Chroniques d'Arda
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 Achidaya, l'Elfe Sombre

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Achidaya
Mercenaire sous contrôle

Achidaya
Nombre de messages : 7

Feuille de personnage
Race: Elfe (sous-race: laïquendì)
Possessions: .585 PO/2 tranches et demie de lembas/une gourde 3/4 remplie/un petit poignard mal aiguisé/un aiguisoire/une toile noire pour recouvrir des objets/une corde fine et souple
Statut: Joueur(se) actif(ve)
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MessageSujet: Achidaya, l'Elfe Sombre   Achidaya, l'Elfe Sombre EmptyMar 23 Avr 2013 - 16:56

Achidaya, l'Elfe Sombre



Nom: Sacken

Prénom: Achidaya

Surnom: l'Elfe Sombre

Age: 141 ans

Race: Elfe

Sous race: Laïquendì

Emploi: Assassin



PHYSIQUE:


Achidaya n'est pas d'allure très robuste. Il est assez fin mais ne manque pas de résistance face aux coups, grâce à son dur entrainement subit durant sa jeunesse. Ses cheveux, d'un noir profond, sont assez longs. Et en dessous, du haut de son front jusqu'au-dessus de ses yeux, un bandeau plus noir encore que sa chevelure est attachée.

Pour un elfe Laïquendì, Achidaya est de taille normale, autour des 1 mètre 80, tandis que son poids est aux alentours de 68 kilos. Ses yeux sont bleus foncés, tels le ciel dans une nuit étoilée, et ils détiennent, de sa sous-race laïquendì, une vision nocturne meilleure que toute autre créature sur les terres du milieu. D'une peau assez blanche, ses traits sont fins et délicats, et dans son regard parfois sinistre se dégage un profond sentiment de solidité, de paix et de confiance en lui, qui peut certainement déstabiliser les plus fragiles d'esprit.

Ses bras musclés ne sont pas très épais. Ceux-ci ont acquis, après de nombreuses années d'entrainement, une bonne capacité à tirer à l'arc. Mais s'il y a une arme qu'il manie le mieux, c'est bien le sabre, arme non très courante et surtout cher en Terres du Milieu. Ses jambes, elles, sont d'autant plus musclées, car depuis qu'il est assassin, Achidaya passe souvent par la voie des airs, dans des coins sombres ou en hauteur où ses jambes font les trois quarts du travail physique. Il détient donc une réel capacité à escalader les choses.

Achidaya est vêtu d'une petite armure courte et serrée, de cuir noir, qui lui sert de protection tout en lui permettant de garder une bonne mobilité. Sur ses avant-bras, deux protections de métal lisse sont attachées. Celles-ci peuvent parer de nombreux coups d'épée sans se casser, mais il ne les met généralement que lorsqu'il combat, car elles le gênent dans ses mouvements. Il possède les mêmes pour les tibias. Il porte une cape à capuche, assez fine et non très grande, de couleur grise très foncé. Deux petits sabres, semblables à deux katanas mais d'une taille deux fois plus petite, dépassent au-dessus de ses épaules et sont attachés à son dos. Leurs poignes sont noires, et sur chacune d'elles, une fine inscription d'argent est gravée. Sur la première, il est écrit en lettres elfique: «Recherche la liberté et tu deviendras esclave de tes désirs» et sur la deuxième: «Recherche la discipline et tu trouveras la liberté».

Un carquois de flèches est aussi attaché à son dos, et son arc, non très grand et non très performant, est dedans. A sa ceinture, il a une dague brillante, aux reflets bleus et d'une poigne turquoise et grise. A chaque poignets, du bas de sa main jusqu'au milieu de son avant-bras, il porte deux longs bracelets noirs de velours, avec de petits pics tout autour. A son annulaire droit, est lié une bague étincelante en forme de dragon, de couleur argentée. Emplie de lumière, cette bague possède le pouvoir de rallumer le coeur de son porteur, lorsque le désespoir ou le chagrin le prend. Et plus son coeur est éteint, plus cette bague brille, comme si sa joie ne se perdait pas mais s'enfuyait dedans, le temps de son chagrin et/ou de son désespoir.

Un beau tatouage noir en tribal prend tout le haut de son dos, en venant jusqu'aux épaules et descendant jus-qu'entre ses deux omoplates. Puis il porte un pendentif bleu foncé à son cou, d'un motif totalement abstrait et inconnu, mais beau. C'est son père qui lui avait fait avant de partir.



PSYCHOLOGIE:


Achidaya est un elfe assez mystérieux. De physique sombre, beaucoup de gens se trompent en croyant qu'il fait partie du mal. Mais s'ils le connaissaient vraiment, s'ils connaissaient sa vie, son passé et ses plus profondes façons de penser, ils s'apercevraient que ce n'est en fait pas le cas. Rare sont ceux qui le connaissent vraiment comme cela, car Achidaya ne se dévoile pas facilement aux autres. Il n'est pas au service du bien, mais ce n'est pas un mauvais elfe non plus. Il agit la plupart du temps pour son propre compte, et pour celui de ses proches, mais si jamais un jour il croisait quelqu'un en danger, il n'hésiterait pas à faire acte d'héroïsme. Cependant il ne ferait pas cet acte pour servir une quelconque cause du bien, mais seulement pour servir sa propre conscience personnelle. Depuis la mort de ses parents, Achidaya a plongé dans une immense solitude: il s'est renfermé sur lui-même sous les coups de sa souffrance, ruminant dans son esprit sa haine et sa tristesse profondément encrées en lui-même... et depuis, il aime être seul.

Achidaya a beaucoup de sang froid. D'un tempérament calme, il possède cette sérénité, cette tranquillité d'esprit qui le rend parfois froid mais qui donne cet aspect d'homme solide d'esprit et confiant en lui, en paix avec lui-même. Cette paix, il ne l'a trouvé qu'après avoir vengé ses parents, ayant retrouvé à ce moment une liberté d'esprit qu'il avait depuis longtemps perdu...

D'un père mi-Laïquendì / mi-Noldor et d'une mère Laïquendì, Achidaya tient aussi son individualisme de ses ancêtres les Laïquendì, et tout comme eux sa vision du bien et du mal est totalement neutre. Par exemple, il ne va jamais se pousser à faire un acte pour obéir à un principe, qu'il fasse parti du bien ou du mal. Il y a aussi une chose qu'il détient des Laïquendì: Il est impossible de le corrompre ni de le soumettre à quelque chose, même s'il était sous les plus atroces tortures. Proche de la mort, il dirait sans doute se soumettre mais ces paroles ne seraient que ruse pour mieux tuer son adversaire plus tard...

Bien que jeune, Achidaya a beaucoup appris des Terres du Milieu en les traversant et en y gagnant de l'expérience lors de ses aventures. Ses différentes cultures, ses arts, ses races, ses dissemblables paysages et ses chemins, son histoire et toutes ses légendes plus ou moins connus, il en connaît de bons nombres. Et ce n'est pas une soif d'apprendre qui lui a fait connaître tout cela, mais plutôt une soif d'aventures qui lui a fait découvrir tout ce riche monde. Achidaya ne recherche pas vraiment la puissance et le pouvoir, mais plutôt la récompense, la gloire et la fierté de ce qu'il accomplit. Car diriger les autres, commander et se faire reconnaître par les autres, il considère ne pas en avoir besoin pour vivre et être heureux, et estime que c'est une prise sur sa liberté si précieuse pour lui, tant indépendant qu'il est. Il peut lui arriver parfois de se lancer dans une quête pour n'y gagner qu'une fierté, que la gloire personnelle de ce qu'il accomplit, si ce n'est pas pour la récompense.

Achidaya est un assassin. Il en fait son métier, mais librement, de façon libérale, sans vraiment être soumis à une autorité à laquelle il devra s'exécuter sans discuter. Lorsque les personnes lui demandent d'assassiner quelqu'un, cela se fait discrètement en général, à l'abri de tout regard importun, dans l'ombre. Et souvent ce ne sont pas de personnes bien intentionnées, mais Achidaya, qui garde tout de même un minimum de bons sens, refuse s'il juge que la cible n'a pas à se faire assassiner. Il s'est toujours dit qu'il serait mieux, pour cela, de rejoindre une cause dans laquelle il doit assassiner pour elle, sans avoir peur de tuer quelqu'un ne le méritant pas puisqu'il qu'il serait pour cette cause, mais rien que l'idée d'être soumis à une autorité et à des horaires à respecter sans arrêt le rend dingue. Et puis, en dehors de sa sous-race et de sa personnalité indépendantes, il y a aussi le fait que ses parents aient été morts à cause des autorités qui le repousse, inconsciemment, à se mettre sous l'une d'elle. Mais je n'en dirai pas plus là-dessus, car vous allez tout savoir dans son histoire.
Ce qu'il aime dans ce métier, c'est le fait de tuer mais dans l'ombre, de s'infiltrer dans l'obscurité pour tuer furtivement et repartir aussi discrètement. Il aime ce métier, le seul dans lequel il est hors-paire et se sent vraiment dans son élément.

En public, Achidaya ne se fait pas trop remarquer, ce qui créé une certaine peur, de la méfiance chez les gens. S'il le veut, il peut passer entre eux telle une ombre furtive et inaudible, mais généralement il passe comme un vagabond mystérieux, un rôdeur sombre dont la crainte, elle, ne passe pas inaperçu dans le coeur d'autrui. Et à Fondcombe, à force de le voir passer dans les tavernes, les auberges ou encore dans ses belles rues, les gens l'ont surnommé «L'Elfe Sombre». Et certains, qui avaient certainement un sentiment plus péjoratif de lui et qui sans doute avaient le plus d'effroi à sa vue, l'ont aussi surnommé «Le Spectre des Funèbres Jours».




HISTOIRE:


1ERE PARTIE: Sa jeunesse



Dans ces écrits, je vais vous présenter la longue et périlleuse histoire d'Achidaya Sacken. Vous aurez beaucoup à lire, car j'y est mis beaucoup de détails, reprenant même d'avant sa naissance. Mais au moins vous saurez tout sur mon personnage... Bonne lecture.




L'elfe releva la tête. Sa longue chevelure brune flottait sous le souffle du vent frai. Du haut des Monts Brumeux, sous le soleil matinal, ses yeux verts brillants et délavés fixaient au loin la Vallée d'Imladris, vers le Nord-Ouest. Il restait encore plusieurs milles avant d'y arriver, et la fatigue ramollissait son corps entier. Il examina deux secondes la douloureuse blessure à ses côtes gauches, et reprit la route qui serpentait entre les roches grises.


_________________________


La lumière du soleil emplissait Fondcombe, ce jour-là. Elrond attendait patiemment la venue de l'elfe, sur son trône de fer et d'argent surélevé d'une pierre blanche et de bois gris. Quelques minutes plus tard, celui-ci entra dans la salle du trône.

-Malmir, prononça Elrond avec un sourire, te voilà enfin.

Malmir s'avança jusque devant lui, d'un pas lent. Le roi fronça les sourcils:

-Je vois qu'il en manque un... Vous êtes-vous fais attaquer ?

-Oui, répondit Malmir d'une voix grave. Des orques nous ont tendu une embuscade à l'est des Monts Brumeux. Gomür est tombé là-bas percé d'une lance... ils étaient une trentaine.

-Que son âme repose en paix, répondit Elrond tristement.

Il se leva et regarda l'un des arbres majestueux qui entouraient l'immense pièce, les mains dans le dos.

-A son départ, je sentais qu'il lui arriverait quelque chose, dit-il. Mais je ne pensais pas à sa mort...

Il marqua un temps, plongé dans de tristes pensées, et revint au présent:

-Avez-vous vu la horde d'orques ?

-Oui, ils longeaient la rivière du Champ aux Iris, vers l'ouest. Je pense que ce n'était qu'une troupe d'éclaireurs et qu'ils revenaient à Dol Guldur. Nous n'avons donc pas de risque que Fondcombe soit repéré.

-Très bien, répondit Elrond, je te remercie Malmir. Repose toi maintenant, tu es blessé.

-Oui, dit-il regardant sa blessure. Si tu as encore besoin de moi, je suis là.

-Toujours aussi fidèle hein, dit Elrond avec un sourire. Je pense faire appel à toi d'ici là pour une quête assez... spéciale. Mais pour l'instant repose toi et occupe toi de ta femme: pense à ta descendance.

-Oui, répondit Malmir.

Celui-ci le salua et partit du palais d'un pas vif, pressé de retourner chez soi. Cela faisait 3 semaines qu'il était parti, et il s'était inquiété tout le long pour sa femme, Dalrina. Celle-ci était enceinte, depuis 6 mois déjà.

Malmir ouvrit la porte en bois de sa maison, qui grinçait comme toujours. Entrant, il n'eut pas le temps d'appeler sa femme pour qu'elle lui saute dans les bras.
Dalrina Lènien était une Laïquendì. Elle avait les yeux d'un bleu clair et profond, penchant légèrement vers le violet. Sa peau était jeune et un peu grisâtre; la couleur de peau originaire de sa race. Cependant, pour une Laïquendì, elle était assez claire et ses traits fins et gracieux lui donnait du charme. Ses cheveux argentés, lisses et beaux, longeaient son dos jusqu'en dessous de ses omoplates. Elle était plus petite que son mari, qui était d'un mélange Noldor et Laïquendì, mais elle gardait tout de même une taille respectable.

-Ton ventre a grossi depuis que je suis parti, dit Malmir après l'avoir enlacé amoureusement.

-Oui, répondit Dalrina d'une voix douce, je suis pressée qu'il sorte, c'est de plus en plus dur.

-Ne t'inquiète pas je suis là maintenant, répondit Malmir, ça va aller mieux. Je peux l'écouter ?

Il se baissa et posa son oreille contre le ventre:

-Je crois que je l'entend, dit-il le sourire aux lèvres, il a l'air agressif. Ce devrait être un garçon, ou alors une fille capricieuse.

Dalrina rigola. Malmir l'embrassa.

-Je suis fatigué, dit-il, je vais me reposer un peu.

Il passa l'entrée, bien décorée de végétations qui étaient accrochées aux murs, puis traversa le salon. Le salon était carré aux coins arrondis, assez spacieux: il mesurait environ 20 demi-pas de la porte jusqu'au mur opposé. Une table ronde façonnée de bois de chêne se tenait au milieu. A l'opposé de l'entrée, en face de celui qui entre, se trouvait un couloir qui donnait sur une salle de bain à sa droite, et sur la salle d'armes de Malmir à sa gauche. Au bout, il menait sur une terrasse, ayant pour vue la belle vallée d'Imladris.
Contre le mur du salon, à droite de l'entrée du couloir, il y avait une grande étagère d'un bois marron très foncé. Elle était emplie de livres de toutes sortes. A gauche de l'entrée du couloir, une longue commode se tenait là, contre le mur. Dessus, il y avait quelques fleurs dans un vase, et une belle statue représentant le visage d'un sage barbu. Sur le mur, à gauche de l'entrée, une fenêtre ouvrait sur l'une des belles rues de Fondcombe. En dessous de celle-ci, il y avait un bureau sur lequel dormaient quelques vieilles cartes des terres du milieu, ainsi qu'une plume dans un pot d'encre, deux livres et d'autres outils pour travailler. La couleur des murs était d'un marron clair, mais vif, provoquant une atmosphère chaleureuse. La gauche du salon donnait sur leur chambre et la droite sur une autre.

Malmir alla jusqu'à sa salle d'armes. Il y déposa son épée, qu'il avait nommé «Alguìlen», l'épée du vent: sa garde représentait deux belles ailes d'aigle, de couleur doré légèrement délavée, mais tout de même brillante. Entre les ailes, un diamant bleu était fixé sur la poigne noire. Il y déposa aussi son arc et ses flèches, trois petits couteaux empoisonnés qu'il se servait en projectiles, et une dague au tranchant arrondie et à la poigne d'argent.
Il entra ensuite dans sa chambre et s'endormit.


Les quelques derniers mois de la grossesse de Dalrina passèrent difficilement. Malmir était repartit en quête, envoyé par Elrond, à la recherche d'un anneau qui était censé redonner la raison à leurs ennemis. Mais le mal était malheureusement trop profond pour que l'ennemi reprenne sa raison, et l'anneau n'était pas assez puissant. Il revint alors deux semaines avant qu'elle n'accouche.

Dalrina accoucha dans leur chambre, ayant pour seule compagnie son mari. Son accouchement fut difficile, mais pas plus dur que les autres femmes elfes. Un petit elfe y sortit tel une flèche tirée d'un arc et son père le prit aussitôt dans les bras, l'enroulant dans une petite couverture pour bébé. Le petit criait, mais il était tout de même calme pour une naissance. Il ouvrit enfin les yeux et vit de grandes pupilles vertes délavées, le regardant avec amour et tendresse, un grand sourire aux lèvres. Ceci le calma. Son père le donna ensuite à Dalrina, qui le berça doucement. Là, sa mère découvrit ses yeux d'un bleu foncé et profond et reconnu les siens, mais en plus sombres. Elle les trouvait merveilleusement beaux, et ils lui faisaient penser au ciel étoilé dans une belle nuit dégagée. Elle l'appela alors «Achidaya», l'elfe de la nuit étoilée.

Ainsi naquit Achidaya, fils de Malmir, fils de l'un des plus fidèles guerriers au service d'Elrond.


Au cours de ses premières années, Achidaya fut bien enrichit par ses parents. Son père essayait d'être présent, mais après le retour de Sauron à Dol Guldur, il lui fallait être disponible pour accomplir les missions que lui donnait Elrond. Car Malmir avait fait le serment de toujours être au service de son roi Elrond, pour l'aider à vaincre le mal. Il était très utile et gagnait chaque année de la renommée.

Achidaya fit ses premiers pas à l'âge de 10 mois, et sa mère, qui travaillait en tant que couturière dans une petite boutique de vêtements, s'occupait merveilleusement bien de lui. Son père comptait lui apprendre les valeurs du bien, en faire un homme de bien tout comme lui: généreux, fier et courageux, prêt à donner sa vie pour vaincre le mal. Et il arriva que, à l'âge de 6 ans, Achidaya eut l'occasion de rentrer dans le palais d'Elrond pour un soir de fête à laquelle son père était invité, et qu'il se soit fait présenter pour la première fois au roi.

Les elfes mangeaient et buvaient ce soir-là, dans la grande salle du palais d'Elrond. Danseurs, chanteurs et musiciens diffusaient l'ambiance, et nombreuses étaient les variétés de plats sur les longs buffets. Hommes importants, elfes ainsi que nains étaient invités.
Achidaya, qui mangeait une part d'une délicieuse tarte aux pommes, admirait avec attention la magnifique femme qui siégeait au côté d'Elrond. Son père était à côté de lui, et discutait avec d'autres convives assis à la même table. Ils parlaient un peu de tout et de rien, de leurs quêtes, de tout ce qui se passait dans les Terres du Milieu.

Peu après le repas, Malmir voulut aller voir Elrond:

-Tu viens ? Dit-il à son fils, je vais te présenter à Elrond, il sera fier.

Achidaya acquiesça, pensant plus à s'approcher de la femme que du roi. Ils s'y avancèrent alors pendant que le roi parlait avec Glorfindel, d'autres elfes et un homme.

-Je ne pense pas qu'il doit manquer une personne importante à votre belle fête, dit Malmir à Elrond en gage de présentation.

-Malmir !! se réjouit celui-ci avec un sourire, se retournant. Comment vas-tu ? Je ne t'ai pas vu depuis quelques mois déjà. T'es tu bien reposé de ta dernière aventure ?

-Oui, répondit-il. Je suis parti aider deux amis dans les Montagnes Bleues.

Puis Elrond abaissa les yeux vers Achidaya, et un sourire vint se dessiner sur ses lèvres.

-Mais c'est ta descendance, n'est-ce pas ?

-Ho oui, dit Malmir, le prenant devant lui les mains sur les épaules, je te présente Achidaya, mon fils. Je tenais à te le présenter.

-Achidaya, répéta Elrond, c'est un beau petit garçon.

La belle femme était à côté de lui, légèrement en retrait, et le regardait avec de beaux yeux bleus et sympathiques. Elrond s'accroupit en face de lui, à sa hauteur.

-Quel âge as-tu ? demanda-t-il.

-J'ai 6 ans !! répondit Achidaya.

-Et que veux-tu devenir plus tard ?

-Je veux être un grand guerrier, comme mon père !! dit-il.

Elrond rit.

-Je ressens en lui beaucoup d'ambition, dit-il à Malmir. Tu devrais commencer à lui apprendre le maniement des armes, il m'a l'air déjà assez mûr d'esprit pour cela.

-Non pas maintenant, répondit Malmir, il est encore trop jeune.

-Alors Malmir, vint Glorfindel, raconte-moi, en quoi consistait cette quête dans les Montagnes Bleues ?

Et ils discutèrent encore pendant longtemps, sous la musique elfique harmonieusement belle. D'autres elfes se joignirent peu après à la conversation, et il arriva que plus tard, Achidaya rencontra la dame Arwen, qui était la femme qu'il admirait depuis le début de la soirée...

Ce qu'avait dit Elrond à Malmir à propos de son fils ne l'avait pas laissé indifférent; pourquoi ne pas débuter son entrainement ? Après tout, pensa-t-il, plus tôt il le commencera, plus il sera compétent le jour venu. Durant un mois, où il s'était reposé, il réfléchit à cela, se tournant et se retournant dans son lit toutes les nuits. Et, au jour de la 7ème année d'Achidaya, sa décision fut prise: il décida de démarrer son entrainement. Il commença par lui travailler ses conditions physiques et lui enseigner les valeurs du bien, encore qu'il était un peu trop jeune pour toutes les comprendre. Achidaya courait dans les belles forêts d'Imladris pour améliorer son endurance, se musclait déjà et s'assouplissait beaucoup. Son père lui donnait des parcours à respecter et des programmes intensifs à suivre. Il s'entraînait dur chaque jour, mais il était déterminé et ambitieux. Et lorsque Malmir partait à l'aventure pour son travail, il le mettait sous la garde de Berin et de Colwë, deux bons amis à lui qui continuaient son entrainement en son absence. Le soir, Malmir lui enseignait les vertus du bien, de la gloire, de l'aventure et de toutes ces choses fabuleuses. Il lui contait l'histoire de la terre du milieu et ses légendes, et lui apprenait beaucoup de choses sur elle. Mais il disait qu'on ne connaissait vraiment les choses et les valeurs que lorsqu'on les avait vraiment vu ou vécu, et surtout comprises. Il lui apprit aussi une chose essentielle; ne pas avoir peur du risque, car qui ne prend aucun risque n'aura rien dans la vie. Et ces deux choses, Achidaya les retint toute sa vie.

Après une année environ, lorsqu'Achidaya eut acquis une bonne condition physique, pour son âge en tout cas, Malmir entreprit de le former au combat à mains nues. Dalrina était contre; elle le trouvait trop jeune. Mais Malmir, regardant son fils, voyait déjà un fort et fier elfe empli de gloire, comme lui, qui partait à l'aventure pour rendre de grands services au palais. Durant cette année d'entrainement, cette ambition n'avait que fait d'accroitre en lui et sa décision fut donc prise...

Une dizaine d'années passa. Achidaya avait appris toutes les techniques de combat à mains nues que son père pouvait lui transmettre. Il s'était endurci et Malmir l'envoyait déjà accomplir quelques petites missions faciles à la hauteur d'un enfant. Il lui appris à monter à cheval. Durant ces dix années, Achidaya s'était constamment rapproché de son père, et tous deux étaient maintenant liés par un amour plus fort que jamais. Son père lui donnait toujours des leçons sur le bien. Mais, déjà à cet âge, Achidaya ne percevait plus le bien de la même façon. Il le voyait déjà comme une multitude de principes inutiles à respecter et dont il fallait se soumettre, le privant de sa liberté. Et le rejet de se soumettre à une autorité naissait déjà en lui, caractéristique de sa race Laïquendì, mais ce fut à son adolescence que ce rejet éclora vraiment.

Achidaya jouait souvent aux guerriers dans les bois ou dans les prairies de Rivendell avec ses quelques amis, et comme il avait le plus d'expérience en combat, vu qu'il avait commencé son entrainement très tôt, il était rare que l'un de ses amis le batte. Il y avait Rùnilion, Algur et Sorvain. Ils se voyaient dès qu'ils le pouvaient, mais Achidaya était assez pris par son entrainement. Son meilleur ami était Algur, et comme lui aussi était ambitieux mais que ses parents ne voulaient pas le mettre sur la voie du guerrier, Achidaya l'entraînait au combat quand ils pouvaient se voir. Bien que d'origine Sindarin, Algur avait cette même envie de liberté et ce même refus de se soumettre qu'Achidaya possédait, et c'était cela qui faisait la force de leur amitié.

Ainsi se déroulait son enfance, plutôt belle et heureuse, comme beaucoup d'elfes à Fondcombe. Sa mère lui apprenait à lire et à écrire, et lui faisait étudier les différents arts elfiques, notamment la musique. Elle lui instruisait aussi la philosophie, chose qui la passionnait et qu'elle trouvait important de transmettre à son fils, qui lui aussi trouvait ça intéressant. C'était Malmir, grandement récompensé par Elrond, qui gagnait la part d'argent principale de la maison, car Dalrina, elle, gagnait moyennement sa vie. Malmir avait d'ailleurs beaucoup gagné en renommée ces dix dernières années, et ses derniers exploits étaient connus de tous dans Fondcombe. Certaines personnes en avaient même écrit des livres. Il était surnommé à Fondcombe «Lën Tamular» depuis peu, signifiant «Le Veilleur des Montagnes». Car ses plus grands exploits, connus de tous, s'étaient pour la plupart déroulés dans les montagnes.
Son fils était fier d'avoir un tel père, mais plus les années passaient, moins il pensait pouvoir atteindre sa grandeur plus tard, et moins il en ressentait l'envie; et non pas que par découragement: Son père pouvait lui faire autant de leçons sur le bien qu'il le voulait, mais Achidaya, ne sachant comment ni pourquoi, savait au fond de lui-même qu'il n'était pas fait pour être comme lui, au service du bien et sous des autorités comme ça. Et plus le temps passait, plus il était attristé de cela, car il croyait trahir indirectement son père et il avait peur de décevoir ses attentes le moment venu.

Quand Achidaya fut assez mûr, vers l'âge de 30 ans (c'était toujours un enfant), Malmir commença à lui apprendre le maniement de l'épée et de l'arc, bien qu'il ait déjà eu l'occasion de tirer à l'arc quelques fois. Il s'en sortait bien, et n'eut pas à s'entrainer plus de deux ans pour bien savoir les manier. Il entraînait toujours Algur en cachette, et tous deux commençaient à penser à leur avenir.

Allongés dans l'herbe dans l'une des vertes prairies d'Imladris, Algur et Achidaya reprenaient leur souffle après deux bonnes heures d'entrainement, tout en regardant le ciel nuageux.

-Que penses-tu que nous serons plus tard ? Demanda Algur, brisant le silence de la nature.

-Moi je ne sais pas, répondit Achidaya. Je suis... déchiré en deux.

-Entre quoi et quoi ?

-Entre ce que mon père voudrait que je sois et ce que moi je voudrais être.

-Il veut que tu sois comme lui, c'est sa ? Au service du bien, faisant partie des autorités et tout ça ?

-Oui, c'est ça, répondit Achidaya. Mais... plus le temps passe, plus je me rends compte que mon avenir ne se trouve pas là.

-Où alors ?

-Là-bas, dit Achidaya d'un ton rêveur, désignant du bras et d'un geste circulaire l'au-delà de la vallée d'Imladris. Partout dans les Terres du Milieu, librement. Qu'est-ce que j'aimerais, Algur, prendre ma liberté en main et partir à l'aventure, sans être dans l'obligation de devoir rendre des services à des gens que l'on ne connait même pas.

Mais son regard et son ton rêveur cessèrent.

-Mais mon père n'attend que cela de moi, dit-il, il m'entraîne pour cela, et j'ai peur en partant de le décevoir. Car je l'aime, et je sais qu'il plongerait dans une infinie tristesse. Et cela me pèse, Algur, chaque jour un peu plus.

-Ho, ça ne doit pas être facile effectivement, dit Algur.

Puis il se redressa.

-Ecoute, dit-il, si je devais te donner un conseil, je te dirais de t'écouter toi-même. Deviens ce que tu es, pas ce que l'on veut que tu sois, même si c'est ton père. Sinon... d'un certain côté, tu n'es plus vraiment libre, plus libre de tes choix en tout cas. Viendra sûrement un temps de souffrance quand il l'apprendra, mais je suis sûr qu'un temps de réconciliation arrivera quand il verra ce que tu seras devenu. Car ton père aussi t'aime, et je sais qu'au fond de lui-même, il sera fier de toi, quoi que tu deviennes.

-Tu dois sûrement avoir raison, répondit Achidaya. Mais je ne suis pas encore prêt pour faire mon choix.

Ils marquèrent un temps de silence. Algur se rallongea.

-Et toi, dit Achidaya, que penses-tu être plus tard ?

-Ho, avec mes parents, assurément un vendeur de charcuteries, répondit-il en blaguant. Non, sérieusement, je pense partir d'ici quand tu m'auras assez entrainé, en douce tu vois, sans le dire à mes parents. Je pourrai alors découvrir le monde et partir à l'aventure. Je comptais te demander si tu voulais partir avec moi, mais apparemment tu n'as pas encore fait ton choix.

Puis il se leva.

-Je vais y aller, annonça-t-il, mes parents vont se demander où je suis passé. Dis-le moi quand tu te seras décidé. Au revoir !!

Sur quoi il s'en alla d'un pas vif. Achidaya resta là, jusqu'au coucher de soleil, réfléchissant le regard tourné vers les montagnes des Monts Brumeux, qui se s'imposaient grises à l'Est. Puis il s'en alla d'un pas lent, le coeur lourd et l'esprit tourmenté.



Les jours passèrent. Malmir n'était pas là, parti loin dans le sud. Quand celui-ci n'était pas là, Achidaya était plus proche de sa mère. Il allait l'aider parfois dans son travail, mais passait plus son temps chez Berin et Colwë à s'entrainer. Quand un matin, alors était plongé dans un livre sur Nirnaeth Arnoediad, l'ancienne bataille des Larmes Inombrables au Premier Age, on frappa à sa porte: C'était Sorvain, son bon ami qu'il connaissait depuis 19 ans, qui lui annonça qu'il partait de Fondcombe pour habiter dans la Forêt Noire, à l'Est des Monts Brumeux. Ses parents avaient à faire là-bas, ils voulaient s'y installer et Sorvain devait donc les suivre. Achidaya eut le coeur plus lourd encore suite à cet évènement, et sa mère le voyait bien. Un jour, lors d'un repas avec elle, Achidaya finit par céder à ses questions et lui parla de ses tourments concernant son père et son avenir. Il en eut le coeur soulagé, car Dalrina s'en montra compréhensive.

-Mon fils, dit-elle, ton père est un homme fier, fidèle à ses ambitions, détenant une certaine noblesse prétentieuse. Et s'il apprenait que tu voulais rejeter les choses remarquables qu'il te réserve, il serait profondément touché empli de colère. Mais ton père est aussi un homme bien, Achidaya, et au fond de lui-même il te comprendra bien plus que tu ne le penses, quoique cela mette du temps. Car il t'aime et tu le sais.

-Mais comment lui dire ? Demanda Achidaya d'un ton désespéré.

-De la façon qui te paraisse la meilleure, Achidaya. Rare sont ceux qui trouvent la force de rejeter ce pourquoi leurs parents les éduquent... Mais toi, mon fils, tu l'as en toi, et je l'aie toujours ressenti. Mais retient bien cela: Prends garde à ne pas l'utiliser en faisant du mal. Car, je ne sais pourquoi, mais mon coeur me dit que tu en feras, tôt ou tard, involontairement ou non. Et il s'assombrit à cette idée. Mais il me dit aussi que ton avenir ne sera pas simple.


Malmir revint quatre mois après. Durant les années qui suivirent, il gagna énormément en célébrité, et sa richesse devenait grande. Mais gloire et richesse pouvaient être aussi bien que dangereux. Car de mauvaises personnes, connaissant Malmir des pays du sud, commençaient à comploter pour gagner sa richesse, au début ne parlant que de voles ou de menaces sans violence. Mais ceux-là n'étaient pas très dangereux et Malmir avait vite eu fait de leur régler leur compte. Mais ce fut la nuit où l'on tenta de l'assassiner dans son lit pour son argent qu'il commença à s'inquiéter.

Les choses devenaient dangereuses pour Malmir ces années-là, mais aussi pour sa famille. Il mit donc son fils et sa femme dans la maison de Berin et de Colwë pendant un temps, à Fondcombe. Il pensait qu'ils seraient en sûreté chez eux, le temps qu'il règle ses problèmes. Mais deux ans après, Achidaya avait beaucoup réfléchit et s'arma de son courage pour dire à son père qu'il comptait partir. Il avait 41 ans ce jour-là. Quand, partant de chez Berin et Colwë pour aller le voir et le lui dire, il se fit soudain enlevé par des bandits, et emmené dans un coin sombre et infâme des Mont Brumeux. C'était pour une rançon, et Malmir, ayant appris son enlèvement, parti aussitôt à sa recherche mais sans vraiment savoir où ils l'avaient emmené. Là-bas, Achidaya se fit traiter comme un chien, mal nourri et violenté. Mais déjà habile qu'il était à cet âge, il ne cessait de refuser d'être ainsi maltraité et finit par réussir à s'échapper, après seize jours de captivité. Il réussit à prendre des vivres, de l'eau et une épée avant de s'en fuir.

Il parcourut durant plus de trois semaines les Monts-Brumeux en direction du sud, ayant peur que les bandits le poursuivent. Arrivé en Eregion, à l'Est du croisement de la rivière appelée «l'Angle», il se dirigea vers l'Ouest en direction de ce croisement. Et, parcourant seul les plaines d'Eregion, il se sentait étrangement libre, ressentait comme une toute nouvelle sensation de liberté au milieu de la nature, et il trouva tout à coup le monde merveilleusement beau. Si bien que, au bord de s'arrêter à cause de l'épuisement, il oublia sa fatigue et reprit le pas.
Après quelques jours, il atteignit l'Angle. Là il remplit sa gourde et se reposa. Et, au coucher de soleil, au milieu de la grandeur, de la puissance et de la beauté de la nature, une hésitation s'installa en lui: revenir à Fondcombe, ou bien partir maintenant ? Après tout, il pouvait faire croire à ses parents qu'il était mort et s'en aller pour ne plus jamais revenir. Mais à ce moment, la phrase de sa mère revint soudain à son esprit: «Prends garde à ne pas l'utiliser en faisant du mal».
A l'aube, sa décision fut donc prise: Il s'équipa de sa gourde, son épée et ses vivres presque épuisés, et se mit en route vers Fondcombe en suivant la rivière Bruinen vers le nord...

Il mit une semaine de marche avant d'arriver à Rivendell. Exténué, sale et las, Achidaya avait la démarche comparable à celle d'un mort-vivant. Il revenait d'un périple et d'une expérience qui avait changé sa vision du monde. Il voyait Fondcombe tout petit maintenant, face à la grandeur du monde, et avait hâte de retrouver ses parents. Mais cette hâte lui fut vite arrachée du coeur: car lorsqu'il ouvrit la porte de sa maison, sous un énorme choc, il découvrit le sol jonché de sang, à l'entrée, et un cadavre au milieu: C'était sa mère...

-Nooon !! s'écria-t-il épouvanté, avant d'accourir vers elle.

Il prit son poux, mais son coeur ne battait plus. Elle était véritablement morte. Penché sur son corps, Achidaya pleura alors en abondance. Sa hâte de la revoir avait soudain laissé place à la tristesse et à l'horreur d'un choc écrasant. Ses larmes coulaient, et il étreignait pour la dernière fois du regard ses doux yeux bleus, qui lui rappelaient tant les siens, avant de les fermer doucement et laisser partir son esprit dans les cavernes de Mandos.

Accablé, Achidaya se releva et courut chez Berin et Colwë. Il y trouva seulement Colwë, aux longs cheveux noirs et aux yeux marron foncés, d'une allure grande et forte. Celui-ci fut étonné de le voir et lui dit que son père était parti il y a longtemps à sa recherche, et qu'il y était toujours. Mais il fut affolé quand Achidaya lui annonça que Dalrina était morte.

Face au cadavre, Colwë tomba à genoux et fut abattu de cette triste réalité.

-Je lui avais dit de ne pas quitter la maison, dit-il, mais j'aurais dû m'en douter... Je m'en veux.

Mais Achidaya pensa soudain à son père et réalisa que ceci n'était en fait que de sa faute, car c'était parce qu'ils voulaient son argent à lui et qu'il était plein de renommée, que les meurtriers avaient fais ça. Une colère d'abord inconsciente envers lui naquit au plus profond de son coeur, et fit surface:

-C'est plutôt à mon père qu'il faut en vouloir, déclara-t-il.

Colwë ne répondit pas. Ils nettoyèrent le sol et il examina le corps de Dalrina.

-Regarde, dit-il de sa voix claire, c'est l'oeuvre d'un assassin. Il montrait une fine plaie tailladée dans son cou, propre et profonde. Il n'y a qu'eux pour tuer comme ça, continua-t-il, d'un seul petit coup mais rapide et mortel.

Achidaya regardait la plaie mais sans dégoût, car elle se voyait à peine, si fine et proprement faite qu'elle était. Il ne figurait qu'un trait fin de seulement un millimètre de largeur, et, bien qu'il éprouva sur le coup de la haine envers l'assassin qui avait commis cet acte, il trouvait cette façon de tuer intéressante.

Puis ils allèrent l'enterrer en haut d'une montagne de la vallée d'Imladris, au milieu d'une prairie claire et fleurie. Le soleil descendait et le ciel était assombri, mais il faisait chaud car c'était le printemps. Un printemps bien triste pour Achidaya Sacken, qui resta avec Colwë devant la tombe de sa mère, le coeur serré, jusqu'à ce que le soleil fut entièrement couché.

Ainsi finit Dalrina Lènien, fille d'Helëg Bèoreth et d'Aélis Lènien, et mère d'Achidaya Sacken.


Colwë servit un verre de thé à Achidaya avant de s'asseoir en face de lui. Le feu réchauffant crépitait dans la cheminée. Ils étaient chez lui et Berin, mais ce dernier n'était pas là car il avait à faire dans la région d'Enedwaith, plus loin dans le sud. Achidaya remuait son thé, les yeux plongés dedans, dans ses pensées. Mais dans ses yeux, Colwë lisait toute sa tristesse, toute l'affliction d'un fils ayant perdu sa mère.

-Voilà, dit Achidaya sans lever les yeux de son thé, je t'ai tout raconté de mon enlèvement et de mon voyage.

-Eh bien, tu as été admirable je dois dire, dit Colwë.

Un silence gênant passa.

-Ton père est tout de suite parti à ta recherche quand il a appris que tu t'étais fait enlever, reprit Colwë. Nous nous étions inquiétés tout au long Berin et moi, mais pas autant que lui. Malgré toutes les années vécues avec lui, je ne l'ai jamais vu autant affligé.

-Et où est-il parti ? Demanda Achidaya.

-Il a commencé par se mettre à la place des bandits, et réfléchir à l'endroit idéal pour se cacher s'il était l'un d'eux. Ils lui avaient dit qu'il devait leur donner la somme de dix mille pièces d'or en échange de toi. Mais il n'eut pas à songer plus d'une seconde pour faire son choix d'aller tous les tuer et de ne rien payer. Il m'annonça alors qu'il partait pour les Monts Brumeux. J'aurais voulu partir avec lui, mais il me dit que ce n'était pas ma mission... Ma mission était de garder Dalrina. Sur ces mots, il baissa les yeux, comme s'il avait honte. Et puis j'ai su, comme il ne revenait pas, qu'il était en train de remonter les Monts Brumeux vers le nord, car il m'avait dit avant de partir qu'il rechercherait les brigands en les remontant. Il supposait que ce serait plus probable qu'ils aillent vers le nord... Mais il s'est trompé apparemment.

-Et quand est-ce qu'il reviendra ? Demanda Achidaya d'un ton triste et las.

-Je vais aller quérir un messager de la maison d'Elrond demain à l'aube pour qu'il aille le chercher. Si jamais il ne veut pas, j'irai moi-même; Mais il n'y a pas de raison, Elrond aime bien Malmir.

Et un silence fut de nouveau, chacun plongé dans leurs tristes pensées.

-Je m'en veux, s'exprima Colwë, ta mère est morte, et c'est de ma faute. Je sais que c'est impardonnable... j'aurais dû être plus prudent.

-Ce n'est pas de ta faute, dit Achidaya, tu as déjà été bon de la garder. Je t'en remercie.

Puis Colwë fronça les sourcils.

-Tu as grandi depuis ton enlèvement, s'étonna-t-il d'un ton curieux. Que t'est-il arrivé là-bas pour que tu changes comme cela ?

Puis Achidaya oublia un instant sa mère, le chagrin et l'accablement des évènements, et repensa à cet instant de liberté qu'il avait ressenti durant ces quelques jours. Il voyait les plaines qui s'étendaient à perte de vue autour de lui, les arbres et les montagnes, le soleil qui faisait scintiller leurs sommets, les animaux sauvages qui s'enfuyaient et le vent pur qu'il respirait. Et il dit alors:

-J'ai découvert la liberté.

-Aaaah, la liberté, répéta Colwë, c'est un bien grand mot. Une fois qu'on y a goûté, à la vraie liberté, il est difficile de s'en détacher. Mais es-tu seulement prêt à être libre ? Lui demanda-t-il alors, lui perçant les yeux du regard.

Colwë était jeune et beau, mais son visage était déjà marqué par le combat et l'aventure. Il paraissait plus jeune que Berin, alors qu'ils avaient environ le même âge, mais c'était lui qui faisait plus jeune que son âge. Ils habitaient ensemble et des fois partaient tous deux à l'aventure pour ne revenir que des années plus tard. Ils connaissaient Malmir depuis l'enfance, et se fut avec eux que celui-ci parti de rien pour devenir quelqu'un.

-Je le pense, répondit Achidaya. Mais mon père ne souhaiterait pas que je parte comme ça, pas avant que je ne sois plus expérimenté dans le combat en tout cas.

-Alors tu n'es pas prêt, affirma Colwë. Tu recherches la liberté, mais tu es esclave de ce désir depuis bien longtemps. Et ça je l'ai vu il y a longtemps déjà, dit-il. Mais, Achidaya, regarde moi, j'ai une chose à te dire: «Recherche la liberté et tu deviendras esclave de tes désirs. Recherche la discipline et tu trouveras la liberté». En recherchant à être libre, tu es devenu esclave de ce désir, et en l'y ayant goûté tu le deviendras encore plus car tu souhaiteras revivre ce moment, mais tu ne le pourras pas. Recherche alors la discipline, achève ton entrainement, et ton père te laissera partir vers ton destin. Car il t'aime, Achidaya, et je peux te garantir qu'il sera fier de toi le jour où tu partiras. Et ce jour-là, après être passé par la discipline, tu auras trouvé la liberté.


Le lendemain, un messager fut envoyé chercher Malmir dans les Monts-Brumeux. Cinq jours passèrent. Cinq jours tristes pour Achidaya, qui plongeait dans une mélancolie toujours plus grande malgré la beauté du printemps et des fleurs qui bourgeonnaient, du soleil qui brillait et des fruits qui naissaient. Chaque jour, il allait sur la tombe de sa mère et y déposait un bouquet de fleurs. Le cinquième jour après sa mort, Malmir revint, déjà mis au courant par le messager que sa femme était morte. Achidaya fut heureux de le retrouver, et de même pour son père. Mais aucune parole n'est de taille pour décrire la haine que Malmir éprouvait, envers lui-même et envers l'assassin de sa femme, et aucun mot ne décrivait la tristesse qui l'anéantissait chaque jour un peu plus...

A genoux, face à la tombe, noyé dans ses larmes et son chagrin, Malmir parla d'une voix faible et désespérée, au milieu de ses sanglots incessant:

-Par... pardonne moi, ma femme, dit-il. Je n'ai... je n'ai pas été assez prudent... J'ai pensé à ma gloire plus qu'à ma famille... et voilà le résultat. Nous trois... c'était pour que nous vivions mieux, nous trois... Mais j'ai échoué, ma femme, j'ai échoué. J'en suis... j'en suis désolé, j'en suis désolé...

Et sa tête tomba sur le rebord de la tombe, abattu, et il pleura de plus belle. Sa haine était tournée vers lui-même, mais soudain il pensa à son assassin et cette haine se retourna alors vers celui-ci. Son visage se crispa, ses yeux durcirent et c'était une vague de haine qui lui fit relever la tête.

-Mais je jure de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour te venger, ma femme, promit-il alors.

Sa haine était grande. Si grande que même son fils ne le reconnaissait plus. Le lendemain, il était décidé: il partait venger sa femme. Elrond essaya de le retenir, lui disant que la vengeance ne servait à rien, mais Malmir ne tint compte de ses paroles. Car sa haine était folle. Il décida de laisser Achidaya sous la garde de Berin et de Colwë, et dit à ceux-ci que s'il ne revenait pas, ils avaient la permission de le laisser partir vers son destin, où bon lui semblait... Mais sauf pour aller venger ses parents. Car il ne voulait pas qu'il gâche sa vie à vouloir venger ses parents d'une vengeance qui n'était même pas la sienne.

Une semaine passa avant son départ. C'était l'aube. Une aube grise. Malmir était devant la porte de sa maison, et devant lui se tenait Achidaya, éperdu.

-Mon fils, me voilà parti. Je vais venger ta mère de celui qui est la cause de toutes nos souffrances. Je...

-Es-tu sûr que c'est lui qui en est la vraie cause ? L'interrompit Achidaya en le dévisageant.

-Ecoute, je sais que tu m'en veux au fond de toi. Oui, tout ce qui est arrivé est de ma faute. Mais aujourd'hui, je m'en vais libérer ma conscience en allant tuer l'assassin de ta mère. Mon fils, continua-t-il, je veux que tu saches une chose: Je t'ai entrainé, je t'ai enseigné les vertus du bien, je t'ai appris tout ce qu'il fallait pour que tu puisses devenir un grand guerrier au service du bien. Mais malgré ce désir, je t'ai entrainé toutes ces années pour que tu puisses aller vers ton destin. Deviens ce que le destin a choisi que tu deviennes, mon fils, et non ce qu'un père a voulu que tu sois. Car le destin est bien plus fort que le désir d'un père.
Achidaya fut heureux d'entendre ces mots. Malmir marqua une pause et continua.

-Et... si jamais je ne revenais pas, je voudrais que tu me fasses une promesse, annonça-t-il.

-Quelle est cette promesse ? Demanda Achidaya, le coeur affaiblit par cette idée.

-Promet moi de ne jamais essayer de nous venger.

Un silence lourd tomba. Ce fut comme si le temps c'était arrêté, comme si l'air c'était immobilisé. Achidaya ferma les yeux. Il s'imagina d'abord face aux tombes de ses deux parents. Puis une vision étrange vint soudain à son esprit: la nature, le soleil, le vent, la liberté. Une personne inconnue était à ses côté. Il ne la voyait pas, mais savait qu'elle était là, comme une présence invisible. Il marchait sans but dans l'herbe haute. Puis il aperçut une silhouette au sommet d'une colline. Il monta alors en haut de celle-ci, mais la silhouette avait disparu. A la place, il y avait deux tombes: celle de Dalrina Lènien et de Malmir Sacken. Puis la vision s'arrêta.

Il ré-ouvrit les yeux, et dit alors:

-Je te promet seulement de ne pas vivre juste pour cette vengeance.

Son ton était ferme face à son père, bien que son coeur était faible à cet instant. Et Malmir sut devant ce ton résolu qu'il n'allait pas changer les choses. Il était à genoux devant son fils, et il sortit un pendentif de sa poche, fait d'argent et teint de bleu foncé. C'était un sublime motif, sinueux et raffiné, totalement abstrait mais qui faisait du bien et apaisait l'esprit dès que l'on posait le regard dessus.

-Tiens, dit-il le mettant à son cou, je l'ai fait pour toi, sous l'aide de quelques artisans elfiques. Garde le toujours sur toi, et pense à ton père en le regardant. Souviens toi de moi non comme un grand guerrier, ou un héros empli de gloire, mais plutôt comme un homme, faible et imparfait. Au revoir mon fils !!

Il le regarda au fond des yeux et, sur ces mots, il lui baisa le front et s'en alla. Achidaya avait 42 ans ce jour-là, ce jour gris et triste.


Sous la garde de Berin et Colwë, Achidaya se fit bien traiter. Ils lui donnèrent beaucoup de choses, de l'amour, mais rien ne pouvait faire taire sa souffrance. Chaque mois il se rendait sur la tombe de sa mère pour s'y recueillir, et chaque jour il se demandait où se trouvait son père dans les Terres du Milieu. Berin et Colwë continuèrent son entraînement, et c'est là qu'il s'avéra le plus utile car Achidaya s'entraînait pour une chose qui le motivait: la liberté. A l'âge de 45 ans ils lui apprirent le maniement du sabre, et Achidaya se trouva fort aise avec cette arme. Il avait une très bonne capacité à le manier qui étonnait ses deux entraîneurs et même Elrond, qui passait parfois le voir, car c'était le fils de l'un de ses plus fidèles serviteurs. Il appris aussi à manier tout pleins d'autres armes secondaires, comme la dague, les couteaux de lancé et pleins d'autres encore. Et il arriva qu'un jour, se promenant avec une dague dans les rues de Fondcombe, il se sentit suivi par un homme dont l'aspect était de mauvais augure. Ceci lui rappela la fois où il s'était fait enlever, et alors, prit de peur, il se retourna d'un bond et planta sa dague dans le cou de l'homme, duquel il découvrit plus tard que c'était un homme de bien, qui ne toucherait pas à une mouche. Ceci le marqua toute sa vie car c'était son premier meurtre, ou plutôt faux-meurtre, la première fois qu'il tuait quelqu'un. Mais il le regretta, et se rappela une fois de plus les paroles de sa mère: «Prends garde à ne pas l'utiliser en faisant du mal. Car, je ne sais pourquoi, mais mon coeur me dit que tu en feras, tôt ou tard, involontairement ou non.»

Algur était toujours là et Achidaya le voyait toujours. Il continuait à s'entrainer avec lui et lui transmettait toutes ses connaissances. Un jour, alors que Berin lui présentait des types d'armes non très courants, Achidaya eut un faible pour l'une d'elles: le Shoto, qui était un katana mais deux fois plus court, mesurant de 30 à 60 centimètres. Son maniement était un mélange de la manipulation de la dague et du katana -ou du sabre si l'on préfère- et de la manipulation du shoto propre. Il appris ce maniement avec lequel il s'y sentait à l'aise. Il était très habile avec cette arme, et demanda alors à Berin et à Colwë de lui enseigner l'art de manier deux Shotos en même temps. Mais ils lui dirent qu'ils ne connaissaient pas cet art parce qu'il était rare et très dur à acquérir.

«Mais je connais un vieil elfe dans le Lindon qui connait très bien cet art, lui dit Berin, je vais tenter de l'amener ici pour qu'il te l'apprenne».

Et ainsi fut fait. Pas plus d'une année plus tard, Berin ramena le vieux maître, après avoir dû lui payer le prix en devant parcourir les Terres du Milieu en quête d'un trésor caché.
Achidaya commença alors l'apprentissage de cet art. Il s'entendit vite bien avec son maître et était un bon disciple pour celui-ci. En plus d'avoir dû rechercher un trésor caché pour lui, Berin et Colwë devaient lui payer 250 pièces d'ors par mois pour son apprentissage. Ils aimaient Achidaya, c'est le moins que l'on puisse dire.

Douze ans passèrent. Achidaya trouvait un certain réconfort en son maître et avec le temps son chagrin fut oublié. Son maître, qui ne lui avait jamais dit son nom, lui enseignait aussi la sagesse et Achidaya grandit beaucoup en écoutant ses sages paroles. Son père n'était toujours pas revenu. Il lui manquait. Un jour qu'il n'arrivait pas à se concentrer lors de l'entrainement, son maître lui dit:

-Concentre toi !! tu m'a l'air préoccupé par quelque chose d'autre depuis tout à l'heure. Qu'y a-t-il ?

-Rien, continuons !! dit Achidaya. Mais le maître garda ses armes baissées.

-Toi tu vas t'asseoir et me dire ce qui ne va pas, insista-t-il.

-Ben voilà, dit Achidaya maintenant assis, je ne te l'ai jamais dit, mais mon père est parti il y a 16 ans de cela pour venger ma mère, qui est morte assassinée. Et il n'est toujours pas revenu... je commence à m'inquiéter.

-Une vengeance peut être longue, si la haine du vengeur est grande, répondit le maître.

-Mais comment puis-je être sûr qu'il soit vivant ?

-Ecoute ton coeur.

Et Achidaya réussi à écouter son coeur, car après ces douze années de calme celui-ci était plein de quiétude. Il lit en lui que son père était toujours en vie, et ceci le rassura. Deux autres années passèrent. Achidaya avait 60 ans. C'était un jeune adolescent, il avait beaucoup mûrit ses dernières années. Il maniait maintenant très bien les Shotos et était prêt pour partir à l'aventure. Mais avant de partir, il voulait attendre le retour de son père. Lorsqu'il eut fini son entrainement à l'art des Shotos, son maître repartit dans le Lindon. Achidaya lui promit de retourner le voir un jour, et il en fut heureux.

«Ainsi nous nous quittons maintenant, après 18 ans de dur entrainement, dit le maître. Quand je t'ai connu, tu était un garçon triste et tourmenté par les évènements, mystérieux, cachant sous un regard sinistre sa vraie nature. Je dois dire que tu auras été mon meilleur apprenti jusqu'à maintenant, Achidaya. Voilà que tu es un parfait manieur de Shotos, maintenant, un garçon sage et paisible d'esprit, prêt pour partir à l'aventure. Je sens en toi une nouvelle force, construite de tes blessures même. Cela est bon, utilise la bien. Et retiens cette dernière leçon, petit: Le temps peut guérir toutes les âmes, même les plus touchées.

Et il ajouta avant de partir:

Au fait, je ne t'ai jamais dit mon nom: c'est Hülyak. Reviens me voir quand tu seras mûr et aguerri par les aventures. Bonne chance petit !!»

Puis il partit. Avec le temps Achidaya s'était drôlement attaché à lui et de le voir partir comme ça lui fit bizarre durant quelques temps. Les années qui suivirent, il se sentait heureux, emplit d'allégresse, son coeur étant guérit de toutes ses anciennes blessures. Mais la vie ne peut malheureusement jamais être heureuse pour toujours, après le beau temps vient toujours le mauvais temps, et cela Hülyak l'avait bien dit à Achidaya, car il se doutait de l'évènement qui allait déclencher la tempête...
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Achidaya
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Achidaya
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MessageSujet: Re: Achidaya, l'Elfe Sombre   Achidaya, l'Elfe Sombre EmptyMar 23 Avr 2013 - 17:05

2ÈME PARTIE: Liberté et vengeance



Un soir, Achidaya était assis en réfléchissant au bord d'une prairie, les pieds dans le vide en ayant pour vue la belle Vallée d'Imladris sous le splendide coucher de soleil. C'est alors qu'il aperçut un cavalier qui passait au pas, dans un chemin en contrebas, non très loin de lui. En face du cavalier, sur la monture, un homme qui semblait mort était allongé. Ses cheveux étaient bruns et c'est alors qu'Achidaya, soudainement offusqué, comprit ce qui était arrivé.

Il se leva d'un bond et accourut vers le cheval. S'approchant lentement, il retourna le corps, et reconnut... son père, mort, en sang et tout pâle...

-Non.... non.... ce n'est pas possible, dit-il affligé.

Le cavalier elfe lui annonça qu'il s'était fait tué par l'assassin de sa mère, dans un tout petit village méconnu de tous nommé Linkingor, dans la région de Cardolan dans la partie sud de l'Arnor. Le cheval continua d'avancer sous ordre de son maître, et Achidaya resta là, tomba à genoux sur l'herbe et cria sa colère de toutes ses forces. Depuis ce jour, une haine vint s'encrer en son coeur pour ne plus jamais en ressortir. Elle était plus forte encore que celle de son père. C'était moins du chagrin que de la haine, qu'il éprouvait, et il se jura à ce moment de tuer l'assassin de ses deux parents...


_________________________


De grandes funérailles furent faites pour Malmir Sacken, le Veilleur des Montagnes. Beaucoup furent attristés de sa mort, et il fut enterré à Fondcombe sous les pleurs de certains. Mais, assistant à l'enterrement, Achidaya ne fut pas celui qui versa le plus de larmes; car ses pensées étaient davantage tournées vers l'homme qu'il allait tuer plutôt que sur son père. Et, à côté de lui, sous les chants elfiques de l'enterrement, Colwë lut dans ses yeux la haine de laquelle il était pris; et il vit qu'elle était plus grande que jamais, plus grande encore que celle de son père quand il était parti venger Dalrina. Et ceci l'inquiéta.

Le jeune elfe se retira avant la fin de l'enterrement, d'un pas vif et résolu. Colwë le rattrapa alors, et le prit par le bras:

-Achidaya !! Cria-t-il.

-Quoi ?!

-Ne fais pas la même erreur que ton père, dit-il.

-Et tu veux que je fasse quoi ?! s'écria-t-il d'un ton coléreux. Il a tué ma mère, il a tué mon père car il voulait se venger d'un meurtre injuste !! Je ne vais pas attendre ici sans rien faire, Colwë, laissant patiemment ma haine me ronger.

-Mais tu seras tué à ton tour si tu pars les venger !! Répliqua Colwë. Je te prie d'entendre raison, Achidaya, ton père est mort sous la lame de cet assassin, et il n'est pas mort pour que tu gâche ta vie sur une vengeance inutile !!

-C'est ma vengeance maintenant. Ma décision est prise, Colwë: je pars dans trois jours.

Puis il rejeta la main de son parrain et continua sa route, lui jetant un regard sombre que Colwë n'avait plus vu depuis l'époque de la mort de sa mère.

-Soit, dit Colwë, parlant comme à lui-même en le regardant partir. Mais la vengeance n'est pas le remède à la haine, et j'espère que tu t'en rendras compte avant qu'il ne soit trop tard.


Le lendemain, Achidaya prépara ses affaires pour partir à Linkingor dans le Cardolan. Il examina les cartes avec Berin et Colwë, qui l'aidaient tout de même bien qu'ils étaient contre son départ. Il suivrait les rivières Bruinen, Mitheitel et Gwathlò vers le sud sur bien des milles, passant par l'Angle puis par la Voie Verte jusqu'à ce qu'il atteigne le Cardolan.

«Le Cardolan est une région déserte, lui dit Berin, détruite il y a plus d'un millénaire. Mais depuis, quelques petits villages isolés y sont apparus. Linkingor en fait partie. Ces villages sont peuplés d'humains principalement, mais quelques elfes rôdeurs y passent souvent. Fais attention aux hommes de mauvais augure là-bas, car il y a beaucoup de bandits».

Le deuxième jour, il prépara son équipement et ses vivres, de quoi tenir deux bons mois. Il n'avait pas de shotos, sauf ceux d'entraînement que Hülyak lui avaient laissé, mais il n'allait à vrai dire pas tuer grand-chose avec deux shotos en bois. Il prit donc une belle épée dans l'ancienne salle d'arme de son père, une dague et un arc. Il ne prit pas Alguìlen, l'épée fameuse de son père, car celle-ci avait été enterré avec lui.

Dans l'après-midi, il passa voir Algur pour lui dire qu'il partait. Celui-ci voulut se sauver avec lui, en douce comme il l'avait prévu depuis longtemps, mais Achidaya, non totalement aveuglé par sa haine et essayant de rester sage, lui dit de ne pas le suivre. Il aurait bien voulu lui aussi qu'il vienne, mais il tenait à lui et ne voulait pas qu'il risque sa vie dans une vengeance qui n'était pas la sienne. Alors il resta fort et ne céda pas, même sous les pleurs épouvantés de son meilleur ami. «Adieu», lui dit-il alors, avant de se retourner tristement, affligé de cette séparation.

Le troisième jour vint. Tout était prêt. Cette aube-là était grise, et Achidaya se tenait devant Berin et Colwë, à l'entrée de leur maison; cependant, il n'était plus dos à la maison à regarder quelqu'un partir, mais en face maintenant, prêt à s'en aller tout comme son père il y avait 25 ans de cela lors de son départ. Achidaya avait 67 ans ce jour-là.

Il jeta un regard vers le ciel en sortant.

-C'est exactement la même aube que celle sous laquelle mon père est parti, constata-t-il.

-Alors je n'espère pas que cela veuille dire que ta fin sera la même que lui, répondit Berin.

-Bon, dit Colwë, lui prenant fermement les deux épaules et le regardant de face. Te voilà parti Achidaya, tout comme ton père. Tu verras que la vie ne te fera pas de cadeaux, à l'extérieur.

-Elle ne m'en a jamais faite, répliqua Achidaya.

-Certes. Mais le monde de l'aventure est bien plus vaste et dangereux, continua Colwë, et tu verras des choses merveilleuses. Peut-être y trouveras-tu la gloire, la richesse, et même une grande puissance qui sait, même si tu n'es pas parti pour ça. Tu es jeune, Achidaya, tu as la vie devant toi, ton père avait déjà sa vie derrière lui. C'est pourquoi je te demande une dernière fois d'entendre raison. Ne va pas découvrir la mort avant d'avoir découvert le monde.

-Je préfère découvrir la mort plutôt que de savoir l'assassin de mes deux parents vivre sur cette terre.

-Je savais que ce n'était pas quelques mots qui allaient te faire changer d'avis... ta haine est bien trop forte. Mais j'espère que tu comprendras avant qu'il ne soit trop tard.

Puis il se baissa pour ramasser un sac.

-Il y a une chose en tout cas dont je suis fier de toi, dit-il. Tu as enfin trouvé la liberté, comme je te l'avais dit, et cela après être passé par la discipline.

Et du sac, il sortit deux sublimes shotos, dans leurs fourreau noirs et beaux, et tendit les deux poignes à Achidaya. Celui-ci les tira du fourreau et fut alors émerveillé de ce qu'il avait en face de lui. Ils étaient très bien aiguisés, parfaitement équilibrés et magnifiques, brillants comme sous le soleil même lors d'une aube grise. Puis il considéra les poignes noires et y lut, sur l'une d'elle, écrit de haut en bas en lettres elfiques et argentées: «Recherche la liberté et tu deviendras esclave de tes désirs». Et sur la deuxième: «Recherche la discipline et tu trouveras la liberté».

-Voilà qui pourra être une marque de ton vécu, lui dit Colwë avec un sourire. Maintenant, tu es vraiment prêt à être libre.

-C'est... magnifique !! s'exclama Achidaya, les yeux brillants à leur vue.

-Je les avais préparé en prévision de ton départ, dit-il. Leur lame est très raffinée, vois-tu, si tu poses ton doigt dessus tu te couperas. Par contre il faut penser à les aiguiser régulièrement. Qu'ils te servent bien lors de tes aventures.

Et Berin s'approcha à son tour, une majestueuse dague posée dans ses mains.

-Voici mon présent, dit-il, «La Dague de Maïlag».

Achidaya la prit lentement et sortit, de son étui métallique, une somptueuse dague, aux légers reflets d'un bleu saphir, à la poigne ornée de traits sinueux de couleur gris et turquoises. La lame n'était pas complètement droite: Elle sinuait aussi mais très légèrement.

-Sors cette dague dans le noir et ses reflets bleus seront plus forts que jamais, dit Berin. Je l'ai trouvé lors de l'une de mes aventures sous les montagnes, là où des nains avaient laissé quelques trésors, cachés ou oubliés. Elle fut forgée par eux et appartint à un certain Maïlag. C'est pourquoi je l'ai appelé ainsi. Cependant, il est dit que plus tu utiliseras cette dague en t'en servant pour le mal, moins ces reflets resplendirons, jusqu'à ne plus éclairer du tout. Mais si tu accomplis assez de bienfaits avec elle, cette dague pourra luire dans le jour comme elle le fait aujourd'hui dans la nuit. Mais ce n'est qu'une légende de nains, je ne m'en suis jamais encore servis. À toi de voir si cela est vrai ou pas.

Achidaya scruta la dague, la tournant et la retournant. Puis il dit:

-Je ne vous remercierai jamais assez pour tout ce que vous avez fait pour moi.

Sur quoi il les serra chacun dans les bras et monta le cheval que Berin lui avait préparé pour son départ.


Il parcourut les Terres du Rhudaur vers le sud, en prenant la route qui longeait la rivière Bruinen. Après huit jours, il atteignit l'Angle sans difficulté. Là, il s'entraîna avec ses nouveaux shotos et put constater qu'ils étaient très maniables. Durant la fin de l'après-midi, il se reposa ici et songea à sa quête. Assis dans l'herbe, entre des rochers et la rivière qui coulait pas loin, il se rappela de cet endroit où il était passé il y avait une quinzaine d'années de cela. Seulement, maintenant, il n'éprouvait plus le même sentiment de liberté. «Pourquoi ?» se demanda-t-il. «Pourquoi ne me sens-je pas aussi libre qu'auparavant ?». Il repensa alors aux enseignements de son père, cherchant une phrase qu'il lui aurait dite qui l'aiderait à avoir une réponse à cette question. Mais son père ne lui avait pas fait beaucoup de leçons sur la liberté, à vrai dire. Alors il songea à ceux de sa mère, mais ni trouva rien non plus qui puisse l'aider. Finalement il pensa à Hülyak, et se rappela alors de cette phrase: «La haine retire à l'esprit sa liberté. Tout ce qu'il faut faire, c'est retirer sa haine de l'esprit». «Mais comment retirer cette haine ?» se demanda-t-il. Mais il eut beau chercher, il ne trouvait rien d'autre que la vengeance en réponse à cela. Ceci le résolut encore plus à tuer l'homme qu'il maudissait sans cesse dans sa tête. Il dormit à l'Angle, mal, car il n'avait pas encore bien pris l'habitude de dormir à la belle étoile. L'Angle était la jonction entre la Rivière nommée Mitheitel et Bruinen, et par la suite la rivière qu'il suivrait se nommait Mitheitel.

Le lendemain matin, il repartit à cheval peu après l'aube. Après six jours de route, il atteignit un carrefour où les rivières Mitheithel et Glanduin se rejoignaient pour créer le fleuve de Gwathlò, ou «flots gris», qui continuait vers le sud-ouest en direction du Cardolan. Là, il fit une pause, mais quelque chose d'étrange s'y déroula.

Achidaya était assis au bord de la rivière. À chaque pause, il préférait s'éloigner de la route, seulement par prudence. Il déposa alors son sac sur un rocher et entama une petite part de lembas que Colwë lui avait donné. À l'horizon, il percevait une fine ligne noire qui se prolongeait du sud vers le nord-ouest: C'était la Voie Verte. Sur les rives de Gwathlò, aucun arbre ne se dressait entre lui et le Chemin Vert; Ce n'était que des rives désertes et sauvages, et le chemin qui avait longé la rivière jusqu'à maintenant s'arrêtait à ce carrefour. Il devrait donc être plus lent à partir de cet endroit.
Il savait par son père que cette rivière, maintenant déserte, était auparavant entourée de forêts et que les numénoréens les avaient remontés et l'avaient nommée «Gwathir» jadis, il y a maintes et maintes années de cela. Il savait aussi qu'il était impossible de traverser cette rivière, sauf à «Tharbad», un pont au niveau duquel la Voie Verte passait, qu'il allait donc bientôt rejoindre.

Il s'apprêta à reprendre son sac pour manger une deuxième part. Mais, se retournant vers lui, il remarqua soudain un bras sans os, fin et gluant, qui enroula son sac et d'une grande vivacité l'emporta sous les flots. Achidaya n'eut pas le temps trancher le bras, si étrange et rapide qu'il était. Il scruta alors le fleuve et vit une grosse ombre noire descendre avec le courant, laissant son sac, maintenant vide, refaire surface. Il fut désespéré; Il n'avait plus aucun vivre. Il continua alors à cheval jusqu'à la Voie Verte, en pensant à cette étrange créature qui vivait mystérieusement dans le fleuve. Il espérait trouver là-bas quelques voyageurs qui lui donneraient quelques provisions, ou une maison isolée qui lui ferait preuve d'hospitalité.

Ce qu'il trouva. Il rencontra deux hommes à Tharbad, pont en ruine, qui lui demandèrent de l'aide en échange d'une partie de leurs vivres; en échange de lui sauver la vie, en fait. Voici cette aide: Ils lui demandèrent de leur céder son cheval. Achidaya accepta, il n'avait pas le choix. Ils partirent donc avec son cheval, et Achidaya était maintenant à pied, mais avec de la nourriture pour au moins douze jours s'il se rationnait bien. Il passa le pont ruiné, passant sur la rive nord de Gwathlò (car c'était le seul endroit où il pouvait le traverser, et le Cardolan se situait au côté nord du fleuve), et poursuivit sa route sans relâcher le pas.

Il était plus lent qu'à cheval, mais courait bien et toutes les années d'entraînement physique de son père se révélèrent très utiles à ce moment. Il se trouvait désormais dans la région de Minhiriath, région déserte, dépeuplée et déboisée il y avait longtemps de cela, tout comme le Cardolan et les régions autour. Les journées se succédaient et chaque soir, devant un feu, il ruminait sa haine au lieu de profiter de sa liberté, et se sentait au fur et à mesure des jours de plus en plus seul, mais se sentait bien dans cette solitude croissante. Dix autres jours passèrent. Il n'était plus très loin de Linkingor. Tharbad avait été à peu près la moitié de son chemin, et il devait lui rester encore plus de deux semaines avant d'arriver à destination. Mais avant cela, un évènement à venir le projettera dans une longue aventure, grande et pourvue de grands risques auxquels Achidaya ne s'y attendait pas....


Le jeune elfe avait rencontré une maison en flammes sur son passage, proche du fleuve Gwathlò. En se rapprochant d'elle, il vit un groupe de gobelins tirer une jeune fille et un vieil homme de la maison et les emporter vers le nord en les faisant prisonniers. Sans réfléchir, agissant par instinct, Achidaya les avait suivis et les libéra durant une nuit, non sans devoir tuer discrètement quelques gobelins sur son passage. Ils le remercièrent avec gratitude, mais ils n'avaient plus de logis, le vieil homme était blessé et la jeune fille ne pouvait rester seule avec lui dans la région déserte du Cardolan. Ils lui demandèrent alors de les accompagner jusqu'au grand port de Lond Daer, autrefois appelé «Vinyalondë», là où le frère de la jeune fille vivait. Achidaya fut alors confronté à un lourd choix: Les abandonner et partir vers sa vengeance personnelle, ou les accompagner et abandonner sa vengeance pour le moment. Prit de pitié, il décida de les accompagner, non sans hésitation et agacement de devoir se détourner de son but, si proche qu'il était de celui-ci. «Mais il faut parfois faire preuve de patience et reporter ses ambitions à plus tard, quand on a l'occasion de vivre ce que le monde peut nous faire découvrir», se rappela-t-il, phrase qu'Hülyak lui avait dite. Achidaya admirait beaucoup la sagesse d'Hülyak et essaya alors de suivre cet enseignement, et fut lui-même étonné de se voir rendre service à des étrangers.

Le port de Lond Daer se situait de l'autre côté de Gwathlò, à son embouchure. Ils remontèrent donc à Tharbad et prirent la Vieille Route du Sud qui traversait les vastes plaines de l'Enedwaith. Par chance, le vieil homme connaissait des refuges et de petits villages sur le passage, qu'Achidaya n'aurait aucunement trouvé, où ils purent se ravitailler régulièrement durant le voyage. Ce périple se révéla long et lassant, surtout avec un vieillard blessé et une jeune femme habituée qu'aux petites tâches ménagères. Mais Achidaya ne leur parlaient que très peu et marchait droit devant lui sans leur prêter grande attention. Bien des jours et bien des milles fatiguants après Tharbad, ils abandonnèrent la Vieille Route du Sud pour prendre de plus petits sentiers vers l'ouest, se dirigeant droit vers Lond Daer.

Arrivé là-bas, il découvrit la mer et fut émerveillé en voyant sa grandeur et ses vagues, et les énormes et impressionants bateaux qui flottaient lentement dessus. Il laissa les deux affranchis chez le frère de la fille, et resta quelques jours à Lond Daer pour se reposer. Ce port était grand et beau, et il s'y trouvait en paix. Lorsqu'il s'apprêta à repartir, le frère de la fille lui demanda à son tour de l'aide et, en voyant la grande récompense qui l'attendait, Achidaya ne put qu'accepter. Il partit alors plus au sud encore, autour des Montagnes Blanches, et fut là-bas emporté dans une grande aventure à laquelle il ne s'y attendait pas, qui dura plus d'une année entière...

Cette aventure ne figurera pas dans ce récit, pour la simple et bonne raison qu'elle est trop longue à raconter ici.

Après un an de périls et d'aventures, Achidaya atteint enfin Linkingor. Il n'avait à vrai dire plus grand espoir de trouver une piste ou des indices à propos de l'assassin de ses parents. Mais c'était le seul endroit où il pouvait en trouver une, s'il en trouvait. Il pleuvait, le jour où il mit les pieds dans le village. Les habits d'Achidaya étaient usés par les intempéries et l'aventure, mais il était plus aguerri et plus confiant en lui qu'auparavant. Mais si quelque chose avait vraiment changé en lui depuis son départ, c'était son indépendance. En effet, celle-ci s'était beaucoup renforcée en lui et il était d'autant plus renfermé qu'auparavant, plus mystérieux au regard des autres et solitaire.

Il ne trouva effectivement guère de piste sur sa proie, mais apprit qu'il y avait dans ce village mystérieux une confrérie de voleurs et alla donc voir si sa cible en faisait partie. Il se fit passer pour un voleur, ce qui n'était pas très difficile avec son aspect de rôdeur, et dû pour s'y intégrer et gagner leur confiance accomplir de nombreuses quêtes dont la malignité et la malfaisance ne seront pas décrites ici. Mais il finit par avoir ce qu'il voulait: il apprit que l'assassin était parti vers Vaindil après avoir tué son père, un autre village semblable dans le Cardolan, non très loin d'ici. Mais cet assassin n'avait fait que passer rarement dans Linkingor et n'avait jamais voulu révéler son nom véritable à personne. Achidaya partit alors aussitôt pour Vaindil et abandonna la confrérie sans rien dire; il ne comptait pas y revenir. Il ne s'en était jamais rendu compte, trop préoccupé par son enquête, mais à force de faire des quêtes pour cette sombre confrérie il s'était fait pas mal d'argent. Il découvrit aussi qu'il était très bon pour des missions discrètes et furtives, comme cambrioler ou pister les gens.

Il partit alors pour Vaindil. Là-bas, il y resta quelques jours logé dans une vieille auberge, assez simple, sale et pauvre mais qui était bien en harmonie avec le village. Il se mit à la recherche d'une piste ou d'un quelconque signe sur l'homme qu'il recherchait mais ne trouva rien. Le soir, dans sa chambre à l'auberge, il pensa à Berin et à Colwë et la nostalgie lui vint à l'esprit. Pensant à eux, il sortit la dague de Maïlag, et remarqua que ses reflets étaient maintenant d'un bleu terne et presque éteint. «Mon père serait empli de rage à voir ça», pensa-t-il. «Mais il comprendrait, je l'espère, que si je suis passer par le mal c'est pour le venger». Puis il se rappela alors que son père n'avait jamais voulu qu'il le venge, qu'il voulait au contraire qu'il profite de sa vie. Et alors une remise en question se posa et il s'interrogea sur lui-même, allongé sur son lit inconfortable. «Pourquoi veux-je me venger ?» se demanda-t-il, «Par haine, c'est certain». Et il repensa à la phrase d'Hülyak:«La haine retire à l'esprit sa liberté. Tout ce qu'il faut faire, c'est retirer sa haine de l'esprit». «Peut-être a-t-il raison», se dit-il, «je devrais peut-être chercher à abandonner ma haine finalement». Et il s'endormit sur cette pensé tourmentée. Cette nuit là, il fit un rêve tout à fait bizarre; c'était en fait le même que la vision étrange qu'il avait eut lors du départ de son père: Il marche errant dans l'herbe haute, une personne inconnue étant avec lui. Il aperçoit alors une silhouette noire au sommet d'une colline, cette fois plus proche que l'autre fois qu'il eut eu la vision. Il monte alors la colline, et aperçoit au sommet les deux tombes de ses parents, la silhouette noire n'étant plus là.

Il se réveilla sur cela. Se levant, il regarda à la fenêtre: c'était déjà l'aube. Il sortit de l'auberge et alla errer dans le village. Il n'y avait à vrai dire pas grand-chose à part des boutiques, des tavernes ou de vieilles auberges et de petites maisons d'habitation. Se promenant, il aperçut au bout d'une rue une meute de personnes, tous beuglants et ayant l'air révoltés devant la porte d'une brasserie. Achidaya s'approcha alors, et interrogea le premier venu parmi le vacarme des cris de la foule:

-Que se passe-t-il ? Demanda-t-il à un homme qui semblait être un guerrier.

-Le propriétaire a décidé de fermer définitivement sa brasserie, cria-t-il pour se faire entendre malgré le tumulte, et c'est la dernière brasserie du village. Les gens se révoltent donc pour qu'il la ré-ouvre.

Soudain, un gros et fort homme ouvrit violemment la porte de la brasserie et cria d'une telle façon que tout le monde se tut.

-Ecoutez-moi !! Ecoutez-MOI !! s'écria-t-il. Je ferme la brasserie, c'est tout. Je pars de ce village définitivement et c'est pourquoi je la ferme pour toujours... Mais rassurez-vous, je ne vais pas quitter cette brasserie que je tiens depuis maintenant 27 ans et à laquelle beaucoup d'entre vous s'y sont attachés, sans faire une dernière journée d'ouverture en marque d'adieu. Chers Vaindiliens, amenez vos verres, vos femmes et même vos chevaux si vous le voulez, cassez les tables et vomissez par terre, aujourd'hui c'est la fête !!

La foule fut alors contente, et ils firent ainsi la fête dans la brasserie. Tous les pochtrons du coin s'y ramenèrent, ainsi que des femmes et ensuite tout le petit peuple de Vaindil.

Achidaya avait fait connaissance avec le guerrier et ils étaient maintenant assis dans la brasserie à discuter devant une bière sous l'ambiance festive de la grande taverne.

-Comment t'es tu retrouvé ici ? Lui demanda Achidaya.

-Je suis tout le temps à la recherche de richesse, répondit l'homme, j'accomplis des missions pour d'autres gens et en échange ils me donnent de l'argent.

Il rapprocha son visage et murmura comme s'il lui annonçait un secret:

-Et ici, dit-il, c'est l'endroit idéal pour trouver ce type de personnes.

-Je vois, répondit Achidaya.

-Et toi, comment t'es tu retrouvé ici ?

-Ho, je... je suis à la recherche de richesse, aussi, mentit-il par gênance de dire à n'importe qui qu'il venait pour se venger, et aussi parce qu'une partie de lui, après ses réflexions de la veille, se disait qu'abandonner cette vengeance pour gagner de l'argent serait peut-être une bonne décision.

-Formidable !! Dit l'homme. Alors ça te dirais de me rejoindre pour accomplir une quête dans laquelle je suis en ce moment ?

-Pourquoi pas, répondit Achidaya avec hésitation, perplexe à l'idée de quitter une fois de plus sa vengeance.

-Super !! Je m'appelle Galidrim, lui dit-il en tendant la main pour la lui serrer.

-Achidaya, répondit celui-ci en la lui serrant.

Un instant de silence passa.

-Et en quoi consiste cette quête exactement ? Questionna Achidaya.

-Dis-moi, tu m'as l'air jeune, constata Galidrim sans faire attention à sa question.

-J'ai 70 ans, répondit-il, mais j'ai déjà un peu d'expérience dans l'aventure. Alors dis-moi maintenant, en quoi consiste cette quête ?

-Tu aimes les trolls ?

-Je n'en ai jamais rencontré.

-Eh bien tu en rencontreras. Nous partons demain pour les Montagnes Bleues et nous tuerons quelques trolls, en récompense de... 330 pièces d'or chacun. C'est plutôt une belle récompense non ?

-Oui certes, répondit Achidaya. Eh bien, en avant pour aller tuer des trolls !! dit-il avec un sourire.

-Trinquons à notre quête !!

Ils trinquèrent et Galidrim sortit une pipe et fuma, avant de la passer à Achidaya.

-Et toi, tu as quel âge ? Demanda celui-ci, savourant pour la première fois le goût de la pipe, non sans tousser quelque peu.

-97 ans, répondit Galidrim. Je ne suis pas très vieux non plus, mais mes deux parents sont morts donc j'ai dû partir très tôt de chez moi et faire tout ce que j'ai pu pour gagner de l'argent. J'ai commis de terribles choses, mais je ne t'en parlerais pas. C'est pourquoi aujourd'hui je suis assez aguerri pour ce qui est de l'aventure, bien que je sois jeune.

Achidaya avait l'impression d'entendre son portrait craché dans ces paroles. Ils se ressemblaient assez tous deux en fait, et Achidaya fut content de partir à l'aventure avec un homme avec lequel il avait des points communs.


Ils partirent alors le lendemain pour les Montagnes Bleues. Ils tuèrent les trolls comme prévu après quelques mois de marche et de recherches sur leur position. Lorsqu'ils les tuèrent, Achidaya considéra l'aisance, la technique et la rapidité avec laquelle Galidrim maniait son épée: il était vraiment très fort, aussi bien au plan physique qu'au plan de l'intelligence. Après avoir accompli leur mission, ils repartirent pour le Cardolan et empochèrent là-bas leur récompense si bien méritée. Ils s'engagèrent ensuite dans d'autres quêtes, et c'est à partir de là qu'Achidaya fut embarqué dans le vaste monde de l'aventure tel une petite barque emportée dans la mer par un vent fort...
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Achidaya
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Achidaya
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MessageSujet: Re: Achidaya, l'Elfe Sombre   Achidaya, l'Elfe Sombre EmptyMar 23 Avr 2013 - 17:16

3ÈME PARTIE: Les souvenirs d'un passé, les questions d'un futur




Par la suite, je vais seulement vous résumer les 70 prochaines années de la vie d'Achidaya, durant lesquelles il vécut toutes sortes d'aventures avec Galidrim, toutes plus longues les unes que les autres à raconter et n'ayant donc pas leur place ici. Mais je vais tout de même poursuivre et vous conter les évènements principaux de son histoire...


Assis dans l'herbe devant un feu, la rivière coulant pas loin, Achidaya se rappela une fois de plus l'instant de liberté qu'il avait ressenti ici il y a si longtemps de cela. 47 ans à présent. Il s'aperçut que cet instant était très loin derrière lui aujourd'hui, que ce n'était maintenant qu'une simple réminiscence de son lourd passé.
Galidrim remit du bois dans le feu. Ils étaient, comme vous avez pu le deviner, à l'Angle. Cela faisait 18 ans qu'il était parti à l'aventure avec Galidrim. 18 ans de combats et d'aventures intenses où Achidaya avait parcouru et découvert les Terres du Milieu dans toute leur splendeur. Il touchait 88 ans et avait beaucoup mûri. C'était aujourd'hui un jeune adulte, un vrai rôdeur endurci par l'aventure et le combat. Ses pensées n'étaient plus tournées sur sa vengeance mais vers sa vie intense et excessive. Durant tout ce temps, celle-ci avait perpétuellement été emplie de quêtes qui lui avaient permi de mieux se connaître, de gagner de l'argent et surtout de découvrir le monde et de vivre La liberté. Cependant, le désir de cette vengeance n'était pas éteint, mais seulement enfoui dans son âme. Car au fond de lui-même, il avait toujours cette convoitise de venger ses parents...


_________________________


Mais il était bien trop préoccupé par sa nouvelle vie. Ce jour-là, l'Angle lui avait rappelé sa jeunesse si lointaine et ses souvenirs revinrent à Hülyak le sage. Il se remémora lui avoir promis de lui rendre visite un jour, lorsqu'il sera «mûr et aguerri par les aventures». Il décida alors de partir avec son compagnon Galidrim dans le Lindon pour aller le voir. De celui-ci, Achidaya était devenu très proche. Ils s'étaient liés d'une amitié forte et sincère et ne s'étaient quasiment jamais quittés durant ces 18 ans. Cependant, une contradiction persistait entre eux deux: Ils faisaient tous deux des quêtes pour avoir la récompense, mais Achidaya se battait aussi pour la gloire et la fierté tandis que Galidrim ne pensait qu'à ce qu'il toucherait après avoir accompli la quête. Il n'avait pas de sens moral. Et ce problème liait régulièrement des conflits entre les deux amis.

Quelques mois plus tard, ils arrivèrent dans le Lindon et rencontrèrent Hülyak. Il avait beaucoup pris en âge et en vieillesse, mais il fut heureux de revoir son ancien apprenti maintenant grand et d'une carrure d'adulte. Il les accueillit avec joie et Achidaya lui parla beaucoup de ses aventures qui s'étaient déroulées depuis le temps de son départ. Hülyak fut émerveillé en entendant ses aventures et fut particulièrement content de voir ce qu'il était devenu. Mais Achidaya ne lui parla pas de la mort de son père; il ne voulait pas se remémorer ces noirs souvenirs maintenant oubliés, ou plutôt enfouis. Ce fut en revanche Hülyak qui lui parla de son père, et Achidaya dût alors lui annoncer sa mort. Mais, par son grand étonnement, Hülyak lui répondit:

«Je me doutais que cet événement allait arriver. Oui, je le sentais. C'est pourquoi je t'avais préparé sans que tu ne le saches à encaisser ce choc. Oui, ne me regarde pas comme cela !! Pourquoi croyais-tu que je te faisais sans cesse des leçons de sagesse et de philosophie sur la vie ? Ce n'était pas que pour te préparer à la vie de rôdeur que tu mènes aujourd'hui, mais surtout pour que les ravages de cet événement ne soient pas trop puissants en ton coeur pour éteindre ton âme. Et tu peux m'en remercier je pense.»

Bien qu'étonné, Achidaya le remercia d'une grande accolade. Hülyak parla beaucoup avec Galidrim et avait l'air de bien s'entendre avec lui. Cependant, Achidaya se souvint toujours de cet oeil scrutateur qu'Hülyak lui portait sans arrêt.
Après une semaine de bon temps et de repos passé chez le vieux sage, Achidaya se devait de repartir à l'aventure avec Galidrim.

-Au revoir, lui dit-il, nous devons repartir mais je reviendrais te rendre visite dès que je le pourrais.

-Hooo non, lui répondit Hülyak, car c'est bien possible que vous ne me reverrez plus jamais. Je pars bientôt par-delà les mers vers l'ouest, pour la belle ville de Valinor.

-Mais... mais... balbutia Achidaya, offusqué de cette nouvelle.

-Je me fais vieux, Achidaya, et je n'ai plus rien à faire sur ces terres. Je suis maintenant trop vieux pour enseigner l'art du shoto, trop vieux pour les aventures, trop vieux même pour m'occuper de ma famille... Non, je n'ai plus rien à faire ici. Ce qu'il me fallait simplement avant de partir, poursuivit-il, c'était de voir au moins une fois ce qu'était devenu mon meilleur apprenti après tant d'années; et je dois dire que j'en suis fier. Adieu maintenant, je m'en vais pour le pays des Valars. Peut-être y conterais-je tes aventures avant de mourir, qui sait, dit-il avec un sourire bienveillant. Et permet moi de te dire une dernière chose, ajouta-t-il d'une voix plus basse: «Regarde devant toi, mais aussi autour de toi».

Puis il partit.

Achidaya se détourna du Lindon pour continuer sa route de l'aventure, en méditant jour après jour cette phrase énigmatique que lui avait dit le sage, mais sans jamais saisir sa vrai face implicite, si cachée était-elle de ses yeux. De revoir Hülyak lui avait en fait rappelé son triste passé, et il arriva qu'après cette visite il repensait fréquemment à ses parents. Six ans après sa visite chez Hulyäk, il repensait sans cesse à ses parents et sa vengeance oubliée hantait de plus en plus ses pensées; enfouie, plus le temps passait, plus cette vengeance remontait à la surface.

Mais il n'avait pas le choix: il devait de nouveau lutter pour oublier cette vengeance, car de toutes façons il ne pourrait pas retrouver l'assassin dans la grandeur de toutes ces terres et après tant d'années, même avec les hautes aptitudes de pistage qu'il possédait. Au fil des années qui passaient et des circonstances de ses aventures, il découvrit d'ailleurs les compétences où il était le plus doué: il était très discret, savait bien traquer et pister, s'infiltrer ainsi que de se cacher dans l'ombre, et il détenait une réel capacité à savoir tuer en silence. Nombreuses furent les fois où il dû sauver Galidrim en s'infiltrant pour tuer de manière silencieuse et furtive ses adversaires. Et un soir, alors qu'ils prenaient quelques jours de repos dans une auberge, quelque part à l'est de la Forêt Noire, ils discutèrent tous deux de choses importantes lors du repas...

L'auberge de l'Aube Verte était lumineuse, ce soir-là. Du monde y mangeait, peuplé d'elfes majoritairement. Galidrim et Achidaya étaient assis face à face à la même table.

-Tu devrais devenir assassin, déclara Galidrim en découpant une fine tranche de poulet dans son assiette. C'est vrai quoi, poursuivit-il, tu as tous les atouts d'un assassin: tu es discret, furtif, tu sais tuer en silence et te cacher dans l'ombre...

-Oui, cette idée m'a déjà traversé l'esprit plus d'une fois. Mais c'est vrai que je pourrais en faire mon métier, je pense, si je développe bien ces capacités, répondit Achidaya.

-Tu pourrais devenir un assassin hors-pairs oui !! tu te souviens de la fois où tu étais resté trois jours dans une petite caverne de gobelins sans te faire repérer et où tu les as tous tué un par un sans qu'ils ne s'en rendent compte, tellement que tu étais discret ? Et la fois où tu t'étais infiltré dans l'armée de Fondcombe pour retrouver le soldat qui nous devais les informations ? Tu as tout d'un assassin Achidaya, ce métier est fait pour toi tu peux me faire confiance.

-Pourquoi devrais-je tant te faire confiance ?

-Parce que j'étais moi-même assassin, autrefois. Et beaucoup que je me débrouillais dans mon métier, je n'avais pas les compétences d'assassin que tu détiens. Toi, tu peux donc devenir un très grand assassin !!

Achidaya réfléchit un instant.

-Pourquoi ne l'es-tu plus ? Demanda-t-il.

-Ho, j'ai dû arrêter car ce métier me faisait courir trop de risques. Plus le temps passait, plus je visais grand; je m'en prenais au final aux gros riches des autorités, et certains d'entre eux étaient dangereux. Je devenais un peu trop téméraire, je dois dire, car j'avais sans doute un peu trop confiance en moi. Et il y eut un moment où sa commençait vraiment à être chaud pour moi, à force de m'en prendre à eux: je frôlait trop souvent la mort. J'ai donc décidé d'arrêter le métier d'assassin et de partir loin du danger.

-Dans ce cas-là, je devrais faire attention à ne pas faire la même erreur que toi.

-Qu'est ce que cela veut dire ? Demanda Galidrim.

-Que tu m'as convaincu à devenir assassin, répondit Achidaya.

Galidrim sourit.

-Alors je te souhaite bonne chance, dit-il.

Un court instant de silence passa, jusqu'à ce qu'Achidaya dit:

-Une phrase me vient à l'esprit: «Un assassin je deviendrai, dans le silence je pisterai, dans l'ombre je tuerai».

Sur ces mots, un elfe, assis juste derrière Achidaya à une autre table, dos à lui, se retourna brusquement et lui dit:

-Tu es assassin ?

-Euh... Non, je... balbutia-t-il.

-Oui !! l'interrompit Galidrim, il est assassin. Il a fait sa toute sa vie !!

Achidaya interpela Galidrim du regard, ce regard voulant dire: «Mais qu'est-ce que tu racontes ?». Mais Galidrim lui fit en retour un clin d'oeil.

-Très bien !! dit l'elfe avec un sourire. J'aurais besoin de ton aide alors. Es-tu d'accord pour m'aider ? La récompense sera derrière, bien sûr.

-Euh... oui, oui, je suis disponible, dit Achidaya. En quoi consiste cette quête ?

-Alors voilà: Vers le Nord-Ouest de Dol Guldur, un groupe d'hommes maléfiques sont sous l'emprise du mal. Ce sont à moitié des humains, à moitié des créatures sorties tout droit de l'enfer. Leurs dents sont pourries, leurs yeux sont rouges comme le sang, leurs armes sont empoisonnées. Ils sont redoutables. Leur faire face serait suicidaire si l'on n'est pas très expérimenté au combat. Je suis au service du bien, et on ma demandé de les tuer car ils empêchent les gens, quels qu'ils soient, de prendre la route qui longe le grand fleuve de l'Anduin. Mais je ne leur ferais pas face, ce serait comme je l'ai dit suicidaire. J'ai donc mené une enquête sur eux, et j'ai appris que de tuer leur chef suffirait à faire fuir le reste de la bande vers le sud. Ensuite, ce seront aux gondoriens de s'en occuper.
Voilà, conclut-il, c'est pourquoi un assassin serait idéal pour cette quête: infiltrez-vous dans leur camp, assassinez leur chef et cela devrait suffir.

-Et de combien sera la récompense ? Demanda Achidaya.

-Elle vaudra les risques que tu auras subi pour y arriver, répondit l'elfe vivement. Mais sache que tu seras judicieusement récompensé. Si tu te bats seulement pour la récompense, eh bien pense qu'elle sera grande. Si tu te bats pour le bien, pense aux gens que tu auras sauvé après l'avoir accompli. Et si tu te bats pour la gloire, pense que le chef de leur tribus est très fort. Alors, acceptes-tu assassin ?

Achidaya tourna son regard vers Galidrim qui hocha la tête, voulant dire «accepte». Après quelques secondes d'hésitation, Achidaya répondit:

-J'accepte.


Après le repas, ils allèrent avec l'elfe dans leur modeste chambre d'auberge pour y faire des plans pour la quête. À ce moment, Galidrim annonça à Achidaya qu'il ne viendrait pas avec lui:

«Je te laisse te prouver seul que tu as largement les capacités d'un assassin, lui dit-il, car tu n'as pas vraiment l'air convaincu d'y être prêt. Vois en cette quête une sorte d'épreuve qui déterminera ton destin. Tu dois la réussir, et seul. Je t'attendrai ici avec l'elfe. Bonne chance mon frère.»

Et ils se serrèrent le bras tels deux frères de sang, avant que Galidrim ne parte se coucher. Les deux autres restèrent bien des heures de la nuit à faire des plans.

Le lendemain, dès l'aube, Achidaya partit de l'Aube Verte sans réveiller personne. Il rejoignit vite l'Anduin pour prendre le chemin qui le longeait vers le sud. À sa gauche, la Forêt Noire exposait ses sombres lisières à l'horizon. Il avait emprunté un cheval brun à l'auberge en échange de quelques pièces d'or. Il chevaucha une demie journée avant d'atteindre les Champs aux Iris. Il y fit là-bas une courte pause et reprit sa chevauchée sans s'arrêter...


Le crépuscule tombait. La Forêt Noire démontrait toujours ses lugubres lisières et les lointains Monts-Brumeux se découpaient noirs de l'autre côté. Achidaya était au nord-ouest de Dol Guldur, entre la Lorien et la rivière aux Iris. Il faisait froid. La pluie cinglait la cape verte du jeune elfe, qui faisait avancer son cheval harassé au pas.
Mais tout à coup, celui-ci s'arrêta et Achidaya fut horrifié. Comme pour compléter ce tableau sinistre, trois cadavres gisaient là au milieu du chemin. Des corps humains déchiquetés. Des membres par-ci par-là trempaient dans une mare de sang et de pluie. L'elfe s'approcha avec dégoût et scruta les cadavres du haut de son cheval. Quand, il aperçut sur le front d'un cerveau coupé en deux, un signe étrange. Il posa ses pieds dans le sang et examina le front : il essuya le sang qui le couvrait et découvrit une affreuse tête de serpent grossièrement gravée dans la peau morte. Des vers y trouvaient leur bonheur... Un serpent. C'était le signe de ses cibles. «Ils doivent être morts depuis quelques jours déjà», constata-t-il.

Il se releva et, au milieu des corps, une vague de ce qu'on pouvait appeler de la peur lui fit frissonner le dos. Il ne se rendit compte qu'à cet instant à quoi il s'était engagé à faire face. Mais il devait continuer: reculer serait une honte pour lui-même. «Vois en cette quête une sorte d'épreuve qui déterminera ton destin», se rappela-t-il. «Tu dois la réussir, et seul».

-Tu dois la réussir seul, se répéta-t-il à lui-même pour se redonner du courage.

Il inspira longuement et se remit à étudier le terrain. Les morts n'étaient pas des guerriers: ce semblaient être d'innocents paysans dont un jeune homme qui n'avait pas plus de 20 ans. Puis il vit des traces de sang -ou plutôt se qu'il en restait à cause de la pluie- se tourner hors du chemin, vers l'Est: vers la Forêt Noire. Achidaya fixa cette forêt. Il n'y était jamais allé mais savait ce qui se trouvait derrière ces lisières: Dol Guldur, la colline de la sorcellerie, l'ancienne forteresse de Sauron... Le jeune elfe s'arma de son courage et remit sa capuche avant de remonter sur son cheval. Il quitta les cadavres...

Pour partir à Dol Guldur.
Pour partir vers la quête de sa destinée.

Ou vers une mort certaine...


Suite de l'histoire bientôt. Merci de ne pas poster de réponse.
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