Chroniques d'Arda
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 Vers les Monts de Cendre...

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Talek
Assassin Oriental en fuite / Newbie auto-proclamé

Talek
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MessageSujet: Vers les Monts de Cendre...   Vers les Monts de Cendre... EmptySam 3 Déc 2011 - 14:58

Le soleil était à son zénith, fiché entre quelques lambeaux de nuage, réduisant les ombres à presque rien. L’œil pâle, ne dispensant pourtant qu’une piètre chaleur, semblait écraser de tout son poids le cavalier recroquevillé sur sa monture qui faisait route au sud-ouest.

Le corps tassé sous une longue cape sombre, la capuche rabaissée lui tombant presque sur les yeux, il vacillait à chaque pas de son cheval. On sentait qu’il épuisait ses dernières forces pour s’agripper à la selle et résister aux assauts du vent.

Le vent du sud ! Perpétuel en ces terres, entêtant jusqu’à la folie… Il apportait avec lui des bourrasques de cendres qui bavaient dans l’air un brouillard sec et puant. Empoisonnant l’air, l’eau, la terre… Réduisant la faune et la végétation à quelques espèces malingres et dégénérées : la flétrissure du Mordor ne cessait de s’étendre vers le nord…

A perte de vue de tous côtés, ce n’était qu’une succession sans fin de collines arides et de vallées désertes. Mais plus on allait vers le sud, vers les pics noirs et menaçant des Ered Lithui se détachant sur l’horizon, plus les reliefs se faisaient torturés : des rochers déchiquetés…des crêtes aigues comme des lames ; hérissées ici et là un bosquet d’arbres malades aux troncs tourmentés. A travers la poussière, il semblait une assemblée monstrueuse figée au beau milieu d’une sarabande infernale…

Dans le creux des vallées, sous des filets de brume, les ruisseaux chuintaient comme un homme malade Leur eau noire avait un goût acre qui embrasait la gorge de celui qui voulait s’y désaltérer. Sur les berges, de la mousse brunâtre, parsemée de hautes touffes d’herbes coupantes. Des champignons énormes aux formes obscènes et violacées, éclataient sous les sabots du cheval, en une flatulence de miasmes et de mouches.

Dans les ombres opaques des replis de la roche, des ombres encore plus profondes semblaient se mouvoir, retenant leur souffle, suivant de leur regard aveugle l’improbable visiteur de ces terres maudites…



Cela faisait plusieurs jours à présent que Talek n’avait pas croisé âme qui vive. Pourtant, il savait qu’ils étaient toujours là, tous, quelque part derrière lui.

Si Régued avait informé le Régent, ce dernier devait maintenant avoir lancé quelques hommes à sa poursuite pour châtier l’esclave renégat - Talek eut une grimace de mépris ironique : - « assassin de son chef de clan ». Que cette souillure de mulet de Régued soit maudit ! Il n’avait rien compris, comme d’habitude. C’était les Balchoths !

Chaque nuit ils les retrouvait dans ses rêves : la troupe des guerriers Balchoths, ivres de rage le poursuivant jusqu’au plus profond de ses cauchemars. Après le récit du chaman, il savait à présent que ce n’étaient pas de simples rêves. La désolation qu’ils avaient semée à la forteresse ne les avait pas apaisés. C’était le sacrilège qu’ils voulaient ! Et ils ne se contenteraient certainement pas du collier. Talek sentait qu’ils réclamaient son corps et son esprit…

Pourquoi Gareg l'avait-il envoyé dans cette galère ? Il pourrait difficilement obtenir la réponse à cette question désormais, vu que Gareg avait déjà payé le sacrilège de sa vie…



Un haut le cœur coucha le cavalier sur l’encolure de son cheval… Il vomit un filet de bile…


Cela faisait trois jours à présent qu’il n’avait plus rien mangé. Et encore, la chair du dernier lapin qu’il avait attrapé avait un goût acide, déjà faisandé… Cela n’avait pas arrangé ses nausées qui étaient maintenant quasi continuelles. Depuis ce matin il avait déjà vomi quatre fois. Et avec un estomac vide… L’odeur de la bile imprégnait tout ce qu’il sentait à présent.

Après ses premières journées de fuite sous la pluie puis le climat glacial des montagnes, il avait finalement attrapé une mauvaise fièvre. Sans cesse, son corps se trouvait parcouru de frissons de la tête aux pieds le laissant chaque fois pantelant, épuisé…Ses maux de têtes étaient continuels également, au point même de le réveiller parfois certaines nuits. Ce qui était bien le seul point positif : ils lui permettaient d’échapper à ses cauchemars.

Mais ce qui l’inquiétait le plus, c’étaient ses évanouissements. Deux fois maintenant depuis le début de son errance il s’était réveillé sans connaissance, ne sachant plus ce qui venait de se passer. La dernière crise l’avait même manifestement jeté à bas de son cheval ravivant violemment la douleur dans son côté.



* * *


Le vent gagnait en intensité...

Bientôt, les bourrasques de poussière enveloppèrent Talek complètement. Il ne voyait plus le sol qu’à quelques pas devant son cheval. Rapidement, il perdit tout sens de l’orientation…
Peut-être était-il en train d’avancer droit à la rencontre de ses poursuivants… Ou bien encore le sol allait-il se dérober sous les sabots de son cheval, les précipitant tous les deux au fond d’un ravin…


Il parvint finalement à se réfugier dans un semblant de grotte qui pouvait les accueillir tous les deux, lui et sa monture. Il était épuisé…
Affamé…
Grelottant de fièvre…
Le sifflement des rafales à l’extérieur lui donnait le vertige…
Brouillait ses pensées…
Le temps passa... la tempête de poussière semblait ne jamais devoir s’arrêter.

…Tout perdait de son importance...
Peut-être valait-il mieux que tout finisse maintenant…
Il n’aurait plus rien à comprendre…
Plus à se battre…



C’est alors qu’il sentait qu’il était sur le point à nouveau de perdre connaissance, que la vision lui apparut, lui arrachant un cri :

Margane !





Dernière édition par Talek le Mar 20 Déc 2011 - 20:44, édité 1 fois
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Chaak Telzalcan
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MessageSujet: Re: Vers les Monts de Cendre...   Vers les Monts de Cendre... EmptyDim 4 Déc 2011 - 15:46

PNJ Khaal

Vers les Monts de Cendre... Po_hu_f_royo13_h

Dans ces terres inhospitalières, vivait une créature que très peu de personne avait vu de leur propres yeux. Certains l’appelaient sorcière à cause des liens qu’elle tisse avec les esprits tourmentés de ces landes. Pour d’autre, il s’agit d’une enfant perdue que ce désert aurait pris pour fille. Malgré la diversité des histoires qu’on raconte sur elle, tous s’accordent à lui donner des pouvoirs mystiques dignes des chamans de la tribu Khitan. Mais pour comprendre comment cette créature en est venue à vivre dans un des lieux les plus maudits et malsains de la Terre du Milieu, il faut remonter dans le temps et revenir à l’époque où cette jeune fille n’était qu’une apprentie chamane de la tribu Khitan nommée Khaal.

Fille d’un des anciens du village, la jeune orientale avait vécu une vie paisible et tranquille profitant de la gentillesse des autres membres du clan dû à son statue. Mais sa vie avait pris un tout autre tournant quand, en âge de passer son rite initiatique, elle s’était retrouvée sur les terres maudites à la frontière du Mordor.

Au loin les nuages noirs se confondaient avec les terres brulées du Mordor. L’air était sombre et pesant et une brume gorgée de puanteur était endormie sur l’étendue de sable la plus grande des Terres du Milieu. Ce paysage était en totale opposition avec les dunes de sables et ces paysages enclins à la contemplation de sa tribu natale. Malgré les conditions de vies difficiles du clan, rien ne valait la sérénité jubilante de l’éclat immobile du soleil à son zénith baignant le ciel bleu immaculé.

Ici l’ombre du Sud grandissait pas à pas obscurcissant les terres et emplissant cet endroit déjà sinistre d’une aura morbide. Le soleil était terne et sans chaleur comme s’il était trop faible pour combattre le mal si puissant en ces lieux. La nuit, les étoiles n’était que des lueurs livides qui parvenaient difficilement à percer le rideau de noirceur pour installer un manteau blanchâtre sur le sable pourtant si chaud la journée.

Comment ce sable qui avait vu de grands esprits portant le feu sacré, comme celui de Krell, le fouler pouvait ici sembler en ces jours si inhospitalier ? Où était passé l’étincelle de vie qui germe sur toute terre ? En ces lieux, il n’y avait plus d’histoire de grand guerrier, d’une simplicité enfantine, dont le sens tenait dans une noix ouverte. Non, ici il n’y avait plus d’espoirs infantiles, on se retrouvait face au spectre sinistre de la mort et il fallait le combattre à tout instant. Ici il n’y avait tout simplement plus de vie, seulement l’odeur nauséabonde de la mort imminente, celle qui vous prend aux tripes pour ne plus vous lâcher, qui assombri toutes vos pensées et vous transforme en spectre errant sans but. La route était longue comme un chemin de sable et de cendre sans fin. Le poids lourd de la mort vous empêchait d’avancer comme si le désert cherchait à vous garder avec lui, à vous enfouir en son sein dans un long silence pour finalement ne former qu’un.

Khaal était dans ce désert depuis maintenant une quinzaine de jours et la jeune chamane était faible et son esprit était plongé dans une brume épaisse et impénétrable. Pourquoi les anciens lui avaient-ils demandés d’accomplir ce rite maintenant ? Elle n’était pas prête, elle était trop jeune et inexpérimentée pour ce genre de mission. Ce lieu était si sombre et dangereux, elle ne savait pas comment se défendre d’un tel mal. Son esprit était en train de lutter pour ne pas plonger dans l’errance. Si c’était la seule voie pour devenir un chaman, alors Khaal n’était plus sûre que sa destinée aille dans ce sens. L’épuisement et l’atmosphère pesante eurent raison de son sens logique et elle en vint à haïr son peuple pour l’avoir emmené dans un tel endroit, de l’avoir laissé à l’abandon et sans défense. Aucun des enseignements de son maître ne parlait d’autant de solitude, d’abandon de soi-même. Après tout c’était peut-être cela le rite initiatique, apprendre à se connaître et se comprendre. Khaal était passée par tous les états. D’abord les regrets grandissants, ensuite le dégout, le désir d’échapper à ce lieu maudit, puis finalement la capitulation. Son esprit avait cédé, elle était résignée et n’avait plus peur du spectre de la mort. Tout ce qui l’entourait devint attrayant et Khaal finit par accepter cette fascination de l’abominable.

L’instinct de survie en vint à prendre complétement le dessus sur la chamane trop épuisée pour lutter. Soudainement, elle se jeta au sol et se roula dans les cendres. Elle s’arrêta aussi soudainement face contre terre et chuchota :

«Maintenant je suis tout à toi.»

En se roulant parterre, elle s’était enduit le corps de cendre et la jolie orientale disparu pour laisser place à la vraie Khaal. Elle ne faisait à présent plus qu’un avec le désert, ils n’étaient plus qu’une seule et même entité et c’est ainsi qu’elle pourrait survivre dans ces contrées oubliées des hommes depuis bien des générations. Elle pouvait à présent sentir les vibrations venant de la terre. Des flammes vertes et d’autres rouges apparurent et Khaal put les observer dériver au gré du vent léger, se dépassant, se croisant comme si tout ça n’était qu’un jeu. En poussant son esprit à son paroxysme, la chamane s’était transcendée pour survivre et elle comprit maintenant que c’était cela que recherchaient les anciens. Elle n’était plus la même, d’un coup tout était devenu clair. Elle était entrée en transe et désormais tout semblait plus simple.

Khaal sentit alors les vibrations d’un autre être vivant dans ce désert. Elles venaient entrer en résonnance avec les vibrations du sol. Quoi que cela puisse être, c’était en train d’avancer. Sans plus attendre, la chamane s’élança dans cette direction. Elle avait une allure féline, comme si tout ce qui restait d’elle n’était qu’animal et non humain. Nul homme censé ne se serait aventuré dans ces landes desertiques. Pour elle, il ne pouvait s’agir que des araignées géantes qui peuplent ces terres sombres. C’était l’objectif de sa mission, elle devait ramener à sa tribu un dard de ces insectes géants, et c’était bien ce qu’elle comptait faire.

Se rapprochant du lieu où elle avait ressenti des vibrations étranges, l’excitation s’empara de Khaal. Il n’était plus question de rite initiatique, non, il s’agissait simplement de deux créatures luttant pour leur survie. Les souvenirs de sa vie passée dans le confort précaire des tipis et des huttes de la tribu Khitan s’étaient envolés. La jeune orientale se tenait courbée au milieu de l’obscurité, elle était seule, complétement seule. Abandonnée à elle-même dans ces landes morbides, la chamane était en totale adéquation avec son environnement. Elle avait opposé une farouche résistance mais le désert l’avait emporté, elle faisait désormais partie intégrante de lui au même titre que les créatures monstrueuses enfantées par Sauron. Et comme ses nouvelles sœurs, elle devait maintenant apprendre à survivre en ne comptant plus que sur son instinct et sa volonté de ne pas mourir.

Elle arriva alors aux abords de l’antre de sa proie. A l’horizon se détachait une masse sombre qui s’apparentait à un grand arbre mort. Sachant qu’elle touchait au but, Khaal ralentit sa cadence, se faisant plus discrète et mobilisa toute son attention à déterminer la position de sa future victime. Fermant les yeux, la chamane se concentra et entra en résonnance avec la nature de ce lieu maudit. Elle parvint à appréhender son environnement, des formes se dessinèrent et bientôt la chamane put ainsi distinguer la créature au milieu du néant, elle se trouvait au centre de l’arbre, entourée de sa toile néfaste.

Avec elle, Khaal avait emporté une pierre à feu. Les toiles de l’araignée s’embraseraient facilement mais il restait à piéger la créature dans ses propres filets. Pour ça elle comptait sur les incantations de son clan pour endormir l’araignée. N’attendant pas plus longtemps, Khaal s’élança à l’assaut de sa proie. Elle entama des chants khitans composés uniquement d’alternance de sons aigus et graves, sans aucune parole. Tout en chantant, elle s’approcha de l’arbre mort une branche de bois mort à la main. Elle put alors voir le nid de toile de l’araignée au cœur du tronc pourri. La toile était encore plus sombre que tout ce qui l’entourait, elle était gorgée d’un poison puissant. Alors qu’elle n’était plus qu’à une dizaine de mètre du vieux tronc, Khaal enflamma la branche. Le nid se mit alors à frémir, le chant de la chamane n’était pas assez puissant et l’araignée bien que sonnée détecta quand même la présence de l’intrus. Mais Khaal n’était pas paniquée, elle savait que pour sa proie il était déjà trop tard. Elle jeta la torche et la toile s’embrasa en un instant et se consuma en une noire et épaisse fumée. Un sourire illumina alors le visage déformé par la fatigue de la jeune orientale. Des cris de douleur retentirent de l’intérieur du nid. Khaal fascinée par ce spectacle unique qu’est l’agonie d’une créature, se rapprocha du brasier. Mais avant qu’elle ne puisse voir l’araignée de ses yeux, la jeune orientale ressentie un malaise et s’effondra au sol, asphyxiée par les fumées noires de la toile.

Elle avait été trop imprudente et s’était avancée sans réfléchir mais elle s’était fait avoir elle aussi. Elle s’était laissée emporter par l’excitation et maintenant elle se trouvait inconsciente allongée sur le sol. Khaal tomba dans un sommeil profond et sans rêve et ne se réveilla que quelques jours plus tard. Elle était faible, très faible. Cherchant du regard un repère, elle tomba sur la carcasse carbonisée de l’araignée. La douleur était extrême mais la chamane parvint à ramper jusqu’au tas de cendre. Elle toussa énormément et ne put empêcher son organisme de rejeter un liquide noir. Elle avait été empoisonnée et son corps évacuait le venin qui s’était infiltré dans son organisme. Le souffle court, l’orientale atteignit la carcasse et arracha une patte à l’araignée carbonisée. Sans hésiter elle se jeta sur cette nourriture pourtant peu attrayante. Après plusieurs bouchées, son regard tomba sur le dard de la créature et soudain elle se rappela la raison pour laquelle elle avait endurée tant de douleur autant physique que mentale.

Un sourire apparu sur le visage désincarnée de la chamane, puis elle fut prise d’un rire nerveux. Elle avait fait ce qu’on demandait d’elle et elle serait reçue chez elle en tant que membre des chamans de Khitan. Mais à quoi rimait tout cela ? Khaal avait oublié le contact humain, il ne restait plus rien de celle qu’elle était avant. Elle avait était adopté par ce lieux maudit, elle faisait maintenant partie de ces êtres qui errent sur ces terres et tentent de survivre. En elle s’était brisée la fine barrière qui sépare la conscience de l’instinct. Elle ne pouvait plus abandonner ces landes désertiques, elle était comme hypnotisée et enchantée par cet endroit étrange empreint d’une grande force mystique. Elle n’avait plus besoin des siens, elle s’était émancipée et ce désert était maintenant sa nouvelle demeure.

Khaal s’installa dans le tronc de l’arbre comme pour symboliser la singularité du cycle de la vie et de la mort en ces terres sinistres. La créature victorieuse prenait les biens de sa victime pour parvenir à survivre dans ces terres abandonnées à la folie et la mort. Le vieil arbre prit une tout autre dimension et bientôt des esprits errants vinrent visiter ce lieu devenu le repère d’un grand pouvoir. La chamane s’était tournée vers une magie plus sombre au contact des âmes belliqueuses avec qui elle apprit à communiquer et de jours en jours celle qui était venu dans ce désert en tant qu’apprenti chaman de la tribu Khitan devint une sorcière ancrée dans le monde des êtres désincarnés qui hantent ces terres maudites.

----------------------------------------------------------------------

Depuis l'intérieur de son repère, la jeune femme se cachait de la tempête de sable. Ces phénomènes étaient courants dans le désert mais ici, ils étaient amplifiés et devenaient piégeurs et mortels. Mais la tempête n'était pas ce qui perturbait la chamane, elle avait ressentie une présence inhabituelle non loin de son antre. Voulant connaître l'identité de la créature qui avait osée troubler sa sérénité et entrer sur son territoire, la jeune chamane lança des incantations dans la direction de l'intrus. Portée par le vent, sa voix atteindrait la cachette de cette créature et semblerait être comme une invitation aux désirs oubliés de tous en ces lieux. En entamant ces chants, Khaal essayait d'attirer cet intrus vers son antre afin que plus jamais il ne vienne troubler son repos. Mais une sensation étrange s'empara de la jeune femme. Un grand pouvoir émanait de cet homme, ou plutôt, il luttait contre lui, comme si une malédiction s'était abattue sur ce mortel. Intriguée par cette situation étrange, Khaal décida d'en savoir plus. Depuis son repère, elle lançait des phrases dans le vide à la recherche d'une réponse de ce chaman qui avait maudit cet homme le poussant vers une destinée tragique.

«Vos pouvoirs ne valent rien en ces lieux déjà maudits! N'avancez pas plus où il vous sera impossible de repartir et vous deviendrez à votre tour un esprit errant prisonnier du néant pour l’éternité.»

Puis elle envoya une pensée à cet homme qui se tenait non loin d'ici

«Un homme maudit vient rejoindre les siens en ces terres abandonnées dans une errance sans fin... Voila tout ce qui t'attends sur ces landes désertiques...»

Khaal faisait référence aux nombreux esprits tourmentés qui hantaient ce lieu, car après tout si on ne s'abandonnait pas complètement à son instinct animal, il était impossible de survivre sur ces steppes arides. Il fallait comprendre le désert, le voir comme une entité puissante et se soumettre à sa volonté. C'était en tout cas ce qui s'était produit pour elle.

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MessageSujet: Re: Vers les Monts de Cendre...   Vers les Monts de Cendre... EmptyMer 7 Déc 2011 - 22:54

Margane!

Elle était là, debout devant lui. Talek pouvait presque la toucher : sa robe pale, ses longs cheveux bruns ondulant jusque sur les épaules, une bouche carmin et deux yeux bleus sombres, presque violets : comme un crépuscule d'automne sur la mer de Rhûn après la pluie. Elle le regardait en souriant. Tout était calme et paisible.
Puis elle se détourna et s'éloigna lentement vers le seuil de la grotte. Talek sentit son coeur se glacer... Mais Margane se retourna de nouveau vers lui, l'enveloppant de son sourire.
Elle lui tendit la main et l'appela :
"Viens!"
Ivre de bonheur, titubant de fatigue, Talek entrepris péniblement de se relever… Soudain, une brûlure sur son torse! Ses yeux furent attirés par un éclat de feu dans l'échancrure de sa tunique: La pierre à son cou ! Elle rougeoyait, pulsatile, écarlate, dorée, comme habitée d'une flamme vivante, hypnotique... Fasciné, son regard fut absorbé dans la contemplation de cette flamme… En son cœur, il lui semblait distinguer des formes...


* * *

Sur la plaine. Le vent se levait. Une tempête de sable s'annonçait. Mais ce n'était pas ce qui avait arrêté la petite troupe. Les cinq guerriers Balchoths, armés et maquillés en guerre faisaient cercle autour de leur chaman qui s'était figé brutalement... En pleine transe! Des tremblements secouaient tout son corps... Soudain il hurla:
"Arrière sorcière! Et prends garde! Rien ne pourra se mettre sur notre route. Nous sommes en chasse, portés par Melkor, l'esprit le plus puissant qui soit sur Arda. Notre proie est proche désormais et la haine de l'esprit rugit en moi. Prends garde que cette colère ne te réduise en cendres en même temps que le sacrilège!"
Autour de lui les guerriers s'entreregardaient. Deux d'entre eux semblaient hésitant, jetant autour d'eux des regards interrogatifs, les trois autres au contraire paraissaient complètement galvanisés par les paroles de leur chaman et ponctuaient chacune de ses exclamations de hurlements sauvages.


* * *

Talek redressa la tête vers Margane... La vision se brouilla dans une rafale de poussière. Le hurlement de la tempête envahit de nouveau la grotte... Ce n'était plus Margane ! A sa place se tenait une femme redoutablement belle. A demi nue sous une immense cascade de cheveux noirs et quelques lambeaux de robe. Ses yeux gris pâle, presque blancs, le transperçaient de part en part. Un rictus déforma les traits du fantôme : ironie grinçante masquant presque totalement une souffrance enfouie :
«Un homme maudit vient rejoindre les siens en ces terres abandonnées dans une errance sans fin... Voila tout ce qui t'attends sur ces landes désertiques...»

Il se figea ... et se souvint! Margane gisait inconsciente...... Maudit....... Le cri de Raguel'kan : "Possédé!"...... Un brasier de ténèbres grandissait en lui... Un doute terrible...... Qu'avait-il fait? ...... Nausées… Le goût de la bile sur sa langue... Le brasier rugissait, grandissait de plus en plus ...... Maudit !...... Les ténèbres le déchirèrent !

Talek éclata d'un rire terrifiant. Un rire dément. Ce n'était plus sa voix. C'était la voix du brasier qui l'emportait de son rire insensé. Un rire fou qui n'en finissait pas, entremêlé au hurlement du vent, tandis que les rafales de sable griffaient son visage jusqu'au sang... Longtemps...


Longtemps…


* * *


Lorsque Talek repris connaissance, il était allongé au fond de la grotte. Son cheval n'était plus là. La nuit était tombée. Une clarté de linceul tombait sur le seuil. A demi conscient, il se releva et vint s’asseoir à l’entrée de la grotte. Des myriades d’étoiles brillaient au dessus de lui, livides. La vallée était parcourue d’un vent froid.

Il prit sa flûte et sans penser, commença à jouer dans la nuit silencieuse. C’était une mélodie qu’il ne connaissait pas, qu'il n'avait jamais entendu jusqu’alors. Ses doigts, son souffle semblaient jouer d’eux même. Lui était absent. C’était comme si la musique venait d’ailleurs et qu'il se contentait de la laisser le traversait. Pourtant c’était bien avec ses émotions que se tissait la mélodie, avec tous les souvenirs éclatés qu’il portait en lui... Entremêlant ses rêves et ses démons…

Dans cette musique, le brasier de ténèbres n’était plus qu’une voix parmi d’autres. C’était certes une voix profonde, massive, entêtante, impérative. Une voix qui l’attirait toujours plus vers les ombres du sud… Vers le Mordor... Mais si puissante soit-elle, elle ne pouvait réduire complètement les autres voix de la mélodie : le sifflement de l’acier luisant sur un glacier, l’or majestueux du soleil levant sur la mer de Rhûn… Et surtout, parmi bien d’autres encore, la voix violette d’un crépuscule d’automne après la pluie, qui parlait de la nostalgie de ce qui n’existera plus jamais mais qui pourtant restera pour toujours, gravé en nous…


Au fur et à mesure que la mélodie de la flûte s’envolait au dessus du désert plongé dans la nuit, les pensées de Talek s’éclaircissaient. Son esprit semblait s’étendre de plus en plus loin, porté par la musique, laissant derrière lui la faim, la peur, les douleurs, les nausées… Il lui semblait peu à peu devenir conscient de tout ce qui l’entourait. La lueur de chaque étoile. Chacune des fragrances mêlées dans le souffle du vent… Jusqu’au murmure des grains de sable qui glissaient sur les pentes…




Dernière édition par Talek le Mar 20 Déc 2011 - 20:44, édité 1 fois
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Chaak Telzalcan
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MessageSujet: Re: Vers les Monts de Cendre...   Vers les Monts de Cendre... EmptyVen 16 Déc 2011 - 14:23

PNJ Khaal


Khaal se tenait assise en tailleur au centre de de son tronc d’arbre. Son esprit était en pleine effervescence depuis qu’elle avait reçu une réponse provenant du chaman qui poursuivait cet homme maudit qui s’était approché du territoire de la sorcière. L’excitation de retrouver en ces lieux un de ces frères l’emporta. Après tant d’années de solitude, Khaal avait appris à développer ses talents de chaman et c’est en autodidacte qu’elle avait terminé sa formation. Elle était prête à mettre à l’épreuve ses dons face à un mécréant au service de Melkor. La sorcière avait abandonné ces croyances stupides envers le Valar maudit que lui avait enseigné les membres de sa tribu. Pour elle cette soumission était une infamie et l’aide du seigneur d’Angband était inutile en ces terres maudites.

Pendant toute la durée de la tempête, un échange violent éclata entre les deux chamans. Des incantations s’élevèrent du vieux tronc d’arbre et bientôt elles furent reprises en écho par l’autre chaman à des lieux de là. Khaal tentait de briser la force spirituelle de son adversaire en l’ensevelissant d’incantations et de maléfices profitant de l’inhospitalité du climat pour perturber sa concentration. Mais la sorcière avait affaire à un chaman expérimenté et puissant et les chants s’éternisèrent et se perdirent dans le vent tourbillonnant du désert.

Finalement la tempête se calma et une clarté livide vint s’installer sur les landes de cendres amenant avec elle une douce mélodie. Ces notes étaient empreintes d’une nostalgie renversante et elle fit écho aux souvenirs passés de la sorcière. Des images revinrent dans son esprit, le souvenir du campement de sa tribu natale qui n’avait pas refait surface depuis maintenant plusieurs années vint rappeler à la jeune chamane que plus loin à l’Est, il y avait toujours une vie qui l’attendait. Ce sentiment fut rapidement reprit par de la haine, son esprit était dorénavant dédié au désert et à ce lieu mystique. Il n’y avait aucun meilleur endroit pour exercer ses dons de sorcellerie.

Intriguée, Khaal décida d’aller rendre visite à cet homme qui semblait être venu à elle pour lui rappeler sa vie passée et l’éloigner de ces landes. En approchant de la grotte où se tenait toujours l’homme maudit, la mélodie changea, la nostalgie disparue et les notes se transformèrent en une sorte d’ode à la beauté de ce désert. La chamane se rapprocha en portant des chants d’une voix douce et envoutante. Restant invisible aux yeux de l’oriental, la chamane continua de le charmer, ses paroles encourageant à se libérer de son enclave matérielle, de ne faire qu’un avec la nature environnante.

Etrangement, Khaal en vint à essayer de faire voir sa vision du monde à l’homme qui se tenait maintenant à moins d’une centaine de mètres dans sa grotte. Surement que la chamane avait vu en lui l’être perdu qui était arrivé ici il y a maintenant de nombreuses années et que pour cela elle éprouvait une certaine compassion pour cet homme. Un sentiment étrange s’empara d’elle et il devint logique à ses yeux que cet homme devait devenir un véritable fils du désert comme elle et donc elle décida de se montrer réellement à lui sentant qu’elle ne serait pas en danger. Pour Khaal le changement avait commencé de lui-même et déjà l’oriental devait commencer à comprendre la puissance de ce lieu.

Khaal se déplaçait de façon féline ne faisant quasiment aucun bruit en se mouvant dans le sable jusqu’à la grotte. Elle avait cessée de chanter et apparue finalement à la vision de l’oriental enrobée d’une aura mystique comme si son existence même était improbable, inexplicable. Après tout comment une jeune orientale frêle et sans aucune expérience en combat avait-elle put survivre ? Tout simplement en allant toujours un peu plus loin, encore plus loin, jusqu’à ne jamais pouvoir repartir, s’encrant dans le paysage et ne faisant qu’un avec l’environnement.

«Toi aussi tu le sens vivre sous tes pieds n’est-ce pas ?»

S’avançant doucement vers lui, Khaal dévisagea l’oriental. Malgré la sensation de solitude et d’abandon qui semblait peser de tout son poids, elle vit en lui une grande force diminuée par la fatigue et l’épuisement. Malgré sa curiosité, Khaal ne tenta pas de savoir pourquoi l’homme était ici, jusqu’à ce que son regard croise le pendentif de l’inconnu. A sa vue, la sorcière s’arrêta immédiatement. Une vision parvint à l’esprit de Khaal et elle entendit la voix de ce chaman. Il cherchait à retrouver son bien qui visiblement était d’une extrême importance pour lui. Les yeux écarquillés, la sorcière comprit qu’elle avait affaire à un grand chaman qui avait placé une terrible malédiction sur ce collier qui devait être une relique précieuse pour lui. Mais pourtant elle ne fut pas impressionnée par le bijou et développa même une certaine fascination pour l’objet.

« Ce collier renferme un pouvoir terrible », dit-elle en chuchotant. « Tu es maudit oriental et le mal qui te brûle est trop puissant pour que tu lutte contre lui… Cet homme… Son pouvoir est très grand et il te poursuivra jusqu’à ce qu’il obtienne son bien.»

Khaal ne savait plus que penser. D’un côté cet homme était possédé par la force de l’esprit du chaman sous la protection de Melkor et il serait difficile de vaincre ce mal. Mais étrangement, elle voulait l’aider, elle voulait connaitre l’essence de la puissance de cette malédiction et comprendre ce mal.
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Talek
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MessageSujet: Re: Vers les Monts de Cendre...   Vers les Monts de Cendre... EmptyMar 20 Déc 2011 - 20:43

L’aube approchait. Talek était toujours assis sur le seuil de la grotte, enveloppé dans sa cape, les yeux mi-clos sous sa capuche rabattue. Il n’avait pas cessé de jouer de sa flûte. Face à lui, vers l’est, une lueur indigo commença à s'étendre sur l’horizon. Puis, une à une, les couleurs du spectre se succédèrent, chacune repoussant la précédente un peu plus vers le haut, effaçant les étoiles. Indigo… violet… pourpre…

L’esprit entièrement absorbé par le son de la flûte, il semblait à présent entendre une voix humaine lovée au cœur de la musique. Talek avait le sentiment étrange que c’était la voix du désert lui-même qui l’accompagnait. Tantôt la voix semblait répondre aux thèmes de la flûte, tantôt elle introduisait un nouveau thème qui transformait la mélodie. Et chacun de ces nouveaux thèmes emportait son esprit un peu plus hors de lui-même...


A un moment le chant s’était tu et Talek avait eu la sensation d’émerger progressivement d'un rêve. Il reprit peu à peu conscience de son corps : son flanc le lançait, son visage le brûlait. Ses sens en revanche, semblaient avoir conservés une acuité inhabituelle. Il continuait de percevoir les mille bruits du désert : des pierres qui roulaient sur les pentes, chaque souffle de vent… Il y avait aussi un autre bruit, régulier… Un bruit de pas? Oui, il en était sûr à présent : quelqu’un approchait. C’était une démarche prudente, féline… Quasi inaudible en vérité. Talek percevait les pas plus comme une vibration portée par le sol. Quelqu’un s’approchait exactement en face de lui, derrière l’autre versant de la vallée. Et il venait droit dans sa direction…

Lorsque l’être apparut sur la crête, il était nimbé de l’aura du soleil levant. A cette distance seul le contour pourpre de sa silhouette révélait le corps d’une jeune femme, son visage restait plongé dans l’ombre. L’esprit du désert ! Talek sut immédiatement que c’était là l’incarnation de la voix qu’il avait entendu tout à l’heure au cœur de la musique. D’une façon ou d’une autre la flûte avait convoqué cet être surnaturel et maintenant, un esprit du désert se tenait devant lui. Ce ne pouvait être que cela. Nulle femme de chair et de sang n’aurait pu survivre seule en ces terres.

Tout en continuant de jouer, il ne quittait pas des yeux l’apparition. Toujours aussi calmement, celle-ci descendit la pente, accompagnée par les rayons du soleil qui envahissaient progressivement le vallon. Etrangement, Talek restait assis, immobile. Quelque chose restait comme engourdi en lui. Il ne ressentait aucune impression de danger... Lorsqu’elle remonta la pente vers lui, nimbée d’une aura d’or, il la reconnut enfin. C’était la femme de sa vision dans la tempête ! Presque nue, drapée d’ombre, il reconnaissait la cascade de ses cheveux noirs, et ses yeux gris, transparents. Sa beauté était toujours aussi terrifiante, irréelle. Mais cette fois-ci son regard ne le transperçait plus. Au contraire il semblait l’envelopper tout entier. La musique sembla s’éteindre d’elle-même. Il reposa sa flute sur ses genoux. Alors elle dit:

«Toi aussi tu le sens vivre sous tes pieds n’est-ce pas?»

C’était une voix mélodieuse mais en même temps rauque et âpre comme les terres qui les entouraient… Fasciné, presque hypnotisé Talek opina lentement tandis que son regard s'abaissait de lui-même vers le sol : le désert ! Oui, il continuait de le sentir. Sur sa langue, il percevait l’âcre sensation d’une épaisse couche de cendre. Mais rayonnant du sol à travers son corps il ressentait autre chose. Une sorte d’énergie le parcourait. C’était comme si la musique de la flûte continuait de résonner en lui. Il réalisa que c’était grace à cette perception nouvelle qu’il avait pu ressentir les pas de la femme depuis tout à l’heure….


Lorsqu’il releva la tête. Le regard de la femme était fixé sur le collier qui pendait à son cou. En dépit de la claire lumière du matin le rubis rougeoyait d’un feu sombre et menaçant. Les yeux écarquillés, elle semblait fascinée. Instinctivement, Talek ramena sa cape pour cacher la pierre. Suspicion, méfiance… Il sentit le brasier de ténèbre se réveiller et gronder au fond de lui. Mais maintenant, contrairement à cette nuit, il semblait contenu. La musique du désert. Elle se dressait comme un mur contre le brasier…
La femme reprit la parole :

« Ce collier renferme un pouvoir terrible...Tu es maudit oriental et le mal qui te brûle est trop puissant pour que tu luttes contre lui… Cet homme… Son pouvoir est très grand et il te poursuivra jusqu’à ce qu’il obtienne son bien.»

Talek se figea. Quasiment mot pour mot les propos de Raguel’Kan la dernière fois qu’il l’avait vu ! De plus,il avait clairement entendu cette fois dans sa voix une nuance de compassion et peut-être même… d’hésitation... Des nuances trop humaines pour un esprit ! Sans rien laisser paraître, en un instant, il était passé en état d'alerte maximal.


Qui était cette femme? Elle lui était apparue cette nuit dans la tempête puis elle avait disparue avant de revenir vers lui, à pied, prosaïquement. Etait-ce une nouvelle vision ? ... Comment pouvait-elle être au courant pour Talrach K’ren? ... Le brasier gronda… N’était-ce pas le chaman lui-même qui tentait sur lui un nouvel envoutement? ... Pourtant il continuait de ressentir la musique à l’intérieur de lui. Sans pouvoir l’expliquer, il sentait que cette musique l’avait transformé. Elle l’avait éveillé; d’une certaine manière il se sentait plus conscient de ce qui l'entourait, comme s’il était à présent «relié» au désert. Et surtout il ressentait que cette mélodie contenait les ténèbres len lui. Il ne pouvait penser que cette musique soit le fruit d’un maléfice… Mais Talek était sûr que c’était le chant de cette femme qui avait guidé tout à l’heure le jeu de sa flûte : elle avait donc manipulé son esprit… Pourquoi ? ... Et que lui avait-elle fait exactement ? A prèsent il avait le sentiment d'être entièrement maitre de lui même. Mais pouvait-il en être totalement certain ?

Toutes ces pensées ne lui avaient pas pris plus d’une poignée de seconde. Entièrement sur ses gardes à présent, il ne quittait plus la femme des yeux depuis l’ombre de sa capuche. Se laissant guider par ses instincts d’assassin, il sentit son corps se relâcher entièrement ; la voix de Karinag, son ancien maître, accompagnait silencieusement le processus: «ne laisse rien paraître à une cible potentielle.» Toujours assis, il reprit tranquillement la flute posée sur ses genoux et fit mine de l’examiner. En quelques gestes lents et anodins, comme s’il resserrait les différentes pièces de la flute, il arma le mécanisme de la sarbacane, délogeant sans un bruit la fléchette empoisonnée de son compartiment, ouvrant le sifflet pour laisser passer toute la puissance de son souffle… Il semblait réfléchir à ce qu’il allait dire...


Lentement, Talek porta la flute vers ses lèvres, comme s’il allait reprendre sa mélodie. Puis, l’arrêtant à quelques centimètres de sa bouche, il demanda sur un ton détaché :

"Qui êtes vous? Et que voulez vous?"

Enfin, toujours aussi tranquillement, il finit de porter la flute a ses lèvres comme avec l’intention de recommencer à jouer en attendant la réponse. Si c’était une chaman et qu’elle avait des intentions malveillantes à son égard, il n’aurait sans doute droit qu’à un seul essai. S’il le fallait il pouvait déjà sentir dans ses muscles l’angle qu’il faudrait imprimer à la flûte pour la relever et décocher sa fléchette en pleine carotide…


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Chaak Telzalcan
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MessageSujet: Re: Vers les Monts de Cendre...   Vers les Monts de Cendre... EmptySam 24 Déc 2011 - 16:33

PNJ Khaal


La puissance qui se terrait dans le collier de l’étranger captivait la sorcière du désert et il fallut que l’oriental voile l’artefact pour que Khaal retrouve ses esprits. L’envoutement scellé dans la pierre regorgeait de haine et de colère et il altérait tout son environnement plongeant dans le chaos son porteur maudit. La sorcière ne chercha pas à savoir comment cet homme pourtant à l’allure insignifiante avait pu mettre la main sur un objet contenant une telle force. Ce qui était fait faisait maintenant parti du passé et la malédiction du pendentif était maintenant bien ancrée en lui.

Elle sorti de ses pensées en entendant la question de l’étranger qui sur un ton neutre cherchait à en savoir plus sur elle, ce qui était bien normale. Après tout voir débarquer une jeune femme sur ces terres si inhospitalière ne devait pas être commun. C’est donc un sourire aux lèvres que la chamane lui répondit :

« Mais je suis Sa fille, ne l’as-tu toujours pas compris ? »

Khaal préférait rester vague et après tout, pour elle c’était tout ce qu’elle était : la fille du désert. Oubliée la tribu Khitan, oublié ce passé sombre et brumeux, maintenant elle avait trouvé sa place et tenait son destin entre ses mains et c’était bien là tout ce qui importait à ses yeux.

«Le destin a guidé tes pas vers ce lieu maudit comme il l’a fait pour moi il y a déjà de longues années. Tu es poursuivi par un mal puissant et seul tu ne pourras le combattre car sa magie t’est inconnue. »

Le soleil était à présent bien levé et ses rayons vinrent réchauffer le sol tout en apportant avec lui cette odeur si caractéristique de décomposition et de putréfaction qu’on ne trouvait qu’en ces terres maudites. Avec l’arrivée du soleil, la sorcière se redressa et abandonna sa posture à moitié courbée pour se tenir bien droite, les bras en croix comme si chaque parcelle de son corps voulait gouter à la douce caresse des rayons de l’astre divin.

Mais alors qu’elle se tenait devant l’étranger, une nouvelle vision du chaman lui parvint. Les yeux fermés, la chamane vit apparaitre devant elle un immense chevalier noir coiffé de cheveux de feu et dont les yeux de flammes semblait pouvoir percer n’importe quelle obscurité et plonger l’esprit le plus puissant dans le néant. Des incantations en noir parlé résonnait dans son esprit et tentait de percer ses défenses. Il s’agissait de l’esprit de Melkor. Le chaman était en train de prier son Valar et de faire appel à ses pouvoirs destructeurs. Puis aussi soudainement que la vision était apparu, elle se dissipa pour finalement laisser place au doute.

Le souffle court, Khaal se pencha alors vers l’étranger maudit sans attendre et retroussant un lambeau de sa tunique déchiquetée, elle lui dévoila un tatouage dessiné sur son flanc gauche. Il représentait une montagne couronnée de glace et de flamme, première forme que prit le Valar Noir lors de son arrivée sur Arda. Cette montagne était encerclée par un serpent se mordant la queue, symbole de la tribu Khitan. Ce tatouage montrait à la fois que les Khitan vénéraient Melkor mais aussi qu’ils avaient su s’émanciper de son pouvoir pour faire évoluer leurs croyances vers le monde des esprits de la nature et plus particulièrement vers l’esprit du feu, véritable père des orientaux.

« Un puissant mal est à tes trousses. Seule une aide magique pourra briser la malédiction. »

Si Khaal voulait venir en aide à cet oriental maudit, ce n’était pas par pitié ou gentillesse. Non, elle voulait seulement se mesurer au pouvoir d’un grand chaman et tester ses compétences afin de voir si elle pouvait briser cet envoutement puissant. Elle tendit alors la main au jeune homme toujours assis et lui proposa ainsi de l’accompagner jusqu’à son antre pour tenter de conjurer le sortilège.

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MessageSujet: Re: Vers les Monts de Cendre...   Vers les Monts de Cendre... EmptyJeu 29 Déc 2011 - 19:43

La jeune femme sourit lorsqu’elle répondit à Talek :

« Mais je suis Sa fille, ne l’as-tu toujours pas compris ? … Le destin a guidé tes pas vers ce lieu maudit comme il l’a fait pour moi il y a déjà de longues années. Tu es poursuivi par un mal puissant et seul tu ne pourras le combattre car sa magie t’est inconnue. »

En même temps qu’elle lui disait cela, Talek ressentit la musique résonner en lui plus intensément. Sa conscience à nouveau sembla s’expendre. Il réalisait l’immense pouvoir qui résonnait autour d’eux. Non pas la putréfaction du Mordor, mais une autre puissance que cette corruption recouvrait. Malgré l’intense odeur de pourriture qui prenait Talek à la gorge, grâce à la musique qui l’habitait à présent, il lui semblait qu’il pouvait la ressentir. Sous la cendre subsistait un pouvoir plus immémorial que le mal : le Désert! Un esprit antérieur à la distinction entre bien et mal. Un esprit dont les origines plongeait jusqu’à la création du monde. Aujourd’hui la corruption du Mordor semblait l’avoir conquis. Mais en réalité, à Son échelle, ce n’était rien de plus qu’une mince pellicule de poussière noire déposée sur son immuabilité. Une poussière que le vent du temps finirait inévitablement par emporter au loin, révélant le seul esprit présent ici pour l’éternité : le Désert!

La jeune femme s’était redressée de toute sa hauteur étendant ses bras en croix au dessus de Talek qui était toujours assis. Le dos au soleil, les cheveux baignés de lumière, elle semblait embrasser toute l’immensité qui les entourait. Elle est Sa fille! C’était maintenant une évidence pour Talek. Elle est la fille du Désert. La musique s’amplifiait en lui. Il sentait qu'il n’avait rien à craindre d’elle, du moins pour l’instant. Il reposa sa flûte sur ses genoux. Après tout, peut-être que la puissance qu’elle embrassait pourrait effectivement combattre le mal du collier. Au moins, peut-être pourrait-il l’aider à y résister, comme le Désert endurait la corruption de Sauron…

Au moment précis où le nom réprouvé se formait dans son esprit, il lui sembla être frappé de plein fouet par la chaleur d’une fournaise! Un vertige l’emporta, plus intense que tout ceux qu’il avait jamais ressenti jusque là. Une douleur explosa au creux de son estomac, le pliant en deux. Un flot de bile envahit sa gorge. Sa vue se brouilla. Ses pensées se disloquèrent. Le brasier de ténèbre rugissait à nouveau en lui : Trahison! Cette femme était une menace! …Elle connaissait Talrach! Elle avait parlé de «cet homme qui le poursuivait», puis elle avait dit qu’elle était Sa fille… Elle était la fille de Talrach! … Ou bien un esprit à ses ordres… Et elle l’avait forcé à abaisser sa garde… C’était un piège! Il devait LA tuer! A moitié effondré sur le sol, sa vue était complètement brouillée par la sueur qui lui dégoulinait dans les yeux. Il devait remettre la main sur sa flûte! Elle avait dû rouler quelque part lorsque cette sorcière l’avait sournoisement frappée de sa magie! Ne la trouvant pas, il tenta alors de ramener sa main vers sa botte droite pour attraper la dague qui s’y cachait. Mais sa main tremblait trop…

Trop tard ! La femme l’avait saisi par le col ! Avec une facilité déconcertante elle lui avait redressé la tête et, écartant de l’autre main un pan de sa tunique elle lui avait mis sous les yeux le tatouage qui marquait son flanc. Talek eut la sensation que l’image de ce tatouage pénétrait jusqu’au plus profond de son esprit. Quelque part en lui il y avait le savoir de ce que ces symboles représentaient, mais ce qu’il ressentait n’avait rien à voir avec un effet de savoir. Le dessin semblait résonner à l’unisson de la tourmente qui faisait rage en lui. Comme si l’image donnait forme à ce qui se passait dans son esprit. La montagne couronnée de glace et de flammes semblait pulser au rythme du brasier. Quant au serpent il semblait onduler avec la musique qui chaque seconde gagnait en intensité…

Peu à peu le vertige s’apaisa. Les nausées s’atténuèrent. Sa vue s’éclaircit. Il pouvait à présent voir clairement le dessin du tatouage… En même temps, étrangement, il le ressentait en lui ! A l’intérieur de lui, le brasier de ténèbre était encerclé de toute part par la musique sans cesse renouvelée, comme le serpent encerclait complètement la montagne en se mordant la queue…
Il releva sa tête vers la fille du désert. Elle lui dit:

« Un puissant mal est à tes trousses. Seule une aide magique pourra briser la malédiction. »

Elle lui tendit la main. L’esprit de Talek était encore confus. Se pouvait-il qu’après tant de jours d’errance, ici, au fin fond du désert, presque sous les pics du Mordor, il avait pu rencontrer une personne qui lui vienne en aide? Aussi improbable que cela paraisse, cela semblait pourtant être le cas. Elle avait parlé du destin. Peut être était-ce cela. Talek n’avait jamais vraiment pensé à de telles choses jusqu’à présent... De toutes les manières, il était complètement épuisé et cette dernière crise lui avait retiré tout ce qu’il lui restait d’énergie. Il n’avait plus vraiment d’autre choix que de faire confiance à cette fille du désert… Qui (ou quoi) qu’elle puisse être en réalité... Après tout, il semblait bien qu’elle ait effectivement réussi à l’aider à surmonter temporairement son mal. Une crise de cette intensité aurait normalement du lui faire perdre connaissance pour plusieurs heures… Et au contraire, manifestement grâce à elle et son étrange tatouage, il avait l’impression qu’un certain ordre s'était rétabli à l’intérieur de son esprit...


Talek saisit la main de la jeune femme. En se relevant, il fut parcourut d’un frisson et la tête lui tourna fortement. Il vacilla, manquant de justesse de s’effondrer sur elle. En guise d’excuse il eut un rictus ironique en marmonnant quelques mots :

« Piteux état… Rien avalé depuis quatre jours… Qu’est-ce que tu peux bien manger dans un endroit pareil ?»

Il marqua une courte pause, le temps que son vertige cesse. Puis il plongea son regard droit dans les yeux transparents de la femme droit et lui parla à nouveau. Cette fois-ci son ton était net. Résigné et sincère :

« Je ne sais pas qui tu es vraiment « Fille du Désert ». Ni quel « destin » t’a placée sur ma route de façon si providentielle… Mais il semble bien que je n’ai pas vraiment d’autre choix que de m’en remettre à toi… Où que cela doive me mener… Je n’ai plus de monture et vu mon état je ne survivrai sans doute pas longtemps en ces terres sans ton aide. Toutefois, avant que tu décides vraiment de m’accorder ton aide, si c’est effectivement ton intention, Fille du Désert, je me dois de te donner un minimum d’avertissements. »

« Je ne sais pas comment tu l’as senti mais ce collier renferme effectivement un mal terrifiant. Tu as dit que son mal était trop puissant pour que je lutte contre lui. Je le sais. Mais vois-tu…Il m’est absolument impossible d’enlever ce collier ! Peu importe comment je le sais. Il fait partie intégrante de moi désormais… Ou moi de lui, je ne sais… Je sais que je lui suis lié, probablement jusqu’à la fin… Et avec lui, le mal qu’il renferme et … » La voix de Talek se réduisit à un murmure : « ... d’autres choses encore… »

Puis plus haut de nouveau : « Donc je ne sais pas ce que tu entends exactement par « briser la malédiction » mais saches que si je t’accompagne, le mal t’accompagnera aussi. Certes il semble bien que tu aies réussi je ne sais comment à en endiguer les effets en moi. C’est d’ailleurs très étonnant. Le chaman de notre tribu n’avait rien pu faire de tel… Mais saches que tu ne pourras pas t’en débarrasser complètement sans me tuer… » Il eut à nouveau son rictus ironique, légèrement menaçant : « Et je ne te cache pas que cela me déplairait fortement… »

Puis il reprit sur le ton initial : « Mais enfin, très prosaïquement, sache que Talrach, le chaman qui me poursuit, n’est pas seul. Il est très certainement accompagné d’une forte troupe de guerriers. Et je ne pense pas avoir plus d’un jour ou deux d’avance sur eux. Ce sont des Balchoths. Tu as déjà entendu parler de leurs exploits ? Tu es sans doute douée pour la magie, Fille du Désert mais je doute que tu puisses venir à bout à toi seule de ce chaman en même temps que d’une demi douzaine de guerriers armés jusqu’au dent. » Il fut parcouru d'un nouveau frisson. « Quant à moi, en temps normal j’aurais sans doute pu leur faire payer assez chèrement ma peau mais vu mon état actuel… »

« Voila, tu sais l’essentiel Fille du Désert. Je comprendrais que tu décides finalement de m’abandonner à mon sort. Mais sinon…Toi seule sait ce dont ta magie est capable… Ou si tu connais une forteresse qui pourrait nous protéger des Balchoths, cachée quelque part dans ce désert… Je m’en remets à toi… »


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