Chroniques d'Arda
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 Discutons d'avenir

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Nadalian

Nadalian
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MessageSujet: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptySam 7 Jan 2023 - 10:35

"Calme-toi, mon bonhomme," tenta une nouvelle fois Nadalian en essayant de se montrer rassurante. "On va juste soigner ton bobo. Papa est juste à côté de toi."

Le petit garçon d’à peine un an hurlait et pleurait depuis son arrivée dans la toute nouvelle maison de soin, malgré les efforts de son père pour le calmer et ceux de la jeune femme. Sa blessure était vilaine, une large coupure au bras faite à cause d’un accident. Il s’était blessé dans l’atelier de forge de son père, en touchant à un outil. Entre les cris du petit garçon et l’angoisse visible de son père, la situation était plutôt délicate à gérer. Elle avait pu nettoyer la plaie et s’attelait maintenant à réaliser des points de suture. Le papa tenait son fils comme possible, pendant qu’elle s’affairait, aussi doucement que possible, à suturer la plaie. Par bonheur, le père avait réagi vite et bien, en compressant la blessure le temps de leur amener son enfant. Pendant qu’elle soignait le petit, le forgeron racontait que sa femme s’occupait des autres enfants et qu’elle attendait qu’ils reviennent, qu’elle avait peur de ce qu’ils allaient bien pouvoir faire à leur fils « Dans ce truc de maison » au lieu de le soigner à la maison, comme ils avaient toujours fait. Une remarque qu’elle avait souvent entendue, depuis la création de ce petit centre médical.

"On cherche simplement à remonter le niveau de soins global, dans la population," précisa-t-elle sans cesser son travail, au milieu des pleurs du petit. "Pour qu’à terme, les blessures graves et les amputations ne soient plus qu’un lointain souvenir."

Le père fit une drôle de moue, visiblement moins convaincu par la dernière partie de la réponse que par la première. Ce n’était pas grave, Nadalian savait qu’il faudra du temps avant que les habitants du pays aient le réflexe de penser à appeler un médecin plutôt que se soigner seul et il n’existait encore que deux centres médicaux, celui-ci et un autre à peine installé dans une autre région du pays, peu peuplé mais très isolée. Où les accidents de la vie, dut au travail le plus souvent, étaient élevés. Elle coupa le petit fil des sutures, puis fit au mieux pour faire un bandage léger et protéger la plaie. Le petit garçon pleurait un peu moins, plus apaisé maintenant qu’il pouvait retrouver les bras de son père. Les deux repartirent peu de temps après, laissant le calme revenir sur la maison de santé. Elle était occupée à se laver les mains et les avant-bras, quand Malek vint la rejoindre, demandant si ça s’était bien passé. Ah ça, tout le village avait dû entendre les cris de l’enfant ! Enfin, elle exagérait un peu.

"Il ira mieux assez vite, ses parents vont surveiller. Ça aurait pu être pire."

"C’est fou comme ils peuvent hurler aussi fort avec d’aussi petits poumons…"

"Tu peux t’y habituer," dit-elle en riant et en s’essuyant les mains. "Plus que deux ou trois mois de grâce avant que tu n’aies mal aux oreilles toutes les nuits. Ta femme va mieux, d’ailleurs ?"

"Oui, elle est très fatiguée, par contre. Ses parents viennent souvent pour aider."

Lui aussi avait l’air très fatigué, ce qu’elle souleva au cours de la discussion et qu’il balaya, comme d’habitude, d’un geste de main et en haussant les épaules. Elle soupira un peu mais n’insista pas trop, cette fois-ci, car elle devait partir. Pour répondre à une convocation du roi, en cette fin d’après-midi. Le centre était comme une bulle, pour eux, alors une fois de retour dans les rues ou le village, ça donnait toujours un effet un peu étrange. Elle se faufila dans la petite foule, traçant sa route en vitesse, comme à son habitude. Un des gardes, à son arrivée, la reconnut directement et se proposa de l’escorter dans les couloirs. Ce n’est qu’en chemin que la jeune réalisa que malgré le tablier qu’elle portait au centre, elle avait tout de même un peu de sang ayant coulé contre les plis de sa robe, sous les hanches. Oh, tant pis. Une fois parvenue sur place, le garde annonça l’arrivée, puis les laissa, refermant derrière. Elle salua son interlocuteur comme il se doit, selon son rang, même s’il ne donnait pas souvent l’air de tellement se préoccuper de ces codes sociaux.

"Il y a-t-il un souci à régler ?" demanda-t-elle une fois les salutations posées. "Votre message parlait de l’avenir…"

Avec une touche d’inquiétude, malgré tout… A vrai dire, elle s’attendait à ce qu’il lui annonce qu’une nouvelle épidémie venait de démarrer quelque part…
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptySam 7 Jan 2023 - 12:56

L'après midi touchait à sa fin et j'attendais la visite de la jeune Nadalian, cette médecin étrangère que j'avais intégrée aux équipes de médecins peut avant la dernière bataille ayant mené à l'unification de Dun. Le jour où je l'avais invitée à se joindre à nous, j'avais cru déceler en elle une véritable volonté d'aider son prochain et de permettre à mon peuple de bénéficier des meilleurs soins, indépendamment de sa nationalité. Elle aurait fort bien pu exercer ailleurs, dans de meilleurs conditions de travail. Mais elle avait tenu bon et ses résultats parlaient d'eux mêmes. Il était bien sûr trop tôt pour parler de révolution du domaine de la santé à Dun, mais on n'en n'était pas loin. Quiconque se renseignait sur le devenir des patients des nouvelles maisons de santé n'en tirait que des éloges. Je souhaitais donc m'entretenir avec elle au sujet de son avenir parmi nous. A dire vrai, j'avais quelque projets et je souhaitais qu'elle y prenne part en tant qu'experte. C'était cependant une question qui méritait qu'elle exprimât son opinion.

Un garde annonça bientôt son arrivée et je levai les yeux du plan que j'étais présentement en train d'étudier. Il s'agissait d'un projet d'envergure mené conjointement avec nos alliés nains, qui avaient proposé quelques modifications aux plans initiaux. Bien que je n'eusse guère la prétention de savoir mieux qu'eux comment construire un bâtiment, je tenais à vérifier moi même les arrangements avant de les approuver. Par fierté mal placée, peut être. Mais cette cité était en quelque sorte mon bébé et je n'avais guère l'intention de laisser quiconque altérer l'image que j'en avais.

Je me levai donc de mon siège pour m'incliner brièvement à l'entrée de Nadalian, détaillant d'un rapide coup d'oeil sa tenue. Elle semblait être venue directement depuis le centre de soins, d'après les tâches aisément identifiables sur sa robe. J'appréciai ce dévouement. La petite lueur dans son regard, bien qu'elle soit manifestement fatiguée, me laissa penser qu'elle trouvait satisfaction dans sa nouvelle place parmi nous.


"Il y a-t-il un souci à régler ?" s'enquit la jeune femme, "Votre message parlait de l’avenir…"

Je me rassis à mon bureau et l'invitai à prendre place sur le siège prévu pour mes interlocuteurs.

"Tout à fait. J'ai reçu ce matin les premiers rapports concernant la maison de santé dans laquelle vous officiez."


Je farfouillai un instant dans mes documents pour en tirer les notes concernées.

"Il semblerait que bien que l'établissement impressionne encore un peu les locaux, vous ayez gagné en popularité au cours des dernières semaines. Les suites des soins ont prouvé l'efficacité de ceux ci et on a constaté une importante baisse de la quantité d'infections ou d'amputation sur le dernier mois. C'est très encourageant."


Je lui fis passer les chiffres, bien qu'ils puissent paraître abstraits étant donné qu'elle n'avait que peu vécu dans l'ancien Dun. On ne pouvait néanmoins nier que le fait qu'il n'y ait eu que deux amputations sur le mois était une avancée énorme.

"J'en ai discuté avec mes conseillers, mais la plupart sont... Etrangers à vos méthodes. Ils constatent les effets, bien sûr, mais peinent à comprendre les tenants et aboutissants de la situation. Comme moi, je dois bien l'avouer. Je n'oserais prétendre comprendre quoi que ce soit à votre art."


Mes conseillers, pour la plupart, étaient issus des anciennes générations du pays. Nous peinions à comprendre le rapport entre certaines choses. Cependant les chiffres parlaient mieux que nos conceptions dépassées. C'était d'ailleurs pour cela que j'avais convoqué la jeune femme.

"J'envisage de complètement révolutionner notre système de santé. L'exemple de vos résultats me semble plus que prometteur aussi ais-je quelques propositions à vous soumettre. Tout d'abord, j'aimerais discuter avec vous de votre situation personnelle. J'ai cru comprendre que vous aviez quelques inquiétudes quant à votre famille et à ce qu'ils pourraient faire si d'aventure ils venaient à vous retrouver. Est-ce exact ? "
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyDim 8 Jan 2023 - 10:42

Elle tira légèrement la chaise avant de s’asseoir face à lui, à son bureau, alors qu’il commençait par lancer ayant reçu les premiers rapports sur leur nouvelle maison de santé. Il est vrai qu’ils avaient un peu tardé à faire remonter les informations, pris par le travail et tout ce qu’il y avait eu à mettre en place. Ce qui avait sans doute dut le contrarier… Les débuts n’avaient pas été simples. Une fois l’aménagement des lieux faits et du matériel trouvé, ils avaient perdu un peu de temps avant de dénicher assez de plantes et autres ingrédients, pour préparer leurs remèdes, sans compter qu’il avait fallu concevoir toute une organisation, assez efficace. Le tout s’était bâti lentement, car ils avaient également suivi à plusieurs reprises les troupes durant la guerre d’unification, demeurant en arrière pour recevoir les soldats blessés. Nadalian s’attendait donc à ce qu’il s’enflamme et s’agace, une fois retrouvé les documents en question. Même si l’habitude des personnes pouvant vite monter dans les tours commençait à se prendre, elle était encore très nerveuse lorsque cela risquait d’arriver. Sa confiance personnelle n’était pas encore suffisamment élevée pour parer correctement à ça.

"Il semblerait que bien que l'établissement impressionne encore un peu les locaux, vous ayez gagné en popularité au cours des dernières semaines. Les suites des soins ont prouvé l'efficacité de ceux-ci et on a constaté une importante baisse de la quantité d'infections ou d'amputation sur le dernier mois. C'est très encourageant."

Ah… Elle se détendit sensiblement et esquissa même un sourire, soulagée de ne pas être venue pour faire face à des cris ou elle ne savait quoi. Cependant, les chiffres qui lui tendaient ne lui disaient pas grand-chose… Ou plutôt, elle continuait de les trouver particulièrement énormes et graves, car ses références étaient celles observées au Gondor… Sans savoir à quel point ils en étaient les années précédentes, elle avait bien du mal à évaluer en quoi ça pouvait être très encourageant. Les décès en couches étaient toujours très élevés, tous comme les morts en bas âge, sans parler des blessures graves chez les adultes. Donc oui, à ses yeux, c’était toujours très affolant et il fallait former des personnes à un rythme plus intensif, afin de s’assurer que pour une centaine de personnes, il y ait au moins un médecin capable d’intervenir rapidement. Même si ce n’était pas son métier principal, peu importe, qu’il soit au moins là au cas où. Elle reposa les documents, alors qu’il poursuivait en soulignant que tout le monde, dont lui, n’était pas encore très à l’aise avec ce type de méthode. Oui, elle l’avait remarqué… Les jeunes adultes et les enfants se laissaient faire plutôt facilement, mais les personnes plus âgées se méfiaient encore. Impossible de leur en vouloir, plus on avait vécu, plus on avait tendance à vouloir éviter ce qui nous était totalement étranger ou semblait suspect. Dans ces cas-là, elle laissait Malek négocier. Il était du pays, elle était étrangère, le dialogue avec les anciens était forcément plus simple s’il s’en chargeait.

"J'envisage de complètement révolutionner notre système de santé. L'exemple de vos résultats me semble plus que prometteur aussi ai-je quelques propositions à vous soumettre. Tout d'abord, j'aimerais discuter avec vous de votre situation personnelle. J'ai cru comprendre que vous aviez quelques inquiétudes quant à votre famille et à ce qu'ils pourraient faire si d'aventure ils venaient à vous retrouver. Est-ce exact ?"

"C’est…" hésita-t-elle un instant. "Compliqué, disons. Je ne pense pas qu’ils pourraient me retrouver ici mais on ne sait jamais, j’essaye de m’y préparer au cas où. Je me suis enfuie pour éviter un mariage arrangé."

En réalité, elle n’avait encore aucune idée de ce qu’elle pourra bien faire lorsque sa famille parviendra à la retrouver. Dans le meilleur des cas, ça sera simplement une dispute, des cris et une rupture définitive entre eux… Mais elle savait que son père n’était pas le genre d’hommes à accepter cette situation sans rien tenter de plus. Il était trop forçat du contrôle pour se faire. Elle essaya de sourire, pour dissimuler son inquiétude à ce sujet.

"Cela dit, le Gondor est loin et s’il devait arriver quelque chose, je me défendrai."
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyDim 8 Jan 2023 - 11:55

La jeune femme sembla prise de cours par ma remarque sur sa famille, ce qui n'était pas si étonnant en soi : bien peu de souverains prenaient le temps de se renseigner sur leurs subordonnés, surtout éloignés dans la hiérarchie.

"C’est…" elle sembla hésiter, peut être le temps d'ordonner ses pensées. "Compliqué, disons. Je ne pense pas qu’ils pourraient me retrouver ici mais on ne sait jamais, j’essaye de m’y préparer au cas où. Je me suis enfuie pour éviter un mariage arrangé."

Une histoire vieille comme le monde. J'avais supposé qu'il s'agissait bien de ce genre de choses, et j'avais d'ailleurs repéré plusieurs autres soigneuses d'origines diverses qui fuyaient le même type d'évènements. Je ne m'en serais pas plaint puisque cela m'avait fourni nombre de personnes compétentes, mais c'était tout de même une circonstance déplaisante.

"Cela dit, le Gondor est loin et s’il devait arriver quelque chose, je me défendrai."

Ses yeux trahissaient ce que sa voix dissimulait et je devinai qu'elle ne me disait pas tout. Je ne m'appesantirais pas sur la question, bien conscient qu'il serait désagréable pour elle de parler de quelque chose qui la mettait manifestement mal à l'aise. Je me contentai donc de sourire aussi aimablement que possible, tout en fouillant à nouveau dans mes documents. J'avais une tendance au désordre qui me faisait perdre un temps précieux et il faudrait peut être que je songe à engager un secrétaire. Lorsque je finis par dénicher le document que je cherchais, je le glissai vers elle avec une plume et un pot d'encre. Il s'agissait d'un formulaire que j'avais récemment mis au point avec certains de mes conseillers.

"Je souhaite vous proposer officiellement de rejoindre Dun en tant que citoyenne. En tant que telle, vous disposeriez de tous les avantages liés à cette nationalité, y compris mais non limité à l'accès aux postes de prestige de notre pays, une voix lors des conseils citoyens que nous tentons de mettre en place, vous vous verriez également offrir un lopin de terre. Enfin, le royaume se porterait garant de votre protection. Je pense qu'il s'agit là du point le plus important pour vous car il implique que nul ne pourrait exiger quoi que ce soit de vous sous un prétexte fallacieux tel que le droit du sang. Vous seriez virtuellement libérée des entraves et engagements pris en votre nom."


Je m'installai plus confortablement dans mon siège, le dos pris de raideurs dues au fait d'avoir travaillé sur des documents toute la journée. Je n'étais guère un bureaucrate et ma situation d'homme d'action me manquait parfois. Je n'aurais jamais cru que cela pouvait causer autant d'engourdissement et de douleurs physiques. Il me semblait bien plus confortable de parcourir le pays sur mon cheval... J'ajoutai d'une voix tranquille :

"Ce que je vous propose concrètement, c'est de commencer parmi nous une nouvelle vie. Nous ne sommes qu'une petite nation, mais nous disposons d'un sens de la loyauté que vous aurez peut être constaté vous mêmes. Je pense personnellement que vous compter parmi nous de façon officielle et légale serait un honneur, et que cela pourrait vous profiter autant qu'à nous. Sans compter que..."


Je m'interrompis un instant et me penchai sur mon bureau, l'œil brillant :

"Cela me permettrait de vous proposer de vous joindre à mes conseillers. J'envisage de mettre en place une branche du gouvernement dédiée à la santé, et force est de constater que vous semblez être la personne parfaite pour cela. Or... Eh bien, vous avez vous même constaté la mentalité de la plupart de mes contemporains. Ils sont pour la plupart des vieillards misogynes et votre statut de Gondorienne leur donne une raison supplémentaire de s'opposer à cette idée. Certains ont peur que votre allégeance au Gondor vous pousse un jour à nous trahir, ou à disparaître simplement dans la nuit. Pour ma part, je pense qu'ils se cherchent simplement des excuses pour vous refuser cet honneur. C'est pourquoi je vous fais cette proposition."
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyMer 11 Jan 2023 - 10:11

Elle ne savait pas exactement comment avaient réagi sa famille et la « belle-famille » rejetée… C’est ce qui l’inquiétait le plus, leurs réactions, même si elle s’efforçait de se raisonner, en se disant qu’il y avait bien peu de chances qu’ils songent à la chercher ici. Le plus évident serait de la chercher au Gondor même, ensuite, peut-être au Rohan, plus proche. Mais ici ? Avant qu’ils n’y pensent, elle devrait avoir le temps d’apprendre à se défendre. En attendant, elle pouvait faire bonne figure. Le roi tira un autre papier et le posa devant elle, avec de quoi écrire. Puis lui proposa, la prenant totalement de court, de devenir officiellement citoyenne du Pays de Dun. Ce qu’il détailla dans la foulée retint son attention particulièrement sur un paramètre, comme il le souligna lui-même d’ailleurs. Cela suffirait vraiment à briser tout lien ou obligation officielle, même sans avoir d’échanges avec les siens ? Elle osait à peine y croire… Même si l’espoir fleurissait, elle ne pouvait s’empêcher de se demander si sa famille n’allait pas trouver, malgré tout, un moyen de créer des ennuis, d’une façon ou d’une autre…

Elle était sans doute un peu trop paranoïaque… Mais dans tous les cas, elle n’avait aucune intention de retourner un jour vivre au Gondor. Même sans l’affaire avec sa famille, elle ne s’était jamais sentie très intégrée à ce pays, où les opportunités qu’elle avait eu à sa disposition ne lui donnait pas assez de sens à sa vie. Elle avait besoin de… De plus concret, de pouvoir se sentir utile, d’agir, de créer des projets. Or, le Gondor offrait peu d’opportunités dans son domaine de prédilection, tant le tout était tenu par des organisations très fermées et très organisées. Alors qu’ici, si elle pouvait donner plus de sens à sa vie… Elle releva le regard vers le Roi, tandis qu’il poursuivait, cherchant comment répondre qu’elle était très touchée par son offre et serait heureuse de pouvoir poursuivre sa vie d’une manière plus tranquille. Elle serait restée, avec ou sans ça, mais l’assurance de pouvoir rejeter toute obligation officielle émanant du Gondor n’avait pas de prix, à ses yeux.

"Cela me permettrait de vous proposer de vous joindre à mes conseillers. J'envisage de mettre en place une branche du gouvernement dédiée à la santé, et force est de constater que vous semblez être la personne parfaite pour cela. Or... Eh bien, vous avez vous même constaté la mentalité de la plupart de mes contemporains. Ils sont pour la plupart des vieillards misogynes et votre statut de Gondorienne leur donne une raison supplémentaire de s'opposer à cette idée. Certains ont peur que votre allégeance au Gondor vous pousse un jour à nous trahir, ou à disparaître simplement dans la nuit. Pour ma part, je pense qu'ils se cherchent simplement des excuses pour vous refuser cet honneur. C'est pourquoi je vous fais cette proposition."

"Il y a des gens qui pensent que je vais trahir ?!" s’écria-t-elle aussitôt, outrée.

Après une fuite en avant, un voyage long et dangereux, ils pensaient encore qu’elle gardait une allégeance au Gondor ?! Ils ne… Elle se reprit tout à coup, les joues devenues plus rouges en réalisant qu’elle était toujours en face du Roi et qu’elle n’était pas censée crier ainsi.

"Désolée, je suis un peu agacée par les personnes qui jugent sans savoir… Je vous remercie, très sincèrement, pour votre proposition et j’accepte avec un grand plaisir. Pouvoir poursuivre ma vie ici sans plus avoir à tant me soucier du Gondor n’a pas de prix. Surtout si cela signifie que nous pourrons encore pousser plus loin les améliorations, pour créer un bon système de santé. J’ai tendance à plus « cibler », si on peut dire ça, les enfants, car plus ils apprennent jeunes les bonnes habitudes, mieux ça se passe ensuite, une fois adulte. Merci d’être aussi impliqué pour faire progresser cette voie."

Elle lui adressa un sourire radieux, là aussi sincère car elle savait qu’il n’était pas donné à tout le monde, une fois l’esprit bien ancré dans une manière de faire, de changer et penser à autre chose.
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyMer 11 Jan 2023 - 16:34

La réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre :

"Il y a des gens qui pensent que je vais trahir ?!"

Pour ma part, j'appréciais qu'elle prenne la chose aussi mal. Cela m'avait également scandalisé, mais la façon dont elle répondait à cette accusation ne faisait que confirmer ce que j'avais pensé depuis le début à son sujet. Je lui accordai donc un sourire bienveillant, attendant simplement qu'elle se calme. J'étais moi même sujet à des sautes d'humeur par moments, et je considérais cela davantage comme une preuve de vivacité et d'attachement que comme un manque de bienséance ou de respect. Des qualités que j'appréciais grandement.

"Désolée, je suis un peu agacée par les personnes qui jugent sans savoir… Je vous remercie, très sincèrement, pour votre proposition et j’accepte avec un grand plaisir. Pouvoir poursuivre ma vie ici sans plus avoir à tant me soucier du Gondor n’a pas de prix. Surtout si cela signifie que nous pourrons encore pousser plus loin les améliorations, pour créer un bon système de santé. J’ai tendance à plus « cibler », si on peut dire ça, les enfants, car plus ils apprennent jeunes les bonnes habitudes, mieux ça se passe ensuite, une fois adulte. Merci d’être aussi impliqué pour faire progresser cette voie.
-Si ça peut vous apporter du réconfort, je n'ai personnellement jamais douté de votre implication. C'est pourquoi ce document existe, d'ailleurs."

Je tapotai le formulaire d'un air tranquille. Bien que j'eusse rapidement compris l'intérêt que la chose pouvait avoir pour d'autres travailleurs issus des pays voisins, j'avais probablement pensé à elle en premier lorsque j'avais proposé la mise en place d'un tel système. Je profitais certainement de façon outrancière des récentes améliorations des relations entre Dun et les puissances plus ou moins voisines, mais je n'en ressentais aucune gêne. J'ajoutai ensuite :

"Votre désir d'améliorer la condition des gens de Dun n'est pas passé inaperçu. Je suis personnellement plus que satisfait de votre travail. C'est pourquoi, comme je vous l'ai dit, je souhaite vous proposer de m'aider dans l'élaboration d'un système plus juste et plus... Moderne, tout du moins."


Je farfouillai à nouveau dans mes documents, cherchant une liasse conséquente qui se trouvait sur le bas de la pile et consistait en plusieurs choses, notamment des études et des propositions visant à disposer des officines à des endroits stratégiques. Le tout était justement accompagné d'une carte, et je me levai afin de poser cette dernière devant Nadalian. D'une part, j'en avais assez de rester assis dans mon fauteuil et d'autre part j'étais bien plus à l'aise au contact des gens qu'exilé à distance. Je désignai Les endroits marqués d'une croix et d'annotations :

"Au vu des résultats encourageants des premiers établissements, je pense faire installer d'autres lieux de soin à travers tout le pays. Probablement rien d'aussi grand que celui dans lequel vous officiez, par faute de moyens. Comme vous l'avez constaté, nous ne sommes pas une nation riche et je préfère essayer de pourvoir chaque région d'une petite officine plutôt que de me concentrer uniquement sur les zones densément peuplées en ignorant le reste. Chacun devrait avoir droit à des soins de qualité."

Je me penchai près de Nadalian, entièrement concentré sur mon projet.

"Pour ce faire, j'aurais besoin de former des professionnels qui pourraient ensuite eux même apprendre à nos gens quelles sont les habitudes à garder et celles à exclure. J'ai cru comprendre, d'après votre explication, que le fait de laver les mains et les outils est primordial lors d'une intervention d'ordre médical."


A dire vrai, ce concept, aussi étrange cela pouvait il paraître, m'avait semblé tout à fait nouveau voir même incongru. Je m'étais donc renseigné et j'avais peu à peu compris le pourquoi du comment.

"C'est d'ailleurs une idée qui m'a inspiré par mal de changements, notamment en cuisine. J'ai également pris note de certaines des remarques que l'on m'a fait remonter, au sujet de la fraîcheur des aliments. Vous avez peut être remarqué que nous avons moins d'indigestions ou de troubles divers liés à la nourriture récemment ? Mon estomac, lui, a noté la différence."


Je lui servis un sourire amusé, non sans désigner au passage la liste des personnes admises en soin ce mois ci pour ce type de douleurs, ainsi que celle du mois précédent, qui était plus de trois fois plus longue. Le lavage systématique des mains lors de la préparation des aliments, ainsi que des ustensiles de cuisine après utilisation avait eu un effet drastique sur la quantité de troubles alimentaires au castel. Et cela, personne ne risquait de s'en plaindre, car tout le monde y gagnait : j'avais dû embaucher trois aides en cuisine supplémentaire, les aliments dont la fraîcheur laissait à désirer étaient servis aux cochons -qui, pour leur part, ne semblaient guère perturbés par la question- et les convives gagnaient non seulement en confort mais également sur l'aspect gustatif. J'étais tout prêt à dépenser un peu plus en terme de domesticité si cela permettait d'améliorer les choses. De mon point de vue, l'exemple du castel pourrait inspirer ceux qui s'y arrêtaient même pour une courte durée : c'était actuellement le centre politique du royaume et nous connaissions une quantité de passage encore jamais vue à Dun depuis des décennies au moins.
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyMar 17 Jan 2023 - 8:58

"Si ça peut vous apporter du réconfort, je n'ai personnellement jamais douté de votre implication. C'est pourquoi ce document existe, d'ailleurs. Votre désir d'améliorer la condition des gens de Dun n'est pas passé inaperçu. Je suis personnellement plus que satisfait de votre travail. C'est pourquoi, comme je vous l'ai dit, je souhaite vous proposer de m'aider dans l'élaboration d'un système plus juste et plus... Moderne, tout du moins."

Qu’il y ait des gens qui en doutent la vexait encore, même si elle essayait de ne pas trop le montrer. Fuir en pleine nuit pour retourner au Gondor… Si elle était restée loyale à ce pays, elle ne l’aurait pas quitté, tout court ! A quoi bon se lancer dans un voyage aussi risqué, toute seule, si c’était pour revenir en arrière une ou deux années plus tard ?! Et puis, si elle avait été une espionne, une idée encore plus ridicule, elle ne serait pas arrivée comme ça, sortie de nulle part, ça serait trop louche. Puis pourquoi le Gondor voudrait-il espionner Dun, de toute façon… ? Elle les imaginait plus facilement mépriser ce pays que s’en inquiéter, la mentalité générale envers ce genre de petites contrées souffrait souvent d’arrogance. Elle retint un soupir puis s’efforça de chasser ces contrariétés de sa tête et se concentrer sur le moment présent. La seule chose qui comptait, après tout, c’était que le Roi ne veuille pas la jeter dehors, bien au contraire. Il lui faudra sans doute du temps avant de se détendre véritablement, cela dit, elle avait déjà pris une solide habitude de toujours surveiller ses arrières et se préparer à recevoir un coup dans le dos.

Le roi se leva finalement, pour présenter une carte, accompagnée d’une liasse de documents. Elle eut un petit et rapide mouvement de la main, par réflexe, pour repousser sur le bureau d’autres parchemins qui, dérangés par le mouvement, allaient chuter au sol. C’était un peu, hum… Fouillis. Cependant, les premières paroles qu’il lança rejoignaient parfaitement le plan qu’ils avaient commencé à imaginer, pour les mois et les années à venir. Elle hocha donc la tête, tandis qu’il parlait, ne pouvant qu’être d’accord avec tout cela. Bien que la première maison de santé ne soit pas si « grande » et qu’elle pouvait et devait encore être améliorée. Elle était un test, en réalité. Ils s’en servaient autant pour soigner que pour définir quels protocoles étaient les plus efficaces et les plus rapides, suivant les réactions des habitants. Les yeux dérivant sur la carte, alors qu’elle comptait le nombre d’offices prévues, elle calculait dans le même temps le nombre de personnes qu’il faudra former pour toutes les tenir correctement. L’idéal serait, pour débuter, deux personnes le jour et une la nuit. Même ici, ce n’était pas encore le cas. Ils se relayaient, la nuit venue, pour les urgences. Surtout pour ceux se blessant au travail. Sans oublier les accouchements, lorsque les sages-femmes étaient loin.

"C'est d'ailleurs une idée qui m'a inspiré par mal de changements, notamment en cuisine. J'ai également pris note de certaines des remarques que l'on m'a fait remonter, au sujet de la fraîcheur des aliments. Vous avez peut être remarqué que nous avons moins d'indigestions ou de troubles divers liés à la nourriture récemment ? Mon estomac, lui, a noté la différence."

Elle lui rendit son sourire puis jeta un coup d’œil à la liste. En effet, ce n’était pas mal. Cette fois, les chiffres étaient plus concrets et plus parlants, car ce type de maladie pouvait toucher n’importe qui, à n’importe quel moment et il était très facile à évincer, par le mise en place de quelques procédures simples. Même si ça n’empêchait pas, évidemment, les problèmes ponctuels.

"J’ai pu voir qu’il y avait des petites écoles, dispersées dans le pays. La plupart des adultes ont des difficultés à changer leurs habitudes, mais les enfants, c’est encore facile. Il y a des procédures très simples qu’ils peuvent apprendre dès tout petit et les intégrer pour le restant de leurs vies. L’hygiène de base est une chose, mais je pense aussi à leur faire apprendre, par exemple, des bases en herboristerie. Les plantes les plus utilisées pour les petites plaies et maux du quotidien, entre autres. Celles qui font baisser la fièvre, celles que l’on utilise en cataplasme sur les brûlures, etc. Ils peuvent même apprendre à en faire pousser eux-mêmes. A la maison de santé, nous avons commencé à en cultiver. C’est encore très peu, bien sûr, ça se développera avec le temps. Certaines plantes peuvent même être cultivées en pot à l’intérieur, dans le cas des régions possédant un climat plus compliqué."

Elle tapota légèrement la carte, au nord du pays, tout en parlant, ainsi que les montagnes. La plupart des plantes médicinales détestaient le froid ou le manque d’humidité. Par chance, le Pays de Dun, dans son ensemble, possédait des saisons assez équilibrées et les températures ne tombaient apparemment pas dans des extrêmes. Ou rarement.

"Les seconds plus enclins à changer, à mon avis, seront les jeunes parents. Ce sont eux qui utilisent le plus la maison de santé, pour leurs enfants. Quant à la suite… Serait-il possible également d’organiser de petites sessions, par exemple, avec les soldats, pour commencer, pour enseigner un ensemble de gestes simples, pour soigner les diverses blessures ? Si vous le leur proposez, je suis certaine qu’ils accepteront facilement, ils ont beaucoup de respect pour vous. Tout comme moi."
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyMer 18 Jan 2023 - 14:25

Elle sembla aussi satisfaite des chiffres que moi. Ce n'était pas difficile de l'être quand on sait le fléau que peut être une épidémie de maux de ventres dans un royaume au système de soins boiteux. Fléau qui, bientôt, connaîtrait un holà si l'on poursuivait dans notre lancée.

"J’ai pu voir qu’il y avait des petites écoles, dispersées dans le pays. La plupart des adultes ont des difficultés à changer leurs habitudes, mais les enfants, c’est encore facile. Il y a des procédures très simples qu’ils peuvent apprendre dès tout petit et les intégrer pour le restant de leurs vies. L’hygiène de base est une chose, mais je pense aussi à leur faire apprendre, par exemple, des bases en herboristerie. Les plantes les plus utilisées pour les petites plaies et maux du quotidien, entre autres. Celles qui font baisser la fièvre, celles que l’on utilise en cataplasme sur les brûlures, etc. Ils peuvent même apprendre à en faire pousser eux-mêmes. A la maison de santé, nous avons commencé à en cultiver. C’est encore très peu, bien sûr, ça se développera avec le temps. Certaines plantes peuvent même être cultivées en pot à l’intérieur, dans le cas des régions possédant un climat plus compliqué."

Je hochai la tête, attentif. Ce n'était pas idiot et d'un autre côté, cela encouragerait peut être davantage de jeunes à choisir le métier de paysan. Qui sait, cette idée pourrait faire naître en eux l'amour de la terre et des plantes ? Dans un royaume en expansion, avec une mortalité inférieure à ce que nous connaissions, nous aurions besoin de davantage de cultivateurs... Tuer deux oiseaux d'une même pierre était toujours une bonne idée. Je pris mentalement note de proposer cette idée lors du prochain conseil des vates.

"Les seconds plus enclins à changer, à mon avis, seront les jeunes parents. Ce sont eux qui utilisent le plus la maison de santé, pour leurs enfants. Quant à la suite… Serait-il possible également d’organiser de petites sessions, par exemple, avec les soldats, pour commencer, pour enseigner un ensemble de gestes simples, pour soigner les diverses blessures ? Si vous le leur proposez, je suis certaine qu’ils accepteront facilement, ils ont beaucoup de respect pour vous. Tout comme moi."

Sa remarque me toucha, car je faisais de mon mieux pour être un souverain juste et fiable. Je lui répondis donc d'un sourire, quoi qu'un peu gêné.

"La plupart sont des frères d'armes, vous savez."


Je me redressai, le regard perdu dans le vague.

"Ah, les années sur les routes, les conflits... C'est autre chose que de remplir des documents à longueur de journée. Quand je me suis lancé là dedans..."


Je désignai toute la paperasse d'un geste vif, le regard empreint de lassitude, puis poursuivis :

"Je n'aurais jamais imaginé que ça irait aussi loin. Qu'ils me suivraient. Je ne suis pas le premier fils, comme vous le savez peut être. Je n'étais destiné à rien, si ce n'est à devenir chevalier et servir mon clan. Quand le premier conflit a débuté, je n'avais jamais imaginé que cela irait plus loin que tout ce que nous vivions depuis des générations."


Je m'assis sur le rebord de la table, regardant à présent la jeune femme. Elle était probablement trop jeune pour comprendre la lassitude d'un homme comme moi, que l'âge rattraperait bientôt.

"Et puis, j'ai constaté de mes yeux la misère de mon peuple. Ce que vous voyez, aujourd'hui... Ce n'est rien. A l'époque, nous étions tellement divisés que toute rencontre pouvait se terminer en bain de sang. J'ai réalisé rapidement que les Siobhan, mon clan, étaient en fait privilégiés. Nous avions des conditions de vie bien meilleures que nos voisins. C'est alors que j'ai eu envie de changer. De nous rassembler tous, pour qu'un jour chacun puisse avoir du pain sur la table. Ca a peut être l'air de peu de choses, mais pour quelqu'un qui a eu faim pendant longtemps, c'est énorme. Cela n'a pas été sans heurts, bien sûr. Vous l'avez vu vous même."

Je tapotai distraitement le pommeau de mon arme, mentionnant de toute évidence la dernière bataille durant laquelle la jeune femme avait accompagné les médecins militaires. Bien que bref, le dénouement du conflit avait été brutal. Une courte escarmouche avait vu bien des morts des deux côtés, avant que le duel que j'avais remporté ne mette fin à la guerre. J'avais été blessé mais rien d'assez sérieux pour le ressasser.

"J'ai été chanceux, par rapport à d'autres. Mais je regrette parfois l'époque où j'étais un homme d'action et pas un homme de paperasse."

Le sujet me tracassait depuis des mois. Je faisais de mon mieux mais je n'étais pas sûr d'être taillé pour être un souverain sage et compétent, comme la plupart de mes homonymes des royaumes voisins. Le compliment de la jeune femme m'apportait en quelque sorte du réconfort dans cette période de doute. Une idée me traversa soudain et je m'écartai vivement de la table pour parler tout en marchant, un peu agité.

"Que diriez vous de m'accompagner lors des revues des troupes le mois prochain ? J'avais prévu de visiter les garnisons à travers tout le pays, nous pourrions en profiter pour leur proposer une sorte de... De formation aux premiers soins ? C'est une idée comme ça, mais peut être qu'on pourrait réfléchir à la façon de préparer ça..."


C'était une bonne idée. Ca me plaisait. Je m'assis un peu pesamment à mon bureau pour noter quelques idées sur un papier, de peur de les oublier.
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyDim 22 Jan 2023 - 11:22

Avait-elle dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Il eut tout à coup l’air plus gêné, ensuite plus mélancolique. Elle comprenait que ça soit assez radical, comme changement de vie, toutefois, elle voyait déjà plus mal comment on pouvait regretter de ne plus passer toute son existence au combat. Du moins, c’est de ça qu’elle crut d’abord, mais lorsqu’il poursuivit… Ce n’était plus le même sentiment et elle ignorait quoi répondre là-dessus. Elle avait souvent lu des histoires parant de destins, souvent d’hommes d’ailleurs, partant à l’aventure et changeant la face de tout un pays, sans y avoir été préparé. Le vivre réellement devait vous bouleverser… Elle connaissait des personnes hautaines qui répondraient, d’un ton méprisant, qu’on ne parlait que de Dun t que ce n’était donc pas grand-chose, pourtant. Des personnes juste incapables de comprendre que même une petite région avait autant de valeur qu’un puissant pays, puisque ce qui comptait, c’était d’apporter une vie plus sereine aux personnes y vivant. Pour sa part, elle voyait tout simplement l’apaisement de nombreuses personnes et ça lui suffisait à considérer que l’opération était réussie.

Ce qu’il décrivait, sur le passé, renforçait ce sentiment, tant ça n’avait rien d’engageant. Elle hocha doucement la tête, tandis qu’il s’asseyait un instant sur le rebord du bureau, tout en poursuivant. S’imaginer tout ça était ardu, elle n’avait vu que certaines batailles de loin et s’était concentrée sur les blessés de guerre, sans jamais avoir assisté à plus. C’était dans ce genre de situation qu’on se demandait si ça en valait vraiment la peine et elle s’était posée cette question plusieurs fois, au cours de cette dernière année. En voyant tant de morts… Puis en ressentant, plus tard, le sentiment d’apaisement général, elle se disait enfin que oui, ça en valait la peine. Cela dit, c’était plus facile à dire lorsqu’on n’était pas soi-même blessé ou proche d’une personne tuée au combat, elle en était bien consciente… A ses yeux, c’est ce qui sera le plus difficile à écarter, dans les mentalités, l’envie de vengeance. Sur ça, elle ignorait complètement quoi faire et comment, mais beaucoup de personnes plus compétentes et expérimentées pourront s’en soucier.

"J'ai été chanceux, par rapport à d'autres. Mais je regrette parfois l'époque où j'étais un homme d'action et pas un homme de paperasse."

Awn… Elle sourit, même si elle voyait que ça lui pesait, beaucoup touchée par cette part de doute qu’il osait exprimer. C’était si peu commun, en tout cas chez les hommes du Gondor, qu’elle ne put s’empêcher de trouver ça très doux. Il s’écarta tout à coup, visiblement approuvant l’idée de donner des formations sur les soins de base, en proposant de placer cela durant une prochaine inspection des troupes. Au travers du pays. C’était une bonne idée. Néanmoins… Elle plissa légèrement les yeux en l’observant se rasseoir puis se leva à son tour, en lui proposant de lui faire un massage du haut du dos. Etant donné qu’il semblait avoir mal. Même si c’était délicat à affirmer sans avoir pu examiner une personne, certaines postures et grimaces donnaient de très bons indices. Elle attendit son accord avant de faire le tour du bureau et se positionner derrière lui. Les vêtements en cuir et autres étaient épais, c’est pourquoi elle se permis de les baisser un peu, contre les épaules, pour une meilleure efficacité. Il était affreusement tendu… Allez savoir, à présent, si c’était un effet de la vie menée ou de mauvaises postures physiques, dans un travail de bureau.

"Je serais ravie de vous accompagner, bien sûr," répondit-elle tout en commençant le massage.

Elle plaça d’abord ses mains contre les omoplates en exerçant une légère pression, pour repérer les zones les plus tendues, avant de poursuivre, d’abord doucement puis plus fermement, en se rendant compte que même ainsi, les vêtements restaient solides. Forcément, le climat en ce moment était loin d’être agréable. Beaucoup de vent et le ciel se couvrait régulièrement de tempêtes aussi brèves que soudaines, très froides. Elle lui demanda d’un ton plus doux de se laisser aller. C’était important, lorsqu’on s’occupait de la nuque et du haut du dos.

"Je ne pense pas que tant de personnes regrettent lorsque vous étiez un homme d’action et pas de paperasse," reprit-elle ensuite en faisant son travail. "Si vous avez été jusqu’au bout, c’est que vous étiez fait pour cela, sinon, vous auriez abandonné. Les héritages sont parfois… Tout le monde ne peut pas suivre la voie tracée pour soi à la naissance. Vous auriez pu être un tyran voulant assouvir son pouvoir sur tous, au lieu de ça, vous travaillez à faire progresser le pays, il n’y a pas de regrets à avoir. Enfin, de mon point de vue, je ne connais pas grand-chose à tout ça, encore moins à la guerre. Mais vous avez beaucoup de nouveaux projets à lancer, désormais. Ce n’est tout de même pas mieux que la guerre ?"

L’adrénaline, les courses sur la route, l’action, les combats… Tant « d’affaires d’hommes » dont on lui avait de nombreuses fois répétées qu’elle était incapable de comprendre. Ça devait être vrai… Elle ne voyait pas où était l’intérêt de passer sa vie entière dans un pays en guerre.
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyDim 22 Jan 2023 - 18:28

Tandis que je m'asseyais pour prendre des notes, la jeune femme se leva quant à elle et me proposa un massage. Je levai les yeux de mes annotations, interloqué. Un massage ? Voilà une idée fort incongrue. Je m'apprêtais à le lui refuser, ne voyant pas bien l'intérêt de la manœuvre : je n'étais pas un vieillard fébrile et tassé par les ans. Cependant, les mots moururent dans ma gorge lorsque je croisai le regard de la jeune femme. Elle semblait réellement soucieuse et la sincérité qui se lisait sur ses traits me prit par surprise. Je n'étais pas vraiment le genre d'homme à se laisser pomponner et je n'entrais jamais en contact direct avec des femmes, ou presque. Je n'avais même pas de servante personnelle et je mettais un point d'honneur à ressembler le moins possible à l'image que je gardais de mon père. Il n'étais pas question de laisser l'image d'un Don Juan considérant la gent féminine d'avantage comme des meubles que comme des personnes. Je gardais donc généralement une distance respectueuse avec ces dames.

Cependant il m'aurait semblé cruel et inutilement désagréable de le lui refuser. De plus, il était vrai que je souffrais récemment de raideurs dues à une station assise prolongée. Et surtout, je partais du principe qu'elle n'aurait pas proposé une telle chose si elle ressentait une quelconque gêne à mon endroit. J'acceptai donc finalement d'un signe de tête, essayant de me concentrer sur ce que j'étais en train d'écrire. J'étais probablement plus crispé encore lorsqu'elle passa derrière moi, peu habitué à laisser quiconque dans mon dos : je n'avais qu'une confiance limitée dans la majorité des gens. Cependant, j'avais confiance en elle et en son expertise.

"Je serais ravie de vous accompagner, bien sûr," répondit-elle finalement à ma question initiale.

Je ne savais que penser de ce qu'elle était en train de faire. C'était quelque peu gênant, et néanmoins agréable. Quoi que ce fût un contact bien innocent, il y avait probablement des années qu'une femme n'avait pas été aussi proche de moi. J'eus un frisson et j'ignorais s'il s'agissait de froid ou bien d'autre chose. C'était... Bizarre. Très Bizarre. Il m'était impossible de me concentrer en l'état. Elle me demanda finalement de me laisser aller, d'une voix tranquille et douce qui me fit immédiatement comprendre comment elle s'y prenait pour tranquilliser les bambins pendant leurs soins. Je me laissai aller contre le dossier de mon siège, laissant pour l'instant mes documents de côté.

"Je ne pense pas que tant de personnes regrettent lorsque vous étiez un homme d’action et pas de paperasse," ajouta-t'elle sans cesser son oeuvre. "Si vous avez été jusqu’au bout, c’est que vous étiez fait pour cela, sinon, vous auriez abandonné. Les héritages sont parfois… Tout le monde ne peut pas suivre la voie tracée pour soi à la naissance. Vous auriez pu être un tyran voulant assouvir son pouvoir sur tous, au lieu de ça, vous travaillez à faire progresser le pays, il n’y a pas de regrets à avoir. Enfin, de mon point de vue, je ne connais pas grand-chose à tout ça, encore moins à la guerre. Mais vous avez beaucoup de nouveaux projets à lancer, désormais. Ce n’est tout de même pas mieux que la guerre ?"

Elle n'avait pas tout à fait tort, cependant je ne savais pas comment expliquer mon sentiment sur la question. Bien sûr qu'il était satisfaisant de permettre à mes gens d'envisager une vie meilleure et plus saine. L'idée de ne pas mourir à l'aube de sa quarantaine ou plus tôt  que ce soit au fil de la lame, par maladie ou de faim avait de quoi en réjouir plus d'un. Ce n'était pas vraiment là que se trouvait mon souci. Il pouvait être ardu d'essayer d'expliquer l'ambiance grisante de la bataille et de tout ce qui pouvait y être lié à une personne qui ne l'avait jamais expérimenté elle même. C'eût été comme tenter d'expliquer la couleur bleue à un aveugle. Je tentai cependant d'apporter une réponse à sa question :

"Ce n'est pas tant la guerre en soi, bien que je n'aurais pas l'audace de nier qu'il y a quelque chose de grisant au fait de se battre, de prouver notre valeur et de vaincre des adversaires dans des épreuves de force. Quoi que cela puisse être reproduit lors de tournois, je n'oserais vous mentir en prétendant qu'il n'y ait pas de différence nette à mes yeux. Le simple fait de mettre sa vie en jeu a quelque chose de presque enivrant, et cela donne à la vie une toute autre saveur par la suite. J'ai souvent constaté que les meilleurs guerriers éprouvent tous cette même exaltation à l'approche du danger, qui nous permet de dévoiler toute notre puissance d'une façon que l'on aurait souvent jamais imaginée. Je pense que cela a un lien avec la menace de mort en elle même, et j'ai souvent entendu parler de frêles mères capables de soulever des carrioles pour sauver leur enfant, en faisant preuve d'une force tout à fait inattendue. Je pense qu'il s'agit du même procédé."


J'ignorais si cela portait un nom, mais c'était un fait. Bien que je n'eusse jamais entendu parler d'adrénaline, les faits parlaient d'eux même. J'ajoutai :

"Cependant, cela vous manque rapidement. Certains ne savent se passer d'alcool, d'autres de leur pipe... Pour ce qui est de mon cas, c'était l'exaltation du combat. Il est difficile de revenir à la vie normale par la suite, mais plus ce souvenir s'éloigne moins il devient ardu d'y résister. Il en reste toujours une trace au fond de nous, mais on parvient à faire la sourde oreille le plus souvent. Je pense que c'est ce sentiment qui pousse bien des vétérans à se lancer à corps perdu dans les bagarres de taverne."

Je marquai une pause et fermai les yeux, appréciant à présent la dextérité de la jeune femme. Cela m'apportait un soulagement certain, quoi que j'en eusse douté au départ. J'avais cependant la certitude qu'elle s'y connaissait mieux que moi en médecine et en soins à apporter à son prochain.

"Cela dit ce n'est pas la seule chose qui nous manque. La camaraderie, l'esprit de groupe que l'on ressent lorsque l'on voyage et guerroie auprès d'une même compagnie pendant des années... Avec le temps, c'est comme si nous n'étions qu'une seule et même entité. Si au départ il est nécessaire que l'un des hommes prenne la tête du groupe pour que tout se passe bien, avec le temps chacun se comprend sans mot dire. Un peu comme... Comme un vieux couple qui s'aime encore. Chacun connaît sa place et se soucie de l'autre, chacun pourvoit aux besoins de tous et on veille les uns sur les autres. A la réflexion, cela ressemble probablement plus à une meute de loups. Le problème étant que lorsque la meute se disperse, on se retrouve soudain bien seul."


Je me tus finalement, de plus en plus conscient de l'état déplorable dans lequel mon dos se trouvait. Peut être était il temps de prendre moi même davantage soin de ma santé, si je souhaitais pouvoir prendre soin de mon peuple. Tant de choses auxquelles je devais penser en permanence, et de doléances, de recommandations... La vie de guerrier, au moins, avait ceci de simple que la fatigue qu'elle engendre est davantage physique que mentale et par conséquent, bien plus aisée à combattre.
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyJeu 26 Jan 2023 - 9:05

Si elle fut déjà surprise qu’il prenne la peine de répondre à ça, il était après tout le premier homme à accepter de le faire, elle dut bien s’admettre qu’elle avait bien du mal à le comprendre pour autant. La tension extrême face au danger était une chose, mais mettre sa vie en jeu en était une autre. Le côté enivrant de la chose, comme il l’expliquait, lui échappait complètement… Sans doute car elle ne l’avait jamais connu… Comme il ne pouvait voir son visage, dans cette posture, elle en profita pour ne pas se retenir, laissant une expression perplexe envahir son visage. La seule idée de prendre une vie, même pour se défendre soi-même, lui soulevait le cœur, alors imaginer partir au combat avec l’excitation dont il parlait, ça lui échappait encore plus. Cependant, elle n’osa répondra qu’elle ne comprenait absolument pas, doutant d’ailleurs de le pouvoir un jour. Était-ce un trait commun aux hommes, qui faisait qu’elle ne pouvait le saisir ? On voyait assez peu de femmes apprendre à combattre… Du moins, dans la race Humaine, elle ignorait ce qu’il en était chez les autres peuples, ne sachant rien d’eux. Elle ne pensait pas non plus avoir vu une seule femme dans les rangs de l’armée du Gondor ou même dans celle de Dun, à présent qu’elle y pensait… Cela dit, la raison pouvait tout aussi bien être un manque d’envie des femmes qu’une interdiction légale ou culturelle.

"Cependant, cela vous manque rapidement. Certains ne savent se passer d'alcool, d'autres de leur pipe... Pour ce qui est de mon cas, c'était l'exaltation du combat. Il est difficile de revenir à la vie normale par la suite, mais plus ce souvenir s'éloigne moins il devient ardu d'y résister. Il en reste toujours une trace au fond de nous, mais on parvient à faire la sourde oreille le plus souvent. Je pense que c'est ce sentiment qui pousse bien des vétérans à se lancer à corps perdu dans les bagarres de taverne."

Nadalian lutta contre elle-même pour faire disparaître son air ébahi et perdu, en essayant de se dire que ça devait être normal, de ressentir ça lorsqu’on était un homme. Tout en essayant de se souvenir, parmi ceux et celles qu’elle avait connu, soigné ou croisé, qui pouvait aimer ce genre de chose. En-dehors des soldats, bien sûr. Ce qu’il ajouta adoucit quelque peu le tableau dépeint, la minute suivante. Elle se demandait quelle était la part de construction sociale, là-dedans, en vérité… Après tout, depuis toute petite, on n’avait eu de cesse de lui répéter que sa place était comme ceci ou cela, sans laisser aucune autre possibilité. Pouvait-on convaincre de la même manière les garçons, dès l’enfance, que la leur était à la guerre ? Ou bien se posait-elle simplement trop de questions ? Le regard vague, elle appuya par réflexe un peu plus sur les muscles qu’elle sentait plus tendus, y concentrant son travail. Bien que perdue, il y avait des points plus aisés à intégrer. L’esprit d’unité lorsqu’on voyageait ou combattait ensemble, ça au moins, c’était facile à comprendre. La nécessité de pouvoir compter les uns sur les autres à la guerre aussi. Finalement, ce qui l’interrogeait le plus, c’était cette excitation ressentie au combat. Partir de cette manière, en sachant qu’on allait affronter la mort de camarades ainsi que la sienne… A quel moment pouvait-on rechercher cela…

"Chacun connaît sa place et se soucie de l'autre, chacun pourvoit aux besoins de tous et on veille les uns sur les autres. A la réflexion, cela ressemble probablement plus à une meute de loups. Le problème étant que lorsque la meute se disperse, on se retrouve soudain bien seul."

Elle resta silencieuse un moment, occupée à son ouvrage et l’esprit assez troublé par de multiples questions. En ayant presque oublié où elle se trouvait, son « patient » était pour l’heure devenu un homme comme un autre, avec ses forces et ses faiblesses. En temps normal, elle n’aurait jamais osé l’interroger, encore moins répondre…

"Aucun des hommes que j’ai pu croiser n’avait jamais pris la peine d’expliquer cela," commença-t-elle en essayant d’étouffer la sidération l’habitant toujours. "Mais je n’aurai pas la prétention d’affirmer que je le comprend parfaitement. Ce n’est pas seulement une sensation inconnue, c’est aussi en ayant vu les conséquences. A mes yeux, la guerre, c’est aussi voir revenir des hommes gravement blessés et des enfants qui grandiront sans leur père. Je sais que la guerre est parfois nécessaire… Mais je ne peux peux pas comprendre son côté exaltant. La solidarité entre soldats est déjà plus simple à aborder. Pour être tout à fait honnête, je pensais que la perte de camarades proches pesait plus lourd, sur l’esprit, que le manque de cette tension. La vison de la mort n’est sans doute pas la même, lorsqu’elle survient dans… Disons, ce genre de circonstances."

Qu’en savait-elle, de toute manière, elle ne connaissait rien de comparable. Mais elle posa un instant sa main sur l’épaule du roi, pour le réconforter au moins un peu de ce sentiment de solitude, avant de reprendre son travail.

"Les jeunes hommes de Dun sont-ils encouragés à rechercher cette sensation ? Ou est-ce juste une, comment le dire… Une habitude naturelle chez les hommes ?"
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyJeu 26 Jan 2023 - 11:45

Dans sa réponse, je compris aisément que la jeune femme était dans l'incompréhension la plus totale. Comme je l'avais supposé, tenter d'expliquer ce sentiment à une personne qui ne l'avait jamais vécu pouvait s'avérer ardu. Je n'aurais probablement pas d'avantage saisi les nuances du sentiment qu'elle pouvait avoir elle même en travaillant.

"Aucun des hommes que j’ai pu croiser n’avait jamais pris la peine d’expliquer cela,"

C'était bien dommage, mais je pouvais le comprendre. Peu de mes compatriotes, en tout cas, prenaient la peine de parler de leurs ressentis. Ce n'était pas considéré comme une attitude très virile. J'imaginais que c'était une idée assez courante du moins d'après ce que j'avais pu voir. Peu d'hommes appréciaient qu'on mette en doute leur virilité, pour quelque raison que ce soit. Pour ma part, je m'estimais bien assez homme sans avoir besoin de le prouver à la moindre occasion ou de défendre mon honneur sans cesse. Question de confiance en soi, probablement.

"Mais je n’aurai pas la prétention d’affirmer que je le comprend parfaitement. Ce n’est pas seulement une sensation inconnue, c’est aussi en ayant vu les conséquences. A mes yeux, la guerre, c’est aussi voir revenir des hommes gravement blessés et des enfants qui grandiront sans leur père. Je sais que la guerre est parfois nécessaire… Mais je ne peux peux pas comprendre son côté exaltant. La solidarité entre soldats est déjà plus simple à aborder. Pour être tout à fait honnête, je pensais que la perte de camarades proches pesait plus lourd, sur l’esprit, que le manque de cette tension. La vison de la mort n’est sans doute pas la même, lorsqu’elle survient dans… Disons, ce genre de circonstances."

Je comprenais ce sentiment. J'avais moi même perdu bien des membres de ma famille d'une façon violente. Cependant, cela ne m'avait pas empêché de faire ce que je pensais devoir faire. C'était d'ailleurs cela qui nous avait menés jusqu'ici.

"Les jeunes hommes de Dun sont-ils encouragés à rechercher cette sensation ? Ou est-ce juste une, comment le dire… Une habitude naturelle chez les hommes ?"

Je pris le temps de réfléchir à ma réponse afin d'en fournir une qui soit le plus compréhensible possible.

"Je ne pense pas que ce soit une caractéristique uniquement masculine. Il y a bien quelques femmes sur le champ de bataille, cependant je crois que nous avons tendance à faire preuve de davantage de témérité et aussi à moins penser aux conséquence que les femmes. Ce n'est probablement pas une bonne chose, mais il me semble que c'est ainsi. Le fait que la plupart des femmes ont des enfants et s'en occupent, elles n'ont donc simplement pas le temps de se battre. Elles prennent également soin des infirmes ou des quelques anciens qu'il reste encore."


Dans un royaume avec une natalité et une quantité d'amputations et autres maladies causant diverses infirmités aussi importantes, c'était à prendre en compte.

"Le caractère des individus entre bien évidemment en ligne de compte. Cela dit, peut être cette différence vient elle de notre éducation comme vous le supposez. L'espérance de vie ici était... Assez courte. J'ai perdu plusieurs frères et sœurs avant l'âge adulte, et d'autres au combat. On nous a appris dès le plus jeune âge que c'est un honneur de mourir pour nos clans. C'est aussi pour cela que j'ai tant tenu à ce que les choses changent. Personne ne devrait passer ses jours à se demander qui sera le prochain mort. Ni s'il aura de quoi nourrir sa famille."

Je poussai un léger soupir, aussi exténué physiquement que moralement.

"J'espère que la vie sera moins difficile à présent. C'est le but de tout ça, après tout."


Je fis un grand geste englobant toute la pièce. Bien sûr, cette gestion devait être faite. C'était à présent mon devoir, en tant que roi, de prendre soin de mes sujets comme s'ils étaient ma famille. Une famille bien plus nombreuses que tout ce que j'aurais pu avoir autrement, mais aussi bien plus exigeante.

"J'espère que le pays saura se maintenir. Je ne suis pas certain, parfois, de savoir ce que je fais. On m'a appris à gérer un clan de quelques milliers d'âmes, pas un pays tout entier. Et encore, cette instruction n'est venue que sur le tard, quand mon aîné est décédé. Je pense être un bon chef, mais serai je un bon roi si je continue à faire les choses simplement à mon idée ? J'ai encore du mal, quelquefois, à penser au bien du royaume lorsqu'une action me paraît être à mon détriment. "


Je pianotai un instant du bout des doigts sur un document, qui s'avérait être une pétition de mes ministres et autres hauts dignitaires, qui m'enjoignaient de prendre femme afin d'assurer la stabilité du royaume sur le long terme. Je comprenais la nécessité de fournir un héritier qui permettrait de garder les clans unis, car dans le cas contraire les héritiers de ceux que j'avais ralliés à ma cause n'hésiteraient probablement pas à scinder notre peuple en factions qui s'opposeraient à nouveau... Et tout ceci n'aurait servi à rien. Or, je n'avais aucun désir d'épouser n'importe quelle femme sous le simple prétexte d'obtenir un héritier. Personne ne devrait être contraint à vivre ainsi. J'eus un petit rire désabusé :

"Je crois que nous sommes dans une situation similaire, voyez-vous ? Bien que la mienne soit probablement plus confortable que la votre à l'époque."


Je tapotai le document pour souligner mes propos.
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyLun 30 Jan 2023 - 10:40

Moins penser aux conséquences… Elle sourit plus franchement, à la fois amusée et au fond, agacée par cette réponse. C’était bien vrai ! Combien de fois avait-elle vu des hommes s’amuser de choses pourtant assez risquées, voire dangereuses pour leur propre santé, voire la vie… Ce constat rejoignait d’ailleurs ce qu’il avait expliqué plus tôt. Qu’il y ait parfois des femmes partageant cette envie restait rare malgré tout. En ce qui concernait les enfants, elle pouvait le comprendre, elle-même se verrait mal partir joyeusement au combat en les laissant derrière elle. Elle hocha la tête, même s’il ne pouvait toujours pas la voir faire, en se demandant pourquoi les pères n’avaient pas autant la crainte de ne jamais revoir leurs enfants que les mères. Enfin, c’était le sentiment que ça lui donnait. Une impression certainement biaisée, elle en était parfaitement consciente. Le jeune père de tout à l’heure, par exemple, s’était montré très attaché à son petit garçon, autant que l’aurait été une mère. Sa vision du sujet était très influencée parce qu’elle avait observé avec son propre père et d’autres hommes de leur entourage. On lui avait toujours clairement exprimé que se charger des soins et de l’éducation des enfants était un travail de femmes avant tout. Son père ne s’était jamais occupé une seule fois d’elle lorsqu’elle était malade… Il ne s’était pas occupé d’elle tout court, à vrai dire, sauf lorsque le temps était venu de la marier.

Les paroles du Roi respiraient la mélancolie, la tristesse, l’inquiétude… Tout en l’écoutant et en le massant, elle réfléchissait à ce qu’elle pourrait bien répondre pour lui remonter le moral, ou au moins, lui faire comprendre que certaines de ses inquiétudes n’étaient plus autant fondées. Les affaires avaient réellement changé. Bien sûr qu’il restait énormément de travail à abattre, mais les bases étaient posées ! Les futures générations, peu à peu, passeront au-delà de tous les problèmes ayant dévasté la vie de leurs prédécesseurs. Une pensée encourageante, mais visiblement, pas assez puissante pour effacer toutes les angoisses liés aux devoirs vous tombant dessus, avec un pays à gérer. Alors là, c’était encore plus difficile de trouver quoi répondre, ce qui fit qu’elle resta muette, une fois de plus, pendant qu’il en parlait. De un, elle n’avait aucune idée des droits et devoirs d’un chef d’État, de deux, elle ne savait pas non plus quel était le niveau de pression pesant avec, – même si la tension de Shimrod lui en donnait une idée – de trois, elle ne connaissait pas les procédures nécessaires ou obligatoires dans un tel contexte. Alors si le Roi lui-même ne savait pas ce qu’il faisait, ce n’était pas elle qui risquait de donner des idées brillantes. Faire à son idée, en pensant au bien commun, ce n’était déjà pas si mal… Non ? Si ? Il se mit à rire, dépité, en tapotant un autre document. Lui donnant envie de lui faire un câlin pour le réconforter, elle ne se retint qu’à la dernière seconde.

"Je crois que nous sommes dans une situation similaire, voyez-vous ? Bien que la mienne soit probablement plus confortable que la votre à l'époque."

Nadalian se pencha légèrement pour voir ce dont il s’agissait, arrêtant un bref instant son massage. Puis eut un soupir à son tour en comprenant. Elle reprit son travail presque aussitôt, après avoir levé les yeux au ciel. Elle avait toujours trouvé affolant qu’un sujet aussi personnel soit exposé aux yeux de tant de personnes, alors que seuls les principaux concernés devraient s’en préoccuper.

"Assurer la stabilité d’un royaume doit fournir plus de pression que d’assurer la richesse et l’alliance de deux familles," commença-t-elle avec un autre soupir. "Avez-vous la liberté de choisir qui vous allez épouser ? Ce serait le minimum… J’avoue avoir du mal à supporter les personnes se permettant de fourrer leur nez dans le lit des autres, même si je comprends les enjeux, lorsqu’il s’agit de la pérennité de la paix dans un pays. Par contre… Sans vouloir vous commander, vous ne devriez vraiment pas vous ajouter cette angoisse-là à tout le reste. Après tout ce qui s’est passé et les changements déjà enclenchés, vous pouvez être certains que la situation va aller en s’améliorant. Même si vous doutez, tant que votre peuple croit en vous, c’est ce qui compte le plus. Quant à cela, eh bien, vouloir fonder une famille est une envie naturelle, je suppose. Tant que personne n’est forcé à épouser une personne infâme. Mais la situation s’améliore peu à peu, ayez confiance en vous."

Elle ponctua cette dernière phrase d’un grand sourire en lui serrant l’épaule. Avec toujours envie de le serrer dans ses bras en répétant que ça allait très bien se passer. Et parfaitement consciente d’être infiniment mal placée pour dire ça à qui que ce soit.

"A titre personnel, je vous trouve plus agréable que de nombreux hommes que j’ai pu connaître, je ne vois donc pas pourquoi vous auriez du mal."
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyMar 31 Jan 2023 - 15:48

La jeune femme transpirait l'exaspération lorsqu'elle aperçut le document : bien que je ne puisse la voir j'entendis distinctement un soupir. Bien que nos situations soient différentes, je comprenais plutôt bien le sentiment qu'elle devait avoir à ce sujet. Ce n'était jamais agréable lorsque quelqu'un d'autre tentait de mener notre vie à notre place. Quoi que l'expérience eût été, pour ma part, de courte durée : j'avais assez facilement mauvais caractère lorsque l'on me manquait de respect et des arguments parfaitement à même de défendre mes points de vue... A savoir ma force et ma ténacité.

"Assurer la stabilité d’un royaume doit fournir plus de pression que d’assurer la richesse et l’alliance de deux familles."

Je n'en n'étais pas si sûr. La différence, c'était le pouvoir : elle n'avait aucun mot à dire sur sa situation, là où je pouvais m'exprimer. Je détestais par dessus tout l'influence malsaine des familles sur les jeunes femmes. Voir les épouses de mon père décéder sans qu'il s'en émeuve le moins du monde m'avait littéralement brisé le cœur.

"Avez-vous la liberté de choisir qui vous allez épouser ? Ce serait le minimum… J’avoue avoir du mal à supporter les personnes se permettant de fourrer leur nez dans le lit des autres, même si je comprends les enjeux, lorsqu’il s’agit de la pérennité de la paix dans un pays. Par contre… Sans vouloir vous commander, vous ne devriez vraiment pas vous ajouter cette angoisse-là à tout le reste. Après tout ce qui s’est passé et les changements déjà enclenchés, vous pouvez être certains que la situation va aller en s’améliorant. Même si vous doutez, tant que votre peuple croit en vous, c’est ce qui compte le plus. Quant à cela, eh bien, vouloir fonder une famille est une envie naturelle, je suppose. Tant que personne n’est forcé à épouser une personne infâme. Mais la situation s’améliore peu à peu, ayez confiance en vous."

Elle n'avait pas tout à fait tort et pourtant, je trouvais que mes affaires privées ne regardaient que moi. Je n'avais pas le désir d'épouser une femme qui me fût indifférente, même si elle était la plus aimable ou la plus sage du monde. Chacun et chacune méritait le respect et une chance de trouver son bonheur. Or, un mariage de convenance mettait un frein définitif à tout espoir d'épouser un jour une personne qui nous soit unique.

"A titre personnel, je vous trouve plus agréable que de nombreux hommes que j’ai pu connaître, je ne vois donc pas pourquoi vous auriez du mal."

J'éclatai de rire.

"Je vous remercie de ce compliment très chère. Voyez vous, je mets un point d'honneur à ne pas mon comporter comme un gros porc. Quoi que j'aie encore des progrès à faire à ce sujet, je suppose. Nul n'est parfait."

C'était en effet l'un des éléments les plus importants dans mes relations avec autrui, en particulier les femmes. Je n'avais aucune intention de ressembler à mon père. On m'avait d'ailleurs parfois considéré comme un homme froid et inatteignable à cause de cette attitude. D'aucuns murmuraient même dans leurs barbes que j'aimais probablement les hommes. Ah ! Qu'ils murmurent, c'était bien souvent la meilleure occupation des gens de peu d'envergure.

"Cela dit, ce n'est pas tant une question de difficulté que d'envie. Je n'ai aucun désir d'épouser une femme pour la simple raison d'en obtenir un héritier. Si je dois me marier, je voudrais que ce soit avec quelqu'un que j'ai choisi et que je puisse considérer comme une partenaire et non une génisse sans autre intérêt que de m'apporter une nombreuse descendance."

C'était la moindre des choses à mes yeux. Quel intérêt à passer sa vie avec quelqu'un simplement pour ses qualités reproductrices ? Si je décidais un jour d'épouser quelqu'un, ce serait parce que cette personne représenterait quelque chose de plus à mes yeux. J'ajoutai avec amertume :

"On m'a proposé une liste de prétendantes possibles, bien sûr. Mais je les ai toutes refusées. La grande majorité s'avère être filles de chef ou de rois. On m'a même suggéré de m'unir à la fille du roi du Rohan. Quelle vaste fumisterie ! Elle est à peine plus qu'une enfant, à ce qu'on m'a dit. Non, non. Je n'épouserai que celle que j'aurai choisie, ou personne. Comment pourrai je condamner une innocente et moi même à une union insensée sans sentiments ni même ne serait-ce qu'une affection réciproque ? Je ne demanderais peut être pas l'amour, car j'admets que c'est une notion un peu floue à mes yeux. Mais au moins l'affection, une certaine tendresse pour la personne avec qui je devrai partager ma vie. "


Je marquai une pause dans ce monologue enflammé, avant d'ajouter avec un léger rire :

"Vous savez, ils m'auraient probablement contraint à choisir une femme dans leur fichue liste s'ils n'avaient pas aussi peur de moi. On ne m'appelle pas l'ours de Dun pour mon amour des baies et du miel, voyez-vous."
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyLun 6 Fév 2023 - 10:14

Au moins, elle avait dû parvenir à le détendre un peu. Il en riait, mais elle était sincère, pourtant, dans ses propos ! Car les hommes se permettant de dévoiler un côté plus sensible, ou du moins, plus ouvert, étaient rares, d’où elle venait. La peut d’être considéré comme faible ou bon à rien y jouait pour beaucoup, dans la plupart des cas. C’était aussi une affaire de pouvoir, car pour mener certains commerces, il fallait préserver une attitude forte, ne jamais fléchir, quoi qu’il se passe. Ici, cela dépendait. Caleb, par exemple, se comportait très rarement comme une grosse brute, il avait des moments d’énervement ou de fatigue, mais il ne s’était jamais montré agressif vis à vis d’elle ou de leurs patients, fort heureusement ! Elle retint un soupir légèrement dépité lorsqu’il ajouta ne pas vouloir une épouse simplement là pour faire des enfants. Si seulement la majorité pensait de la même manière… Si seulement… Cette façon de pensée était la norme, pourtant, Nadalian le savait bien. Comment lutter contre, lorsque c’était déjà si ancré ? En étant restée au Gondor, elle serait sans doute, à cette heure, déjà mère d’un premier enfant et probablement enceinte du second dans la foulée. Le tout sans aucune autre occupation qu’élever son enfant, sans travail, sans projet, sans avenir. Imaginer ça lui donnait froid dans le dos. Enfin, avoir un enfant ne l’angoissait pas vraiment, mais elle n’avait pas envie d’être réduite au seul rôle de mère.

"On m'a proposé une liste de prétendantes possibles, bien sûr. Mais je les ai toutes refusées. La grande majorité s'avère être filles de chef ou de rois. On m'a même suggéré de m'unir à la fille du roi du Rohan. Quelle vaste fumisterie ! Elle est à peine plus qu'une enfant, à ce qu'on m'a dit. Non, non. Je n'épouserai que celle que j'aurai choisie, ou personne. Comment pourrai je condamner une innocente et moi même à une union insensée sans sentiments ni même ne serait-ce qu'une affection réciproque ? Je ne demanderais peut être pas l'amour, car j'admets que c'est une notion un peu floue à mes yeux. Mais au moins l'affection, une certaine tendresse pour la personne avec qui je devrai partager ma vie."

Tiens, c’est vrai, cela, qu’est-ce que l’amour englobait, plus exactement… Elle remonta doucement les mains pour masser précisément la nuque, cette fois, tout en réfléchissant à ce que ça voulait dire. A ses yeux, être à l’aise avec quelqu’un et ne pas craindre d’être battue ou… Enfin, avoir la garantie de vivre sans peur, c’était déjà beaucoup.

"Vous savez, ils m'auraient probablement contraint à choisir une femme dans leur fichue liste s'ils n'avaient pas aussi peur de moi. On ne m'appelle pas l'ours de Dun pour mon amour des baies et du miel, voyez-vous."

"Eh bien, je n’ai pas encore eu l’occasion de découvrir le côté ours, en ce cas," sourit-elle avec amusement. "Pouvez-vous légèrement pencher la tête, s’il vous plaît ?"

Ce sera plus facile de masser la nuque ainsi… Qui était d’ailleurs bien raide, comme le dos. Mais elle y allait doucement, malgré tout, autant car c’était une zone plus sensible que parce que certains patients avaient toujours peur de se faire blesser, voire étranglés. En oubliant légèrement que ce n’était pas avec ses petites mains et sa carrure d’allumette qu’elle parviendra à étrangler qui que ce soit aussi aisément. Surtout un homme quasiment deux fois plus lourd qu’elle. Parfois, elle massait aussi directement la tête, surtout avec les enfants, pour les aider à se détendre. Après de gros soins, en règle générale. Ils se laissaient faire… Contrairement aux adultes, qui jugeaient ça inutile ou même dégradant, sans qu’elle ne comprenne réellement pourquoi. Elle trouverait plus logique qu’ils n’aiment simplement pas qu’on leur touche le visage ou les cheveux.

"Vous en riiez, tout à l’heure, mais j’étais sérieuse, je pense réellement que vous n’aurez pas de mal pour ça. Ce que je veux dire… Je sais qu’il est très courant de penser au nombre d’enfants à avoir par la suite avant de penser aux sentiments, dans une union. Et ça doit être encore plus vrai pour les personnes au pouvoir. En tout cas, pour les Humains, j’ignore ce qu’il en est chez les autres peuples, je n’ai jamais rencontré de Nains ou d’Elfes. Personnellement, j’aimerai mieux passer ma vie avec un homme partageant vos idées plutôt qu’avec un homme qui ne sera là que pour enchaîner les gamins et me laisser seule avec eux. Et je ne pense pas être la seule femme à penser ça."

Ce n’était pas un sujet dont beaucoup parlaient, mais les rumeurs allaient vite et certains regards ne trompaient pas. Enfin… Il était ardu de changer les mentalités.

"Qu’avez-vous bien pu leur faire pour qu’ils aient peur ?" ajouta-t-elle d’un ton plus léger. "Vous leur avez foncé dessus en grognant et en voulant les étouffer avec leur liste ?"
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyMar 7 Fév 2023 - 21:47

Ma remarque taquine sembla amuser la jeune femme.

"Eh bien, je n’ai pas encore eu l’occasion de découvrir le côté ours, en ce cas," Je laissai échapper un petit rire. "Pouvez-vous légèrement pencher la tête, s’il vous plaît ?"

J'obéis sans discuter, me laissant aller aux bons soins de Nadalian. Le massage était agréable et la discussion intéressante, ce qui ne gâchait rien. Comme je le lui avais dit, j'avais personnellement confiance en elle. Peut être était-ce présomptueux ou inconscient de ma part mais je n'avais pas une nature très méfiante.

"Vous en riiez, tout à l’heure, mais j’étais sérieuse, je pense réellement que vous n’aurez pas de mal pour ça. Ce que je veux dire… Je sais qu’il est très courant de penser au nombre d’enfants à avoir par la suite avant de penser aux sentiments, dans une union. Et ça doit être encore plus vrai pour les personnes au pouvoir. En tout cas, pour les Humains, j’ignore ce qu’il en est chez les autres peuples, je n’ai jamais rencontré de Nains ou d’Elfes. Personnellement, j’aimerai mieux passer ma vie avec un homme partageant vos idées plutôt qu’avec un homme qui ne sera là que pour enchaîner les gamins et me laisser seule avec eux. Et je ne pense pas être la seule femme à penser ça."

Je souris simplement, sans vraiment répondre. Je devais être un homme bien singulier à ses yeux.

"Qu’avez-vous bien pu leur faire pour qu’ils aient peur ?" ajouta-t-elle plus légèrement"Vous leur avez foncé dessus en grognant et en voulant les étouffer avec leur liste ?"

Cette fois-ci j'éclatais d'un rire tonitruant. Voilà une idée qui m'aurait bien plu, à la vérité !

"J'y songerai la prochaine fois que quelqu'un viendra m'ennuyer à ce sujet, ricanai-je. Non, non. Disons simplement que la plupart d'entre eux ont pu constater ce qu'il se produit généralement lorsqu'on joue un peu trop avec ma patience. Je dois admettre qu'il m'arrive parfois d'avoir le sang chaud, et je ne suis pas vraiment réputé pour ma délicatesse vis à vis de mes ennemis."

Je me penchai légèrement pour me saisir de mon fourreau dans lequel trônait ma claymore et déposai le tout sur le bureau. Je désignai les gravures qui y figuraient et commentai d'un ton badin :

"Bien qu'aujourd'hui je me sois assagi je n'ai pas gagné mes gallons par la diplomatie. Vous verrez ici les plus grands de mes faits d'arme, les plus violents aussi."

De nombreuses scènes de bataille y figuraient, et bien que stylisées de façon assez grossière on reconnaissait assez bien les sujets. Des ouargues, des gobelins, des humains... Les motifs étaient assez graphiques pour qu'on comprenne bien à qui on avait à faire.

"Avec le temps ma réputation a parfois suffi à éviter des combats et j'admets préférer ne pas verser le sang si je peux l'éviter. Cependant, je reste un guerrier dans l'âme.
Je me réinstallai confortablement pour laisser Nadalian travailler. Si demain il venait une troupe du Gondor prête à tout pour vous ramener au pays, je vous prie de croire qu'elle serait bien reçue. Hélas j'ai bien peur que mon sens de l'hospitalité ne soit pas à la hauteur de ce type d'attentes."

Le ton que j'employais en prononçant ses mots était suffisamment menaçant pour ne laisser aucun doute sur ce qui pourrait se passer dans de telles circonstances. Puis, j'eus un petit rire :

"C'est peut être cela qui me garde d'intéresser une femme bien, notez le. Je peux être parfois difficile à gérer. Je suis un homme entier, et si j'accorde facilement ma confiance il en est de même pour ma rancune."
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyMar 14 Fév 2023 - 10:44

Mission presque réussie, il était plus détendu que tout à l’heure. Elle préférait largement entendre les personnes rire que pleurer, contrairement à certains, qu’elle ne nommera pas. Elle n’arrivait toujours pas à imaginer à quoi il pouvait bien ressembler lorsqu’il s’énervait et en même temps, avait-elle vraiment envie de le découvrir ? Il se pencha tout à coup pour tirer son épée vers eux, en montrant les marques gravées sur le fourreau. Sur la question des symboles, elle en voyait souvent sur les armes, les vêtements et parfois, les façades des maisons, sans en connaître les significations. Mis à part deux ou trois dont on lui avait déjà parlé, au détours de conversations. Ici, cependant, ça n’était pas les signes classiques qu’elle avait déjà relevé, on dirait plutôt des… Oh, d’accord, elle comprit mieux en penchant plus la tête pour observer. Il s’agissait des ennemis qu’il avait combattu, donc ? Elle s’était toujours demandé pourquoi ce besoin de conserver les traces de ses anciens, que ça soit en les faisant graver, peindre, inscrire sur des objets… Pour la gloire, peut-être ? Ou comme preuve de force ? Tout mettre en œuvre pour ne pas oublier ses alliés décédés au combat, soit, c’était normal, mais ses ennemis ? Un soupir intérieur l’agita un très bref instant. Décidément, dès lors que ça touchait à la guerre ou aux divers conflits, elle avait du mal à comprendre ce type de motivation.

"Bien qu'aujourd'hui je me sois assagi je n'ai pas gagné mes gallons par la diplomatie. Vous verrez ici les plus grands de mes faits d'arme, les plus violents aussi. Avec le temps ma réputation a parfois suffi à éviter des combats et j'admets préférer ne pas verser le sang si je peux l'éviter. Cependant, je reste un guerrier dans l'âme. Si demain il venait une troupe du Gondor prête à tout pour vous ramener au pays, je vous prie de croire qu'elle serait bien reçue. Hélas j'ai bien peur que mon sens de l'hospitalité ne soit pas à la hauteur de ce type d'attentes."

Malgré le ton, elle se sentit rassurée, en entendant ça. Même si, au cas où cette situation arriverait, elle aimerait mieux simplement se dissimuler un temps, faire comme si elle avait déjà disparu, pour que la troupe en question reparte sans qu’aucun combat ne se produise. Comme ça, personne ne risquera d’être blessé à cause d’elle ! Ça pouvait aussi être une bonne manière, n’est-ce pas ? Répondre à ces personnes qu’elle était repartie et affaire terminée. Enfin, ça dépendait aussi de qui viendra, mais elle ne pensait pas que son père irait jusqu’à embaucher des mercenaires et des brutes pour venir la chercher. Son ex-futur-beau-père, par contre… Peut-être.

"C'est peut-être cela qui me garde d'intéresser une femme bien, notez-le. Je peux être parfois difficile à gérer. Je suis un homme entier, et si j'accorde facilement ma confiance il en est de même pour ma rancune."

"Oh, un homme difficile à gérer, c’est un homme qui ne connaît aucune autre méthode que la simple violence, pour se sentir exister."


De ça, en revanche, elle en était parfaitement convaincue. Elle trouvait ça méprisable, par ailleurs, autant que désolant. Lorsque vous n’aviez rien d’autre à proposer, dans la vie, que la taille de vos muscles… C’était barbare, tout simplement. Elle s’écarta légèrement, laissant juste une main posée contre le haut du dos, en revenant plus devant lui.

"Avez-vous moins mal au dos ? Vous pouvez vous étirez un peu."

L’idéal serait qu’il fasse plus attention à bien s’étirer, à partir de maintenant, ainsi qu’il prenne garde aux postures prises lorsqu’il travaillait ici. En le regardant, elle rougit légèrement, tiraillée par l’envie de lui faire un câlin pour le réconforter et le rassurer. Mais elle ne pouvait pas faire ça… Déjà, car ça ne faisait pas par surprise, ensuite car il s’agissait du roi de ce pays.

"Du temps est toujours nécessaire," reprit-elle plus rapidement en essayant de faire passer la gêne soudaine, "pour s’habituer à un nouveau rythme de vie et de nouvelles habitudes. Je pourrai vous refaire un massage si vous en avez besoin, par la suite. Sinon, je sais que je suis mal placée pour dire ça, mais essayer de plus vous laisser aller et de vous détendre, ça vous aidera beaucoup."

Elle lui adressa un large sourire, les joues toujours rouges, puis refit le tour du bureau. Pour, cette fois, signer en bonne et due forme le document tendu plus tôt, pour faire part officiellement du Pays de Dun. Un acte qui la soulagea, car enfin, elle pouvait se dire qu’elle n’aura pas à repartir au Gondor.

"Merci," ajouta-t-elle en lui rendant le document, les larmes aux yeux. "Être libérée d’eux vaut plus que tout."
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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyMar 14 Fév 2023 - 21:01

Je ne sus exactement quoi penser du commentaire suivant :

"Oh, un homme difficile à gérer, c’est un homme qui ne connaît aucune autre méthode que la simple violence, pour se sentir exister."

Je n'étais pas tout à fait d'accord. Rien n'est exclusif dans la vie, et si j'étais parfois ingérable je pouvais également me montrer parfaitement raisonnable et réfléchi. Tout dépendait des circonstances, en général. Je n'étais pas certain de savoir si c'était là un reproche ou bien une simple opinion.

"Avez-vous moins mal au dos ? Vous pouvez vous étirez un peu.
-C'est mieux, en effet, je vous remercie."

Je fis jouer les muscles de mes épaules, satisfait de constater que c'était bien moins inconfortable. Elle était bien douée de ses mains et il était intéressant de constater l'effet indéniable de ses méthodes, même pour quelque chose d'aussi insignifiant.

"Du temps est toujours nécessaire," enchaîna-t'elle finalement, "pour s’habituer à un nouveau rythme de vie et de nouvelles habitudes. Je pourrai vous refaire un massage si vous en avez besoin, par la suite. Sinon, je sais que je suis mal placée pour dire ça, mais essayer de plus vous laisser aller et de vous détendre, ça vous aidera beaucoup."

Je pris mentalement note de m'essayer à prendre cette habitude. C'était probablement plus facile à dire qu'à faire mais enfin, il ne coûtait pas grand chose d'essayer. Elle retourna de l'autre côté du bureau pour signer le document que je lui avais fourni.

"Merci," dit-elle finalement en me rendant le papier. "Être libérée d’eux vaut plus que tout."

Je la gratifiai d'un sourire aimable. J'espérais que cette initiative aurait un effet semblable sur la majorité de ceux à qui je comptais proposer d'acquérir notre nationalité. Elle n'était pas la seule dans sa position, cependant pour une raison qui m'était obscure, j'avais tenu à ce qu'elle soit la première à bénéficier de cet avantage. J'avais pensé à elle en organisant un tel système, après tout.

"N'ayez crainte, vous pouvez vous considérer en sécurité."


J'avais parlé d'une voix calme et douce, que j'espérais réconfortante. J'avais conscience qu'il n'était pas facile d'être ainsi projeté dans un univers totalement différent de celui dans lequel on a toujours vécu. J'espérais seulement qu'elle se sentirait bientôt à l'aise et chez elle parmi nous. Je précisai afin de clarifier les choses :

"Je vous apprécie beaucoup, Nadalian. J'ai confiance en votre compétence et en votre jugement. N'hésitez pas à vous adresser à moi personnellement si vous en ressentez le besoin. La porte de mon office vous sera toujours ouverte."


Je lui adressai un nouveau sourire bienveillant, avant d'ajouter en guise de congédiement :

"Je vous ferai parvenir les détails de notre petit tour du pays. Nous partirons bientôt, veillez à préparer le nécessaire pour un voyage d'environ trois semaines à un mois."
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Discutons d'avenir   Discutons d'avenir EmptyVen 17 Fév 2023 - 11:13

"N'ayez crainte, vous pouvez vous considérer en sécurité."

Il lui faudra du temps avant de parvenir à se détendre complètement et ne plus craindre de s’endormir sans avoir tout vérifié et fermé les accès… Elle vivait et dormait dans une petite chambre à l’étage de la maison médicale, à l’arrière. Les nuits où elle n’était pas de garde, elle bouclait avec un grand soin l’unique fenêtre et son lourd volet de bois, fermait la porte à clé et mettait ensuite du temps avant de s’endormir. Malgré les mois passés à Dun, elle n’était pas encore parvenue à se défaire de ce rituel essentiel. On lui répondrait sans nul doute qu’elle était folle, si elle en parlait à quelqu’un… Que personne ne pouvait savoir qu’elle se trouvait ici et que prendre ce type de précaution ne servait à rien. Les autres nuit, plongée dans le travail, elle ne se faisait pas tant de soucis, assez alerte pour pouvoir réagir en cas de besoin. Il en était de même lorsqu’elle s’était retrouvée à suivre les soldats, lors des campagnes de pacification et unification, ces longs mois. Simplement car entourée d’autant d’hommes armés jusqu’aux dents, elle n’avait ressenti aucune crainte à l’idée qu’une troupe venue du Gondor parvienne à s’approcher sans se faire repérer, y compris la nuit. Ce n’était qu’une question de contexte, car seule la nuit, elle doutait toujours de pouvoir se défendre seule.

"Je vous apprécie beaucoup, Nadalian. J'ai confiance en votre compétence et en votre jugement. N'hésitez pas à vous adresser à moi personnellement si vous en ressentez le besoin. La porte de mon office vous sera toujours ouverte."

"Je vous remercie."


Pour ça mais aussi pour sa volonté de changer les règles de ce pays pour le rendre meilleur… c’était précieux, le changement était toujours effrayant et il était très loin d’être aisé de l’appliquer à tout un pays.

"Je vous ferai parvenir les détails de notre petit tour du pays. Nous partirons bientôt, veillez à préparer le nécessaire pour un voyage d'environ trois semaines à un mois."

"Très bien."


Elle sera prêt, bien entendu. Elle le remercia une fois de plus, puis le salua comme il se doit, avant de quitter les lieux. Un garde à l’extérieur se proposa de la raccompagner jusqu’au-dehors, même si ce n’était pas réellement la peine. Une fois revenue à l’air libre et dans les rues, elle respira plus librement, en réalisant que tout cela l’avait rendue pas mal nerveuse. Le reste du chemin fut nécessaire, pour faire passer le rose de ses joues et retrouver un air normal. Une fois de retour à la maison médicale, vide désormais, elle commença par aller se rafraîchir un peu. Malek était dans la cuisine, occupé à trier les plantes fraîchement récoltées. Elle lui raconta dans les grandes lignes ce qui s’était passé, concernant surtout le projet du Roi, car lui aussi allait devoir mettre la main à la pâte. S’il fut pas mal surpris de ces velléités de changement, au sommet de l’État, il essaya quand même de rester optimiste. Elle prit sa place dans le tri, étant de garde cette nuit. Il pouvait rentrer plus tôt, aucun patient n’attendait à côté et il avait besoin de se reposer. La suite promettait d’être intéressante et elle avait hâte de découvrir comment ce pays allait évoluer.
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