Cauchemar.

Sujet: Re: Cauchemar. Lun 1 Nov 2010 - 21:47

La pluie tombait sans discontinuer depuis de nombreuses heures maintenant, détrempant la terre, alourdissant les vêtements, rendant les gestes plus difficile à accomplir, surtout lorsque le cliquètement des gouttes sur le casque était en passe de vous donner une migraine de tout les diables. Mais aussi inconfortable que fut la position, Toranur se réjouissait intérieurement de ce temps béni qui lui était donné. Ainsi, sa mission serait plus facile à accomplir. Jetant un regard circulaire sur le futur champ de bataille, le maréchal du Mordor se remémora son plan.

Objectif: éliminer une eored. Pourquoi? Le maréchal n'en avait aucune idée, personne ne le lui avait précisé. On lui avait promis pour ce faire un millier d'orcs lourdement armés. Sur le moment, il n'avait rien dit mais les chiffres lui paraissaient bien disproportionnés. Mais fidèles à leurs habitudes, ses supérieurs avaient beaucoup promis, mais peu donné... Du millier, ce fut seulement 400 orcs qu'il récupéra. En soi, ce n'était pas une mauvaise chose. Il serait ainsi beaucoup plus facile d'infiltrer les bandes dans le territoire farouchement défendu des rohirrims. Ce qui était plus ennuyeux, c'était l'état de l'armement. La plupart des orcs n'avaient qu'une cotte de cuir bouillie usée par les âges et un cimeterre rouillé. Pour éliminer une troupe aussi puissante qu'un eored, c'était bien trop peu...

Il avait donc fallu une fois de plus improviser et élaborer un plan de bataille qui renverse le rapport de forces très favorables aux dresseurs de chevaux. Fort heureusement, les espions en Rohan étaient excellents et bénéficiaient surtout d'un très fort appui en haut lieu rohirrim. S'il voulait vaincre, Toranur ne pouvait donc compter que sur la ruse... Etablir un lien avec son contact fut facile et le guerrier du Mordor put facilement transmettre ses instructions tandis que s'infiltrait par dizaine chaque nuit des orcs sur les terres des dresseurs de chevaux...En une semaine, l'essentiel de ses forces avait franchi les frontières tandis que des orcs avaient commencé à délivrer l'horreur sur les paysans alentours. Il avait fallu que trois jours après les premiers carnages pour que son contact confirme que la cible était en route vers eux.

La structure d'armée du Rohan présentait un bien grave défaut: son manque de centralisation. Système très féodalisé, c'était aux seigneurs locaux de lever les armées de défense du territoire. Or, les frontières relevaient soit du domaine royal, auquel cas il fallait envoyer des ordres depuis la capitale aux patrouilles, ce qui prenait toujours un peu de temps, soit de seigneurs locaux en perpétuels conflits pour savoir quel village relevait de quelle seigneurie, affaiblissant d'autant la capacité de réaction aux agressions extérieures. Ajoutons à cela le fait que chaque soldat soit aussi un paysan ou un artisan, rassembler tous les hommes prenait énormément de temps. Certes, une fois déployée, les soldats du Rohan faisaient merveille, mais un adversaire averti des carences du commandement rohirrim pouvait gagner un temps précieux. Et c'était exactement ce qu'avait souhaité et estimé Toranur. Ajoutez à ces défaillances militaires une diffusion massive de fausses informations, le séide de Sauron bénéficiait d'un très important avantage.

Donnant ordre à ses deux groupes de pillards de recouper leurs traces, il avait induit en erreur l'eored envoyée au secours des habitants, gagnant deux nouvelles journées. D'autant que les rohirrims enterraient leurs morts. Toranur avait ainsi pu constituer un important stock de javelots et de flèches. Profitant de la végétation abondante et du désoeuvrement des orcs, le maréchal du Mordor avait fait travailler ces derniers à la constitution d'un arsenal de tir important. Ne pouvant faire venir des armes du Mordor et celles prélevées sur les villages pillées étant trop peu nombreuses, il avait fallu pallier au manque d'armement par ce que l'on avait à portée de main. En l'occurrence, la fabrication de javelots et de flèches pouvaient s'accomplir avec le bois du Rohan, et la faiblesse des armures rohirrims permettrait à ces armes artisanales d'accomplir leur oeuvre.

Désormais, tout était prêt et ne manquait plus que les invités pour que la fête commence. Déployés sur l'ensemble d'îles constituant le gué de l'Isen, les orcs avaient été dissimulés sur les flancs de l’île centrale avec l'ensemble des javelots artisanaux et tous les archers disponibles. Au coeur du gué, les cent orcs pillards, déjà repu du sang des paysans, avaient installé un campement. Ce dernier était tel une lampe attirant les moustiques. Il se devait de mener les rohirrims droit au coeur du piège tendu pour eux. Le moment venu, cette centaine de soldats se lanceraient à l'assaut des hommes aux cheveux d’or ayant réussi à traverser le gué, les coinçant ainsi entre leurs compagnons et leur murs de haine. Enfin, en dernier lieu, sur une île plus loin, une cinquantaine des meilleurs orcs étaient là, aussi dissimulé avec Toranur parmi eux. De là où ils étaient, ils avaient une vue imprenables sur l'ensemble du champ de bataille, permettant le cas échéants d'envoyer le coup de grâce à l'eored ou de soutenir les troupes défaillantes. Ce plan était loin d'être parfait (il reposait trop sur le courage des orcs et l'impétuosité des rohirrims), mais il était le meilleur que puisse mettre en oeuvre Toranur avec les moyens du bord. Le dernier raffinement qu'il avait pu mettre en place consistait en quelques chausses-trappes sur les lieux probables du plus fort des combats. La pluie des derniers jours étaient donc une véritable bénédiction. L’humidité avait tendance à donner une humeur de chien aux hommes qui seraient ainsi plus enclins à suivre leurs élans impétueux, et surtout, la visibilité en était grandement diminuée. Pour des orcs qui de toute manière voyait et visait mal, ce n’était pas un gros handicap supplémentaire, mais pour les rohirrims, cela risquait d’handicaper lourdement leurs archers, surtout avec les cordes détendues par l’humidité…

Brutalement tiré de ses pensées par une présence inconfortable dans son dos, Toranur se retourna brusquement pour faire face à un immonde orc se tortillant les mains dans l’attente d’une autorisation de parler. Un instant le maréchal envisagea de laisser l’orc en plan, l’obligeant à prendre sur lui de ne rien dire ou d’ouvrir la parole sans permission, mais cette idée, quoiqu’amusante, n’était pas des meilleures. Il y avait fort à parier qu’avec els rohirrims aussi proches, l’information fut de taille. D’un geste, Toranur permit donc à son esclave d’ouvrir les lèvres :

« Sire, j’crois bien qu’j’avois vu quekchose dans le lointain. Surement une rude troupe Âsh. »

Le langage était exécrable et la citation manquait de précision mais Toranur se résolut donc à voir ce que l’orc putride avait à lui montrer. Déroulant maladroitement ses jambes endolories par l’humidité. Regardant dans la direction indiquée, le séide de Sauron put constater qu’effectivement une forte troupe s’approchait des gués. En l’état des connaissances, ce ne pouvait être que leur cible…

« Allez prévenir les autres. Et rappelez leur bien qu’ils ne doivent attaquer que lorsque les derniers rohirrims auront posé pied sur l’île ! »

Quatre orcs coururent porter cette information à leurs congénères tandis que Toranur retournait à sa place. Il y avait bien encore une bonne vingtaine de minutes avant que les cavaliers n’arrivent jusqu’ici. Comme pour faire écouler le temps plus vite, le maréchal du Mordor s’interrogea une nouvelle fois sur l’intérêt de cette mission. Les ordres reçus avaient été assez évasifs. Qu’est-ce qui pouvait bien motiver les supérieurs du Mordor à dépêcher une aussi forte troupe menée par un de leurs meilleurs généraux à la ruine d’un simple eored. Il y avait là quelque chose qui le dépassait. Il n’avait pu voir la bannière du commandant de la troupe rohirrime, mais probablement que cela ne l’aurait pas beaucoup avancé. Les règles de l’héraldiques du Rohan lui étaient complètement étrangères et il n’avait jamais pris la peine d’apprendre les armes des principaux princes de cette contrée. Si la population en arme de cette contrée était nombreuse, le double rôle de paysan-soldat des rohirrims faisaient que la provenance des différentes armées rohirrimes étaient très faciles à prévoir et qu’il n’était nul besoin de savoir les noms des commandants pour chercher à protéger ou non ses flancs, aux contraires des vastes royaumes de l’Ouisetrenesse ou Edains… Il y avait donc probablement un objectif d’intimidation dans cette mission, peut être dans le but de donner encore plus de pouvoirs à leur contact local. Enfin c’était quelque chose dont il ne saurait jamais rien et les rohirrims étaient maintenant à proximité des gués.

Apparemment, les éclaireurs avaient noté la présence toute proche des orcs. Il faut dire que même avec la pluie, le rougeoiement des feux du campement étaient visibles. Les dresseurs de chevaux entamèrent donc leur traversée en bon ordre et silencieusement, se regroupant sur l’autre rive afin de préparer leur charge sur les suppôts de Sauron sensés ignorant de la menace toute proche. Tout se déroulait donc comme l’avait prévu Toranur… Tout ? Non car soudain, on ne sait pour quelles obscures raisons, d’un premier bosquet partit un hurlement strident et une pluie de javelots s’abattit sur la moitié de troupe rohirrime passée de l’autre côté. Les orcs dissimulés dans les autres bosquets réagir eux aussi et l’air siffla soudain de ces dizaines de projectiles effilés envoyés sur les hommes du Rohan qui montrèrent une grande surprise. Malgré le manque de visée évident des orcs et le caractère artisanal des javelots, des chevaux hennirent de douleur, envoyant leurs cavaliers dans la boue tandis que certains guerriers virent avec étonnement fleurir leurs tenues de pourpre…
Pendant que les premiers combats s’engageaient, la centaine d’orcs du campement déboulèrent armés plus lourdement pour le combat rapproché avec des lances et des boucliers.
Malgré tout, Toranur enrageait de voir ses troupes si indisciplinées, d’autant que sans avoir terminé d’envoyer tous leurs projectiles, des dizaines d’orcs se mirent à sortir de leur planque pour courir sus à l’adversaire, inconscient de l’avantage évident des rohirrims au corps à corps… Fort heureusement, tout n’était pas terminé. La supériorité numérique des orcs étaient relativement confortable, l’espace de manœuvre des rohirrims limités et le serviteur de l’Ennemi possédait encore quelques atouts en main. Tout dépendait désormais de l’attitude du commandant. S’il refusait le combat et cherchait à fuir, la destruction de l’eored serait ainsi beaucoup plus difficile…

Sujet: Re: Cauchemar. Lun 8 Nov 2010 - 16:25

Sujet: Re: Cauchemar. Dim 5 Déc 2010 - 19:20

Le combat engageait était digne des plus grands. Imaginez combien cette scène revêtait un caractère épique. Au centre de cette macabre pièce, les rohirrims. Flamboyants dans leurs tenues, irradiant la force et le courage. Face à eux, une force bien supérieure en nombre d'orcs emplis d'une férocité sans borne, incapable de pitié et de douceur venu ici dans le seul but de détruire. Et derrière eux, la colère des éléments détrempant le sol, transformant els flots de sang en fleuve se déversant dans les gués tandis que les ténèbres se faisaient de plus en plus noires et sombres. C'était un beau tableau qui serait digne d'être conté, mais pour l'heure, qui la victoire courronnera de ses lauriers restait inconnu.

Dans sa planque, Toranur venait de passer des minutes angoissantes à contempler la tournure du combat. L'indiscipline de ses soldats était malheureusement prévisible et il en avait tenu compte dans le plan. Ceci dit, devoir attendre la réaction du commandant adverse avant de passer à l'action suivante avait quelque chose d'usant pour les nerfs. D'autant que, fidèleà eux même, les rohirrims prirent leur temps pour jauger la situation. Il ne pouvait pas ne pas apparaître que la moitié d'un eored risquait d'être submergé par le nombre et qu'il était donc nécessaire de regrouper ses forces pour vaincre. De quel côté, c'était là une autre question qui demandait en effet plus de réflexion, mais néanmoins, le temps de prise de décision parut anormalement lent au généraldu Mordor. Aussi accueillit-il avec un léger soupir de soulagement le mouvement rohirrim de concentration des forces sur le terrain préparé à cet effet. La phase suivante du plan allait se mettre en place...

Les orcs combattaient avec toutes leurs ressources combattives possibles et dans leur stupidité, ils avaient pris la surprise des rohirrims pour de la peur, ce qui était loin d'être exact... Aussi s'étaient-ils lancés dans la bataille certain de la victoire. or, la résistance inopinée des cavaliers les étonna désagréablement et la charge soudaine du reste de l'eored bouleversant leurs rangs empoisonna leur esprit avec la possibilité d'une défaite. Certains ne cherchèrent pas plus loin, et, prenant leurs jambes à leur cou, ils détalèrent sans demander leur reste. Mais pour la grande majorité des orcs, le combat passait devant toute chose et dans leurs cervelles corrompues par le noir pouvoir de Melkor, de sordides instructions de noir parlé ressurgirent, leur rappelant qu'ils faisaient aprtie d'un plus grand tout et que la victoire ne dépendait pas d'eux seuls. Souriant sinistrement, le reflux d'ardeur belliqueuse fut brusque et se solda par la mort de cinq rohirrims en moins d'une minute. Un vague rappel sur les techniques anti-cavalerie refaisant surface, certains orcs n'hésitèrent pas à repartir dans leurs fourrés, saisir de nouveaux arcs et javelots et à se emttre à les lancer sans distinction sur hommes, chevaux ou orcs. Leur pluie meurtrière fut loint d'être anodine et dix orcs périrent de traits alliés à côté de leurs opposants. Les lanciers, jouant de la lance, s'occupèrent de blesser les chevaux plutôt que de les tuer, obligeant le cavalier à faire des efforts supplémentaires pour maintenir sa monture, permettant ainsi aux épéistes de pouvoir se jeter à deux ou trois sur lui pour le faire tomber dans la boue et lui arracher nez, yeux ou oreilles après l'avoir égorgé.

Vu de près, ce combat perdait soudain tout caractère épique pour n'être que véritable horreur où la seule gagnante était la Mort qui se régalait du massacre.
Néanmoins, ce n'était pas ces quelques techniques de combat et ce regain de courage qui allait achever rapidement l'armée rohirrime. Au vu des événements, il y en avait encore pour des heures sans qu'un vainqueur puisse se dégager. C'est alors qu'un rohirrim, jetant un coup d'oeil au fleuve qui continuait sa marche, abreuvé de sang, déclencha une nouvelle alerte:

"Monseigneur! Des orcs derrière nous. La retraite est coupée!"

En effet, lorsqu'Eolund était venu porter secours à son prince, Toranur avait aussitôt ordonné à ses cinquante orcs de couper la retraite. Très lourdement armé, la troupe n'était composé que de vétérans
orcs ayant vu suffisamment d'hiver pour être considéré comme d'excellents instruments. Avec un armement de qualié supérieur, ces orcs pouvaient presqu'être qualifié de soldats! Avant de les envoyer, Toranur leur avait simplement rappelé:

"Burzum kunenak pushglob!" ce qui veut dire: "Que l'obscurité tue ces excréments de fous!"

Galvanisé par cette langue conçue pour eux, les orcs s'étaient donc lancé silencieusement dans les eaux de l'Onodlo, se positionnant en toute discrétion derrière les rohirrims inconscients du danger. Une fois encore, la chance leur avait permis d'éviter une surprise mortelle, mais pour autant, leur situation n'en était pas amélioré de beaucoup. Empêtré dans un combat au corps à corps avec 200 orcs, une cinquantaine d'archers et frondeurs qui ne cessait de les harceler de leurs traits et désormais, une menace surgissait dans leur dos, rendant la retraite impossible. L'eodred était encerclé...
En observant la disposition orc, le point le plus faible de l'anneau d'encerclement était sur la gauche de Theorded, dans le prolongement de la berge du fleuve. Mais après tout ce qu'il avait vu, pouvait-il encore se fier à la stupidité des orcs pour exploiter cette faiblesse apparente?

Sujet: Re: Cauchemar. Lun 6 Déc 2010 - 2:01

HRP /

Toranur a écrit:: Galvanisé par cette langue conçue pour eux, les orcs s'étaient donc lancé silencieusement dans les eaux de l'Isen, se positionnant en toute discrétion derrière les rohirrims inconscients du danger. Une fois encore, la chance leur avait permis d'éviter une surprise mortelle, mais pour autant, leur situation n'en était pas amélioré de beaucoup. Empêtré dans un combat au corps à corps avec 200 orcs, une cinquantaine d'archers et frondeurs qui ne cessait de les harceler de leurs traits et désormais, une menace surgissait dans leur dos, rendant la retraite impossible

(Il est très peu probable qu’un tel attroupement d’orcs et de rohirrims passent entre les forts frontaliers et les éclaireurs sans entrainer de représailles martiales de la Main Blanche.
De fait, peut-être que vous pourriez remplacer l’Isen par l’Onodlo ou l’Anduin ?
Il s’agit surtout d’un souci de cohérence et de plausibilité.

Navré du dérangement ! ) / HRP

Sujet: Re: Cauchemar.