L'embuscade

L’aube se dessinait dans le ciel désormais d’un rose éclatant lorsque Roadan arriva aux écuries de la capitale du Rohan. L’immense porte ornée de sculptures en bois doré l’avait toujours impressionné, au sommet de celle-ci deux têtes de chevaux se faisaient face, signalant ainsi que ce bâtiment était l’écurie. Roadan qui était à pied, venait chercher son cheval, un Meara nommé Felarof, qui lui avait été confié par l’armée lors de son engagement dans celle-ci. En effet, les hommes les plus courageux du Rohan pouvaient désormais s’engager dans l’armée des Rohirrims, faisant d’elle une armée un peu plus de métier.

Roadan poussa l’immense porte en bois de frêne qui craqua sous l’action du Rohirrim, dévoilant ainsi une vaste pièce, beaucoup plus longue que large, et toujours de bois de frêne orné d’or ainsi que de sculptures de chevaux. La faible lumière du jour naissant éclairait la pièce depuis le plafond où des petites fenêtres apparaissaient. Le jeune Rohirrim s’avança sur le sol de paille, les box se suivaient de chaque côté de la pièce, faisant parfois deviner la silhouette d’un cheval. Il savait bien où se trouvait son compagnon, Felarof, il était dans le tout dernier emplacement au fond de l’étable longue d’une trentaine de mètres. A peine fut-il arrivé devant l’emplacement de son cheval que Roadan vit Felarof se retourner pour s’approcher de lui, soufflant, gigotant et remuant sa queue tel un enfant impatient de s’amuser. Roadan eut un sourire, il aimait les chevaux et celui-ci le lui rendait. Il entreprit donc de détacher son compagnon pour le faire sortir de son box, lorsqu’il entendit des bruits de pas sourds au dehors, comme du métal tapant avec force un sol de pierre. Il se retourna alors et vit un soldat s’avancer par l’entrebâillement de la porte.

" Qui es-tu soldat ? " lança Roadan.

" Roadan, c’est… c’est Alduin le vieil ami de ton père. Je… Je t’ai cherché partout, tu n’étais pas chez toi… " haletait-il tout en parlant fort et s’avançant vers le jeune Rohirrim.

" Oh pardon mon cher Alduin ! Je ne t’avais point reconnu. Mais que se passe-t-il ? J’étais juste venu en avance chercher Felarof pour aller faire notre patrouille habituelle ! " répondit Roadan.

Alduin était désormais au niveau de Roadan et celui-ci pouvait l’observer très nettement, le jour se levant rapidement. C’était un homme d’apparence plutôt jeune pour son âge, il était particulièrement bien bâti bien que plutôt petit pour un Rohirrim, ses cheveux longs d’un blond cendré tendaient maintenant vers le gris, et il possédait des yeux d’un bleu azur et perçant. La cicatrice qui faisait place sur la gauche de son front, de ses cheveux vers son sourcil, le rendait particulièrement effrayant. Il se dépêcha de répondre :

" Les Hommes de Dun ! Les parias… Ils sont tout proches ! Deux éclaireurs surveillant notre terre du côté de l’Ouest ont été prit en embuscade par ces sauvages, l’un est gravement blessé et l’autre n’a que quelques égratignures… "

" Mais comment est-ce possible ? Ils n’attaquent qu’en plein jour ! " rétorqua Roadan l’air choqué.

" Je ne le sais… Mais il semble que ce soit un petit groupe d’après les dires du survivant. Le Roi a ordonné leur extermination. Viens vite on doit partir ! " s’empressa de répondre le vieux soldat.

Roadan s'affaira donc au plus vite à seller son cheval et à l'équiper, puis le monta avec son ami Alduin. Ils chevauchèrent rapidement dans les rues pavées d'Edoras où la faible lueur du jour se liait à la douceur du matin, l'air frais leur glaçait le visage. Ils arrivèrent enfin au point de ralliement de la patrouille, où sept soldats les attendaient.

Parvenus aux portes de la ville, Roadan et Alduin firent jonction avec une petite troupe de cavaliers. Celui qui les menaient était un homme grand et bien bâtit, aux cheveux d'un noir de jais, chose rare chez le peuple rohirim. Il portait un plastron de cuir par dessus une cotte de mailles, et montait un étalon alezan. Kylian, bras droit de Theored, Régent de Rohan.

"Ah! Vous voilà enfin! J'attends un peu plus de discipline de la part de mes hommes!"

Si l'armée du Rohan avait tendance à se professionnaliser, c'était sans nul doute du fait de Theored. Son passé avait été très tôt voué au combat. Fils de fermier, on racontait que son village avait été obligé de fuir devant les Gobelins, jusqu'au Hornburg, d'où Erkembrand avait lancé une contre-attaque. Depuis cette bataille, il avait été de tous les combats, ne retournant à la vie de fermier que lors des périodes de paix. C'était lors de la disparition d'Eodred, dernier souverain de Rohan, qu'il avait marché sur Edoras avec deux mille homme, s'auto-proclamant Régent. S'il s'était montré ferme, autoritaire même, il n'avait pour autant pas abusé de sa position, se contentant de maintenir intact le royaume, évitant de prendre parti dans les conflits tant qu'il le pouvait. C'était sous son action qu'un corps permanent de soldats avait été créé. Sous ses ordres également que le système d'impôt avait été réorganisé pour plus d'efficacité.
Kylian était un des suivants de cet homme. Fidèle, combattant hargneux, commandant astucieux, il n'avait jamais échoué dans ses missions. Qui de mieux placé pour celle-ci, alors?

color=blue]"Bien, je vous résume la situation. Un groupe de pillards de Dûn approche. D'après nos informations, ils sont une cinquantaine, rien qui puisse inquiéter Edoras, mais les villages alentours ne sont pas aussi bien défendus. Nous sommes répartis en trois groupes de neuf Cavaliers, les deux autres sont déjà en route...[/color]

Roadan pouvait voir deux colonnes de poussières encadrer une troisième.

"Nous allons les écraser en rase campagne. Les deux groupes sont en train de les rabattre vers nous en abattant ceux qui tentent de fuir. Ce sera facile."

Il enfila son casque, et un des soldats lui passa sa lance.

"En avant! Pour Eorlingas!"

Le groupe se mit en mouvement, filant à la rencontre de la colonne d'Hommes Sauvages... La distance entre eux diminuait. Quelques traits sifflèrent de part et d'autre, quand soudainement, sur un cri d'un des Hommes Sauvages, l'ensemble de leur troupe se disciplina soudain, adoptant une formation en triangle et pointant des lances vers les cavaliers. Le triangle était orienté de sorte à ce que chacun de ses angles pointe en direction d'un des groupes.
Kylian comprit la manoeuvre, mais il était trop tard pour faire demi-tour ou donner des ordres, il devrait compter sur les capacités de réaction de ses hommes. Lui-même fit passer son cheval sur la gauche du triangle, brisant sa lance dans la cage thoracique d'un de ses adversaires avant de dégainer son épée. D'autres furent moins chanceux: alors qu'ils contournaient les côtés, certains reçurent une blessure fatale assénée par un javelot ou une lance; tandis que d'autres percutaient la formation de plein fouet; ou encore entraient en collision avec d'autres Rohirims ayant évité les angles. C'est ce qui arriva à Roadan, qui fut jeté au sol et précipité dans une mêlée de fantassins. Les Cavaliers étaient confus, frappant comme ils le pouvaient dans la masse de leurs ennemis, qui avaient rompus leur formation pour passer à l'offensive. Plusieurs d'entre eux furent jetés à bas de leur monture, tandis que les autres se retrouvaient encerclés.
Kylian jeta bientôt l'ordre de mettre pied à terre, et commença à distribuer sauvagement la mort autour de lui, ralliant les combattants.

La situation était pourtant mauvaise: dix Cavaliers étaient déjà tombés, pour un nombre à peine supérieur d'Hommes Sauvages. Les Cavaliers ne pouvaient désormais plus que compter sur la supériorité de leur équipement et de leur entraînement, en attendant que des renforts n'arrivent d'Edoras...



[HJ: Désolé pour le retard.
Ne termines pas le combat dans ton post, j'ai prévu un petit quelque chose pour toi^^]

Roadan qui avait été propulsé au sol par la collision entre sa monture, Felarof, et celle d’un autre Rohirrim se retrouvait donc à présent au milieu d’une bonne dizaine d’Hommes Sauvages à l’aspect répugnant. Mais un cri se fit soudain plus fort que tous les autres :

" EOLIIIIIN SONNE LE COR DU ROHAN ! ON A BESOIN DE RENFORTS ! " hurla Kylian, le commandant de cette patrouille, qui achevait alors au sol un de ces immondes sauvages.

Le cor retentit donc au dessus de la bataille, résonnant dans la plaine toute entière pour demander de l’aide en provenance d’Edoras.
Le vacarme grondait autour de Roadan. Le jeune Rohirrim mit quelques secondes à reprendre ses esprits, il avait été sonné lors de sa chute. Bien qu’il ne comprit pas tout de suite ce qui lui arrivait, la vue de son cheval à terre devant ses pieds lui remit très vite les idées en place, la rage s’empara de lui et Roadan se releva aussi sec. Cependant, chose qu’il ne put prévoir, les brides de son cheval s’étaient enroulées autour de l’un de ses pieds durant le choc, le jetant ainsi en arrière une fois de plus malgré son intention de se remettre sur pieds.

Mais Roadan n’eut pas même le temps de relever la tête suite à sa seconde chute qu’il aperçu à travers la poussière, désormais dense comme un brouillard d’hiver, un pillard à la silhouette trapue qui courait vers lui. L’Homme de Dun fut bientôt nettement visible. Il était vêtu salement, en effet ses vêtements n’étaient plus que des haillons et il ne portait pas de protection nécessaire au combat, au dessous on pouvait apercevoir sa peau qui paraissait sombre à cause de la saleté qui s’y incrustait. Roadan perçu alors, scintillant dans sa main droite, une dague longue brandie tel un étendard au dessus de la tête de ce paria du Rohan. Il ne sut ce qui lui arrivait, Roadan ne put faire le moindre geste. Il s’aperçut alors que c’était la première fois de sa vie qu’il se retrouvait dans une vraie bataille, dans une situation où ce qui importait le plus était simplement de survivre. Et justement il ne savait pas comment réagir.
Soudain tout s’accéléra, un trait siffla à sa gauche, et l’Homme de Dun qui courait toujours vers Roadan s’écroula en bout de course de tout son poids sur celui-ci. En le repoussant sur le sol le Rohirrim vit une flèche enfoncée de part et d’autre de son crâne au niveau des tempes, du sang coulant le long du visage de la victime. Il se retourna alors et vit le vieil Alduin qui brandissait son arc dans toutes les directions possibles, décochant des flèches à une vitesse digne d’un elfe, et abattant ainsi quasiment une demi-douzaine d’hommes.

" ROADAN ! QUE FAIS-TU ? TU AS FAILLI Y RESTER MON AMI ! " s'époumona le Rohirrim qui parvenait à peine à se faire entendre sous le fracas des armes, tout en tirant son épée.

Roadan dégaina alors lui aussi son épée de son fourreau en cuir aux finitions d’or pour l’abattre sèchement sur les rênes de sa monture qui cédèrent. Il put se relever à temps pour parer le coup de taille d’un ennemi, et lui en assener un par réflexe en plein torse, le sang lui giclant au visage. Sa victime était un jeune homme, à peine plus vieux que lui mais qui avait la même apparence que ces hommes au physique repoussant, une tignasse hirsute, une barbe naissante pour lui et une peau très sale. Le corps inerte de cet homme tomba alors de lui-même vers l’arrière, se libérant ainsi de l’épée du Rohirrim. La mort s’était répandue dans son corps et il ne tarda pas à expirer pour la dernière fois. Alors que les combats continuaient de faire rage autour de lui, Roadan se rendit compte qu’il venait là de faire sa toute première victime, et il en fut particulièrement déboussolé.

La situation devenait de plus en plus mauvaise lorsque le cor d’Edoras retentit en réponse à celui d’Eolin, les quelques cavaliers qui étaient restés sur leurs montures furent mit à bas par les lances ennemies et achevés au sol par ces hommes à l’aspect primitif. Il restait à présent un peu plus d’Hommes Sauvages que de Rohirrim sur le champ de bataille et les trois éoreds du départ n'en formaient maintenant plus qu'un seul...


[HJ: Ce n'est rien !
J'espère ne pas avoir trop avancé le combat , mais sinon je peux le modifier ou le dramatiser.]

[HJ: Désolé du retard, je suis impardonnable. Je veillerai à ne pas autant te faire attendre à l'avenir.
Petite note: une Eored compte 300 Cavaliers, mais c'est du détail ;-) ]


Partout autour de Roadan des corps tombaient. Rohirims comme Hommes de Dun. Il pu voit Kylian pousser un hurlement bestial en voyant ses hommes tomber, puis se précipiter dans une brèche, emmenant avec lui quatre de ses hommes. Le chef des Rohirims distribuait la mort à grands coups d'épée, se frayant un chemin comme l'aurait fait un héros des temps anciens. Son épée resplendissait dans la lueur du soleil levant, renvoyant une flamme irisée de rouge.
Pour autant, ses compagnons tombèrent les uns après les autres. Bientôt, il fut seul, entouré de tous côté par ces hommes sales. Il tourna sur lui-même, prit une grand inspiration. Et hurla.

"Pour Eorlingaaaaaaaaas!!!!

Son cri couvrit sans grand peine le fracas des combats, tandis qu'il se jetait sur ses ennemis. Un premier coup s'écrasa sur son bouclier, un second sur son casque, l'arrachant de sa tête. Le Rohirim se releva, tranchant à tout va. Derrière lui, ses hommes commencèrent à reprendre l'avantage sur leurs Sauvages opposants. Ils se rendaient coup sur coup, mais les guerriers de Rohan faisaient valoir la qualité de leur équipement et de leur entraînement.

Roadan, se son côté, vit un homme mieux équiper se jeter sur lui. Il maniait un large tranchoir, et sa façon de bouger et de s'en servir dénotait un réel entraînement. Bien vite, le jeune homme de Rohan se retrouva à reculer. Il ne pouvait voir le visage de son agresseur, dissimulé derrière un casque de fer, mais ses yeux étaient étrangement familiers au guerrier.

"Meurs, chien!

Plus aucun doute.
Et il se jeta sur Roadan, abattant son arme avec une vitesse surprenante. S'il parvint à défaire la garde du jeune Cavalier, il n'eut pas la force de transpercer son armure, se contentant de fait de couper le souffle du soldat. Un sifflement retentit alors que Roadan allait faire les frais d'une seconde attaque, et l'opposant ne put que regarder, ébahit, son arme voler au loin sous la flèche d'Alduin.
C'était visiblement le chef de la bande. Une sonnerie de cor annonça l'arrivée de renforts: une véritable marée de Cavaliers se déversait d'Edoras, un homme maniant une lame d'acier rouge en tête. Jurant, celui qui s'opposait à Roadan se ressaisit, attrapa une dague, et sauta en selle avec une facilité que n'avaient pas les Hommes de Dun. Abandonnant ses hommes à leur sort, il galopa dans le lointain, tandis qu'autour de Roadan la résistance des Hommes Sauvages se faisait plus acharnée et pourtant plus futile d'instant en instant.
Encerclés, dépassés en nombre, leur sort fut réglé en quelques instants. Alors que le calme retombait, Roadan vit Kylian émerger du chaos ambiant, soutenu par deux de ses hommes, du sang coulant de sa cuisse. Le cavalier qui avait mené la charge salvatrice mit pied à terre, tenant toujours sa lame couleur de sang dans la main. Il ôta son casque.

"Kylian! Le ciel soit loué, tu n'as rien! Que s'est-il passé?"
"Theored! Ils... Ils étaient organisés. Menés par quelqu'un qui n'était pas de leur peuple!"
"Que me dis-tu là?"
"Il m'a laissé un souvenir à la cuisse, comme tu peux le voir... Et ce soldat là-bas a faillit y rester..."

Ce faisant, il désignait Roadan. Theored fit signe au soldat de s'approcher, alors même que dans l'esprit du jeune homme, le doute n'était plus permit: l'homme qu'il venait d'affronter. C'était son frère.

[HJ : Ce n'est rien pour le retard. Oups, désolé pour l'Eored lol !]

Alors que le chaos retombait peu à peu, la poussière laissant place à la pâle lumière du matin, les cavaliers du Rohan qui venaient de terrasser ces vils Sauvages commençaient à rassembler les corps de leurs compagnons tombés au combat.

Roadan vit l’intendant du Rohan lui faire signe de s’approcher alors que celui-ci essuyait le sang coulant de la lame, à l’acier déjà rouge, de son épée à la poignée d’or. Le jeune Rohirrim, abasourdi par ce qui venait d’arriver, enjambât les quelques cadavres le séparant du Régent de son royaume tout en rengainant sa courte épée. Il se mit au garde-à-vous. Roadan pouvait à présent, et pour la première fois depuis que Theored était au pouvoir, percevoir nettement l’homme le plus influent du Riddermark. Il était assez grand mais surtout imposant, à peu près de la stature de Roadan. Ses puissantes épaules portaient une armure lourde typique des plus grands rois du Rohan - bien que lui n’en soit pas tout à fait un - ornée de symboles rohirrims tels que des chevaux, et de longs cheveux ébouriffés d’un châtain foncé venaient flirter avec celle-ci. Son regard de braise ne laissait personne indifférent, en effet quiconque le regardait dans les yeux y voyait la force d’une vie passée à combattre, une vie d’armes et de violence, mais non sans malheurs. Son visage était beau, et la barbe de quelques jours qui lui pendait aux joues lui donnait un air viril. Le Régent rengaina enfin sa lame avec précaution. La légende dit que cette fameuse lame rouge que Theored porte si fièrement, Vengeuse de son nom, appartenait autrefois à un officier Numénoréen noir abattu lors d’un combat. Il semble bien y avoir quelque chose de magique dans cette épée extrêmement résistante. C’est sur celle-ci que l’attention de Roadan s’attardât le plus longtemps, il avait toujours été fasciné par les armes probablement en raison d’un père forgeron, mais celle-ci avait cette particularité qui faisait qu’une chose était à la fois belle et rare. L’homme de pouvoir dévisagea Roadan.

" Repos soldat ! Quel est ton nom vaillant Rohirrim ? " lui lança-t-il sèchement.

" Je suis Roadan Meduseld, fils d’Ilan Meduseld monseigneur. C’est un honneur de vous servir ! " s’appliqua le jeune Rohirrim qui parlait au Régent pour la première fois de sa vie.

" Serais-tu le fils du plus célèbre des forgerons du Rohan ? Ton nom représente beaucoup de choses alors tâches de ne pas le souiller jeune guerrier. Mais parles moi plutôt de l’homme qui t’a attaqué ? "

Les idées s’emmêlèrent alors dans la tête du jeune Rohirrim, il ne savait plus quoi penser. Et sa tête lui faisait mal, horriblement mal… Il entreprit tout de même de raconter ce qu’il s’était passé mais ne dévoila pas ses doutes sur l’identité de cet agresseur.

" Tout est allé très vite sire, j’ai… j’ai vu le commandant Kylian charger ces Sauvages et cet homme est apparu… il n’était pas de leur peuple c’est certain. Je n’ai pas vu son arme, il m’a frappé et alors que je tentais de reprendre mes esprits Alduin le désarma… C’est tout ce dont je me rappele monsieur ! " hésitait-il alors qu’il restait planté là devant Theored, et montrait d'un signe de tête Alduin le vieil ami de son père.

" Mais qui était-il ? " insista le Régent.

* Un traitre, pensa Roadan, et je le tuerai de mes propres mains. *


L’homme qu’il avait combattu n’était autre que son propre frère, Mǽrost le déserteur du Rohan. A présent il le détestait vraiment, la haine que Roadan éprouvait à l’égard de son frère était en train de décupler après ce qui venait de se passer. Le jeune cavalier eut un moment de flottement, son crâne lui faisait de plus en plus mal au fil des secondes tel un marteau lui tapant l’arrière de la tête, il vit le sommet du château de Meduseld scintiller à travers la poussière, puis les yeux de son frère lui apparurent dans une vision d’horreur. Bientôt il s’écroula dans un bruit de métal sur la plaine désormais d’un rouge sang.

[GH:
* grommelette (action d'émettre un petit grommellement) *
Décidément, répondre en retard devient une habitude, c'est pas bon. Mea Culpa]


Quand il revint à lui, Roadan était allongé dans un des bâtiments qui constituait le complexe militaire d'Edoras. L'une des premières visions qu'il eut fut celle de Kylian penché sur lui. On pouvait certes imaginer plus agréable portrait que celui de cet homme, mais cette vision était plus réconfortante que la face d'un Orque.


"Et bien, de retour à la vie, soldat?"
"En effet, Commandant, mais parlez moins fort, des blessés se remettent ici..."

Roadan se sentait nauséeux et faible. On lui avait retiré son armure, et des baumes avaient été appliqués sur ses contusions. Une large zone sur son ventre était douloureuse et violacée. Kylian bougonna un peu, mais reprit la parole en parlant moins fort.

"Ne bouges pas, Roadan. Pas pour le moment, en tout cas. T'as eut de la chance, tu n'as reçu que des bleus, même si celui-là est particulièrement gros... Ouaip... T'as eut de la chance, mais ça a pas été le cas de tout le monde.

Maintenant que sa vision s'éclaircissait, Roadan pu voir que le visage de Kylian était soucieux. Il continua de parler, mais cette fois-ci, il murmurait.

"Écoutes, je devrais pas te parler de ça avant que tu sois remis, mais ça me semble important... Je vais pas te forcer à me dire ce que tu sais, mais t'as été bouleversé par quelque chose, et Theored va vouloir en savoir plus. Je te conseilles de lui dire la vérité..."

Il se leva, se remettant à parler assez fort.

"En tout cas, j'ai un sergent qui a été tué dans la bataille. Dix hommes à commander, j'ai besoin de quelqu'un pour le faire. T'es à ce poste jusqu'à ce que tu meures ou que je trouves quelqu'un de meilleur."

Le ton était dur et sans appel, mais un sourire s'était dessiné sur le visage du Commandant. Il se dirigea vers la sortie, avant de se retourner une dernière fois.

"Tu pourras sortir ce soir, ça tombe bien, la troupe veut fêter ton avancement et la victoire. Rendez-vous à la Taverne, je pense que tu sais où c'est... Et... Oublies tes soucis pour ce soir. T'auras tout le temps d'y penser demain, quand Theored te convoqueras."

Sur ces paroles, il quitta la pièce, laissant Roadan seul.


[HJ: Poste directement à la taverne, en décrivant ce que ton personnage a fait. Je te laisse libre de décrire l'ambiance que tu veux.
Encore désolé, et bon RP!]