Les deux milles combattants des compagnies des vétérans des guerres indiennes avaient quitté les forêts vertes du Harad. Elles marchaient dans un silence parfait, les indigènes n'étant que des trainé de plumes et de couleur indifférenciables au milieu de la nuit. Hanzok les menait en se repérant grâce à la lune dont la lueur perçait à travers les nuages sombres du Mordor.
Ils avaient quitté les méandres de l'Anduin depuis plusieurs heures et se rapprochaient des montagnes désertes enserrant la région de la porte noire. Il ne devait rester que deux heures de marche tout au plus avant de parvenir à la ceinture de rocs qui encerclait tous l'ouest du Mordor. La pluie se remit à tomber légèrement.
Hatori la sentait comme une douce caresse sur ses joues découvertes. Lorsque celle-ci s'intensifia, passant d'une brume fraiche à un battement froid et piquant, le forgeron voyageur remit son casque. Le tintement des gouttes résonnait sur toute son armure, rendant un son calme et régulier, qui prodiguait à Hanzok un sentiment de calme intérieur, comme si la marche d'un homme n'était que cela, une avancée lente vert la mort, vers le pays vide, où les ombres ne peuvent plus se tourner vers la contemplation des autres âmes. Il se rappella les démons bruns qui chantaient la foi des hommes dans la folie harmonique. Il adressa cette prière à lui même pour se donner du courage: "Enchaîne mon coeur à mon âme".
Quelques heurs les compagnies indiennes s'étaient arrêtés en haut d'un sentier sur le flanc des arpents rocheux de la montagne. L'archiforgeron se toura vers eux et leur fit signe de se dissmuler au milieu des rochers. Même si cet endroit n'était fréquenté que par les oiseaux et les lézards, le naugrim aux pas de vent préférait rester le plus discret possible. Il convoqua une dizaine d'indiens. Le chef de la section se nommait Naerin. Cet indigène et ses compagnons étaient originaires d'un village perdu dans la région des jungles rocheuses. C'était donc d'excellent grimpeur, ayant l'habitude de se déplacer nu au milieu des parois de granit et de lianes. Hanzok avait enlevé son armure d'acier et ne portait que son épée et une courte cuirasse de cuire foncé. Les indiens étaient vécus légèrement. Ils avaient attaché leurs arcs et leur lances dans leur dos.
Hatori leur ordonna de prendre les sacs qui se trouvaient derrière lui et de les attacher dans leur dos.
Ils entamèrent alors l'ascension périlleuse des montagnes. Celles ci n'étaient pas particulièrement hautes, mais elles étaient verticales et rendu glissantes par la pluie. Naerin ouvrait la marche. Hanzok suivait tant bien que mal, géné par sa petite taille et ne possédant pas l'expérience des indiens. Il avait souvent parcouru les montagnes des monts brumeux, mais elles ne resssemblaient en rien à celles du Mordor. Lorsqu'un passage lui paraissait trop dangereux, il se taillait des marches avec la lame tranchante de son épée. Tous les deux cents pieds, le groupe instalait des cordes de la même longueur. Un dizaine par relais. Ils parvinrent en haut plusieurs heures après. Le jour s'était levé, mais les nuages rendait la lumière faible au milieu de ce désert de roche noire. Il se trouvait sur la crête principale et n'avaient plus qu'à la suivre pour parvenir au col de Cirith Ungol. Mais pour le moment ils devaient attendre la nuit pour que les troupes de Hanzok les rejoigne.
Ils passèrent donc une journée glaciale au sommet des arrêtes du Mordor, serré les uns contres les autres à raconter des récits dans des murmures ou à dormir brièvement, récupérant de la fatigue de la nuit d'ascencion.
La nuit suivantes, les deux milles guerriers franchirent la pierre verticale et s'installèrent en aux de la crête, sur plusieurs centaines de mètres. Et lorsque le dernier fut parvenu, ils se mirent tous en marche pour Citrith Ungol.