Un inconnu aux portes d'Edoras

Amon Uilos arriva au Rohan, il était aux yeux de tous un maître guérisseur depuis son départ d'Eregion même pour ceux qui l'avaient déjà vus ou aperçus, il restait un étranger, un inconnu pour le commun des mortels et durant tout son voyage, il portait secours à tous ceux qui en avaient besoin. Il gardait secrète son identité jusqu'à ce qu'il retrouve Gandalf le Blanc ou que celui-ci le reconnaisse. Sa renommée le précéda dans la cité des Rohirrims. Il se présenta aux gardes

Seigneurs des chevaux, je vous salue. Où puis-je trouver une auberge pour me reposer, reprendre des forces; nourrir et abreuver mon cheval je vous prie ?

Amon Uilos regarda l'humaine qui lui fit le plus agréable des accueils, son hospitalité le toucha. Il lui sourit. Les gardes observèrent la scène et laissèrent l'étranger à une familière des lieux.

Madame, votre invitation vous honore, je ne doute pas que mon cheval sera très bien soigné, ne suis-je pas dans le royaume des Rohirrims ? Je me présente Maître guérisseur Yléïn pour vous servir. A qui ai-je le plaisir de parler ?

La voix d’Amon Uilos était douce empreinte de sérénité et de paix

Le Maître Guérisseur Yléïn alias Amon Uilos était chaleureux et manifestait une noblesse d'âme qui ne passa pas inaperçue à la jeune femme. Toute une sagesse se dégageait de son hôte singulier.

Enchanté de vous connaître Dame Erendis, fille du pays des chevaux, je vous suis. Votre invitation n'est pas insignifiante, elle vous honore; combien de personnes n'auraient pas fait ce geste hospitalier à un étranger aussi spontanément.

Entre Erendis et Yléïn, un dialogue simple commença, des questions allaient être sûrement posées, des réponses probablement données.

L'instant était particulier, la discussion avec Erendis tournait à la confidence. En cette fin de journée, les esprits étaient plus détendus, ouverts au dialogue. C'est dans cette ambiance crépusculaire que je lui répondis.

Appelez-moi Yléïn, je vous appelerais Erendis, soyons simples dans notre partage. Je suis convaincu du confort de mon cheval, l'endroit est parfait, merci bien.

J'observais Erendis remplie de fierté et de grâce, elle était forte, téméraire à n'en pas douter, une vraie rohirrim.

Nous avons parcouru bien des contrées mon cheval et moi. Je suis de nul part à vrai dire, je parcoure ces terres pour soigner, apporter mon aide à ceux qui me le demandent. J'offre mes services et chacun me rend selon ses moyens.

Erendis était une jeune femme curieuse et son franc parler plaisait à Amon Uilos, le roi noldor. Il eut un rictus expressif, empreint de délicatesse.

Je vous remercie de vous soucier de ma personne et de m'offrir un repas. Je viens de lointaines contrées elfiques où j'ai appris à guérir. J'ai vu bien des souffrances en ces terres et je suis là pour en soulager le plus possible.

Amon Uilos sous son identité de façade répondait à Erendis calmement et ayant un regard tout aussi profond que son interlocutrice, il ne voulait pas pour le moment en dire plus, il devait rester incognito.

Une grande sympathie naissait entre Erendis et Yléïn. Il la regardait s'activer pour rendre ce moment des plus agréables. Les sourires étaient aux lèvres en effet, la scène était chaleureuse.

En effet, j'ai voyagé longtemps et dans beaucoup d'endroits

La confidence était de mise et c'est dans cet esprit qu'Yléïn lui contant bien des histoires sur la terre du milieu et ses habitants. Des plus simples anecdotes aux guerres les plus sombres. Yléïn choisissait ses mots, il faisait attention pour rester anonyme à tout ceci. Comme s'il lui révélait des rumeurs, des secrets qu'en fin de compte tout le monde connaissait du moins en partie ou pouvait savoir.

Yléïn ressentait de l'empathie pour cette Rohirrim en soif d'aventures. Il entreprit de l'initier au maniement du bâton et de faire d'elle un compagnon de voyage.

Erendis, je vous conte bien des récits et je vois que vous êtes désireuse de parcourir le monde. Racontez-moi votre histoire, êtes-vous seule ? Si vous avez une opportunité de vivre votre liberté, il ne faut pas hésiter. Je peux même vous apprendre le maniement du bâton dont je suis passé maître. Qu'en pensez-vous ?

Mon regard était lumineux, je révélais ainsi non pas mon identité mais un talent autre que celui de guérisseur. Je laissais Erendis avoir sa réaction toute légitime.

Yléïn écouta Erendis raconter sa vie bien terne. Il ne pouvait laisser une telle femme dans le désarroi et l'obscurité de son actuelle existence.

Erendis, ma présence ici est de revoir un ami, veux-tu nous suivre dès que je l'aurais retrouvé ? En attendant, nous pouvons aller faire quelques pas à l'extérieur, cela nous fera du bien; le repas que tu m'as servie fut excellent, j'apprécie ton hospitalité. Si tu veux servir une juste cause, je peux t'y aider probablement.

Yléïn était courtois envers elle, bien que son langage soit familier, il était très respectueux et chaque phrase, chaque mot qu'il prononçait, s'entendait comme une promesse d'une prière exaucée.

Erendis et Yléïn profitèrent de ce moment nocture, ils s'aperçurent bien vite d'une agitation peu commune, ils s'avancèrent et virent des elfes aux portes d'Edoras. Les deux humains se regardèrent et allèrent vers eux.

Erendis, nous devons savoir pourquoi des elfes sont au Rohan, cela doit être important, vous rêviez de servir une cause juste, peut-être est-ce l'occasion de vous distinguer ?

Yléïn avait des propos persuasifs, il était éloquent et il était difficile de le contredire.