Chroniques d'Arda
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 Les plaines du Sud

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Shraknag
Maréchal du Mordor surnommé "Pue-la-Mort"

Shraknag
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MessageSujet: Les plaines du Sud   Les plaines du Sud EmptyJeu 28 Oct 2010 - 14:35

[Je me permets de créer ce sujet pour mon rp personnel de guerre,mais il est évident que s'il n'est pas déplacé/modifié/désapprouvé par un MJ,tous ceux qui le souhaiteront pourront l'utiliser quelque soit la nature de leurs actions pourvu qu'elles se déroulent dans le large périmètre entre Minas Tirith et Dol Amroth (voire l'extrémité méridionale du Gondor).]

CORRECTION RPIQUE EFFECTIVE

Il aura fallu que les gens des petits villages replets voient,bien trop près de leurs champs dorés,l'immense langue noire du Mordor lécher les fertiles plaines gondoriennes pour leur faire prendre conscience de l'ampleur de la catastrophe qui s'abattait sur eux. Ils avaient jusque là été bien naïfs: les attaques orques en Ithilien,bien que sauvages,n'étaient que des provocations de plus de la part de Sauron ! Non,décidemment,la situation en Harad ou en Angmar méritait bien plus d'intérêt que les sursauts haineux d'un monstre moribond.
Mais ils s'étaient plus que fourvoyés. Ils n'avaient bien sûr pas entendu l'affreux discours du Maréchal Shraknag,et n'auraient jamais pu imaginer que non,ce n'était pas une guerre de plus qui venait frapper à leur porte,mais la guerre. Du reste,comment auraient-ils pu se faire une idée des forces mobilisées pour les anéantir alors même que leurs yeux se tournaient vers tous les pays en crise de la Terre du Milieu,excepté celui qui leur faisait face ?

L'entrée des forces du Mordor en Ouistrenesse fut donc un cataclysme. Mais un cataclysme muet ; car les bourgs minuscules,premiers à apercevoir l'armée gigantesque,à entendre ses tambours,à sentir ses âcres fumées furent anéantis en silence. De Minas Tirih l'on ne voyait rien et seuls quelques maréchaux inquiets ajoutaient une petite ombre au tableau joyeux des banquets bruyants et des marchés bariolés. Mais si les sbires de Shraknag avaient épargné la grande cité,ce n'était bien sûr pas par charité : le Maréchal ne voulait pas seulement détruire des symboles de la puissance de l'Ouest,mais saigner vif le Gondor honni. Aussi le miracle qui semblait protéger Minas Tirith d'un siège interminable n'était qu'apparent ; en vérité cela eut été plus profitable au pays,car ce à quoi les envoyés du Mordor s'attelaient risquait maintenant de faire bien plus de dégâts.

Deux jours après l'arrivée effectives des Orcs en Gondor,les victimes de leur barbarie se comptaient déjà par centaines. Nombre de petits villages trop éloignés de la Cité Blanche avaient été anéantis en l'espace de quelques heures,des brasiers innombrables s'étaient allumés dans les plaines infinies et dansaient à l'horizon comme d'horribles feux-follets voilés d'abysses et la moindre sortie d'une cité fortifiée était devenue impensable du fait de l'omniprésence d'énormes meutes de Wargs en chasse (les communications entre villes étaient dès lors devenues impossibles). Le millier ne tarda pas. Car la perversité de Shraknag était sans bornes,et utilisait maintenant l'arsenal mystérieux dont il s'était paré avant l'attaque. À l'aide de ses multiples chaudrons et réservoirs à mixture inidentifiables,soigneusement harnachés à un système rudimentaire et branlant de tuyaux en acier,il avait fait empoisonner toutes les denrées des granges volontairement non-incendiées,de sorte que ceux qui viendraient les récupérer iraient tuer de leurs propres mains leurs familles et leurs compatriotes et offert aux immenses cultures des plaines fertiles en récompense de leurs services les plus infâmes rebuts du Mordor ; elles pourrirent en quelques jours et furent contaminées pour de trop nombreuses années ; l'Anduin se mit à charrier des choses hideuses qui souillèrent son eau jusque là si pur et fit remonter les poissons dans un sursaut d'agonie ; un peuple de cadavres boursouflés se répandit sur le passage des Orcs et sonna en Gondor les prémices de l'épidémie fulgurante d'une maladie bien semblable à la peste. Les rares survivants de l'Ithilien auraient pu prendre leur pays pour un miraculé,tant il aurait mieux valu à leur mère patrie un incendie immédiat que cette infâme corruption.

Ainsi il ne fallut au pays le plus puissant des Terres du Milieu que quelques levers et couchers d'un soleil écarlate et noyé de fumées pour passer de l'état de royaume souverain à celui de fief de la dévastation dont le coeur blanc s'était pétrifié d'angoisse. Toutes les querelles et échanges entre Pays Libres,tous leurs calculs,toutes leurs vanités de marbre,de fer,de parchemin ou de chair s'effondraient maintenant,balayées par un vent noir qui ravageait tout sur son passage et au coeur duquel résonnait,comme une malédiction,un seul nom : SAURON !
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MessageSujet: Re: Les plaines du Sud   Les plaines du Sud EmptyLun 20 Déc 2010 - 0:40

[Note pour Sefir : récit 7ème et 8ème jour]

Shraknag pesta une nouvelle fois contre son éclaireur :

- Incapable ! Tu ne sais donc rien faire de tes deux yeux ? Il faut peut-être que je t'en enlève un pour que tu...
- Monseigneur,ce n'est pas ça ! Il n'y a tout simplement rien !
- Rien ? Rien à envoyer contre le Mordor ? Pour qui me prends-tu ?!
- Excellence,je vous assure... Notre groupe s'est désolidarisé et nous avons écumé les plaines...mais il n'y a pas la moindre trace de troupes ennemies venant vers nous ! Les seuls contingents que nous avons aperçu se dirigeaient vers Minas Tirith en rangs serrés...


Le Maréchal lâcha la gorge de son sous-fifre qu'il tenait jusque là bien fermement de sa main griffue tandis que sa bouche se para d'un rictus répugnant. Il murmura,presque pour lui-même :

- Les imbéciles... Ils croient que nous en avons après leur chère Cité... Ils confondent le mort et le moribond. Tant pis pour eux.

Shraknag avait bien compris la situation. Le Gondor venait effectivement de commettre une erreur tactique de premier plan : ils avaient fait confiance à leur raison,et leur raison leur disait que Minas Tirith était la cible idéale - or la raison est vaine face au Mordor et c'est pourquoi ils avaient été incapables de percer à jour ses véritables intentions. Ainsi les évènements,aussi absurde que cela puisse paraître,se déroulaient de la manière suivante : près de cent mille Orcs traversaient le pays sans rencontrer la moindre opposition de la part d'une armée dont l'état-major était persuadé que l'attaque serait pour plus tard et qu'elle viserait Minas Tirith.
L'armée du Mordor se retrouvait donc lâchée en Gondor sans le moindre frein à son déferlement. Pouvant se déplacer de jour comme de nuit,presque imprudemment,elle avança encore plus vite que le Maréchal n'eut pu l'espérer. Au crépuscule du sixième jour de marche,elle arriva en vue de la glorieuse cité de Dol Amroth.

Son avancée fut cette fois-ci bien moins discrète et la ville se mit en état d'alerte aux premières lueurs de l'aube,lorsqu'un pâle soleil vint éclairer la plaie énorme et mouvante abandonnée par les ombres de la nuit sur les plaines dorées. Les troupes gondoriennes,arrachées de leurs rêves paisibles pour plonger dans un cauchemar bien réel celui-ci,se mirent en ordre de bataille avec la lourdeur de mouvement des hallucinés. Mais,réalisant qu'ils étaient bien incapables d'affronter le monstre qui rampait trop rapidement vers leurs avant-postes,les hommes se retirèrent ensuite vers la ville fortifiée,jetant innocemment en pâture aux hordes de Shraknag les hameaux isolés qui les séparaient de Dol Amroth. Du haut des chemins de ronde,ils ne purent qu'assister,au milieu des cris de citoyens affolés,aux multiples naissances de colonnes de fumée noires et épaisses là où se tenaient quelques heures auparavant de rustiques petits bourgs de paysans. Mais pire que tout,ils savaient que ce n'était là qu'une faible ondée,et que c'était sur eux - et non sur la puissante armée de la capitale - qu'allait se déchaîner la tempête.

La catastrophe ne se limitait pourtant pas à cette attaque imprévue,imminente et promesse de dévastation. Car les avant-postes que pillaient les Orcs en liesse contenaient de grands trésors : un grand nombre d'armes y étaient entreposées et presque tous les chevaux des cavaliers de la ville y vivaient dans de vastes écuries. Ainsi les lances et traits autrefois maniés par les défenseurs des Pays Libres furent saisis par d'innombrables mains aux doigts gourds,et les destriers massacrés. Il eut fallu voir l'étrange combat qui eut lieu entre les fières bêtes et la horde des monstres : quiconque aurait été présent et y aurait survécu aurait pu voir dans leurs ruades désespérées et leurs charges folles la préfiguration d'un combat tout aussi inégal et cruel,où l'innocent et juste se débattrait courageusement avant de laisser la peur de la fin gagner son coeur et écarquiller ses yeux et mêlerait à la poussière le sang ruisselant de son corps saigné de toutes parts par une sauvagerie sans nom. Ainsi maculée de la plus inique perfidie,l'armée du Mordor vint étaler ses rangs indénombrables devant la cité condamnée.

On eut pu croire qu'à côté de cette terre dévorant déjà les premiers cadavres du siège,la mer scintillante et infinie qui léchait les rivages sablonneux,soeur du Soleil et par-là même peur ultime des Orcs nés de la fange,offrait quelque échappatoire à la furie des créatures hurlantes. Mais,preuve de l'omnipotence de Sauron,il n'en était rien : l'immense pouvoir du Seigneur des Ténèbres avait rallié à sa cause des Hommes,qui plus est de très habiles marins - comme ce fut le cas jadis avec les gens de Numénor. Ceux-là venaient de l'aride contrée d'Umbar ; corsaires endurcis,ils étaient passés maîtres dans l'art de l'abordage,du naufrage et du massacre sur l'écume. Aussi la vision d'une cohorte de voiles noires marquées tantôt de l'Oeil Flamboyant,tantôt d'une mâchoire stylisée ou d'un autre symbole cabalistique,pareilles aux ailes d'une nuée de charognards volant lestement vers une proie à l'agonie,fit éclater d'un rire affreux le Maréchal du Mordor et tomber à genoux les citoyens de Dol Amroth qui avaient cru pouvoir échapper à la mort par cette mer qu'ils vénéraient.
Les Corsaires d'Umbar ne se firent pas prier pour prouver leur allégeance à Sauron : ils pénétrèrent sans une seconde d'hésitation dans le périmètre de défense naval de la cité. Ils furent alors accueillis par une volée de flèches incendiaires qui embrasèrent des pans de leurs mâtures et transpercèrent leurs voiles ténébreuses,et un grand vaisseau blanc les chargea à la vitesse d'un cygne sauvage. En cela il méritait son nom,car il était le Cygne d'Argent et défendait maintenant son statut de navire le plus rapide de l'arsenal de Dol Amroth.
Ses nuées de flèches bien ajustées et sa maniabilité ahurissante firent pousser des cris de rages aux Corsaires qui tirèrent dans le vide de longues minutes ; pourtant un grappin perfide vint mordre sa coque puissante et referma ses crocs sur son pont jusque là inviolé. L'animal ferré,c'en fut fini. Le combat continua encore longtemps,mais le vaisseau corsaire qui s'accrochait à lui le ralentissait considérablement et vomissait parmi son équipage des groupes de pirates téméraires qui,agrippant fermement la corde épaisse,passaient un à un de leur bateau à celui des Hommes du Gondor ; le Cygne d'Argent fut bientôt harponné par d'autres crochets de fer et enserré peu à peu par une toile de cordes tendues à l'extrême d'où parvenaient des flots d'araignées humaines le sabre au clair. Le vaillant équipage fut bientôt submergé par les Corsaires haineux,et les eaux tumultueuses rougies par le sang des cadavres jetés par-dessus bord. Alors,abandonnant à leur triste sort survivants cachés dans les soutes et blessés gémissants,les assaillants revinrent à bord de leurs propres navires,ré-enroulèrent les grappins devenus inutiles et élancèrent les vaisseaux sur le Cygne avec une coordination effrayante ; leurs proues effilées vinrent percuter la coque d'ivoire tachée de sang et la firent voler en larges morceaux dans l'air enfumé. Ainsi percé de toutes parts,le Cygne d'Argent,éventré et décapité (sa proue immaculée,une majestueuse tête de cygne blanc,flottait tristement au milieu des corps dépecés et de nombreuses mains jaillissant à la surface tentaient désespérément de s'agripper à sa surface trop parfaitement polie),ne put rester que quelques instants dans un état d'équilibre presque surnaturel au-dessus des eaux ; puis l'écume s'engouffra dans ses flancs éclatés et l'attira inexorablement vers les profondeurs,remplaçant l'aridité atroce des feux qui le dévoraient par la quiétude glacée des abysses.

Et avec le vaisseau-amiral,c'était les derniers espoirs des gens de Dol Amroth qui disparaissaient dans les profondeurs.
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MessageSujet: Re: Les plaines du Sud   Les plaines du Sud EmptyMer 22 Déc 2010 - 1:16

[Je poste encore seul pour le premier assaut (9ème jour pour Sefir) ; après ce message-ci,il me faudra une opposition rpique pour assurer à Dol Amroth une défense juste et m'éviter de faire tout tout seul (porte,bataille navale,etc) Razz]

La belle cité portuaire était écrasée de silence. Les défenseurs,les entrailles nouées,ne pouvaient que frémir à la vue des hordes innombrables d'Orcs,de Trolls et de machines de sièges qui s'étendaient devant eux. Tous avaient défouraillé,conscients de l'imminence de l'attaque. Ils en étaient presque à l'espérer,tant l'attente du couperet est plus douloureuse que la lame elle-même.

Ils n'attendirent guère. Bientôt une fissure apparut dans les ranges des Orcs,s'ouvrant et se refermant au fur et à mesure que passait en leur milieu un être difforme,une odieuse caricature d'homme vautrée sur l'échine d'un loup monstrueux qui vint se positionner face à ses séides. C'était donc cette chose qui allait allumer la flamme de la guerre à Dol Amroth ; et elle le fit sans ménagement. Se redressant brusquement dans un craquement d'os mal agencés que,dans le silence total,même les Hommes perçurent,l'Orc arracha un sabre crasseux de sa ceinture et hurla avec une rare bestialité :

- POUR SAURON,SUS AUX POURCEAUX ET À LA VERMINE ! À L'ATTAQUE !

Alors une vague immense de bêtes sauvages vint fracasser son écume hérissée contre les flancs de Dol Amroth,et le ciel pur fut lacéré de milliers de flèches enflammées tandis que d'énormes rocs qui semblaient arrachés aux tréfonds de la terre s'envolèrent comme pour contester atrocement les lois des Valars. La seconde qui suivit fut atroce : un vent noir balaya la première ligne des défenseurs des murailles et déposa sur les chaumières innocentes des constellations de flammèches,les rocs fracassèrent fortifications branlantes,soldats malchanceux et maisons trop proches des combats ou du port,qui subissait lui aussi,malgré la distance,un pilonnage nourri de la part des techniciens Orcs. Les mains des Trolls fouettèrent l'air en frôlant les murailles pour tenter de saisir quelque Homme téméraire et balancèrent ça et là d'énormes masses contre la pierre fissurée. La créature hurlante,quant à elle,faisait courir son Warg dans les rangs de ses soldats en l'éperonnant férocement et tirait avec une habileté cruelle sur les têtes qui dépassaient encore des tours de garde. Il semblait à chaque instant que les murs allaient céder devant un tel étalage de sauvagerie et de haine et laisser entrer dans la ville assiégée les monstres rugissants ; mais ils tenaient bon,et chaque Homme mort se voyait remplacé par un vivant non moins terrifié mais qui gratifiait avec l'énergie du désespoir au moins deux ou trois Orcs d'un flèche ou d'un coup d'épée bien senti avant de succomber à son tour. La résistance,pourtant presque inutile,était héroïque. Mais cela ne servirait à rien face à la puissance démesurée dont Sauron faisait ici étalage.

L'attaque n'ayant pas été lancée au point du jour,la nuit arriva vite et étendit son noir linceul sur le champ de bataille. Pour d'autres belligérants enclins à suivre les règles de la guerre,cela aurait signifié un arrêt temporaire des combats. Mais les Hommes affrontaient là des bêtes,qui plus est des bêtes dont les Ténèbres étaient le nid. Au fur et à mesure que le jour baissait,les Orcs redoublèrent d'ardeur ; un cri de joie mauvaise parcourut leurs rangs lorsque le soleil disparut derrière l'horizon empourpré. Les yeux des Hommes devenaient inutiles et nécessitaient la clarté des feux,ce que les Orcs leur distribuaient allègrement - leurs yeux à eux,faits pour une vie d'esclavage dans les profondeurs du monde,se retrouvaient ici dans leur élément et bénéficiaient d'une acuité nouvelle et meurtrière. Le combat déjà bien inégal devint réellement catastrophique lorsque les défenseurs commencèrent à tomber un à un sans voir leurs assassins,à trouver des Orcs à l'intérieur des fortifications sans personne pour les arrêter et à devoir éviter effondrements de structures,brasiers étouffants et propagation des flammes. Dol Amroth,enclume de verre sous un marteau d'acier,éclatait de toutes parts,foudroyée par les météores titanesques qui
chutaient sans cesse du ciel d'encre,les nuées de flèches et les assauts des Orcs.

Au lever du jour,le cauchemar ne se dissipa pas et s'épaissit encore ; l'armée du Mordor poursuivit de plus belle son assaut insensé,malgré des pertes qu'un terrain très défavorable et une défense infatigable avaient occasionné dans ses rangs. À l'aube de cette deuxième journée de lutte,sa porte très sérieusement endommagée et sa garnison saignée,Dol Amroth semblait condamnée au plus sauvage des massacres.
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MessageSujet: Re: Les plaines du Sud   Les plaines du Sud EmptySam 19 Fév 2011 - 15:30

- La poooorte ! Tous à la pooooorte !

Le cri lancinant des défenseurs de la cité se répandit dans le sillage du vent de panique que la vision des fissures béantes de la porte principale avait provoqué. Elle était en effet dans un état catastrophique : ses gonds se tordaient et lâchaient peu à peu sous les assauts des hordes barbares,ses riches bas-reliefs avaient complètement disparu,effacés par les coups furieux des Trolls et de larges failles s'étalaient lentement sur sa face bosselée. Aussi les soldats encore vivants de la Cité accoururent en grand nombre pour tenter de retarder (l'empêcher étant devenu illusoire) l'entrée des Orcs à Dol Amroth.

Les gardiens redoublèrent donc d'héroïsme face aux légions du Mordor toujours plus féroces,et leur coeur leur parut se ragaillardir un peu au vu des premiers pâles rayons de l'aurore. Mais cela même qui les revigorait fit pousser un cri d'angoisse bientôt changée en haine dans les rangs du Mordor ; les cors du Pays Noir firent retentir dans l'air leurs funestes mélopées et les séides de Sauron se lancèrent de plus belle contre les murailles affaiblies. Les Orcs entreprirent ainsi d'escalader les murailles à l'aide d'échelles de fortune ou,pour les plus bestiaux d'entre eux,de leurs griffes. Les soldats du Gondor se retrouvèrent à affronter l'ennemi du dessus en même temps que l'ennemi du dessous : ils devaient contenir l'apparation des Enfants de Morgoth sur leurs chemins de ronde et empêcher Trolls et béliers ornés d'idoles impies à la gloire du Seigneur des Ténèbres de fracasser la faible porte dont les consolidations brinquebalantes ne tiendraient pas une journée de plus. Cela était impossible,quelque soit le degré d'héroïsme de ceux qui s'attelaient à la tâche ; aussi la porte céda.
Un coup particulièrement violent asséné par un bélier recouvert de poix incandescente transperça le centre des larges battants,faisant pousser un cri d'horreur aux soldats de la ville. De nouveaux Trolls d'assaut,armés de marteaux de fer,entreprirent d'élargir le trou ainsi ménagé en le frappant comme une enclume ou en tirant sur les panneaux à moitié détachés de leurs énormes mains noires. Sans même attendre qu'ils aient fini leur sinistre besogne,les déferlantes de haine et d'acier s'engouffrèrent dans la cité éventrée en poussant un cri de triomphe,guidées par un Maréchal qui,oublieux de ses prérogatives et de son importance de premier plan dans la bonne marche de l'attaque du Mordor,ne pensait qu'à éteindre une bonne foi pour toute les flammèches de résistance qui s'allumaient encore ça et là dans la ville pourtant à sa merci.

Exposé comme l'était Shraknag,un coup bien placé eut ainsi permis au Gondor de décapiter temporairement le Noir Pays en tuant la bête qui répandait mort et dévastation au nom de Sauron depuis trop longtemps sur la Terre de Milieu. Mais qui eut-été capable de reconnaître parmi les hordes ivres de destruction des Orcs celui qui déchaînait leur haine des Peuples Libres où bon lui semblait ? Aurait-on été habilité à remarquer parmi ses sbires innombrables le sinistre Maréchal qu'il eut été de toute façon à peu près impossible de le tuer : juché sur son Warg lancé au galop dans les décombres de Dol Amroth,il n'était plus maintenant qu'une foudre démente qui écrasait presqu'au hasard les soldats ayant la malchance de se trouver en travers de son chemin. Son effrayante adresse au combat s'explicait facilement par la fièvre fanatique qui l'avait saisi en pénétrant dans son nouveau terrain de massacre ; aucun coup ne touchait la masse brune et verdâtre qui brisait les os et tailladait les chairs avec une facilité déconcertante,et nul homme ne pouvait tenter d'endiguer les flots noirs qui se déversaient dans la cité ouverte sans se voir décapité par une machoîre surdimensionnée ou éventré par une lame empoisonné.

Pourtant le vent sembla tourner un bref instant en faveur du Gondor. Une flèche lancée des quartiers du port par un archer sûrement peu confiant en la chance de celle-ci d'atteindre un quelconque ennemi vint s'abattre sur la monture de Shraknag alors même que celle-ci allait sauter sur une poignée d'Hommes terrorisés. La bête s'arrêta net,son échine bossue parcourue d'un frisson de surprise,tandis que sa tête répugnante se couvrait de pourpre au fur et à mesure qu'un sang épais et gras s'écoulait de son front transpercé. Puis elle se mit à tituber brièvement et s'effondra sur le flanc dans la poussière des ruines,sous l'oeil d'abord incrédule puis effrayé de son maître.
L'Orc ne resta pas à terre et se releva vivement en poussant un cri de rage,la main serrée sur le manche de son sabre recourbé,prêt à en découdre. Les soldats jusque là acculés décidèrent de lui faire subir le même sort que sa monstrueuse monture et se jetèrent sur lui avec la colère des vaincus. L'un fut éventré sans avoir le temps de porter un seul coup par un mouvement latéral d'une rare férocité du Maréchal et tomba face au cadavre du Warg en déposant ses tripes dans les gravats déjà souillés par de nombreux débris humains. Un autre porta un coup direct à l'Orc,mais sa lame rencontra les plaques de l'épaisse armure de la bête et il n'eut pas le temps d'en porter un second que sa tête retombait déjà aux pieds de Shraknag dans une gerbe de sang chaud. Ils n'étaient plus que deux à lui faire face. Le Maréchal décida que c'était à son tour d'attaque et se jeta sur le plus proche avec la ferme intention de l'égorger. Mais alors que sa mâchoire allait se refermer sur la carotide de sa victime,l'autre planta sans un instant d'hésitation une dague effilée dans le dos de l'Orc. Poussant un cri de douleur mêlé d'une rage sans nom,Shraknag lâcha sa proie et s'effondra sur le sol. Celui qui l'avait poignardé se jeta sur lui pour finir la besogne. Mais l'Orc ne s'y fit pas prendre une seconde fois : saisissant avec une vélocité de bête blessée la tête de son adversaire,il la fracassa contre son épaule à l'endroit où son armure était surmontée d'une large lame circulaire puis entreprit un affreux mouvement de va-et-vient du haut vers le bas : l'Homme hurla atrocement tandis que sa tête se fendait en deux et lâcha ses armes pour tenter de se dépêtrer de l'étreinte mortelle de Shraknag. Conscient de lui avoir enlevé toute dangerosité,celui-ci le repoussa sur le côté et se redressa pour faire face au dernier Homme qui n'avait pu que regarder son compagnon se faire mutiler sans pouvoir intervenir,les deux combattants étant trop serrés l'un contre l'autre pour ne pas les blesser tous deux. L'Homme tremblait de tous ses membres et tenta sans conviction de pourfendre le monstre ; un simple saut de côté de la part de ce dernier fit échouer le coup,et c'est lui qui reçut quelques dizaines de centimères d'acier dans les entrailles et s'effondra en crachant du sang. Vainqueur,Shraknag regarda autour de lui : seul vivait encore son adversaire mutilé. Le Maréchal le regarda encore quelques instants se traîner en gémissant,les mains sur le visage,puis s'approcha de lui,se saisit d'une lance brisé et le cloua au sol. Un nouveau cri dément jaillit de la bouche du supplicié,mais l'Orc n'en avait que faire : il voulait seulement s'assurer que si la blessure au visage n'était pas mortelle,le soldat n'en réchappe tout de même pas et trépasse après avoir agonisé.

Le maître du Mordor jeta un bref regard autour de lui. Le quartier principal était envahi de Trolls,d'Orcs et de Wargs ; le feu semblait être seul composant des murs de la ville tant il dévorait tout ; le ciel était sans cesse traversé par d'incroyables météores de rocs embrasés qui explosaient sur le port dans un fracas inouï. La première partie de la ville était prise ; il fallait maintenant passer à...

- Votre Excellence ! Votre Excellence ! Enfin !

Un Orc chétif que Shraknag connaissait comme un de ses scribes se jeta à ses pieds sans qu'il ait même le temps de s'étonner :
- Votre Excellence,je vous trouve enfin ! Nous avons cherché partout et...
- Paix. Venons-en au fait, dit Shraknag avec froideur,blessé par l'intervention de cette créature misérable dans son triomphe.
- Le Gondor,Votre Excellence... Il arrive.

Le Maréchal se tut et sentit l'ivresse du combat se dissiper peu à peu. Le scribe comprit qu'il devait s'expliquer :
- Les chefs de Minas Tirith,Excellence... Ils ont envoyé leur armée. Elle arrivera aux premières ombres du crépuscule au plus tard. Nos soldats sont trop blessés,nous ne résist...
- Je sais,
le coupa Shraknag sur un ton où perçait presque une pointe de compréhension. Amenez-moi un Warg et faites évacuer la ville le plus vite possible. Nous rentrons en Mordor.

Le scribe resta stupéfait quelques instants puis s'empressa d'obéir aux ordres de Shraknag malgré leur caractère très inhabituel de la part d'un guerrier aussi opiniâtre. Ce qu'il ne voyait pas,c'était le sourire du Maréchal à l'évocation de cette retraite ; et même s'il l'avait vu,il ne l'aurait guère compris. Car Shraknag seul était conscient de sa victoire,malgré cette apparence d'inachevé. Il savait que Dol Amroth et son port autrefois si glorieux étaient à moitié anéanties et que cela constituerait une terrible blessure pour l'Ouistrenesse ; que le chemin de retour serait pavé de massacres et de pillages fructueux pour le Mordor et ruineux pour les Hommes ; qu'il serait impossible pour les armées du Gondor de le poursuivre très loin. Non,décidément,on ne pouvait guère appeler cette retraite prématurée une défaite. Même si le plus fidèle serviteur de Sauron n'avait pas pu porter autant de coups qu'il en aurait voulu au Grand Royaume Humain,il venait de le saigner sévèrement et avait rappelé à la Terre du Milieu l'existence et surtout la toute-puissance du Seigneur des Ténèbres. Lorsqu'il se retira avec son armée de la cité agonisante,il avait dans la bouche la plus douce des saveurs : celle du sang. Et sa soif n'était pas encore épanchée.
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