Annexion de l’Ouest du Rohan.

En ses temps de paix pour le Rohan, nul n’avait vu d’armée se déplacer depuis plusieurs années.
Quelle fut alors la surprise des Rohirims et des paysans locaux quand ils virent plusieurs régiments de soldats marcher sur leurs terres plates et herbeuses !
Ceux-ci n’avaient visiblement aucune mauvaises attentions, et leurs visages aux traits fins rassuraient quelque peut la population.
Mais que venaient faire une telle armée ici et quels étaient donc ses insignes brillants qu’ils portaient tous sur leurs manteaux ?

Méfiants et hardis, les Rohirims ne virent pas d’un bon œil ce qu’il considéraient comme une « occupation » et c’est pourquoi, l’un d’entre eux, Maréchal de la Marche de l’Ouest, vint demander des explications a l’Etat-Major de ladite armée.
On le fit entrer dans une vaste tente toute brodée de blanc et un homme habillé d’une armure argentée vint le recevoir. Il s’exclama alors :

-« Monsieur, je ne sais ce qui vous amène, vous et vos milliers de fantassin, mais sachez que… »

-« Bien le bonjour, ami ! Voulez-vous un peut de thé ? »

-« Je n’ai pas le temps de plaisanter ! Vous avez foulé nos terres sans avertissements et, surtout, sans autorisation au préalable. Je vous demande solennellement de quitter les Terres du Rohan. »

Surpris, mais toujours arborant un grand sourire, l’officier répondit :

-« Vous, les Rohirims, ne comprenez rien a l’art de la guerre. Je souhaitais vous faire part de ceci en d’autres circonstances, mais puisque vous y tenez… Il y a deux semaines de cela, toutes nos cargaisons de venant de l’Est ont été interceptées par plusieurs régiments orcs. Tous les voyageurs furent tués, et les marchandises pillées. Et cela, mon cher, pour la quatrième fois. Notre maître, Curunnir, Sage parmi les Sages, ne peut laisser ainsi tout son royaume se faire piller et ainsi mettre ses sujets en danger. »

-« Très bien, mais je ne vois toujours pas ce que nous avons a faire là-dedans. »

-« Eh bien si, c’est pourtant simple. La route de l’Ouest, partant de l’Eriador, est coupée et empêche tout communication des Royaumes Elfiques avec le Gondor et le reste du Rohan. Nous avons donc pour mission d’ann…d’occuper les endroits sensibles pour ainsi rendre au commerce son flux d’antan. Et, dans ce cas-ci, l’endroit sensible est toute la partie Nord-Ouest du Rohan. »

-« Tout ceci est grotesque ! Nous avons largement les moyens de nous occuper nous même de ce genre de problème ! »

-« Hélas, tout porte a croire du contraire. Cela fait des mois que la route est coupé et aucun de vos Rohirims ne sont intervenu. »

-« Nous n’avons en effet vu aucune trace de ses maudits orcs… »

-« Alors, vous voyez ! De plus, nous laisserons les habitants et cavaliers en paix. Nous sommes juste une sorte de…force de maintien de la paix. Oui, c’est cela. Et puis, cette partit du pays est très peut peuplée. »

-« Et le Gouffre de Helm ? »

-« Fort le Cor ? Eh bien, il restera au Rohan. Nous ne sommes en effet pas inter…je voulais dire, nous n’avons rien vu de louche dans cette partie là. »

-« Mais…que va dire notre Prince ? »

-« Seigneur Dunadan est un homme intelligent, il comprendra que cela ne peut qu’être bénéfique. J’ai une importante affaire à régler, dès a présent. Veuillez donc me laisser seul. »

Le Maréchal s’inclina et fut raccompagné en dehors du camp.
Ainsi, le Gué de l’Isen, la Trouée de Rohan, l’Westfold, et l’Ouest Emnet furent officiellement « élevés en protectorat » de l’Isengard, ce qui représente moins d’un quart de la contrée, le temps que la situation s’améliore.

Un groupe de 500 cavaliers archers Noldor venant du nord-ouest de Fangorn se présenta devant le Maréchal de la Marche qui sortait du camp d'hommes venant de l'Est et l'interpella.

Seigneur Rohirrim, qu'est-ce dont tout ceci, votre prince Halbarad Dunadan est-il au courant de cette intrusion étrange au Rohan ?

Le Maréchal regarda avec bienveillance ses alliés elfes et leur répondit

Excellences, ces hommes occupent une grande partie du Rohan pour couper toutes communications des royaumes elfiques avec le Gondor et nos terres. Ils prétendent que Currunnir leur maître a dit que ces terres étaient laissées ainsi que leurs habitants sans défense et nous a intégré à ses sujets. J'espère que mon prince réagira rapidement à un tel comportement.

Les Eldars étaient tous interloqués, firent immédiatement leur rapport à Elkäèl par un envoi d'un faucon messager et retournèrent rejoindre leurs compagnons restés en Fangorn.

[Mode MJ On] Alors que le Général venait de franchir la nouvelle frontière fermement gardée, un contingent de cavaliers a la haute stature s’interposa devant les soldats du Rohan.
L’un d’eux s’exclama :

-« Je suis désolé, Monsieur, mais vos hommes ne peuvent pas vous suivre. »

-« Comment ? Ses hommes sont ici pour garantir ma sécurité, ils ne vous attaqueront pas si vous ne commencez pas les hostilités. »

-« L’officier qui va vous recevoir ne sera pas accompagné par sa garde. Vous serez donc seul, tout les deux. »

-« Eh bien…c’est d’accord, mais j’espère que vous ne le regretterez pas ! Et j’exige qu’il restent ici, au cas ou. »

-« Mais bien sur, Général. »

Sur une très large plaine de l’Ouest Emnet se trouvait une unique tente, forte spacieuse et blanche que le lys. Brodés de fils d’argent, elle arborait des blasons que le représentant du Rohan n’avait encore jamais vus.
Il fut introduit à l’intérieur, et un homme d’une taille phénoménal vint l’accueillir.
Sa voix était basse et lente, et ses gestes droits et ordonnés.
Il portait une longue barbe rousse ainsi qu’une armure en cote de maille légère recouverte de cuir frappé des mêmes insignes qu’a l’extérieur.
Il s’exclama ainsi :

-« Bienvenu en ma modeste demeure de campagne. Je me nomme Barios Hortis, et commande les troupes que vous avez, je suppose, rencontré. Qui êtes-vous et que puis-je faire pour vous ? » [Mode MJ Off]

[HRP : C'est un des Capitaines et non le général de l'armée de Nùmenor présente en Rohan]

Le Capitaine de Nùmenor observa l'homme qui lui faisait face. De grande stature même pour son propre peuple le nùménoréen dominait toute l'assistance malgré la carrure impressionante de l'homme qui lui faisait face. Deux véritable forces de la nature semblaient se faire face.

Les yeux gris et perçants du nùménoréen se posèrent dans ceux de l'homme étrange. Par ce regard s'exprimait également une grande force tant morale que physiques. Il répondit avec courtoisie mais d'un ton ferme, loin de la position d'un homme dominé.

"Salut à vous. Je me nomme Maedraen et je viens ici pour représenter le Rohan et parler en son nom. Ne vous méprenez pas sur mes blasons, je suis nùménoréen et l'un des Capitaines de l'armée venu assurer la sécurité en Rohan.

Vous venez de vous approprier volontairement des terres qui ne vous appartiennent pas. Votre présence n'est pas requise et les raisons exposées pour justifier celle-ci sont fausses et vides de sens. Il n'y a nul orc patrouillant dans les environs et c'est folie ainsi que mensonge qu'assurer que les routes commerciales sont toutes bloqués. La sécurité est maintenue en Rohan. Nous ne requierons pas votre aide, et si c'était le cas vous l'auriez su.

Vous vous êtes approprié ces terres sans nul droit. Je vous somme aujourd'hui de regagner les votres et de laisser ses dirigeants légitime y régner. Ne cherchez pas à me tromper. Vous venez ici en conquérant et installez un système défensif contre le Rohan et l'Arnor et non point ne cherchez à protéger les routes commerciales.

Votre place n'est pas ici.

Vous devez rendre ces terres a ses propriétaires et faire replier toutes vos forces. Telle est la volonté d'Halbarad Dunadan, Prince du Rohan, contrairement à ce que vous prétendiez.

Oh et une dernière chose. S'il vous prenait l'idée de vouloir m'éliminer, ce serait un acte de guerre envers les dunedains et le Rohan. Si à l'aube je ne suis toujours pas revenu vers mes hommes ils jugeront que je suis soit mort soit votre prisonnier, et la guerre sera déclarée."

[Mode MJ On] Barios regarda intensément Maedraen et, tout en se levant, éclata de rire.
Il eut quelques difficultés à reprendre son sérieux, et s’exclama en hoquetant :

-« Haha ! Vous êtes quelqu’un de drôle, vraiment drôle, vous savez. »

Voyant que le Capitaine gardait son visage sec et dur, le commandant reprit alors sur un ton plus posé mais toujours très aimable, ce qui contrasta beaucoup avec les paroles grossières et outrageantes de son interlocuteur :

« Ecoutez, Maedraen, nous ne vous avons jamais mentis. Nous sommes ici pour régler une affaire que vôtre Prince même ne soupçonnait pas. Notre présence en ses terres fait partit de notre plant de nettoyage des routes commerciales desservantes le Gondor. Et je suis sur que l’Intendant, car le Roi est partit, sera d’accord a ce sujet si nous lui en parlions. Mais dans un sens, vous êtes futé, car vous avez décelé le fait que nous étions aussi ici pour une autre raison. Et oui, je vous parle franchement, c’est vrai. Tout ce que je puis vous dire a l’heure actuelle est qu’un grand mal se prépare et que ses annexions sur cette infime partie du Rohan ne sont point dans le but d’assouvir la soi disante soif de pouvoir de mon Seigneur, mais plutôt pour sauver votre peuple et le reste de la Terre du Milieu. Je suis donc dans le regret de refuser votre « offre », mais vous annonce ceci : l’Ouest Emnet n’est pas une contrée interdite, et il est possible a vos paysans d’y circuler totalement librement. Du moins, tant que nos relations resteront cordiales. Car Curunir, Grand parmi les Sages, agit et agira toujours dans le sens des intérêts du Conseil Blanc. »

Arborant un sourire tout a fait cordial, l’officier proposa une infusion au capitaine. [Mode MJ Off]

[Mode MJ On] -« Votre présence sur ces terres n'est ni requise ni appréciée ni légitime. En conséquence, d'après l'autorité du Prince du Rohan, je vous demande de vous replier avec vos hommes et de laisser ces terres à ceux qui ont à charge de la diriger de plein droit. Et cela n'est pas discutable. »

La dernière phrase du capitaine fit effectivement frissonner le Commandant.
Mais le dit frisson n’était que le résultat de sa colère si longtemps retenu.
Cet homme n’était visiblement pas du Rhoan…
Se dressant de toute sa hauteur, il s’exclama d’une voix forte :

-« Qui êtes-vous, petit homme, pour ainsi parler de légitimité avec moi ? Vous n’êtes probablement pas d’ici, car vous sauriez alors que le Rohan n’a pas toujours été aux Rohirims.
Oh non, c’est certain ! Les hommes que vous voyez autour de vous habitaient cette contrée depuis fort longtemps, si longtemps même qu’il faudrait remonter a huit cent générations a partir de votre arrière grand père pour trouver les premières traces de ce peuple. Les Hommes de Dûn, mon cher, habitaient cette contrée jusqu'à ce que, il y a quelques années, de fourbes et perfides cavaliers venant du Nord les en chassent, sans autre forme de procès. Et alors, et alors ! Nous avons erré, oui, erré comme des esprits tourmentés et n’avons trouvés aucune terre accueillante. Les seuls qui nous furent amicaux furent les Noldors d’Eregions, et nous leur en seront bientôt reconnaissants. Mais, bien qu’ayant souffert comme nuls autres hommes de ce monde, et bien qu’ayant été considérés comme des bêtes par les hommes venus de l’Océan, nous avons survécus, oui, survécus ! Et nous pourrions très bien nous venger, un jour ou l’autre, et vous expédier tous dans les sombres abysses de la mort. Mais nous avons fait un serment à Curunir, homme bien plus reconnaissants et bienveillant a notre égard que tous les autres rois humains réunis, excepté celui de Rhûn qui est aussi un grand homme. Et ce serment nous empêche de nous venger ! Alors cessez de parler de légitimité devant moi, car mes hommes en ont bien plus que vos paysans blonds montés sur des coursiers. Adieu ! »

Deux gardes, ou plutôt deux gorilles, vinrent se saisir du capitaine et le boutèrent hors des frontières.
Ses deux cents hommes étaient toujours présent, et regardèrent avec surprise leur commandant se prendre un coup de pied monumental qui l’envoya se rouler sur le sol.
Ainsi, les négociations étaient rompues. [Mode MJ Off]

Halbarad arriva bientôt au terme de son voyage, en Rohan. Il fut chaleureusement accueilli, avec les honneurs qui lui étaient du en temps que Prince du Rohan.

Cependant il écourta ceux-ci le plus possible et fit mander le général des armées de Nùménor, le Premier Maréchal du Rohan, et le Capitaine qui était allé dans le camp des hommes de Dùn pour demander leur retrait.
Ils s'entretinrent un long moment dans une salle du Palais de Meduseld, et tout ce qui s'était passé fut relaté dans les détails au dunadan. Il écouta les différents récits pensif, ne parlant guère si ce n'est pour insister sur une parole en particulier ou préciser un certain point.

Nombre d'heures eurent passés quand les trois hommes prirent congé du Prince du Rohan. Cependant celui-ci resta dans la salle où le conseil s'était déroulé, profondément plongé dans ses pensées, son front barré par plusieurs plis soucieux.

Quand enfin il en sortit il se dirigea immédiatement vers les cinq derniers membres de la Compagnie Grise qui l'avaient suivi jusqu'ici. Son visage était fermé et dur et ses pas vifs et pressés.

Les dunedains de la Compagnie Grise le saluèrent s'interrogeant sur la raison de sa venue.
Ses paroles furent concises mais précises, et les dunedains de la Maison Royale en comprirent la raison sans qu'il fut besoin d'y insister. Ils jurèrent de remplir la mission qu'il leur confiat en cet instant, et cela avec leur coeur.

Sans perdre un instant de plus ils préparèrent des montures et des provisions séchées pour le voyage.
Avant que deux heures ne se soient passés ils étaient déjà partis. Il ne faisait aucun doute à ceux qui avaient vu leur visage avant leur départ qu'ils s'en acquiteraient rapidement et efficacement, car ils allaient accomplir un acte qui était en totale adéquation avec leur profond désir.


Halbarad sortit alors sur l'estrade du palais de Meduseld et contempla en silence les plaines, le visage insondable mais qui semblait être bien loin du moment présent.





[HRP : Je poste ici et non à Edoras pour essayer d'éviter de créer de multiples sujets inutilement]

Quelques temps plus tard, deux soldats escortant une pauvre dame vinrent déranger le prince.

-« Votre Altesse, pardonnez-nous de vous troubler ainsi mais cette veille femme souhaite absolument vous parler. Quelques un de nos soldats l’on retrouvés près de nos frontières et elle errait sans but depuis des jours. Elle ne veut que s’exprimer devant vous. »

La dame se débattit de l’étreinte des gardes et semblait attendre la réponse de Son seigneur avec une étrange lueur dans ses yeux.

La femme acquiesça vivement d’un signe de tête en attendant le mot « faim ».
Quand les gardes arrivèrent avec un grand bol de soupe, celle-ci le but goulûment.
Puis, elle s’assit su un banc et éclata en larme :

-« Mes enfants, mes p’tits petiaux…ah, la misérable créature…monstrueuse ! J’y croyais ben pas au début, pis j’en ai eu l’cœur net… »

Elle s’exprimait mal et mélangeait ses phrases, signe d’une grande fatigue et d’un égarement de son esprit.
Puis elle attendit une réaction de son seigneur, le regard vide de toute expression bien que remplie de larmes.

La femme sourit en voyant ainsi son Seigneur s’occuper de sa santé, et elle s’exclama alors en regardant fixement son armure :

-« Eh bé….s’té dure a dire…ba en fait, j’faisais le bouillon pour les gamins quand j’vis une grande ombre traversser l’ciel. Shuis alors sortis d’la cuisine pasque des gens s’métaient a crier comme l’cochon qu’on égorge ! Oh, sa oui ! Et pis en sortant, j’la ben vu la bestiolle, ou cré vain dieu ! Elle te crachait un d’ses feux ! A la vilaine ! Et pis elle passait en rase mote pour becter un d’mes p’tits gars. Alors j’l’ai couru, pis chuis tombé dans l’puit parce que le sol s’tait ouvert ! J’sais pas comment, mais s’lait ouvert comme un œuf ! Et pis shuis tombée dans les vapes ! En m’réveillant, y avait l'tout qui brulait et la grosse bébête s’nourissait d’mes vaches ! Et pis…et pis…j’suis partit en courant vers le village voisins mais l’tait brulé aussi ! »

La vielle dame refondit en larme, puis tomba sur le sol inconsciente.