Fastred le soigneur

La jeune Tinwen avait fait un tour accidentel dans les quartiers ouest de la ville puis un léger détour par le sud. Elle avait finit par trouver l'aide d'un garde qui paraissait plus vouloir dormir que d'assurer la sécurité des citoyens. Et maintenant qu'elle était à l'est elle cherchait la demeure du vieux Fastred.
Comment un maison pouvait-elle être si bien cachée ?
Enfin, après être passée une demie douzaine de fois devant la demeure une vieille femme lui indiqua comment rentrer.
Elle fit le tour, trouva la porte,frappa et attendit qu'on lui ouvre. Enfin après une petite attente un vieil homme lui ouvrit avec un expression bienveillante. Il la jaugea du regard puis lui demanda poliment :

- Bonjour jeune fille! Que puis-je pour vous ?

La jeune femme répondit d'un air peu assuré :

- Je vous présente mes respects monsieur. Je voudrais devenir guérisseuse et l'on m'a dit qu'il faudrait que je vienne vous voir.

- Mais... Vous avez déjà quelques compétences en médecine ?

Elle commença a lui exposer ses capacités.

MJ on

Le vieux Fastred écouta attentivement puis l'invita à s'asseoir. Il lui dit d'attendre puis disparut derrière une porte. Quelques minutes plus tard, il revint avec une boîte de gâteau et un gros livre tout miteux.

Il posa le livre sur une petite table devant laquelle ils étaient assis et invita la jeune fille à se servir de gâteau.
Puis il dit d'une voix chevrotante et mal assurée :

Jeune fille, voudriez-vous avoir l'amabilité de vous présentez, je ne connais même pas votre nom ? et quels sont vos motifs pour vouloir devenir guérisseuse ? Je serai intriguer de savoir qu'est-ce-qui vous y a poussé.

Fastred fixa Tinwen avec des yeux gris et fatigués qui montraient toutes l'étendu du désastre du temps sur le vieil homme.

Tu n'as qu'à aller plein est jusqu'à la muraille que tu longes jusqu'à la dernière maison avant la colline. Renseignes-toi sur place mais la maison de Fastred est esseulée dans le quartier ancien de la ville, tu la reconnaîtra facilement : les carreaux ne sont pas lavés et elle semble abandonnée.

Culgor se répétait mentalement les paroles du vieux guérisseur. Il n'avait nulle envie de se perdre dans cette cité inconnue. Bien sûr, la bibliothèque de son ancien professeur regorgeait d'atlas, et il devait bien y en avoir de nombreux dédiés à ce pays limitrophe du Gondor. L'adolescent en avait lu plusieurs fois, mais à quoi sert un atlas quand on est perdu dans une cité ? Il ne lui restait donc que son bon sens, ce qui est mieux que rien, il est vrai. Il sortit du dispensaire royal, et monta les marches de l'esplanade sur laquelle se dressait le palais royal. D'ici, il avait une vue plongeante sur la ville. En face de lui, tel un sillon, la route principale franchissait la porte et traversait la cité en ligne droite, jusqu'au pied de la colline. Là, elle commençait à zigzaguer alors que les habitations se faisaient plus rares. Enfin, elle débouchait sur une place agrémentée d'une fontaine, juste aux pieds du château d'or. Culgor porta son regard vers la droite. Les maisons s'entassaient comme des mouches sur du beurre, et les rues étaient si étroites qu'il ne pouvait que les deviner. Mais les habitations s'arrêtaient net au pied de la falaise, qui semblait s'être brusquement surélevée à cet endroit précis. Vers sa gauche, les rues étaient plus espacées, les bâtiments plus importants. Certains, particulièrement vastes, devaient sûrement être des casernes. La plupart des maisons de cette vaste cité était de bois et de torchis, surmontées par un toit de chaume. Ces tons chaleureux, lui rappelant quelques peu les petits villages campagnards du Gondor, s'opposait au souvenir qu'il avait de Minas-Tirith : si grande, si belle, mais si froide... Il fut arraché de sa contemplation par un garde zélé qui lui fit comprendre plus ou moins poliment qu'il devait s'éloigner du palais royal. Culgor descendit de l'esplanade sans chercher à discuter. Il resserra les lanières de son paquetage comme s'il partait faire une randonnée. De fait, en s'éloignant du palais royal, il eu l'impression de quitter Edoras. Mais cette impression disparu rapidement lorsqu'il pénétra dans la ville proprement dite. Dès qu'il le put, il obliqua vers la droite, vers ce qu'il estimait être l'Est. Il marchait à bonne allure, ne pensant pas avoir beaucoup de chemin à parcourir. Selon lui, a demeure du sage guérisseur ne pouvait être éloignée des maisons de guérison, qu'il venait juste de quitter. Par bonheur, bien qu'il se soit attardé dans son lit douillet, la matinée n'était pas trop avancée, aussi décida-t-il de se diriger vers le soleil levant qui illuminait les toits de chaume. Après de longues minutes, n'apercevant toujours pas le rempart oriental de la ville, il craint s'être perdu. La panique envahit insidieusement son esprit, bien qu'il ne le laissa pas paraître. Plusieurs personnes s'esclaffèrent devant sa tenue de voyageur. Il les ignora, quelque peu effrayé. Il ignorait à présent où il se trouvait. Toutes les rues étaient semblables, toutes les demeures semblaient identiques.
Tu n'as qu'à aller plein est jusqu'à la muraille que tu longes jusqu'à la dernière maison avant la colline., se répéta-t-il intérieurement. Cela faisait longtemps qu'il marchait plein est, le soleil levant l'aveuglait à chaque fois qu'il levait les yeux. Pour se le prouver, il releva la tête. A contre-jour, dépassant le fait des plus hautes maisons, se dressait fièrement la solide muraille de bois. La crainte quitta à tire-d'ailes son esprit, et il lui sembla que son cœur fondait dans sa félicité. Comment avait-il ne pas put l'apercevoir ? Il ne put se l'expliquer, mais, pour fêter cet évènement, il englouti plusieurs poignées de fruits secs et de graines et avala quelques gorgées d'eau. Ainsi ragaillardi, il eut l'impression qu'il pouvait traverser la cité, le Rohan même, en quelques bonds. Il allongea le pas, pressa l'allure, désirant arriver chez ce gardien du savoir médicinal au plus tôt.

Enfin, il arriva à nouveau au pied de la colline. A son sommet brillait de mille feux le château d'or. S'il ne s'était pas trompé, il ne devait plus être loin de la demeure de ce Fastred. Mais il lui semblait être enfin arriver à bon port, puisque ce dressaient devant lui, juste au pied de la colline, deux demeures rohirrims abandonnées. Il hésita un moment. Dans laquelle pouvait être la résidence d'un vénérable guérisseur ? Il porta son choix sur la plus présentable, du moins, la moins délabrée.

Il frappa à la porte et attendit. Aucune réponse. Il frappa une seconde fois puis, après avoir patienté quelques instants, se hasarda à pousser la porte. Une nichée de chatons bondit vers lui et lui fila entre les jambes. L'intérieur semblait avoir bien été entretenu autrefois, mais à présent, de nombreuses araignées tissaient leurs toiles, cohabitant sans problèmes avec une colonie de chat dont les miaulement se faisaient entendre à l'étage. Il appela. Une dizaine de chats vinrent à sa rencontre, crachant et hérissant leurs poils. Ce n'étaient guère de gentil minets, et il semblait à Culgor que chacun d'entre eux pouvait terrasser un chien de bonne taille sans problème. N'ayant pas l'avantage numérique, et imaginant que ce ne pouvait être là la demeure d'un guérisseur, il choisit de battre en retraite, tandis que les félins semblaient le huer en un concert de crachements.

Le deuxième choix s'avéra le bon. Dès qu'il frappa à la porte, une réponse sonore, bien qu'incompréhensible, se fit entendre. Il entra timidement. L'intérieur n'était certes pas mieux entretenu que la précédente demeure, tout du moins y avait-il des traces de nettoyage, un balais poussiéreux gisant dans un coin. Mais face à lui se dressait bel et bien deux personnes : la jeune guérisseuse qui l'avait sauvé plusieurs fois d'affilée, et le vieux Fastred en personne, un être bossu, ridé, édenté, chauve, un poil repoussant mais au regard vif abrité par d'épais sourcils blancs. Il semblait porter la même tunique que les autres guérisseurs, mais il était difficile de trancher sur sa couleur, tant les ans l'avaient ternie. Tout deux étaient assis à une table poussiéreuse, face à face, le vieil homme tenant un livre de bonne taille entre ses mains, et la jeune femme tentant d'avaler des gâteaux à l'aspect guère plus avenant que le pire des crams nains. Culgor bégaya timidement :

"Je... je vous dérange ?"

Le vieux bonhomme le dévisagea avec ses yeux vides et dérangeants. Son expression n'avait rien d'amical et avait plutôt pour effet d'effrayer le pauvre Culgor. Fastred avait l'air dérangé par l'intrusion de Culgor. Il marmonna quelques mots dans sa barbe peu épaisse :

" Qu'ont-ils donc tous à vouloir me voir ... les étrangers nous envahissent de partout ... bientôt, plus un seul rohirrim ... je croyais être dans une retraite paisible ... paisible et tranquille ? mon oeil "

Ce monologue intrigua beaucoup nos futurs apprentis qui se regardèrent en échangeant un signe de surprise. Le vieux Fastred était un personnage bizarre , difficile à comprendre et bien peu amical. Mais quand on perçait le personnage au coeur, qu'on le comprenait et qu'il voyait en vous un esprit habile, alors, le flot de son savoir se déversait et tout son soi se libérait en vous. Avec la vieillesse, cela avait empiré, mais peut-être que les deux étrangers arriveraient à percer son armure.

Fastred indiqua d'un signe rude à Culgor de s'asseoir sur une chaise qu'il lui présenta. Celui-ci obéit sans attendre de peur de recevoir un juron du professeur. Fastred semblait avoir deviné que Culgor voulait, comme l'autre étrangère, apprendre de lui le savoir d'un guérisseur.

Fastred invita Culgor à prendre ses gâteaux. Sans qu'il n'ait trop le choix, Culgor se pencha sur la boîte poussiéreuse où se trouvaient les boules peu attirantes qui, semblait-il, étaient comestibles. Culgor se démena pour trouver celle qui semblait ressembler le plus à quelque chose de mangeable. Les yeux noirs de Fastred ne le quittèrent pas jusqu'à ce qu'il eut entamer un petit gâteau que Culgor avait eu du mal à avaler comme s'il avait été une nourriture sorti de Barad-Dur.

" J'imagine que vous me connaissez _ enfin en tout cas mon nom _ mais moi, je ne vous connais pas. D'où venez-vous donc petits garnements et que voulez-vous donc exactement ? Si vous cherchez à apprendre mon métier, il faudrait pour cela que vous ayez un minimum de connaissance ... "

La chaise sur laquelle s'assit Culgor grinça dangereusement. Le jeune homme ne pouvait qu'espérer que ce tas de bois mal ficelé ne s'effondre pas, aussi essaya-t-il de se tenir dignement, afin de ne pas paraître malpoli. Son regard erra quelques instants dans la salle en mauvais état, suivant le fil des toiles d'araignées pendant ça et là, avant d'être capté par les deux yeux noirs de Fastred. Il baissa la tête, intimidé. La crasse de cet endroit lui semblait à la fois misérable et majestueuse, comme lorsqu'on pénètre dans un sanctuaire inviolé depuis des années. Un linceul de poussière semblable à un fin voile de soie recouvrait la salle, à l'exception des traces de pas sombres tranchant avec les tons gris argentés. Combien de guérisseurs étaient passés ici avant eux ? Quels savoirs sacrés y étaient secrètement gardés ? Il l'ignorait. Peut-être l'apprendrait-il un jour. Peut-être pas. Tout dépendait de cet homme répoussant, un brin inquiétant même, mais toutefois auréolé de mystère. D'un geste de la tête, qui n'était guère avenante, il désigna sa boîte de gâteaux. Culgor jeta un rapide coup d'œil. Les gâteaux en question avaient dut être dans le passé des galettes dorées au miel, même ressemblaient maintenant à des galets grisâtres à l'aspect rugueux. Il en identifia un petit qui avait encore quelques teintes proches du brun. Il tenta en vain de le croquer, de le faire fondre dans sa bouche, mais après quelques essais infructueux l'avala d'un seul coup. Il sentit brusquement un poids dans son estomac. Le guérisseur prit pour la première fois la parole à voix haute, c'est-à-dire qu'il poussa un grognement un peu plus fort que les précédents et un peu plus compréhensible.

" J'imagine que vous me connaissez _ enfin en tout cas mon nom _ mais moi, je ne vous connais pas. D'où venez-vous donc petits garnements et que voulez-vous donc exactement ? Si vous cherchez à apprendre mon métier, il faudrait pour cela que vous ayez un minimum de connaissance ... "

Culgor rougit, bien que ni l'antique guérisseur, ni la jeune femme de Minas Tirith ne puissent le remarquer, l'adolescent étant déjà couvert d'une fine pellicule de poussière. Voilà qu'il manquait à toutes les règles de bienséance ! Il ne lui avait fallut que quelques semaines pour oublier la politesse qui lui avait été inculquée depuis son plus jeune âge. Gêné, il chassa une araignée de ses cheveux et bredouilla :

"Oh ! Euh... Je... Excusez-moi... Je suis malpoli... Pardonnez-moi, je..."

La suite de ses paroles ne fut pas plus compréhensible que les messes basses du vieux Fastred. Celui-ci ne cilla pas et semblait toujours attendre sa réponse. Culgor ravala sa salive, et, prenant son courage à deux mains, il déclara :

"Veuillez m'excuser, je fais irruption chez vous en faisant fi de la politesse et sans m'expliquer... J'en suis désolé... J'espère pouvoir me rattraper... Mon nom est Culgor, Culgor Amartheru, de Lossarnach. J'arrive de Minas-Tir... de Munburg. Je me demandais si vous me feriez l'honneur de m'inculquer votre art de guérison... Cela peut paraître idiot, mais tant de personnes répandent la mort et le sang sans se soucier de ceux qu'ils laissent dans leur sillons, estropiés, brisés, alors je... je voudrais contribuer à l'équilibre du monde en soutenant tous ces blessés, toutes les familles frappées par la maladie et la guerre ! Je sais que je ne suis qu'un idéaliste, mais... Enfin, je suis prêt à suivre vos leçons si vous me faites cet honneur... J'ai étudié près de six ans auprès d'un grand maître de Min... Munburg, et j'ai ainsi quelques connaissances en médecine et en anatomie... Accepteriez-vous de me prendre pour élève ?"

Culgor appuya sa question d'un regard interrogateur, brillant d'exaltation et d'espoir.

Tinwen semblait avoir trouvé le seul biscuit comestible. C'était un délicieux sablé au gout d'amande caramélisée. Elle regretta sa gourmandise quand, en se resservant timidement elle s'était rendue compte que le reste de la boite semblait occupée par des fragments de montagnes. Elle était en train de s'acharner sur la structure granitique de la "friandise" quand le petit roux frappa timidement a la porte. Elle lui adressa un maigre sourire qu'il ne sembla pas détecter puis elle se remis a fixer le bout de ses doigts.

Le vieillard semblait appartenir a la catégorie de ces vieux savant a moitié fous qui se coupaient du monde afin de préserver leur savoir. Il prit la parole.


" J'imagine que vous me connaissez _ enfin en tout cas mon nom _ mais moi, je ne vous connais pas. D'où venez-vous donc petits garnements et que voulez-vous donc exactement ? Si vous cherchez à apprendre mon métier, il faudrait pour cela que vous ayez un minimum de connaissance ... "

Elle allait répondre mais Culgor prit la parole.

"Veuillez m'excuser, je fais irruption chez vous en faisant fi de la politesse et sans m'expliquer... J'en suis désolé... J'espère pouvoir me rattraper... Mon nom est Culgor, Culgor Amartheru, de Lossarnach. J'arrive de Minas-Tir... de Munburg. Je me demandais si vous me feriez l'honneur de m'inculquer votre art de guérison... Cela peut paraître idiot, mais tant de personnes répandent la mort et le sang sans se soucier de ceux qu'ils laissent dans leur sillons, estropiés, brisés, alors je... je voudrais contribuer à l'équilibre du monde en soutenant tous ces blessés, toutes les familles frappées par la maladie et la guerre ! Je sais que je ne suis qu'un idéaliste, mais... Enfin, je suis prêt à suivre vos leçons si vous me faites cet honneur... J'ai étudié près de six ans auprès d'un grand maître de Min... Munburg, et j'ai ainsi quelques connaissances en médecine et en anatomie... Accepteriez-vous de me prendre pour élève ?"

Quand l'ermite répondit elle était trop concentrée afin de ne pas éternuer (fichue poussière !) qu'elle ne perçut que le son de la voix et pas la réponse de Fastred. Puis ce dernier la regarda. Elle se mit a parler tout en passant sa fine main dans ses beaux cheveux.

Et bien... Comme je vous l'expliquais je me nomme Tinwen, je viens du Gondor. J'ai grandis dans un village, non loin de la grande citée de Minas Tirith. L'on m'appris de nombreuses choses. Mais surtout le grand savoir de la guérison par les plantes. Et si je viens a présent dans votre demeure c'est pour vous prier humblement de me prendre pour élève afin de perfectionner mon savoir, qui, sans être négligeable, pourrait être infiniment plus grand. Je vous demande donc de me prendre moi aussi comme élève.

Elle lui adressa un sourire timide.

Le vieil homme semblait fatigué, lassé de sa vie. Ces nouveaux venus ne lui redonnait pas de vivacité, ni de joie, car c'était une époque révolue. Désormais, les guérisseurs se passaient leur savoir de père en fils ou dans les grandes écoles de Minas Tirith, Fondcombe,... Comment se fait-il que ces jeunes gondoriens venaient en Rohan pour apprendre ce métier, c'était bien étrange pour cet homme au bout de sa vie qui ne chercha pas à comprendre.

La leçon commença. Il leur tendit le gros livre volumineux qu'ils durent se partager. Pendant que Fastred abordait tous les points capitaux de leur éducation. Il fallut une force mentale dépassant l'imagination à nos deux apprentis pour ne pas s'endormir. En effet, Fastred se parlait plus à soi-même qu'à eux : il murmurait des phrases inaudibles avec des mots qu'ils n'avaient même pas idée de leur existence. Ils s'acharnaient à suivre son monologue dans le livre, mais celui-ci était peut-être encore plus vieux et plus incompréhensible que Fastred, d'autant plus que ce dernier ne parlait pas l'elfique comme dans le livre, ... enfin pas encore.

Cette introduction fut très laborieuse. Vers deux heures avant le coucher du soleil, Fastred s'interrompit dans une phrase, les renvoya et ainsi, nos deux futurs soigneurs se retrouvèrent dehors avec une tête bien douloureuse et un air d'alcoolique qui vient de se faire réveiller. Leur yeux mi-clos durent se réhabituer à la lumière du jour même si le soleil allait se coucher ; les carreaux de la maison était si sale que la lumière ne passait pas.

Bref, les deux étrangers avaient bien l'air surpris et encore d'autres aventures allaient les attendre, toutes aussi inutiles et soporifiques que celle qu'ils venaient de vivre.

Avec un plaisir non feint, Culgor reprenait enfin les études. Sous ses yeux avides de savoir, les runes elfiques dansaient sur un parchemin agréable au toucher, entrainées par la voix monocorde de ce nouveau professeur. La joie de s'approprier des connaissances dont on ne devinait qu'à peine leur existence auparavant, l'ambiance studieuse, la table leur servant de pupitre, encadrée par quatre murs argentés, et dominée par des arabesques de soie... L'adolescent se plaisait dans cet environnement. Il se laissait envahir par toutes ces nouvelles informations qui se pressaient avant de s'installer, sans doute définitivement, dans les méandres de la mémoire. Certes, ce n'était qu'un préambule, une infime partie du savoir de ce vieux Fastred. Mais déjà il se plongeait avec exaltation dans l'apprentissage de la théorie.

Malgré tout cela, quelque chose n'allait pas. Aucun lien ne se tissait entre le professeur et les deux jeunes étudiants. L'antique guérisseur déclamait son cours d'une voix monocorde, sans prendre garde à ses deux élèves, faisant parfois à voix haute des remarques sur ces envahisseurs du Gondor. En face de lui, les deux étudiants le suivait des yeux, pendant qu'il arpentait la salle lentement. A peine quelques mètres les séparaient, mais on aurait pu croire qu'ils étaient éloignés par bien plus de mille miles. Suivre les leçons de ce professeur relevait de l'exploit, mais Culgor s'accrocha désespérément. Il voulait apprendre, il apprendrait. Il voulait devenir guérisseur, il le deviendrait. Tant pis s'il devait suivre des cours soporifiques, tant pis s'il gaspillait sa jeunesse. Il s'était jeté un défi, et n'aurait de cesse avant de l'avoir tenu. Toute son attention et son savoir s'avéraient nécessaires pour suivre ce qui restait de cet homme. Mais Culgor exploitait pleinement ses capacités, et parvint à suivre jusqu'au bout ce guérisseur qui semblait avoir pris en grippe le monde entier. Enfin, ils furent congédiés, alors que le soleil partait rejoindre ses quartiers nocturnes.

Il lui fallu un peu de temps pour se réhabituer à la lumière du jour. L'antre du vieux Fastred semblait coupée du temps et n'était que ténèbres face à la luminosité de cette fin d'après-midi. Avec plaisir il retrouva les rues étroites de la capitale rohirrim, avec ses murs de torchis, son odeur de foin, l'ambiance conviviale... A ses côtés, la jeune guérisseuse semblait éprouvée mentalement. Culgor lui annonça :

"Je vais y retourner demain matin."

Ils restèrent quelques instants silencieux à marcher au hasard, récupérant leurs esprits après une journée harassante, bien qu'ils n'aient guère bougé de la journée. Le rouquin déclara alors à la jeune femme :

"Ces cours ne valent rien sans la pratique. Voudriez-vous m'apprendre quelques-unes de vos techniques médicinales ?"

Il se tourna vers elle, attendant sa réponse.

[hrp= voici le RP le plus nul de l'histoire du rp !!! (quoique mon oeuvre n'est pas finit je ferais surement pire ! xD]

Les deux jeunes gens avaient passés la journée dans la demeure du guérisseur... La jeune femme n'en pouvait plus. Le peu qu'elle avait compris elle le savait déjà... Décidément ce premier cour n'était pas prometteur du tout ! Elle se mit a espérer que les suivants soient plus productifs... Elle fut d'abord surprise que le premier cour soit aussi basique. Mais finalement elle se rassura... Si des sujets nouveaux (pour elle) n'avaient pas été abordés c'était du a la présence du jeune rouquin, qui, lui n'avait aucunes bases dans le domaine de la médecine... Elle observa un instant le ciel, les derniers rayons du soleil s'apprêtaient a disparaitre a l'horizon... Ils se mirent a marcher. Tinwen se demandait ou elle pourrait dormir ce soir... Retourner au palais ? ou chercher une auberge
Culgor pris la parole :
"Je vais y retourner demain matin."
Après un moment de silence il reprit :
"Ces cours ne valent rien sans la pratique. Voudriez-vous m'apprendre quelques-unes de vos techniques médicinales ?"
Elle l'observa. Elle voulait bien mais pour pratiquer la médecine légalement il fallait surement une autorisation de Fastred. Elle accepta d'apprendre à Culgor ce qu'elle savait mais lui soumit le problème.

[hrp= désolée c'est vraiment nul mais j'pourrais pas faire mieux *pars a la recherche de cette pu**** d'inspiration*]

[non, il est bien je trouve ! Franchement ! Mais si, je te jure !]

Culgor regarda Tinwen exposer le problème. Les passants les ignoraient, le prenant sans doute pour un étudiant et sa sœur. Ils vaquaient à leurs occupations, sans ce soucier d'eux. De nombreuses personnes rentraient chez eux, après une dure journée de labeur. Ils mangeraient assurément bientôt, prendraient un bon dîner pour pourraient se coucher, pris dans un cycle figé.

Cependant, cette immuable routine avaient de bons côtés. Eux au moins, étaient assurés d'avoir le gîte et le couvert. L'adolescent entendit son ventre protester contre le régime qui lui était imposé. Il n'avait rien avalé depuis les gâteaux offerts par le vieux guérisseur, si de la pierre au goût de cendres peut porter un tel nom. Allons bon ! Du moins cela avait calmé son estomac pendant une demie journée ! Ces gâteaux exécrables avaient ce mérite ! Peut-être manquait-il d'habitude après tout. Un être doué d'une conscience intestinale bénirait une telle nourriture après une traversée du Harad sans manger ! Il n'avait pas à se plaindre ! D'autres vivaient des situations autrement plus désastreuses que la leur. Il songea à l'homme qui l'avait escorté gratuitement et eu un mouvement de reproche envers lui-même. Il faudrait qu'il défende sa cause. Demain peut-être. Voire le jour d'après. Ou bien il oublierai, surement.

Son regard erra autour de lui sans s'arrêter. Des enfants barbotaient dans une flaque d'eau, sans se soucier des adultes qui les contournaient prudemment, ne désirant pas se faire mouiller. Quelques marchands interpellaient les passants, proposant galettes, gâteaux et boissons, derrière leur étal regorgeant de victuailles. Un garde passa à cheval, que tous saluèrent respectueusement. Des amis chantaient joyeusement dans une maison bordant la rue, sans aucune raison apparente. Tout respirait le calme et la bonne entente. Il y avait là une ambiance inhabituelle, mi-campagnarde, mi-urbaine. Et cela plaisait à Culgor.

Soudain, il remarqua que Tinwen avait arrêté de parler et attendait sa réponse. Sa réponse pour quoi au juste ? Il n'y avait prêté aucune attention, distrait par l'activité de la capitale rohirrim. Il n'avait nullement écouté la question, et s'en voulait pour cela. Une auberge se dressait sur un bord de la rue. L'adolescent en profita pour dévier la conversation et être dispensé de donner une réponse à une question inconnue :

"Eh bien, voilà un endroit comme un autre pour manger et passer une bonne nuit !"

A vrai dire, l'endroit ressemblait plus à une taverne qu'à une auberge. Mais il devait bien y avoir quelques chambres de libre, et ils pourraient y manger à leur faim pour un prix honnête. Il interrogea la guérisseuse :

"On y va ?"