Fraîche du matin.

Un matin au ciel bleu et aux rayons du soleil légèrement timide, la fraîcheur se fait encore sentir sur la plaine. Edoras, un joli sommet plutôt bien placé, juste assez pour voir à son horizon, le ciel qui se fait violer par le soleil peu à peu. C'est calme, on entend les sabots qui frotte le plancher des écuries, le monde est encore endormit, seulement la crainte et le conflit éternel dans les âmes qui ne cessent de persister. Ce sont ces matins là que Dehoren prend le temps de réaliser la fragilité de la vie.

Regard perçant, profond, mais jamais nostalgique, il regarde attentivement l'horizon, rien de plus beau que l'infini, l'infini c'est inconnu, l'inconnu c'est l'avenir, l'avenir l'espoir et l'espoir c'est rêver. Rien ne brouille l'esprit, ce fidèle du pays des chevaux est bien content qu'une journée aussi innocente que celle-ci soit née.

Un jour ordinaire certes, mais les journées sans envergures, lui, il les anime. Il regarde l'écurie et cela lui trotte l'esprit. Il n'est pas un très bon cavalier ou même monteur de chevaux. Encore faut-il avoir eu la fierté d'avoir essayé plutôt que de crier malheur sur sa propre personne. Il n'est pas lâche, mais certaines choses ne lui réveille pas l'esprit et c'est simplement à un moment de la vie qu'un éveil naît.

Aucun cheval pourrait apprécier l'âme platitude d'un romancier qui ne sait que trop faire d'une bête qui rumine et boit sans relâche. Dehoren s'explique dans sa tête et se dit:

Peut-être qu'un compagnons de vie serait le terme juste, au delà de l'emploi humain fait sur lui, au delà l'exploitation, peut-être qu'une vie normale et simple, comme on devrait la vivre, serait plus juste.

En retour, par opposition et raison, il se répond et ce, toujours dans son univers de matière grise:

Je me demande si tout cela à un sens, je ne vais quand même pas me procurer un cheval en forme, peut-être élevé pour la bataille et le courage. Je suis au dessus de cela, ça ne doit pas être si simple, il faut qu'il soit spécial si je veux trouver un sens véritable en lui.

Dans sa même âme, il conclut:

Je ne vais pas m'en procurer un, ni en voler un, je vais en trouver un. Sauvage, méchant ou même têtu il sera, tant qu'il soit grand et beau il m'ira comme un gant!

Sur ce pied d'excitation, il se dirigea avec son sac-à-dos et ses bottes en direction des coins plus reculés du Rohan. Peut-être des endroits encore inconnus des hommes, juste assez loin pour que les chevaux aient oublié l'existence de la cruauté humaine.

Voilà déjà quelque jours que ce petit voyageur parcours le Rohan. On oublie souvent que nous n'avons qu'à marcher un peu pour être complètement dépaysé. Tant de plaines et de vallées presque inconnu encore par l'homme. Le Rohan semble parfois un immense territoire de Terre battue, mais ce n'est point de la botte d'un homme. On comprend que les cicatrices sur le sol sont fait par des sabots. Les chevaux, d'immenses bêtes pleine de vie et d'énergie. On peu facilement percevoir l'émotion d'un cheval lorsqu'on prend le temps de l'admirer un bref instant. De pauvres victimes dans les conflits de la bêtise humaine, des animaux fiers et forts et cela nous rend triste lorsque ceux-ci sont pris pour acquis.

Dans le monde cruel des hommes il y a également, au-delà de son propre racisme, des préjugés sur certaines classes de chevaux. Des non-purs races, des sauvages, des faibles, des gris, des blancs, des bruns, certains descendant d'une prestigieuse ligné et l'on oublie qu'ils sont pourtant tous égaux.

Dehoren, lui, s'en fait beaucoup pour cette cause. Il ne connait pas beaucoup le concept de cette bête, mais il se fascine quand même pour l'attachement que ce peuple du Rohan a face à cet animal. Le cheval est une multitude de symboles et de représentation. Au delà d'un moyen de transport, Dehoren veut trouver un être vivant.

Il y a le grand soleil qui plombe les prairies. Un peu plus au nord d'Edoras, Dehoren s'est rendu au Entwade, près de la rivière. Pour boire un peu, se ressourcer, écrire un peu. On peu d'ailleurs lire dans son petit calepin qui n'est pas un journal de bord, mais plutôt des pensées inspirantes qu'il décide de noter au moment présent afin de ne pas oublier dans l'avenir:

(...)J'étais un peu épuisé et je regrette déjà, la vu que j'ai sur ces paysages à couper le souffle me donne envie d'abandonner la vie sale et chienne du royaume. Loin du sang et de la peur, je me sent membre de cette faune et cette flore, j'ai l'impression d'être complice de la nature. J'ai l'impression que le soleil me parle. J'ai envie de lui crier ''Aide-moi soleil!, Aide-moi à trouver mon copain, aide-moi à trouver ce que je ne suis pas certain de chercher'' La chaleur qui s'échappe de ses rayons de soleil aussi précis qu'une lame me réchauffe l'âme. J'ai simplement envie de vider cette rivière tellement ma soif est grande. Je suis heureux, j'ai trouvé un petit oasis pas très loin. J'vais aller rêver un peu(...)

Les secondes, les heures et les jours se confondaient. Loin de tout, la vie était belle. N'ayant aucunement l'impression d'avoir oublié quelque chose, Dehoren est patient, il est confiant, il attend. Un peu avant de fermer les yeux, il ajouta à ces mémoires:

(...)Je me demande seulement, ce que je ne sais pas encore, celui que je ne connais pas encore, quel non vais-je lui donner?(...)

Le voyage continua tranquillement....

Lorsqu'on se promène dans l'innocence de la vie, d'une journée tellement ordinaire, c'est à ce moment que les mystérieuses choses et les grandes découvertes surviennent. Il semblerait que passer son temps à chercher, c'est peut-être chercher l'irréel et que ce que nous cherchons est derrière nous et nous suit peu à peu en attendant le bon moment, celui que nous nous y attendons le moins pour surgir. C'est un peu la beauté de la vie, sans quoi tout serait avide et ordinaire.

Voilà déjà une semaine que le libertin qui se voit perdre sa motivation de seconde en seconde à se promener et à errer dans les confins de son petit coin de pays. Des plaines, des surfaces vides, des ruines, du soleil et de la chaleur. L'oasis fut bien et fut satisfaisant. Il est maintenant temps d'avancer dans une autre journée toujours en espérant de ne pas dormir bredouille. Il ne chasse pas, il ne cherche pas, il découvre... Les petits animaux qui s'abreuve au cours d'eau dans le calme et l'harmonie et avec seulement comme crainte, cette constante angoisse d'être sur s'est garde, loin de ces prédateurs. On a pitié d'eux, ils ne veulent que vivre, mais le prédateur, lui aussi, cherche sa nourriture qui va combler la petite famille.

Dehoren écrivit dans la patience et sous les rayons du soleil toujours perçants:

(...)les jours sont devenus similaires, on dirait que le soleil, le vent et le temps sont complices, comme si ils se moquaient de moi et de ma naïveté à attendre les merveilles de la vie cruelle. Je ne perd pas espoir, je perd seulement confiance. Je ne me donne pas une limite de temps, une échéance avant mon départ, je veux simplement découvrir. Peu importe la forme que tout cela aura, je veux être là. Rares sont les fois que l'homme puisse observer les cadeaux de la nature(...)

L'homme patient est tout de même têtue... peut-être, on pourrait dire aussi qu'il était passionné de ce qu'il vivait...

La plaine désertique, mais pleine d'espoir se refroidit rapidement, le soleil commençait à s'endormir et aucune végétation pour conserver la chaleur, Dehoren remonta son camp, toujours un peu plus loin et s'endormit en espérant de se réveiller de se cauchemars et de s'endormir dans son rêve.

Un voyage qui semble long et interminable, voilà déjà deux semaine que ce libertin cherche réponses aux question, vérité dans le mystère et un compagnons vrai, mais imaginaire. Dehoren s'est tout de même habitué à l’environnement, la chaleur n'est plus un obstacle.

Ce matin là, Dehoren déjeuna une pomme. Chaque croqué y giclait un spasme de jus de pomme. Rien de très joli ou de délicat conforme aux normes nobles, il mangeait tel un barbare. C'est sans aucun doute ce qui est spécial chez lui, il connait les bonnes manières, mais il les contourne dès qu'il en a l'occasion. Ce petit anti-conformiste n'a pas terminé de se marginaliser.

Il entreprit une marche vers l'ouest après avoir finit de remballer toutes ses choses. Une heure, deux heures, trois heures... et il perdit bientôt la connotation du temps. La chaleur était plus forte, le soleil allait bientôt atteindre son zénith cet océan pâle suspendu au dessus de lui. LA fatigue et la soif rongèrent ses dernières forces et sources d'énergies. La motivation commença elle aussi à perdre son sens. Rien ne va plus, Dehoren se fatigue et pire, il perd espoir. Il faut bien avouer que chercher ce qui est incertain et ce qui est imprécis est tout de même ridicule et cet écrivain l'admet. Pour les rares fois, Dehoren accepta et fit un pivot vers l'est pour retourner chez les siens. Un retour bredouille matériellement certes, mais aussi dans le coeur.

Dehoren n'a jamais réellement montré ses émotions en face, malgré sa grande facilité à les exprimer verbalement ou les écrire, Dehoren resta de glace et avança. Il écrit d'ailleurs:

(...) et voilà un voyage plutôt triste, rien d'extraordinaire. Sauf peut-être y avoir pris du temps pour moi, me voilà bien reposé, mais mon cerveau reste tout de même anxieux dans cette réalité que j'ai peine à faire face. J'ai échoué (...)

Cela lui prendra environ trois ou quatre jours se rendre à Edoras. La marche sera longue, aussi plate que ce paysage aux finitions pas encore dessinés. Ce qui trotta l'esprit du jeune homme, c'est sans aucun doute de ne pas avoir trouvé un seul cheval dans ce royaume des étalons. Sont-ils tous en captivités? Ou leurs habitats sont simplement bien cachés, loin de tout les humains indignes? Des questions dans réponse.

Voilà déjà quelques jours que l'écrivain est revenu à son petit habitat. Il repensait à son excursion du mois en relisant des passages de son livre des mémoires. Il considère d'ailleurs que c'était un voyage plutôt inutile quoi qu'un peu inspirant. Il faut croire qu'il a de l'adresse avec une plume et non un filet de chasse.

Un éternel meneur de sa vie, il ne peut pas resté chez lui à ne rien faire, il lui faut toujours un but. Peut-être s'éduquer d'avantage? Apprendre une nouvelle forme d'art? Connaître plus de choses de ce monde. Il s'est donc interrogé sur une possibilité d'apprendre un peu l'art du combat...qui pourrait lui être utile en cas d'extrême occasion, malgré sa diplomatie, on ne sait jamais. Première question, qu'il aller voir pour ces cours? C'était évidement là que Dehoren s'est rassied sur sa paresse du matin pour...réfléchir.

(...)Je ne prétend pas tout savoir, ni tout connaître. J'suis juste un peu victime de rien (...)

Il sortit de sa petite maison, un autre matin bien ordinaire, cependant avec une brume qui empêche de voir bien loin... Il enfila ses vêtements aux couleurs du Rohan et parti vers le château d'Edoras.

Dehoren écrit:

(...) Les choses sont étranges parfois, on met de côté des façons de pensées que l'on croit inutile, alors qu'au fond elle sont complémentaire pour être complet. Comment un homme peut savoir ce qui est mieux sans voir toutes les facettes? Comment savoir trouver un juste milieu lorsque tout est contre-balancé? Les choses sont étranges dans un cerveau et dans une âme. (...)

(FERMETURE DE CE TOPIC)