Chroniques d'Arda
Étrangers venu d'ailleurs, prenez part à l'aventure et combattez,... mais surtout venez vous amuser! Rejoignez-nous!
Les brigands de Brethil 232342Grandebannire



 
-34%
Le deal à ne pas rater :
-34% LG OLED55B3 – TV OLED 4K 55″ 2023 – 100Hz HDR 10+, ...
919 € 1399 €
Voir le deal

Partagez
 

 Les brigands de Brethil

Aller en bas 
AuteurMessage
Túrin Turambar
PNJ

Túrin Turambar
Nombre de messages : 39

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyMar 23 Déc 2008 - 17:09

Cela faisait maintenant près d'une heure que la troupe était embusquée dans les taillis touffus qui longeaient la route. Rien ne pouvait trahir leur présence, si ce n'est peut-être leur odeur d'hommes pour qui le fait de se laver n'était plus qu'une notion abstraire perdue depuis bien longtemps dans le tréfonds de leur esprit. Mais seule l'acuité aiguisée des sens propre aux elfes auraient pu révéler leur position.
Ceux qu'ils attendaient de pied ferme étaient tout autres. De simples marchands dont on savait que la route leur était familière pour se rendre du côté d'Amon Obel, la cité cachée au coeur de la forêt. Túrin et ses hommes espéraient bien en récupérer un butin plus ou moins considérable. Car les temps étaient rudes; l'hiver approchait à grands pas et il allait être de plus en plus difficile de se fournir de quoi tenir les longs mois enneigés. L'an passé, les brigands s'étaient fait surprendre par l'arrivée prématurée des grands froids hivernaux. Plus d'un en avaient laissé la vie. Cette fois serait différente.
D'après leurs renseignements, les marchands n'étaient pas escortés, ni même armés. L'attaque n'en serait que plus facile. Cependant, l'expérience avait appris à Túrin qu'il ne fallait jamais minimiser quelque opération que ce soit. Autrement dit, chaque homme avait un rôle précis qu'il connaissait par coeur. Toute la réussite de l'opération portait sur l'habileté et la rapidité des actions.

« Ils ne devraient plus tarder à présent, déclara Túrin au brigand qui se tenait à sa droite.»

Ce dernier acquiesça sans mot dire. Tous vouaient un respect incommensurable à leur chef. Le fils de Húrin n'avait pas acquis cette autorité sans difficulté. S'il ne brillait pas forcément dans l'art du combat, son charisme et sa force de persuasion l'avaient vite poussé au rang de chef des brigands.

Désormais, ce n'était plus qu'une question de patience. L'opération était simple mais efficace. Un tronc d'arbre abattu posé au milieu de la route allait immanquablement stopper le convoi. Il serait alors aisé de l'entourer et de s'emparer de tout ce qu'il contenait. Ensuite, les brigands disparaîtraient dans la nature, laissant derrière eux des marchands médusés.


Dernière édition par Túrin Turambar le Sam 10 Jan 2009 - 16:45, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyVen 26 Déc 2008 - 16:15

[MJ on]

La petite troupe était nerveuse. La forêt de Brethil était le domaine des haladins. Et les brigands n'y étaient pas les bienvenus. La tête de leur chef avait été mise à prix à Amon Obel, pour une somme qui ferait rêver n'importe lequel des traînes-misère qui se cachaient actuellement dans les fourrés. Mais aucun d'entre eux n'envisageaient un seul instant de trahir celui qu'ils connaissaient sous le nom de Neithan. Il était leur chef et ils avaient le plus grand respect pour lui. Ils avaient peur d'être pris par les haladins, mais ils savaient que ces incursions étaient nécessaires à leur survie. Avec l'hivers approchant, il leur fallait prendre les provisions là où elles se trouvaient, quel qu'en soit le danger.

La caravane de marchands arriva quelques minutes après que Tùrin eu parlé. Elle était constituée de trois charettes tirées par de robustes chevaux de traie aux gros sabots. A part les conducteurs, emitoufflés dans leurs manteaux, on ne voyait aucune autre personnes. Les marchands ne semblaient pas sur leurs gardes. Ils parcouraient cette route depuis des années et en connaissaient chaque virage. Jamais ils n'avaient eu à redouter l'attaque de brigands dans cette partie du voyage.
Quand ils arrivèrent devant le tronc d'arbre renversé en travers de la chaussée, le cocher de la première charette tira sur les rênes du cheval et jura dans sa barbe. Les attelages suivants l'imitèrent.

-Que se passe-t-il ? demanda le second cocher d'une voix forte.

-Un tronc en travers de la piste. Il y a du y avoir une tempête. Venez m'aider à le dégager, je veux atteindre Amon Obel avant qu'il fasse nuit sinon ma femme va m'étriper. Et puis on a tous besoin d'un bon lit et d'une bonne bière.

Les trois cochers descendirent de leurs attelages. Deux autres hommes soulevèrent la bâche de la seconde cariole pour venir leur prêter main forte. L'un d'entre eux portait une épée courte à la ceinture.

-C'est bizarre, fit-il. La saison des tempêtes n'est pas encore arrivée.

Une femme passa la tête par dessus la bâche de la première charette et cria.

-Alors, qu'attendez-vous ? Vous trouvez que le voyage n'a pas encore assez duré ? Arrêtez de bavarder et mettez vous au boulot !

-Viens nous aider Rod au lieu de t'inquiéter, gromela l'un des cochers. On a encore de le route devant nous !

Le dénomé Rod haussa les épaules et alla rejoindre ses camarades vers le tronc.

[MJ off]


Dernière édition par Dolan le Sam 27 Déc 2008 - 11:29, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Túrin Turambar
PNJ

Túrin Turambar
Nombre de messages : 39

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyVen 26 Déc 2008 - 18:27

Enfin le convoi de marchands arriva. La tension grandissante au sein de la troupe de brigands se faisait maintenant ressentir plus fortement. Leur survie au cours du prochain mois allait entièrement dépendre de la réussite de l'opération. On entendit les chevaux hennir sous le fouet du cocher, leur ordonnant de s'arrêter net devant le tronc massif couché au milieu du chemin. Des voix s'élevèrent et bon nombre des marchands s'étaient bientôt rassemblés devant ce barrage que constituait l'arbre. Túrin observa la scène en silence; il fallait prendre le maximum de précaution et considérer le moindre détail avant d'entreprendre quoi que ce soit. C'était là que résidait essentiellement ce qui avait déjà payé à de maintes reprises. Si Túrin n'excellait pas à l'escrime ni même au tir, son sens de l'analyse l'avait toujours conduit à la réussite de ses entreprises. Il comptait d'ailleurs sur ses compagnons de brigandage pour jouer les bras musclés.

Au premier abord, les marchands ne semblaient pas armés, mais ils paraissaient suffisamment robustes pour se servir de leurs poings en cas d'attaque au corps à corps. Deux hommes sortirent des charrettes et vinrent rejoindre les marchands. L'un d'eux portait une épée au ceinturon. Túrin ne voulait pas en venir aux armes. Si tout se passait bien, il n'y aurait aucune mort à déplorer, pas une goutte de sang ne serait versée. Mais il fallait s'attendre à une résistance des marchands et s'il fallait sortir l'épée du fourreau, les brigands n'hésiteraient pas un instant.

Les brigands étaient disposés de façon à encercler facilement les caravanes marchandes. La troupe était composée de sept hommes dispersés dans les alentours. Deux hommes armés d'arcs, dissimulés à une certaine hauteur du sol, feraient pleuvoir leurs flèches au besoin. Deux autres brigands, cachés derrière le convoi, avaient pour mission première de fouiller les charrettes à la recherche d'éventuels hommes restés à l'intérieur. Au signal de Túrin, ils quitteraient leur cache. Le chef des brigands, lui, était accompagné des deux derniers de la bande.

Enfin, tous trois se levèrent, sortirent des taillis et s'en allèrent au devant des marchands. Ceux-ci ne remarquèrent leur présence que lorsque Túrin les interpela:

« Messieurs, je vous souhaite le bonsoir. Je viens à vous afin de vous faire part de ma requête. Voyez-vous, mes hommes et moi sommes affamés, comme peuvent vous le prouver nos vêtements fort mal en point. Nous voudrions nous fournir en nourriture auprès de vous. Seulement, nous n'avons pas de quoi payer, ainsi que vous pouvez vous en douter. Nous vous serons donc très reconnaissants de nous laisser nous servir à volonté. »

Túrin parla d'une traite sans même laisser au marchand le temps de répliquer. Malgré la tension qu'il était difficile de contenir, il continua:

« Vous comprendrez, je l'espère, que nos armes sont d'autant de raisons de ne pas tenter quelque action qui risquerait de nous fâcher. De plus, en ce moment où je vous parler, deux hommes ont leurs arcs braqués sur vous, prêts à décocher leurs traits. Je vous garantis néanmoins qu'il ne sera fait aucun mal à vos femmes si vous coopérez sans discuter. »

Túrin savait qu'il prenait le risque de déplaire à ses hommes, eux qui n'avaient plus caressé le corps d'une femme depuis plusieurs mois. A l'instant même où il avait fini de parler, les deux hommes en attente à l'arrière du convoi sortirent et se dirigèrent vers la première charrette.
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyJeu 1 Jan 2009 - 16:29

[MJ on]

Le plan de Tùrin se déroulait exactement comme il l'avait prévu. Les hommes affairés à déplacer le tronc d'arbre se retournèrent d'un bond, mais paralysés par la peur, ils ne firent plus un mouvement.
Par réflexe plus qu'autre chose, l'homme à l'épée courte porta la main à la poignée de son arme mais stoppa net son geste quand Tùrin mentionna la présence d'archers cachés parmi les arbres. Apparemment, il n'avait pas envie de vérifier les dires du hors-la-loi.
La mégère qui avait hurlé des ordres aux hommes de la caravane ressortit de nouveau la tête de la première carriole.

-Que pouvons nous vous donner que vous ne possédiez pas déjà ? Nous ne sommes que d'humbles marchands et notre cargaison ne saurait vous intéresser. Il ne s'agit que de babioles dont seuls les plus riches leur trouvent une utilité quelconque. Je vous en supplie, laissez nous repartir avec notre marchandise. Nous avons besoin de cela pour vivre.

Pendant ce temps, les hommes placés par Tùrin à l'arrière de la caravane avaient soulevé la bâche de la dernière charrette. Il n'y avait personne à l'intérieur. Son chargement était constitué de larges vases en terre cuite et autres poteries. Manifestant leur mécontentement d'une bruyante manière, les bandits passèrent à la seconde carriole. Elle transportait le même type de marchandises. Ils se dirigèrent d'un pas décidé vers le premier attelage et en arrachèrent la toile le protégeant. Elle était occupée par la femme qui s'était adressé à Tùrin ainsi que par une autre femme beaucoup plus jeune, à peine sortie de l'adolescence. Constatant que le chargement était le même que dans les précédentes charrettes, l'un des deux bandits, prénommé Androg, pris la vieille femme par les cheveux et posa sa lame contre son cou. C'était un homme de nature cruelle et il était plein de ressentiment envers les gens de sa race qui l'avaient forcé à devenir un hors-la-loi.

-Vas-tu me dire où est-ce que tu cache ton argent, sorcière ? Avant que je ne t'égorge !

Son compagnon, le doyen de la troupe, nommé Algund, s'intéressa plus à la jeune fille qui était assise à côté et qui ne disait rien, le regard perdu au loin. Elle avait les cheveux blonds et fins noués en queue de cheval. Elle paraissait aussi fragile que le verre.

-Calme toi donc Androg. Et regarde plutôt où est assise la petite...

Le vieil homme avait raison. La frêle jeune fille était assise sur un coffre en bois poli fermé par un cadenas. Androg lâcha brutalement la femme et se retourna vers la jeune fille, un sourire mauvais aux lèvres. Cette dernière ne semblait même pas l'avoir remarqué. Elle paraissait réellement absente.

[MJ off]
Revenir en haut Aller en bas
Túrin Turambar
PNJ

Túrin Turambar
Nombre de messages : 39

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyVen 9 Jan 2009 - 22:06

« Allons, allons. Je suis sûr que nous allons réussir à trouver un arrangement qui nous satisfera chacun,rétorqua Túrin dont les mots se voulaient plus sarcastiques les uns que les autres. »

Le chef des brigands observait ses deux acolytes, furieux, passer de charrettes en charrettes sans rien trouver, si ce n'est tout ce qu'avait nommé la mégère comme étant de simples "babioles dont seuls les plus riches leur trouvent une utilité quelconque". Les clameurs d’Androg cessèrent soudainement. Intrigué, Túrin laissa les marchands aux mains des deux autres brigands et se dirigea vers la troisième et dernière charrette. Lui non plus ne vit pas le coffre, pourtant de taille imposante, dès le premier abord. Ses yeux croisèrent ceux de la jeune fille et restèrent comme figés, plongés dans le regard absent de celle-ci. Ils ne s’en détachèrent que lorsqu’Algund l’interpela.

« Voilà ce qu’ils nous cachaient… des babioles… tu parles, j’ose à peine imaginer les quantités d’or qu’il renferme… »

Túrin ne répondit rien, il se contenta d’observer le coffre avec un intérêt plus que modéré, même inexistant, alors que la concupiscence se lisait dans les yeux des brigands qui s’imaginaient déjà tout ce dont ils allaient pouvoir s’offrir avec cet or. Le chef des brigands semblait être complètement perdu dans ses pensées. La jeune fille avait eu un effet d’hypnotise. Le remarquant, Algund s’avança et pris la jeune fille par le bras et l’envoya rejoindre la mégère qui n’avait plus prononcé un mot. Recouvrant ses esprits, Túrin revint sur ses pas, suivi des deux bandits qui s’étaient emparé du coffre, laissant les deux femmes derrière eux.
Il savait qu’il ne reverrait sans doute jamais la jeune fille, mais son visage resterait gravé dans sa mémoire.
Pendant son moment d’absence, Túrin s’était vu à nouveau enfant, parcourant à cheval les plaines de Dor-lòmin avant que les Orientaux n’envahissent l’Hithlum et ne réduisent le peuple d’Hador en esclavage. Puis il s’était ensuite vu au cœur du royaume de Doriath, en compagnie du roi Thingol. Le fils d’Húrin avait revisité plusieurs moments de sa vie, dont notamment son arrivée au camp des brigands, et plus tard son accession au rang de chef. Mais le voyage avait cependant continué et s’était achevé alors que Túrin avait les yeux rivés sur une tombe sur laquelle on pouvait y lire :

Túrin Turambar …


Lorsqu’il se retrouva à nouveau face aux marchands, il se contenta de dire sur un ton distant et inhabituel :

« Je crois que nous avons finalement trouvé un arrangement. Nous vous laissons vos … « babioles ». Androg ! »

Androg avait compris ce que lui ordonnait implicitement Túrin. Il sortit son épée du fourreau et frappa de toutes ses forces sur la chaîne qui entourait le coffre. Il dut s’y reprendre à cinq fois mais les maillons cédèrent finalement sous le poids de la lame. Une fois ouvert, le coffre laissa échapper une lueur éblouissante provenant du formidable trésor qu’il contenait.
Túrin s’approcha et en brassa le contenu de ses mains, soupesant chacun des joyaux l’un après l’autre.

« On ne m’avait pas menti. Les Nains de Nogrod sont vraiment de remarquables orfèvres. »

Le chef du convoi marchand voulut s’interposer mais l’un des brigands l’en empêcha et le repoussa violemment. Aucune parole ne fut échangée pendant un long moment, puis Túrin se retourna vers les marchands.

« Messieurs, je vous remercie de votre collaboration et vous souhaite une bonne fin de voyage. Si d’aventures vous parvenez à Amon Obel, ce qui probablement est votre destination, passez les meilleures salutations au seigneur Handir. »

Tout comme ils étaient arrivés, les brigands s’éclipsèrent dans la nature sans qu’on en sache plus outre.
Revenir en haut Aller en bas
Túrin Turambar
PNJ

Túrin Turambar
Nombre de messages : 39

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyVen 16 Jan 2009 - 22:04

Les dernières braises encore chaudes du feu s'effaçaient l'une après l'autre, au milieu du campement des brigands. Le ciel était clair et la nuit fraîche. Varda, la plus belle parmi les Ainur, avait parsemé la voûte céleste de mille petites lueurs qui scintillaient au loin.
Túrin, lui, ne trouvait pas le sommeil. Enroulé dans sa couverture, il n'avait cesse de se tourner et retourner en tous sens. Il essayait de trouver le sommeil, mais en vain. Son regard ne pouvait s'en détacher; il la contemplait, logée au creux de ses mains, tantôt refermées, tantôt grandes ouvertes sur cet objet dont il devenait peu à peu l'esclave.

***


Les bandits avaient franchi le gué du Sirion dans le début de l'après-midi. Leur entreprise avait fonctionné à merveille. A présent, ils étaient les détenteurs d'un coffre dont la valeur pouvait mille fois leur offrir tous les plaisirs auxquels ils n'avaient plus goûté depuis... eux-même ne s'en souvenaient pas. Menés par Túrin, la joyeuse troupe s'arrêta soudainement. Des voix de plus en plus fortes se firent entendre d'un chemin avoisinant. Ne se faisant pas prier, les brigands se jetèrent dans les fourrés. D'une incroyable agilité, ils se hissèrent au somment des arbres dont le feuillage offrait une bien meilleure protection. Seuls les deux hommes à la garde du coffre restèrent au sol, épées tirées, prêts à se sacrifier pour défendre leur bien.
Du haut de son arbre, Túrin reconnut plus vite la voix des gardes Haladins dont l'accent différent légèrement de celui des peuples du nord-Beleriand, qu'il n'aperçut leurs cuirasses d'acier et leurs longues hallebardes. Ils étaient toute une troupe d'une dizaine de gardes. Les brigands s'en étonnèrent, ils ne pensaient pas que ceux-là avaient autant repoussé leur frontière. Auparavant, il existait toute une partie de Brethil inoccupée par les Haladins que se partageaient divers clans de ces hommes que l'on nomme Gaurwaith, les Hommes-loups. Désormais, les temps étaient plus durs et les brigands disparaissaient tous peu à peu. Túrin et sa bande faisaient partie des derniers représentants du genre.

« Ils doivent avoir un camp à proximité. Et par ma fois, je gagerais bien qu'ils s'y rendent à l'instant même, déclara Androg à l'intention de Túrin.

- Nous quitterons le campement dès ce soir, se contenta de répliquer le chef. »

Ils y étaient parvenus en fin de soirée. Néanmoins, ils décidèrent de passer une dernière nuit sur place, malgré le peu de distance qui les séparait du camp haladin. Ils firent maigre chaire ce soir-là, se contentant de quelques cailles ramenées d'une rapide chasse et du vin qu'ils avaient encore d'une précédente rapine.
Túrin n'avait que peu mangé et, alors que ses compagnons se gaussaient de leurs histoires salaces, il s'était éclipsé auprès du coffre. Il était resté un long moment à en contempler le contenu sans y toucher. Puis il y plongea sa main et en ressortit involontairement une pierre aux faces polies, rosées, et parcourue de rainures rouge vif. Il l'avait examinée sous tous ses angles, l'avait soupesée et finalement l'avait enfilée dans sa poche, après avoir soigneusement refermé le coffre.
Revenir en haut Aller en bas
Gandalf le Blanc.
Istar

Gandalf le Blanc.
Nombre de messages : 1163

Feuille de personnage
Race: Istar
Possessions: Bâton blanc d'if, Glamdring (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyLun 9 Fév 2009 - 12:00

[MJ]

Au creux de la nuit, le ciel étoilé sembla soudainement s'embraser. Une lumière feutrée en colora la clarté d'un ton orangé et dissimula la brillance des étoiles. Alerté par cette étrange phénomène, Turin ne pouvait pourtant croire qu'il était déjà l'aube. En réalité, la lumière n'était pas assez forte et son champ d'influence assez large pour qu'une telle idée surgisse dans son esprit.

La vérité était toute autre : une procession de soldats Haladins avait quitté le camp dont les bandits avaient appris l'existence. Ils étaient presque tous armés d'une torche projetant leurs flammes directement la noirceur de la nuit. Prudence exagérée ? Pas si l'on considérait les derniers évènements... Mieux valait-il prendre toutes ses précautions pour se protéger de Ceux qui errent parmi les vivants. Hélas, c'était une vieille superstition de croire que la chaleur des flamme seule les tiendrait à l'écart. Les Hommes sont vite enclins à croire n'importe quoi si cela leur offre un espoir, une issue au plus fatal et irrémédiable (du moins le croyaient-ils) des phénomènes : la mort.

Quoiqu'il en fusse été, les brigands avaient de quoi se soucier. La procession des soldats quittant leur camp venait tout droit vers eux. Qui plus est, ils marchaient vite, signe d'une étrange agitation dans leur esprit. Les torches montraient qu'ils ne cherchaient pas à être discrets et, surtout, la résonance de l'acier de leurs lames révélait qu'ils étaient bien armés et prêt à se battre avec la dernière des rages de vivre, croyant avoir affaire aux êtres les plus cruels qu'ils n'avaient encore jamais connus.
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t1312-gandalf
Túrin Turambar
PNJ

Túrin Turambar
Nombre de messages : 39

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyDim 15 Fév 2009 - 22:38

Ce fut Algund qui le premier se réveilla en sursaut au bruit des pas et des lames tirées de leur fourreau. Túrin lui ne s'était même pas endormi mais toutes ses pensées étaient tellement obnubilées par la pierre qu'il n'avait rien entendu. Les voix se faisaient de plus en plus proches. Aussitôt la troupe de bandits mise sur pieds, tous s'afférèrent à dissimuler au mieux leur présence. L'on jeta du sable sur les braises encore rougeoyantes, on commença à empaqueter couvertures et ustensiles et l'on effaça au mieux les traces sur le sol. Mais il semblait que la présence ennemie se rapprochait à une vitesse telle qu'il allait être impossible de disparaître sans se faire repérer.
A leur tour, les bandits tirèrent leur épée du fourreau, bandèrent leurs arcs et cochèrent les traits. Seul Túrin était perdu au milieu de cet affolement. Il fallut qu'Algund le secouât violemment pour le sortir de ses torpeurs afin que le chef des brigands prît conscience du danger imminent. Ses esprits recouvrés, Túrin prit alors les choses en main. Il donna des ordres clairs et concis. En l'espace d'un instant, il se retrouva seul, au milieu de la petite clairière. Les voix n'étaient maintenant plus qu'à une dizaine de mètres. Il entendait le souffle rauque des soldats Haladins dans le cœur de la nuit, et le craquement des branches sur leur passage. Les torches éclairaient comme en plein jour. Pas un vent, pas un nuage.

Les Haladins sortirent à toute allure de derrière les taillis et ne virent pas tout de suite l'homme qui se tenait debout, face à eux. Ils seraient passés à côté sans l'apercevoir si leurs torches n'avaient pas illuminé son visage de plein fouet. Les premiers à entrevoir la présence d'un corps figé au milieu de la nuit poussèrent un cri de stupeur car seul le visage de Túrin apparaissait dans la clairière au milieu de la nuit, un visage sans expression, le regard fixe.
Tous s'arrêtèrent net et formèrent bientôt un demi-cercle autour du chef brigand. Túrin ne prononça pas un mot; il avait dénombré une quinzaine de soldats, en armure et lourdement armés.
Le silence se fit. Nul n'osait faire un pas devant cet être inerte. Puis un soldat rompit le rang et s'avança vers Túrin.


« Qui es-tu ? »

Túrin savait que son silence intimidait mais il choisit de s'exprimer, prenant une voix âpre, teintée de notes étranges.

« Le sais-je moi-même ? D'aucun me nomme Neithan, mais la Mort revêt plusieurs vêtements... Et toi, qui es-tu ? »

Túrin esquissa un léger sourire dans la nuit; il adorait jouer la comédie et moquer son ennemi, car la parole était son arme la plus tranchante.
Revenir en haut Aller en bas
Gandalf le Blanc.
Istar

Gandalf le Blanc.
Nombre de messages : 1163

Feuille de personnage
Race: Istar
Possessions: Bâton blanc d'if, Glamdring (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyLun 16 Fév 2009 - 1:08

[MJ]

Le visage du soldat se décomposa à l'instant où Túrin prit la parole, d'abord effrayé par cette étrange voix caverneuse puis par les paroles qu'il prononça, car bien qu'il perdit ce ressentiment de bizarrerie, il éprouva un soudain dégoût mêlé à l'angoisse. C'était la Mort qui se tenait devant lui, devant eux, elle leur avait parlé et horreur parmi les peurs, catastrophe parmi les dangers, il l'avait tutoyé. On ne tutoyait pas la Mort ! Tout juste se permettait-on de la vouvoyer, de lui parler... Elle leur faisait face, et bien que dans un habit moins macabre que sa véritable apparence (inconnue, cela va de soi, mais imaginée tant de fois sous les pires et immondes formes...), elle n'en était pas moins terrifiante.

« Je... Je... Hum... Moi ? Je suis... Haha ! ... »

La sueur dégoulinait de son front et s'évacuait par chaque pore de sa peau subitement livide. Le soldat était pris dans un profond dilemme et il était incapable de réfléchir. Conscient de répondre, il était terrifié à l'idée de dire la vérité. S'il révélait son nom... s'il le révélait, la Mort s'en souviendrait, c'était certain. Et elle assurerait que jamais l'âme du soldat ne trouve le repos... Elle la torturerait pour l'éternité ! Mais puisqu'elle était la Mort, elle connaissait déjà très certainement son nom et... et lui dire serait... stupide... Paraître idiot devant la Mort ? Non seulement le soldat avait une once de fierté mais il ne voulait pas se discréditer devant celle qui juge les âmes des défunts. Il n'était pas conscient de la stupidité de son regard ni de la confusion mentale qui découlait de ses paroles.

« Ça suffit. »

Déclara d'une déconcertante assurance un autre soldat. Ce dernier s'avança devant le premier à avoir eu le courage de parler à l'individu face à eux et lui fit signe de reculer. Il n'eut pas à réitérer sa demande... Les soldats regardèrent avec une certaine compassion leur compagnon revenir parmi eux, conscients qu'ils n'auraient pas fait mieux, mais leur attention était avant tout fixée sur le nouvel homme prêt à converser avec... la Mort.

« Si vous êtes bien la Mort... discuter ne servira à rien. Faites de nous votre plaisir, votre repas, votre jouet, que sais-je de vos lubies et de votre cruauté... Passez votre chemin si vous êtes repus, ou las. »

Le soldat déglutit difficilement, signe qu'il n'éprouvait pas en lui autant de détermination qu'il parvenait à le montrer. La flamme des torches vacillait lentement au gré du très faible vent de cette nuit-là. Ce vent, c'était les souffles paniqués d'une compagnie entière de soldats face à ce qu'ils croyaient être l'Invincible...
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t1312-gandalf
Túrin Turambar
PNJ

Túrin Turambar
Nombre de messages : 39

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyMer 18 Fév 2009 - 21:51

Celui-là n'avait décidément pas froid aux yeux. Túrin pensait avoir suffisamment éveillé la crainte des Haladins pour s'en débarrasser définitivement. Mais il avait fallu qu'un autre, plus courageux, osât affronter la Mort pour que le plan du brigand ne se voie contrecarré au dernier moment.
A nouveau un silence; puis la voix ténébreuse de la Mort reprit. Cette fois-ci, détachant ses mots afin que leur résonance n'en revienne que plus percutante aux oreilles des soldats Haladins.

« Pauvre mortel. Te voilà bien prétentieux pour oser affirmer qu'il ne sert à rien de discuter avec la Mort. Au contraire, je préfère cent fois une mort lente, une torture de l'esprit, à une mort prompte et sans aucune saveur. Sache seulement que si je daigne d'accorder la parole si longtemps, c'est uniquement par plaisir de te voir perdre tout espoir et lorsqu'une fois vide de toute conscience je te frapperai au coeur, là seulement je serai repus ».

Bien qu'il ait débité ces paroles d'un trait sans y réfléchir, Túrin se trouvait désormais à court d'idées. Il savait que dans le cas où son imposture venait à être démasquée, il pouvait toujours compter sur le soutien de deux archers prêts à vider leur carquois. Seulement, il espérait pouvoir s'en sortir seul et sans l'aide de l'épée.

Aussitôt, sans qu'il n'en ait la moindre volonté, il sentit sa main se glisser au fond d'une poche de son vêtement pour en retirer la pierre polie. Il referma sa main dessus dès qu'il l'eut sentie. Puis il la retira et la porta à son visage de telle façon qu'elle illumine complètement sa face. Mais il fut surpris de constater que la couleur avait changé. Ce n'était plus un éclat rosé qui s'en émanait mais un intense rayonnement vert émeraude. Tout le visage de Túrin apparaissait désormais de la même teinte. Le bandit ignorait cependant tout ce que cette couleur pouvait évoquer en des temps aussi troublés que ceux-ci.


(hrp: sincèrement désolé d'avoir eu recours à cette échappatoire de la couleur verte mais j'étais à cours d'idées. à toi de voir comment tu veux régler le problème ^^)


Dernière édition par Túrin Turambar le Ven 20 Fév 2009 - 9:39, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Gandalf le Blanc.
Istar

Gandalf le Blanc.
Nombre de messages : 1163

Feuille de personnage
Race: Istar
Possessions: Bâton blanc d'if, Glamdring (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyMer 18 Fév 2009 - 23:02

[MJ]

La teinte verdâtre du visage face à eux ne pouvait laisser de marbre ni même oublier de supprimer ne serait-ce qu'une infime parcelle de doute dans leur esprit. Il était désormais clair pour tous les Halladins que l'être se tenant face à eux n'était autre que la Mort personnifiée...

« Qu'est-ce que... ?! »

Cette amorce de phrase, prononcée par celui qui, à peine quelques instants plus tôt, semblait gonflé à bloc de courage et d'audace, n'était qu'une preuve supplémentaire de la peur que ce changement de situation insufflait dans les esprits. Que fallait-il faire désormais ? Que pouvaient-ils seulement faire ? Ce n'était pas comme si il y avait une quelconque solution au problème. D'ailleurs, ce n'était pas un problème. C'était une fatalité. C'était la Mort.

« Je... Peut-on... »

Il était trop tard. Le peu de courage mêlé à une folie latente du soldat avait été anéanti et ses restes balayés par un seul souffle de la Mort dès l'instant où elle avait fini de lui répondre. Rien ne les sauverait...

Cela dit, rien ne les sauverait... rien de vivant... Une nouvelle lueur s'ajouta dans l'obscurité du ciel, une lueur ressemblant étrangement à celle de la pierre de Túrin. Une lueur qui ne présageait rien de bon. Elle était lointaine mais se déplaçait à grande vitesse, filant comme un nuage de tempête. Car oui, on ne prononce pas leur nom sans en subir les conséquences. Car oui, cela les attire et leur ouvre l'appétit. Car oui, un étrange dicton disait qu'on ne pouvait vaincre une force maléfique que par une autre force de même nature. Quoi de mieux, donc, pour mettre la stratégie du brigand en échec que de renverser son idée si audacieuse contre lui ? Ah, si seulement le commun des mortels savait que prononcer le nom de la Mort n'était autre qu'un excellent moyen de les appeler, Eux !

Face à cette apparition aussi lumineuse dans le ciel qu'obscure dans le coeur des Hommes, et qui venait de derrière Túrin, les soldats eurent la rapidité de se mettre d'accord sans avoir à se dire un seul mot.


« Elle a appelé ses serviteurs ! Elle Les a appelé ! Fuyez, fuyez pour vos vies ! »

Et ils fuirent, se dispersant aux multiples coins qu'offraient la végétation des alentours. Ils fuirent avec tant d'efficacité et d'horreur dans leur esprit que certains ne se rendirent absolument pas compte qu'ils passaient à une bien courte distance des brigands de Túrin. En parlant de celui-ci, l'exemple des Halladins n'était pas mauvais à suivre... Car bien qu'il se prétendait être la Mort, il était profondément mortel et inévitablement faible face au fléau qui s'abattrait bientôt.

[hrp : ou comment se venger de ce coup vicieux de la pierre à la couleur verte... =)]
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t1312-gandalf
Túrin Turambar
PNJ

Túrin Turambar
Nombre de messages : 39

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyJeu 19 Fév 2009 - 22:15

(hrp: à choisir, j'aurais préféré la horde d'orcs ^^)

Tout s'était enchaîné si vite. Túrin ne comprenait pas comment il s'était retrouvé à courir à travers la forêt, manquant de se rompre le cou à chaque enjambé, de se retrouver face à terre parce qu'il s'était encoublé à une racine, ou manquant tout simplement de mourir d'épuisement. Tout s'était enchaîné si vite.

Il fut étonné dans un premier temps de constater la peur générale qu'inspirait la vue de son visage ainsi éclairé, alors qu'il s'était emparé de la pierre, involontairement. D'ailleurs, il serait plus approprié de dire que c'était la pierre qui avait forcé le brigand à s'en saisir. Depuis qu'il en avait fait l'acquisition, Túrin n'avait cesse de la contempler à chaque instant, de la tenir secrète, à l'abri des regards, comme si l'objet de toutes les convoitises, selon lui, avait un pouvoir d'hypnotisme. L'humain qui jusqu'à présent s'était considéré comme une personne sur qui nul ne pouvait avoir prise, un homme indépendant de toutes choses, libre de faire ses propres choix et de définir lui-même ses principes, réalisait à présent à quel point il était en totale addiction d'une si petite gemme, insignifiante au creux de sa main.
Or donc, il avait tenu cette gemme et l'avais portée à son visage. Aussitôt, une panique générale s'était insinuée au sein du groupe de soldats dont même le téméraire représentant avait dégluti. Prenant leur jambes à leur cou, ils s'enfuirent de là d'où ils étaient venus; probablement vers leur campement, ou même plus loin, à Amon Obel.

Túrin ne put s'empêcher de rire aux éclats, face à cette débandade de fiers soldats Haladins, équipés pour la guerre. Puis le rire laissa place au doute, avant qu'une crainte ne le prît en son for intérieur. Comment le simple éclat d'une pierre aurait-elle pu donner tant d'émoi à la troupe de guerriers ? Il y avait certes ce changement de teinte passée de l'ocre au vert sans aucune raison apparente. Le vert avait-il une signification quelconque pour ces soldats Haladins qu'ignorait Túrin et sa bande de brigands ?

Celui qui tantôt s'était fait passé pour la mort n'avait pas le temps de se poser plus de question. Car une présence arrivait dans la direction opposée, présence inconnue aux formes indistinctes.
Ce fut le cri déchirant d'Androg au cœur de la nuit qui fit comprendre à Túrin que les Haladins n'avaient pas fui devant sa face éclairée mais devant un bien plus sombre phénomène. Le ciel avait été envahi par un océan de vert à perte de vue. Les vents s'étaient subitement levés et gonflaient les arbres feuillus de leur puissante voix.


« Qui ose provoquer les Morts ? »

Cette voix glaciale avait pénétré le coeur du Túrin et semblait s'y enfoncer telle une lame au plus profond de la chair humaine. Cette voix venait de partout, et pourtant n'avait pas de provenance. Elle naissait dans la nuit, était portée par le vent et disparaissait aussitôt.
Assurément ce ne pouvait être là que l'œuvre d'une force maléfique. Le noir ennemi des Valar aurait-il abandonné sa tanière pour venir semer le chaos à la surface du monde ? Si ce n'était Melkor en personne, il guidait tout du moins cette force inconnue.

Deux flèches se perdirent dans l'air, puis l'on entendit à nouveau des cris d'agonie. Túrin se baissa et effleura une masse inerte; ses mains se maculèrent de sang. Le brigand comprit que s'il voulait survivre, il fallait fuir, fuir loin de ce lieu.

Mais ce qu'il ne savait pas ce que c'était après lui que les Morts en avaient. Pris dans une course effrénée, il ne s'arrêta qu'une fois acculé face au vide. Túrin avait les Morts dans son dos et devant lui s'ouvrait béant un immense ravin dont la chute se terminait par le rapide Sirion. La pierre serrée au creux de sa main, Túrin sauta.


[suite dans le prochain épisode ^^]
Revenir en haut Aller en bas
Túrin Turambar
PNJ

Túrin Turambar
Nombre de messages : 39

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil EmptyDim 22 Fév 2009 - 17:49

Lorsque Túrin ouvrit pour la première fois les yeux, il était couché par terre, le regard perdu dans le lointain ciel obscurci. Il se releva, ne ressentant aucune douleur suite à sa terrible chute dont il n'avait souvenir que le moment où il avait plongé pour fuir les Morts. Pas une égratignure, pas une seule marque qui prouverait que Túrin avait bel et bien fini sa course en bas du ravin, dans les eaux glacées du Sirion. Il portait toujours les mêmes vêtements et son épée était rangée dans son fourreau, comme si rien ne s'était passé.
Il fit quelques mètres puis s'arrêta, observant l'environnement dans lequel il se trouvait. Le ciel sombre semblait s'être abaissé à tel point que le jeune homme pensait pouvoir l'atteindre en élevant le bras. Le paysage se composait d'un immense désert de sable blanc, entrecoupé de dunes éparpillées et formées au gré des vents. Ce décor se prolongeait à perte de vue, si bien que l'on ne pouvait discerner la ligne d'horizon entre ciel et terre.

Túrin marcha ainsi droit devant pendant un temps qui lui sembla infini, guidé par la seule force de ses jambes dont il ne commandait plus un seul mouvement. Il marcha, jusqu'à ce qu'il aperçût un trait plus foncé, une ligne perdue dans ce désert sans vie. Il s'en approcha suffisamment pour distinguer très nettement les berges d'un fleuve; bien singulier décor que cette soudaine apparition du cours d'eau. Et comme pour accentuer plus encore la singularité de ce lieu, l'eau apparut de couleur sang.
A présent, Túrin était au bord du fleuve. Tout au loin, il apercevait des formes plus au moins hautes qui découpaient le ciel de leur cime aiguë. Cette fois, il ne pouvait plus en douter: Túrin avait passé dans l'autre monde, et c'étaient les cavernes de Mandos qui se détachaient vaguement dans cet arrière-plan.
Pivotant légèrement sur lui-même, il vit deux nouvelles formes, plus petites, de l'autre côté du fleuve. Elles semblaient l'appeler. Toujours incapable de décider de ses propres actions, il se laissa guider vers une barque amarrée non loin de là. Il grimpa à l'intérieur, se saisit des rames et pagaya vers la rive opposée. Jetant un coup d'œil en arrière de temps en temps, il vit les formes se préciser plus il s'en rapprochait. Là, il reconnut dans les deux femmes sa mère et sa sœur qui l'attendaient. Alors il se mit à ramer plus vite, poussé par un élan d'allégresse à l'idée de retrouver les siens.


« Mère, je suis là, j'arrive. »

Elle ne lui répondit pas. Soudain, alors que la barque avait presque atteint son but, les eaux du fleuve se soulevèrent, grondèrent et, mues par un vent puissant, firent dériver la barque de sa trajectoire. Túrin avait beau ramer de toutes ses forces, il ne pouvait vaincre la puissance d'Ulmo, Seigneur des mers. Des vagues apparurent, grandissant et prenant toujours plus de hauteur. L'une d'elles, majestueuse au milieu des autres, s'abattit violemment sur l'embarcation et projeta à l'eau son occupant.

***


Ce fut le chant des oiseaux et les doux rayons du soleil levant qui réveillèrent Túrin et le sortirent de ses rêves. Il se redressa péniblement sur ses membres inférieurs. Une terrible douleur se fit ressentir à sa jambe droite. Cependant, le jeune brigand était en vie, et il en remercia pleinement les Valar de lui avoir accordé le droit de continuer à vivre. Ainsi, son heure n'était pas encore arrivée.
Malgré sa jambe toute endolorie, il parvint à se déplacer par de succinctes foulées. Son premier réflexe, une fois debout, fut de vérifier que la pierre de l'avait pas quitté. Celle-ci s'était miraculeusement glissée dans sa poche au moment de sa chute. Bien, il avait toujours son épée et le heaume de son père; il en fut aise.

Rassuré de n'avoir rien perdu dans sa chute, Túrin se demanda alors où dont pouvait-il être. Le Sirion l'avait rejeté sur sa berge. En se retournant, le jeune homme put voir la forêt de Brethil dont les limites s'arrêtaient au sommet de la falaise. Il se rendit alors compte de l'incroyable change qu'il avait eue de manquer s'écraser contre les abrupts rochers qui longeaient le cours d'eau. A présent, il se retrouvait dans une vaste pleine qu'entouraient une série de monticules dont on ne pouvait clairement distinguer le sommet voilé par un léger brouillard. Túrin se souvenait bien de cette région pour l'avoir maintes fois parcourue avec son père étant plus jeune. Il s'agissait là du Taur-En-Fauroth, région occidentale du Beleriand, située au sud du royaume de Dor-Lomin. Elle abritait la cité elfique de Nargothrond, fondée par l'Elfe Noldor Finrod Felagund après qu'Ulmo, lors d'un songe, l'ait enjoint de bâtir une forteresse cachée en Beleriand. *

Tout cela n'arrangeait néanmoins pas les affaires de Túrin qui, désormais, allait devoir voyager seul, et qui plus est dans ces régions plus désertiques et inhospitalières. Animé cependant d'une grande volonté, Túrin Turambar se mit en route en direction de l'est.



* sources: Tolkiendil

[Suite dans les voyages]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Infos fermées
MessageSujet: Re: Les brigands de Brethil   Les brigands de Brethil Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Les brigands de Brethil
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Chroniques d'Arda :: Corbeille :: Archives RP Pré-reset :: Gondor-
Sauter vers: