Eodwyn avait été heureuse de retrouver son royal mari, et après le conseil avait pris en charge le corps de l’elfe évanouit. Elle, aidée de ses servantes, avait pris en charges le corps de la créature céleste afin de le laver et de le soigner. Une fois cela fait, elle resta seul avec lui, lui ayant réservé une des plus belles chambres, offrant de larges ouvertures sur l’extérieur, l’air pouvait s’engouffrer dans la pièce. Une brise légère faisait danser ses cheveux sur le visage fin de l’elfe, ses traits se détendant. Il recouvrait ses forces rapidement, Eodwyn à ses cotés veillant sur l’évolution générale de sa guérison. Au bout de quelques heures, il réouvrit enfin les yeux et tenta de se redresser, mais la main d’Eodwyn posée sur son torse l’en dissuada.
« mae govannen beleg edhel, îdh rhuven caun Nirdin Ildien » (Salutation grand elfe, reposez-vous en l’Est, prince Nirdin Ildien) annonça-t-elle doucement
« Mae, rîs rhuven » (Bon, reine de l’Est)Acquiesca-t-il, refermant ses yeux et se laissant aller au sommeil réconfortant.
Mais, alors que le bel elfe replonger dans les bras de sa nuit, une agitation extérieure retint l’attention d’Eodwyn. Se rapprochant du rebord de la fenêtre, elle put entendre :
LES FEUX D'ALARMES! LES FEUX D'ALARMES DE MINAS TIRITH! LE GONDOR APPELLE A L'AIDE!
Décidement, le Rohan n’était pas en repos depuis quelques temps, et retenant sa robe d’une main, elle se mit à dévaler les escaliers à la recherche de son époux. Elle pénétra dans la pièce où celui-ci se trouvait en compagnie d’Artarmir. Les joues rouges sous l’effort, elle n’en restait pas pour autant digne, et c’est avec une voix posée et calme qu’elle s’adressa à Eodred :
« Si les feux sont à nouveau allumés, il ne peux s’agir que de la réalité cette fois-ci. Il nous faut partir sur le champ pour secourir notre Empereur. Nous sommes lié au Gondor par le serment d’Eorl. Il n’y a pas de temps à perdre, fais rassembler les hommes et laissons-en une partie ici, à Fort-le-Cor, pour veiller sur notre peuple. Le danger est passé sur le Rohan, mais peut-être rode-t-il encore dans ses parages. Toujours est-il que moi vivante, nous ne pouvons renier l’engagement fait par nos ancêtres. Allons, mon époux, en marche ! »