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| Obscures ruelles | |
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Roadan Pas encore de rang... mais ça arrive !
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| Sujet: Obscures ruelles Jeu 6 Mai 2010 - 22:34 | |
| [Précèdent topic : Le Palais d'Or de Meduseld]La capitale Edoras étant la seule vraie ville du Rohan, il était tout à fait ordinaire que celle-ci en soit la plus vaste. Bordée au sud par les Montagnes Blanches, la grande cité était visible à des milles à la ronde dans cette grande plaine d’herbe sèche traversée par l’Anduin, et notamment son château d’Or scintillant inlassablement au sommet de la ville. Roadan qui avait un fort tempérament et qui n’était pas du genre à se laisser gagner facilement par les faibles émotions comme la tristesse ou la pitié, se sentait désemparé après avoir quitté sa sœur aînée Léoma en sanglots. Après tout, lorsqu’il s’agissait de sa famille, le Rohirrim se montrait plutôt vulnérable sans pour autant le faire paraître à quiconque aurait bien voulu le voir... cela constituait son principal défaut. Alors qu’il descendait la plus grande allée d’Edoras en direction de la maison de ses parents, son corps ne semblait plus être en phase avec son esprit, il ne contrôlait plus ses membres qui l’emmenaient machinalement vers la maison de son enfance. Il s’en voulait. Oui, à présent il regrettait tant de choses. Il regrettait avant tout ce départ précipité de sa ville de toujours, il regrettait que Maérost ait été au cœur de cette bataille contre les Dunlendings bien plus qu’il ne regrettait sa fuite désespérée du berceau familial, il y a si longtemps... mais ce qu’il regrettait le plus c’était de peiner sa sœur, cette charmante demoiselle au visage d’ange pour qui il serait prêt à se donner corps et âme, de simples larmes coulant sur sa frimousse étaient de trop pour le jeune Sergent. Une colère noire commençait à s’emparer de lui, et lorsque celle-ci se manifestait elle n’était jamais de très bon augure. * Seul Maérost est capable de faire pleurer quelqu'un sa famille, il paiera pour tout cela même si je dois moi-même en payer le prix fort... *Roadan s’engouffrait alors de plus en plus dans ses pensées lorsqu’il se sentit déséquilibré vers l’avant, une douleur très intense lui arrachant l’arrière de l’épaule droite. Reprenant à peine ses esprits le cavalier du Riddermark qui avait été littéralement propulsé vers l’avant essaya tant bien que mal de se rattraper à ce qu’il pouvait, sa main gauche trouvant quelque chose qui avait la texture du métal. L’élan l’emportant malgré tout, son épaule droite vint se fracasser contre une paroi solide qui semblait être un mur de pierre. Il lâcha prise, posant un genou à terre sur ce qui s’avérait être de larges pavés. Bien que son regard se soit troublé et que Roadan soit exténué voire abasourdi par ce double choc, il n’en restait pas moins un redoutable guerrier Rohirrim qui n’avait de satisfaction que le combat en lui-même et sa recherche de violence pure. La colère qui avait bourgeonné dans son imagination se décupla alors très rapidement, brouillant un peu plus son esprit déjà si tourmenté. Percevant une silhouette à quelques mètres, Roadan se releva d’un coup d’un seul, dégainant avec une dextérité certaine la lame de son poignard qu’il portait constamment à la taille sous sa cape, tout en fonçant vers l’individu qui l’avait visiblement agressé... Se jetant sur la personne tel un Warg sur sa proie, le cavalier Rohirrim agrippa d’une main la gorge de son assaillant -ceci le faisant basculer à son tour- et de l’autre plaça la lame acérée du poignard sous la gorge de son « ennemi », l’apparition d’une glotte laissant à penser que ce dernier serait un homme. Il l’enfonça légèrement, juste assez pour sentir la chaleur d’un filet de sang lui chatouiller les doigts... Les deux hommes étaient extrêmement essoufflés, apparemment époumonés par ces quelques secondes riches en émotions... Roadan avait la posture d’un loup disposé à dévorer un plus faible que lui, à quatre-pattes sur son agresseur il ne lui laisserait pas une autre chance si celui-ci décidait de contre-attaquer, il était déjà miraculeux que le Rohirrim ne l’ai pas abattu immédiatement. Le cavalier du Rohan retrouvait peu à peu sa vision normale, haletant cependant toujours extrêmement fort et la douleur de son épaule se réveillant petit à petit. Un visage plutôt large commença à se dévoiler à lui. Familier ? Il ne le savait guère pour l’instant, ce qu’il savait cependant c’est que cet homme ne l’avait pas frappé par hasard, un pieu long d’une quarantaine de centimètres lui appartenant avait apparemment roulé quelques mètres plus loin. L’animosité se dissipant légèrement, Roadan parvint à aligner quatre maigres mots non sans cracher au visage de son provocateur... « Qui es-tu, CHIEN ? »L’homme était choqué, extérieurement accablé par ce retournement de situation des peu prévisible. Il ouvrit la bouche mais rien n’en sortit, seuls ses yeux d’un bleu océan parlaient pour lui -une langue que, cependant, Roadan n’était pas disposé à comprendre-. Un silence de mort s’installa donc quelques secondes dans la ruelle étroite et vide que Roadan n’avait pas eut la ferme intention d’emprunter, trop embarrassé par ses sombres pensées. Le jeune Rohirrim récemment Sergent, reprit donc la parole, brisant le silence froid de cette matinée pourtant agréable. « PARLE, POURRITURE ! Ou je tranche ta sale gorge... » s’écria Roadan qui n’avait visiblement pas envie de s’éterniser dans l’ombre de ces ruelles. |
| | | Sefir Le Porteruine
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| Sujet: Re: Obscures ruelles Sam 5 Juin 2010 - 13:28 | |
| L'homme ne répondit pas à Roadan, trop occupé à fixer quelque chose derrière l'épaule du Rohirim. Quand ce dernier s'en rendit compte, il était déjà trop tard: une lame vint lui chatouiller la gorge à son tour, tandis qu'une voix féminine énonçait calmement quelques mots.
"Du calme, mon mignon... Je n'en ai pas après toi... Tu es un soldat, tu dois punir les crimes... Cet homme, je le traque depuis cent lieues et cinq ans. Il a tué ma famille et mon maître..."
Avec une aisance déconcertante, la femme fit tournoyer son stylet avant de l'enfoncer dans le coeur de l'homme, qui hoqueta, les yeux agrandis par la douleur et la terreur, tenta de crier, mais ne pu que produire quelques bulles de sang. Il se raidit une dernière fois avant de retomber au sol, mort. Sa meurtrière se releva, récupérant son arme et l'essuyant sur les vêtements sa victime, avant d'inspirer profondément, et de rejeter sa capuche en arrière. Sous la lueur de la lune, elle se révélait avoir des cheveux d'un noir de jais, et des yeux violets. Plutôt jeune, entre vingt-trois et vingt-cinq ans, elle était assez jolie, mais paraissait toujours en alerte, aux aguets. Son cou était fin, mais laissait deviner un corps athlétique, bien que très féminin, mais sa grâce était comme brisée par une marque apposée au fer chaud, représentant une sorte de rune. Elle posa son regard sur Roadan, avant de reprendre la parole.
"Ils sont vengés... Je me suis toujours demandé ce que je ressentirai quand ce serait fait... De la joie, sûrement... Je me sens juste perdue, en fait... Je n'ai plus vraiment de but..."
Elle releva le guerrier, et se serra contre lui, avant de tressaillir et de le serrer plus fort encore. Peut-être Roadan crut-il qu'elle cherchait à l'étouffer, mais il lui fut facile de se rendre compte que cette femme d'acier pleurait à chaudes larmes, comme si elle libérait enfin la douleur qui avait servit de moteur à sa haine, de fil rouge à sa vie... Quand elle se fut calmée, elle reprit, d'une voix fort différent du ton sûr et froid qu'elle employait toujours:
"Tu vas m'arrêter?"
Elle serrait toujours le guerrier contre elle, comme si ce dernier était un roc sur lequel elle pouvait s'appuyer... Jamais elle ne deviendrai la femme que ses parents avaient espérée. Jamais elle ne tiendrait une maison, ne serait connue dans son village comme quelqu'un de confiance. Cet avenir là lui avait été ravi au berceau: un esclavagiste l'avait enlevée. Elle avait été secourue par un maître assassin, qui l'avait entraînée dans la voie des ombres. Cruauté du destin ou chance? Leurs voyages les avait amenés jusqu'au village natal de la jeune femme. Elle avait revu ses parents, qui l'avaient reconnue. Son maître leur avait alors expliqué ce qui s'était passé, s'excusant auprès des parents: la croyant orpheline, il avait cru lui donner une chance... Mais sa protégée était déjà différent des autres enfants, et ne parvint pas à se faire accepter d'eux: bagarreuse, elle mettait les garçons à terre, et faisait peur aux autres filles. Elle eut la chance que ses parents comprennent son malheur et ne lui permettent de continuer ce qu'elle avait entamée, même si l'idée que leur fille devienne une tueuse ne leur plaisait pas. Au moins avait-elle un sens de l'honneur et de la justice... Mais ils étaient morts. Et son maître avait enfreint toutes les règles en lui disant que, parfois, il fallait désobéir, que c'était la leçon la plus difficile à apprendre. Il avait retenu les pillards aussi longtemps qu'il lui était resté un souffle de vie, défendant ces paysans pour lesquels il s'était pris d'affection sans que ceux-ci ne la lui rende de son vivant. Le voir tomber mit les hommes en colère, et ils culbutèrent leurs assaillants, qui fuirent, brûlant tout de même le village. Ç'en était finit de leur communauté...
Laïla plongea son regard dans Roadan, et, comme pour se prouver quelque chose, prit le visage tuméfié du Rohirim dans ses mains avant de l'embrasser. C'était le baiser d'une désespérée, par un acte d'amour, mais c'était aussi le premier baiser d'une jeune tueuse. Le premier baiser d'une Hasharîn. |
| | | Roadan Pas encore de rang... mais ça arrive !
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| Sujet: Re: Obscures ruelles Dim 6 Juin 2010 - 14:57 | |
| [HJ: Quel plaisir de vous revoir maître Sefir.] La rage de Roadan s’était transformée en étonnement lorsqu’il sentit à son tour une lame lui effleurer la gorge. Il entendit alors une voix féminine résonner, et quoique très douce, entre les murs de la ruelle toujours désertique. Ceci le surprit encore plus que ce que la lame avait pu le faire... En effet il n’avait pas connu beaucoup de femmes capables de manier une quelconque arme, ou du moins pas assez pour tuer quelqu’un. Mais c’était surtout parce que ses dernières pensées étaient à l’encontre de sa sœur, Léoma, elle-même incapable de se défendre face à un homme en armes, que Roadan en fut effaré. Il ne comprit cependant pas un mot de ce que la « fille » venait de dire... * Une embuscade ? Avec une femme en plus de ça ? * s’étonnait Roadan qui ne comprenait visiblement plus rien. Le Rohirrim n’eut pas même le temps de se remettre de tout ce qui venait de se passer, que la situation se transformait à nouveau, la jeune femme -d’après sa voix- avait relâché le gosier de Roadan et en un éclair transperça le poitrail de l’homme à terre. Un jet de sang gicla au visage du Cavalier de la Marche qui se tenait toujours à quelques centimètres de l’homme qui l’avait agressé... S’essuyant d’un revers de manche, il vit que la jeune tueuse faisait de même avec la lame de son poignard sur les vêtements de sa proie. Roadan ne comprenait toujours pas la raison de ce massacre, il s’assura cependant que la tueuse était bien une femme lorsque celle-ci retira sa capuche vers l’arrière, laissant apparaître une jeune femme tout à fait ravissante aux yeux du sergent Rohirrim. Etant lui-même d’un blond cendré, il préférait les brunes aux blondes, ces premières se faisant particulièrement rares dans le Riddermark. Elle n’était d’ailleurs certainement pas du coin. Il l’observait à présent avec une délicate attention. Roadan remarqua des yeux tirant sur le violet, il n’en avait encore jamais vus, mais cela ne le dérangeait guère. Néanmoins, quelque chose qui ressemblait à une rune avait été gravé au fer chaud dans la peau de son cou, il s’en demanda l’origine mais n’avait aucune connaissance particulière sur quelconques dialectes et écritures de la Terre du Milieu, hormis le rohirric, et ne put donc pas en déterminer la provenance. Levant les yeux vers lui, elle reprit la parole et cette fois-ci Roadan l’écoutait attentivement. Un fluide semblait passer entre eux... Elle parlait de vengeance et de joie, mais le sergent n’y saisissait rien. Il tenta quelques mots. " Qui est-ce... qui est vengé ? Je ne connais même pas... "Sans avoir eu le temps de terminer sa phrase, elle s’approcha de lui en un instant, le releva et le serra contre elle. Roadan en avait le souffle coupé, il n’avait jamais vu une jeune femme aussi directe que cette meurtrière qu’il venait de rencontrer. Il n’osait pas la serrer contre lui, il ne la connaissait pas après tout et avait toujours respecté les « règles » de courtoisie envers les gentes dames. Une poitrine généreuse se frottant à son torse le rappela toutefois aux bons souvenirs des plaisirs de la chair... Il se rappela aux bons plaisirs d’une belle demoiselle répondant au doux nom de Nylith, à ce jour sa seule aventure amoureuse avec une femme, une sublime brune aux yeux bleus. D’un ton mielleux elle lui demanda s’il allait l’arrêter, comme si cette tueuse n’était en fait qu’une enfant pleine d’insouciance, mais ce ton là eut raison de Roadan qui succomba à cette jeune femme dont le regard en disait long sur son passé, un passé violent visiblement amer pour la jeune femme. Se laissant embarquer par le parfum sucré de la voyageuse, le Rohirrim sentit des mains délicates se poser sur sa figure, il ferma les yeux... puis sentit des lèvres se coller aux siennes, elle l’embrassait. Ils s’embrassèrent à plusieurs reprises, debouts devant le cadavre de ce brigand, le temps s’arrêtant pendant ce qui leur paraissait des secondes mais qui était en fait de très longues minutes. Le Cavalier du Riddermark ouvrit les yeux et les plongea dans ceux de cette jeune femme aux origines inconnues. Elle lui plaisait réellement, il tenta quelques phrases. " Quel est ton prénom ? Je m’appelle Roadan Meduseld... Sergent pour l’armée du Rohan... Qui... qui es-tu ? "Il la fixait attentivement, attendant impatiemment le moindre de ses mots sortir de sa jolie bouche. Il voulait connaître son nom, tout savoir d’elle tout de suite, peu importait son départ prochain... S’approchant sensuellement de son oreille, la jeune femme lui glissa quelques mots doux que seul Roadan aurait pu saisir. Alors que le jour s’était pratiquement levé à présent -bien que la ruelle soit toujours aussi obscure-, des bruits de métal se faisaient entendre dans la rue adjacente, des hommes en armes approchaient... Pris de panique devant le tombeau qu’était devenue cette allée, Roadan voulu tenter de bouger le corps de son assaillant -ce qu’il parvint à faire sur un bon mètre- mais la douleur dans son épaule droite se réveilla et il du abandonner cette option, qui était de toute façon la seule. Les pas se rapprochèrent et Baldr apparut au bout de la ruelle. C’était le soldat qui l’avait escorté la veille jusqu’à la caserne... * Ouf, Baldr ! Est-ce un signe des... Valar ? Il est vrai que j’étais censé le convaincre, et visiblement j’y serai contraint. *
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| | | Sefir Le Porteruine
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| Sujet: Re: Obscures ruelles Mer 9 Juin 2010 - 13:58 | |
| "Laïla... Je m'appelle Laïla..."
Il y avait eut dans son attitude un changement imperceptible, comme si elle se rendait compte de ce qu'elle faisait. Mais ses mains passaient et repassaient sur le dos de Roadan, l'empêchant de s'en rendre compte. Elle porta sa main à la bandoulière garnie de poches qui lui courrait en travers de la poitrine, et la détacha, se collant ensuite contre de guerrier, qu'elle embrassa à nouveau. Elle porta ensuite les mains à son cou, défaisant les attaches de ses atours de cuir, libérant sa poitrine, jolie mais petite, l'exposant au regard et aux mains de Roadan. Dans son dos, sa main droite avait tiré une épine de métal de sa ceinture. Elle posa la main gauche sur le visage de Roadan, et avait murmure d'un ton très doux:
"Et quand tu te réveilleras... Je ne serai plus là."
D'un mouvement aussi rapide et précis que quand elle avait tué l'infortuné brigand, elle enfonça l'épine dans la jugulaire du soldat, qui n'eut pas le temps de réagir, et se sentit aussitôt gagné d'une torpeur puissante, contre laquelle il ne pouvait lutter. Soutenant la masse de Roadan du mieux qu'elle le pouvait, Laïla l'allongea au sol, et, de sa voix douce, tenta de le rassurer.
"Je ne t'ai pas tué... Tu te réveilleras, avec l'impression d'avoir trop bu... Je suis désolée... Restes loin de moi. Je suis un poison. Personne n'a survécut à ma rencontre, même ceux que je voulais aider... Pardonnes-moi..."
Elle le regarda sombrer dans un sommeil sans rêve. Sa famille était mort du fait des brigands. Son maître n'aurait jamais essayé de protéger les villageois si elle ne lui avait pas, à sa façon, montré qu'ils valaient la peine qu'on s'intéresse à eux. Moranor, ce Dunedain... Il était tombé en essayant de venger sa famille. Laïla faisait partie des assassins qui avaient massacré ces petits seigneurs. Elle ne l'avait pas supporté, et avait fuit. Et plus tard, elle n'avait sur protéger le dernier membre de cette famille. Elle laissa des larmes courir le long de ses joues, en contemplant le corps massif de cet homme, le premier pour qui elle ait eu envie d'éprouver autre chose que de la haine. Elle détestait les vivants. Ses seules compagnies étaient morts... Que devait-elle faire? Se séparer de lui, avant qu'il ne souffre de sa compagnie? Rester avec, courir le risque? Le risque ne rendait-il pas la vie plus belle? L'assassine était perdu. Son esprit, son âme, son corps, tout chez elle avait été tendu vers un seul but: traquer les membres du groupe de pillards, les retrouver, et leur faire payer le prix du sang. C'était chose faite. Leur chef gisait à ses pieds. Il ne lui restait plus rien... Elle s'agenouilla près du corps de Roadan, et dégaina le poignard de ce dernier, qu'elle enfonça d'un geste vif dans le corps de l'autre, à l'emplacement de sa propre marque. L'aiguille de métal, qu'elle avait retiré de la gorge du soldat, ne laisserait presque pas de marque.
"Au moins, on ne t'accusera pas de mes crimes..." murmura-t-elle.
Elle se hissa prestement sur les toits, prenant appui sur des prises improbables, se contorsionnant sans efforts dans des mouvements arachnéens que beaucoup n'auraient pas eu le réflexe de faire. Puis elle s'allongea sur un toit, en silence, et s'endormit de son sommeil de chat, la main sur un poignard, prête à se réveiller.
Le jour vint, l'éveillant en même temps que Roadan, qu'elle entendit maugréer en bas, avant qu'une patrouille ne vienne. Elle jeta un oeil dans la ruelle en contrebas, veillant à ce que son ombre se fonde dans les autres, observatrice discrète mais présente.
"Sergent Roadan! Enfin je vous trouve! Mais... Que s'est-il passé?"
Il avisa le poignard dans le coeur du brigand, et l'étui vide à la ceinture du sergent.
"Vous ne l'avez pas manqué, Sergent... Un voleur, non? En tout cas, il ne causera plus de soucis... Félicitations. Ceci étant dit, il faut croire que ces derniers temps, on veuille à tout prix que je vous côtoie. Hier, aujourd'hui... Qui sait de quoi demain sera fait. Vous êtes mandaté à la caserne, on veut vous parler... Je crois que vous avez une mission à mener. Vous autres! Emportez le corps, je m'occupe d'escorter le sergent..."
Il regarda ses hommes s'affairer, avant de rendre son poignard à Roadan, et de l'entraîner fermement mais gentiment vers la caserne. Ils marchèrent un instant en silence, avant que Baldr ne recommence à parler.
"Prenez soin de vos hommes durant cette mission, Roadan... J'ai moi-même mené ce genre d'escapades, Theored préfère mener la guerre par petits groupes, rapides, mobiles, et laisser les troupes importantes s'embourber... Cela dit, il mène de grands osts avec une maîtrise digne des plus grands généraux... Vous auriez du voir l'entrée dans Edoras qu'il a faite, avec ses deux mille hommes... Je n'ai qu'un regret: je n'ai pu retrouver les corps de deux de mes hommes, lors d'une mission en Harondor. Garret et Eothain... Je prie chaque jour pour qu'ils aient eu une sépulture décente..."
Puis il retomba dans son silence... |
| | | Roadan Pas encore de rang... mais ça arrive !
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| Sujet: Re: Obscures ruelles Sam 26 Juin 2010 - 19:49 | |
| * Laïla ! * fut la première chose qui revint à son esprit. Roadan ne savait plus très bien où il se trouvait lorsqu’il s’était réveillé précipitamment au milieu de la ruelle, que le doux soleil éclairait à présent totalement. Il faisait bon. Mais la chaleur tapant sur le corps de Roadan faisait perler son front... Le printemps était là, à quelques petits jours. Roadan fut subjugué par l’admirable odeur que dégageaient les symbelmynë -recouvrant pourtant la plaine à l’extérieur de la ville-, le parfum sucré venant chatouiller ses narines encore endormies. Certes la couche n’était pas des plus confortables -loin de là qu’un pavé vaille un jour n’importe quel matelas-, mais le réveil de Roadan en devenait appréciable. Se levant donc promptement, Roadan entendit ce qu’il reconnu comme des hommes en armes -donc des soldats du Rohan-. Son cœur et sa respiration s’accélérèrent, prit de panique il courut presque instinctivement vers le cadavre de l’homme allongé en travers de l’allée dont le sang s’était à présent totalement vidé sur un rayon de quatre ou cinq bons mètres -il faut dire que la dénommée Laïla n’avait pas raté son coup-. Prenant le bras de son agresseur, il tira de toutes ses forces la masse inerte qui ne bougea que sur un petit mètre... En effet l’épaule de Roadan lui était plus que jamais douloureuse, il lui fallait de ce fait des remèdes efficaces au plus vite auquel cas son périple à travers la Terre du Milieu pourrait lui paraître bien difficile. * Foutue épaule... Qu’ils aillent se faire f*utre avec leur voyage de m*rde ! * s’exclama Roadan intérieurement, bronchant contre lui-même alors qu’il s’asseyait sur le perron d’une petite maison de village. Au bout de l’allée Baldr apparut. Quatre hommes le suivaient. * Ouf, Baldr ! Est-ce un signe des... Valar ? Il est vrai que j’étais censé le convaincre, et visiblement j’y serai contraint. *En effet il était vrai que Roadan n’avait aucune envie de se justifier sur ce qui était survenu un peu plus tôt, mais il serait de toute manière obligé de le faire, ne serait-ce qu’un minimum... Enfin après tout il était au service du Régent, et en mission officielle qui plus est, alors à quoi bon les justifications. Laïla avait pour le moment disparue de ses pensées, ses souvenirs étaient un peu confus, comme depuis ces deux derniers jours somme toute assez mouvementés. Le Garde Royal fut bientôt à ses côtés. " Seigneur Baldr. Pour tout vous dire, je ne me souviens plus de rien... Il m’a agressé, j’ai riposté, et... je ne sais plus, je viens de me réveiller ici ! " répondit très calmement Roadan. Ecoutant tout de même attentivement Baldr, Roadan ne répondit pas à son interlocuteur après sa deuxième intervention, se contentant d’observer les Gardes Royaux nettoyer avec beaucoup de mal la tâche pourpre. Il remercia cependant Baldr d’un signe de tête alors que celui-ci lui rendait sa lame, préalablement frottée sur le cadavre par un soldat. Les deux hommes sortirent de la ruelle. Ils se dirigeaient à présent vers la caserne puisque le Garde Royal avait pour ordre d’y amener Roadan... Baldr brisa le silence après quelques minutes de marche, c’était l’homme qui parlait, pas le soldat, et il semblait touché au plus profond de son âme par ce passé de guerrier. Cependant quelque chose dans ses paroles attira l’attention de Roadan, un nom. * Eothain ? * se surprit-il, il avait déjà entendu cette dénomination, et peu de temps auparavant. Il se rappela soudain comme dans un flash ce rêve qu’il avait eu la veille, avec ces Valar auxquels il n’avait jamais cru, mais qui commençaient à lui apposer un véritable doute. Il tenta des mots sincères. " Eothain, avez-vous dit ? Baldr, votre homme n’est pas mort en Harondor. Il commande un... un escadron de cavalerie dans le Harad et répond au nom d’Hakim. Ne me demandez pas mes sources, je ne vous le dirai pas... mais elles sont sûres. Venez avec moi, soldat, accompagnez-moi dans cette dangereuse mission. J’aurai besoin d’un homme de confiance et d’expérience comme vous, je sais que je peux compter sur un digne Garde de notre Seigneurie... Un homme honnête. "Tout était sorti d’un coup, le Sergent ne se contrôlant plus, c’était son instinct qui parlait. Pourtant la jeune assassine de la veille revint à son esprit, et son cœur s’emballa. * Où es-tu... Laïla ? Si belle, et pourtant si froide... *[HRP : Oui je sais la dernière phrase n'est pas de moi ^^ En tout cas, ça fait plaisir de poster à nouveau !] |
| | | Sefir Le Porteruine
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| Sujet: Re: Obscures ruelles Ven 9 Juil 2010 - 16:17 | |
| - Spoiler:
Désolé du retard dans la réponse, je vais essayer d'être plus régulier... J'ai vraiment une foule de choses à penser en ce moment, mais je vais faire de mon mieux.
Baldr, qui avait pour le moment abordé le masque d'impassibilité que la Garde Royale tentait de faire passer pour son image de marque, laissa apercevoir une mine défaite, effrayée, même. Sans aucune douceur, il plaqua Roadan contre un mur, son avant-bras sur la glotte du sergent, qui pu mesurer le savoir faire de l'élite du Rohan en la matière. Il hésita un peu, semblant chercher ses mots: il n'appuyait même pas sur la glotte de son vis-à-vis, se contentant de le regarder dans les yeux avec cette lueur de peur que nul ne lui connaissait.
"Comment... Comment savez-vous? Tout avait été fait pour que nul ne retrouve jamais sa trace..." "Il existe bien d'autres réseaux que ceux du Rohan, Baldr..."
Laïla. La froide jeune femme se tenait droite derrière le Garde, regardant la scène de son air impassible, qu'elle ne quitta que pour adresser un petit sourire à Roadan.
"Laïla... Qu'est-ce que tu fais ici? Les chasseurs de primes ne sont plus les bienvenus au Rohan, tu le sais!" "Je suis ici pour des raisons plus personnelles... De ce que j'ai compris, cet homme doit essayer d'entrer au Harad, et vous avez déjà un homme infiltré, bien que Theored n'en ai pas connaissance... Baldr, si droit, si loyal... Tu l'a couvert, n'est-ce pas, sachant que jamais on ne remettrait ta parole en doute?"
Les paroles de la jeune femme, prononcées sur un ton très doux, très calme, semblèrent avoir un effet sur Baldr, qui relâcha sa prise sur Roadan, avant de s'éloigner de lui, dépassé par les événements.
"Qu'est-ce que vous allez faire, maintenant? Me livrer à Theored? Pour de tels mensonges, je ne récolterai rien de moins que l'exil..."
Laïla, avec un clin d'oeil à Roadan, devança ce dernier pour répondre.
"Oh non... Du moins, pas si tu fais ce qu'on te dis. Nous avons besoin de toi pour parler à cet Eothain, tu dois être le seul en qui il fera confiance. Je te vends notre silence contre ta présence et la permission d'accompagner votre mission."
Baldr déglutit, avant de relever la tête. On voyait bien à son regard que la présence de la demoiselle aux cheveux noirs, qui le fixait de ses yeux si particuliers, le mettait très mal à l'aise. Du bout des lèvres, il prononça quelques mots:
"Je n'aime pas ça... Mais je n'ai guère le choix. Je veux servir mon pays à tout prix..."
Il fit quelques pas, avant de regarder les deux acolytes, ne sachant trop que penser de la situation, puis repris tout de même la parole.
"Roadan, je dois toujours vous accompagner à la caserne... Mais je pense que je peux marcher devant, et vous laisser avancer un peu derrière... Suivez-moi..."
Il se mit à avancer. Une fois qu'il eut quelques mètres d'avance, Laïla s'avança vers Roadan, collant ses lèvres contre les siennes, avant de chuchoter:
"Je suis désolée pour hier... Je... Je te raconterai tout ça, je te le promet... Pardonne-moi, s'il te plaît... J'ai paniqué..."
En cet instant, elle avait perdu toute l'assurance déployée peu de temps auparavant pour forcer la main de Baldr.
"Je viens avec toi... Je te dois bien ça... Et je te raconterai mon histoire... C'est la première fois que je fais une promesse à quelqu'un, tu sais?"
Mais quelle vie pouvait-elle avoir vécut? |
| | | Roadan Pas encore de rang... mais ça arrive !
Nombre de messages : 119 Feuille de personnage Race: Humain/Rohirrim Possessions: 5 Statut:
| Sujet: Re: Obscures ruelles Lun 12 Juil 2010 - 15:54 | |
| Roadan fut surprit par l’apparition soudaine de Laïla, il avait pensé si fort à elle quelques instants auparavant, et voilà que l’Hasharîn était revenue auprès de celui qu’elle avait étreint la veille... La fille aux yeux violets intriguait au plus haut point le jeune Sergent de l’armée du Riddermark, elle le troublait comme jamais il ne l’avait été auparavant. Etait-ce de l’amour ? Ce sentiment extraordinairement spécial que l’on dévoue à celui, ou celle, que l’on souhaite chérir ? Il n’aurait pu le savoir en cet instant, lui qui n’avait connu la compagnie que d’une seule et unique femme, pour laquelle il n’avait éprouvé en réalité que si peu « d’amour ». En fin de compte, il ne connaissait rien de l’amour. Laïla était différente des autres femmes que Roadan avait rencontré précédemment, tant par son aspect physique que moral. Combien de dames du Rohan auraient pourchassé un homme durant des années pour finalement l’assassiner par pure vengeance ? Probablement aucune. Mais là n’était pas la question, puisque Roadan se moquait éperdument d’avoir flashé sur une assassine, d’ailleurs il n’avait jamais été perturbé par le regard que d’autres auraient pu porter sur sa propre personne, les Meduseld avaient toujours tout assumé. Sauf peut-être un certain Maérost, qui lui n’avait surement pas supporté d’être Rohirrim, mais encore une fois cela allait être à Roadan d’assumer les faiblesses de son pitoyable aîné... Roadan était plongé dans ses pensées -bien qu’écoutant la conversation entre Baldr et Laïla qui visiblement se connaissaient déjà-, il était assurément partagé entre surprise et excitation. Cette aventure allait être saisissante, il rêvait de voyager à travers les vastes Terres du Milieu, de voir autre chose que ce cher Rohan qu’il n’avait jamais quitté, et tout cela pour servir son peuple. En fait Roadan ne savait pas quoi imaginer tant l’inconnu se présentait maintenant à lui, cependant un souvenir très clair comme s’il le vivait à l’instant même revint à son esprit, s’abandonnant à cette chaude ruelle transformée un moment en piteux tombeau. ------------- ... « - Roadan ! Maérost ! Nom d’Valar, combien d’fois dois-je vous dire de n’pas étrangler les poules d’oncle Fidan ? On n’a pas fait toutes ces lieues en carriole pour lui zigouiller sa volaille, pardieu ! Ramen’vous mes fistons, on va s’siroter une liqueur de framboise au coin du feu !
- Oui, P’pa...
- Non mais P’pa, c’est Roadan qui m’a dit de le faire !
- Maérost... N’mens pas, t’es un Meduseld, bondieu ! Pis l’aîné doit montrer l’exemple, et t’en es pas un pour ton frère... Allez mes p’tits, rentrez !
» Roadan se souvenait de l’odeur de purin émanant de l’étable de l’oncle Fidan, et du haut de ses huit ans il n’en avait jamais senti une aussi forte. L’hiver se faisait très frisquet, il n’était pas bon de rester dehors par ce temps glacial mais Ilan et ses fils avaient tout de même traversé la moitié du Rohan pour venir rendre une petite visite à leur oncle Fidan Meduseld, quelque part dans l’Ouest Emnet... Ce voyage restait le plus lointain que Roadan ait effectué, depuis il n’avait jamais quitté les alentours d’Edoras, s’approchant parfois seulement des gigantesques Montagnes Blanches... Baldr avait prononcé le prénom du jeune cavalier de la Marche alors qu’il s’éloignait dans la ruelle, ce qui ramena Roadan à la réalité. Enfin, depuis ces deux derniers jours Roadan ne savait plus tellement différencier le réel de l’irréel, trop de visions l’assaillant et souvenirs lui revenant... Son esprit s’était nettement assombri ... ------------- Il vit Laïla s’approcher de lui, et senti ses douces lèvres se coller aux siennes. Cette sensation était des plus magiques. Mais à défaut d’être bouleversé, Roadan s’aperçu que la jeune femme était complètement perdue, s’excusant à plusieurs reprises et lui promettant de tout lui raconter un peu plus tard. Advienne que pourra. « Ne t’en fais pas... Laïla... Je te... Je te pardonne, mais ne pars plus... S’il te plait ! J’ai besoin de toi maintenant. » répondit calmement Roadan, qui était resté muet depuis l’arrivée de Laïla. Alors que Baldr avait prit la tête dans cette escorte pas vraiment académique, les deux compagnons le suivirent de loin, ne disant mot et se jetant parfois des regards complices qui finissaient en larges sourires. Ce n’était pas de la gêne, mais plutôt de la pudeur qui s’était installée entre eux. La Caserne apparut finalement au loin, Alduin était assis sur les marches et fumait la pipe, néanmoins il paraissait clairement moins préoccupé que lorsque celui-ci attendait Roadan pour se rendre dans les appartements royaux. La saucisse sèche devait y être pour quelque chose... [Suite à la Caserne] |
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