Taverne de l'Amrûn

[HJ: désolé, c'est pas super long, mais bon ^^]

L'arrivée dans la taverne du groupe de voyageurs n'avait échappée à personne, il n'y avait nul besoin de se leurrer. Et surtout pas à un homme assit dans le fond, là où l'ombre était la plus épaisse et dissimulait un tant soit peu sa stature massive. Même si sa connaissance du Gondorien était des plus basique, se cantonnant aux mots qu'il avait apprit auprès de marchands et d'esclaves, il parvint à saisir une partie de ce que la femme aux cheveux flamboyants et l'escogriffe derrière son masque de fer se dirent: ils parlaient de la chaleur, de trouver des hommes pour se lancer dans la piraterie…et de trouver un certain El-Jamaric. Qui était cet homme, il n'en avait pas la moindre idée. En revanche, se lancer dans la piraterie était une notion qui lui parlait plus: les prêtres du Dieu-Roi lui avaient dit qu'il devrait devenir un pirate pour espérer emporter l'ascendant sur eux, et servir l'Empereur quand il reviendrait.
S'il revenait. Kell n'avait jamais vu un homme mort revenir à la vie, aucun de ceux qu'il avait tué en tout cas. Mais il ne s'agissait pas de n'importe quel homme: Krell avait été proche des dieux, et on ne discutait pas les consignes de son clergé. Et donc, il s'était mis en route vers le Sud, pour essayer de recruter les navires dont ils auraient besoin plus tard… En revanche, on ne pouvait pas dire qu'il était l'homme le plus adapté pour la tâche: sa stature rendait impossible toute opération discrète, et ses méninges n'étaient pas les plus rapides d'Arda (il avait quand même eut le bon sens de laisser sa lourde armure dans son fortin oriental, n'emportant que sa cotte de mailles). Mais il était le meilleur de la poignée de fidèles à Krell qui demeurait encore en Orient.
Il attendit le départ de la jeune femme pour se lever, et avancer courbé vers la table des nouveaux venus: il craignait toujours de heurter sa tête au plafond, qui peinait à contenir cet homme de plus de 8 pieds de hauteur. Immanquablement, le silence se fit sur son passage, à mesure que les clients ne l'ayant pas encore aperçu le dévisageaient. Kell n'y prêta pas une grande attention: des années de regards lui avaient appris à ignorer les curieux. Quand il parvint enfin près de l'homme au masque de fer, son ombre masqua la lueur qui tombait de la lucarne, provoquant l'arrêt des conversations. D'une voix basse, au fort accent Rhûnien, il prit la parole, dans son Gondorien approximatif.

"Vous cherchez aventuriers pour piraterie? Kell votre homme… Vous parlez langage commun?"

Il s'assit alors en face de l'homme, écartant par la-même l'aventurier à sa gauche pour faire entrer ses larges épaules dans l'espace exigu entre les deux chaises. Un client sur le chemin de la sortie s'effondra brusquement en se prenant les pieds dans le fourreau de la gigantesque épée que Kell portait en diagonale dans son dos, sans qu'il n'y accorde la moindre importance, ses yeux restant fixés sur l'homme à la face de fer, un sourire hypocritement amical sur le visage tandis qu'il attendait la suite des événements…
Son entrée en matière était simple, et il l'espérait, efficace. Une fois qu'il aurait un pied dans la piraterie, il tenterait de prendre le contrôle d'un navire, puis d'une flottille. Il n'était peut-être pas le plus intelligent, mais il apprenait vite, et n'était pas maladroit de ses mains, bien que chacune ait à peu près la taille et la forme d'une pelle. Avec un peu de chance, il n'aurait même pas besoin de se débarrasser de ces gens. Toujours souriant, il ajouta:

"Je connaître marins cherchant bateau. Et rameurs aussi. Mais personne engager moi, parce que moi Rhûnien. Gens avoir peur…"

Il suffisait de regarder autour pour s'apercevoir que tel était le cas: il n'y avait pas un client dans l'auberge qui manqua de jeter un regard suspicieux au monstrueux guerrier, massif même pour quelqu'un de son peuple. Si on ajoutait à cela l'épée d'un mètre soixante-dix en travers de son dos ou même simplement ses mains, qu'on devinait capables de broyer une noix de coco, on comprenait les réticences des équipages haradrims, plus réputés pour leurs raids que pour leurs prouesses lors des batailles rangées.
Mais Kell n'avait maintenant plus rien à dire. Durant ses recherches, il avait rencontré de nombreux hommes sans équipages, qu'il saurait où retrouver. Cette connaissance couplée à sa stature pouvait en faire un parfait contremaître pour qui aurait le courage de l'engager...

PNJ Ulric

HRP: Gâsh est déguisé en homme. Je doute que Kell puisse deviner facilement son sexe dans une taverne obscure du Harad.^^

La kommissar mit du temps à répondre à sa question. Mais Ulric avait fini par comprendre durant ce long voyage que ce n'était pas signe de débilité, mais au contraire d'une profonde réflexion. Gâsh ne parlait pas souvent et tout ce qu'elle disait était mûrement pesé et réfléchi.
Toujours est-il qu'en réalité, elle ne répondit même pas puisqu'au bout de trois minutes, elle se leva et alla chercher directement Al-Jamay pour qu'il l'accompagne. Conscient des lacunes guerrière de Gâsh, le kommodor n'aimait pas laisser seul les yeux et oreilles de Toranur. Ce dernier avait d'ailleurs était très clair. Autant la mort d'Ulric était un simple contre-temps, autant la mort de la kommissar signifierait l'échec de la mission (du moins, dans les premiers temps). En effet, tout ce que connaissait le kommodor de la mer était ce qu'il avait réussi à lire dans les livres que Gâsh lui avait dégoté, de même que ce qu'il y avait à savoir sue le pays. La disparition de cette dernière équivaudrait donc à la perte complète de la douzaine d'Angmariens isolé dans cette contrée hostile.

Gâsh et Al-Jamay parti, Ulric rejoignit la tablée de ses hommes. Il aurait de beaucoup préféré se rendre dans un endroit discret soigner ses chairs blessées, mais il ne pouvait pas le faire sans attirer plus l'attention. Déjà que l'entrée de 12 nordiques dans une taverne Haradrime à l'heure la plus chaude de la journée avait quelque chose d'inhabituelle... Mais à peine s'était-il assis que ses sens développés par des années de combat se tendirent. Il perçut le déplacement d'une masse humaine énorme tandis que le silence se faisait dans la taverne, seule les Angmariens continuant à parler. Et effectivement, un homme immense vint cacher la faible lueur du jour qui perçait la lucarne de la taverne. Aussitôt, même les Angmariens se turent. Bien que certains aient pu voir des Orientaux de près via la Garde de jais, aucun n'avait jamais vu une telle masse de chair. Le plafond un peu bas et rendu obscur par la fumée et la faible luminosité participait par ailleurs grandement à l'aspect féroce et imposant du colosse.

La voix de ce dernier était à la hauteur du personnage. Bien qu'il chercha à se faire discret, la voix de baryton du géant le trahit et dans le silence de l'auberge, tout le monde l'entendit. Mais comme il faisait l'effort de parler Gondorien, personne à part Ulric et quelques uns parmi ses hommes comprirent. Néanmoins, le ton n'étant pas menaçant et l'homme masqué de ferraille invitant Kell à s'asseoir en face de lui, la tension retomba au sein de l'auberge et certains habitués se remirent en tremblant légèrement à discuter entre eux. D'autres, pressentant des ennuis, cherchaient à partir le plus vite possible et c'est ainsi qu'un d'entre eux trébucha sur le fourreau de l'immense épée orientale et s'étala de tout son long sans que cela paraisse émouvoir la brute désormais assise à la table Angmarienne.

Les membres de cette dernière n'étaient pas des plus heureux. Cette grosse brute épaisse les obligeait à se serrer encore plus sur la table étroite et qui plus est, malgré le sourire et le ton amical du géant, tout sentait le forcé. L'anguille sous roche était palpable et les angmariens, connu pour leur rouerie, n'aimait pas ça du tout. Et puis, avouons le, le nouveau venu leur faisait peur à eux aussi. Si tous étaient soldats, ils auraient de beaucoup préféré se confronter à un troll des cavernes, connu pour leur bêtise malgré leur force, qu'à cet Oriental aussi large et grand que le disait les légendes...

Ulric n'était pas le dernier à se méfier de Kell. Un homme qui écoute les conversations qu'on s'efforce de cacher, voilà qui s'appelle une mauvaise entrée en la matière. Et contrairement aux autres personnes de la taverne, trop impressionnées et apeurées par la gouaille du personnage, il avait noté que les gestes du géant reflétaient une grande habilité. Brute, il ne pouvait être autrement. Mais surement pas malhabile et la lenteur inhérente à ce type de corps devait être compensée par bien d'autres qualités que la seule force physique.
La seule chose qui était favorable à Kell, c'était que Ulric connaissait bien les Orientaux. Sa première campagne militaire s'était déroulée avec les Legions perdues d'Angmar, lors de la rébellion contre l'Impératrice et, alors qu'il avait encore son visage beau et avenant, il avait cotoyé moults impériaux des deux bords (s'occuper des prisonniers avaient été une de ses occupations favorites, mais aucun n'était en mesure d'en témoigner). De plus, son rôle de "chien" de Toranur lui avait aussi fait rencontrer souvent durant les cinq années de conflit la dure et impitoyable Garde de jais, cadeau de l'ancien Dieu-Roi des Orientaux à Toranur lors de son accession au trône. Et cette connaissance du peuple Oriental lui faisait dire que quelques soient les objectifs de Kell, ils ne pouvaient être éloignés de ceux d'Ulric...

La table étant devenue trop étroite pour tant de personnes, le kommodor fit signe à ses hommes de les laisser. Ces derniers obéirent en grommelant et en lançant des regards furieux contre l'étranger. Mais ce dernier s'en moqua comme une guigne et, Ulric n'ayant pas répondu à sa question sur le langage commun, continua en Gondorien. Quand il eut fini, il se recula légèrement, tout sourire, cherchant à amadouer son interlocuteur de glace derrière son heaume... C'est alors qu'Ulric sortant un poignard de sa manche l'abattit là où se tenait les énormes paluches de Kell et aurait embroché la main droite si l'Oriental ne s'était brusquement jeté en arrière face à la menace. Se levant pour dominer durant les quelques instants où Kell était au sol, empêtré par sa longue épée, Ulric dit d'une voix forte en Oriental:

"Je n'aime pas qu'on se mêle de mes conversations Rhùniens. Que ta taille et ta force ne te fasse jamais oublier ça."

Puis, comme si de rien n'était alors que de nouveau les conversations s'étaient éteintes, Ulric se rassit et fit signe à Kell de rejoindre de nouveau la table pour continuer:

"Tu ne m'effrayes pas. Je ne suis pas comme ces lopettes du Sud. Je suis Arnorien, ainsi que certains de mes hommes tandis que certains viennent même de la frontière Angmarienne. Mais la piraterie est chose de la mer. Tu es Rhùnien, tu n'as pas plus de connaissance maritime que nous. Comment pourrais-tu juger des connaissances maritimes de ces marins que tu as rencontrés?"

Le kommodor d'Angmar était volontairement agressif. Il savait les Orientaux impulsifs, mais surtout, il savait que ces gens là ne respectaient que la force et le courage. Aucune raison donc d'utiliser la courtoisie. Et puis, rappelons-nous qu'un Oriental qui sourit en vous approchant a toujours une mauvaise pensée derrière la tête...

[HJ: j'avais zappé le déguisement de la donzelle, faisons comme si Kell avait cru que c'était un homme ]


Les choses ne se déroulèrent pas du tout comme prévu. L'Angmarien, rapide comme l'éclair, sortit un poignard de sa manche, et l'abattit prestement vers la main de Kell, qui la recula au dernier moment, se projetant brusquement en arrière. Il aurait préféré renverser la lourde table sur son agresseur, à la réflexion, mais dans le feu de l'action, il n'avait pas réellement eut le temps de penser. Le temps que son interlocuteur contourne la table, il s'était relevé, et avait eut le temps de dégainer à moitié un couteau de chasse de la taille d'une petite épée. Mais l'autre l'invita à se rasseoir, laissant le poignard fiché dans la table. Grommelant, il s'exécuta, rengainant rageusement sa lame.

"Je n'aime pas qu'on se mêle de mes conversations, Rhûnien. Que ta taille et ta force ne te fassent jamais oublier cela.

Les paroles et la menace de l'Angmarien résonnaient dans la tête de Kell, lui faisant s'interroger sur la santé mentale de son interlocuteur. Ceux qui s'y étaient essayé par le passé n'étaient plus là pour témoigner du sort que l'Ours leur avait réservé… Mais pour l'instant, il avait besoin de cet étranger. Il laverait l'insulte plus tard… Quand il reprit la parole, en Rhûnien cette fois, aucun sourire ne venait plus fendre son visage.

"Un homme voit. Un homme entend. Et un homme qui ne veut pas dévoiler ses secrets n'en parle pas dans une taverne. Le Gondor a livré presque autant de guerres au Harad qu'au Mordor, et il y a quelques années, les deux pays commerçaient. Plus de gens parlent Gondorien ici que tu ne le penserait, à commencer par l'aubergiste et les deux exilés dans l'alcôve du fond…"

Il se félicitait d'avoir bien appris la leçon des prêtres du Dieu-Roi. Un savoir peut devenir une épée, et même une épée rudimentaire vaut mieux que pas d'épée du tout… Et en tutoyant l'Angmarien, il lui rappelait que tant qu'il n'existait pas d'accord de commandement entre-deux, en vertu des lois orientales, ils étaient égaux et donc libres de s'interpeller comme ils le souhaitaient. Il continua sur sa lancée, tout en attrapant le poignard d'Ulric pour l'extirper du bois sans plus d'effort qu'il n'aurait écrasé une mouche.

"Quant aux marins… Les Corsaires ne sont pas unis. Certains se trahissent, d'autres s'assassinent, et d'autres encore meurent au combat ou font naufrage. Ceux de leurs équipages qui leur survivent reviennent à Umbar un jour ou l'autre. Les meilleurs retrouvent une place plus vite que les autres, même s'ils refusent de travailler pour des inconnus. Tu ne trouveras pas d'équipage de renom à Umbar sans avoir ta propre réputation en tant que pirate…Arnorien."

Le dernier mot avait été prononcé sur un ton presque moqueur. Il avait côtoyé des Angmariens durant la guerre civile de Rhûn, et même si l'homme en face de lui parlait la langue des Orientaux comme un natif, il n'avait pu se débarrasser de la totalité de son accent. Qu'importe ce que l'homme prétendait être. Ce qui importait, maintenant, c'est qu'il faudrait sûrement qu'il fasse équipe avec lui. Sinon, il avait encore une longueur d'avance sur l'homme en face: il était là depuis plus longtemps, avait plus de contacts,… Mais manquait des capacités de commandement qu'un bon pirate devait avoir.

"Parlons franchement. Tu arrives tout juste dans un pays que tu ne connais pas. Tu n'as pas d'équipage, en dehors de ta douzaine de compagnons. C'est trop peu pour la piraterie, il faut vaincre l'équipage adverse et prendre sa cargaison… Et il faut quelqu'un pour commander les hommes. Je ne peux pas le faire, et toi non plus, apparemment. Si aucun de tes hommes ne le peut, alors je perds mon temps avec toi… Je peux te fournir l'équipage dont tu as besoin. Ce seront les gens dont les autres corsaires n'auront pas voulu, mais au moins ils auront navigues, et ils voudront surpasser les autres. Ici, un corsaire sans navire est comme un oiseau sans ailes."

Il rendit le poignard à son interlocuteur, avant d'ajouter:

"Tu ne m'effrayes pas non plus, avec ton masque. Impossible de savoir à quoi tu ressembles ou à quoi tu penses, et ensuite? J'ai tué des guerriers masqués, casqués, tatoués, aux cheveux courts ou longs, à la peau blanche ou noire. Tu n'es qu'un homme comme moi, seulement caché derrière du métal. Pourquoi, ça ne m'intéresse pas. Ce que je voudrais savoir, c'est si tu me veux dans l'équipage que tu essayes de monter, ou si je ferais mieux de trouver un capitaine qui comprenne l'usage qu'il peut faire de l'Ours…"

En disant cela, il s'était quelque peu trahit: seuls les guerriers Orientaux les plus valeureux se désignaient eux-mêmes par leur surnom. Peut-être même en Ulric aurait-il déjà entendu parler? Qu'importe, il avait une histoire tout prête: les partisans de Krell n'étaient plus réellement les bienvenus dans l'Empire, Torn et Sefir avaient veillé à cantonner le culte de l'ancien Empereur au strict nécessaire… Et Kell avait compté parmi les lieutenants du défunt empereur.

Inconsciemment, Kell venait de déclencher chez Ulric un très mauvais mécanisme. Tenu en laisse par l'ardente obligation qui le liait à son souverain, symbolisée par la présence constante et attentive de Gâsh, le côté sadique et berserk du kommodor, aiguisé par des jours entiers sans combat et sans meurtre, reprenait peu à peu le dessus sur son côté rationnel et imperturbable. Gâsh désormais absente et le sang bouillonnant d'excitation, seuls les commandements de Toranur, gravés aux lettres de feu dans son esprit, maintenait en état la cervelle profondément atteinte de l'Angmarien.

Autant dire que l'abandon du sourire par Kell et les émanations de fureur mal réfrénée par l'Oriental étaient un pur plaisir pour Ulric qui se désintéressa petit à petit de ce que pouvait lui dire son interlocuteur. S'il fut surpris de n'avoir pas pensé plus tôt au fait que le Gondor était langue connue dans les royaumes des hommes (après tout, ce dernier n'avait-il pas porté le fer et la guerre dans toutes les contrées connues?), très rapidement l'esprit versatile du kommodor reprit le dessus et la seule chose qui préoccupait Ulric en ce moment était: dois-je décapiter cette hommes maintenant ou attendre d'être en pleine mer pour le balancer par dessus bord?

Seule un nouveau faux-pas de Kell, rendu encore plus furieux par le silence obstiné de son interlocuteur, sauva la taverne d'un affrontement homérique entre un berserk et un puissant lieutenant de feu-Krell.
Bien qu'on s'en soit douté vu la carrure de l'homme, l'Oriental venait de s'appeler par son surnom, à l'image des plus valeureux de l'Est. Que faisait donc un des lieutenants de l'Empire si loin de ses terres? Pour la première fois depuis le début de l'entretien, cette question frappa avec force l'esprit dérangé d'Ulric et la logique froide et immuable reprit rapidement sa place. Au même titre qu'Ulric, l'Oriental avait un secret. Qu'était-ce? Les possibilités étaient nombreuses mais nul ne pourrait l'arracher à l'Ours facilement. D'ailleurs, il était fort à prévoir que ce dernier ait une histoire toute prête à lui sortir de derrière les fagots, comme Ulric avait pour justifier sa présence ici. Et puis, finalement, obliger Kell à se révéler n'était pas l'objectif d'Ulric (même si torturer un homme d'une telle carrure eut été un vrai plaisir).

Son esprit s'étant brusquement remis à fonctionner, les paroles de l'Oriental prirent sens et le kommodor se remit à réfléchir à sa propre mission.

Primo, ses manières ou son accent devait le trahir. Si même une brute épaisse comme son interlocuteur pouvait ricaner de ses mensonges, qu'en serait-il des plus fins chez des pirates et des espions de l'Empire?
Deuxio, l'Oriental avait bien plus besoin d'Ulric que ce dernier avait besoin de Kell. Malgré ses bravades et son courage, aucun Haradrim ne l'engagerait avant longtemps et l'Oriental finirait obligé de servir comme garde du corps d'un riche armateur. Un immense gâchis...
Tertio, le moyen de réguler l'anarchie qu'avait adopté les pirates étaient celui de la réputation. En tant qu'étranger nouvellement arrivé, il allait devoir compenser par son habilité et ses compétences martiales la piètre qualité de son équipage. De plus, il faudrait qu'il prévienne Gâsh de l'empêcher à tout prix d'attaquer ses confrères pirates sans raison...

Finalement, Kell n'avait pas si tort que ça dans sa présentation de lui même. Sa simple carrure représentait un avantage non négligeable. Mais qu'est-ce que cela pouvait donner dans un combat maritime dont les règles semblaient donner la primeur à la légèreté et à la rapidité? Personne n'en saurait rien tant qu'on essayerait pas.
De plus, bien qu'il puisse compter sur les discrets réseaux de ce damné commerçant dont le nom lui échappait toujours, diversifier ses canaux de recrutement et d’aide ne ferait pas de mal pour brouiller les pistes des curieux qui ne manqueraient pas de s’interroger sur ses origines.
En dernier lieu, le fait que l'Ours désire rendre l'humiliation subie, inconscient que l'homme en face de lui était probablement plus habile que lui aux armes, fit pencher la balance en sa faveur. Le kommdor salivait déjà à l'idée de voir l'Oriental obligé de se soumettre à sa discipline. Cela n'irait pas sans heurts et sans conflits, mais Ulric, inconscient du danger ou confiant en sa propre habileté, ne voyait là aucune difficulté et seulement une bonne partie de plaisir. Finalement, cette mission se révélerait bien plus intéressante que prévue...
Répondant à l’Oriental, il lui dit :


« Eh bien l’Ours, arrête donc de chercher à m’intimider avec ta taille et ta force. Tu ne me fais pas plus peur qu’avant et je doute fort qu’un jour tu y arrives. Et si je ne t'impressionne pas plus, c'est on problème. Mais les affaires étant les affaires... Mon second, qui lui s’y connaît en marine, est en train de me dégoter un navire. Après ça, les caisses seront vides, mais il ne tient qu’à nous de les remplir rapidement. Si ton surnom est vrai, ma future équipe d’abordage risque d’avoir besoin d’un chef d’assaut comme toi. Une place d’officier sur un navire contre un équipage de bric et de broc, le marché se vaut. Affaire conclue ? »

Pour appuyer ses dires, Ulric tendit sa main largement ouverte afin de conclure par une virile poignée de main (dont ses articulations ne sortiraient probablement pas indemne) ce contrat de dupes, chacun dissimulant à l'autre ses vraies intentions.

En face, Kell ne semblait pas réellement se rendre compte du conflit intérieur qui menaçait de pousser Ulric à l'attaquer. Il n'avait jamais été très doué pour lire les hommes, et pourtant il percevait que son interlocuteur ne devait réellement pas être sain d'esprit: d'autres avant avaient cru pouvoir l'emporter sur lui en se montrant plus rapide, ou avaient cru être plus habiles qu'un guerrier qu'on avait endurcit depuis qu'il avait appris à marcher, d'abord en lui faisant voir la mise à mort d'animaux, de prisonniers, et très vite en lui faisant prendre la place du bourreau. Car ainsi allait la vie dans les clans guerriers: pas de place pour les faibles. Ceux qui pleurait quand on tuait un animal ou qui refusaient d'exécuter un prisonnier étaient mis au ban du clan, et devaient regagner leur honneur par un réel acte de valeur. Pour les autres, la vie n'était pas réellement plus simple, car aucune corvée susceptible de les endurcir ne leur était épargnée. Et les guerriers accomplis, eux, ne prenaient jamais part à quelque travail que ce soit, passant leur temps à combattre, à s'entraîner ou chasser (de préférence des fauves qui avaient toutes leurs chances de les tuer).
De fait, quand un jeune homme devenait un guerrier, après avoir tué son premier homme au combat, il cessait de participer à toutes ces tâches, afin de motiver la deuxième génération à faire de même. Ce que les guerriers des clans manquaient en discipline, ils le compensaient par leur habilité aux armes, et leur courage. Et les seules troupes capables de tenir une formation au Rhûn étaient récentes, l'oeuvre du Régent, formées de paysans armés et entraînés, que n'importe quel véritable guerrier méprisait. Pour en revenir à la situation présente, la discipline de l'Angmarien ne lui serait pas d'un grand secours face à l'allonge de Kell, à la simple force de ses coups et à la rapidité qu'il pourrait déployer, débarrassé qu'il était du poids de son armure. Et surtout, Kell avait tenu le Dieu-Roi et sa hache magique en respect plusieurs heures durant, un fait d'arme que peu pouvaient se vanter d'avoir égalé.
Quand, enfin, l'homme fit sa proposition, l'Oriental eut un sourire. Il accepterait les ordres de l'homme…à condition qu'il s'agisse d'ordres pour un guerrier. Il savait que sur un navire, nul ne pouvait passer ses journées à s'entraîner en laissant les autres trimer, aussi était-il prêt à mettre la main à la pâte, tant qu'on ne lui demandait rien d'humiliant. Il sentait néanmoins que ce serait le cas, et que cet homme, sans doute frustré par sa propre taille ou sa carrure, tenterait de le briser. Qu'il essaye, les os humains sont beaucoup moins solides qu'on a tendance à le croire. Pourtant, il prit garde à ne pas serrer trop fort la paume de son interlocuteur, juste assez pour lui donner un avant-goût de ce qu'il pouvait faire.

"Je ne cherche pas à intimider. Ceux que je ne n'intimide pas sont soit des dieux, soit des fous. Je mènerai tes assauts sur les autres navires. Je l'ai déjà fait. Pas sur une mer comme celle-ci, mais j'ai déjà combattu sur un navire."

Il fallait reconnaître cela à son ancien chef de clan: il ne manquait pas de hardiesse, et était assez rusé pour avoir attaqué une caravane sur la mer intérieure de Rhûn. Une expérience qu'il aurait préféré ne jamais renouveler: se battre sur un sol glissant, humide, et par dessus tout en mouvement n'était jamais profitable à un homme aussi grand que lui. Mais il ne s'était pas noyé, il avait fait ce qu'on attendait de lui. Comme toujours.

"Je vais retrouver les marins dont je t'ai parlé. Avant, je vais chercher mon arc à l'étage. Dis-moi où et quand te retrouver, et je serai là avec ton équipage… Et, oui, c'est un marché honnête, en somme."

Manière subtile d'indiquer qu'il valait bien plusieurs hommes à lui seul ou preuve d'un esprit un peu lent, c'était dur de faire la part des choses. Mais d'un autre côté, chacun des deux hommes avait eu ce qu'il voulait, aussi l'Oriental se leva-t-il, dominant à nouveau l'assemblée comme le plafond, et se prépara-t-il à prendre congé, sitôt qu'il aurait eut une réponse...

Hj: Voici la suite. Je me permets de tout déballer ici à place de faire des postes ici et là... j'espère que cela vous plaira.

Elle entra sur le seuil de la demeure.

Dans les déserts, la plupart du rare bois trouvé était utilisé pour la cuisson et le chauffage pendant les froides nuits dans le désert. La rareté de ce matériau se faisait grandement sentir en construction. On utilisait principalement pour toutes les demeures de la pierre, du sable et de la chaux. Les meubles des habitations étaient habituellement eux aussi en pierre grossement taillé, mais dans la maison d’EL-Jamaric, Ghâsh se surprit à voir toutes les meubles en bois francs. Plusieurs étaient même d’origine inconnue : Bois noir, rouge, brun du plus pale au plus foncé et même du bois mauve. Par contre, même avec tout ce bois si exotique, on annotait, en ce lieu, une atmosphère lugubre. La pièce principale, où Ghâsh était entrée, était bien entretenue, mais plusieurs signe montré une lente dépravation. Rongé par l’âge, la pierre au bas des murs commençait graduellement à s’effriter. Les peintures qui ornaient les mures renvoyaient une couleur éteinte qui tournait graduellement vers le gris. Les fenêtres avaient été à telle point jaunie par le temps et la fumée que la pièce manquait cruellement de lumière. La demeure avait en tout deux étages et une calle. On pouvait accéder au deuxième étage par un escalier de pierre qui tournait légèrement vers la fin. Le seul bruit audible était le son répétitif d’un grattement. Comme si on prenait des branches et les frottaient vivement sur de la pierre. Dos courbé, un jeune homme sortait de l’ombre à reculons. Il tenait dans ses mains un balai… « Mystère résolue ». S’afférant à sa tâche, il n’avait point remarqué l’intrus qui le fixait.

Ghâsh s’éclaircit la gorge pour se faire repérer. Trop concentré dans son ménage détaillé, le domestique fit un saut qui aurait pu être inscrit dans les … « record de la terre du milieu…, intéressant ».

Qui êtes-vous? Dit-il directement l’air méfiant.

Sa vivacité d’esprit était remarquable. En l’espace d’un tierce de seconde, il était passé d’un visage totalement surpris à un visage sérieux et même méprisant.

Je cherche El-Jamaric, on m’a dit que c’était sa demeure.

Et c’est pour quel sujet?

Pour les affaires qui proviennent du nord. Répondit-elle rapidement. En disant cette phrase, Ghâsh ne mentait pas, mais ne disait pas exactement la vérité.

L’envoyé du nord scannait les réactions du jeune domestique. Il sembla hésitant. Il regardait l’étranger devant lui avec une constante effrayante comme s’il cherchait à trouver au fond de son esprit son but ultime. Aucun des deux êtres qui se faisaient face ne baissaient ou détournaient le regard. Un silence écrasant s’installa.

Après une minute plutôt inconfortable, le serviteur brisa le silence.

D’une voix douce, il lui demanda de le suivre.
Regardant le sol en marchand d’un pas lent mais décidé, le jeune homme ouvrait la voie sans se retourner une fois durant tout le court trajet. Toutes les pièces de la demeure se ressemblaient. La seule différence notable était le degré de dégradation. Ghâsh perdit rapidement son sens de l’orientation dans ce labyrinthe de pièces sombres. Après quelques minutes « à tournée en rond » qui paru une éternité pour Ghâsh, une lumière se distingua enfin au bout d’un couloir. C’était littéralement passer de l’antre d’un vieil orc aveugle à la grotte d’Aulë. La pièce où atterrie l’angmarienne était totalement différente de la demeure entière. Le sol attira immédiatement l’attention de Ghâsh, car il craquait. « Plancher de chêne verni… petit luxe » La peinture qu’arborait les mures étaient orangé accueillant et non agressant. Accoté sur chaque mure, des bibliothèques sculptées dans des bois sombres gardaient jalousement leurs trésors. Celles-ci étaient à telle points remplis qu’au pied de chacune d’elles des montagnes de livres s’empilaient… en ordre alphabétique… Un grand bureau trônait au centre de la pièce face à la porte. Toutes les moindres parties du mobilier avaient été travaillés minutieusement. Seul deux être respiraient dans cette pièce, Ghâsh en vient à ce demandé si le plancher ne cachait pas un passage.

Le serviteur ne semblait pas être affecté par le manque de personnel. Il marcha jusqu’au centre de la pièce est alla s’assoir derrière le bureau.

El-Jamaric, le jeune homme rit de bon cœur en voyant l’expression éperdu sur le visage de Ghâsh. La stupeur y était palpable.

Bienvenu en Harad, Ghâsh, je présume. Pardon pour cette mise en scène. Les temps sont durs dans le sud… On-t-il déjà été doux… pas de mon vivant! Éclata-il en riant toujours de bon cœur. Il s’éclaircit la gorge reprennent son sérieux. J’aime beaucoup me faire passer pour un simple domestique. C’est très utile pour doublé les bandits, les voleurs, les persécuteurs de taxe… Par contre, tu m’a bien eux avec tes affaires du Nord. J’ai dû tourner un rond dans ma demeure pour réfléchir, car je m’attendais à rencontrer une gente dame. Ce qui ta trahie étaient tes pas. Cela fait 20 ans que je n’ai pas entendu ce doux son! Je croyais mes oreilles folles, mais il ne peut y avoir d’erreur. Comment les gens font-ils pour ne pas voir la différence. Des pas légers, élancés, athlétiques et gracieux d’une rare élégance ne peuvent appartenir qu’à une femme.

« On dirait que l’action de s’assoir lui délie la langue »

Ravis mademoiselle.
Bon arrêtons de divaguer, passons au vif du sujet, l’argent… Dit-il en soulignant le mot argent dans son ton. Vous disposez de tout les fonds nécessaire pour débuter votre expédition. Les profits recueillis seront non également divisé en trois. Vous aurez 70% des profits. La plus grande part vous revient… c’est naturel. Le 30% restant sera diviser entre l’Angmar 25%, on peut dire qu’il y a un bon réseau noir qui s’est développer dans ce coin de pays et moi, je toucherais 5%, il faut tout de même que je mange!
Je serais aussi ton crieur de rue personnel… en autre mots, je vais te donner les nouvelles du monde extérieure… En mer, on perd le fil du temps.

Commençons par le commencement et dans la piraterie le commencement est un bateau et l’équipage qui va dessus. Combien à tu besoin pour couvrir ces frais?

Pour être certaine, je prendrais 2 500 pour l’instant. Avec cela je… commença-t-elle.

2 500!!! Un bateau de pêche vaut facilement 3 000, éclata-il en riant aux larmes.

Vous avez tord…, rétorqua-t-elle en un souffle.

Ahahah… hein? L’interrogation se faisait sentir sur son visage. Tord, moi, tord sur le prix des bateaux?!? Je suis un marchand, je sais combien vaut les choses c’est une seconde nature…

Non pas sur cela… ce n’est pas un bateau et un équipage les premières choses que l’on doit acquérir dans la piraterie. C’est plutôt une réputation.

Prenant son menton par sa main, il réfléchi quelques instants.

Intéressant, c’est votre budget après tout.

Il se leva lentement, comme abattu par cet entretien.

« C’est toute un personnage. Il est réellement difficile à cerner…».

El-Jamaric se dirigea vers sa droite et disparue dans une pièce adjacente que Ghâsh n’avait pas remarqué. En quelques secondes, il en sortie avec une petite bourse qui lança à son invité.

Ghâsh la récupéra à la dernière seconde. Le contenue était lourd… « Tout de même 2 500 pièces ».

Le marchand lui indiqua de le suivre. Ce que fit la jeune femme. Ils marchèrent quelques minutes pour se rendre au grand hall. Sans plus de cérémonie, le marchand lui dit rapidement : « tu sais maintenant ou me trouver»

Ghâsh sortit sans ce le faire demander, comprenant que c’était la fin de ce pourparler. Elle alla rejoindre le dure soleil et Al-Jamay qui était en train de prendre un somme accoté contre le mur de la bâtisse. L’angmarienne lui lança un coup de pied sur le talon de sa botte ce qui l’effet totalement désiré. Il grogna mais se réveilla en un bon.

« Suis-moi, on va aller acheter notre bateau »
Cette phrase fit l’effet d’un baume sur une plait. Un sourire ce dessina tranquillement sur la figure de truand du mercenaire. Ils descendirent rapidement jusqu’au port.

Marchand doucement sur les passerelles de bois, Ghâsh évaluait rapidement l’état de chaque navire.

La première chose à faire c’est se créer une réputation. Par contre… il ne faut pas frapper trop fort… quelque chose de petit… dit-elle la tête en l’air regardant les formes étranges que les nuages avaient. Comme… D’un coup ses yeux retomba sur terre et fixa une petite embarcation de pêcheur miteuse, Ça! Al-Jamay regardait le navire les sourcils froncé activant ses neurones sur une question existentielle : comment le bateau flottait-il toujours?

Le vieux pêcheur à qui appartenait le navire était ravi d’enfin pouvoir s’en débarrasser. Il demanda au petit homme roux que « 15 pièces pour ce tas de bois pourri » disait-il si affectueusement. L’angmarienne tenta même de faire descendre le prix. Comme Ghâsh l’avait prévu, Al-Jamay fit une mine découragé.

Même si je n’ai plus beaucoup de jours devant moi, il faut que je mange encore! Réplica le vieil homme qui avait peine et misère à enchainer deux mots sans tousser.

Ghâsh n’eu d’autre choix que d’accepter son offre, elle donna 15 pièces à l’ancêtre. Celui-ci partie sans regarder derrière lui en marchand de bon train.


La jeune femme sauta joyeusement du port et atterrie avec élégance dans le navire. Elle retourna la tête pour fixer le mercenaire.« Tu sais nager? » Le mercenaire fit signe de oui de la tête. « Dans ce cas… embarque. Ne t’inquiète pas, il ne va pas couler maintenant » Le maintenant avait déconcerté Al-Jamay qui avait l’air de moins en moins sur de la réussite de l’expédition.

Ghâsh remarqua son scepticisme. Elle retourna sur la terre ferme et s’arrêta que face à cette brute. Elle lui prit la main et lui déposa une dizaine de pièces.

« Suis-moi et je te promets que cela ne sera qu’un millième de ce que tu retrouveras au fond de tes poches. » lui dit-elle le fixant droit dans les yeux. Une flamme déterminée dansait dans les yeux glacés de l’homme aux cheveux de feu. Al-Jamay avala les quelques mots de Ghâsh. Comme approbation, il hocha la tête très lentement en fixant toujours ce petit homme qui semblait beaucoup plus faible qui ne l’était.

Ils embarquèrent enfin sur … « L’épave flottante ». Ghâsh lança quelques directifs à Al-Jamay. Ils connaissaient déjà les basses en navigations, donc en quelques minutes ils partirent vers le large. Ils ne s’éloignèrent pas des côtes, elle spécifia à son mercenaire qui semblait de plus en plus confiant, de ne jamais perdre de vue la terre. À peine à un kilomètre, elle changea la direction du voilier et longea vers le Sud le rivage. Le bateau était vraiment en piteuse état. Ils firent en une heure ce qu’un bateau très normal pouvait faire en 10 minutes.

« J’espère qu’il va se rendre… »

Après 2 heures de voile, elle changea la direction de nouveau pour retourner sur la terre. Umbar avait disparue, le désert s’étalait à perte de vu. Ils firent plonger l’ancre au large pour ne pas faire ensabler le bateau.

« Bon on doit retourner à Umbar, suis moi »
À peine ayant fini sa phrase, elle plongea à l’eau.
Le soleil était bien avancer dans son zénith lorsqu’ils retrouvèrent la taverne. Al-Jamay rentra en premier suivi de près par Ghâsh. Elle enleva le sable accumulé sur son ligue et chercha des yeux Ulric.

Ghâsh aperçu son colosse favori avec un géant assis à une table en retraite. Dans cette position, Ulric arrivait aux épaules de Ghâsh et l’inconnu avait la même taille. Soupir de découragement intérieur pour l’angmarienne. Les deux hommes n’avaient pas l’air de s’apprécier mutuellement. Ghâsh s’avança calmement. Le titan se leva...

« Par la barbe de Melkor, c’est littéralement un troll... humain. » Se dit-elle en voyant l’inconnu se lever.

Elle arriva à la « hauteur » des deux combattants et entendit :

« Je vais retrouver les marins dont je t'ai parlé. Avant, je vais chercher mon arc à l'étage. Dis-moi où et quand te retrouver, et je serai là avec ton équipage… Et, oui, c'est un marché honnête, en somme »

Demain matin, à 4h aux portes Sud de la ville armé légèrement, répondit-elle s’imposant dans la conversation en se plaçant en face de kell.

Sans plus attendre, elle tourna le dos à la bête pour aller s’assoir face à Ulric. « Voyons voir si je peux le déstabiliser. » Elle afficha un beau sourire et dit doucement sans trop élevé sa voix pour ne pas que l’orientale n’entende un mot : « Demain nous allons à la pêche. »

Aucune réaction ne se fit sentir sur le visage placide du kommodor. Il était surement trop occuper à fixer le géant qui se frayait un chemin vers le petit escalier.
Déçu, mais pas surprise, Ghâsh se leva d’un bon et alla voir sa bande de mercenaire.

À main lever, combien d’entre vous savent nager? Un peu plus de la moitié leva la main. Honnêtement, vous me surprenez… Ensuite, elle leurs donna les directives pour le lendemain et leurs donna congé,,, ainsi qu'à elle-même.

Après avoir franchi le mur d'Harad et après avoir traversé l'immense désert. Nos aventuriers arrivèrent au Havre D'Humbar, la capitale de l'Empire Harad. Une fois arrivés dans la ville, nos aventuriers s'installèrent dans une taverne dans le coin. Mais, alors qu'ils viennent d'arriver, les haradrims les regardèrent d'un mauvais oeil. Ils s'installèrent près d'une table et commandèrent à boire et bon repas. Puis, c'est alors qu'Eodan dit :

« Bien, nous sommes entrés dans le Harad, nous devons rester vivants maintenant. Nous pouvons essayer d'aller à l'est pour nous diriger vers le Mordor, peut être trouverons nous ce pourquoi nous sommes venus. L'Impératrice étant absente, je pense que la voie est libre. Surtout nous ne devons pas nous séparer, nous devons rester au moins à quatre. Est-ce que quelqu'un a des courses à faire ?
Pour ma part, il me faut des provisions, de l'eau et une meilleure tenue pour le désert.
Dès lors, nous poursuivrons le voyage ensemble comme convenu. Comment s'est passé votre voyage à vous ? »

Puis, Orgim ajouta alors :

« J'aurais besoin moi aussi de matériels pour le désert, mais aussi de provisions et d'eaux pour la route. »

Eisenharn, les rôdeurs et les compagnons D'Orgim les regardèrent tous les deux, certain avaient du mépris pour ces deux-là, d'autre de la compassion. Puis, c'est alors que Taïn décida de répondre aux questions qu'Eodan avait posé avant qu'Orgim prenne la parole. Cependant, il parla très discrètement pour éviter que les haradrims les remarquent :

« Pour le matériel, nous n'avons pas besoin de grands-choses, sauf des provisions et de l'eau pour la route. Nous avons déjà des équipements pour le désert, on en avait déjà acheté dans Rhun. D'ailleurs, Eisenharn et sa bande se font passer pour des Orientaux, car tu sais que les haradrims haïssent les Gondoriens. Tant qu'à moi, Per et Dondur, on se fait passer pour des marchands des monts de fer. Tu as remarqué qu'on est peu nombreux, nous avons perdu deux rôdeurs dans le désert de Rhun contre des orques et des pillards orientaux. Pour arriver jusqu'en Harad, nous avons traversé tout Rhun. Nous avons traversé les régions les plus inhospitalières et les plus dangereuses de L'empire de L'Est, comme le désert de Rhun. Mais, nous avons aussi traversé les régions les plus fertiles et les plus luxuriantes de L'Empire de L'Est. Nous avons vu de magnifiques paysages, des océans de sables, une mer qui brille au milieu d'une terre sauvage telle une oasis, de gigantesques montagnes ... Mais nous avons perdu deux compagnons de route durant notre voyage dans L'Empire de L'Est et nous avons connu de nombreux dangers. Après avoir traversé Rhun, nous sommes arrivés dans L'Empire de L'Ouistrenesse, durant notre traversée dans le Gondor, nous avons pu se reposer pendant quelque temps dans des auberges contrairement dans Rhun. Une fois arrivée en Harondor (une région de L'Empire de L'Ouistrenesse), Eisenharn a payé un contrebandier pour qu'il nous fasse de faux papiers pour franchir le mur D'Harad et ça a marché. Et vous ? Comment votre voyage s'est passé ? »

Après avoir acheté l'équipement et les provisions nécessaires pour le voyage pendant des heures dans des magasin plus ou moins recommandables.
Nos amis se réunirent dans la taverne où ils étaient venus se reposer il y a quelques heures. Comme d'habitude, les haradrims les regardèrent de travers, mais nos aventuriers les ignoraient et tous ne voulaient pas créer des problèmes avec eux. Ils s'assirent autour d'une table pour discuter de la mission tous en commandants des boissons au tavernier. Eodan commença par :

"Bien, nous avons tout ce qu'il faut... Je propose que l'on parte dans une trentaine de minutes vers l'est... L'Impératrice n'est pas présente, nous pouvons donc sauter l'étape d'aller la voir. Nous trouverons peut-être l'Orque à l'est..."

Eisenharn se retourna vers Eodan, il sortit de son sac des cartes, des papiers où sont inscrites des notes et la mise à prix de l'orque recherché par nos amis. Puis, il lui répondit :

Mise à prix de Juliouk:

« Tu as la mémoire courte le Rohanien. Rappelle-toi de ce que nous avons discuté en Erebor. Il y a une statue de Sauron au nord d'Harad. Notre objectif est de faire exploser cette abomination. Dès que nous aurons explosé cette statue, des espions du Mordor vont nous mettre une mise à prix sur chacune de nos têtes. Je sais que cette orque veut ta tête, dès qu'il verra ta prime, il ne résistera pas à l'envie de venir te tuer et il va probablement ramener avec lui ton ami Needa. Dès qu'il se ramènera, nous le tendrons un piège. Nous tous sommes prêts, nous pouvons partir vers le nord D'Harad. Oui, je sais nous serons les personnes les plus recherchées du Mordor, mais nous avons accepté ce sacrifice pour avoir la tête de Juliouk et pour pouvoir sauver ton ami. Maintenant, il faut partir vers notre objectif.»