Chroniques d'Arda
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 Une rencontre prémonitoire... [Flashback]

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Alaryc
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MessageSujet: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptySam 10 Oct 2009 - 23:31

Spoiler:

Le Soleil était à son zénith et frappait durement le crâne d'Alaryc. La poussière tourbillonnait et le brûlait. Le sable s'insinuait partout, brûlant sa gorge, piquant ses yeux. Un liquide chaud s'ecoulait de sa tempe gauche sans que le Soldat Angmarien put décrire ce que c'était.

Sa vie se résumait à un mot : avancer. Tous les éléments de l'aride désert du Rhùn s'étaient ligués contre lui. Il avançait en titubant, luttant contre la démence qui tentait de s'emparer de lui et de son esprit. Comment il était arrivé là, il n'aurait pu le dire. Parti d'Angmar il y avait de cela des années dont il avait perdu le compte, il était maintenant pieds nus et ensanglantés sur une route qu'il ne connaissait point.

Après avoir essuyé plusieurs assauts de la part des natifs de ces régions peu hospitalières, Alaryc avait fui quelque chose ou quelqu'un, dont il ne parvenait à se remémorer la contenance.
Mais dorénavant, ça n'avait plus d'importance. Il lui fallait quelque chose, mais impossible de savoir quoi... Quelque chose de si banal et pourtant si important que sa vie en dépendait elle même.

L'homme trébucha sur une pierre et s'étala de tout son long. Il ressentit une vive douleur à la jambe. Il savait qu'il devait se redresser, mais il n'en avait même plus la volonté. Par terre, l'effet de poussière était encore pire, l'enterrant petit à petit. Mais après tout, pourquoi souffrir, finir sa vie ici bas était tellement plus simple...

Après un ultime effort, le vétéran releva la tête et distingua une fomre au loin. Une forme vaguement rectiligne, comme une maison... Ca y est, la réalité le frappa d'un coup. Il lui fallait de l'eau, et vite s'il ne voulait pas mourir. Et à défaut, un peu d'aide également...
Mobilisant toute la force de son esprit et de sa volonté, il se redressa et boitilla jusqu'a ce qui lui avait semblé être un etablissement, un barraquement, quatre murs...
Suite à une distance qui lui paraissait internimable, il se rendit compte qu'il était bel et bien arrivé devant une maison dont il n'était presque plus capable de disintuger les contours. Une tache plus sombre que les murs blanc cassé lui appris qu'il avait en face de lui la porte.

Il s'approcha d'une démarche chaloupante mais quand il voulut frapper à la porte, il s'affaissa de tout son long et se cogna violamment contre le montant. Sa tête le lançait une nouvelle fois. Les ténèbres l'envahissait petit à petit tandis qu'il lui semblait qu'on ouvrait la porte...
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Raya
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyDim 11 Oct 2009 - 2:00

Voilà sept mois que Raya était au harem suite a sa fugue du Mordor... sept mois durant lesquels elle écoula des jours paisibles, malgré les quelques contractions qui commençaient à se faire sentir...
En cette journée ensoleillée, elle n'osait pas sortir comme à son habitude pour aller se promener dans le désert, car la chaleur était bien étouffante dehors, et pour la santé du bébé, cela serai certainement mauvais...
Cet enfant, elle ne voulait pas le perdre, et ne voulait pas qu'il naisse avant terme; elle voulait avant tout un bébé en bonne santé. Ce petit être qui prenait vie en elle, elle en prenait soin le plus possible, et le voulait par dessus tout; mais... à quel prix...?
Elle avait tout sacrifié en une nuit pour préserver la vie de cet être, y compris sa vie d'épouse... son mari... récemment souverain d'Angmar... anciennement Maréchal du Mordor... Toranur...

L'homme de guerre manquait terriblement à la guerrière, et cette dernière ne passait pas une journée sans penser à lui.
Que fait-il en ce moment ? Était-il en bonne santé ? Pensait-il à elle ?
Non, un Roi n'avait pas le temps de penser à de telles futilités selon l'épouse en fuite... par ailleurs, connaissant l'esprit orgueilleux de son mari, elle se doutait bien qu'il la croyait morte, et que cette idée était bien ancrée dans un coin de sa tête, et que désormais il avait tourné la page...
Tandis que ces tristes pensées se bousculaient dans l'esprit de l'Orientale, elle regardait son ventre arrondi avec un petit sourire au coin des lèvres., mi-triste mi-heureux. Cet enfant, c'était tout ce qui lui restait de son amour perdu...
Assise près d'une table, l'épouse en fuite demeurait silencieuse, entourée de tables vides au milieu d'une pièce à la décoration simple et sophistiquée à la fois. Cette pièce, anciennement une chapelle, était à présent l'entrée arrière du harem, qui faisait parfois office de salle des repas pour les courtisanes et leurs clients. Quelques vitraux colorés témoignant encore de la première nature du lieu donnaient une lumière chaleureuse à la pièce spacieuse. On ne voyait pas grand chose à travers à cause de la qualité dépassé du verre, mais assez pour voir une tempête de sable se profiler, et une ombre titubante se diriger vers la porte d'entrée.

Raya se leva doucement, la main sur son ventre, puis s'avança près de la porte. Méfiante, elle s'empressa de sortir de sa manche un couteau. Une vielle habitude qui ne la quittait jamais...
Malgré sa grossesse et son interdiction de remanier les armes, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de posséder d'avoir une arme, et s'était contentée depuis peu de ce ridicule poignard, incomparable à sa double-faux qu'elle magnait autrefois...
En regardant par le vitrail à proximité de la porte, elle distingua la silhouette boitante d'un homme aux cheveux longs flottant au vent, parmi le sable et quelques branches d'arbres morts.
Comme il se rapprochait de plus en plus du harem à une allure modérée, elle réussi à mieux le voir, et a distinguer ses traits: c'était un homme d'environ trente-cinq ans, au teint hâlé par le soleil, mais qui visiblement n'était pas originaire des environs. Le visage bouffi et une barbe naissante, l'homme semblait très mal en point: il portait une armure imposante à moitié détruite et une épée brisée en guise d'arme, ses pieds étaient en sang... Ce soldat semblait gravement blessé.
Comment ce soldat étranger était-il arrivé là ? Il semblait déshydraté et complètement perdu.

L'Orientale rangea son arme, et se précipita vers l'autel, qui faisait à présent office de comptoir. Elle s'empressa d'aller chercher un grand seau d'eau dans une pièce de voisine, et revint quelques instants plus tard, les bras chargés de bandages.
Tandis qu'elle s'affairait, elle entendit un bruit sourd contre la porte, suivit d'un autre bruit, plus violent. L'homme avait visiblement frappé à la porte et était tombé au sol. Peut-être était-il mort...
Dans un petit pas fébrile, la jeune mère se dirigea vers la porte et l'ouvrit précipitamment. Alaryc s'était cogné la tête contre le montant de la porte et saignait abondamment. Au dehors, le vent faisait voler violemment le sable et fouetta un instant le visage de Raya.
Elle traîna péniblement le corps inerte du soldat à l'intérieur, et claqua la porte derrière elle. Pour s'assurer que l'inconnu était encore en vie, la guerrière posa son index et son majeur sur le poignet du blessé. Son pouls battait faiblement, de manière irrégulière. Le soldat avait beau avoir une carrure robuste le désert du Rhùn avait eu raison de lui... ses traits tirés témoignaient d'une grande fatigue et d'une déshydratation non négligeable. Ses pieds et ses jambes étaient en piteux états...
L'homme, dont la barbe commençait à pousser, arborait une immense cicatrice sur le visage, bien plus impressionnant que celle de l'Orientale...
C'était certainement un homme de guère renommé selon la jeune femme, de plus en plus intrigué par Alaryc...

Toujours dans un effort considérable malgré son ventre douloureux, l'épouse en fuite traîna de nouveau le corps du capitaine jusqu'à l'autel, mais fut incapable de le soulever; d'une part à cause de son ventre beaucoup trop développé pour permettre un tel déploiement de force, et d'autre part à cause du poids de l'homme.
Elle devait attendre l'arrivée de Kisha pour l'aider à le poser sur l'autel ou même sur un lit à l'étage... combien de temps, elle l'ignorait, mais après deux heures d'absence, la courtisane n'allait certainement pas tarder.
Pour patienter, l'épouse du serviteur de Sauron s'assit au sol de manière à être le plus à l'aise possible malgré sa grossesse et commença à soigner les blessures du soldat, à l'aide de plantes médicinales et de pommades en tout genres. Les pieds furent rapidement soignés et bandés, mais la blessure à la tête nécessitait un traitement plus pointu: la tempe était sacrément ouverte et le sang qui en sortait était abondant.
Elle tenta tout de même de désinfecter la plaie avec un bandage imbibé de produit à base d'alcool et de recoudre la blessure. Après une vingtaine de minutes de soins, la jeune femme contemplait son "travail" : le visage d'Alaryc était propre, toutefois légèrement caché par un garrot et une épaisse compresse à l'endroit de la nouvelle cicatrice, mais l'ensemble était correct.

C'est alors que Kisha entra, son ombrelle a la main, son éternel sourire moqueur dessiné sur ses lèvres rouge sang.
Il s'effaça bien vite lorsqu'elle vit l'homme gisant au sol. Rapidement, elle le scruta du regard en fronçant les sourcils. Pendant cet instant, un homme entra: Sakr, l'oncle de Raya, bandit des montagnes d'Angmar.
C'était un homme au teint pâle, à la carrure imposante mesurant aux alentours de deux mètres, et au regard de rapace; ces yeux dorés cernés de noir lui donnait un air hostile, tandis que lui aussi avait un sourire moqueur qui ne le quittait jamais, accentué en plus par une fine moustache. Le crane rasé, il avait néanmoins de longs cheveux noirs autour de son crâne.
Si l'ont devait chercher les points communs avec l'Orientale c'étaient bien ceux-là: le regard doré expressif et l'arrogance...
Depuis que sa nièce était au Rhùn, il venait la voir de temps à autre durant quelques jours. Toutefois, Raya savait que ce n'était pas seulement elle qu'il venait visiter, mais la femme aux yeux d'émeraude qui se tenait de dos face à lui.
Sakr scruta à son tour le blessé, puis laissa un sourire narquois apparaitre sur son visage tandis que ses yeux regardaient fixement la jeune mère.


- Étrange, déclara t-il en ne quittant pas sa nièce des yeux. Pourquoi un homme d'Angmar viendrait-il se perdre dans le Désert si ce n'est pas pour te chercher...? Ou me chercher...

Kisha et sa "fille" regardèrent l'Angmarien avec stupeur, puis le soldat au sol. Effectivement, malgré l'état de l'armure, on pouvait distinguer quelques symboles, dont celui de l'armée d'Angmar.
La guerrière se sentait complètement perturbée. Cet homme était un soldat du nord, et donc forcément un homme du Numénorien depuis son couronnement. Avait-il été envoyé pour la retrouver et la ramener près de lui ? Non impossible...
La courtisane sentit le malaise de sa protégée et comprit tout de suite ce qui se tramait dans sa tête; elle prit Alaryc par les bras et le leva légèrement.


- Portons-le jusqu'à la chambre 24, lanca t-elle à Sakr. Elle est inoccupée pour le moment. Raya, apporte-lui de l'eau, de la pommade et un léger repas.

Ils s'exécutèrent, et tout se fit rapidement.
Peu de temps après, alors que l'Orientale préparait un léger repas pour le blessé, sa "seconde mère" vint à sa rencontre. Elle s'empara de la pommade à côté de la femme de Toranur et pose sa main sur son épaule.


- Tu penses que c'est un homme de Toranur ? demanda la jeune mère d'un ton monocorde.
- Je n'en sait rien ma chérie, répondit Kisha dans un soupir. Tu pourra toujours lui demander indirectement... Sois patient petit Fennec, tu le reverra ton petit blondinet au sourire ravageur... finit-elle par lui dire avec un regard taquin.

Cette dernière petite phrase avait rendu le sourire à Raya; tandis qu'une image de son bien-aimé surgissait dans son esprit, elle savait que sa protectrice avait raison: il ne fallait pas foncer dans le tas, et ne pas éveiller les soupçons; on ne connaissait rien de cet homme, pas même ses intentions; autant être sur ses gardes...

Les deux femmes montèrent dans la chambre, avec une petite collation pour le soldat. Lorsqu'elles entrèrent, Sakr était assis à contre jour, sur le rebord de la fenêtre, son regard perçant posé sur Alaryc, étalé dans un lit pour deux personnes, somptueux. La chambre était par ailleurs luxueusement décorée, et ne laissait nuls doutes quant à son usage plus ou moins primaire...
L'épouse du serviteur de Sauron posa le plateau sur le bord du lit, et s'assit près du blessé. Sur le plateau de bois se trouvait en guise de léger repas un morceau de pain, un bout de fromage, une petite salade ainsi qu'un pichet d'eau avec un verre.
Cela faisait presque une heure que l'homme était endormi; il semblait déjà en meilleur état, mais ses traits laissant toujours apparait son manque d'hydratation.
La jeune femme lui servit alors un verre d'eau, et prenant doucement la tête d'Alaryc dans sa main afin de la mettre plus ou moins penchée en avant laissa le liquide translucide couler entre les lèvres sèches du capitaine.
Il reprenait progressivement vie, sous les regards de Kisha et Sakr, silencieux...


Dernière édition par Raya le Lun 12 Oct 2009 - 11:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyDim 11 Oct 2009 - 11:21

Les ténèbres avaient pris Alaryc dans un océan de douleur. Bien qu’inconscient, il ressentait toutes les forces qui s’acharnaient contre son corps. Il sentit néanmoins naitre une petite lumière, une douche chaleur qui atténuait à grande peine la souffrance. Reprenant graduellement possession de son esprit, il fut soulagé de ne plus entendre le vent et la poussière qui hurlaient dans le désert.

Alors que toutes les épreuves de souffrance s’étaient enfin tues, le soldat d’Angmar ressentit quelque chose qu’il avait trop oublié pour la reconnaitre tout de suite. De la douceur. Il lui semblait que tout n’était devenu que douceur et joie. Grâce à la compartimentation de son esprit, il n’avait jamais totalement perdu connaissance, une de ces grandes qualités. Et il reprenait doucement contact avec la vie.

A présent, il sentait quelque chose de doux sous son dos. Quelque chose qui ne ressemblait en rien au sol rocailleux du Rhùn. Puis, petit à petit, il sentit qu’on le fit boire. L’eau qui coula doucement dans sa bouche et sa gorge sèche le ramena totalement à la vie, bien que toujours mal en point.

Au prix d’un effort considérable, Alaryc réussit à ouvrir les paupières. Il les referma bien vite quand la lumière de la grande fenêtre le frappa de plein fouet. Apparemment, les personnes présentes, si elles étaient plusieurs, ne voulaient pas son mal puisque la fenêtre fut couvrit et la pièce plongée dans une semi-pénombre. Recommençant son exploit, Alaryc réussit cette fois-ci à ouvrir grand les yeux. Tout d’abord, il vit un joli visage féminin penché sur lui qui le pressait de boire. Puis, quand ce fut fait, l’apparition se recula et pris place aux côtés de deux autres individus que l’homme n’avait pas encore distingués. Au prix d’un effort de concentration extrême il réussit à analyser les moindres contours des trois personnages.

Un homme au visage austère et grave le regardait avec attention. Ce visage… Cette forme, cela aurait pu rappeler à Alaryc un lointain souvenir s’il n’émergeait pas des brumes de l’inconscience. Il passa ensuite à une deuxième femme, plus âgée au visage plus ou moins doux et chaleureux. Enfin, venait la première femme qui, après une seconde inspection, apparaissait comme étant enceinte. Et vu la taille du ventre, la grossesse devait arriver à son terme. Alaryc referma les yeux puis les rouvrit comme pour s’habituer à ce nouveau lieu et s’acclimater au nouvel environnement. Il détailla la pièce dans laquelle il se trouvait.

Ce qui lui avait semblé doux n’était autre qu’on magnifique lit, beaucoup trop grand pour une seule personne, magnifiquement ouvragé sur les montants. La couette, elle aussi, était somptueuse, légère mais pourtant si chaude et agréable. Nulles décorations inutiles n’encombraient les murs mais pourtant une aura de plaisir entourait cette pièce. Alaryc fut impressionné par la richesse de l’endroit. Il tenta de parler mais nul son ne sortit de sa bouche. Venant à sa rescousse, la femme enceinte lui versa ce qu’il restait de l’eau dans sa bouche. Enfin… Le feu de sa gorge s’était éteint. Il retenta de parler et cette fois, c’est une voix plus forte, renaissante qui sortit de sa gorge.


-Je vous remercie… De vous être occupé de moi….

En vérité, il allait déjà mieux. Toute la poussière étant partie et ses plaies soignées, il pouvait dores et déjà se redresser, ce qu’il fit. Il posa son dos contre le montant du lit et regarda le second personnage, l’homme à l’allure étrange. Il surprit se dernier en train de contempler l’armure qui venait d’émerger de la couverture suite au redressement d’Alaryc. L’homme reconnaissait donc surement le signe. Pour éviter un mal entendu ou tout simplement d’être écrabouillé de peur de ne pas être le bienvenue ici, Alaryc se présenta.

-Encore merci à vous. Je suis Alaryc Ghörok, capitaine de l’armée d’Angmar, natif des environs de Carn Dûm..

[i]S’il avait fait plus attention, Alaryc aurait pu voir un semblant d’angoisse mêlé à un désir irrépressible s’afficher sur le visage pourtant si serein de Raya.
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyLun 12 Oct 2009 - 13:46

L'Homme ouvrait enfin les yeux, avec difficulté. Il s'adaptait au lieu et à sa lumière, et semblait peu à peu reprendre ses esprits bien qu'il soit encore mal en point physiquement. Raya le fit boire encore un peu, et se releva pour rejoindre Kisha. Cette dernière plongeait ses yeux de vipère dans le regard d'Alaryc, qui regardait Sakr avec un certain intérêt. Tour à tour, le soldat regarda l'oncle de l'Orientale, sa protectrice, et enfin, la future mère. Quelques instants plus tard, il analysa la chambre dans laquelle il se trouvait. Il voulu parler mais en fut empêcher par un quelconque mal. La guerrière se dirigea à nouveau vers lui avec un verre d'eau, et lui fit boire. Elle en profita pour s'asseoir au bord du lit, son mal lui faisant un peu mal suite à toute cette agitation. Le Capitaine la remercia alors que l'épouse du serviteur de Sauron lui sourit, et se redressa contre le montant du lit, laissant ainsi un peu plus de place pour la femme enceinte.
Le regard du blessé se posa une fois encore sur le hors-la-loi Angmarien. Ce dernier scrutait minutieusement l'armure de l'Homme avec un air grave, son sourire sinistre remplacé par des lèvres inexpressives. Le symbole sur le métal était clairement celui de l'Angmar, et l'Oncle de Raya plongea son regard de rapace dans celui de l'homme de guerre. La présence de cet inconnu ne lui présagea rien de bon, aussi bien pour lui qui était un bandit activement recherché, que pour sa nièce, épouse en fuite de Toranur, nouveau souverain de ses montagnes.
C'est durant ce moment de réflexion qu'Alaryc en profita pour se présenter.
Suite à cette présentation, le sang dans les veines de la guerrière ne fit qu'un tour; prise de panique intérieurement, elle tenta néanmoins d'afficher un sourire afin de cacher son malaise.
Elle regarda son oncle un instant, qui lui jetait également un regard interrogateur. Tout deux avaient la même pensée : pour qui cet homme était-il venu ? Mais la jeune femme avait un autre objectif: interroger le nouvel arrivant au sujet de son époux...voir plus si la situation ne dégénérait pas.
La courtisane sentit que quelque chose se tramait, et essaya de détendre l'atmosphère en se présentant au capitaine après une légère et gracieuse révérence.


- C'est un plaisir de vous recevoir ici malgré les circonstances, déclara la femme avec une voix suave. Je suis Kisha, courtisane et gérante de cet établissement. Et... guerrière et empoisonneuse à mes heures perdues

L'Angmarien semblait se raidir en entendant cette présentation, visiblement choqué. Cela fit rire intérieurement la gérante du harem, qui laissa un sourire amusé se dessiner sur ses lèvres.
Raya décida alors de se présenter à son tour, et regarda l'homme assis en face d'elle avec un sourire, dû en partit à cause de l'air hébété que la présentation de Kisha avait façonné sur le visage d'Alaryc. Elle aurait voulu faire une révérence, mais son ventre ne lui permettait pas, et elle se contenta seulement de baisser la tête. Celui-ci lui fit mal : le bébé bougeait et donnait quelque coups. La femme enceinte posa sa main témoignant de son union avec le Numénorien sur son ventre.


- Raya, native de ce village et guerrière en retraite forcée; dit-elle simplement avec un sourire.

Cela aurait du être le tour de Sakr de se présenter, mais le bandit regardait toujours le capitaine, impassible.
Soudain, il bondit de sa place et se jeta sur le blessé, le soulevant hors du lit, brandissant une épée au dessus de lui. Le capitaine avait les pieds hors du sol et avait beau essayer de se débattre, mais ses blessures récemment bandés eurent raison de lui.
Raya aurait dû anticiper la réaction de son parent, mais c'était un homme impulsif et aussi imprévisible qu'un animal sauvage. Il fallait faire quelque chose.
Kisha elle, se contenta de regarder la scène, et interviendrait en cas de débordement; elle ne voulait en aucun cas une effusion de sang dans son harem.


- Parle, ordonna t-il d'une voix caverneuse à l'homme de guerre surpris. Pour qui est tu venu ?!

Il n'eut pas le temps d'ajouter quelque chose: sa nièce était derrière lui, et venait de sortir de sa manche son poignard, menaçant son oncle avec l'arme sous la gorge. Côte à côte dans cette situation, étant tout comme des félins prêts à s'entretuer, on pouvait clairement voir un air de famille par leur regard courroucés.

- Laisses-le, grona-t-elle dans son oreille.
- Oh...ce que les femmes enceintes peuvent êtes désagréable...
- Pas autant que toi mon oncle...

Un sourire sournois déforma le visage de Sakr, alors que dans le même temps, un air de défi s'affichait sur le visage de l'Orientale. Ils allaient se battre !
Dans ce genre de situation, la protégée de la courtisane était incontrôlable, et son esprit de compétition prenait toujours le dessus. Mais avec le bébé, cela s'avérait être un vrai risque.
Dans le froufrou de sa robe, elle s'avança rapidement vers le trio et écarta la femme enceinte de son amant. Sur son visage délicat se lisait un sentiment d'irritation, qui pouvait tôt où tard s'emparer tout entier de Kisha. Sa protégée comprit rapidement la situation, et rangea son arme; convaincre le hors-la-loi ne serait pas une mince affaire; à deux, cela serai sûrement plus facile...
Mais Kisha connaissait mieux Sakr qu'il n'y paraissait, et avait plus ou moins réussi à le dompter à la grande surprise de Raya. Elle se pencha à l'oreille de l'homme et passa ses bras autour des épaules larges de l'Angmarien, impassible, concentré sur le capitaine.


- Tu es une abominable grosse brute, murmura t-elle.
- Et toi une bien horrible vipère, répondit-il en tournant ses yeux sauvages vers la courtisane.

Le bandit lui adressa un sourire dont la signification était connue d'eux seuls, mais le regard doré lui, restait toujours aussi sinistre. C'était surement ça qui avait plus à la courtisane chez l'oncle de la guerrière: son aspect sauvage et impénétrable.
L'épouse du serviteur de Sauron trouvait qu'ils formaient un beau couple, sinistre à souhait, bien qu'en désaccord avec cette relation.
Sakr reposa Alaryc calmement sur le lit et lui jeta un regard froid. Il dit simplement qu'il n'en avait pas fini avec lui, et retourna auprès des deux femmes.
Raya constata alors que l'homme de guerre n'avait plus d'eau dans le pichet de verre, et demanda à sa protectrice d'aller le remplir. Elle s'exécuta, suivie de son amant.

L'épouse en fuite revint auprès du capitaine, avec un air désolé. Ce n'était vraiment pas une façon convenable d'accueillir les gens, surtout ceux étant mal en point. Elle s'assit auprès de lui et coupa quelques tranches de pain.
La tempête de sable semblait s'être arrêté au dehors, et désormais un agréable rayon de soleil passait à travers la fenêtre


- Veuillez les excuser, dit-elle. Mais mon oncle est un bandit, et il ne veut pas se faire prendre; il est un... parano vous savez... Il ne vous a pas fait mal au moins ?

A ces derniers mots, elle regarda avec inquiétude le blessé, et lui tendit une tranche de pain. La femme du Numénorien essayait de mettre le capitaine en confiance, qui devait être perturbée par l'attaque en règle que l'oncle barbare lui avait infligé.

- Si vous avez besoin de quoique ce soit n'hésitez pas, ajouta la jeune femme en réajustant le garrot sur le visage d'Alaryc.
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyMar 13 Oct 2009 - 21:55

Alors qu'il reprenait doucement ses esprits tout en écoutant les diverses présentations, Alaryc avait vu arriver l'homme au crâne rasé sur lui. A peine avait-il eu le temps de saisir la dague qu'il cachait toujours dans son dos, qu'il avait été collé contre le mur, suspendu par l'unique main de l'homme qui lui enserrait le cou. Rapidement et discrètement, Alaryc saisit le petit poignard et le tient fermement en main. Il n'aurait aucune chance de survivre après ça, mais s'il devait mourir comme ça, il emporterait cet homme dans la tombe.

- Parle, Pour qui est tu venu ?!

Alaryc ne saisissait rien mais une idée de ce qui se passait germait doucement dans son esprit. Il crispa sa main sur le manche de son poignard. Reflechir... Avec la pression de l'homme, il ne tarderait pas à mourir ettoufé, sans avoir pu se défendre. Il contracta donc les muscles de son bras, prêt à fapper. Telle une vipère, il frapperait deux fois. Dans le cou de l'homme puis dans sa main, pour l'empecher de broyer le cou d'Alaryc. Ensuite, il foncerait dans le tas. Avec la force qu'il avait et malgré ses blessures, il parviendrait surement à faire voler les deux femmes. La première, trop vieille, ne resisterait pas à un combat singulier. Quant à la deuxième, étant enceinte, la chute lui serait peut-être fatale...
Un homme, qui plus est, serviteur de Sauron, ne craignait pas la mort et devenait un terrible fléau lorsqu'il était confronté à cette dernière.

S'il fallait vraiment en arriver là, Alaryc n'hesiterait pas.
Mais, la femme avait eu une réaction surprenante. Saisissant l'agresseur du soldat, elle lui avait plaquée un couteau sous la gorge. Même s'il ne relacha pas la pression, Alaryc se decontracta. Peut-être n'aurait-il pas besoin d'en venir à des extrémités pareilles. L'homme ne réagit pas tout de suite. Mais la femme semblait sure d'elle. L'aggresseur avait surement une pline confiance en lui. Les imbeciles... A la moindre seconde d'inatention de l'un des deux, Alaryc aurait le temps de les poignarder tous les deux avant de tenir en respect la vieille femme, ou de mourir.

Non, il ne fallait pas qu'il résonne comme ça. Il attendit patiemment, tout en espérant que le dénouement ne tarderait pas, car le sang de sa tête ne circulait déjà plus très bien...

Après un ultime sursaut, l'homme qui semblait être l'oncle de Raya l'avait lâché puis remis sur le lit. Après une ultime menace, il s'éloigna. Alaryc s'empressa de ranger son poignard dans son étui. Il était hors de question de s'en prendre à quiquonque dans cette maison. Le lieu n'était pas hostile apparemment, malgré cet acueiuil... Original.
Raya s'approcha et se confondit en excuses. Alaryc les repoussa toutes gentillement.


-Non, non, ne vous en faites pas, je ne suis pas en mousse. Par contre, j'aimerai que l'on m'explique quelques choses... Je ne voudrai surtout pas me faire de fausses idées. Mais votre oncle a regardé longuement mon armure avant de me sauter dessus et de me demander pour "qui" et non pour "quoi" j'étais là. J'en déduis donc que vous avez des démélés avec l'Angmar... Et j'aimerai savoir lesquels.

Alaryc savait pertinemment que sa question resterait sans réponse franche. Jamais, si l'affaire était grave, ils ne donneraient la vraie réponse. Mais le soldat angmarien resta très attentif. N'importe quel regard en biais, quelques malaises pouvaient lui permettre de déduire la chose pourtant si simple.

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Raya
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyMer 14 Oct 2009 - 19:54

Raya fut assez surprise par la question d'Alaryc, mais dans un sens, elle semblait logique suite à l'attaque qu'il venait de subir. Dans un premier temps plongée dans la confusion, elle sentit ses joues s'enflammer, et un sourire gênée se dessiner sur ses lèvres. L'image du nouveau souverain d'Angmar lui revint en mémoire, dans le moindre détail. Tout ce qu'elle avait vécu avec Toranur ressurgit d'un coup: leur rencontre mouvementée, leurs disputes, la nuit d'amour dans la caverne, leur mariage... et sa fuite solitaire, loin de lui...
Posant sa main baguée et crispée sur son ventre arrondit, elle baissa un instant les yeux puis se tourna vers le capitaine, essayant tant bien que mal sa confusion, caressant fébrilement du bout des doigts l'abri du petit être.


- Et bien Sire, bredouilla t-elle le visage rouge comme une pivoine. C'est à dire que... j'ai fuit l'Angmar... pour... pour... pour raisons personnelles ! Mais je vais pas vous raconter tout ça, vous vous ennuieriez...

Il y eut un silence; le coeur de l'Orientale battait à tout rompre et se crispait de nostalgie. Les yeux baissée sur son alliance, elle sentit les larmes lui monter aux yeux, mais elle les cacha en passant son autre main sur son visage, comme pour se redonner un peu de courage. Elle inspira un grand coup et expira ensuite pour étouffer un début de sanglots et reprit la parole. Elle ne regardait toujours pas le Capitaine, et resta le regard rivé sur l'anneau nuptial.

- Quand à mon oncle, commença t-elle la voix empreinte d'une émotion qu'elle ne pouvait cacher. C'est un hors-la-loi...tristement célèbre en Angmar et recherché... il craint pour sa vie et comme vous avez pu le constater... c'est une vraie bête sauvage...

Un nouveau silence s'installa, tandis que l'épouse en fuite sentit une larme clandestine perler le long de sa cicatrice. Elle s'excusa, honteuse de se donner ainsi en spectacle, et essuya sa joue avec le revers de sa manche. Une fois encore, la jeune femme se surprenait à se perdre dans ses pensées; heureusement on frappa doucement à la porte. Kisha entra, avec un pichet d'eau fraîche; elle avait une longue et fine pipe fumante au coin de la bouche; ce genre d'image était plutôt mal vue dans les conventions. Elle regarda un instant sa protégée, puis l'Angmarien après avoir posé ce qu'elle venait d'apporter.
Elle remarqua les yeux rougis et brillants de tristesse de l'épouse du Numénorien, et approcha son visage du sien, plongeant son regard de vipère dans celui de Raya. Elles se fixèrent un petit moment, la courtisane soucieuse, et la guerrière surprise. Enfin, Kisha esquissa un petit sourire et pris la jeune femme par l'épaule. La gérante du harem savait très bien que sa "fille" pensait toujours à Toranur, et qu'elle regrettait de plus en plus sa fugue.


- Allons ma chérie; tu le reverra ton beau blond en armure, murmura doucement la courtisane. Je t'ai connue plus forte que ça...

Un sourire timide redonna un peu de chaleur au visage de l'Orientale, qui s'agrandissait au fil des secondes, pour se transformer en sourire taquin. Après avoir remercié sa "mère", elle arracha la pipe de sa bouche et lui mit dans la main.

- Et va t'en de là vilain crotale; c'est mauvais pour lui, s'exclama la jeune mère en désignant le refuge du petit être.

Leurs rires se mêlèrent pour former une douce mélodie aux tonalités opposés; le rire cristallin de Raya était en totale contradiction avec le rire grave de la trentenaire. Puis, cette dernière sortit, en prenant le soin de ne pas oublier sa pipe.
Le blessé et la femme à la peau couleur caramel étaient de nouveau seuls.
L'épouse du serviteur de Sauron se mit un peu plus à l'aise sur le lit, face à Alaryc. Elle s'était calmée, et sa tristesse s'était envolée grâce à Kisha, pour laisser un sentiment de curiosité s'installer envers le Capitaine.


- Et vous, demanda-t-elle avec un sourire enjouée; qu'es-ce qui vous a poussé à venir vous perdre dans le désert ?
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyMer 28 Oct 2009 - 22:52

Alaryc ne comprenait plus rien. Néanmoins, au fur et à mesure de la découverte de cette famille, il commençait à percevoir un certain interêt. C'est dans ces moments là qu'il savait que quelque chose de très important se jouait. Il savait, au plus profond de lui même, qu'il se trouvait ici, sur ce lit, au milieu d'un évènement capital dans sa vie, dans la vie d'Arda toute entière peut-être même.

Une impression indéfinissable, volatile. Mais cela ne faisait qu'accroitre sa curiosité. Il écouta patiemment Raya... Un hors-la-loi, d'Angmar ? Une femme enceinte... Tout se mêlait dans sa tête. Il n'avait plus les idées bien claires depuis de nombreux mois mais son esprit vif et acéré avait repris le dessus. Il cherchait des connexions partout.

Un beau blond, un ventre rond ? Surement un amant, maintenant lointain... Et la voix de Raya quand lele discutait avec Alaryc, toute cette agitation en rapport avec le signe de son armure... Angmar.

Tout le secret de cette famille semblait graviter autour de l'Angmar... Ou d'un Angmarien. Pour le moment, le vétéran d'Angmar se contenta de ces réponses, attendant la suite avec impatience.


-Pourquoi je me suis perdu dans le désert ? Bonne question... Cela fait des années que j'ai quitté ma terre natale pour parcourir le monde. En vérité, cela fait des mois que je suis entré en Rhùn. Je cherche, j'apprrends... Et une bande de pillards m'ait tombé dessus, cela fait plus d'une semaine qu'elle me traque sans arrêt. Après une ultime escarmouche, j'ai été blessé, et je dérive jusqu'a... Chez vous. Néanmoins, depuis tout ce temps, je suis revenu quelques fois en Angmar, déguisé. J'ai appris le retour d'un Roi puissant au trône. Toranur... Oui, c'est son nom. Un homme plein de promesse. On raconte qu'il va reformer toute l'armée. Je le connais déjà bien, pour avoir servi sous ses ordres.
J'ai pu discuter avec lui, sous ma vraie apparence, entre les murs du palais de Carn Dum. Nous partageons la même vision du monde... Et il a de grands projets. Mais je ne pense pas devoir vous parler de lui... Même en Rhùn, il doit être bien connu, non... ?


Il laissa sa phrase en suspens, ne sachant pas, évidemment, que cette réponse ambigue allait provoquer un torrent de questions dans la jeune tête de l'orientale... Quoi qu'il en fut, le temps était compté pour Alaryc, mais il devait, oui il devait savoir ce qui se passait... Vu l'avancement de la grossesse, il comptait maintenant attendre l'accouchement, où tous les secrets tomberaient. Oui, il en était convaincu, sa place était ici, maintenant...
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyVen 30 Oct 2009 - 11:44

Au fur et à mesure que l'homme de guerre parlait, la jeune femme témoignait un peu plus d'intérêt pour cet homme mystérieux, en quête d'une certaine forme de sagesse guerrière, si bien qu'un sourire illuminait le visage de la femme enceinte.
Puis, lorsqu'il commença à parler de l'Angmar, ce sourire tomba progressivement; Raya sentait son sang se glacer dans ses veines, et lorsque le prénom de son bien-aimé sortit de la bouche de son interlocuteur, elle sentit son coeur s'arrêter de battre un instant et son corps se raidir de stupeur. Elle écouta avec plus ou moins avec attention la suite du récit d'Alaryc; elle était bouleversée. Les rumeurs étaient donc vraies: il était en vie, toujours le même homme: ambitieux et dévoué à Sauron.
L'Angmarien venait de lui poser une question, mais l'Orientale fut incapable de répondre: ses mains tremblait et ses yeux s'écarquillaient d'un sentiment étrange, entre frayeur et tristesse. Toranur lui manquait terriblement; elle avait l'impression qu'elle ne le reverrait jamais, et que cet homme si cher à son coeur était devenu inaccessible après presque un an sans elle...
Elle baissa les yeux, sentant les larmes monter sans qu'elle puisse faire quoi que ce soit. Elle se mordait le creux des joues, mais cela l'empêchait de respirer correctement, et il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'elle avait déjà bien du mal à maîtriser le travail de ses poumons. C'était trop pour elle; une quantité d'images lui revenaient en tête, piquant son coeur comme des aiguilles toutes aussi meurtrières les unes que les autres, et celle du sourire du Numénorien l'acheva; ce sourire franc si rare sur le visage du serviteur de Sauron, elle le trouvait magnifique... mais jamais plus il ne lui serait destiné...

Son ventre lui faisait mal; le bébé s'agitait avec rage, et l'émotion était forte suite au récit du Capitaine. L'épouse en fuite enfouit son visage déformé par la douleur dans ses mains crispées, tandis qu'elle murmurait le prénom de son époux entre deux puissants sanglots, la respiration étouffée. Elle s'était efforcée de cacher cette histoire auprès du nouveau venu, mais bien malgré elle, la future mère ne pouvait plus; toute cette histoire était au-dessus de ses forces. Toute cette mascarade l'avait maintenant menée à pleurer toute les larmes de son corps devant un inconnu; elle faisait tellement pitié qu'elle en avait envie de vomir... Envie incontrôlable finalement...

Sans qu'Alaryc n'eut le temps d'ajouter quelque chose, la guerrière se leva et se précipita vers la porte pour sortir en courant. Laissant la porte entrouverte sans s'en apercevoir, elle se dirigea en grande hâte vers les cabinets à l'autre bout du couloir. Elle y resta un long moment, entre cinq et dix longues qui lui parurent interminables; la crise d'angoisse qu'elle était entrain de faire était une véritable torture pour elle, et peut être même pour le bébé. Ce dernier ne s'agitait plus dans son abri, contrairement au coeur et au corps de sa mère.
En effet, entre vomissements de bile et cris étouffés par des sanglots, Raya tremblait comme une feuille, accroupie devant la latrine, perdue dans ses pensées les plus noires...

La crise passée, la jeune femme était épuisée et avait retrouvé son calme. Elle alla dans la pièce voisine faisant office de salle de bains et se rinça la bouche. Elle en profita également pour passer un peu d'eau fraiche sur son visage, et décida de retourner auprès du blessé. Après cette "scène", elle lui devait bien quelques explications. Elle décida de prendre les choses en main et repris le chemin que tout à l'heure en sens inverse. Fatiguée mais déterminée, elle allait lui dire la vérité, ce poids qu'elle avait dû garder au fond d'elle durant tout ce temps, même si cela pouvait s'avérer être une erreur considérable...
Elle arriva face à la porte de la chambre, et la poussa légèrement de sa main baguée.
L'homme de guerre la regardait, mais trop fatiguée, l'Orientale ne prit pas la peine de l'interpréter et continuer d'avancer lentement vers lui. Une fois près du lit, elle repris sa place initiale, et s'adossa contre le mur. Elle ferma les yeux un court instant et tourna son visage tiré en direction d'Alaryc.


- Je suis... l'épouse de Toranur; murmura t-elle péniblement avec sérieux. Ancien Maréchal du Mordor et Duc de Morannon... Pardonnez cette esclandre...
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyVen 30 Oct 2009 - 14:41

Le capitaine d'Angmar ne put rien faire lorsque raya s'enfuit en courant, juste après sa tirade. Qu'avait-il dit ? Comment avait-elle pu réagir si violemment ? Alaryc avait bien vu qu'elle avait commencé à réagir dès le début de son discours. Qu'est-ce qui pouvait bien la troubler aussi profondémment... ? Il voulut suivre la jeune femme mais les bruits de pas s'éloignèrent bien trop. Le soldat se leva donc et se dirigea droit sur la porte laissée entrouverte. Il l'ouvrit et déboucha sur un long couloir d'où partaient de nombreuses allées.

Etant donné qu'il ne connaissait pas la raison de cette fuite, il se dit que partir à la recherche de Raya ne pourrait pas être une mauvaise action. Il prit donc le chemin du couloir et bifurqua dès la première fois à droite. Ses pas résonnaient fortement sur le sol et il espéra que nulle personne non au courant de sa visite ne s'en prendrait pas à lui. Après tout, un soldat d'Angmar -pays qui semblait terroriser toute la maisonnée-, seul dans la maison pourrait avoir des conséquences... facheuses pour Alaryc.
Ce dernier continua à marcher et s'arrêta lorsqu'il perçut des bruits de conversation etouffés. Ce n'était pas une voix de femme, mais bien d'homme. A pas de loup, il s'approcha de la lourde porte en bois blanc. La discussion semblait agitée puisque l'homme, qu'Alaryc avait reconnu comme étant l'oncle de Raya, parlait fort et rapidement. La deuxième personne, qui tentait de se faire entendre était une femme, reconnaissable entre mille. C'était Kisha, la courtisane. Comme un voleur, Alaryc se pencha et colla son oreille contre la porte, arrêtant de respirer.


-Ecoute moi bien une dernière fois Kisha ! Je ne me laisserai pas piéger par tes sentiments volatiles ! Blessé ou pas, c'est un homme d'Angmar ! D'Angmar ! Tu sais ce que ça veut dire au moins ?
-Tais toi grosse brute ! Est-ce parce qu'il est de l'Angmar qu'il veut ta peau ou celle de ta nièce ? Nièce qui sait très bien se défendre ? Allez, arrête d'être aussi tendu... Je connais un bon moyen de...
-La ferme ! Il a forcémment entendu parler de moi. Ce chien de Toranur n'en a pas fini avec nous, j'en suis sur ! Il a envoyé ce chacal pour nous étriper ! Mais je l'aurai avant !

Alaryc recula précipitemment quand il entendit des bruits de pas féroces qui se dirigeaient vers la porte. C'en était fini de lui. Il chercha des issues mais ne trouva rien qui puisse le secourir. Cette fois*ci, s'il était surpris à ecouter aux portes, il serait massacré dans les secondes qui suivraient. Il se mit en position de combat, prêt à tout. Le silence se fit, tendu, angoissant. Alaryc ne surprit que des murmures derrière la porte, trop faibles pour qu'il puisse en comprendre la teneur. Conscient que le danger était toujours aussi proche, il ne put s'empecher de recoller son oreille contre le battant. Il ne surprit que des bruits de respirations effrénées et irrégulières. Se souvenant très bien de la scène entre les deux personnages, le rouge lui montit aux oreilles. Il se doutait bien de ce que les deux gens devaient faire. Il recula doucement, encore sur ses gardes. Après plusieurs pas dans la mauvaise direction, il retrouva le chemin de sa chambre où il s'assit sur son lit, encore sous le choc. Mourrait-il, égorgé par Sakr ?

Il soupira et retomba dans un semi-sommeil, guettant tous les bruits qui pourraient parvenir jusqu'a lui. Il était loin de se douter que ses problèmes ne faisaient que commencer. lorsque Raya revint dans la chambre, il voulut se porter à son secours mais vit qu'elle allait beaucoup mieux. Il la regarda d'un air intrigué et suscpicieux, mais elle n'y fit que très peu de choses. Elle s'installa et Alaryc attendit avec beaucoup d'impatienc ce qu'elle aurait pu dire pour se justifier.

L'anonce fit dans la tête d'Alaryc l'effet d'un terrible ouragan. Il regarda la femme puis tour à tour son visage et son ventre. La femme de Toranur ? Ses enfants ? Avait-il en face de lui l'héritier d'Angmar ? Son visage se tordit sous la reflexion et il détourna le regard pour se fixer devant la fenêtre, face au désert, terrible et furieux. Trop de questions se bousculaient dans sa tête... Il fallait qu'il reflechisse. Soudain, la dernière conversation qu'il avait justement eu avec Toranur lui revint en mémoire.

-Sachez, Alaryc, que l'Angmar ne fonctionne plus exactement de la même façon. L'Angmar fonctionne comme un poison. Il introduit le doute dans l'esprit de ses victimes. Il les discredite, les accuse, les nie avant de les abattre quand ils fautent...


Alaryc afficha un visage serein et se retourna.

-C'est une sacrée déclaration que vous me dites là... Mais je n'ai que votre parole. Vous êtes en train de me dire que vous êtes l'épouse de Toranur et que vous portez l'héritier de son royaume en vous ? Alors que faites vous ici, au find fond du Rhùn... ?
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptySam 31 Oct 2009 - 19:03

Raya avait fermé les yeux, et attendait sans réelle surprise ces mots sortir de la bouche de son interlocuteur. Elle savait très bien qu'il ne la croirait pas et qu'il risquait de la prendre pour une fille facile, ancienne conquête de Toranur; mais... était-ce déjà le cas ? Peut-être avait-il trouvé une autre femme finalement... non et malgré son absence, elle était persuadée que son époux lui était fidèle.
Épuisée, elle posa sa main baguée sur son ventre arrondi et regarda Alaryc.


- Cette alliance en témoigne; dit-elle en enlevant le bijou. A l'intérieur de l'anneau, il y a les insignes du Mordor...

L'Orientale tendit l'anneau nuptial doré au capitaine et ferma de nouveau les yeux, plus longuement cette fois, le temps que l'Angmarien analyse minutieusement le bijou. L'anneau était on ne peut plus simple, doré à l'or fin.
Rien que d'évoquer sa fuite pour la survie du bébé, et le sacrifice qu'elle avait accomplit, le coeur de la guerrière bondissait dans sa poitrine, et était rempli d'une profonde mélancolie.


- Je suis partie pour protéger le bébé, fini-t-elle par répondre d'une voix tremblante et les yeux fermés. Je voulais cet enfant... mais Toranur ne semble pas les aimer; j'avais peur de sa réaction en apprenant la nouvelle... et les rituels du Mordor sont horribles pour les nouveaux-nés...

Elle marqua une pause, le temps d'ouvrir les yeux et d'avaler sa salive; la guerrière était à bout de forces et sentait ses paupières et ses autres membres devenir de plus en plus lourds.

- J'ai toujours été fidèle à mon époux, et vous avez deviné juste, ajouta la jeune femme, un brin de nostalgie dans la voix tandis qu'elle caressait doucement l'abri du petit être. Je porte l'héritier du Roi d'Angmar.

Elle était sincère avec le blessé, et espérait de toute son âme qu'il la croirait. L'épouse en fuite se tourna vers Alaryc et plongea ses yeux dorés dans ceux de son interlocuteur. Elle tendit sa main pour récupérer le symbole témoignant de son union avec le Numénorien.

- Je voulais qu'il vive vous comprenez...? Je ne voulais pas le perdre, souffla t-elle dans un murmure. Porter l'enfant de Toranur est le plus beau des cadeaux...

Tenant toujours tête a capitaine, elle attendait impatiemment sa réponse, avec une certaine peur au ventre; elle ne voulait pas que cet homme signale sa présence après de son époux; ce qui pouvait avoir de désastreuses conséquences...
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptySam 31 Oct 2009 - 19:20

Alaryc reçut l'anneau dans sa main. Il le posa dans sa paume et le regarda attentivement. Raya lui parlait, mais il n'écoutait que d'une oreille distraite. L'anneau était magnifique, bien que superbement simple. Et en effet, la femme n'avait pas menti, les insignes du Mordor trônaient bien sur l'alliance... Mais cela ne voulait rien dire. Le capitaine rendit l'anneau à sa propriétaire et sombra dans un profond mutisme.

Il reflechissait... Cela ne semblait pas tenir debout. Mais, cette fragilité... Cet équilibre si instable... Cette femme ne pouvait être aussi dérangée et détruite. Son émotion ne semblait pas feinte... Alaryc fut frappé de stupeur. La femme et l'heritier de Toranur ? Ici ? Présent ? Il fallait, si cela s'avarait vrai que la famille royale revienne vite en Angmar.

Mais d'un autre côté, d'après ses dires, elle avait peur. Mais peur de quoi ? Si elle était légitime, il n'y en avait pas matière. Cela voulait donc dire qu'elle avait quelque chose à cacher à Toranur et surtout à lui, Alaryc, capitaine et originaire du pays froid. Une meurtière... Une usurpatrice probablement, qui avait très bien appris son rôle. Et qui plus est, soi disant nièce d'un tueur recherché en Angmar ! C'en était trop pour Alaryc... Il fallait qu'il en ait le coeur net. Bien que l'idée de brusquer la femme le répugnait, il se força à commencer son "interrogatoire".

L'homme s'avança sur le lit, jusqu'a ne plus être juste à côté de Raya. Il pouvait sentir son odeur et son haleine. Aussi, commença t'il, dans un murmure assez destabilisant :


-Comment voulez-vous... Que je crois que toute la lignée d'Angmar se tient en face de moi ? Que je puisse imaginer que la femme de Toranur est ici, toute seule sans défense face aux hordes sauves de l'Orient ? Alaryc chuchotait et cela mettait Raya très mal à l'aise. L'homme avait la fabuleuse capacité de mettre dans un état de doute ses adversaires. Sa voix emplissait la tête de Raya qui avait peur mais ne pouvait reculer. Il s'avança encore et posa sa main sur le ventre de son interlocutrice.L'avenir d'Angmar... ici.. Imaginez Toranur, mort de peur... Ignorant que sa bien aimée et probablement son héritier sans défense... N'avez vous pas envie de retrouver votre juste foyer ?

Alaryc se retira et se leva. Il avança jusqu'a la fenêtre où il contempla le désert qui s'apaisait doucement... Il parla plus fort, sans se retourner...

-Mais peut-être cachez vous un secret encore plus terrible... Plus terrible que votre oncle recherché et mis à prix... Plus terrible que la noire inquiétude de Toranur...

Le capitaine attendit patiemment la réponse, sachant pertinemment que sa cible était totalement perdue. Et c'est dans ces moments là, si particuliers qu'on se retrouvait dans la vérité dite à autrui...
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyDim 1 Nov 2009 - 11:26

Raya ne sembla pas réagir lorsqu' Alaryc s'était approché d'elle. Elle avait encore une fois fermé les yeux après avoir remis son alliance. Elle était de plus en plus en proie au sommeil. Le blessé lui faisait un véritable interrogatoire, la mettant ainsi très mal à l'aise. Parallèlement, une colère noire montait en elle, difficile à canaliser... le genre d'excès de colère que n'importe qui alentours devait éviter si il tenait à la vie... dans un sens, cela lui redonnait des forces.
Quelle preuve pouvait-elle bien lui fournir pour témoigner de la vérité ?
Elle laissa l'Angmarien parler, mais au fond, elle ne pouvait s'empêcher de se poser nombre de questions. Être auprès de Toranur, elle ne voulait que ça, mais l'homme qu'elle aimait serait-il capable d'assumer sa nouvelle responsabilité de père malgré son entière dévotion à Sauron ? L'Orientale en doutait fortement... c'était là la seule chose qu'elle pouvait cacher à son époux. Elle avait été jusque là sincère avec lui, et ne lui avait jamais rien caché...
A croire que ce capitaine ne comprenait rien aux femmes; telle était la pensée de l'épouse en fuite lorsque son interlocuteur termina sa dernière phrase.
Elle rouvrit les yeux, et fixa d'un air assassin l'homme de guerre, plongeant ses yeux dorés dans le regard de l'Angmarien. Cet homme la fatiguait, et commençait sérieusement à l'énerver.


- Toranur est cent fois plus respectable que vous, déclara-t-elle sèchement, tandis qu'un sourire carnassier se dessinait sur ses lèvres charnues.

L'épouse du serviteur de Sauron se leva doucement et se dirigea vers la porte, ne prêtant pas attention à Alaryc. Tournant le dos à ce dernier, elle lui demanda simplement de l'attendre. La Fureur était là... aussi puissante que la tempête de sable d'il y a quelques heures au dehors.
Elle sortit sans fermer la porte à toute allure, et se dirigea vers sa chambre un peu plus loin.
Raya ouvrit un placard plein d'armes: celles de l'armée du Mordor lorsqu'elle venait d'avoir son armée d'amazones. Les insignes des Terres de Sauron étaient présentes sur la moindre arme. Jamais la jeune femme ne pensait devoir les ressortir sur un coup de tête. Il y avait une épée, une hache ainsi qu'une lance et un étendard. Dans le fond de l'armoire, accompagné de la double-faux de la future mère, la vieille cape de Maréchal du Numénorien en parfait état; aux couleurs du Mordor, le parfum de son propriétaire était encore présente, et l'Orientale ne put s'empêcher un instant de s'en délecter en enfouissant son visage dans le tissu, un sourire aux lèvres. Cette cape, elle avait vu bien des choses... la première nuit d'amour entre les époux, le retour de Revan, leur fuite au Rhùn...

La jeune femme la mit sur ses épaules et s'empara de toute ses armes, les laissant traîner au sol. Elle était enceinte et ne pouvait donc pas les porter, mais elle pourrait très bien s'en servir si le cas y était favorable. En d'autres termes, si Alaryc continuait à l'agacer un peu plus avec son petit jeu stupide d'interrogatoire.
Toutefois, par "sécurité", mais aussi par provocation, elle frappa à la porte de la chambre de Kisha, sachant bien ce qu'elle faisait avec son oncle. Les deux amants eurent l'air de comprendre, car les bruits de respirations saccadées s'arrêtèrent nets, et la courtisane lui déclara à travers la porte qu'ils arrivaient.

L'Orientale entra dans la chambre avec fracas, et jeta devant les pieds du capitaine ses armes du Mordor. Enfin, elle lui jeta la fameuse cape dans la figure. Un sourire énigmatique commençait à illuminer d'une lueur sinistre son visage. Oui, la Fureur s'était bel et bien emparée d'elle...
Elle soutenait le regard du blessé, ses yeux dorés brillant de défi et de colère alors qu'elle s'emparait de sa double faux. Il y avait bien longtemps qu'elle ne l'avait pas tenu entre ses mains.
Sakr et Kisha arrièrent dans la chambre, tout les deux armés : le bandit de son épée à la lame stylisée, et Kisha de ses éventails métalliques et ses flèches empoisonnées.


- Fermez la porte, murmura Raya avec un sourire ironique . Je n'aimerai pas que notre petit soldat nous quitte si vite...
- Je crois qu'il a plein de choses à nous dire, continua Sakr avec son air sinistre habituel.

La courtisane ferma la porte à clef et cacha cette dernière dans son décolleté. Les trois occupants de la maisonnée regardaient maintenant l'homme de guerre avec un air enthousiaste des plus inquiétant...
A un blessé contre deux personnes en parfaite santé et un femme enceinte en furie, l'Angmarien ne pouvait certainement pas grand chose.
Sakr et sa nièce s'avancèrent vers lui, avec un air familial sinistre. La future mère se plaça sur le lit, derrière Alaryc, de sorte à ce qu'une lame de sa double-faux entoure la gorge de ce dernier.


- Observez bien cette cape triste sire, ordonna dans un murmure l'épouse en fuite à l'oreille du capitaine. Mon époux et moi-même avions scellés pour la première fois notre union sur cette cape. Vous pouvez y trouver quelques cheveux blonds; ceux de Toranur... Mon oncle en sait quelque chose...

En effet, le hors-la-loi se mit à ricaner, car il était vrai qu'il avait surpris les deux amants en plein ébat dans une caverne, près de Minas Tirith, alors qu'un siège se préparait.

- Comme vous pouvez le voir, poursuivi-t-elle; je ne suis pas sans défenses ici; mais vous; que faites-vous alors, ici tout seul sans défenses face aux hordes sauves de l'Orient ? Si vous ne me croyez pas, vous attendrez bien au chaud au fin fond du harem la naissance de l'enfant... un seul faux pas, et vous êtes mort...

A ces mots, Raya regarda de nouveau son "prisonnier" du coin de l'oeil, attendant avec impatience sa réponse, et le résultat de son "analyse" de la cape.
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyMer 11 Nov 2009 - 12:03

Alaryc n'avait pas pu réagir lorsque tous les évènements s'étaient enchainés. Il vit Raya qui revenait avec des armes et surtout, une cape aux couleurs du Mordor. Que pouvait donc signifier cette mascarade ? Alaryc sursauta quand il vit que Sakr et la courtisane étaient égalements présents et surtout armés. Après avoir reçu la cape dans la figure, Alaryc la fit glisser entre ses doigts alors qu'il sentit une lame se poser contre sa gorge. Ainsi, il était pris au piège. Il regarda attentivement la cape et dut, non sans mal, s'avouer que c'était bien une cape du Mordor, et de belle facture, appartenant donc à un personnage important. Les cheveux blonds, eux, ne témoignaient strictement rien mais Alaryc commençait à croire que la vérité pouvait sortir de la bouche de cette femme enceinte.

Pourquoi toute cette tension et cette mise en scène, pourquoi se prendrait-elle autant au sérieux si cela n'était qu'un mensonge ? Mais surtout, pourquoi tant avoir peur de l'Angmar... Si elle était légitime, soit elle avait refusé de donner ses héritiers à Toranur, soit... Non, il fallait qu'il sache la vérité. Aussi, dans une si mauvaise posture, décida t'il de faire ce qu'il savait le mieux accomplir : faire peur.

Aussi, il se retourna doucement, pour eviter la lame, et se retrouva face aux trois orientaux. Il dit clairement et d'une voix glaciale.


-Je reconnais votre bravoure... Mais aussi votre stupidité. Car, ce que je me demande, c'est ce que vous comptiez faire après m'avoir assassiné ? Jeter mon corps dans un coin du désert en attendant qu'il pourisse ? Je ne crains que cela soit possible. Car vous avez fait erreur vous aussi, qui vous dit que je suis seul ? Pensez vous vraiment qu'un homme de l'Angmar, un pays si lointain se soit déplacé dans ce villge perdu dans le désert, uniquement par hasard ? Si dans deux jours je ne suis pas revenu auprès de ma troupe, elle a ordre d'incendier le village et de massacrer tous ses occupants. Or, le village est déjà encerclé. Vous aurez peut-être une chance si vous partez du côté du désert, mais avec une femme enceinte... Vous n'irez pas loin. Au mieux, vous mourrez de déshydradation. Alors, puisque vous êtes condamnés, pourquoi ne pas discuter un petit peu ? Puis, se retournant vers l'oncle de la jeune femme Et puisque vous semblez vouloir en savoir plus sur moi, je vous écoute, honorable hors-la-loi. Car votre sort sera bien pire que celui de votre nièce si les troupes royales vous tombent dessus. Vous serez ramenés en Angmar et condamné. Alors, parlons.

Alaryc se leva du lit et avança, tandis que Raya maintenait la lame à quelques centimètres seulement de la glotte du capitaine d'Angmar. Il s'approcha du horss-la-loi et le regarda droit dans les yeux. QU'avait-il à perdre ? S'il mourrait maintenant, les orientaux fuiraient sans doute le village ou alors ils resteraient. Mais Toranur se rendrait bien compte de la disparation d'Alaryc, qui avait promis de revenir. Et lorsque Raya se présenterait, il saurait que c'était une traitresse. Un sort encore moins enviable... Les solutions possibles étaient donc minces. Toutefois, Alaryc n'était pas là pour se battre ni pour voir sa tête se décrocher de ses épaules. Aussi décida t'il de se plier aux volontés de ses hôtes, jusqu'a ce qu'ils soient repus de réponses... La maison n'était pas sous son contrôle... Du moins pour l'instant.

-Je répète, que voulez vous savoir ? Ne trainez pas trop, vous savez bien que le temps nous est compté. Quant à vous, Raya, puisque je vous crois dorénavant, peut-être pourriez vous m'accompagner et je vous escorterai jusqu'a Carn Dum, où Toranur vous verra fou de joie. Bien entendu, nous pouvons attendre l'accouchement s'il vous est désagréable de faire naitre vos enfants dans des tentes militaires.

Alaryc n'avait pas encore totalement renversé la vapeur mais il avait néanmoins réussi à installer le doute et la suscipicion. De toutes façons, il aurait ses réponses, dans les questions de Sakr ou les avoeux de Raya...
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyMer 11 Nov 2009 - 18:17

Les Orientaux avaient écoutés attentivement l'Angmarien pris à leur piège. Kisha et son compagnon demeuraient impassible face à ses petites menaces provocatrices, et avaient très bien compris son jeu, contrairement à Raya, qui paniquait intérieurement. Même l'arme qu'elle tenait fermement entre ses mains témoignait de sa peur soudaine: elle tremblait de temps à autre.
Les paroles du capitaine étaient-elles vraies ? Le village était-il vraiment encerclé par les troupes d'Angmar, juste pour sa peau ? Celle de son oncle ?
Tant de questions se bousculaient dans l'esprit de la jeune guerrière...
Ses muscles contractés, et à la fois prise de légères convulsions, l'épouse en fuite avait bien du mal à garder son sang-froid, ainsi que sa lame sous la gorge de son otage. Le nom de son bien-aimé résonna dans sa tête, et fit bondir funestement son cœur. Tel un poignard, la phrase d'Alaryc sembla la frapper de plein fouet.
Revoir Toranur, elle en rêvait; mais le fait qu'il soit fou de joie, elle en doutait.
Perdue une fois encore, elle se posa de nouveau l'éternelle : pourquoi avoir fuit ?
Certes, elle voulait garder ses enfants en vie et leur éviter une mort certaine en leur infligeant les rituels réservés aux nouveaux-nés, mais aussi parce que...

Ses yeux s'écarquillèrent et ses pupilles se dilataient...
Le souffle de l'Orientale se coupa soudainement l'espace d'un instant; la double faux tomba lourdement sur le sol près de l'homme d'Angmar, sous le regard effaré de Sakr et la courtisane.
La jeune mère respirait difficilement, de manière saccadée. Ses bras et ses jambes tremblaient malgré elle, et ses mains paralysées par la peur tenaient fermement la cape de son amour; Raya n'était plus maîtresse d'elle même, et cela, la courtisane l'avait bien comprit, tout comme le hors-la-loi...
Kisha s'empressa de sortir la clef de son décolleté et d'ouvrir grand la porte, après avoir ordonné à son compagnon de ramener la jeune mère à sa chambre. Ce dernier s'exécuta, en portant la femme enceinte dans ses bras et disparu un long moment de la chambre, laissant sa compagne et le blessé seuls.
La gérante de la maison close ferma doucement la porte derrière elle, le grincement de la vieille porte peinant à couvrir les cris paniqués de sa protégée, visiblement en proie à une véritable crise d'hystérie.
Avec une fureur contenue, elle regarda Alaryc avec froideur.


- Vous êtes fier de vous et votre petit jeu j'espère, déclara sèchement la courtisane à l'homme de guerre.

Rien que par cette phrase et son intonation, le capitaine pouvait en déduire que la courtisane n'avait pas du tout cru à son petit stratagème. Puis, elle s'avança vers lui à pas lents.
Kisha elle, avait bien compris le sentiment qui avait envahie Raya et en avait déduit la cause de sa fuite.
Elle s'assit près du capitaine et alluma sa pipe qu'elle venait de sortir de sa manche. L'Orientale dans sa chambre criait toujours.


- Notre blondinet est un homme de guerre, commença Kisha; tout comme vous. Marié qui plus est pour sa part. Mais comme tout serviteur de Sauron, il lui est totalement dévoué. Vous aussi j'imagine. Toranur était du genre à faire passer son devoir avant sa chère épouse, et malgré leur mariage, il en a toujours été ainsi... Ma fille en est follement amoureuse. Je pense qu'en apprenant sa grossesse, Raya a eu peur qu'il n'assume pas sa paternité, et qu'il la délaisse. Elle avait appris que les enfants n'étaient pas dans ses intérêts et que les traitement infligés au nouveaux-nés importants étaient abominables, mais cela vous le savez je me trompe ? Je ne suis pas dupe vous savez.

Kisha marqua une pause, et fuma doucement sa pipe quelques instants, tandis que ses yeux de vipère parcouraient à travers la fenêtre le sable dansant à nouveau avec ferveur au dehors. Elle fronça les sourcils, puis enleva la pipe de sa bouche.

- Mais nous sommes des femmes avant d'êtres guerrières ajouta la courtisane, et Raya désirait plus que tout cet enfant, porter le fruit de leur amour. Elle a déjà perdu un enfant par le passé, et elle ne veux pas que cela se reproduise... c'est aussi simple que ça, mais comme toute guerrière, ma fille a cachée ses blessures par fierté, notamment cet évènement marquant de sa vie. Il n'y a que son amour inébranlable pour Toranur qu'elle laisse transparaitre... Cet homme va bien finir par la tuer...

Cette dernière phrase, elle le pensait vraiment...
Songeuse, son regard perdu dans le brouillard ensablé du désert, la gérante du harem se tourna à nouveau vers son interlocuteur. Elle plongea ses yeux émeraudes dans le regard d'Alaryc, attendant une éventuelle réponse de sa part.
La guerrière à côté ne criait plus, sans doute endormie.


Dernière édition par Raya le Mer 11 Nov 2009 - 22:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyMer 11 Nov 2009 - 19:28

La réaction de Raya fut prompte et inattendue. Alors qu'elle sortait avec son oncle qui l'accompagnait, Alaryc comprit qu'elle était très fragile, puissamment et follement amoureuse. A tel point que cela en devenait maladif. Les cris déchirants de l'Orientale continuaient de percer à travers les murs. Pourtant, Kisha avait allumé sa pipe et parlait comme si de rien était. Alaryc se sentait bien en présence de cette femme. Dangereuse mais réfléchie, dure mais compréhensive, elle avait le sens du discours.
Au fur et à mesure qu'elle parlait, Alaryc se sentit de mieux en mieux. Avec de simples paroles, il avait réussi à éliminer Raya et à mettre hors jeu son oncle. Kisha avait fermé la porte à clef et elle était maintenant seule. L'homme d'Angmar ne prendrait surement pas le risque de ramasser l'étrange arme de l'orientale dont il ne savait pas se servir. Mais au corps à corps, il avait ses chances. A moins qu’il s’approche suffisamment et l’étrangle rapidement. Non, elle n’avait pas d’intention hostile et Alaryc n’avait pas pour habitude de tuer les femmes… Lorsque les cris se turent, Kisha reprit, d’une voix moins forte mais plus ferme cette fois-ci. Ainsi, cette famille était ébranlée non pas par la peur de représailles comme l’avait d’abord cru Alaryc mais par la peur et la blessure muette qui serrait si fort Raya qu’elle touchait également ses proches.

Alaryc se laissa noyer par le regard émeraude de Kisha. Leurs regards se plongèrent l’un dans l’autre. Les dernières paroles de la courtisane résonnèrent dans la tête d’Alaryc comme un coup de foudre « Toranur était du genre à faire passer son devoir avant sa chère épouse, et malgré leur mariage, il en a toujours été ainsi... », Mais comme tout serviteur de Sauron, il lui est totalement dévoué. Vous aussi j'imagine. » … Comment osait-elle imaginer ? La fureur emplit Alaryc à tel point qu’il dut se détourner de la femme pour se changer les pensées. Qui avait le droit de se soustraire à son destin et à son devoir ? Personne, toute mère que raya puisse être. La mère d’Alaryc elle aussi aurait pu essayer de se soustraire à son mari. Mais elle ne l’avait pas fait. Et lui aussi était dévoué à Sauron, plus que tout autre homme en Angmar. Et Alaryc aussi avait été traité comme un nouveau-né du Mordor, à quelques exceptions physiques près… Il se retourna vivement et avança vers Kisha qui se leva.


-Nul ne peut courir plus vite que le monde. Vous le savez. Nul ne peut se soustraire à son destin sans en payer le prix. J’accepte de tenir le silence et de ne point révéler votre secret à Toranur, puisque cela semble être votre plus grande hantise. Mais vos noms à tous ainsi que vos visages me sont profondément ancrés dans ma mémoire. Car si le destin ne vous rattrape pas, je le ferai. Je vous laisse la chance de faire grandir son enfant en sécurité, mais si le jour de la 10eme année de vie de l’héritier, Raya ne se présente pas à Carn Dum, je lancerai mes troupes contre vous, et détruirai toute votre vie, vos corps et vos âmes. Nul ne se souviendra de vous, pas même Toranur et la chance qu’aurait pu saisir Raya en revenant en Angmar auront été annihilées. .

Alaryc s’approcha davantage et d’un coup fulgurant, saisit la gorge de Kisha avec sa main droite. Il serra un petit peu, sans toutefois forcer.

-Et si vous osez encore une fois me menacer, vous périrez tous sans avoir vu le moindre enfant. dit-il en accentuant un petit peu la perssion.

Puis, il relâcha Kisha et s’en retourna vers la fenêtre. Les mauvais souvenirs de sa vie lui remontaient en tête. Dans ces moments là, il était un cœur fait de pierre et de cynisme car nul n’aurait pu adoucir sa peine. Nul n’aurait pu effacer les marques du fouet sous la neige froide d’Angmar. Nul n’aurait pu adoucir la dureté du sol de marbre de sa chambre. Non, nul n’aurait pu effacer toutes les remontrances et les châtiments infligés au jeune Alaryc, dernière chance du clan de devenir un petit peu plus influant en Angmar. Bien que le capitaine d’Angmar fût un homme infaillible, de rares fois, il était détruit par une simple pensée. Il dit alors d’une voix cassée et affaiblie, sans se retourner.

-Non, nul ne peut se soustraire à son destin… Je vous remercie de votre hospitalité. Dès que je serai remis de mes blessures, je
quitterai le Rhùn pour rentrer chez moi. Et une dernière chose…
Dit-il tout en passant les mains autour de son cou. Il décrocha une chaine en argent forgé au bout de laquelle pendait un petit bouclier où étaient gravées les armes d’Angmar. Il se retourna et s’avança près de Kisha si près qu’il put sentir son souffle sur sa peau. Si près que leurs visages se touchaient presque. Il enserra la nuque de la courtisane et y scella le bijou. Et ceci pour ne pas oublier que vous êtes une amie d’Alaryc, Capitaine d’Angmar. Veillez sur votre petite famille, car les temps promettent d’être durs en Rhùn…

Alaryc retira ses mains et se retourna, mais n’avança pas. Quelque chose l’en empechait. Il n’aurait su dire si c’était l’attente d’une quelquonque réaction ou les cris qui avaient repris… Etait-il si fautif que ça ? Non, vraisemblablement que non. De toute façon, il avait été recruté pour une chose : tuer et assouvir. Guider et exhorter. Il était Alaryc, Capitaine d’Angmar.
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyMer 11 Nov 2009 - 23:44

La courtisane écouta attentivement le discours d'Alaryc sans sourciller. Elle sentait que l'homme était à la fois à l'aise et présentait une certaine gêne en sa compagnie. Cela l'amusait dans un sens.
Les nouvelles menaces du capitaine devenait sérieuses, et intérieurement, blessèrent la gérante de la maison close; elle ne laissa pas son mal transparaitre.
Lorsqu'il la prit par la gorge, elle ne broncha pas, et se contenta de regarder droit dans les yeux son interlocuteur, qui avait pris pour des menaces certaines paroles de Kisha. Tandis qu'il parlait en augmentant la pression de sa main sur le cou de la femme, cette dernière ne pu s'empêcher de laisser un sourire se dessiner sur ses lèvres, malgré sa fine pipe à la bouche.
Puis, son "agresseur" tourna les talons, afin de profiter de la vue imprenable sur le désert. La tempête de sable faisait rage. Kisha sortit un de ses éventail métallique et commença à s'éventer; une chaleur abominable commençait à envahir la pièce. Le regard de la vipère balayait la pièce, sourcils froncés. Le silence l'inquiétait; même un cri de Raya l'aurait rassuré à ce moment là. Enfin, l'Angmarien coupa le silence en reprenant la parole. Dans ces mots sourds et dit sur un ton faible, la courtisane décela rapidement les sentiments de l'homme de guerre, et sa confusion. Soudain, il marqua une pause et décrocha de son cou un collier joliment forgé, avec un pendentif magnifique.
Il s'avança vers son interlocutrice et le mit autour du cou de cette dernière, en guise 'd'amitié". Avait-il autre chose en tête ? Surement...
Tout en fumant sa pipe, elle regarda le bijou de plus près, et constata que le pendentif portait les armes d'Angmar. Elle le remercia par une révérence gracieuse et un sourire enjôleur. Alaryc se retourna, comme pour s'en aller, chose qu'il ne fit pas. Les cris de l'épouse en fuite résonnaient à nouveau depuis quelques instants dans la maison close. Soudain, Sakr fit interruption dans la pièce, courroucé. Il expliqua que sa nièce n'arrivait pas à se calmer, et qu'il valait mieux prévenir un médecin. Toutefois, la courtisane s'opposa à la décision de son compagnon, et se contenta de sortir de sa manche une petite fiole après avoir posé sa pipe sur la table de chevet. A l'intérieur, une fine poudre verte pouvait être aperçue. C'était une des nombreuses mixtures qu'elle avait préparé en secret dans son petit laboratoire à poison.
Elle s'approcha d'un pas furtif vers le hors-la-loi, et lui tendit la fiole.


- Donne lui ça dilué dans un verre d'eau, ordonna la courtisane. Ça devrai la faire dormir quelques heures.

Sakr prit la fiole, jusqu'à ce que son regard sinistre se pose sur le nouveau bijou autour du cou; reconnaissant les signes de l'Angmar, il regarda Alaryc, puis Kisha. La femme souriait avec ironie, et le regardait avec défi. Il grogna.


- Hé bien mon beau, déclara la gérante de la maison close avec malice; on est jaloux ?

Elle ne laissa pas le temps à la brute de répondre, qu'elle l'embrassa avec fougue, pâmée contre lui. Sakr ne répondait pas au baiser de sa compagne, agréablement surpris certes, mais il ne s'y attendait pas, si bien qu'il garda les yeux écarquillés.
Puis, quelques secondes plus tard, après ce baiser aussi intense que bref, la courtisane se détacha de Sakr. Elle ricana en se dégageant de son étreinte, et le rappela à son devoir, à savoir aider Raya. Il s'exécuta et sortit, tout en repenant soin de fermer la porte derrière lui.
Kisha se retourna alors vers le capitaine, et éclata de rire un bref instant, suite à la scène qui venait de se dérouler.
Enfin, elle repris son air habituel, et ramassa la cape de Toranur, restée à terre.


- Sachez que je ne vous menaçais pas, dit-elle sans regarder l'homme de guerre. Je dis les choses le plus simplement du monde, et je dis ce que je pense. Je pense que nous avons tous le choix, et que nous sommes tous, qui que nous soyons, des êtres humais de chair, de sang et de pulsions.

Un grand cri hystérique de la part de Raya l'interrompit, mais quelques instants plus tard, le silence se fit à nouveau; l'Orientale était enfin endormie, pour presque quatre heures.

- L'Homme est né libre, continua Kisha en s'éventant; mais il s'est imposé des limites parfois douloureuses qui entravent nos désirs. Nous avons tous le choix Alaryc lança t-elle simplement en regardant son interlocuteur.

La courtisane tourna les talons et ramassa les armes de l'Orientale, dispersées sur le sol.

- Je vous propose de rester jusqu'à ce que l'enfant ouvre les yeux, ajouta la gérante de la maison close. Vous pourrez ainsi vous remettre tranquillement de vos blessures et avoir la preuve "visuelle" de la descendance de Toranur. Dans un mois le bébé sera mis au monde, et pendant ce temps là, je pense que vous pourriez discuter plus amplement avec Raya. Qu'en dites vous ?

A cette question, elle regarda le capitaine avec interrogation, et attendait attentivement la réponse d'Alaryc.
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyJeu 12 Nov 2009 - 20:55

Alaryc regarda Kisha qui ramassa les armes. Elle avait beaucoup parlé mais ses paroles étaient restées vaines. Alaryc était redevenu l'homme qu'il avait été fait. Un homme d'acier, de fer et de foi. Nul mot ou morale idiote ne le troublerait pas. Il dit d'une voix neutre

-Non, Kisha. L'homme ne nait pas libre et il ne naitra jamais libre. Il devient libre, au terme d'un combat de tous les instants, si cette vie l'appelle. Mais à quoi bon ? Finir comme Sakr, pourchassé et traqué par toute une nation pour un semblant de tranquilité ? Non, les Hommes sont faits pour servir et il en a toujours été ainsi. Les choix... Ils nous definissent en un tout. Mais les choix vont de pair avec le devoir. Nous avons toujours deux choix : un pour le devoir et la tête, l'autre pour l'âme et le coeur.

Alaryc fit quelques pas dans la pièce pour se changer les idées. Oui, il irait voir Raya et parlerait plus longuement avec elle. Surtout après la scène qui venait de se dérouler, il fallait bien qu'il aille au moins s'excuser pour son impertinence. Impertinence qui lui avait peut-être sauvé la vie. Le désert continuait à battre la tempête. Quel était ce pays, où les sables ne s'arrêtaient jamais de tourner, fouettant, tuant et s'insinuant partout. Toute la population vivait au rythme de ses caprices et de ses coups de têtes. Pour en avoir goûté l'aride impression, Alaryc savait comme le désert était traitre. Il faisait s'égarer les voyageurs, décimait armée et nations. Mais lui aussi, finissait par se calmer. Seul le temps, continuait de défiler, imperturpable dans sa course contre le monde.

"Vous savez, Kisha. L'enfant de Raya naitra avec de puissantes chaines mais également un marteau sans limite. Sa destinée est aussi sombre que glorieuse, aussi triste que belle, aussi ambitieuse que timorée. Bien que je ne préfererai pas vous le dire comme cela, mais il me serait fort désagréable d'apprendre que l'héritier d'Angmar est en Orient, caché aux yeux du monde. Cette partie du monde est brutale, tout comme le tyran qui la dirige encore et toujours, Krell le conquérant. Et bien qu'elle soit grande et puissante, un jour arrivera où tous seront massacrés sans pitié. Le mal qui a été fait au monde sera purgé et vous vous baignerez tous dans votre sang, sans aucun secours. Nous autres, angmariens, nous retournerons vers Sauron et nous mourronsen martyr. Mais vous mourrez, sans gloire. Sachez donner à cet enfant un destin prometteur. Concernant votre proposition, oui, je vais rester jusqu'a l'accouchement. Raya et moi avons beaucoup à nous dire je crois, et j'irai lui rendre visite quand elle se sera remise. Si vous avez des questions à poser, ne serait-ce qu'a la place de Sakr, je vous enjoints à me les poser dès maintenant.

Alaryc s'assit à nouveau sur le lit, regardant Kisha et attendant une éventuelle réponse de sa part. Bien que la fatigue commença à le tenir, il préferait cent fois crever l'abcès tout de suite qu'être menacé une nouvelle fois dans un sombre coin du harem par Sakr le bandit. Et bien qu'il eut dit qu'il garderait le secret, Alaryc se dit qu'il serait de meilleure augure d'avertir Toranur de la position de son héritier. Lorsqu'une occasion se présenterait de lui écrire une missive, Alaryc se debrouillerait pour lui envoyer. Un mois.. Cela laissait le temps à un éventuel messager de faire le chemin. Avec un peu de chance, il convaincrait Raya de venir avec lui en Angmar, où Toranur serait surement fou de joie, à moins que pris d'une colère froide, il décapite l'orientale. Après tout, Alaryc n'aurait fait que son devoir et l'héritier serait alors obligé de suivre le cours des évènements.

Il faisait chaud, affreusement chaud. Et bien qu'Alaryc arpentait le désert depuis déjà quelques temps, le climat froid et finalement familier de l'Angmar lui manquait. Lorsque l'on voyait montagne et froid inhospitalier, il voyait panorama sublime et température propices aux rêves. Petit, il avait toujours adoré courir dans le froid, ou s'assoir à côté de la cheminée pour ecouter les sermons de son père. C'était bien les seules chsoes de positives qu'il avait reçu de son père : son éducation. Car cela avait fait d'Alaryc un homme indestructible, paré à tout. Il regarda une nouvelle fois vers Kisha et dit:


"Excusez cette intrusion, mais, pourriez-vous me prêter votre pipe?"

Avec cette question, le visage d'Alaryc se barra d'un grand sourire, le premier depuis son arrivée? Il était chose rare de voir l'homme du Nord sourire et cela faisait toujours une impression étrange car sa cicatrice se soulevait en arc de cercle, adoptant la même position que sa bouche. Les yeux gris de l'Angmarien s'étaient faits moins froid, plus humains, peut-être, tout simplement.
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyDim 15 Nov 2009 - 20:20

Kisha écouta Alaryc sans broncher, fumant sa pipe et ramassant les armes de sa protégée comme si rien n'était.
Alors que l'Angmarien s'asseyait sur le lit sans dire un mot, visiblement pris de fatigue, la courtisane venait tout juste de ramasser les affaires de Raya et ouvrit la porte et siffla une jeune fille. Cette dernière s'empressa de venir, et emporta les armes et la cape du Mordor avec elle.
La gérante du harem ferma la porte rapidement et se retourna de nouveau vers le capitaine. Il semblait pensif, jusqu'au moment, où de manière assez inattendue, il demanda à fumer la pipe, avec un sourire pour le moins étrange.
Dans un premier temps, elle écarquilla légèrement les yeux, puis dans un second temps, après avoir analysé la situation et enlevé la pipe fumante de sa bouche, un sourire taquin se dessina sur ses lèvres rouges sang.
Son regard de vipère, devenu carnassier plongea dans celui du blessé, tandis qu'elle se dirigeait vers lui, d'un pas lent et mesuré, le tout dans une démarche sensuelle. Une fois arrivée près de lui, toujours debout, elle remis la pie entre ses lèvres et aspira en grande quantité la drogue contenue dans la pipe. Elle donna ensuite l'objet désiré à son interlocuteur, et pris son visage par le menton.
La courtisane posa ses lèvres sur celles de l'homme de guerre en fermant les yeux, et souffla sensuellement la fumée entre les lèvres de ce dernier.
Cette scène pour le moins étrange se déroula silencieusement, malgré le vent sifflant sourdement au dehors.
Il n'y avait presque plus de fumée à souffler, et comme pour clore la chose, Kisha posa de nouveau sa bouche sur celle de l'Angmarien, dans un dernier souffle fumant.
Kisha s'écarta du capitaine en reprenant la pipe restée entre ses mains et le toisa avec un sourire satisfait et taquin quand elle remarqua une petite marque laissée par son rouge à lèvres sur celles du blessé.


- N'oubliez pas où vous êtes, déclara la courtisane en mettant à nouveau la pipe à sa bouche. Vous êtes dans la Sanctuaire de la débauche, le lieu de tout les excès... Drogue, Sexe et Alcool en sont les dieux vénérés... Un soldat blessé ne peux pas encore en bénéficier directement, surtout si il viens d'Angmar repris t-elle après un ricanement.

La gérante de la maison close tourna les talons, et posa son regard sur la petit plateau posé à proximité du lit. Il avait bu, mais n'avait pas touché à la nourriture. Puis, de nouveau, elle se tourna vers Alaryc, et repris son air habituel. Il fallait qu'elle mette les choses au clair quand au "bon déroulement du séjour".

- Les cuisines sont au rez-de-chaussées si vous avez besoin de manger un repas plus convenable, tout comme la Chapelle. Ensuite au premier, les chambres des filles, si jamais vous souhaitez assouvir vos pulsion de mâle, elles seront en mesure de répondre à vos moindre désirs. Au deuxièmes, les chambres réservées au "travail" de mes employées. Vous êtes au troisième, dans les chambres privées, occupées actuellement par Raya et son oncle; les cabinets et la salle d'eau sont au bout du couloir. Mes appartements sont au sous-sol. Vous avez une petite cloche à l'entrée juste à côté de la porte; si vous avez besoin de quelque chose, utilisez là, et je viendrai. Malheureusement pour vous, il vous sera défendu de sortir dans la ville, à moins d'être accompagné. Des questions ?

Attendant une éventuelle réponse de son interlocuteur, l'empoisonneuse continua à fumer sa pipe tranquillement, ses yeux d'émeraudes scrutant à l'horizon les petits tourbillons de sables dansant en rythme avec le souffle du vent à travers la fenêtre.

Après un long silence, Kisha compris que l'Angmarien n'avait rien à ajouter et sortit de la pièce silencieusement, après avoir jeté un dernier regard enjoué sur le nouvel occupant de la chambre.
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyMer 9 Déc 2009 - 17:18

Kisha venait de refermer la porte. Alaryc était seul dans la luxueuse pièce. Décidemment, ce lieu était vraiment un lieu de pêché, de luxure et de vice. S'il était vraiment accompagné d'une troupe de soldats, il n'hésiterait pas à incendier ce lieu maudit. Il voulut se lever mais la fumée lui monta à la tête et il chancela avant de s'effondrer sur le lit. Sa tête lui tournait.

Que faisait-il ici ? Attendait il vraiment une naissance qui n'aurait aucun interêt pour la suite ? D'ailleurs, quelle suite était envisageable ? Blessé dans un désert si lointain de ses terres natales... Tandis que pendant ce temps, Toranur avait surement besoin d'un homme de confiance, un homme de foi. Alaryc. Et lui, vétéran de l'armée d'Angmar, il était là, à se terrer. Un terrible souffle le secoua. Il fallait qu'il retourne en Angmar. Voila trop longtemps qu'il avait quitté la neige de son pays. Il fallait qu'il y retourne !
Mais comment... Après tout, la nuit tombait, il n'aurait aucun mal à s'enfuir et à emprunter un cheval. Il partirai, au loin, tout seul... Mais avant, il avait une dernière chose à regler, mais pas tout de suite...Aussi, il s'allongea et s'endormit profondemment...

Il se reveilla en sursaut et regarda par la fenêtre. La lumière spectracle de la lune eclairait à peine la pièce. Il faisait donc nuit. Exactement ce qu'il attendait. Bien qu'Alaryc venait de sortir de son sommeil, il était tout à fait lucide et determiné. Il se leva doucement puis sortit sans un bruit de sa chambre. Le couloir était plongé dans la pénombre. Heuresement, sa première et rapide visite dans les couloirs lui permit de s'orienter. La chambre de Raya devait être au bout de ce dédale... Il avança à pas de loup dans les couloirs. Des lumières sortaient de sous les portes des chambres.

Il était l'intrus, le ténébreux. Il continua à avancer jusqu'a voir une lourde porte blanche. Ca y est, il y était... Prenant une grande inspiration, il poussa doucement le battant. Il n'était pas fermé à clé. La lourde porte s'ouvrit rapidement. Alaryc se faufila dans la pièce puis referma posémment la porte. Il fit un tour d'horizon. La chambre était bien plus tranquille, plus aérée que l'autre. Une chambre personnalisée, qui avait vécu. Dans un somptueux lit, une forme se dessinait sous les lourdes couvertures de velours.

L'angmarien se dirigea vers le petit bureau qui trônait sous la fenêtre. Il était magnifiquement ouvragé. Des médailles et des bijoux étaient disposés, certains clinquants, d'autre bien plus imposants par leur couleur terne, vivante.
Des tonnes de lettres étaient étalées, certaines à même le sol. Mais Alaryc n'était pas là pour découvrir pas à pas l'intimité de la jeune femme. Il attrapa la chaise qui devait surement servir à Raya pour ecrire et la posa contre la porte, comme une barricade. Il s'y assit et attendit patiemment, regardant la forme qui bougeait maintenant sous les draps.

D'après les dires de Kisha, Raya devrait se reveiller dans peu de temps... Là, après la surprise première de le voir assis, en face d'elle, dès son reveil, ils pourraient avoir une petite discussions. Enfin, une longue discussion. Il fallait qu'Alaryc en sache plus. Il fallait qu'elle, sache. Il fallait qu'elle sache la terrible vérité sur l'Angmar et son avenir. Il fallait qu'elle sache que la terre n'était pas belle et cultivée. Il fallait qu'il lui dise au revoir. Car au fond de lui, dans sa plus profonde âme, il savazit que cette rencontre jouerait un rôle très important par la suite. Un perssentiment, plus fort que tout.

Il devait parler à Raya, et il le ferait tout de suite. Impatient, il se leva et se dirigea vers le lit. Il se plaça entre la jeune femme et la fenêtre. Il plaça doucement sa main sur l'épaule de la dormeuse et la secoua doucement. Raya se retourna et lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle ne put voir qu'une forme indistincte qui se découpait en contre-jour sur la lumière blanchâtre de la Lune...
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyLun 29 Nov 2010 - 15:36

Sombrant dans les Ténèbres depuis quelques heures maintenant, Raya dormait profondément, si bien qu'elle n'entendit pas Alaryc entrer dans sa chambre légèrement désordonnée. Elle avait laissé traîner sur le sol de nombreuses lettres, pour ne pas dire la quasi-totalité de sa correspondance avec Layla, toujours en Angmar, et divers bijoux clinquants qu'elle avait acheté, ou encore d'autres qui avait appartenu à sa défunte mère.

Plongé dans un rêve étrange, l'Orientale s'imaginait en mère comblée aux côtés de son enfant malgré un père toujours absent, qui n'avait cherché la retrouver.
Elle vit une maison de pierre en plein désert, un petit oasis, et un petit garçon espiègle de six ou sept ans, ressemblant traits pour traits à Toranur. Par tous les Dieux qu'il était adorable ! C'était vraisemblablement son fils qu'elle regardait jouer dehors avec un chaton au pelage noir ébène. Un sentiment de bien-être l'envahissait, jusqu'à ce que tout à coup, elle vit son fils revenir en courant vers la maison, le chaton dans ses bras. Il ouvrit la porte et s'empressa de trouver refuge derrière les jambes de sa mère. Il ne l'avait pas refermé, et avait laissé ainsi l'occasion à un homme de pénétrer à sa suite dans la demeure de la petite famille. Il portait une armure aussi noire que le charbon, et son visage était caché par un sinistre casque; le tout aux insignes du Mordor. L'inconnu tourna la tête vers la guerrière, et retira doucement ce qui cachait son visage. L'émotion la gagnait au fur et à mesure qu'elle le reconnaissait... ce menton volontaire, ces lèvres charnues, ce nez fin, ces yeux gris, ces longs cheveux blonds... impossible que ce soit Lui... et pourtant dans ce rêve il était là, à la regarder et à lui sourire. Il s'avançait vers elle, et la prenait par les épaules en lui murmurant quelque chose qui sonnait agréablement à ses oreilles; un "je suis de retour" aussi doux qu'une brise printanière...
Jamais les Ténèbres ne lui avaient semblées si douces...


Pourtant, dans la réalité elle sentit qu'on la secouait légèrement et tenta de reprendre ses esprits dans un gémissement, sans pour autant y parvenir, car le puissant narcotique faisait encore effet, et ne la rendait pas tout à fait lucide quand à la silhouette qui se tenait près d'elle. Sa vision était trouble et son rêve la hantait toujours malgré elle. L'épouse en fuite ouvrit un peu les yeux, et adressa un regard empreint radieux et fatigué à l'homme qu'elle prenait pour son époux alors qu'un sourire timidement joyeux se dessinait sur ses lèvres.

"Toranur..." souffla t-elle dans un murmure en effleurant avec une infime douceur le visage de l'Angmarien du bout des doigts. "Tu es venu nous chercher...? Je suis si heureuse de te retrouver après tout ce temps... Tu m'a tellement manqué mon amour..." continua la jeune femme en caressant le cou de l'homme en face d'elle.

Sa vision défaillante redevenait normale au fur et à mesure qu'elle parlait. Les contours du visage du soldat blessé se firent plus nets et le sourire de la jeune femme s'effaça rapidement après avoir retiré vivement sa main nichée dans les cheveux de l'homme de guerre. Toujours sous l'emprise du narcotique, elle s'assit dans les draps et recula de quelques centimètres et posa instinctivement un main sur son ventre, prise de frayeur. Puis, elle ferma les yeux en grognant, et en secouant la tête, comme pour se préparer au retour à la réalité. Alaryc se tenait face à elle, et semblait visiblement ne pas lui vouloir de mal, du moins pour cette fois.

"Ah c'est vous..." déclara t-elle dans un soupir de soulagement tout en baissant les yeux. "Qu'es-ce que vous voulez...?" finit-elle par demander d'une voix boudeuse tout en relevant ses yeux dorés vers son interlocuteur.

Elle poussa un grognement: sa tête lui faisait horriblement mal, et son corps tout entier semblait aussi lourd qu'un boulet de canon. Elle n'avait pas bu et pourtant elle se sentait comme un matin après une monumentale beuverie. Sur sa petit table de chevet posé près du lit, elle remarqua la petite fiole et le verre d'eau vide. L'Orientale comprit rapidement que Kisha lui avait donné une de ses mixtures après sa crise d'hystérie afin de la calmer et la faire dormir, et que cet horrible nausée était un effet secondaire. Elle prit la fiole entre ses doigts et la renifla en fronçant les sourcils. L'odeur que la poudre verdâtre avait laissé était on ne peut plus forte et désagréable, si bien qu'il accentua le mal de tête de la femme enceinte. Elle tourna la tête avec un air de dégout.

"Oh mais qu'es-ce qu'elle m'a donné ?!" pesta Raya à l'encontre de sa mère de substitution en reposant le flacon. "Quelle horreur, ça sent le rat mort..."

L'épouse en fuite se frotta les yeux en grogant et regarda à nouveau Alaryc droit dans les yeux et déclara d'une voix calme et sévère à la fois dans un faible sourire ironique:

"Alors? Que me vaux cette visite, dans mes appartements ?"

Alors qu'elle attendait la raison de la venue de l'Angmarien dans sa chambre, des bruits de fête résonnait dans toute la maison-close; comme toute les nuits, une soirée était improvisé dans l'ancienne chapelle. Les rires gras des hommes ivres se mélangeaint aux rires enjôleurs des courtisanes avides de plaisir et le verre brisé répondait à au rythme effréné de la musique orientale...
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Alaryc
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyLun 29 Nov 2010 - 20:31

Alaryc regarda Raya émerger doucement. Sous les effets des drogues données par Kisha, la future mère avait confondu l’Angmarien avec son souverain, le puissant Toranur. L’homme de guerre se recula doucement, laissant l’orientale se remettre tranquillement de son profond sommeil. Des bruits de fêtes résonnaient au loin maintenant mais Alaryc avait été prévenu par Kisha du sorte d’établissement dans lequel il s’était retrouvé et cela n’avait rien d’étonnant. Les gens devaient bien s’amuser de temps en temps après tout. Alaryc se rassit sur la chaise de telle sorte d’être camouflé par la pénombre. Il était bien mieux dans les ténèbres, surtout pour avoir ce genre de conversation.

Aussi, il décida qu’il avait attendu suffisamment de temps et mordu sa langue suffisamment de fois pour avoir le droit de réponse à
ses innombrables questions. Il parla d’une voix claire et douce.



Raya… Comprenez moi, j’aurai bien voulu attendre mais les questions se bousculent dans ma tête et nous avons des choses à nous dire, soyez en sûre. Tout d’abord, j’espère que vous savez que maintenant que je connais la vérité, à savoir que les héritiers de Toranur sont des fugitifs, leur naissance ne sera pas inconnue à Toranur, à moins de me tuer… Ce qui finira par se savoir, d’une manière ou d’une autre. Vous devez comprendre que ces enfants doivent retourner à leur père, à leur roi, à leur terre. Je ne sais pas quelle sera votre décision, mais réfléchissez bien, car vos enfants ne pourront vivre ici une vie loin de tout.
Ensuite, j’aimerai que vous me racontiez vos aventures et votre histoire avec Toranur. J’ai besoin de comprendre.


Alaryc se tut et laissa le temps à Raya de digérer tout ça. Il ne voulait pas la brusquer et il comptait rester un certain temps dans ce désert, autrement dit, inutile de se précipiter. Il valait mieux progresser doucement tout en ménageant Raya. Il ne pouvait tout de même pas lui dire clairement que si elle refusait de le suivre, il serait obligé de la tuer. Les héritiers d’Angmar étaient trop dangereux et en même temps trop puissants pour rester cachés. Si Toranur périssait, les enfants deviendraient une source de guerre civile. Qui reconnaitrait leur légitimité ? Peu de personnes, désireuses de les manipuler et l’Angmar prendrait feu. Les autres, eux, tenteraient tous de monter sur le trône. Et tout le travail accompli serait brisé. C’était hors de question.

Au contraire, si Alaryc ramenait les enfants, il serait déjà considéré par Toranur et aurait surement une place importante au sens de sa nouvelle armée. Et si le suzerain était content de retrouver ses héritiers, sa lignée se poursuivrait inlassablement. Au contraire, si refusait de voir la vérité, il les ferait mettre à mort et la menace serait définitivement écartée. La chose qui était sûre : ils ne resteraient pas en Orient bien longtemps. Mais tout ceci viendrait pour plus tard et il ne jugeait pas bon de dévoiler tout ça à Raya… Dans l’immédiat. S’il restait effectivement jusqu’à l’accouchement, il aurait de nombreuses choses à faire. Notamment envoyer des coursiers jusqu’en Angmar, où il demanderait à ses fidèles comparses de le rejoindre. Il devait se retrouver en position de force s’il voulait emmener les enfants de force. Il reprit, afin que Raya ne s’endorme pas.


Pour rester sur un sujet plus léger, si vous l’acceptez je resterai avec vous jusqu’à l’accouchement, que nous puissions apprendre à nous connaitre. On m’a dit qu’il y avait beaucoup à apprendre sur ce pays de Rhùn, j’espère que vous pourrez, vous et Kisha, m’en faire voir les fantaisies… Ah et j’aimerai vous demander s’il arrive, ici, que le temps soit moins chaud… C’est insupportable pour un homme du Nord pure souche comme moi.


Ainsi, il espérait détendre l’atmosphère et obtenir ses réponses sans que Raya s’en rende vraiment compte. L’heure tardive, les drogues et la musique devraient jouer en la faveur de l’Homme de guerre, à coup sur. Alaryc fixa longuement Raya. C’était donc vrai, voila la femme la plus puissante d’Angmar, sans qu’elle soit Angmarienne… il faudrait compter avec elle, c’était certain. Puis, il y avait une part de vérité là dedans. Il était curieux de découvrir ce pays. Devant le silence de Raya, Alaryc se prit à penser à son pays. Oui, le destin de son pays était presque entre ses mains. A lui de décider ce qu’il en ferait. En regardant Raya il se dit « tu auras beau disparaitre de ma vue, je ne disparaitrai jamais de ta vie… ».


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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyMar 30 Nov 2010 - 13:21

Pendant tout le monologue de l'Angmarien, Raya avait gardés les yeux clos, et écoutait toutefois attentivement ses paroles. Elle était un peu chamboulée par tout ce qu'il disait, et le fait de devoir tout dire au sujet de sa relation avec Toranur à un homme qu'elle connaissait à peine lui coupa le souffle quelques instants et accentua son mal de tête. Elle esquissa un sourire lorsque Alaryc évoca l'insupportable chaleur de son pays. Ce n'était pas un sourire mesquin, mais bien un sourire doux qui se dessinait sur le visage de la jeune femme. Elle n'ajouta rien lorsqu'il se tut, plongée dans une profonde réflexion. Après un long silence, l'Orientale prit une grande inspiration, et ouvrit doucement les yeux.

" Je crois qu'il est grand temps de me confesser même si vous n'êtes pas un homme d'église", dit-elle simplement dans un petit sourire triste.

La guerrière s'intalla au bord du lit pour être plus à l'aise, et plongea ses yeux dorés dans ceux de son interlocuteur quelques instants, le feu de son regard se ravivait doucement, alors qu'elle allait commencer son récit. Jamais jusqu'à maintenant elle n'avait raconté tout cela à personne d'autre qu'à Kisha. Prête à se replonger dans son passé, elle prit la parole d'une foix douce et claire.

"Il y a un peu moins de deux ans, avant de rencontrer Toranur, j'étais en couple avec un autre homme" déclara l'épouse du Numéroréen en regardant la lune par la fenêtre. " C'était un assassin recherché par les hommes du Mordor; nous attendions un enfant, et nous aspirions à une autre vie loin des problèmes... On a fini par nous trouver, et nous avons étés séparés... Je l'ai cru mort pendant longtemps, et j'ai été livrée à Toranur entant qu'esclave..."

Elle s'arrêta quelques instants, le regard triste en repensant à l'Haradrim. La dernière fois qu'elle l'avait vu, c'était aux Champs du Pelennor, et depuis, plus rien. C'était certainement mieux ainsi, et peut être valait-il mieux de ne pas trop en parler, après tout, ce que le capitaine voulait savoir, c'était l'histoire de son souverain avec la femme enceinte qui ce tenait devant lui.
Raya baissa les yeux et posa une main sur son ventre arrondi avant de reprendre.

"Il devait décider de mon sort: me tuer, ou alors profiter de mes talents de guerrière... J'étais désespérée, et je voulais qu'il me tue; je ne voulais que ça... J'ai été livrée en Isengard alors qu'il devait rencontrer Saroumane et une certaine Thuringwethil. Mon insolence envers elle a couté la vie de mon premier enfant. C'était le coup de grâce pour moi, car c'était la seule chose qui restait de mon ancien amant, et voilà qu'on venait de me l'arracher..."

A l'évocation de ce ce souvenir, elle fronça les sourcils et sa main se crispa sur l'abri du petit être. Cet instant tragique et douloureux, la rousse s'en souvenait comme si c'était hier encore, si bien qu'elle ne voulait pas entrer dans les détails de sa souffrance.

"Je suis partie, mais Il m'a vite rattrapé." reprit la guerrière dans un sourire amusé et timide. "Je pensais qu'il allait enfin me délivrer de ma triste vie à ce moment là, mais lorsque nos regards ce sont croisés et qu'il est venu me parler pour la première fois, il s'est passé quelque chose... J'ai sentis mon sang se glacer dans mes veines et mon coeur s'arrêter..." Elle marqua une nouvelle pause, le souffle court et le coeur serré alors que le rouge lui montait aux joues et qu'elle mordait sa lèvre inférieure. Intérieurement, elle revivait la scène et se sentait submergée par nombre de sentiments contradictoires alors qu'elle cherchait ses mots. "J'étais... "bouleversée" ? Non ce n'est pas le mot juste... J'étais "pétrifiée" par un sentiment hors de mon contrôle; oui ça serai plutôt ça, "pétrifiée" par un sourire qui me hantera à tout jamais... Jamais je n'avais rencontré un homme aussi énigmatique, aussi attirant... C'était plus fort que tout, je voulais tout savoir de lui... Tout s'est passé très vite ensuite au campement... J'étais en furie et sacrément stupide; je voulais qu'il me tue, par tout les moyens et le plus rapidement possible... mais un seul baiser de lui a eu raison de moi... Je ne sais pas ce qui lui a pris à ce moment là et si il s'attendait à tout ce qui allait se passer. Il a dû faire ça pour me faire taire, mais à partir de là, s'en était fini de la simple relation prisonnier-bourreau..." Elle pouffa un instant, se remémorant la scène qu'elle venait de raconter, le feu dans ses yeux ne cessant de croitre. "Je me suis éprise de lui comme si c'était inévitable, une véritable tempête de sable s'était déchaînée dans mon coeur...même encore aujourd'hui..." finit-elle dans un murmure presque inaudible.

Émue et parlant comme elle pensait, elle ferma les yeux, comme pour tenter de contenir son émotion. Oui elle l'amait toujours, à la folie, quoiqu'elle en dise, quoiqu'elle puisse faire... si elle devait mourir pour quelqu'un, elle savait que ça serait pour lui.
Ses yeux lui brulaient; elle aurait bien voulu pleurer tellement le discours qu'elle tenait ravivait en elle de nombreux souvenirs à la saveur amèrement douce qu'elle avait crû enfoui au plus profond d'elle, mais elle se retint. Puis dans un soupir silencieux elle rouvrit des yeux brillants de chagrin, et repris son histoire -leurs histoire- dans un calme olympien, sans regarder l'Angmarien.

"Je ne voulais que lui, et il ne voulait que moi." continua Raya en regardant à nouveau l'astre d'argent à travers la fenêtre. "Il ne me disait rien de lui et de ses sentiments et faisait tout pour ne rien laisser transparaitre, mais je savais au fond de moi ce qu'il éprouvait à mon égard... Nos sentiments ont étés mis à rude épreuve au fil du temps, mais rien ne semblait nous atteindre au final... Nous somme devenus amants, ce n'était plus un secret pour personne; je crois que c'est depuis la bataille du port de Lond-en-Edaïn, lorsque j'ai été transpercée par une lance sur le champ de bataille qu'il a réalisé... Je sais qu'il a eu peur pour ma vie à ce moment là...Et il y a eu une bataille à Minas Tirith plus tard; c'est là qu'il a prit les choses en main et que notre relation a pris un tournant décisif..."

Un sourire franc illumina le visage de la future mère. Le premier depuis le début de sa longue confidence, les souvenirs de sa fugue amoureuse aidant.
Elle se leva, et fit quelques pas vers la fenêtre près d'Alaryc, et scruta d'un regard plus ou moins absent le paysage qui s'offrait à ses yeux. Le desert était plongé dans une demi-pénombre, et l'astre de la nuit éclairait les dunes de sable d'une lumière spectrale étrangement agréable. Sa main baguée était posée légèrement sur le vitrail alors que son autre main maintenait son ventre arrondi. Jamais elle n'avait autant parlé jusqu'à maintenant...

"Il m'emmena au Rhûn, ici, dans mes terres natales, et semblait décidé d'y rester... Nous nous sommes installés dans cette même chambre. Pendant un peu plus d'un mois, nous avions connus le Bonheur, loin de la guerre et Toranur semblait apprécier... Il m'a demandé en mariage quelques jours plus tard; j'ai dis "oui" sans hésiter, trop heureuse d'entendre ces mots sortir de sa bouche. Il était assis sur la chaise où vous êtes d'ailleurs en ce moment." dit-elle dans un sourire tandis qu'elle tournait un visage conquis vers l'homme de guerre près d'elle. Quelques instants plus tard, elle détourna à nouveau le regard et repris sa contemplation du désert. Nous nous sommes mariés en toute discrétion un soir de pluie en plein désert, sur les ruines de la maison où j'ai passé mon enfance; c'était certainement le plus beau jour de ma vie, jamais je ne l'oublierai...Nous étions ensemble, et c'était tout ce qui comptait; jamais je n'ai juré fidélité envers quelqu'un d'autre que lui... Mais toutes les belles choses ont une fin: nous avons étés retrouvés, et ramenés au Mordor..."

Un silence s'installa et le visage rayonnant de la jeune femme s'assombrit. Plus bas dans la maisonnée, la fête battait son plein: la musique continuait, les rires laissaient maintenant place aux insultes et le rire particulièrement inquiétant de Kisha résonnait entre les murs de la maison-close; c'était le début d'une immense orgie, qu'elle avait soigneusement orchestrée, comme tout les soirs depuis quelques temps déjà, et en être la principale spectatrice l'amusait au plus haut point, aussi malsain soit-il...
La guerrière prit un air bien plus grave et se tourna vers l'Angmarien après s'être assise sur le rebord de la fenêtre. Puis, elle ferma les yeux et continua son récit sur un ton monocorde.

" Sauron sermonna longuement mon époux, et lui réassigna ses fonctions malgré son mépris. Quand à moi, il avait été décidé que je dirige un petit régiment d'amazones et dix milles hommes. Mais nous devions faire nos preuves, et Toranur le savait. Il culpabilisait de la perte de son prestige et devint de plus en plus dévoué à son Maître. J'avais beau l'encourager dans cette voix, je sentais que quelque chose n'allait pas, je sentais que quelque chose se préparait... et mes doutes se confirèrent lorsque Sauron lui-même nous informa de l'arrivée des Morts. Il nous confia chacun une mission: Toranur devait récupérer l'Angmar, et moi Dol Guldur... Nous devions partir chacun de notre côté dès le lendemain à l'aube."

Elle marqua une nouvelle pause, le temps d'avaler sa salive et de rouvrir les yeux. Elle continua, le regard éteinds et le teint blême en regardant le plafond.

"J'étais toutefois inquiète car une de mes guerrière était morte en couche et plusieurs autres étaient enceintes. Je les ai congédiées, et c'est à ce moment là que j'ai pris conscience qu'avec mon époux, nous n'avions jamais abordé le sujet... J'avais également appris les traitements réservés aux nouveaux nés, et j'en étais effrayée. De plus, les rumeurs disent qu'Il ne porte pas les enfants en grand intérêt." ajouta l'Orientale en baissant les yeux sur son ventre rond. "Si je devais à nouveau donner la vie, je ne voulais surtout pas perdre cette opportunité comme par le passé... Alors quand j'ai appris ma grossesse la nuit avant mon départ, j'ai agis entant que mère, égoïstement je l'avoue car j'avais peur de la réaction de mon époux, mais je voulais préserver ce cadeau que l'on m'offrait..."

Un autre silence s'installa, le temps pour la jeune femme de reprendre un peu son souffle.

"Je voulais que cet enfant vive une enfance normale, et je savais pertinnement que c'était chose impossible en Mordor; alors je me suis enfuie en prétextant un départ précipité pour Dol-Guldur dans la nuit... Voilà sept mois que je suis ici, et je ne sais pas encore quoi faire, mais je vais y réfléchir... Si vous restez jusqu'à la naissance j'aurai tout le temps pour ça, et vous aussi pour pas mal de choses... Vous tuer serai de toute évidence ridicule et fichtrement inutile, et je ne veux pas d'un quelconque chantâge entre nous... je vous en prie, ne Lui dites pas pour le moment, j'aimerai que vous lui disiez lorsque vous jugeriez cela nécessaire, en temps et en heure...
Je pense vous avoir tout dis Alaryc; si vous avez des choses à demander je vous répondrais.
" termina t-elle enfin dans un murmure en se tournant vers le principal concerné et plongeant son regard dans le sien, sans même se rendre compte qu'une fine larme perlait sur sa joue, à la lumière pâle de la lune.

Fatiguée mais lucide, Raya venait d'achever sa longue confession sur un inquiétant silence, et conserva un air digne. Elle avait été sincère avec son interlocuteur tout le long, et attendit une éventuelle réaction de sa part. Soudain, prise d'un mauvais pressentiment, elle plissa les yeux sans quitter le capitaine du regard; le rire gras de son oncle mêlé à celui se sa mère de substitution traversaient les murs de l'établissement, la femme enceinte ferma les yeux en fronçant les sourcils, un air de dégoût sur le visage. Des vomissements, des hurlements de frayeur étranglés, des cris de stupeur... un rire sinistre de la part de la courtisane, suivi par celui de Sakr.... Elle savait très bien ce qui se passait dans la chapelle et essaya tant bien que mal de repousser les différentes images qui l'assaillaient; l'humiliation d'un homme de haut rang étaient leur jeu favori... Oui, il y avait même des hommes de hautes conditions qui venaient se perdre ici et se soumettre aux caprices de la maîtresse des lieux, impitoyablement sadique et manipulatrice, pour ne pas dire diabolique...
L'épouse du serviteur de Sauron avait envie de vomir, si bien qu'elle retint tant bien que mal un hoquet, et s'excusa auprès de l'Agmarien. Elle l'observa de plus près et le scruta de la tête aux pieds. Il semblait avoir connu la guerre mieux que personne à la vue de son immense cicatrice sur le visage, et dévoué à son suzerain. Etrangement, elle retrouva en lui l'air sévère de son père, ce qui l'amusa. Bien qu'il soit originaire des terres arides, lui aussi n'aimait pas la chaleur, elle avait le don de l'irriter au plus haut point par moment. Tout comme son père, l'Angmarien semblait lui aussi une force tranquille.

" Vous me rappellez mon père, lui non plus ne supportait pas la chaleur du désert parfois." ajouta t-elle dans un sourire timide, embarassée par les différents bruits ignobles retentissant dans la maison-close; essayant à son tour de détendre l'athmosphère. "Apprendre à vous connaître me ferais plaisir, et je serai ravie de vous faire visiter les alentours, car je crois que Kisha elle, sera plutôt du genre à vous faire visiter ses appartements par tous les moyens."

La femme enceinte laissa échapper un petit rire cristallin après ces dernières paroles comme pour rassurer Alaryc, sachant très bien la nature vorace de sa mère de substitution, d'autant que son oncle partait demain dans l'après-midi. Mais après tout il devait s'en douter, sachant qu'il était dans un gigantesque harem, et que la courtisane était de nature charmeuse et provocante. Toutefois avant cette remarque, ses paroles étaient franches.

"Malheureusement la chaleur est rarement absente ici et j'ai beaucoup de mal à la supporter tout comme vous en ce moment" poursuivit la rousse en regardant à nouveau l'homme de guerre. "Elle est beaucoup plus supportable en soirée; et sachez que même ici il y a nombre de fantaisies dans la fraîcheur de la nuit; je serai ravie de vous les faire découvrir d'ici demain... Il pleut rarement, et la neige est inexistante contrairement à l'Angmar..."
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyMer 1 Déc 2010 - 23:15

Alaryc respirait doucement, sereinement. A vrai dire, il réfléchissait à toute allure, il assimilait toutes les informations dont l’avait inondé Raya. Pour ceux qui connaissaient bien l’homme de guerre, il était impensable d’obtenir quoi que ce soit qui différait de ce que lui avait conté la jeune orientale. Chaque mot résonnait et résonnait dans sa tête. Il ressassait chaque intonation, chaque soupir, chaque pause. Une vraie mine d’informations, voila à quoi il avait eu le droit. Le récit donné par Raya relatait une partie de la vie de Toranur qui restait totalement obscure pour Alaryc et après tout c’était bien normal. Mais une idée pour le moins saugrenue lui trotta dans l’esprit. Maintenant, il connaissait les deux facettes de Toranur, et mis à part Sauron lui-même, Alaryc en était le seul. Car si Raya le connaissait, elle ne l’avait pas vu depuis longtemps et ne savait rien de sa situation actuelle. Autrement dit, c’était Alaryc qui savait le plus de choses sur Toranur que n’importe qui.

L’homme d’Angmar, en écoutant les paroles, avait eu l’impression de rentrer dans l’esprit de Raya à travers ses yeux de feu. Il avait eu l’impression d’y être, lui aussi, ici, des années plus tôt. Il avait eu l’impression d’y être, à Minas Tirith, la cité Blanche. Et il y était, lors de la prise de l’Angmar, il y était bel et bien.

Puis vint cette histoire d’assassin mystérieux qui aurait mise Raya enceinte. C’était assez troublant. Pis encore, l’orientale était mariée. Mariée. Mariée avec Toranur. Le suzerain d’Angmar était donc lié par serment avec une femme. Ce n’était pas une petite information. Car ça laissait un poids énorme dans la balance si Alaryc l’utilisait à de mauvaises, ou de bonnes fins. L’homme de guerre reflechit encore un peu et se dit qu’il était bien mieux qu’il ne commente pas tout ce qu’elle lui avait dit tout de suite. Il fallait qu’il soit le temps de tirer ses propres conclusions. Aussi, se décida-t-il à parler un peu de lui, en surface du moins.
Aussi, il se leva et s’assit sur le lit, proche de Raya. Il plongea à son tour son regard dans celui de l’orientale.
Le regard de l’Homme du Nord était dur mais liquide. Comme si, une fois la barrière brisée, le flot du temps était facile à capter.


Je pourrai vous parler de moi, oui. Ce serait la moindre des choses, afin que vous compreniez à qui vous avez affaire… J’ai vu le jour dans un petit village d’Angmar, à l’extrémité Nord du pays. Le climat était glacial et on dit que les hommes de mon village descendent des légendaires golems de glace du Forodwaith.

Toujours est-il que je n’ai connu que mon père. Ma mère ainsi que ma sœur sont décédées d’une terrible maladie. Vous devez comprendre, Raya, que là bas, nul médicament, nulle drogue ne fait effet. Lorsque la terre est plus dure que la roche et le temps plus froid que la neige, seule la foi réchauffe les cœurs. Aussi, mon père m’apprit-il plus tard que si elles étaient mortes, c’est qu’elles n’avaient pas assez foi en Sauron. Mon grand frère, lui, mourut dans une embuscade tendit par des elfes alors qu’il combattait auprès des orcs de Sauron. J’ai été élevé dans une culture religieuse difficile à imaginer, bien qu’elle se rapproche un peu du culte voué à Krell, votre défunt empereur. Lorsque vient l’âge de quitter le domicile familial, mon père m’embrassa et me donna ses dernières recommandations. Puis il me chassa de chez moi, avec une éducation militaire, politique et religieuse quasi parfaite et rare dans mon pays. Aussi je quittai mon foyer pour ne plus jamais le revoir, car j’appris, des années plus tard, que mon village avait été incendié et les habitants tous massacrés par une bande de pillards.


Alaryc marqua une pause, se plongeant dans ses souvenirs. En effet, son passé était douloureux et sanglant mais il ne faisait pas de mal à Alaryc. C’était lui, tout simplement, rien de plus. Et il était fier. S’il n’avait pas vécu tout ça, il aurait été quelqu’un d’autre et qui sait, n’aurait-il pas vécu si longtemps… Il laissa le temps à l’orientale de prendre conscience de tout ça afin de se forger une nouvelle image de l’homme de guerre de Toranur. Enfin, il se décida à reprendre la parole, d’une voix perdue, comme replongée des dizaines d’années en arrière.

Lorsque j’appris la mort de mon père, je m’engageai dans l’armée. On me fit intégrer une section composée des villages d’Angmar et non de Carn Dûm, l’élite. On était de la chair à pâtée. On nous envoya combattre très loin de chez nous. Mais malgré toutes les épreuves, je fus considéré comme un fanatique. Et où là les soldats tombaient, je me dressais. Là où ils fuyaient, je priais. Ainsi, j’enchainais les victoires aussi on me nomma capitaine de mon unité. Je formais toutes les nouvelles recrues et bien vite, nous fûmes l’égal des meilleurs soldats royaux. On nous appela la Légion Fol car nous prenions part aux missions les plus dangereuses toujours la foi et la hargne au ventre. Lors d’une dernière et ultime mission, tous mes camarades furent tué et je fus touché et rapatrié. On essaya de me soigner mais je refusai. Je devais me montrer digne de Sauron et de mon père. Si je devais mourir, je mourrais. Si j’étais utile au Seigneur Noir, je vivrai. Après une très longue convalescence je m’en remis et l’estime de mes ainés me fut acquise. On me considéra comme un vétéran et on me proposa de rejoindre les rangs des Légions d’Elite. Je refusai et commença une errance qui me conduit jusqu’ici, chez vous… Je repassai bien sur au début, de nombreuses fois chez moi, notamment pour apprendre à connaitre Toranur, et pour suivre mon entrainement de Kommissar, quelque chose dont vous ne devez pas savoir grand-chose : une invention de Toranur, que je bénis. Puis, je partis jusqu’à dépasser l’orée de la Forêt Noire et je continuai à descendre toujours plus jusqu’à la fortune que vous me connaissez.

Cette fois-ci, Alaryc se tut définitivement. Tout ce qu’il n’avait pas dit, il ne le dira pas. C’était quelque chose dont Raya ne devait pas être entretenue, du moins pour l’instant. Il se leva et arpenta la pièce, ecoutant les échos de la fête qui battait son plein, vu les cris d’extases qui montaient jusqu’à ses oreilles. Un Temple de la Débauche et de la Profanation, oui c’était ça. Puis il se sentit prêt à prier. Aussi, il s’excusa auprès de Raya, la laissant dans ses pensées et se mit à genoux et commença à réciter une prière avant de rendre son culte, que Raya n’avait du surement jamais voir. Le culte consistait, entre autres, à se faire saigner aux avants bras. Aussi, quand Alaryc dénuda ses bras, Raya put y constater une foule de cicatrices, toutes bien organisées. Si la plupart étaient bien effacées, certaines prouvaient que la dévotion d’Alaryc était toujours aussi vivace…
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MessageSujet: Re: Une rencontre prémonitoire... [Flashback]   Une rencontre prémonitoire... [Flashback] EmptyJeu 2 Déc 2010 - 16:24

Étrange qu'il ne pose aucune question...
Raya avait attentivement écouté le récit d'Alaryc. Bref, mais à la fois très intéressant. Elle savait bien que les conditions de vie étaient rudes en Angmar, et que le froid en était le seul et véritable souverain. Ce pays pourtant tant redouté la fascinait. La foi préservait-elle vraiment d'un pays hostile ? La jeune femme en doutait fortement... L'image de ses parents lui revint quelques instants, assombrissant alors son visage.
L'évocation de l'Empereur Krell lui redonna le sourire, d'autant plus qu'il comparait son culte avec celui de Sauron. Erreur: c'était incomparable à son sens, et le capitaine n'avait vraisemblablement aucune idée du simple fait que l'énonciation de ce nom avait pour effet un silence total, suivi de nombreux chants de guerres et de sacrifices en tout genre. Parfois même des orgies comme actuellement. Elle retint non sans mal un rire.
Bien qu'elle n'ait jamais fait honneur au Seigneur de l'Est, l'esprit conquérant de ce dernier et son insatiable soif de pouvoir avait réussi à obtenir le respect le plus profond de la part de l'Orientale. Jamais jusque là le Rhùn n'avait été aussi grand et craint, et la mort du roi tyrannique avait attristé le peuple entier. Elle se souvint de sa seule et unique rencontre avec lui lorsque Revan devait travailler pour lui; c'était l'homme le plus impressionnant qu'elle n'ai jamais vu, avec une prestance incroyable et une voix caverneuse à faire trembler les Terres du Milieu toutes entières. Au fond d'elle, l'épouse en fuite espérait que sa femme Morrigane continue à étendre le terrible règne de l'homme qu'elle avait aimé, et qui portait fièrement le surnom de "Dieu de la Guerre".
Elle ferma les yeux, alors que l'Angmarien évocait la mort de son père. Étrangement, elle repensa à son frère, qu'elle avait tué de ses propres mains avec tous les autres membres de son clan. La vision de la maison familiale en flammes lui revint, et lui fendit le coeur en quelques secondes, sans pour autant que la guerrière ne laisse transparaitre sa tristesse. Puis, le silence s'installa à sa plus grande surprise. Elle jeta un regard interrogateur à son interlocuteur et continua de boire ses paroles lorsqu'il repris. Le récit sa dernière bataille l'époustouffla. Serai-ce donc lors de cet ultime combat que cette longue cicatrice sur son visage serait née ?
D'après son histoire, c'était un homme de guerre expérimenté, habité par une foi inébranlable pour le Seigneur du Mordor. Il semblait persuadé que c'était sa foi elle-même qui l'avait sauvé. Elle plissa les yeux, légèrement peu convaincue par cette déclaration. Une question vint ensuite s'enraciner dans l'esprit de Raya: pourquoi donc cette errance ?
Le nom de Toranur qui suivit peu après résonna longuement dans ses oreilles. Avait-il réellement appris à connaître son époux comme il le prétendait ? Certainement que non puisqu'il avait demandé à connaître la partie de la vie la plus personnelle de l'ancien Maréchal. Effectivement, elle ignorait tout de ce que son époux avait crée depuis son ascension au trône d'Angmar et se jura intérieurement de poser certaines questions au capitaine en face d'elle.
Enfin il se tût, laissant les cris de jouissance et les rires étranglés remplir le silence qui venait se s'installer alors qu'il faisait les cent pas dans la pièce. Un homme de sa condition ne devait certainement pas être habitué àà ce genre d'endroit, surtout si il était un serviteur de Sauron. Toutefois, à travers son discours, elle en avait appris un peu plus sur lui, et cela la satisfaisait.
Soudain, il s'excusa auprès de l'Orientale et s'agenouilla à quelques mètres d'elle. Il récitait une prière à la gloire du Seigneur Noir, et s'apprêtait à accomplir le rituel l'accompagnant . Lorsque Alaryc mit à nu ses avants-bras, la jeune femme ne pu empêcher son regard de les scuter, ainsi que les nombreuses cicatrices qui les avait meurtrit. Elle ne pouvait pas s'empêcher non plus d'imaginer la douleur de ces scarifications et d'avoir envie de vomir à la simple pensée de voir le sang couler devant elle.
Elle se leva et se dirigea d'un pas léger vers lui, avant de lui prendre doucement les poignets et de le regarder dans les yeux dans un sourire.

" Je respecte votre culte pour Sauron " dit-elle d'une voix douce en regardant quelques secondes les avant-bras balafrés de l'Angmarien. "Mais ne faites pas cela devant moi, je ne veux pas que le moindre sang souille cette chambre qui est la mienne je vous le rappelle; respectez au moins ça et attendez d'être revenu dans votre chambre... Sachez que malgré nos différences, nous sommes tous deux des êtres humains fait de chair et sang, et j'espère que nous arriverons à nous entendre convenablement si nous ne devenons pas amis..."

Elle resta longuement près de lui ainsi, laissant le capitaine méditer les paroles de son interlocutrice.
Cette dernière finit par s'asseoir en tailleur devant lui à même le sol, après un effort considérable à cause de son ventre arrondi. Tenant toujours les poignets du trentenaire, elle décida de prendre à nouveau la parole, pour cette fois l'interroger sur ce qui lui tenait à coeur, calmement et sans aucun détour.

" Si je peux me permettre: pourquoi avoir entrepris cette errance alors que rejoindre les rangs de Sauron vous est destiné ? Vous dites avoir appris à "connaître Toranur", mais que sous-entendez vous par là? Ça m'étonnerais beaucoup qu'il ai un confident tel que vous; vous êtes tous deux des hommes solitaires dont le coeur est entouré d'une armure lourde et robuste. A part devenir plus ambitieux qu'à l'accoutumé, je pense qu'il ne doit pas avoir beaucoup changé. Je suis d'ailleurs assez étonné que vous ne fassiez pas part de vos commentaires, mais je suppose que vous méditez. J'aimerai que vous m'en disiez plus sur le nouvel empire de mon époux. J'ai largement entendu parlé du terrible climat de l'Angmar mais jamais de son histoire et de ce qui l'attends. "

En attendant une réponse de sa part, l'épouse en fuite plongea son regard dans celui d'Alaryc, le priant gentiment de lui apporter ne serait-ce quelques réponses à ses interrogations. Il ne parlerai certainement plus de lui, mais il allait certainement de son souverain. N'était-elle pas la mère de ses héritiers après tout ? Elle avait bien le droit de savoir...
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