occidental parler ainsi et attirer autant de regards et de curiosité a son égard. A vrais dire, c'était sans aucun doute la fougue de la jeunesse d'une génération qui avais grandie en espérant revoir Krell au pouvoir qui parlais, plus qu'un cœur noir.
Mais tandis que Aason sermonnait gentiment celui qui se révéleras plus tard comme un jeune fils de chef, comme un mentor peut le faire avec le fils d'un vieil ami. D'autres semblaient courroucés qu'on puisse parler ainsi de Sauron et Gandalf put apercevoir les regards noirs de certains orientaux autours d'eux. Leurs habits semblaient plus frustes et leur peaux plus sales que ceux des orientaux curieux.
Kirian et Aason semblaient ne pas les avoir remarqués, a moins que ces hommes aux cœurs noirs faisaient tant partie du paysage qu'ils passaient inaperçus aux yeux des locaux. Ces hommes, au nombre de trois, semblaient regarder tour a tour Gandalf et les gardes avec nervosités.
Si Gandalf avaient quelques connaissances des peuples de l'est, il aurait put voir des Balcoth, sans quoi, ils paraissaient justes des pouilleux agressifs.

Tandis que les musiciens prenaient place sur un échafaud installé en face de Gandalf, un air lancinant pris progressivement place sur la place du marché. Les orientaux étaient reconnus pour beaucoup apprécié la musique et Gandalf en avais la une belle preuve. Les sonorités des instruments étaient très différentes de ce que l'on pouvais entendre a l'ouest et, toutes martiales qu'elles paraissaient, les êtres qui composais pareille mélodies ne pouvaient être entièrement voués aux ténèbres.



Tandis que certains orientaux s'installaient autours d'eux sur les caisses, les chaises et les tabourets disposés ça et la, n'hésitant pas a déplacer les objets pour mieux former un rond équitable où tous pouvaient voir le magicien, certains enfants furent placés devant a leur tours afin qu'ils ne ratent rien de la conversation.
Un père qui avais même mi son fils sur ses épaules ricana avec lui au sujet de la longue barbe grise du magicien et sur l'apparence négligé qu'elle lui donnais, selon lui, avant que ceux-ci ne sois interrompu par un autre oriental qui semblait ne pas apprécié qu'on parle ainsi d'un invité de leur terre.

Gandalf put alors voir un peu de regret dans les yeux de Kirian, mais les orientais avaient déjà trop parlés et agis autours de lui sans que le magicien ne put a son tour parler et agir.
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MessageSujet: Re: Les idéaux du Rhùn   Les idéaux du Rhùn EmptyMar 6 Avr 2021 - 18:04

Peut-être ces hommes et femmes ignoraient le passé de leurs premiers ancêtres, des premiers Orientaux ayant peuplé le Beleriand, qui avaient d’abord rejoints les Hommes et les Elfes dans leur lutte contre le Vala déchu et son lieutenant, avant de finalement trahir. Sauron connaissait depuis bien longtemps la valeur de ce peuple au combat et la férocité qu’ils pouvaient employer contre leurs ennemis, aussi n’était-il pas étonnant qu’il ait toujours conservé une emprise plus ou moins forte, selon les époques, sur eux. Le vieux marchand humain avait soulevé un point important, au fil de sa réponse, l’importance pour eux de la puissance brute plutôt que du lignage. Un point à la fois bon et mauvais, un point qui avait été bien souvent une faiblesse… Ou plutôt, un trait à utiliser contre eux. Ce peuple ne servait peut-être pas Sauron comme il l’avait fait autrefois, toutefois, c’était un terrain très fragile et instable, où ils évoluaient tous. Au moins n’étaient-ils pas fermés à la conversation, bien qu’ils ne soient pour la plupart pas très à l’aise sur ce sujet. Mais qu’importe, s’informer puis travailler sur les mentalités, surtout celles des Hommes, ne pouvait se faire en un claquement de doigt. Il estimait que pouvoir parler ainsi librement, même de ce qui pouvait déranger, était un bon signe. En tout cas, les gardes écoutaient, mais aucun d’entre eux n’avait encore dégainé son arme pour tenter de l’égorger.

Il n’estimait pas pour autant qu’il sera possible de les faire travailler en pleine et meilleure coopération avec d’autres peuples… Du moins, pas avant très longtemps. Il sera déjà bien qu’ils puissent travailler sereinement entre eux seulement, dans un premier temps. Les villes et leurs immenses marchés, tel celui-ci, ne reflétaient pas réellement toute la réalité d’un pays, lorsque plusieurs tribus y demeuraient. Le regard de l’Istari passait assez tranquillement d’un individu à un autre, assez amusé en notant les disparités d’accents, de postures et de tenues les uns des autres. On était si loin de l’ensemble gentillet et propret retrouvé chez les Hobbits, formant un bloc uni, par exemple. Bien sûr, il ne pouvait connaître toutes les subtilités rattachées à tel ou tel ornement ou bien encore aux bijoux particuliers que portaient les femmes comme les hommes. Certains motifs récurrents, qu’il connaissait, étaient religieux, d’autres avaient une signification plus trouble à ses yeux. Il notait mentalement ceux se ressemblant, portés par plusieurs personnes, sans pour autant quitter sa posture détendue. Pipe au coin des lèvres, soufflant de petites volutes de fumée auxquelles il se plaisait à donner diverses formes.

Ce qui au départ une simple conversation entre un « vieux nomade étranger » et deux marchands Orons s’était peu à peu transformé en un attroupement assez imposant, attirant bien des curieux de tous les horizons. Gandalf ne pensait pourtant pas avoir une allure si singulière qu’elle puisse attirer les regards, du moins, pas dans un tel milieu, il le comprendrait plus aisément chez les Hobbits. Peut-être était-ce simplement dû à son âge, il n’avait, après tout, remarqué que très peu de personnes âgées dans le marché ou même dans la ville toute entière. La plupart des Hommes avaient tendance à respecter ceux d’un âge plus avancé, soit pour leur plus grande connaissance de cette vie, soit pour la fragilité de leurs corps meurtris par le temps, parfois pour les deux. Le vieux magicien ne s’amuserait cependant pas à donner son âge véritable, pour peu que ça ait un sens d’ailleurs, car ça semblerait bien trop aberrant à tous ces gens. Oh Eru, tous ici ignoraient la chance qu’il y avait dans le fait de pouvoir succomber et ne pas être, peu à peu, pris sous le poids du monde, de plus en plus pesamment, à mesure que les siècles défilaient. Ils n’avaient pas à résister face à la fatalité et la mélancolie.

En tout cas, Gandalf avait beau avoir donné son nom, bien des personnes persistaient à l’appeler l’étranger ou l’occidental. Curieuse manie. Un petit jeune, encore, embraya de cette même façon, l’instant suivant, sous le regard toujours neutre de l’Istari. A ses yeux, un jeune enfant, quoi qu’il devait être considéré comme un adulte par ses pairs. La tatouage ornant son bras était un très beau travail. Il n’y avait bien que dans ce pays que Gandalf pouvait fréquemment observer ce type de travail, dans les autres pays, les habitants n’avaient pas pour habitude de modifier leur propre peau de cette manière. Les rendus étaient tous différents, suivant les dessins choisis et la teinte de la peau. Quant à ce petit-là, si Gandalf ne ressentait pas particulièrement d’agressivité en lui, il dégageait en tout cas la même passion, sinon plus grande encore, que ses aînés l’entourant. La jeunesse, vive et rafraîchissante, voilà ce qu’il incarnait à ce stade de son existence. Une jeunesse qui put apprendre à Gandalf un autre point qu’il avait cherché à éclaircir, dans son élan. Bien que la dernière remarque le laissa légèrement perplexe, car il ignorait ce que ce bracelet pouvait avoir de si particulier, pour engager sa parole et son honneur dessus. Une nouvelle question à creuser.

– Allons Kirian, je t'en prie, nous devisions simplement du passé et de l'avenir comme deux vieux hommes qui avons vu passer tant et tant de choses. Tu es noble, de sang comme de cœur, n'agis et ne parle pas comme les autres.

Cet enfant, cependant, ne s’était pas révélé bien agressif, mais ce n’était pas le cas de tous ici. Gandalf ne craignait pas particulièrement une agression au milieu de la foule et en plein jour, cela dit, il savait que tout pouvait arriver, avec les hommes. Une bagarre soudaine, une émeute ou que savait-il encore. La présence des gardes suffira peut-être à contenir tout écart, au moins en cette cité. Sur les routes, Gandalf comptait sur bien d’autres moyens pour se défendre et se débarrasser des quelques opportuns. On le voyait comme un simple vagabond, ce qui lui convenait très bien. Le contraste entre les quelques Orientaux au regard bien plus agressif et les hommes dressant la place pour sortir leurs instruments de musique était tout particulièrement saisissant. Tant et si bien qu’on aurait pu croire avoir franchi une sorte de voile mystique, séparant deux mondes très opposés. Il retrouvait bien là l’esprit des Hommes, capables de concilier la violence et la douceur côte à côte sans que ça ne choque qui que ce soit. Même leur musique reflétait ce contraste. Le marché se transforma ainsi en une fête improvisée, au milieu des étals et du passage toujours important. Il ne pourrait dire si c’était là une scène habituelle ou bien si elle allait plus encore attirer les regards.

Le magicien gardait un œil attentif sur les personnes repérées comme plus hostiles, plus serein sur les autres. Les quelques moqueries entendues ne le touchaient guère, se noyant dans le flot des autres paroles et de la musique. D’un bref signe de tête, il invita alors le jeune enfant, Kirian donc, à s’asseoir lui aussi dans le large cercle qui s’était formé.

– Je ne suis guère un envoyé de Sauron, reprit-il comme si rien ne les avaient interrompu. Mon nom est Gandalf. J’ai souvent eu à affaire au maître du Mordor ou à ses envoyés, mon garçon, je connais donc les méthodes qu’il peut employer, autant contre ceux le servant que contre ses ennemis. Pour avoir déjà croisé le chemin de votre Dieu-Roi par le passé, je sais qu’il peut combattre vaillamment. Ceci étant, demeurer prudent n’est jamais un mal. Sauron a déjà prouvé par le passé posséder un talent certain pour corrompre le cœur des hommes. Par la simple manipulation ou par la sorcellerie. C’est un ennemi puissant et ancien.

La réaction des trois hommes agressifs de toute à l’heure était plus parlante encore que n’aurait pu l’être leurs paroles. L’agressivité se lisait si aisément, dans le regard, pour qui était attentif, comme toutes les autres émotions. Gandalf aimait à fixer ses interlocuteurs droit dans les yeux, car ils étaient le reflet de l’âme. L’aigreur d’un esprit ne peut se cacher bien longtemps. Aason ouvrait la bouche pour répondre lorsqu’un autre marchand lui coupa la politesse, lança d’une voix très grave que leur peuple était protégé de telles manipulations par les esprits, autant que par leur roi. Une réaction qui arracha des éclats de rire gras à droite et à gauche, alors que d’autres se contentaient de moues légères et peu convaincues. Aason, lui, avait juste sourit faiblement et hoché la tête, avant de mâchouiller un peu le bout de sa pipe.

– Sur un champ de bataille, les hommes comptent plus sur leur courage que sur les esprits. Aussi puissants soient-ils.

– Ce n’est pas un sujet à mésestimer, sourit Gandalf à son tour après avoir soufflé une volute de fumée.

– Vous croyez en les esprits, vieil homme ?

– J’ai Foi en les Valar et en le destin qu’Eru nous réserve à tous.

Les réactions étaient assez diverses. Si certains semblaient disposés à écouter et à en discuter, d’autres affichaient des mines plus sceptiques. Outre les trois mêmes hommes qui semblaient toujours prêts à se lancer dans une attaque. Il y avait comme un malaise, dans les alentours immédiats, se propageant, quoi qu’encore léger. Beaucoup, de toute manière, n’écoutaient pas vraiment, trop occupés à écouter les musiciens ou à se lancer dans des danses effrénées.

– Vous avez sans doute tous une foi qui vous porte. Par exemple, ce bracelet sur lequel vous juriez, jeune homme, quelle en est la signification ?
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