Chroniques d'Arda
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Massacre en bord de mer [Flashback Talek] 232342Grandebannire



 
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 Massacre en bord de mer [Flashback Talek]

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Talek
Assassin Oriental en fuite / Newbie auto-proclamé

Talek
Nombre de messages : 16

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Race: Oriental
Possessions: Quatre dagues en acier Shatowar, un fil d'acier caché dans les cheveux, une flûte-sarbacane ET UNE SALETE DE COLLIER DE MALHEUR!!! (avec un gros caillou quand même)
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MessageSujet: Massacre en bord de mer [Flashback Talek]   Massacre en bord de mer [Flashback Talek] EmptyMer 30 Nov 2011 - 0:00

[HRP : Suite de l'histoire de Talek. Pour les précedents : voir fiche ici ]


L'orage redoublait de violence. Des trombes d’eau s’abattaient sans relâche sur les contreforts orientaux des monts du Dorwen. A intervalle régulier des éclairs déchiraient le ciel. C'était une de ces tempêtes de fin d’hiver qui ne se rencontre que dans cette région de l'empire : les monts ocres, dont les pentes plongeaient directement dans la mer de Rhûn. Ici était le coeur de l'ancienne puissance du Dorwinion. Le climat y était généralement bien plus tempéré que dans les parties orientales de l’empire, mais il connaissait en revanche des changements de températures brutaux, et des phénomènes climatiques d’une rare violence.

Dans la tourmente, Talek se tenait debout sur la crête située juste au sud de la forteresse de Gareg, à environ une demie lieue. De sa position, il la surplombait légèrement. A travers les nuages et les bourrasques, on devinait l’aube qui se levait. La forteresse était comme une ombre immense et imposante, avec ses quatre tours d'angle et son donjon central. Même le jour, elle restait sombre, toute entière bâtie d'énormes blocs de granit noir. Elle était perchée sur un éperon des contreforts qui plongeait à pic dans la mer sous elle, deux cent mètres plus bas. Combien de fois avait-il contemplé le soleil levant sur les flots depuis ces tours ? Combien de fois était-il venu jusqu’à cette crête où il se tenait à présent pour contempler la forteresse dans toute sa puissance ? Bien qu'il y soit né esclave, il réalisa qu’il chérissait ce fort. C'était chez lui. Lui qui avait grandi sans père et sans amour de mère, il avait trouvé dans ces murs une sorte de foyer... Jusqu'à aujourd’hui.

Les rafales cinglantes le giflaient, faisaient claquer sa cape, manquant chaque fois de le faire tomber. Mais il restait là, la pluie ruisselant sur son visage, pénétrant ses vêtements jusqu’à la peau, glaciale. En rinçant ses plaies il lui semblait que l’orage pourrait éclaircir un peu ses pensées… Il était là-bas il y a encore quelques heures, à peine, mais il s’était enfuit. Que s'était-il passé exactement, il n’aurait pu le dire. Seuls lui revenaient, morcelés, des fragments de souvenir, saturés d’émotions contradictoires…



La dernière chose dont il se souvenait clairement était son embarquement sur le bateau qui devait leur faire redescendre le cours du Celduin lui et ses trois hommes, jusqu'à la mer de Rhûn, pour les ramener en Dorwen. Il y avait aussi ces cauchemars, le vieux chaman et les guerriers balchoths armés en guerre et lancés sur sa piste... Mais quand précisément avait-il perdu connaissance et comment ? Il ne se souvenait absolument de rien.

La seule chose qu’il savait c’était qu’il s’était réveillé tout à l’heure allongé dans une pièce des appartements privés de Gareg, au bruit des cris et des lamentations des serviteurs. Et qu’en se levant et en quittant la pièce, il avait pénétré dans un cauchemar pire encore que ceux de son sommeil. Les gardes affectés en permanence à la protection des appartements privés gisaient inconscients sur le sol. Trois d’entre eux en particulier paraissaient grièvement blessés. La garde personnelle de Gareg ! Ils comptaient pourtant parmi les meilleurs soldats de la forteresse ! A leurs côtés gisait Margane sans vie, ses vêtements déchirés, violée peut être ? Et Gareg enfin ! Poignardé a mort. Son maître, son chef, son presque père ; celui a qui il devait tout !

Quelle engeance de porc avait bien pu oser porter la main sur les deux seuls êtres qu'il chérissait au monde ? Qui devait-il châtier pour cela ? ... Il sentait une fournaise s’éveiller à l'intérieur de lui. Chaque seconde plus brûlante… Chaque seconde plus dévorante… Rugissante ! ... Le besoin de tuer ! Pour apaiser sa douleur. Il allait TOUS les tuer ! Oui. Mais... Qui ? ...

Sa tête le lançait terriblement. Vertiges, nausées interrompaient le cours de ses pensées... Soudain il se souvint : Les guerrier Balchoths! Ils avaient pris d'assaut la forteresse! Où pouvaient-ils être à présent ? Ou bien n’était-ce que ses cauchemars ? Ses pensées se faisaient plus confuses...

Un autre souvenir émergea de sa confusion...
Raguel'kan ! Le chaman. Il était là-bas lui aussi toute a l'heure, au chevet de Gareg. Que faisait le vieux fou au château juste à l’heure où l’on avait eu précisément besoin de lui... Talek entrevoyait une trame, ténue. Se pourrait-il ?... Raguel’kan... Un traître a la solde des Balchoths ? Il l'avait pourtant toujours cru loyal aux Dorwens. Mais il est vrai qu'avec ces sorciers à plume on ne pouvait jamais être sûr de rien... Talek revit les yeux déments du vieil homme rivés sur lui : injectés de sang, les pupilles rétrécies, deux minuscules points noirs ; l'écume aux lèvres, le corps parcouru de spasmes. Il était en pleine transe lorsqu’il avait hurlé… Qu'avait-il hurlé ? Ah oui ! Il l'avait traité de possédé ! Qu’avait-il pris à ce vieillard sénile ? Peut être était-il effectivement de mèche avec les Balchoths : il avait discrédité le garde du corps personnel de Gareg pour l'éloigner juste au moment où il était au chevet de ce dernier. Qu'avait-il l’intention de lui faire? L'envoûter ? Il avait du craindre que Talek ne suspecte quelque chose...

Et cette face de goret de Regued ! Il était là lui aussi bien entendu. Et il avait condamné à mort Talek sans l’ombre d'une hésitation... Lui n'était certainement pas traître a son propre père (encore que ?)... Non ! Cette chiure d’orc avait probablement juste saisi la première occasion pour donner libre cours à la haine qu'il avait toujours voué à Talek. Il le jalousait depuis trop longtemps maintenant...

Il s'était enfui de justesse...




Le déluge commençait à s’apaiser. Un jour pâle comme un linceul sale filtrait douloureusement à travers les nuages. Loin vers l’est un soleil blafard se levait sur la mer de Rhûn. Il baissa les yeux vers ses mains lacérées. C’est alors qu’il aperçut l’éclat rouge du rubis qui brillait dans l’entrebâillement de sa tunique… Le collier des Balchoths ! Il était toujours autour de son cou !

Reportant son regard vers la forteresse, il vit les portes s’ouvrir et plusieurs groupes d’hommes en armes, fantassins et cavaliers mêlés, se disperser dans toutes les directions.

La chasse était lancée !



Dernière édition par Talek le Ven 2 Déc 2011 - 15:08, édité 3 fois
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Talek
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MessageSujet: Re: Massacre en bord de mer [Flashback Talek]   Massacre en bord de mer [Flashback Talek] EmptyJeu 1 Déc 2011 - 16:35

La pluie s'était arrêtée dans le courant de la nuit, après quatre jours de déluge ininterrompu. Le plafond nuageux restait bas toutefois. Masquant les cimes, occultant le ciel, il transformait l'étroite vallée d'altitude en une sorte de longue et haute nef baignant dans une clarté laiteuse. La température s'était un peu radoucie. Ici et là des écharpes de brume flottaient à quelques pieds du sol aride, masquant les pierres et les névés, s'emmêlant entre les branches des rares buissons d'épineux. Ici et là pointaient des cairns branlant surplombés de poteaux de prière auxquels tentaient désespérément de s’accrocher quelques lambeaux de toile. Sur les pentes abruptes enserrant la vallée de part et d'autre s'ouvraient d'innombrables grottes de toutes tailles et de toutes formes. La brume étouffait tous les sons hormis le gémissement du vent dans les hauteurs... Comme une plainte funèbre...

La nécropole des Dorwen !



Talek était arrivé là avant-hier soir, après trois jours de marche harassante à travers la montagne. Lorsque les hommes de Régued s'étaient mis en chasse, au lieu de s’enfuir immédiatement, il avait mobilisé tout ses talents d'assassin Shatowar et toute sa connaissance des environs pour les éviter et les laisser le dépasser. En leur ôtant tout indice de la direction qu'il visait, il les obligeait à rester dispersés, diluait les recherches et au final pouvait espérer s’octroyer une confortable avance avant qu’on ne retrouve sa piste.

Il s'était alors mis en route vers le sud ouest, progressant prudemment pour éviter de retomber nez-à-nez avec une patrouille. Mais cela s'était finalement révélé inutile. Les patrouilles, bredouilles, avaient du finir par se rassembler pour revenir à la forteresse par les routes. Les recherches n'avaient pas brillées par leur qualité... Talek eu un rictus ironique : rien d'étonnant lorsque la personne la plus apte a les conduire était précisément... celle que l'on recherchait. Ouais, bon! Il voulait bien admettre que les pluies torrentielles avaient - un tout petit peu Wink - contribuées a refroidir l’ardeur de ses chasseurs.

Par la suite il avait du faire de nombreux détours pour contourner les villages Dorwen dispersés dans la montagne. Il ne s'était permis qu'une exception le deuxième soir, s'estimant assez loin du château : il s’était introduit dans une ferme écartée pour y passer la nuit et voler quelques provisions, une couverture et des chiffons pour panser ses mains et son front. Cette nuit là, en plus de ses cauchemars habituels, il avait rêvé des appartements privés de Gareg. Ce dernier gisait, mort, sur son lit, dans sa tenue d’apparat, figé dans la pose que lui avait conféré les embaumeurs. Des cierges étaient allumés tout autour de lui. Dans la pièce se tenaient également quelques proches, dont Régued, l’intendant et le vieux Raguel’Kan qui psalmodiait des prières…

Le troisième jour, il avait atteint les terres reculées entourant la nécropole. Ici plus de risque de croiser qui que ce soit : c’était un territoire sacré et nul Dorwen n'aurait jamais osé s'y établir, trop effrayé d'encourir la colère des esprits. La route de Talek en revanche menait droit au coeur de ces terres, jusqu’à la nécropole elle-même : l'ermitage de Raguel'Kan...

L’idée lui en était venue immédiatement après que la chasse soit lancée. Il devait tirer au clair le rôle du vieil homme dans cette affaire et si, comme il le pressentait, Raguel’Kan s’était entendu avec les Balchoths pour trahir Gareg… Il le paierait de sa vie.


Il n'avait eu qu'une brève hésitation avant de franchir l’arche de bois chargée de crânes et de tissus à prière qui marquait l'entrée de la vallée taboue. Pendue au dessus de lui, la cloche lugubre qu’il fallait faire retentir pour honorer les morts et avertir les esprits de son arrivée... Talek s’en était abstenu. C’est alors qu’il avait réalisé que son geste sacrilège découlait plus du souci prosaïque d’éviter de trahir son arrivée auprès d’une éventuelle présence humaine, plutôt que de la crainte d’hypothétiques esprits... Il avait alors été pris d’un rire étrange, malsain : de toutes les manières le maître des lieux avait déjà déclaré qu’il était possédé. Que pouvait-il redouter de plus?

Il avait eu ensuite toute la journée pour dénicher le repère du vieil emplumé et, s’étant assuré qu’il n’y avait personne, reconnaître les lieux. A mi chemin du fond, la vallée tournait vers la droite tandis que la pente gauche se redressait en une haute falaise. L’ermitage consistait en une grotte percée à bonne hauteur de cette falaise. Elle avait été relativement simple à trouver : non seulement elle était située directement dans l’axe de la première partie de la vallée, mais surtout, le vague chemin qui conduisait Talek entre les cairns l’avait mené directement jusqu’à une petite ouverture percée dans le bas de la falaise où foisonnaient des poteaux à prière surchargés de banderoles multicolores, de crânes d’animaux de toutes races, ainsi que de quelques crânes humains…


L’ouverture conduisait à une petite salle, une espèce d’antichambre où Raguel’Kan devait recevoir les rares visiteurs qui venaient le consulter sur place. La pièce était sombre et étroite, le sol recouvert de quelques tapis élimés et coussins défraîchis. L’espace était surchargé de tout un bric-à-brac mystique et poussiéreux : des animaux morts, des grappes d’insectes, des plantes séchées, des fruits moisis, des récipients de toutes tailles et de toutes formes, des pierres multicolores et des guirlandes de prières… Le tout enveloppé dans une puanteur acre de pourriture et d’encens froid.

Dans le fond, une tenture masquait à demi une seconde ouverture qui conduisait à un semblant d’escalier taillé dans la roche qui s’élevait vers les hauteurs dans une obscurité complète. En haut de cet escalier, on accédait à la grotte ouverte dans la falaise. De là le regard embrassait toute la vallée jusqu’au porche d’entrée. C’était ici que devait vivre le chaman. Sur un côté de la baie, un foyer éteint entouré de quelques pierres où reposait une petite marmite remplie d’une mixture indéfinissable. A côté, quelques ustensiles de cuisine. De l’autre côté de la baie, une table basse sur un tapis et quelques coussins. La paillasse du chaman quant à elle était accolée contre le mur du fond auprès de quelques jarres et coffres. A l’inverse de la pièce du bas, cette pièce brillait par son dénuement et son caractère plutôt entretenu. Elle ne semblait contenir que le strict nécessaire à la vie quotidienne d’un homme seul.


Talek se dit que les chamans avaient, comme les nobles, les marchands et les bouffons, le souci de la représentation. Le vieux veillait consciencieusement à montrer à ses solliciteurs ce qu’ils s'attendaient instinctivement à voir. En l’occurrence, l'antre bordélique d’un vieux chaman reclus au fond d’un cimetière. Mais cette seconde pièce révélait qu'ici comme ailleurs, il ne fallait pas se fier aux apparences...


Talek avait finalement cherché un abri parmi les autres grottes de la vallée pour attendre le retour du chaman. Il avait refait les bandages de ses mains et replacé l’espèce de foulard qui enserrait sa tête. Il avait ensuite vérifié ses armes : deux dagues dans ses manches, la troisième dans sa botte droite et la quatrième fixée entre ses omoplates. Il avait replacé son "fil de mort" dans les cheveux puis contrôlé les petites fioles de poison qu'il gardait toujours sur lui auprès de ses fléchettes à sarbacane. Puis il avait avalé un morceau et s’était endormi...

Cette nuit là, ce fut de Margane qu’il avait rêvé. Elle hurlait de douleur ! Allongée dans une pièce sombre, des ombres allaient et venaient autour d’elle à la lumière d’une torche quand soudain, un autre cri… plus aigu… Talek s’était réveillé en sursaut et n’avait pu refermer l’œil jusqu’au matin…

Le vieux chaman allait avoir beaucoup de choses à lui avouer quand il reviendrait…
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