Une naissance obscure

Snikgrod venait de se réveiller de sa longue métamorphose. Son corps pourri par le temps s'était recomposé grâce à la terre maudite du Mordor. Cette terre noire et maléfique avait reforgé un nouveau corps à l'elfe déchu qu'avait été Snikgrod dans le passé. Il ne possédait plus la Grâce, la Beauté et la Douceur. Son supplice au Mordor avait pris fin, avec elle les 3 vertus des Elfes s'étaient envolées et avait laissé l'Elfe pour mort.

Après de longues années de métamorphose, Snikgrod venait enfin de se réveiller. Après être empli de bonté lors de sa vie d'Elfe, il possédait désormais trois autres vices en place des vertus : la Violence, la Haine et l'Ambition.

Ses 3 vices avaient nourri son être comme on nourrit un enfant, elles l'avaient forgé.

Il se releva de sa tombe-berceau, ramassa une épée rouillée salie par le sang à ses pieds. Il remarqua que dans sa tombe gisait une amulette représentant une Main Noire. Souvenir de sa vie d'elfe ? Hasard du Destin ? Snikgrod ne savait pas pourquoi cette amulette était là. En tant qu'ancien elfe, il aurait su pourquoi il était en possession de cet objet, désormais il ne s'en préoccuperait plus. Par simple cupidité, il la ramassa. Peut-être découvrirait-il, plus tard, quel était cet objet enterré à ses côtés pendant sa longue métamorphose.

Il sortit de sa tombe-berceau. Des orcs patrouillaient de toutes parts. Ces êtres verreux et puants sortaient d'autres êtres comme Snikgrod de terre.

La Terre Noire engendrait de curieux êtres se disaient Snikgrod intérieurement.

Il appela l'orc qui l'avait sorti de Terre et lui dit :

"Espèce de sale rat puant, au lieu de me sortir de Terre et de continuer ta sale besogne sans t'occuper de moi, peux-tu me dire quel est mon rôle ? Pourquoi suis-je là ? Qui étais-je ? Pourquoi mon corps est meurtri et blessé ? Pourquoi je sens que mon âme est noire désormais ?"

Surpris par ce que lui disait Snikgrod, l'orc revint vers lui et lui glissa :
" Je ne vois pas pourquoi je passerai du temps à te raconter des histoires. Ici on est là pour travailler espèce de sale fainéant. Si je devais raconter des choses à tous les orcs puants que je déterre je n'en serais pas sorti et le fouet m'attendrait sûrement au revers. Pour ton information, tu es un Uruk Hai, le peuple des Grands Orcs. Tu n'es désormais vivant que par ou pour le bon plaisir de notre Maître, Sauron le Grand. Tu portes surement des cicatrices car tu as été créé dans le tourment, le mal et la souffrance. Sers le Maître et tu seras récompensé"

La dessus l'orc s'éloigna. Snikgrod n'avait rien à dire et se tourna, il savait que servir le Maître serait la chose la plus importante à ses yeux désormais. Tant pis s'il devait faire couler le sang, la haine et la violence lui qui avait été si bon en tant qu'Elfe, il ferait désormais le Mal et maudirait en secret le jour où sa vie venait de basculer.

Il regarda la Terre Noire qui s'étendait à ses pieds, cette Terre était désormais sa Terre. Il avait faim.

Faim de haine, de violence et de sang.

Oui voilà ce à quoi il penserait dorénavant : se nourrir et se repaître de sang frais et si possible anéantir la moindre preuve du Bon de ce monde.

A peine il était sorti de Terre et à peine avait-il pris cette amulette qui gisait au sol, qu'un drôle d'être l'accostait.

Au moins celui-ci semble moins débile et moins poisseux que ces foutus orcs se dit Snikgrod.

En effet, ce nouvel être qui lui parlait n'avait pas l'odeur poisseuse, l'haleine fétide, le corps meurtri et pourri de ces maudits orcs. Et au moins il s'exprimait avec force et haine. Voilà qui était hautement plus intéressant que le langage primaire, brutal et sans intérêt de l'orc moyen. Cet être était donc d'un rang supérieur...

Il s'intéresse à mon amulette, continua de penser Snikgrod, voilà qui est bien, très bien même.

Snikgrod fit face au nouvel arrivant en essayant de paraître sous son plus beau jour... Il venait de renaître mais il avait déjà la force de sa race qui affluait en courant continu vers tout son corps et son ambition commençait déjà à se révéler.

" Bonjour, très cher voyageur. Mes yeux m'indiquent que vous n'êtes pas d'ici mais votre port ainsi que votre façon de parler m'indiquent clairement que vous tenez un certain rang en ce monde. Vu que vous pouvez circuler librement en Mordor, je pense que vous êtes par conséquent un "ami" de Sauron, donc mon allié en conséquence. Cette amulette ne regarde que moi. Cependant, je peux vous informer du fait que je viens seulement de la ramasser. Elle gisait là, à côté de mon corps pourrissant. Peut-être un vestige de mon ancienne vie d'elfe. N'en parlons plus, cette ancienne vie est révolue. Je suis désormais lié corps et âme à mon nouveau maître, Sauron. Par contre, si je peux vous être utile en quoi que ce soit, exprimez-vous. Je ne vais rester ici à me tourner les pouces et à supporter ces rats puants qui ne cessent de se chamailler. Il y a tellement de choses beaucoup plus intéressantes à faire. Dévorer de la chair tendre, tuer pour le maître, tuer par plaisir, faire du mal et causer tourment et douleur...Je m'égare, pardonnez-moi. Qui êtes-vous ? Que faites vous ici en cette Terre noire et maudite ?"

Snikgrod espérait ne pas avoir été trop sec avec cet étranger. Par ailleurs, il n'avait pas de raison à se justifier ou à s'expliquer sur ce médaillon,pour sa part il n'en savait plus rien.

Il espérait que cet étranger lui soit d'une quelconque utilité.
En effet pour Snikgrod existait 4 catégories : les faibles, les forts, les utiles et les inutiles.
Il est évident que Snikgrod se croyait appartenir à la seconde catégorie. Et il ne faisait aucun doute que cet étranger appartienne à la catégorie des utiles.
Enfin pour lui, la première et la dernière catégorie nécessitait le même mode d'approche : malveillance, brutalité et tuerie.

HRP : J'ai modifié les occurences à Angmar dans mon post, Toranur.


" Arriveras-tu à t'imposer ?" conclut l'étranger en s'adressant à Snikgrod.

Quelle question...Il ne fallut pas plus d'une minute à Snikgrod pour s'apercevoir que la plupart des Ourouks étaient déjà debouts. Quelques-uns avaient ceint la lourde armure forgée spécialement pour eux. Lui ne tenait qu'une simple épée rouillée. S'il voulait qu'on le respecte c'était maintenant qu'il devait frapper, dans tous les sens du terme.

Les ourouks les plus forts avaient mis leur armure mais n'avaient pas ramassé leur épée. Et ca c'était un point faible, car Snikgrod avait pris son épée avant de mettre l'armure. Lui, était armé.

Il grimpa sur un rocher qui surplombait la plaine où les Ourouks étaient sortis de terre. Un simple orc le remarqua et voulut le faire redescendre du rocher en lui tirant la cheville. Snikgrod, qui détestait qu'on le contredise, en tout cas, tant qu'on était inférieur à lui, lui décochait un coup de pied dans le nez. L'orc chancela et Snikgrod lui trancha la gorge. Sa lame étant rouillée, elle accrocha au cou de l'orc et mit plusieurs longues secondes avant de l'égorger complétement. Le râle qui sortit de la gueule de l'orc fut lent, agonisant et douloureux.

" Crève, sale orc puant !" cria Snikgrod en exultant de haine.

" Mes chers frères, voila un orc qui ne nous embêtera plus. J'offre une part de cette viande à quiconque voudra se joindre à moi. Ensemble, frères, nous allons montrer à ces verreux couverts de pustules que ce sont les Ourouks, la fierté de la race orc."

Plusieurs Ourouks s'étaient tournés en direction de Snikgrod, qui lécha son épée rouillée couverte du sang de l'orc. Le sang qu'il but, le remplit d'une haine encore plus forte, il se sentit encore plus puissant. Ce sang, était vicié, mais il savait en son for intérieur, qu'il buverait du sang bien meilleur et bien plus savoureux s'il pouvait accompagner l'Angmarien.

" Mes frères, l'étranger ici présent nous offre de souiller la Terre du Milieu et de tuer les pauvres Nains qui hantent de leur puanteur nauséabonde, le monde souterrain...Qui voudra m'accompagner ?"

Maintenant, tous les Ourouks regardaient vers Snikgrod. Plusieurs semblaient encore hésiter à le suivre. Un des ourouks portant une armure s'avança et prit un morceau de chair de l'orc mort aux pieds de Snikgrod.

Il arracha une jambe avec ses dents et commença à se délecter de la viande offerte. Pendant qu'il continuait de mâcher il dit :

" Pourquoi devoir te suivre, regarde, je veux un morceau de cette viande et je l'ai eu...Sans te consulter ou demander ton autorisation..."

Le sang de Snikgrod ne fit qu'un tour. Sans prendre la peine de répondre à l'orc, il le fixa du regard, lui décocha un sourire et d'un mouvement sec et rapide, lui trancha la tête, entre le nez et la bouche, là où justement l'armure était absente... Le crâne de l'ourouk se scinda lentement en deux, comme si le temps semblait ralentir, puis la partie supérieure glissa sur la partie inférieure et tomba à terre. L'ourouk entier ne tarda pas à glisser lui aussi vers le sol. Le sourire de Snikgrod se mua en cri de haine et il cria à l'assemblée présente :

" Voila ce qui arrive quand on se dresse contre moi, espèce d'idiot. Et lorsqu'on me défie, il vaut mieux être armé, qu'être protégé par une armure..."

La dessus, il leva les yeux au ciel et but avec lenteur et envie le sang de l'ourouk qui dégoulinait de son épée. Il savait que les ourouks le choisiraient comme leader, enfin pour le moment.

Il se tourna lentement vers l'inconnu qui n'avait rien perdu de la scène, lentement comme pour savourer plus encore sa victoire. Il lui lança :

"Satisfait ? Avez-vous la preuve que vous vouliez ?"
Il savait que sa question était inutile, en son for intérieur il était persuadé que l'Angmarien avait vu bien plus que ce qu'il n'espérait...

HRP: Snikgrod n' aucun moyen de savoir qu'Erik est un angmarien; Ce dernier ne s'est toujours pas présenté à l'ourouk et ces vêtements ne portent aucun attribut. Pour ce message ce n'est pas grave, mais pour la suite, ça en aura, comme tu pourras le lire...

[Mode souverain d'Angmar on]

Erik observa de loin le spectacle que lui fournissait en unique avant-première Snikgrod et ses congénères. L'altercation fut courte et brutale, mais très efficace. Sauron, dans sa grande bonté, avait répondu aux prières de son serviteur et mis sur son chemin un orc capable de mener à bien les missions nécessaires à l'établissement d'un nouveau règne sur les Terres du Milieu. Soumis, les ourouks-aï s'étaient rangés sous la bannière du plus fort d'entre eux et désormais, ils étaient prêt à se battre ensemble pour une cause plus grande. C'était là qu'Erik entrait en scène...

Marchant à petits pas vers la troupe disparates des orcs, l'Angmarien arriva à la hauteur de Snikgrod et ordonna aussitôt aux snagas présents:

"Continuez votre oeuvre. Un véritable ourouk est celui qui est équipé pour la guerre."

Encore tremblant, les orcs s'inclinèrent prestement et continuèrent à courir en tout sens afin d'équiper les puissants ourouks-aï qui attendaient sagement la suite des événements. C'est ainsi que pendant qu'Erik s'adressait à sa nouvelle troupe, les snagas amenèrent à Snikgrod une armure de meilleure facture que celle de ses comparses ainsi qu'une épée bien plus aiguisée et tranchante que la rouillée qu'il avait. Un lourd bouclier rond et un carquois de flèche avec un arc court vinrent compléter l'équipement, suivi ensuite d'un sac rempli de provisions d'orcs. Pendant ce temps là, l'Angmarien avait harangué les ourouks présents:

"Orcs de Sauron, vous voici au carrefour d'une nouvelle existence, pleine de sang, de furie et de bataille. Notre Maître vous envoie dans les profondes mines de la Moria. Vos frères Gobelins y font face à ces pitoyables naugrims depuis trop longtemps. Les Ourouks doivent y déployer l'étendue de leur puissance. Voyagez vite, voyagez loin afin de frappez fort pour que vos ennemis ne se relèvent jamais. Haro les orcs! Sus aux nains et que pas un n'en réchappe!"

Les ourouks n'avaient guère besoin de ce discours pour être galvanisés. Mais, la promesse de combattre bientôt les remplis d'un sentiment de satisfaction et ils levèrent leurs armes en l'air, poussant des hurlements gutturaux et frappant leurs armures, provoquant un chaos indescriptible. Puis, comme un seul homme, et alors que Snikgrod indiquait la voie à prendre, les cinquante orcs s'élancèrent comme un seul homme au pas de course, avide d'en découdre. Mais, alors que leur chef allait aprtir avec eux, Erik le retint par le bras.

"Snikgrod. Te voici le chef de cette compagnie. Jusqu'à ce que tu sois arrivé, fais toi discret. Pas de massacres inutiles, compris? Une fois arrivé là bas, tu prendras contact avec le roi des gobelins et mets toi à son service. Si tu te penses plus capable que lui, libre à toi de le tuer. Mais dans tous les cas, il faut que la percée Naugrime dans les mines cesse et le plus rapidement possible. Encore une chose, tous les mois, au moment où la lune est dans son quartier décroissant, un convoi d'armes passe à proximité des mines. Elles proviennent d'Arnor. Tues les occupants et récupère ces armements. tu pourrais en avoir besoin. Allez, va maintenant!"

Lâchant le bras de l'ourouk, Erik se détourna et retourna à ses affaires. Il avait hâte désormais de rentrer en Angmar rendre compte de sa mission...

[Mode souverain d'Angmar off]

Ainsi l'étranger avait été conquis par la façon dont Snikgrod avait rapidement pris l'ascendant sur les Uruk-Hai fraîchement nés.

Il lui confiait une mission pour le Maître apparemment, signe que Snikgrod s'était attiré très rapidement la sympathie de cet étranger.

" fais toi discret. Pas de massacres inutiles.
" avait dit l'étranger.

" Bien compris " obtempéra Snikgrod, mais en son for intérieur, il pensa que si l'occasion était donnée de tuer quelques ennemis qui traînaient, pourquoi pas. Bien sûr, il allait obéir, mais il n'était pas à quelques petits crânes fracassés. Cet étranger ne semblait pas comprendre que massacrer inutilement n'existait pas : un massacre était forcément utile, on pouvait manger de la bonne viande fraîche.

Il se composa le visage le plus sérieux possible et écouta attentivement ce qu'on lui disait. Il savait que l'étranger avait plus d'expérience et d'importance que lui, voilà pourquoi il obéit sur le champ à ces ordres somme toute primaires : marcher, se reposer, marcher, se reposer et éviter le contact avec l'ennemi. Enfin, jusqu'à destination. Il aurait tout le loisir ensuite de tuer le moindre opposant et de se repaître délicieusement de chair. La chair naine ne devait pas être gouteuse, mais cela serait meilleur que la chair d'orc ou de gobelin. Et qui sait, peut-être mangerait-il autre chose si les desseins de son Maître se réalisait.

Assez tergiversé, pensa-t-il, il est temps de se mettre en route .

Il rattrapa les uruks hais qui s'étaient déjà précipités en direction des portes du Mordor.

Il arriva à la tête du groupe des 50 uruk hais et les stoppa au niveau des portes. Il savait que l'étranger avait harangué sa troupe mais ce serait lui le chef donc ce serait lui qui dirait les derniers mots avant de prendre la route :

" Mes frères, nous allons nous rendre en Moria, là-bas, nous trouverons des gobelins en prise avec des nains. La chair des Naugrims est fade, sèche et aigrie mais si nous servons bien notre Maître, nous goûterons à la chair humaine ou elfique...Suivez moi jusqu'en Moria, là-bas nous aviserons, s'allier aux gobelins ou tracer seuls notre route. Avant d'arriver en Moria, nous allons marcher de nuit et de jour, une marche forcée, je ne veux pas de carnage, je ne veux pas de cris, je ne veux pas de jérémiades : Nous sommes les Uruk Hais, nous sommes les Orcs Puissants, Tous au carnage ! Tous à la guerre ! Tous avec moi !
"

Les Uruk Haï crièrent de joie, et ce vacarme arriva jusqu'aux oreilles de tous les orcs qui trainaient aux environs de la troupe de Snikgrod.

Ils arrivèrent à la Porte Noire, qui s'ouvrit lentement sur la Terre du Milieu et, alors que les Portes grinçaient et pivotaient lentement sur leurs gonds, Snikgrod se tourna vers le Mordor, leva les yeux au ciel et, fixant l'Oeil qui surplombait la Terre Noire, murmura :

" Que Votre noire volonté soit faite et que Votre Noir Dessein m'accompagne jusque dans la moindre de mes actions. "

Et alors qu'il murmurait ces paroles, il crut voir un signe, comme si l'Oeil lui répondait secrètement qu'Il serait là avec lui, dans le moindre de ses gestes et actions.

Empli d'une force nouvelle, il se prépara, avec sa troupe à franchir les Noires Portes du Noir Domaine...

Fin du post en Mordor, consulter la section Voyages de Snikgrod.