Nadalian (Maj)

Histoire : La famille d’Isarnor a toujours été riche et lui-même avait appris très jeune comme faire fortune. Il tenait de son père un sens des affaires très aigu et avait grandit dans l’idée que seule l’accumulation des richesses, des possessions matérielles et des terres pouvait rendre un homme heureux. Surtout, cette richesse devait se voir. Par les vêtements qu’on possédait, par la demeure où on habitait, par les amis qu’on pouvait avoir, par l’influence possédée, il était essentiel, même vitale, que l’on vous remarque et qu’on vous admire. Lorsqu’elle était encore une toute petite fille, Nadalian entendait sans cesse son père se vanter de sa situation et des amis hauts-placés qu’il possédait, se vanter d’avoir conclu telle ou telle affaire commerciale ou encore se vanter pour sa dernière acquisition d’un tableau précieux ou d’un nouveau bijou. Une accumulation qui passait avant toute chose, même avant sa famille. Même avant sa propre femme.

Nadalian avait dû attendre longtemps avant d’en comprendre la raison. Un soir, alors qu’elle n’avait que sept ans, elle était sortie de sa chambre pour rejoindre celle de ses parents, après avoir fait un douloureux cauchemar. Mais avant de pouvoir frapper, elle avait entendu ses parents se disputer. Son père reprochait violemment à sa mère de n’être toujours pas capable de lui donner un fils, un enfant qui pourrait hériter de son affaire et continuer à la faire prospérer, qu’elle n’avait été bonne qu’à mettre au monde une fille et rien d’autre. Ce soir-là choqua beaucoup la fillette qu’elle était alors. Elle se souvenait avoir rejoint sa propre chambre en courant pour se réfugier dans son lit puis essayer d’oublier ce qu’elle avait pu entendre. Elle y parvint avec plus ou moins de succès, puis se fit une promesse, à cette période. Devenir, en grandissant, une adulte assez intelligente et forte pour reprendre l’affaire familiale, même si elle était une fille, et rendre fier son père.

Dès lors, elle fit tout pour que son père soit content d’elle et qu’il sache qu’il pouvait compter sur elle pour l’aider. Elle qui détestait lire s’obligea à plus le faire et s’intéresser à tout ce qui lui tombait sous la main. Même si elle détestait rester assise des heures juste à étudier, avec son précepteur, elle se força à être sage et studieuse, à bien apprendre. Ce fut une période très douloureuse à vivre, car ce qu’elle aimait avant tout, c’était sortir, parcourir les rues du village et à l’extérieur, s’aventurer dans la forêt et essayer de voir les animaux. Elle aimait aussi aller voir les chevaux que possédaient ses parents, les brosser, leur parler parfois, et apprendre à monter. Mais s’il le fallait, elle restera une fille sage, tranquille et très obéissante. Si elle obéissait toujours, son père finira forcément par lui dire qu’il était content d’elle et qu’elle était une bonne fille. C’était sa seule et unique d’idée.

Les cours d’herboristerie faisaient partie des rares qui ne l’ennuyaient pas. Au contraire, ça l’amusait. Au fil des ans, durant son adolescence, elle finit par se mettre en tête de devenir médecin, convaincue qu’exercer une profession si respectée rendra sa famille heureuse, en attendant que son père la juge digne de reprendre son affaire familiale. Pour le moment, il ne montrait aucun signe dans ce sens et ne la faisait participer sur rien. Il ne se préoccupait pas vraiment d’elle, d’ailleurs. Quant à sa mère, toujours assez effacée, elle se contentait de l’encourager à apprendre et ne disait pas grand-chose de plus. Nadalian avait pris tôt l’habitude de se débrouiller toute seule, aussi continua-t-elle sur sa lancée. Elle s’exerça ici et là, avec d’autres jeunes de son âge, et eut son premier vrai patient par hasard, un jour de balade à cheval, où elle tomba sur un homme qui avait chuté sur une plaque de glace et s’était brisé la cheville.

Par la suite, elle eut un peu de mal à se faire reconnaître comme légitime. Avec d’autres femmes, ça se passait plutôt bien, mais avec les hommes… Disons que les relations étaient beaucoup plus délicates à gérer. A l’aube de ses vingt ans, son père la convoqua tout à coup dans son bureau. Elle crut, vraiment, qu’enfin il allait la reconnaître comme héritière et lui apprendre à gérer son affaire, mais l’entretien ne se passa pas du tout comme prévu. Il lui annonça, très posément, qu’il avait en vue un jeune homme qui pourra reprendre son commerce, dès lors que lui et Nadalian seront mariés. Un jeune homme « d’une excellent famille, très réputée ». Elle en resta coite, incapable de dire un seul mot, et plus que tout, horrifiée d’apprendre que son propre père avait déjà tout organisé dans son dos et comptait bien la marier à un parfait inconnu. Elle ne put même pas en placer une, rien répondre, et quitta le bureau avec le sentiment qu’on venait de lui verser de la lave dans les veines à la place du sang.

Prendre le temps de la réflexion ne lui vint même pas à l’idée… Non, non… Sa réaction fut parfaitement impulsive, tout sauf réfléchie. La nuit même suivant cette annonce, elle fourra en vrac des affaires et de l’argent dans un sac, jeta une capeline chaude sur ses épaules, puis s’enfuit de chez elle. Pas un mot ni quoi que ce soit laissé derrière, elle ne réfléchit même pas où elle pourrait aller et comment. Elle se contenta de courir, dans la nuit sur le chemin, droit devant elle, sans un regard en arrière. Elle marcha ainsi toute la nuit, sans arrêt, sans pause, avant de s’effondrer à genoux au petit matin, en pleine nature et complètement seule. C’est seulement là que la raison lui revint et qu’elle réalisa ce qu’elle avait fait. Elle se mit à vomir de la bile au pied d’un sapin, rattrapée par la peur et la panique. Elle resta prostrée dans ces fourrés toute la matinée, à réfléchir, faire le tri dans ses pensées et enfin penser à la suite.

Elle ne connaissait pas grand-chose du monde… Elle ne savait pas se battre non plus. Se défendre à peine. Si elle voulait survivre jusqu’à ses 21 ans, elle devait d’urgence trouver un endroit sûr pour vivre. C’est vers l’apogée de midi qu’elle finit par enfin se souvenir de ce qu'elle lui avait confié un des marchands amis de son père, qu'il y avait, au Rohan, plus de possibilités pour les femmes de travailler et se faire une place dans la société, autre que celle de mère au foyer ou d’objet décoratif au bras d’un homme. C’était son seul espoir.  Elle se remit en route, maintenant guidée par cette idée. Fuir le plus loin possible de sa famille.

La route vers Dun fut assez longue et dangereuse, mais lorsqu'elle y parvint, ce fut pour enfin découvrir une existence où elle pouvait se permettre d'être elle-même. Assez rapidement, étant donné le manque profond de médecins, elle fut acceptée et emabuchée, sous la supervision du médecin en chef de l'armée. Le tout alors que le pays souffrait encore de divers troubles et que l'unification n'était pas encore terminée. ce fut une année très houleuse mais aussi très riches d'enseignements. Elle en apprit bien plus sur la médecine sur le terrain que das les livres, tout comme elle put apprendre d'autres compétences. Une année de dur labeur, où tout était à construire. L'unification totale du pays put s'achever sans qu'ils ne souffrent de lourdes pertes, mais pour autant, le royaume était encore petit et mal organisé. Bien du travail sera nécessaire encore.

Physique : Nadalian a un teint assez mat par nature. Ses yeux sont bridés, comme ses parents, avec de très fins cils les soulignant, et d’un noir profond. Ses cheveux sont noirs également, noir corbeau, elle aime les porter très long et les attacher en une longue queue-de-cheval lorsqu’elle travaille ou monte à cheval. Ses traits sont peu marqués, assez doux et fins, exempts de toute trace de maladie ou de blessure, due à une enfance très protégée et à l’abri des mauvais coups. Elle se porte bien, ayant eu tout ce qui lui fallait durant son enfance et n’ayant jamais souffert de la faim. Bien habillée et coiffée, elle peut être qualifiée de mignonne. Sa taille est plutôt moyenne, semblable aux autres femmes du Gondor. Elle a également le sourire facile, dans toutes les circonstances, alors même que cela renforce son côté naïf.

Caractère : Nadalian peut être très influençable, à un point quasiment maladif. C’est bien simple, elle croit absolument tout ce qu’on lui dit et il lui faut un bon choc avant de réaliser qu’on lui ment ou qu’on tente de la manipuler. Elle a bien du mal à faire la différence entre vérités et mensonges, démontrant une naïveté et une crédulité très fortes dans beaucoup de circonstances. Elle cherche à changer, pourtant, mais ça lui est simplement… très compliqué. Elle voit le monde d’un regard bienveillant, même lorsqu’il y a beaucoup d’ennuis, un monde où chacun peut trouver sa place. Pour qu’enfin, elle commence à plus s’agacer ou être soupçonneuse, il en faut beaucoup. Vraiment beaucoup. Elle peut aussi être très impulsive, prenant ses décisions à la va-vite et souvent sur le coup de l’émotion. Prendre le temps de se poser n’est pas son fort, face à une situation quelconque, elle suit son instinct plutôt que la raison, quitte à s’attirer des problèmes.

Lorsqu’elle le veut vraiment, elle est capable d’apprendre vite et retient facilement les choses. Si un domaine l’intéresse, même très éloigné de ses aptitudes de base, elle pourra s’y investir comme personne ne l’a jamais fait. Une fois qu’elle a une idée en tête, il est très dur de la faire changer d’avis. Si elle se convainc, par exemple, qu’elle doit absolument aller dans tel endroit pour une raison ou une autre, le seul moyen de l’en empêcher serait de la jeter pieds et poings liés au fond d’un cachot. Elle ne supporte pas non plus de voir quelqu’un souffrir, être malade ou blessé, il faut qu’elle fasse quelque chose. Homme ou femme, peu importe la race, elle n’a pas de grandes difficultés à interagir en société ou de comprendre des personnes qui ne lui ressemblent pas.

Aptitudes :
Médecine : Nadalian peut soigner la plupart des blessures, même les plus graves lorsqu’elle possède le matériel nécessaire. Bien qu’elle n’ait pas encore beaucoup d’expertise dans le domaine, elle s’efforce de continuer à apprendre et de s’entraîner.

Herboristerie : La connaissance des plantes va avec celle de la médecine, étape obligatoire dans ce type d’apprentissage. Elle sait aussi où trouver des plantes et racines comestibles, une fois seule en pleine nature.

Équitation : Une fois parvenue à Dun, elle a appris à monter à cheval, afin de pouvoir suivre l'armée en guerre et s'occuper des blessés. Depuis, elle monte régulièrement et continue de s'entraîner.