Conseil d'Armenelos

Herunumen avait invité tous les grands Seigneurs des Hommes à Armenelos. Pour le moment, il n'avait recu encore aucune réponse, mais il attendait d'en recevoir une bientôt.
La Salle du Conseil avait été décorée à la gloire des Rois anciens, tous... sauf Tar Elessar... Herunumen ressemblait fortement à son père, dont une peinture trônait dans la salle, au dessus du siège de l'Empereur.
Il observa alors Ormandil, son nouvel Intendant, son plus proche Conseiller, le Mendiant devenu l'une des première personnalité de l'Empereur.

Alors mon Ami, que pensez vous de votre nouvelle vie? Heureux d'être l'homme le plus important et celui dont on parle le plus dans tout l'Empire?

Le sourire radieux de Morrigane en dit long. Il passa bien vite, cependant, accoutumée qu'elle était à se cacher sous un apparent calme olympien.

Elle fit une courbette polie et s'assit à droit de son époux, le revers de ses jupes bruissant dans le silence profond de la salle du conseil.

-Il en sera fait selon votre bon plaisir, mon seigneur; chuchota-elle sur le même ton, ne pouvant retenir un brin de moquerie.

Le fardeau du pouvoir lui semblait bien léger tout à coup.. Mais l'heure n'était pas à cela. Elle reporta son regard clair sur Herununem, avant de jeter un bref regard à Krell. La jeune femme ne connaissait l'empereur de que de réputation, mais savait pertinemment que la guerre restait l'unique réelle passion qui animait son époux. Elle, désirait la paix plus que tout au monde pour que son royaume puisse panser ses plaies à loisir et redevenir la grande puissance régnante qu'elle devait être.

D'un geste, elle défit un des lourds bracelets d'argent qu'elle portait au poignet, gravé de symboles de protection et de runes étrangères.

-En gage de loyauté, seigneur; dit-elle en déposant le précieux bijou aux côtés de gantelets d'armure de son époux.

Le voyage en bateau, bien qu'étant une nouveauté, avait été éreintant, et plutôt ennuyant. Arrivée aux portes de Armenelos, ils n'eurent aucune difficulté pour trouver l'endroit où se trouvait le palais, siège du conseil. Sur le chemin, un des compagnons de Grimbold l'interpella :

-Nous ne sommes pas sûr des véritables intentions de Herunumen, il se peut que cela soit un piège, pourrions nous être dans l'erreur seigneur ?

-Je ne peux pas te rassurer, car je ne sais pas moi-même ce qui nous attend là-bas. Toutefois, ceci est une invitation pour tous les seigneurs des Hommes et, en tant qu'intendant du Rohan, je me dois d'y aller, pour le meilleur et pour le pire. Nous verrons bien, une fois arrivés...

-Vous avez raison, acquiesa le Rohirrim, attendons d'y être.

Ils reprirent donc silencieusement le chemin les menant au conseil. Quelques instants plus tard, la compagnie arriva devant l'entrée du palais. Un homme accouru, et Grimbold se présentà à lui en tant qu'Intendant du Rohan.

L'homme s'inclina, lui demandant d'attendre, tandis qu'il courrait annonçer la venue du Rohan à Herunumen.

* Bien, je ne peux plus retourner en arrière à présent... * songea Grimbold.

L'attente devant la grande porte du conseil commenca ainsi...

Dans un chambre somptueuse du palais de la Cité des Rois, volets fermés, bougies allumées, Aedelias, Connétable de l'Empire, griffonnait quelques mots sur les pages encore blanches d'un grand livre ouvert, posé sur la table à laquelle il était installé.
On pouvait alors y lire, en lettres noires admirablement tracées par une main visiblement habituée à ce genre d'exercice :

Code:

Je ne sais que faire.
Aujourd'hui, plus que jamais, mon esprit est particulièrement troublé. Alors même que le grand conseil de notre époque, qui réunira tous les Hommes d'envergure de la Terre du Milieu, se prépare, et qu'enfin une alliance semble possible entre eux, le doute semble entièrement avoir pris possession de mon âme et refuse de la quitter.
Mais, en vérité, quelle est-elle, cette incertitude ? Et qu'est-elle vraiment ? Est-ce donc ma foi en mon propre peuple, ma propre race, dont le déclin semble s'amorcer, qui s'efface aussi certainement que l'eau efface le dessin dans le sable ? Ou est-ce ma confiance en notre si grand, loué soient les Valars ! si extraordinaire Empire qui s'éreinte au fil des années ?
Peut-être la transition entre notre regretté Empereur et le glorieux Herunumen m'affecte-t-elle plus que je ne l'aurais imaginé...
Cet homme représente pourtant le Salut pour un Empire laissé exsangue par la mort de son précédent Chef.
Alors que sont-ce que ces infernales hésitations, et pourquoi me prennent-elles alors même qu'elle devraient disparaître en un moment si critique que celui que nous vivons ?
Il ne m'est pas permis de douter, pas maintenant, alors que l'Empire compte tellement sur ses dirigeants, alors que l'Empereur...

On toqua soudain à la porte.
Aedelias, visiblement dérangé par cette interruption, n'y prêta pas la moindre attention ; puis, ayant légèrement retrempé sa plume dans l'encrier, il reprit son écriture.

Code:

... alors que l'Empereur compte tellement sur ses fidèles lieutenants pour le seconder, menacé de toutes parts par les traîtres et les conspirateurs.

A nouveau, trois coups secs résonnèrent à la porte.
Aedelias, visiblement exaspéré par l'obstination qu'on opposait au silence complet de sa chambre, plongée dans les ténèbres, se résolut finalement à fermer le livre familial dans lequel il consignait depuis déjà fort longtemps ses pensées et ses remarques. Il s'étonna une nouvelle fois du nombre de pages inutilisées qu'il restait au vieux grimoire, sachant que l'ouvrage avait certainement plusieurs fois l'âge du Commandant, qui déjà n'était plus très jeune, du moins pour un Homme.

Alors qu'un autre coup était donné, Aedelias interrompit la série de sons de sa voix forte, quoique posée voire presque flegmatique :

« Entrez, je vous prie. »

La porte s'ouvrit aussitôt, et un soldat, plutôt bien bâti, portant une armure d'acier bleue par endroits, caractéristique de la garde personnelle du Connétable, pénétra dans la pièce dans laquelle se tenait ce dernier. Alors que le garde prenait la parole, Aedelias accrochait soigneusement le livre à son côté, à l'aide de robustes lanières de cuir :

« Monseigneur, un homme se présentant comme l'Intendant du Rohan vient d'arriver. Il souhaite se rendre au conseil, et j'étais parti avertir sa Majesté l'Empereur Herunumen. Seulement, je ne suis pas certain qu'il faille le déranger durant le conseil, et j'ai préféré venir vous avertir avant d'importuner l'Empereur. »

Aedelias eut une légère moue d'agacement, mais la dissimula bien vite pour reprendre l'expression impassible qu'il adoptait face à ses hommes.

« Bien. C'est une très bonne initiative, soldat. Retournez à vos occupations, je vais m'en charger. Vous pouvez disposer. »

Sans un mot de plus, et après un rapide salut, le subordonné quitta la pièce pour rejoindre son poste de surveillance, tandis qu'Aedelias quittait également ses quartiers privés, après s'être saisi de son marteau, pour aller à la rencontre du fameux Intendant, mais, également, pour assister au Conseil organisé par Herunumen.

A nouveau, le Connétable put admirer la magnificence de la Cité des Rois, joyau parmi les joyaux de Númenor, si ce n'était de la Terre du Milieu. Il aimait ce style si particulier qui donnait de l'Empire une image si resplendissante, et, par dessus tout, duquel émanait une telle impression de grandeur et de puissance. C'était là le reflet de tout ce dont le jeune homme qu'il avait été, et qu'il était toujours, avait rêvé : l'imposante cité était la représentation même du pouvoir que les Hommes pouvaient s'offrir et, par dessus tout, conserver.

Mais bien vite, ses préoccupations présentes reprirent le dessus, et il arriva en vue de la grande porte qui donnait accès à la Salle du Conseil. Devant elle se tenait un homme aux cheveux longs, attachés à la façon des hommes de l'ouest. Il portait une tenue caractéristique des Rohirrims, et c'est à cela que le Commandant reconnu son invité.
S'approchant de ce dernier de sa démarche si particulière, assurée et presque menaçante, ses bottes de métal claquant sur le sol dallé, et sa cape bleue flottant derrière lui, il eut le loisir d'observer la constitution de l'Intendant : il semblait particulièrement résistant et fort, et Aedelias se surprit à s'imaginer en duel face à lui.
Cependant, ses rêveries furent vites interrompues, car il se retrouva en un rien de temps à la hauteur de son futur interlocuteur.

« Bienvenue à Armenelos, Intendant, dit-il tout en s'inclinant légèrement. Le peuple de Númenor vous souhaite la bienvenue en son île, et je me permets de vous saluer à titre tout à fait personnel. J'espère que votre séjour dans notre splendide cité vous sera aussi agréable que la douce caresse d'un vent de printemps, car voilà ce qu'est la capitale : une fleur éternellement jeune qui ne cesse de bourgeonner à l'arrivée de chaque nouvel être. »

Indiquant la porte du Conseil d'un geste de la tête, il invita l'Intendant à le suivre.

« Je me présente : Je me nomme Aedelias Prestor, de la Maison des Prestor, Connétable de l'Empire, et Commandant en Chef des Armées de l'Empire de L'Ouistrenesse. Sachez que c'est pour moi un honneur de rencontrer à nouveau l'un des vaillants Rohirrims dont on m'a si souvent conté les exploits durant ma tendre enfance.
« A présent, Intendant, veuillez me suivre, je vais vous introduire au Conseil au même titre que je vais m'introduire moi-même, et nous pourrons alors discuter de la position commune à adopter face à Ceux Qui Sont Sans Vie. »

Joignant le geste à la parole, il ordonna d'un bref mouvement de la main que les gardes leur laisse la voie libre, et, poussant de ses deux bras puissants la porte qui les séparait encore de la salle du Conseil, il abattit sur le côté les deux volets de cette dernière, qui s'ouvrit dans un puissant fracas de bois s'entrechoquant avec de la pierre.
Après avoir fait quelques pas dans la grande salle, il s'agenouilla, posa son marteau face contre terre, tenant son manche d'une main, l'autre sur son genoux, la tête inclinée, et s'annonça, ainsi que son invité.

« Monseigneur, Herunumen, Empereur des Hommes de l'Ouest, je vous salue. A votre demande, je suis venu assister au Conseil de tous les Hommes. Me voici donc. J'ai ici avec moi l'Intendant du Rohan, qui nous a fait l'immense honneur de se déplacer jusqu'à notre fière capitale, afin de se joindre également à ce Conseil. »

Après la rencontre avec le Connétable de l'Empire, Adelias Prestor, Grimbold dû suivre ce dernier dans le long couloir les séparant du Conseil, où tous deux siègeraient, parmi d'autres personnalité des peuples humains libres vivant en Terre du Milieu.

Le Connétable ouvrit la porte avec fracas, et vint s'agenouiller dans la salle, tout en présentant Grimbold à l'assemblée, devant Herunumen le nouvel Empereur, siégeant fièrement sur un trône imposant. Pendant ce cours instant, Grimbold inspecta les deux autres personnes présentes, une femme à l'air fière, et un homme d'allure robuste, et d'une psychologie guerrière, à en juger par sa stature.
Grimbold ne leur prêta guère attention pour l'instant, revenant à Herunumen. Il prit alors la parole à son tour :

-Empereur, dit-il en s'inclinant légèrement, vous m'avez fait quérir en ces heures sombres, ainsi que tous les Seigneurs des Hommes. Je ne viens pas ici en tant que Seigneur, mais simplement en tant qu'Intendant, un représentant du peuple du Rohan, rien de plus. Toutefois, j'assume pleinement ma responsabilité...

Il n'y avait pas grand chose de plus à ajouter pour le moment. Tout le monde n'était pas encore présent, et il fallait donc attendre que cette réunion extraordinaire commence. Le sujet était sombre mais important, le débat allait donc être houleux. Les Morts, mythe connu de tous, devenu réalité à présent. Ce mal nouveau s'étend peu à peu sur la Terre du Milieu, il doit être stoppé, ou bien cela entraînera la ruine du Monde...

L'esprit des Hommes faibles est facilement séduit par les forces du Mal, c'est pour cela que seuls les personnes d'honneur pourraient prendre une décision, à la débouchée de ce Conseil. Une décision d'une importance capitale, pour la vie, ou plutôt pour la survie de tous.

Pour l'instant, il fallait attendre, rien de plus...

(hrp ; rolala, cette signature est magnifique, une première pour moi ici. Merci ma groseille =p)

Après un voyage fatiguant, la jeune femme, présente en tant que réprésentante du Mordor, avait recu un acceuil plus que correct. Les serviteurs mis à se disposition avaient fait preuve de zèle et savaient se faire discrets. Mieux valait pour eux, Alaena avait tendance a s'énerver bien vite, et cela n'augurait souvent rien de bon pour eux. Le jeune femme était arrivée la veille du début du conseil, soit juste à temps.

La nuit tombée et après s'être lavée de toutes les salissures de son voyage, elle s'était vêtue de son justaucorps noir, s'était armée comme il le fallait: juste une dague et quelques petites autres choses. Sait on jamais ce qui peut vous tomber dessus. Elle s'était ensuite échappée du Palais, comme à son habitude, pour aller repérer les lieux. Ca n'avait d'ailleurs pas été une partie de plaisir de sortir, car le Palais était bien gardé, ce qui plaisait bien peu à la jeune femme. Surveiller oui, être surveillée, non.

La repérage des lieux s'était effectué plutôt rapidement, et elle avait même pu se faire un petit plaisir.. Un mendiant agonisant, qu'elle s'était fait un plaisir d'achever... Et d'en tirer quelques renseignements, bien maigre comparé à ce qu'elle en attendait.
Rentrée vers le milieu de la nuit, le jour vint la réveiller. Le conseil était aujourd'hui.

C'est parée de sa robe noire, qui mettait délicatement ses formes en valeur sans rien dévoiler, à savoir les armes qu'elles portait, qu'elle fit son entrée dans la salle du conseil, à la suite de plusieurs seigneurs.
Après que chacun se soit présenté et qu'elle ait pris note de leurs rangs, de leurs motivations et de ce qu'ils étaient plus ou moins venus chercher, elle se leva pour s'adresser à son tour à l'Assemblée.

- Seigneur Herunumen. Je me nomme Alaena et je suis ici présente pour représenter Sauron et les intérêts du Mordor. Comme beaucoup d'entre vous, je suis ici pour en savoir plus à propos de ce que l'on appelle les Morts.

Elle se rassit. Trop d'informations s'étaient déjà échappées de sa bouche..

A peine s'était-il agenouillé, qu'Aedelias se releva.
Son invité étant désormais officiellement introduit au conseil, le commandant pouvait désormais rejoindre la place qui était la sienne, aux côtés de l'Empereur. Aussi alla-t-il le rejoindre sans un mot de plus, puis, dans le silence le plus complet, observa-t-il les nouveaux arrivants se présenter.
Alcibiade fut le premier à suivre le Connétable et l'Intendant du Rohan. Lorsque ce dernier frappa aux grandes portes de bois pour entrer dans la salle, sans même attendre de réponse de la part de quiconque, Aedelias ne fut absolument pas surpris de l'apparence de l'amiral, qui, depuis le temps qu'il le connaissait, n'avait absolument pas changé.
Parcouru d'un léger frisson lorsque ce dernier évoqua brièvement les Morts dans son discours de présentation, il lui adressa néanmoins un léger salut de la tête, en reconnaissance de ses états militaires, mais également de son statut d'intendant -et de vieille connaissance.

Cependant, le plaisir qu'il avait eu à voir arriver l'un des membres les plus éminents de l'Empire se dissipa bien vite à l'apparition de l'émissaire de Sauron, une certaine Alaena. Observant avec suspicion la jeune femme, seul l'aparté de ce mendiant s'étant présenté comme l'Intendant de Númenor le tira de sa surveillance à peine masquée.
Bien qu'il ne puisse comprendre les propos tenus par ce dernier, il nota cependant l'intérêt porté par Herunumen à ce que lui disait l'homme en haillons.

Après quelques instants de silence au sein de la salle, toutefois quelque peu troublé par la rumeur extérieure, Aedelias se décida enfin à prendre à son tour la parole, d'une voix qui se voulait claire et posée, cette fois-ci face à l'assemblée. Il n'avait, depuis qu'il s'était approché de l'Empereur, pas bougé du moindre centimètre, et il ne bougea pas plus durant son allocution.

« Bien, je constate que nous sommes presque au complet. Je me permets donc de prendre la parole avant l'Empereur lui-même, afin notamment de vous rappeler ces règles de bienséance qu'a évoquées le Seigneur Ormandil. »

Le Commandant ne savait pas bien de quelle façon désigner celui qui représentait l'autorité suprême sur l'île des Rois, après l'Empereur. Aussi choisit-il le terme qui lui parut, sur le moment, le plus approprié.

« Bien évidemment, la parole de chacun devra être respectée. Néanmoins, je dois vous demander de ne point prononcer le nom de Ceux Qui Errent, car l'on dit que cela serait pour eux comme un appel. Notre demeure a beau être puissante et bien protégée, il me semble plus qu'inutile de tenter le malin à une heure si cruciale pour nos peuples.
« Ensuite, et je sais que cela en fâchera plus d'un, il me faut vous demander -à moins d'une volonté contraire de sa majesté Herunumen- de bien vouloir me confier vos armes respectives. N'ayez crainte, elles ne quitteront pas cette salle, et vous pourrez bien sûr les récupérer à tout moment, si vous souhaitez quitter ce conseil. Elles vous seront remises en fin de séance. En effet, bien que nous entendions trouver ici une ligne de conduite commune, je sais par expérience qu'un propos mal avisé peut provoquer quelque échange houleux dont nous pouvons, je le crois, nous passer. Un coup d'épée est si vite arrivé, vous comprendrez... »

Le Connétable fit un rapide geste de la tête, ordonnant ainsi aux quelques gardes présents dans la salle de récupérer les armes des Seigneurs d'Arda et de leurs représentants.

« Evidemment, tout acte d'agression est à proscrire de ces lieux. Nous vous faisons entièrement confiance, mais la nature humaine étant ce qu'elle est, mille précautions valent mieux qu'un coup de lame mal placé. En signe de bonne volonté, je confie moi-même mon marteau à l'un de nos gardes. Voyez.
« Enfin, bien que cela semble également d'une évidence des plus élémentaires, je vous demanderais, à chacun, de ne pas oublier à qui vous avez affaire. Nous sommes des Hommes civilisés, et nous avons chacun en face de nous des êtres aussi évolués que nous-mêmes. Aussi, veillez bien à surveiller votre langage, autant que moi-même je veillerai au mien. Il ne vous est bien sûr pas interdit d'exprimer vos pensées, cela va de soi, mais il me semble primordial que certaines restent là où elles se trouvent. Ne perdons pas de vue que nous sommes ici pour nous entraider, non pas pour nous affronter les uns les autres. Veillons à ce que ce Conseil se déroule dans un climat aussi calme que possible.
« Et, en signe de mon propre respect à votre égard, je m'incline envers chacun de vous, Seigneurs des Terres du Milieu. Puissions-nous trouver une issue favorable à notre dilemme. »

Joignant le geste à la parole, Aedelias inclina la tête en direction de l'assemblée, puis, la relevant, attendit la réaction de ses membres. Les quelques règles qu'il venait d'établir, bien que primordiales, représentaient un pari risqué. Il était fort possible que certains parmi ceux qui se trouvaient là aient du mal à accepter que leur soit imposées ces quelques formalités. Aussi observa-t-il leur comportement, guettant la moindre réaction, dont celle de son Empereur.

Edit : Orthographe

Après que Grimbold se fut assis, Adelias le fit également, et prit la parole à son tour, revenant encore sur les règles de bienséance, ce qui commencait à légèrement énerver Grimbold. Les personnes présentes, même les plus sauvages, avait un minimum de civilité pour entretenir une rencontre oratoire de ce type.
La question des armes vient alors, surprenant quelques membres de l'Assemblée présente, notamment le "barbare", ainsi que l'émissaire du Mordor, bien que cette dernière n'eu laissé apparaître qu'une légère grimace d'agacement, sans oublier Grimbold évidemment.

* Quel bougre celui-là, me voilà "nu" si il m'enlève mon arme. * songea l'Intendant, d'un air maussade.

Toutefois, il devait se résigner à la décision du conseil, il n'allait pas quitter cette salle, simplement parce que l'on tentait de lui retirer provisoirement son épée. Son honneur, ainsi que son rôle de représentant de toute une nation était en jeu. Ainsi, quand le garde se présenta à lui, il lui tendit son arme, lâchant simplement un petit « Soit.. » au passage.
Après ce léger ennui de passage, il revint à la conversation du jour.

Cet Alcibiade prit la parole brusquement, comme sorti de quelques folles rêveries. Grimbold sourit en l'écoutant. Cet homme ne manquait pas de courage pour nommer "les Morts" malgré l'avertissement précédant d'Aedelias, les conseillant tous de ne pas les appeler comme tel.
Il commencait à lui plaire. Bien évidemment, ce qui pertuba le plus l'Intendant, ce fut les propos de l'Homme, concernant une possible vulnérabilité de cette sombre armée.
Un certain Indien se serait mesuré aux Morts, les poussant à reculer. Cela semblait invraisemblable, mais au point où se trouvait le Conseil, et la Terre du Milieu même, il n'y avait plus grand-chose de vraiment extraordinaire à découvrir.

Le guerrier se leva, se présentant alors comme étant Krell. Le sang de Grimbold ne fit qu'un tour, l'adrénaline vint brusquement en lui.

* Le voici donc, ce guerrier qui se croit invincible. Il est impressionant, mais je m'attendais à autre chose. Je pourrais faire taire ses ardeurs tout de suite, mais il se défendra sauvagement, mettant en péril la sérénité de ce palais. Si je veux régler mes comptes, il va falloir attendre.. * songea rageusement Grimbold.

Comme tous deux n'allait pas avoir recours aux armes lors de ce conseil, c'est par la parole que ceux-ci combattraient. Un combat s'était engagé, bien qu'aucun des deux ne le savait précisement...

Pour l'instant, Grimbold écouta simplement, gardant le silence, attendant le moment venu pour parler. Il respectait ainsi un vieux proverbe Rohirrim " la Sagesse par le silence ", ce qui se révélait fort juste en ce moment précis. Le silence lui apporterait bien plus de nouvelles que sa propre parole...

Tout à coup, une forte odeur vint taquiner ses narines. Une odeur nauséabonde, bien que supportable, semblait avoir pris place dans la pièce. Jetant un regard alentour, Grimbold remarqua qu'il était le seul à avoir remarqué cette présence bien gênante.
Malgré lui, son regard fut attiré vers le mendiant, qui se trouvait immobile, sur son siège. Sous sa longue toge, ça ne devait pas être très beau à voir, et seul lui pourrait dégager pareille odeur. L'Intendant entreprit d'oublier cette odeur, persistante...

Les neuf lames les d'Hatori Hanzok. La représentante du Mordor fut quelque peu prise au dépourvu. Elle avait eu connaissance de créations d'Hanzok qui possédaient... certaines propriétés, mais elle n'aurait jamais pensé qu'il fut possible de réunir neuf lames pour enrayer la menace des morts.. ou les avoir sous contrôle. Auquel cas, le Mordor retrouverai sa splendeur, Alaena une certaine place encore plus privilégiée. Oui, un plan des plus simples, mais aussi des plus efficaces.

Alors qu'un long silence passait, elle se leva et prit la parole.

- Votre discours Alcibiade, parle d'équilibre et de paix. De paix! Avez vous seulement conscience de la portée de vos mots? Je ne crois pas beaucoup me tromper en affirmant que chacun ici veut que son Royaume prospère.

Elle détailla chacune des personnes ici présente. Des rois. Des gens de pouvoir principalement.

- Vous demandez à des Rois, responsables de leur peuple de prendre le risque que les morts les attaquent? Qui ici prendrait ce risque? Une seule épée serait elle suffisante pour pouvoir défendre de grandes contrées? Cela ne s'est jamais produit auparavant, comment pourrions nous le savoir?

Elle laissa un silence passer, le temps que chacun puisse réfléchir à ce qu'elle venait de dire et revoir éventuellement son point de vue.

- Non mes amis, je crois que vous fourvoyez. L'équilibre n'a jamais rien apporté d'autre que la misère et la stagnation des états. Je ne vois ici qu'une seule bonne solution. Que celui ou celle qui le puisse réunisse ces épées et éradique les morts à travers les différents Royaumes de la Terre du milieu. Cette option peut certes vous paraître effrayante, mais ne vous paraît elle pas plus sûre?

Sur cette question en suspens, elle se retira et se rassit, attendant de voir les réactions. Et surtout elle étudia les visages des personnes ici présentes. Son travail d'espionne commencerait réellement après ce conseil..

Décidément Krell n'avait pas froid aux yeux.. Alaena ne pouvait laisser faire cela et l'accord se conclure!

- Krell, je me doute que le Rhun parle en votre personne, mais vous en demandez trop! En plus d'utiliser la première personne à chacune de vos phrases et d'en oublier presque votre peuple, vous nous demandez presque ici de vous prêter allégeance et totale confiance!

Elle fit une pause. Ne surtout pas se laisser dépasser par sa pensée.

- Vous n'envisagez dans vos paroles que l'avenir du Rhûn, oubliant par ailleurs tous ceux des autres Royaumes. Certes, vous ne dites vouloir que deux épées sur la totalité. Mais pour le Rhûn et l'isengard! Qui ici pourrait donc certifier qu'il accordera sa confiance à ces deux contrées?

En bonne oratrice, elle interrogea du regard chacun des membres ici présents.

- Et comme si cela ne suffisait pas, vous nous demandez en plus des gages? Mais les rôles ne devraient ils pas être inversés et au contraire, le Rhûn ne devrait il pas nous montrer des gages de bonnes foi? Jusqu'à aujourd'hui, cette contrée, en votre nom bien entendu, ne m'a jamais paru faire preuve de grande loyauté en quoi que ce soit.
Je ne puis m'engager au nom de l'Empereur Herunumen, mais je suis ici déléguée au nom du Mordor, et je puis vous assurer que jamais nous ne vous accorderons notre confiance, ni ce que vous demandez.

Ainsi les choses étaient claires. Le mordor n'était pas prêt d'accorder sa confiance sur ce point, à moins bien sur qu'il y ait des raisons valables de le faire.. Et pour le Royaume du Mal, nul doute que le prix devait être élevé..