Chroniques d'Arda
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 Le Miroir de Thuringwethil

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MessageSujet: Le Miroir de Thuringwethil   Le Miroir de Thuringwethil EmptySam 10 Mar 2007 - 22:13

(Provenance : Minas Morgul)

Par un long escalier, Dame Thuringwethil descendit dans une crypte obscure, suivie par le jeune Merdevel toujours en son Pouvoir, et de là elle s’avança dans les ténèbres d’une caverne froide qui s’étendait sous les fondations de Minas Morgul. La grotte était plongée dans l’obscurité, et seul l’écho d’un goutte à goutte venait troubler le silence de ce lieu, froid comme un tombeau. Une pâle clarté verte, la même clarté qui baignait la Cité Morte, provenait d’un ruisseau qui s’avançait en murmurant dans le cœur froid de la roche. Au fond, sur un socle bas sculpté en forme d’une femme voilée et assise tenant contre son sein un grand plateau, se trouvaient une vasque d’argent, large et peu profonde, et à coté une aiguière de même métal.

Thuringwethil remplit la vasque jusqu’au bord avec de l’eau puisée dans le ruisseau et souffla dessus, et lorsque le calme fut revenu, chuchota :

« Gwennin in enninath...
I amar prestar aen,
han mathon ne nen,
han mathon ne chae
a han noston ned 'wilith.
A si i-Dhúath orthor…
Nîn o Ephel Duath.
lasto beth daer nîn
Rimmo nîn o Duath!
tolo henn nîn dan nan tiriw ! »


(« De longues années ont passé…
Le monde a changé,
je le sens dans l’eau,
je le sens dans la terre,
je le sens dans l’air.
L’ombre a étendu son emprise…
Eaux des Montagnes de l’Ombre
Ecoutez mes Paroles de Pouvoir.
Coulez eaux des ténèbres !
Emmenez mon regard vers l’horizon ! »)


Les paroles résonnèrent dans la grotte, et mille échos se répercutèrent sur les parois, comme la voix même de la roche.

L’eau avait un aspect dur et sombre, opaque et lisse. Dans les ténèbres de ce miroir magique se reflétaient les étoiles de la Terre du Milieu, comme si les noirs nuages du Mordor, la montagne de roche et d’acier de Minas Morgul et la pierre de la caverne avaient cessé d’exister. Il y eut comme un sursaut, les étoiles s’éteignirent, et des images apparurent, comme perçues à travers un épais voile de brume.

Thuringwethil se tenait au dessus de la vasque, sa chevelure de nuit ondulant jusqu’à sa taille, et elle leva au dessus de l’eau deux mains pâles comme la lune. Alors un chant sortit de ses lèvres, lancinant et possédant un rythme semblable à celui du ressac, hypnotique :

« Dix vaisseaux ennemis venus de la Mer Ouverte. Malheur à vous, malheur à vous Hommes de Numenor !

Neuf mains blanches qui tissent sur le métier à la lumière de l’Arbre, et neuf mères qui gémissent beaucoup. Neuf Dames qui dansent avec des fleurs dans les cheveux et de grandes robes blanches, autour de la fontaine, à la clarté de la pleine lune.

Huit vents qui soufflent huit feux, et le Grand Feu sur la Montagne de la Guerre. Huit génisses blanches comme l’écume, qui paissent l’herbe verte des Rivages du Jour, les huit génisses de la Dame.

Sept soleils et sept lunes, et sept navires fuyant la tempête. Fureur du vent, Vent de fureur, brise les os sur les rochers coupants !

Six chevaux galopant dans les verts pâturages, et six brumes mortelles pour les happer. Si tu l’ignore, je le sais !

Cinq âges dans la durée du temps, cinq rochers sur les cœurs froids, et cinq rois condamnés au trépas.

Quatre pierres à aiguiser, qui aiguisent les épées des braves, et quatre poignards pour les traîtres. Quatre ombres, quatre morts !

Trois parties dans le monde, trois commencements et trois fins, pour l’Homme comme pour le Chêne.

Deux Hommes attelés au Rocher Caché ; ils tirent, ils vont expirer, voyez la merveille !

Pas de série pour le nombre Un : Une Nécessité Unique, le Trépas, Père de la Douleur ; un Seigneur des Ténèbres, et tous pour le servir. Rien après, rien de plus ».


Thuringwethil se tourna alors vers Merdevel. Elle avait commencé à tisser son sortilège, sa malédiction. Elle sortit des pans de sa robe de ténèbres son poignard, dont la lame recourbée avait la couleur de la lune, et s’adressa au guerrier :

« Ton sang pour atteindre les tiens, Merdevel du Rohan. Tend ton bras au dessus de cette vasque ! ».

Le rohirrim s’executa, et Thuringwethil entailla le poignet du guerrier. Les gouttes sombres tombèrent dans l’eau, une à une, et de chacune naissait une volute pourpre dans le liquide de la vasque.
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MessageSujet: Re: Le Miroir de Thuringwethil   Le Miroir de Thuringwethil EmptyDim 11 Mar 2007 - 23:14

Le sang de Merdevel se mêla à l’eau de la vasque, comme l’écharpe d’une brume pourpre s’effilochant dans un ciel sombre. Le liquide retrouva son calme, et sa surface redevint aussi lisse et noire qu’un miroir d’obsidienne. Thuringwethil se tenait immobile près de la vasque, son blanc visage penché vers la surface du miroir, et une lueur dansait dans ses yeux noirs. De nouveau elle souffla sur l’eau, et des images se formèrent, troubles et dansantes comme si elles étaient vues à travers un écran de fumée.

… Il y avait là un grand rassemblement d’hommes et de chevaux, et le poids de la roche était présent en ce lieu. Blanches étaient les falaises, désolées les hauteurs, et de grotesques figures de pierres étaient visibles ça et là, à l’image des druadan d’antan. Tel la marée à l’assaut des côtes, une mer de tente avait pris naissance sur une hauteur des Montagnes Blanches, et au sein de cet océan se mouvaient d’innombrables petites silhouettes, hommes harnachés de cuir et de métal, menant par la bride leurs chevaux. Et sur de nombreuses bannières, un étalon blanc sur champ vert était visible : la bannière des cavaliers de la Marche…

… La vision se précisa, et une tente grossit jusqu’à occuper la presque totalité du champ de vision. Devant cette tente se tenait un haut guerrier à fière allure… Eodred, roi du Rohan !

A cette vision, la douleur dans l’épaule de Thuringwethil se fit soudain vive, et elle poussa un gémissement. C’était comme si la blessure se souvenait du guerrier rohirrim et le saluait à sa manière. La sorcière elfe fit appel à toute sa volonté pour ne pas bouger et éviter de rompre le sortilège.

… Alors un jeune guerrier s’approcha du roi, et d’un ample mouvement ôta son casque, libéra l’or de sa chevelure. Le roi embrassa celle qui se révéla être une guerrière, sans doute son épouse… Thuringwethil ne quittait pas des yeux la scène, et sa sombre et froide haine parvenait maintenant à brûler de ses flammes la douleur qui émanait de son épaule blessée. Deux enfants se jetèrent alors dans les bras de leur père. Des paroles furent échangées, mais la femme elfe ne pouvait voir que le mouvement des lèvres, et ainsi la scène se déroulait –elle dans le plus grand silence…

Alors Thuringwethil écarta les bras dans un ample geste, puis les abaissa lentement vers la vasque. Ses mains de neige étaient étendues au-dessus des ombres qui dansaient dans le liquide, pâles reflets des insouciantes créatures de chair qui se retrouvaient dans la joie sur le plateau de Dunharrow, et l’une de ses mains tenait la dague recourbée dont l’éclat était celui de la lune. Un froid sourire s’était dessiné sur ses lèvres, car le sang de Merdevel, le sang de la lignée des princes du Rohan, allait lui permettre d’atteindre ses ennemis. Sa voix froide s’éleva dans l’air, et toute musique était bannie de cette voix ; il n’y demeurait qu’une haine implacable, et la noire malice d’une sorcière elfe dont l’esprit était entièrement tourné vers la vengeance et l’anéantissement de la lignée d’Eodred :


« Nîr lîn rimmathar arnediad, I 'lamor naergon lîn ú-athradatha in ered. I min dîn phain gevedithar úmeth; an gweriad o gwenyr na ‘wenyr, ar an ngostad i ‘weriad. Adannathach iâr an iâr ar athan Rohan cuiathach di-nguruthos ».


« Vous pleurerez des larmes sans nombre, et l'écho de vos plaintes ne franchira plus les montagnes. Tous ce qui commence bien finira mal et la fin viendra des trahisons entre les frères et de la peur d'être trahi. Pour le sang vous verserez le sang et au-delà du Rohan vous marcherez sous l'ombre de la Mort ».

Un pâle et froid sourire étira les lèvres de Thuringwethil, et elle regarda les enfants disparaître de sa vision. Puis le roi rentra dans sa tente, accompagné d’un messager. Les liens du Sang étaient forts et, grâce au sang versé par Merdevel, elle suivit comme une ombre le seigneur du Rohan dans sa tente. Tandis qu’il s’entretenait avec le messager, Thuringwethil le fixa de ses yeux noirs, plongeant son ténébreux regard dans celui du reflet d’Eodred. Sa voix s’éleva de nouveau, et cette fois ci les paroles furent chantées dans un murmure qui évoqua de sinistres échos dans la caverne :


« O Eodred i Rochyn Aran
Aran ardh vethed vain a lain.

Gariel maegech Eodred,
Thôl palan-gennen, ann-vegil;
A giliath arnoediad
Tann thann dîn be genedril.

Dan an gîl dîn na-dúath di-dhant,
vi Mordor, ennas caeda gwath ».



«Eodred roi des Cavaliers ;
Le dernier dont le royaume est beau et libre

L’épée d’Eodred est longue et sa lance aigüe,
Son heaume se voit de loin;
Les étoiles innombrables des champs du ciel
Se reflétent dans son écu d'argent.

Mais dans les ténèbres tombera son étoile,
En Mordor où s'étendent les ombres».


Alors qu’elle prononçait ces dernières paroles, elle abaissa sa dague dans l’eau, et transperça le cœur du pâle reflet du roi Eodred ; l’image se brouilla, et l’eau de la vasque fuma au contact de la lame d’argent de Thuringwethil.

Les ténèbres dansèrent un instant encore dans la vasque, puis brusquement l’eau reprit son apparence, émettant la pâle phosphorescence verte de l’eau des Ephel Duath, les Montagnes de l’Ombre.

Thuringwethil avait achevé son sinistre rituel, et maintenant la douleur se faisait de plus en plus lancinante, et la femme elfe s’agenouilla en poussant un gémissement. Portant la main à l’épaule, elle y rencontra une sensation de chaleur humide… Sa blessure s’était rouverte, et le sang maculait son ample manteau de ténèbres.
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MessageSujet: Re: Le Miroir de Thuringwethil   Le Miroir de Thuringwethil EmptyLun 12 Mar 2007 - 21:18

Thuringwethil demeura agenouillée un long moment. Avant que son Miroir ne lui ait montré son ennemi, le roi Eodred, de nombreuses et fugitives visions étaient apparues dans l’eau de la vasque… Il y avait eu la vision du roi Jaryak, marchant à la tête d’une armée dépenaillée… Elle avait également assisté au rassemblement des guerriers de l’est, la Horde du puissant Krell… Et surtout, il y avait eu les battements d’immenses et sinistres ailes noires obscurcissant le ciel…

« Ainsi les dragons se sont enfin envolés de l’Angband », songea t-elle.

Il était temps qu’elle rejoigne son armée, en route pour Dol Guldur. Son premier élant aurait été, en temps normal, de se rendre à tire d’aile vers son armée car, sous les ténèbres des nuages du Mordor, nul aigle de Manwë ne s’aventurait. Mais la blessure infligée par le roi Eodred était trop sérieuse, et son épaule la faisait trop souffrir pour permettre un tel changement.

Eprouvant une froide rage à l’idée de ce contretemps, elle se dirigea vers les écuries de Minas Morgul. Là, un hennissement d’impatience l’accueillit. Un magnifique cheval noir piaffait d’impatience, car il avait reconnu l’odeur de sa maîtresse.

Thuringwethil passa la main sur l’encolure du magnifique étalon, élevé dans les haras de Barad-Dur, puis elle le monta à cru. Elle s’élança hors de la Cité Morte, les sabots de sa monture sonnant sur la noire route du Morannon.

Gwaewhîr, sa monture, fila comme le vent, car seuls les méaras du Rohan étaient plus rapides que lui.

(Direction : voyages)
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