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| Une Chevauchée Fantastique | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Une Chevauchée Fantastique Dim 25 Fév 2007 - 21:43 | |
| (provenance: le palais d'or de Meduseld)
Thuringwethil avait revêtu son noir manteau, qui contrastait avec la robe blanche de son cheval à la crinière grise, qu'elle montait à cru. A ses cotés chevauchait Merdevel, monté sur un cheval comme seuls en produisaient les haras du Rohan. Les deux cavaliers s'éloignèrent lentement des murailles d'Edoras, et Thuringwethil s'arrêta pour cueillir une blanche fleur de Symbelmuyne, qu'elle tendit au jeune prince des rohirrims:
"Prenez ceci en gage de mes sentiments, beau et doux cavalier, car cette fleur est semblable à la fleur blanche de la chanson que je vous est dédiée, hier au crépuscule, la blanche Fanuilos des elfes"
Puis elle remonta sur son cheval et, se penchant vers son encolure, lui murmura quelques mots:
"Noro lim, fastmithren!" (chevauche vite, Grise-Crinière!")
Aussitôt le cheval bondit de joie et s'élança, poursuivit par le rire de ravissement de Merdevel, qui lança sa monture au galop.
Les deux cavaliers chevauchèrent côte à côte un long moment, et sur le pâle visage de Thuringwethil planait un grand sourire qui n'était pas feint; car la chevauchée l'avait allégée un instant du poids des âges d'Arda, et la jeune innocence de Merdevel était sur son cœur comme de l'eau déversée sur une terre asséchée.
Alors elle tourna son visage vers la chevelure d'or du jeune homme, sur son visage viril quoique encore jeune, et une larme coula sur sa joue.
"Pauvre Merdevel", songeait-elle, "plus jamais tu ne respireras l'air pur, plus jamais tes cuisses sentiront sous toi les flancs haletant d'un cheval vigoureux, plus jamais ton cœur ne connaîtra la joie, car je vais détruire tous tes espoirs"
Et ils chevauchèrent longtemps, et sous les sabots de leurs vigoureuses montures, défilaient de nombreuses lieues, et le rire plein d'insouciance du jeune homme se faisait entendre, tandis qu'avec lui Thuringwethil échangeait de douces promesses. Et Merdevel décrivait les merveilles du Rohan, et la vie qu'ils auraient tous les deux lorsqu'ils échangeraient leurs vœux devant son frère, le roi.
Et tandis qu'ils devisaient, Thuringwethil se mit à fredonner son Charme de Sommeil, et bientôt le jeune Merdevel fut vaincu par la fatigue. Les deux cavaliers s'arrêtèrent sous un arbre solitaire, et Thuringwethil continua à chantonner. Le jeune guerrier s'étendit dans l'herbe, et posa sa tête au creux des genoux de la belle elfe. Celle-ci lui caressa le front, passant les mains sur sa belle chevelure dorée, et lorsque le jeune homme, vaincu par le sortilège, ferma les yeux, une larme tomba sur son front. Alors Thuringwethil déposa un baiser tendre sur les lèvres de Merdevel, et murmura:
"Namarië, Merdevel".
Puis elle se leva et coucha le corps inerte de Merdevel en travers de la selle de son cheval, qui émit un raclement inquiet, car la monture du guerrier aimait son maître. Thuringwethil bondit avec légèreté sur son propre cheval et, menant le cheval du Rohan et son cavalier endormi, chevaucha vers l'Isengard. |
| | | Eodred Personnage mort
| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Lun 26 Fév 2007 - 18:51 | |
| Eodred chevauchait. Il chevauchait plus rapidement qu’il ne l’avait jamais fait. Son cheval était l’un des meilleurs du Rohan, il allait plus vite que ceux de ses hommes qui traînaient un peu la pâte. La chevauchée durait depuis des heures, tout homme aurait déjà abandonné mais lui non, il voulait son frère, il savait qu’il y encore de l’espoir pour son frère :
« Accroches toi Merdevel, je suis sur tes talons, je viens te sortir de ton guêpier et plus jamais nous serons séparer. Voila pourquoi je ne voulais pas que tu te battes. »
Le soleil était a son zénith. L’espoir se fit plus fort, au loin l’Isengard grandissait mais une ombre noire était apparue, il se retourna vers ses cavaliers juste derrière :
« Voici notre cible, nous y sommes presque, je vous demande encore un effort. »
Alors les hommes redoublèrent d’effort en vu de sauver l’un des prince du Rohan. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Lun 26 Fév 2007 - 18:56 | |
| Thuringwethil se retourna au son d’une furieuse chevauchée, et son visage de neige pâlit encore plus, car terrible en vérité était la colère des rohirrims. La fureur du combat se lisait sur les visages des guerriers. Les yeux flamboyaient au dessus des barbes tressées, les hauberts brillaient, et les pointes de leurs lances luisaient tandis qu’ils abaissaient leurs hampes, et grande et terrible était leur apparence. Et Thuringwethil fut prise de peur, car elle se rendit compte que sa monture et celle du jeune Merdevel, toujours inconscient, ne pourraient jamais atteindre les murailles de l’isengard avant les eorlingas.
Alors elle leva les bras vers le ciel, et sa voix enfla avec les accents du vent, déchirante et terrible comme les ombres de la nuit :
« Cuiva nwalca Hisenoron! Nai yàrormë waiwa wintuva ñotto-roquenar! Nai mornië lintalya taltuva ñotto-carinnar! »
(« Réveille-toi cruelle Montagne Brumeuse! Puisse la sanglante violence de ton vent éparpiller les cavaliers ennemis ! Puisse la foudre de tes ténèbres tomber sur la tête de mes ennemis » )
Et venant des Monts Brumeux, un vent violent et froid dévala depuis les sommets enneigés ou règnent les esprits des glaces, et de noirs nuages suivirent ce vent hurlant et maléfique. Et soudain le ciel fut empli de ténèbres menaçantes, et il y avait une voix dans ces ténèbres, et ces ténèbres parlaient avec la voix et les Mots de Pouvoir employés par Thuringwethil. Et il y eut soudain une détonnation terrible, et les ténèbres furent déchirées par un éclair qui aveugla les cavaliers et leurs montures. Et les chevaux furent pris de peur devant cette noire et vile sorcellerie, et ils se cabrèrent tandis que leurs hénnissements de terreur étaient emportés par le vent, et les cavaliers eurent la plus grande des peines à rester en selle.
Mais un cavalier avait échappé au sortilège, car il montait un destrier slendide entre tous, et grande était sa colère. Et ainsi vint Eodred au secours de son frère. Et voyant qu’elle ne pourrait lui échapper, Thuringwethil étendit une nouvelle fois les bras, et il sembla à son poursuivant qu’une ombre immense jaillissait de ce manteau noir comme la nuit pour la recouvrir; et cette ombre sembla se condenser et prendre forme solide, et à la place de Thuringwethil se tenait maintenant une grande et ténèbreuse créature aux allures de chauve-souris, aux grandes ailes membraneuses ornées de longues griffes d’acier, et son corps semblait étouffer toute lumière. Et devant cette terrible apparition, tout autre qu’Eodred se serait enfui de terreur.
Alors d’un battement de ses grandes ailes, Thuringwethil s’éleva et saisit dans ses serres le corps inconscient de Merdevel, et elle s’élança vers les noires murailles des frontières de l’Isengard. |
| | | Eodred Personnage mort
| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Mar 27 Fév 2007 - 17:37 | |
| Malgré le sortilège de Thuringwethil, Eodred continuais de chevaucher vers sa cible. Ses hommes avaient été bernés par celui-ci. C’était normal, il avait la haine, la haine pour sauver son frere. Lorsque Thuringwethil vit qu’Eodred continuait la poursuite ; elle changea de tactique. Déployant ses ailes, elles s’envola de façon a combler le trou qui lui reste pour arriver jusqu’en Isengard. Elles passeraient ainsi sur les rohirrims postés à l’entrée. Mais Eodred n’avait pas abandonné :
« Tu ne vas pas t’en sortir aussi facilement murmura t’il. »
Il sortit son arc alors que Biceforme, son grand cheval blanc ne faiblissait pas. Il encocha la 1iere flèche et ajusta l’elfe. Celle-ci partit comme le vent soufflant sur la cote et elle percuta l’efle mais elle ne lui fit rien. Alors Eodred sortit une des flèches dans son dos, une des flèches de numenor. Ces flèches avaient été données par les hommes de numenor à Eorl le Jeune lorsque celui-ci s’installa sur le plateau du futur Rohan en gage d’amitié éternelle entre les royaumes en exil et le Rohan. Elles avaient été forgées et enchantés à l’origine par les Valars et elles avaient été données aux hommes de numenor pour combattre les hordes des Morgoth. Il était dit qu’elle pouvait blesser n’importe qu’elle être vivant même un maiar. Il encocha alors la flèche et visa Thuringwethil qui était presque sur l’Isengard. Il ne devait pas rater son coup, devant ses yeux apparurent Haldir lui rappelant ses conseils :
« Sois calme et détendu au moment de tirer, penses ou tu veux que ta flèche frappe et elle frappera à l’endroit voulu. N’hésite pas quand tu sens le bon moment lâche le trait. »
Il respira lentement pour se détendre laissant son esprit guider ses mains. Enfin il tira. Le trait magique siffla dans l’air tel un aigle qui attaque. Il laissait derrière lui une traînée dorée. Thuringwethil se retourna alors et vit le trait foncer sur elle. Elle tenta de l’éviter car elle avait compris le danger mais celui-ci la blessa et elle émit un cri. Un cri si puissant que l’on aurait dit celui d’un Nazgul qui attaque. Elle vacilla et doucement et elle perdit rapidement de l’altitude mais il était trop tard elle était déjà en Isengard. Alors Eodred s’arrêta devant les rohirrims encore interloqué et hurla de façon ( en même temps il brandit son poing) à ce que Thuringwethil entende très clairement :
« Nous nous retrouverons et ce jour la je te ferais goûter la morsure de Falstuf. »
Puis tout redevint calme. Il était triste, mais il fallait être fort. Il rentrerait bientôt a Dunharrow tenir un conseil de famille. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Mar 27 Fév 2007 - 20:25 | |
| Dans les Jours Anciens de la Terre du Milieu, Sauron, le Maître des Change-Formes, avait instruit Thuringwethil dans les arts de la nécromancie et de la sorcellerie. Ainsi avait-elle fabriqué à l’aide d’enchantements habiles, deux ailes de fer qui lui permettaient de prendre l’apparence d’une grande et ténébreuse créature ailée. Elle avait protégé cet objet magique en lui donnant l’apparence d’un vêtement ordinaire, celui d’amples robes noires aux bord déchiquetés. Dans la trame de l’enchantement, elle avait emprisonné une partie des ténèbres des souterrains d’Angband, et son manteau recelait la sombre puissance de la volonté de Melkor. De fait, l’artefact était ainsi fait que son porteur acquérait les propriétés même de l’Ombre, et ainsi aucune arme mortelle ne pouvait l’affecter.
Mais la flèche qu’avait tiré le roi du Rohan avait été façonnée par d’habiles forgerons, et les enchantements qui avaient présidé à sa fabrication étaient dirigés contre les serviteurs de l’Ennemi. Et là ou une flèche arme ordinaire n’aurait produit aucun effet, la flèche enchantée déchira la trame de ténèbres des ailes de fer de Thuringwethil et infligea une cruelle blessure. La créature ailée poussa un cri strident, et de grandes gouttes de sang noir tombèrent dans la plaine. La morsure de l’objet était comme une cuisante brûlure, et Thuringwethil eut la plus grande des peines à voler jusqu’aux murailles du poste frontière de l’Isengard.
Là, l’ombre sembla se condenser et se ratatiner, et sur le rempart se tenait maintenant une grande femme elfe, revêtue d’amples robes noires, et elle tenait dans ses bras la silhouette inanimée du jeune Merdevel. La grande flèche dorée avait transpercé de part en part son épaule, et ses robes étaient humides de sang, et déjà une flaque se formait à ses pieds. Son visage, d’habitude si pâle, était maintenant exsangue, et une grande souffrance pouvait se lire sur ses traits. Thuringwethil laissa choir à ses pieds le jeune prince, et se tourna vers un garde en livrée de l’Isengard, arborant la main blanche, qui se présenta à elle.
Dans un sanglot de douleur, elle parvint à gémir :
« Voici Merdevel, prince du Rohan. Prenez soin de lui… Il s’agit d’un otage… précieux ».
L’effort pour produire ces simples sons arracha à Thuringwethil un nouveau sanglot. La flèche semblait lui brûler les chairs, et elle ajouta dans un soupir douloureux :
« Retirez cette flèche… Il y va de ma vie ! ».
Alors le garde, un soldat habitué à de telles blessures, brisa la flèche sur le devant, puis contournant l’elfe qui était tombée à genoux, retira d’un mouvement sec le tronçon brisé de son épaule, ce qui arracha un terrible et déchirant cri de souffrance à Thuringwethil, qui sombra dans l’inconscience. Contemplant ses mains maculées de sang, le garde transporta rapidement l’elfe à l’intérieur des fortifications. Il ne connaissait pas Thuringwethil, mais avait été témoin de sa sorcellerie et de la poursuite qui l’avait précédée, et ne doutait pas qu’elle fut une alliée du Magicien. Il la déposa sur une couche, et le médecin de la garnison se précipita à son chevet. La chevelure noire de Thuringwethil, étalée sur la couche, contrastait fortement avec la pâleur de son visage. Ses traits semblaient apaisés, et seul un faible souffle indiquait qu’elle était toujours en vie. Lui ayant ôté ses habits, il banda comme il put la blessure, appliquant des onguents et des cataplasmes pour stopper l’hémorragie. Avant de recouvrir avec un ample tissus la femme elfe plongée dans l’inconscience, il examina une fois encore la plaie, la mine soucieuse. En ayant fini, il se tourna vers le commandant de la garnison, qui s’était tenu à ses cotés, et lui dit d’une voie ou perçait l’incertitude :
« La flèche n’a touchée aucune artère, et la femme elfe a perdu beaucoup trop de sang pour une blessure aussi bénigne… La chair autour de l’impact est complètement bleuie, comme si un poison avait été inoculé… Pourtant je n’ai relevé aucune trace de poison sur la tête de la flèche ».
Il la brandit devant son commandant :
« Mais voyez : la pointe est émoussée, et je crains qu’un morceau ne soit resté dans la plaie… Ceci dépasse mes compétences de guérison, et je crains qu’une funeste magie ne soit à l’œuvre... Je crois qu’elle est en train de mourir ».
Il leva les yeux vers l’officier, avec une expression montrant clairement que cette affaire le dépassait. L’officier fronça les sourcils : il ne savait que faire de l’otage et de la femme elfe blessée, mais une décision rapide s’imposait. |
| | | Curunir Istar porté disparu
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| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Jeu 1 Mar 2007 - 4:33 | |
| Et soudain, brisant le silence imposé par la réflexion des soldats, s’éleva dans les airs une voix dont la sonorité apportait le réconfort mais dans laquelle les êtres supérieurs pouvaient déceler un air de malice, voir de tromperie. Les gardes se retournèrent et virent un homme de taille légèrement au dessus de la moyenne, et qui arborait une barbe noire ainsi qu’une aube de même couleur. Son visage était néanmoins celui d’un personnage dans la quarantaine alors que sa présence évoquait une certaine sagesse. S’approchant de l’elfe meurtri, il dit pendant que les militaires s’inclinaient devant lui :-« Cette blessure, commandant, surpasse effectivement vos connaissances. Mais que ne sait point un disciple de la Tour d’Orthanc ? Veuillez me laisser seul. » Les hommes en armes se retirèrent. L’individu fit ensuite quelques mouvements circulaires de ses longues mains et une sphère blanchâtre se forma entre ses doigts. Il l’appliqua sur la blessure de l’Eldar, ce qui provoqua un petit arc électrique éjectant un morceau de flèche de son épaule. Puis la plaie se referma, ne laissant qu’une éphémère trace écarlate. Attendant que Thuringwethil reprenne ses esprits, le nouvel arrivant s’installa sur un fauteuil faisant face à l’âtre crépitant et alluma un pipe bourrée d’un excellent tabac. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Ven 2 Mar 2007 - 14:24 | |
| (provenance : un esprit égaré)
Thuringwethil était étendue sur une simple couche dans une petite pièce ou crépitait un bon feu. Sa chevelure d’ébène qui encadrait son visage à la pâleur de neige semblait ondoyer au rythme des flammes de l’âtre. Sa poitrine s’abaissa au rythme d’une lente respiration. L’homme qui l’avait soignée était assis près de la cheminée et tirait de sa pipe de magnifiques nuages d’une fumée blanc-bleutée ; de temps à autres il jetait un coup d’œil vers la femme elfe.
Les paupières de Thuringwethil battirent, et ses longs cils noirs donnaient l’impression que deux sombres papillons s’étaient posés sur ses yeux. Elle se redressa sur sa couche, ramenant ses jambes vers elle, et drapa sa nudité avec la couverture qui avait maintenu son corps réchauffé. Son sombre regard se posa sur l’homme, un humain dans la force de l’âge, à la barbe aussi noire que sa robe. Il y avait sur ce visage des rides de sagesse, mais Thuringwethil su également y discerner l’expression d’une sournoise malice.
La main pâle de la sorcière elfe remonta vers son épaule d’albâtre, et elle tressaillit lorsque ses doigts effleurèrent la blessure. Celle-ci n’était plus qu’une fine ligne sanglante, mais elle demeurait douloureuse.
A ses yeux, une lumière brillait sur le front de l’homme. Car l’homme était visiblement un maître du savoir, et fort versé dans les arts de la sorcellerie, car la guérison de la blessure infligée par la flèche des Valars était une tâche bien au-delà du savoir des Hommes. Et en cela, elle voyait l’œuvre de Saroumane. Elle inclina le visage vers le sorcier, et un sourire froid étira ses lèvres.
« Im Thuringwethil. Lestin beth îs, telin dan nan galad. Im gwennen le, Angol Tirith ».
(« Je suis Thuringwethil. J’ai entendu votre appel, et je suis revenue vers la lumière. Je suis votre obligée, Gardien du Savoir ») |
| | | Curunir Istar porté disparu
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| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Sam 3 Mar 2007 - 4:57 | |
| L’homme, que l’on ne pouvait qualifier d’âgé, projetait dans la chambre des reflets noirs comme le charbon et maléfiques à voir. Ses yeux étaient longs, en forme d’amandes, et luisaient de rouge et de vert, mais sa barbe sombre tombait sur son cou comme le pelage d’un sauvage animal. Son ton était comme un roulement de tambours et sa voix comme le tonnerre :
-« Mon nom est un interdit que nul être en ses lieux ne souhaiterait entendre prononcer. Ne vous faites aucune illusion, jeune Eldar, le pouvoir de Saroumane n’est point présent entre ses quatre murs. D’ailleurs, je crois bien qu’il ne souhaiterait aucunement me rencontrer, surtout sur ses propres terres. »
Quand ce dernier mot fut prononcé, le brasier s’éteignit. Alors il y eu un bruit sourd et la porte s’ouvrit. Puis le feu de la cheminer se ralluma soudainement. Deux corps gisaient au sol devant la cloison entrouverte, ceux des gardes ayant récupérés Thuringwethil. Le mystérieux personnage, lui, n’avait point bougé d’un pouce. Il continua tout en tirant quelques bouffées aléatoires de son brûle-gueule :
« Je déteste que l’on écoute aux portes. »
Se levant, il présenta un verre d’une boisson rougeâtre à l’Elfe et dit :
« Votre allégeance à ce pantin et roitelet…comment se nomme t-il déjà…Sero…Saru…Sauron, oui c’est cela, Sauron m’a donné bien des raisons de vous laisser connaître une mort lente et douloureuse ; mais il est clair que vous me semblez plus utile vivante que morte. »
Marmonnant dans ses moustaches :
« Moi, avoir besoin d’aide ? Qui l’eu crut ! »
La lune était pleine et ses rayons envahirent la pièce, ce qui entoura la Premier Née d’une aura hâve et immaculée. D’un geste rapide, le Guérisseur s’empara d’un bâton posé contre le lit et invita Thuringwethil à le suivre :
« Quelques vêtements seraient les bienvenus sur vos hanches & épaules car votre très précieux colis vous attend. Son sommeil est agité, nul doute que vous ne désirez pas lui offrir le privilège de trouver ici des instants pleinement reposants. » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Sam 3 Mar 2007 - 15:04 | |
| Thuringwethil resserra autour d’elle ses bras pâles comme la lune, et un frisson la parcourut. Elle pouvait percevoir l’aura ténébreuse qui entourait son guérisseur, et les paroles qu’il prononça lui firent froid dans le dos. Sans que l’homme ne bouge, le brasier s’éteignit et les deux gardes en faction s’effondrèrent, inconscient. Thuringwethil était une sorcière experte, mais elle se sentait comme une enfant démunie face à un tel étalage de Pouvoir. Seul un Ainur pouvait accomplir la prouesse consistant à manipuler la matière, c'est-à-dire plier le chant des Ainurs à sa volonté, par la seule force de la pensée, sans esquisser ni gestes ni paroles.
« Qui est-il ? », songea t-elle.
« Ou plutôt, qui se cache derrière ce voile, cette Fana de chair ?»
« Mon nom est un interdit que nul être en ses lieux ne souhaiterait entendre prononcer. Ne vous faites aucune illusion, jeune Eldar, le pouvoir de Saroumane n’est point présent entre ses quatre murs. D’ailleurs, je crois bien qu’il ne souhaiterait aucunement me rencontrer, surtout sur ses propres terres », avait dit le mystérieux inconnu.
Quel autre Nom que celui de Melkor pourrait-il être interdit ? Mais cette idée même lui paraissait absurde, le Noir Ennemi du monde la connaissait bien, et il se serait manifesté à elle d’une autre manière.
Mais cela soulevait d’autres questions : qui pouvait, à l’insu de Saroumane et de son Palantir, parcourir son royaume en toute liberté ?
Thuringwethil jeta un coup d’œil au bâton que le Mage avait employé. Se pouvait-il qu’elle se trouvât en présence de l’un des Istaris, l’un de ces Magiciens dont on disait qu’ils avaient disparus dans l’Est ?
Les dernières paroles de l’inconnu, lui rappelant sa nudité, fruit de sa faiblesse passée, firent l’effet d’un coup de fouet sur l’orgueil sensible de la femme elfe. Sans doute l’Ainur se moquait-il de son ignorance, comme elle s’était moquée de lui, quoique subtilement, lorsqu’elle s’était présentée à lui. Car elle n’avait pas tout de suite identifié son interlocuteur pour ce qu’il était réellement, son Pouvoir étant masqué par cette fana de chair. Et les paroles qu’elle avait utilisé pour se présenter étaient à double sens :
« Im gwennen le, Angol Tirith », avait-elle dit.
Selon l’intonation, le mot « Angol » pouvait signifier connaissance, le sens le plus courant, mais aussi sorcellerie ou puanteur. Elle s’était adressée à lui comme à un « maître du savoir, gardien d’une sorcellerie puante ». Ce qui n’avait certainement pas échappé au Magicien, qui lui avait fait cette réplique moqueuse en réponse à sa subtile ironie.
Profitant de ce que l’homme avait le dos tourné, elle enfila rapidement ses vêtements, puis le suivit hors de la pièce, et glissa silencieusement vers lui. Arrivée à son niveau, elle inclina son visage vers lui, biassant les yeux, et sa chevelure ondulée glissa sur ses épaules :
« Gwennin in enninath... Ú or le a ú or nin… Sen gollor alistannen le ammà, Im be iest lîn, Duath lîn. »
(« De longues années ont passé... mais pas sur vous, pas sur moi… Vous n’êtes pas connu de moi, mais je m’incline devant votre désir, votre Obscurité. »).
Et elle le suivit hors de la pièce. |
| | | Curunir Istar porté disparu
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| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Dim 4 Mar 2007 - 17:07 | |
| Quand ils quittèrent la pièce, l’Elfe pu constater que du sang coulait des yeux, des oreilles, de la bouche, et du nez des deux gardes. Ceux-ci ne semblaient d’ailleurs plus habités par la flamme de la vie. Le duo traversa ainsi quelques couloirs, descendirent autant d’escalier, et arrivèrent devant la porte épaisse d’un cachot. Merdevel était couché sur un lit de paille, et son corps se convulsait par moment car des rêves tourmentaient son esprit sans relâche. C’est alors que le mystérieux personnage habillé de noir jeta violement son bâton à terre, et celui-ci se transforma en un serpent qui se lova aussitôt devant le corps du Prince, prêt pour l’attaque. D’un coup rapide de la mâchoire, l’inquiétante créature mordit le prisonnier au cou, puis revint vers son Maître en se matérialisant à nouveau sous la forme d’une canne. Le Rohirime ouvrit lentement des yeux blanchis comme ceux d’un aveugle et s’assit sans prononcer un mot sur le rebord de son lit de fortune. Celui que Thuringwethil croyait être un détenteur de puissances occultes s’exclama :-« C’est une étrange magie, n’est-ce pas ? Quoi que, ceci n’est qu’un avant goût du réel pouvoir. Voici votre homme en bonne et due forme. Il lui est dorénavant impossible de vous échapper, il n’aura plus aucun volonté et se contentera d’exécuter ce que vous lui demander. Le sort peu néanmoins être suspendu à tout moment par un simple baiser. Si jamais il vous arrive malheur, prononcez trois fois burzum (obscurité en noir parlé) et je ne serai pas loin. » L’homme murmura quelques mots en une langue oubliée par tous sauf les plus sages, et se transforma en une sorte de brume opaque qui disparue derrière les barreaux du cachot. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Dim 4 Mar 2007 - 21:41 | |
| Thuringwethil avait suivi sans mot dire l’étrange personnage, et son sombre regard épia les moindres faits et gestes du Magicien. Lorsque le bâton jeté au sol se transforma en serpent, elle baissa les yeux et scruta à la dérobée l’individu vêtu de noir. D’autres que celle qui avait été Elensinyë, il y avait de cela des âges, auraient senti sourdre une sourde terreur devant la vile sorcellerie du ténébreux sorcier.
Mais Thuringwethil avait plongé son regard dans les horreurs des sombres cachots d’Angband, et assisté aux expériences maléfiques de Melkor visant à recréer la Vie… Aussi ce fut une grande jalousie qui gonfla comme un poison dans son cœur. Le Sans Nom avait murmuré, comme perdu dans ses pensées, que l’aide de Thuringwethil pouvait lui être précieuse… Mais étant donné les pouvoirs qui étaient siens, il était plus probable que le sorcier cherchait à la manipuler comme un pion… Le Pouvoir qu’il avait fait miroiter devant les yeux de la sorcière elfe prouvait qu’il avait su lire dans son âme cette absolue soif de connaissances, ce désir de plier à sa volonté le Chant des Ainurs.
« Comment tirer parti de ce Pouvoir sans attirer sur moi la colère de Melkor ou de Sauron ? », se demanda t-elle.
« Et surtout, qu’est-ce que ce sombre personnage attend de moi ? »
Un sourire froid se peignit sur ses lèvres.
« car je doute qu’il soit venu me trouver pour le plaisir de ma compagnie, ou celui de poser ses yeux sur ma beauté ».
Enfin l’Ainur, car elle n’avait plus aucun doute à ce sujet, se transforma en une brume opaque et disparut de sa vue, la laissant perplexe et plongée dans ses pensées. Les yeux couleur de nuit de Thuringwethil se fixèrent alors sur le jeune Merdevel, dont l’esprit semblait avoir été anéanti par le venin du serpent.
« Mon jeune ami, il semblerait que le Destin auquel je t’ai conduit soit encore pire que ce que j’imaginais », dit-elle à mi-voix.
Elle resta là à fixer le jeune homme, comme pétrifiée… Car une terrible pensée venait de naître en elle. Son esprit s’était vu plongé dans d’antiques souvenirs, qui remontaient au printemps d’Arda, lorsque elle avait pour nom Elensinyë, dans la lointaine Cuiviénen, aujourd’hui disparue.
Une fois déjà elle avait livré à l’Ombre un jeune et innocent homme qui était tombé sous son Charme… La douleur se peignit sur les traits de Thuringwethil au souvenir de Emlin le Beau, et de ce qu’il était devenu lorsque elle avait porté sur lui son regard dans les sombres geôles d’Angband. Un terrible doute s’immisça dans son esprit :
« Se peut-il qu’après toutes ces années, après plusieurs âges, se peut-il que l’Ombre soit venue me retrouver pour m’infliger de nouveaux tourments ? Se pourrait-il que sa vengeance me poursuive encore aujourd’hui ? », se demanda t-elle à mi-voix.
Car la brume opaque en laquelle l’Ainur s’était volatilisé était la substance même de l’Ombre qui l’avait amenée à accomplir sa première trahison. Et bien qu’elle même soit plus tard devenue une servante de Melkor, elle n’avait jamais plus rencontré parmi ses serviteurs l’Ombre qui avait ensorcelé Emlin le Beau dans les bois de Cuiviénen. Se pouvait-il que cette Ombre est poursuivi seule son propre Destin, à l’écart du chemin emprunté par Morgoth et son sombre serviteur Sauron ? A moins que tout ceci ne soit qu’une sombre plaisanterie de Morgoth ou de son maître Sauron, ou encore quelque épreuve perfide de la part de Saroumane ?
Deux flammes blanches s’allumèrent au fond de ses sombres prunelles, chassant le doute de son esprit.
« Quelles que soient les réponses », se dit-elle, « Je saurai les arracher, comme je saurai arracher le Pouvoir là ou il se trouve. Mais en attendant… ».
De nouveau elle regarda le jeune Merdevel, et sa voix froide comme une nuit d’hiver retentit dans le cachot :
« Approche, Merdevel, mon jeune ami ».
Merdevel, le regard toujours aussi vide, obéit à son injonction, et un mince sourire étira les pâles lèvres de la sorcière elfe, devant ce nouveau Pouvoir qui était le sien. Alors elle sortit sa fine lame d’argent et entailla le poignet du jeune guerrier. Elle colla ses lèvres sur la blessure et aspira goulûment et avec délice le sang. |
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| Sujet: Re: Une Chevauchée Fantastique Lun 5 Mar 2007 - 13:38 | |
| Une journée avait passé depuis le départ du sombre sorcier. Thuringwethil, glissant silencieusement telle une ombre dans les couloirs de la forteresse du poste-frontière de l’Isengard, ignora les regards d’épouvante que lui jetèrent deux gardes qui la croisèrent. La rumeur s’était répandue dans le fort que sa noire sorcellerie avait causé la mort des deux soldats qui avaient tenté d’épier la conversation qu’elle avait eue avec l’Ainur, et elle n’avait nullement chercher à démentir… La peur était un artifice utile dans de telles circonstances. Aussi les soldats s’étaient empressés d’obéir à la moindre de ses volontés, lui prêtant le parchemin et l’encre qu’elle avait exigée… Elle avait également réquisitionné les deux meilleurs chevaux, une jument blanche pour elle-même et un splendide destrier de couleur baie pour Merdevel.
Elle grimpa sur les remparts, sa robe noire et déchiquetée claquant au vent du Rohan, et sa sombre chevelure était soulevée comme un sombre étendard. Elle tendit sa pâle main vers le ciel, et de noirs crébains descendirent en tournoyant, luttant contre le vent sauvage du Rohan. Elle confia aux serviteurs de Saroumane ses messages, puis redescendit dans la cour de la forteresse. Là, le jeune Merdevel l’attendait, le visage impassible et sans vie. Un bandage rougi enserrait son poignet. Elle grimpa sur sa monture, qu’elle montait à cru, et derrière elle Merdevel la suivit. Puis les deux cavaliers quittèrent le fort, en direction des steppes du Rohan.
Thuringwethil tourna son blanc visage vers celui de Merdevel, criant pour couvrir la plainte du vent :
« Prince Merdevel, conduisez moi hors du Rohan, vers le Mordor. Empruntons des routes qui puissent nous permettre d’éviter votre frère et ses armées ! »
Le visage sans vie acquisça, et Thuringwethil songea en elle-même :
« Quelle remarquable sorcellerie ! Le venin a privé ce guerrier de sa Volonté, mais néanmoins subsistent en lui ses souvenirs et son intelligence… Voilà un serviteur plus utile que ceux que l’on peut obtenir par la nécromancie ».
Sa main se leva vers son épaule, et la douleur se peignit sur ses traits. Bien que la blessure ait à présent totalement disparue, et qu’aucune trace ne soit à présent visible sur sa peau d’albâtre, la douleur subsistait néanmoins, car cruelle avait été la morsure de la flèche des Valars.
Alors que les deux cavaliers chevauchaient vers l’est et que le soleil couchant embrasait d’une leueur sanglante les steppes du Rohan, Thuringwethil murmura avec un ton haineux :
« Je te maudis, Eodred ! Que sois maudite ton engeance ! Ma vengeance s’abattra sur ton pays, et les pleurs seront la seule récolte que l’on pourra tirer de cette terre tourmentée ! »
(Direction : les voyages de thuringwethil) |
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