Chroniques d'Arda
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 A la taverne

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MessageSujet: A la taverne   A la taverne EmptyMar 1 Déc 2009 - 1:34

Bregun était maintenant assi à une table de la taverne depuis près d'une heure. Il venait souvent ici pour reflechir et s'éloigner de sa famille. Pas parce qu'il n'aimait pas sa femme et ses enfants, au contraire, c'est ce qui compte le plus pour lui. Mais il aimait bien se retrouver dans ce batiment de pierre où quasiment seul des hommes sont présent.

Mais depuis peu le souvenir de son sejour parmi les nains était de plus en plus présent dans son esprit. Il se souvenait de l'accueil que lui avait fait ce peuple si méconnu et tout ce qu'il lui avait apprit à une periode de sa vie où il se cherchait encore. S'était les nains qui lui avaient appri le métier de forgeron et qui lui avaient permi de devenir l'un des meilleur forgeron humain grace à leurs secrets et leurs techniques en la matière. Il lui était même venu l'idée de tout quitter ici, femme et enfants, pour retourner auprès de ces êtres si chers à son coeur. Il était maintenant persuadé que c'était ce qu'il avait de mieux à faire. Il avait decidé de tout laisser à sa famille et de partir sans rien dire. Il avait seulement laissé une courte lettre sur la porte de sa maison à l'attention de sa famille.

Amista, les enfants,
J'ai decidé de partir rejoindre les nains en Erebor. Cet appel a été plus fort que ma volonté. Quand vous lirez cette lettre je serai déjà en chemin. Les enfants, je vous ai appri mon métier afin que vous puissiez un jour prendre ma relève. Ce jour est arrivé et vous devenez maintenant les hommes de la maison. Je ne suis pas sur de revenir un jour ici. Je suis désolé. Je vous aime.
Bregun

Il lui restait un dernier détail à regler, trouver un moyen de transport car il lui était impossible de faire le voyage seul. Il pensait pouvoir trouver un marchand ou un rodeur qui pourrait le rapprocher le plus possible de l' Erebor. Ensuite, il pourrait se débrouiller seul pour franchir le mur érigé par les orientaux.
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Roadan
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Roadan
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptySam 30 Jan 2010 - 14:36

[HJ : Suite du RP commencé sur les plaines du Rohan https://rpglordoftherings.forumactif.com/edoras-f49/l-embuscade-t3987.htm#39568]

En cette heure tardive Roadan était accompagné d’Alduin, le vieil ami de son père qu’il connaissait maintenant depuis très longtemps, lui qui la veille lui avait miraculeusement sauvé la vie sur le champ de bataille. Tous deux parcouraient les désormais sombres ruelles d’Edoras, éclairées par la seule lumière de la lune, en quête de la taverne, alors qu’ils arrivaient aussitôt de la maison de la famille Meduseld située plus au Nord de la ville. Roadan y avait fait un bref détour afin de rassurer sa famille après être sorti de l’infirmerie d’Edoras, avec pour souvenirs de larges bandages dont un lui entourant complètement le ventre. Le jeune homme avait une démarche inhabituelle, certainement due à l’encombrement causé par ces bandages qui lui enlevaient une certaine mobilité. Il portait une tunique faite de lin, des bottes de cuir bouilli et un court mais large couteau qui appartenait à son père était attaché dans son dos sous une cape de lin sombre. Roadan était rarement vêtu ainsi, mais les circonstances actuelles ne lui permettaient pas un grand choix. Un beau sourire apparu cependant au milieu de la barbe de quelques jours qui lui mangeait les joues lorsqu’il poussa la porte de ladite Taverne à la pancarte au cheval blanc mentionnant « B&B », lieu qu’il eut l’habitude de fréquenter lorsqu’il y travaillait comme tavernier.
L’ambiance à l’intérieur semblait chaleureuse.

" ROADAN, te voila enfin mon ami ! Nous t’attendions… "

Cette voix rauque et accueillante, le jeune cavalier la connaissait très bien, c’était celle de Baldred l’homme tenant cette taverne. Au premier abord, Baldred ressemblait à un nain. En effet il était de petite taille, trapu avec de larges épaules et des bras puissants, il possédait une longue barbe rousse dont il tressait l’extrémité et ses longs cheveux d’un blond vénitien tombaient sur ses épaules. Celui-ci s’avança vers les deux nouveaux arrivants pour leur souhaiter la bienvenue.

" Roadan, Alduin, mes chers amis… Cela me réjoui de vous voir avec une si bonne mine après les pertes que notre royaume à essuyé…, l’homme parlait avec une tristesse affligeante dans la voix, mais venez donc vous joindre à nous pour célébrer notre victoire sur ces Sauvages ! " dit-il les invitant de la main à rejoindre le bon nombre de soldats déjà présents.

" Baldred, vieux hiboux, je vois que la vie n’a pas encore eu raison de toi ! Tu te portes vraiment bien. " lui lança Roadan, heureux de revoir son ami qui eut un éclat de rire.


La pièce était vaste et le toit bas, quatre piliers s’élevaient à même distance de chaque coin de la pièce formant ainsi un espace que l’on qualifierait de plus convivial au milieu de la pièce. Le comptoir s’étendait contre le mur faisant face à la porte d’entrée, et les tables accompagnées de leurs bancs étaient disposées un peu partout dans la pièce. La joie était ambiante malgré le drame. En effet une bonne centaine de soldats étaient présents, la bière coulait déjà à flots et un vacarme incessant alourdissait la pièce. Les deux Rohirrims s’avancèrent donc vers le comptoir, suivis de près par le petit Baldred. Une tête émergea soudain d’un petit groupe de soldats, c’était Kylian qui venait à leur rencontre, une choppe à la main.

" Aaah Roadan te voila ! Viens te joindre à nous, je vais te présenter à tes soldats. Alduin… quant à toi j’ai une bonne nouvelle à t’annoncer, s’exclama-t-il d’un ton joyeux que Roadan ne lui connaissait pas, Baldred c’est ma tournée, sers nos deux héros ! " finit-il par crier.

Une dizaine d’hommes étaient accoudés au comptoir, parmi eux deux sortaient à peine de l’adolescence et un autre présentait un âge déjà bien avancé. Alduin sembla cependant le connaître.

" Les gars, certains d’entre vous le connaissent peut être déjà, mais voici Roadan Meduseld, fils d’Ilan Meduseld. C’est votre nouveau sergent… Ouais… Paix à l’âme de ce vieux Siriel. " leur lança Kylian qui se tournait vers Roadan mais dont la joie s’estompa à la pensée de ce sergent disparu.

Roadan rougit durant quelques secondes après les paroles du commandant, puis parvint à reprendre ses esprits et se mit à leur parler.

" Euh... Salut les gars ! Tout d’abord j’suis désolé pour votre sergent, c’était très certainement un excellent soldat et… "

" Comment oses-tu parler de lui ? Meduseld… Ton nom ne te permet pas cette liberté ! " le coupa soudain l’un des soldats.

Il était de taille assez moyenne et plutôt frêle pour un Rohirrim, il possédait de longs cheveux d’un châtain foncé et des yeux noirs perçants. Il parlait avec un mépris alarmant, ce qui eut pour conséquence de mettre Roadan hors de lui. Le jeune cavalier senti le sang bouillir dans ses veines, une rage venue d’ailleurs lui montant à la tête et lui faisant bientôt perdre le contrôle de lui-même. Un coup de poing atteignis l'homme aux cheveux de jais en plein visage, lui éclatant le nez.

* Personne ne me coupe la parole. *
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Sefir
Le Porteruine

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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptySam 6 Fév 2010 - 2:06

La suite se passa très rapidement, trop pour qu'on comprenne réellement l'ordre exact des événements. Roadan eut l'impression qu'un mur invisible venait de le percuter de plein fouet lorsqu'un Rohirim bâtit comme un ours lui asséna un coup de poing dans le visage. Les autres soldats présents, qui avaient suivit l'affaire depuis l'intervention fort peu aimable du jeune soldat, se joignirent bientôt au combat, qui semblaient opposer d'une part les partisans du Rohirim aux cheveux sombres, d'autre part ceux de Roadan, tandis qu'un groupe mené par Kylian tentait de rétablir l'ordre et qu'un dernier, résolument neutre, cherchait tant bien que mal à comprendre ce qui se passait sans recevoir de coups. Il fallut que le Commandant use de sa voix de stentor pour réclamer la cessation des hostilités, en plantant un large couteau de chasse, long d'une bonne quarantaine de centimètres, dans une table où il resta fiché en vibrant, pour que le silence se fasse de nouveau.

"Vous vous comportez comme une meute de CHIENS GALEUX!!!"

Il avait particulièrement accentué les deux derniers mots de sa phrase. Une flamme guerrière luisait dans ses yeux, et malgré sa blessure à la jambe, on le sentait capable de casser en deux quiconque s'en prendrait à lui. D'où venait cet homme, peu de gens le savaient. Un petit village de l'Ouestfold, qui avait du fournir au royaume un contingent de jeunes hommes pour la guerre. Il était de ceux là, et avait été de plus de batailles que sa juste part. C'était un chef audacieux, et un soldat hors pair, qui suivait Theodred depuis plusieurs années. Le second disposait du charisme que n'avait pas le premier.
Il reprit la parole, tentant de maîtriser une voix qu'on sentait malgré tout teintée d'une forte colère.

"Et ce genre de comportement est inadmissible! Pas si vous souhaitez réellement que nous survivions. Pas si vous tenez à ce royaume..."

Un silence pesant accueillit ses paroles.

"Garulf! Tu admirais peut-être Siriel, mais il est mort. Quoi que tu puisses penser de Roadan, c'est ton supérieur, maintenant, et tu n'as pas à lui parler ainsi. Roadan! Parler ainsi du vieux Siriel n'était peut-être pas la meilleure chose à faire, mais réagir de la sorte aux dires de cet imbécile était encore pire!"

Son ton sembla s'apaiser à mesure que la situation revenait sous contrôle.

"Réglez vos consommations, la fête est finie pour ce soir. Roadan est mis à pied pour trois jours, pour violence envers un subalterne. Garulf, je pense que tu as reçu une sacré punition... Tu balaieras la cour de l'écurie demain, ou après demain si les guérisseurs ne veulent pas te laisser faire avant... Exécution!"

Il retira son couteau d'un geste puissant et le rengaina. Il se tourna vers l'assemblée silencieuse, et ajoute, d'un air assez triste.

"Vous me décevez. Tous. Roadan, accomapgnes Garulf chez Falstred, qu'il arrange son nez... Je crois qu'il sera ravi que ses nouveaux apprentis aient du travail."

Et il s'en fut, dans un silence de mort qui ne fut rompu que par le claquement de la porte. Aussitôt, des grommellements se firent entendre. Roadan n'avait pas marqué de points dans l'opinion générale, puisqu'indirectement, il les privaient de leur fête. Kylian avait certes dit que Garulf aussi avait des torts, mais la plus lourde responsabilité reposaient toujours sur le plus haut gradé. Les hommes commencèrent à sortir.
Baldred s'abstint de tout jugement, mais entreprit d'échapper aux conversation en nettoyant et rangeant la salle. Alduin se rapprocha de Roadan.

"On ne peut pas tout régler avec les poings, Roadan... Regardes dans quel état tu es... On dirait que tu es retourné sur le champ de bataille... Allez, dépêches toi d'amener ce jeune homme chez Fastred, Kylian va envoyer une escouade de Gardes Royaux s'assurer que tout le monde quitte la salle... Et ces gardes là ne sont pas des tendres... Je vais aller à la caserne, et j'attendrai ton retour, je suis de garde cette nuit, donc..."

Et il s'en fut à son tour. Roadan avait reçu plusieurs coups. Sa lèvre saignait, son poignet lui faisait mal, et de bleus localisés commençaient à apparaître dans son dos et sur son torse. Une de ses pommettes était violacée à cause du coup que la brute lui avait asséné peu de temps avant.
D'un point de vue strictement combattant, il avait aussi distribué de vigoureux coups, mais le résultat final était là...
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Tinwen
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptySam 6 Fév 2010 - 13:21

Tinwen avait patienté quelques instants devant l'établissement. Elle adressa une moue sceptique a Cucul Culgor. Cet établissement semblait pour le moins... animé... Qu'à cela ne tienne elle pénétra dans la taverne mais s'arrêta pour observer la scène.

Quelques hommes se trouvaient attroupés autour de trois rohirims dont un avait le nez fortement abimé. Apparemment pour le calme ce n'était pas gagné...

"On ne peut pas tout régler avec les poings, Roadan... Regardes dans quel état tu es... On dirait que tu es retourné sur le champ de bataille... Allez, dépêches toi d'amener ce jeune homme chez Fastred, Kylian va envoyer une escouade de Gardes Royaux s'assurer que tout le monde quitte la salle... Et ces gardes là ne sont pas des tendres... Je vais aller à la caserne, et j'attendrai ton retour, je suis de garde cette nuit, donc..."

Elle espérait que cet homme avait une solide dentition... Juste au cas ou le vieux guérisseur tenterait de lui faire ingérer quelques "biscuits". Elle réfléchit un instant puis s'avança vers l'homme qui devait se nommer "roadan" d'après ce qu'elle avait compris, se présenta rapidement et lui proposa son aide. Après tout elle était plus que capable de soigner ce genre de blessure !

[hrp= je sais c'est court mais bon... que dire de plus Razz ]
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Roadan
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptySam 6 Fév 2010 - 14:36

[HJ : Ben essaie de plus décrire ce que fait ton personnage et ses paroles par exemple comme quand tu dis qu'elle se présente. Smile Sinon tu tombes bien, j'allais aller chez Fastred ! Ah et aussi, tu ferais mieux de mettre un en-tête dans ton post comme je l'ai fait dans mon précédent post, c'est plus simple pour s'y retrouver Wink ]

Roadan semblait à présent plus perdu qu’autre chose, il ressentait au plus profond de son être un immense regret d’avoir répondu aux provocations de ce soldat visiblement inconscient, mais un autre sentiment se mêlait au précédent, c’était une sorte de satisfaction que Roadan avait toujours recherchée. En effet, lui qui toute son enfance avait admiré de vaillants soldats au charisme certain dans de valeureux contes épiques, avait toujours cherché à leur ressembler et cette rébellion face à un subalterne lui manquant de respect eut pour effet de satisfaire son ego, le laissant imaginer que le charisme venait enfin à sa porte.

Le jeune Rohirrim qui était allongé par terre entreprit donc de se relever tant bien que mal mais avec confiance, ses contusions lui diffusant une douleur constante dans tout le corps. Il n’avait pas même eut le temps de se remettre de son combat sur le champ de bataille un peu plus tôt dans la journée, que son corps était de nouveau meurtrit par la violence. Cependant il n’en ressentait pas le moindre regret. Une fois sur ses deux pieds il balaya la grande salle d’un regard, les soldats continuaient de quitter la taverne, jurant tous sur le compte de Roadan ou de Kylian, alors que le petit Baldred s’affairait toujours à remettre en place les tables et les bancs renversés lors du combat tout en rangeant tout ce qui pouvait l’être. Cependant une silhouette franchit la porte dans le sens inverse de celui opéré par les Rohirrims depuis quelques minutes, il en fut étonné. S’approchant de lui, une jeune fille apparut à la faible lumière des bougies de la pièce, mais cela suffît à Roadan pour voir qu’elle était grande et mince, et ses cheveux immenses d’un blond comme le blé de printemps lui tombant au milieu du dos s’étaient emmêlés devant ses yeux, elle prit donc le soin de les dégager et le jeune cavalier put entrevoir des yeux d’un vert magnifique. Il y avait quelque chose d’elfique en elle et Roadan fut troublé de voir cette jolie créature s’affairer ici après ce qui venait de se passer, il ne sut cependant comment réagir face à cette fille, de toute manière il n’avait jamais su comment s’y prendre avec les demoiselles.

* Est-ce une elfe ? Je n’en avais encore jamais vu… * pensa le Rohirrim visiblement interloqué par cette présence féminine.

Elle entreprit donc de se présenter et Roadan comprit que la jeune Tinwen était de ceux que l’on appelle les guérisseurs, cela tombait à pic, Kylian avait ordonné à son sergent Roadan d’accompagner Garulf chez Fastred le vieux soigneur d’Edoras mais Roadan n’en ressentait pas la moindre envie. Il prit malgré tout la parole en réponse à l’aide proposée par Tinwen.

" Je n’ai pas besoin de soins ! " le jeune Rohirrim avait lancé ces paroles sur un ton glacial, mentant certainement sur le fait qu’il n’avait besoin de rien.

" Mais lui là-bas, il désigna de la tête Garulf le soldat aux cheveux sombres resté dans un coin de la pièce et dont le nez était visiblement toujours en sang, il a bien besoin de l’assistance d’une guérisseuse de votre genre. " continua-t-il sur le même ton.

Garulf était, depuis la fin du combat, accroupi dans le coin le plus sombre de la pièce, il avait déchiré ses vêtements pour se faire une compresse et marmonnait des paroles incompréhensibles pour une oreille humaine à cette distance. Il releva cependant la tête lorsque Roadan le désigna à la jeune guérisseuse, visiblement étonné lui aussi de voir une demoiselle ici en cette heure tardive, qui de plus était une guérisseuse.

" Maudis sois-tu Roadan… un jour je te ferai payer cet affront et que tu sois mon sergent ou pas ne m’en empêchera en rien ! " lança Garulf qui avait le sourire aux lèvres, ce spectacle était assez effrayant au vu de la quantité de sang lui coulant sur le visage.

" C’est moi qui te conseille de rester tranquille Garulf, la prochaine fois c’est à ma lame que je te ferai goûter, quoi qu’il m’en coûte, et j’espère que tu feras passer le message aux autres. On ne me manque pas de respect. "

Roadan avait de nouveau de la rage dans les yeux, celle-ci il ne pouvait la contrôler, et le ton qu’il venait de prendre était méprisant au possible.
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Alfirin Fierpied

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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptySam 6 Fév 2010 - 15:31

La route depuis Minas Tirith avait été longue (surtout à dos de poney !) et le soir était tombé. Alfirin n'aimait pas voyager de nuit, les chemins n'étaient plus sûrs et particulièrement pour lui, ce fut pourquoi il affichait une mine réjouie à l'entrée d'Edoras. Les gardes parurent surpris et l'un s'exclama, à la vue d'Alfirin, d'une voix incrédule :

" Hé, petit ! Qu'est-ce que tu fais dehors, tout seul, à une heure pareille ? Approches donc ! "

Un être de si petite taille ne pouvait être qu'un gosse et le soldat, au même titre que ses compagnons, ne se méfiait pas de lui. Il aurait été de grande taille, au moins celle d'un Homme, qu'ils auraient pu penser avoir affaire à un brigand. L'accueil n'aurait vraiment pas été le même... Aussi le poney continua tranquillement d'avancer, nullement soucieux, et le visage d'Alfirin apparut enfin à la lueur des torches. La surprise n'en fut que plus grande pour les soldats de découvrir qu'il n'avait pas les traits d'un enfant bien que jeunes et qu'il avait les pieds particulièrement poilus.

" Qu'est-ce que... "

Lâcha un garde, visiblement en pleine interrogation. Alfirin lâcha un soupir et déclara non sans une certaine lassitude :

" Je suis un Hobbit et un marchand, je viens de Minas Tirith et me dirige vers la Comté. Puis-je faire halte dans votre Cité pour la nuit, je vous prie ? "

Ils se regardèrent, incrédules, jusqu'à ce qu'un d'eux ait un élan de lucidité...

" Oh oui, un Hobbit ! C'est un Semi-Homme !

- Un Semi-Homme ? Qu'est-ce que c'est ?

- Hum..."

Alfirin se racla la gorge, prêt à délivrer le même monologue que celui qu'il déclarait encore et encore.

" Nous, Semi-Hommes, sommes des habitants de la Comté, une contrée au Nord-Ouest du Rohan. Nous ne sommes que très peu de représentants de notre race à sortir de notre pays, c'est pourquoi les habitants des autres terres ne nous connaissent pas. Nous ne nous intéressons pas à vos affaires et vous ne vous intéressez pas aux nôtres. A l'inverse, j'aime les affaires ! Je suis un marchant établi à Minas Tirith où je vends des produits fabriqués ou cueillis dans la Comté. Ce qui ne change guère le fait que peu de monde ne nous connaisse. Hormis cet homme, apparemment...

- C'est un ami qui m'en a parlé, à vrai dire, mais je n'y croyais pas... "

Il était visiblement gêné en ayant enfin la preuve que les Semi-Hommes existaient, lui qui s'était longtemps moqué de son ami qu'il croyait mythomane. Quoiqu'il en soit, les gardes tâchèrent de ne pas faillir à leur devoir et de garder leur curiosité de côté, aussi ils ne posèrent pas plus de questions et laissa Alfirin rentrer, au grand bonheur de ce dernier.

Une fois le poney laissé à l'écurie, le Hobbit se dirigea vers la taverne. C'était bien là l'un des points névralgiques de n'importe quelle Cité et qui plus est, il avait soif. On lui indiqua son chemin et bien qu'il dût encore justifier du fait qu'il n'était pas un enfant mais un Semi-Homme, il y parvint finalement. Plusieurs soldats en sortaient tous en même temps, ce qui le surprit mais ne l'empêcha pas pour autant d'entrer. A son passage, plusieurs se retournèrent et il entendit, avant de pénétrer dans la taverne, un homme demander à un autre :

" Les enfants ne sont pas couchés à cette heure ? "

Des rires s'en suivirent et Alfirin continua son chemin sans mot dire. A l'intérieur, il était évident qu'une bagarre avait éclaté.

* C'est étonnant de voir combien les Hommes aiment le conflit... *

Non seulement les Hobbits étaient fondamentalement pacifiques et calmes, mais le conflit n'avait rien de bon à apporter au commerce. Une double raison pour qu'Alfirin prône la paix en toute circonstance... Il vit que deux des Rohirrim étaient particulièrement blessés, l'un plus que l'autre. Ce qui le subjugua fut avant tout la femme qui était aussi présente, elle était d'une grâce infinie...

* Est-ce... une Elfe ? *

Le Hobbit se retrouvait à la place de ceux qu'il venait juste de rencontrer et ne quittait pas des yeux Tinwen, dont il ignorait bien sûr le nom. Il s'assit simplement sur une chaise encore debout, près du bar, et regarda la scène comme un spectateur extérieur.

Au fur et à mesure qu'il la regardait, il commença à comprendre qu'elle n'était qu'humaine, mais ne pouvait s'empêcher de lui trouver toute la beauté elfique dans ses traits et ses gestes.
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Tinwen
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Tinwen
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptySam 6 Fév 2010 - 18:00

La jeune femme n'avait guère eu a attendre sa réponse.

" Je n’ai pas besoin de soins ! "

La politesse n'était de toute évidence pas le point fort de cet homme. De plus, Tinwen n'aimait pas ce genre de personnes qui, sous prétexte d'être dans l'armée, se croyaient tout permit.

" Mais lui là-bas, il a bien besoin de l’assistance d’une guérisseuse de votre genre. "

Tout en parlant de la même façon glaciale que précédemment il désigna le blessé qui s'était "réfugié" dans un coin de la pièce. Elle s'en était approché, ignorant Roadan. Ce dernier l'avait présenté, comme si elle ne savait pas le faire d'elle même ! Elle allait demander à "son patient" d'enlever la compresse qui l'empêchait de déterminer l'étendue des dégâts quand il prit la parole.

" Maudis sois-tu Roadan… un jour je te ferai payer cet affront et que tu sois mon sergent ou pas ne m’en empêchera en rien ! "


Même blessé il continuait de chercher la bagarre !

" C’est moi qui te conseille de rester tranquille Garulf, la prochaine fois c’est à ma lame que je te ferai goûter, quoi qu’il m’en coûte, et j’espère que tu feras passer le message aux autres. On ne me manque pas de respect. "

Tinwen le foudroya du regard ! Ce n'était pas le moment de se chamailler ! Elle entendit un homme parler derrière elle.

" Les enfants ne sont pas couchés à cette heure ? "


Elle soupira, espérant que cette tirade n'était pas adressée à Culgor. Elle ne savait pas si ce dernier ne serait pas capable de s'énerver et de forcer celui qui avait dit cela à avaler les biscuits que Fastred leur avaient donné avant qu'ils partent (avait-il pensé qu'ils les mangeraient ?).
Elle sentait des regards peser sur elle. Peut être parce qu'il semblait qu'il y avait autant de femmes dans cette auberge que d'amabilité dans le discourt de Roadan. Elle se retourna rapidement, cherchant Culgor mais croisa le regard d'un petit homme, pas plus grand qu'un enfant. Il la regardait fixement. Elle rougit légèrement d'être ainsi observée, lui adressa un maigre sourire puis reporta con attention à l'homme dénommé Garulf.
Elle lui demanda de lâcher la compresse puis observa son nez, qui s'était pour l'occasion transformé en geyser de sang. Elle se tourna alors vers le sergent et lui demanda d'aller chercher Culgor ainsi qu'un linge propre afin d'en faire une compresse digne de ce nom. (pas avec Culgor la compresse... avec le linge...)
Ainsi le rouquin pourrait observer comment soigner un nez brisé. Il s'agissait de pratique de la médecine après tout.

[hrp = j'ai pas envie d'écrire plus pour l'instant ^^]
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Culgor
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyDim 7 Fév 2010 - 9:29

[HRP : zut, à chaque fois que je veux poster, je vois qu'il y a un nouveau message et je dois rallonger à chaque fois ! :'( ]

Culgor laissa la jeune guérisseuse entrer avant lui. Elle ne semblait pas satisfaite de son choix. Pourtant, le rouquin lui trouvait un air avenant, cordial. Cet endroit respirait selon le calme et la bonne entente. De plus, de nombreux soldats quittaient en file le vaste bâtiment. Un bon point supplémentaire en faveur de cette auberge ! Ils n'auraient pas à supporter la compagnie de ces brutes ivrognes ! Pourquoi donc ces maudits soldats sèment-ils la mort alors qu'il y a tant de vies à aider ?

Enfin bon, il se trompait peut-être sur ces colosses. En effet, ils semblaient totalement lucides et n'avaient apparemment pas bu beaucoup d'alcool. Tous portaient sur leur plastron les armes du rohan, et derrière chaque homme pendait une longue cape verte. Des cavaliers, songea le rouquin, en apercevant les éperons à leurs chausses. Certains étaient habillés en civils mais on devinait tout de suite quel métier ils exerçaient en apercevant leur air stricte, martial. Tous avaient des cheveux blonds ou roux tombant sur leurs épaules, et dépassaient aisément l'adolescent. De vrais rohirrims.

Culgor croisa le regard de l'un d'eux. Il détourna aussitôt les yeux. L'homme d'arme semblait vouloir l'embrocher avec sa lance. En regardant attentivement, l'apprenti guérisseur constata que tous semblaient de mauvaise humeur. Il s'effaça poliment devant eux, ne désirant les provoquer. Eh bien ! Que se passait-il donc ici ? Finalement, cette taverne lui apparaissait plutôt sombre et menaçante. Oui, tout comte fait, il valait mieux aller ailleurs. Peut-être ce brave Fastred leur offrirait-il l'hospitalité ? Sa demeure était mille fois plus accueillante que cette taverne qui semblait vouloir les engloutir de toute sa hauteur et d'où sortaient des gardes sobres et de mauvais humeur, le deux étant sûrement lié. Alors qu'il s'apprêtait à proposer à Tinwen un lieu plus convivial, elle poussa la porte et entra. Rah, maudite guérisseuse ! Il ne lui restait plus qu'à entrer à son tour.

Prenant une inspiration, il passa le seuil de la porte. L'ambiance était glaciale. La salle était dévastée en son centre. Certaines tables et chaises avaient perdu quelques membres au cours de ce qui devait avoir été un combat épique entre le mobilier. Certains tabourets étaient morts bravement, le pied au poing. Fort heureusement, la grande majorité n'y avait perdu que quelques échardes, et tenait encore debout. Culgor connaissait bien le pacifisme des meubles : ils ne se battent que si on les empoigne. Il ne restait là que quelques personnes. L'une d'entre elle, un vieux soldat, rompit le silence :

"On ne peut pas tout régler avec les poings, Roadan... Regardes dans quel état tu es... On dirait que tu es retourné sur le champ de bataille... Allez, dépêches toi d'amener ce jeune homme chez Fastred, Kylian va envoyer une escouade de Gardes Royaux s'assurer que tout le monde quitte la salle... Et ces gardes là ne sont pas des tendres... Je vais aller à la caserne, et j'attendrai ton retour, je suis de garde cette nuit, donc..."

Culgor approuva ces paroles. Les poings sont l'échec de l'intelligence, pensait-il. Ce Roadan, puisque tel devait être le nom de l'armoire à glace aux cheveux blonds, semblait n'être qu'une brute doublée d'un abruti. Et malpoli, qui plus est, constata-t-il lorsque le soldat refusa les soins de Tinwen. Machinalement, il aida l'aubergiste à relever quelques chaises et tables. Le calme semblait être revenu. Il soupira. Pourquoi autant de haine et de violence ?

Il vit Tinwen se diriger vers un homme effondré dans un coin de la salle. Visiblement, le mobilier n'avait pas été la seule victime... Alors que la jeune guérisseuse soulevait la compresse, le sang jaillit vivement, éclaboussant la jeune demoiselle. Cependant, cette blessure ne faisait que ranimer la haine de l'homme effondré, qui siffla des menaces à ce Roadan. Avisant une seconde fois ce colosse, Culgor comprit plus facilement l'état de ce qui ne méritait même plus le nom de "nez". Il se rapprocha discrètement, curieux de voir comment la guérisseuse allait le guérir. C'est alors qu'il entendit quelqu'un ricaner :

" Les enfants ne sont pas couchés à cette heure ? "


Il se retourna vivement vers l'homme qui avait osé proférer cela. Cependant, il comprit que cela ne s'adressait pas à lui. Il se tourna vers la porte d'entrée. En effet, un enfant, qui devait avoir moins de dix ans à en jurer par la taille. Un curieux enfant à vrai dire, avec des traits d'adulte. Pour un peu, on pourrait le confondre avec un nain, s'il était un peu plus grand et beaucoup plus large, plus barbu, revêtu de mailles, les traits plus burinés... Non, il ne ressemblait pas vraiment à un nain. Mais à quoi alors ?

Son attention fut détourné lorsqu'il entendit son nom dans la bouche de Tinwen. Il s'approcha discrètement, et quand le soldat à qui elle s'adressait partit, il lui demanda :

"Que puis-je faire pour vous ?"


Avant qu'elle n'ait pu répondre, il enchaîna en désignant Roadan du menton :

"Il ne veut pas se faire guérir ? Je crois pourtant qu'il en aurait bien besoin... Je peux aller le lui prouver si vous estimez devoir faire quelque chose pour lui..."

Il attendit alors la réponse de la guérisseuse, pendant que l'homme effondré jurait encore dans sa barbe.
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Roadan
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyDim 7 Fév 2010 - 20:47

[HJ : Oui je te comprend Culgor, je pense qu'il faudrait essayer de ne pas poster 2 fois avant que chacun ait posté, et essayer de garder à peu près le même ordre : Moi, Alfirin, Tinwen & Culgor m'enfin Alfirin peut poster quand il veut vu qu'il est extérieur Smile]

" C’est moi qui te conseille de rester tranquille Garulf, la prochaine fois c’est à ma lame que je te ferai goûter, quoi qu’il m’en coûte, et j’espère que tu feras passer le message aux autres. On ne me manque pas de respect. "

Roadan venait d’être foudroyé du regard par la sublime Tinwen (alors que celle-ci s’occupait à soigner ce vil Garulf), cependant ce ne sont pas ses beaux yeux verts qui le ramenèrent à la réalité, c’est la voix grave d’un Rohirrim se pressant de quitter l’établissement qui se fit entendre par l’ouverture de la porte d’entrée…

" Les enfants ne sont pas couchés à cette heure ? " lança-t-il alors que des éclats de rires se mêlaient à ces paroles.

Tout ceci eut pour effet de surprendre le jeune cavalier, Roadan se retourna donc vers la porte et vit ce qu’il crut au premier regard être bel et bien un enfant. Mais au fur et à mesure que celui-ci s’avançait vers la lumière du comptoir, l’image de l’enfant disparaissait, laissant place certes à un être mesurant près d’un mètre mais à l’allure bien particulière. Le « petit » avait des cheveux d’or, assez courts, sous lesquels apparaissaient deux énormes oreilles, de plus au milieu de ses immenses yeux s’élevait un long nez. Roadan parut déboussolé par l'aspect de ce petit homme. Le visage de ce dernier affichait un air naturellement joyeux, ce qui eut pour effet d’accentuer l’étonnement du Rohirrim.

* Si ce n’est pas un… enfant ? Qu’est-ce donc ? * songea-t-il après examen du nouveau venu.

Roadan l’observa de nouveau afin de chercher des réponses à ses questions… Le petit homme était vêtu sobrement, une tunique de lin lui recouvrant simplement le corps. Un gros sac-à-dos était accroché dans son dos. Il ne portait pas de chaussures et ses larges pieds étaient presque entièrement recouverts de poils, mais quel genre d’être pouvait bien traverser Edoras sans chausses ? Le cavalier l’observait avec attention.

Cependant l’attention de Roadan fut une nouvelle fois détournée lorsqu’il aperçu une énième silhouette dans la pièce, cette personne ne venait pas d’entrer ce qui étonna profondément Roadan qui ne l’avait pas vue jusqu’à présent. Cet homme, oui il ressemblait tout de même à un homme, était physiquement l’inverse du petit apparu un peu plus tôt. En effet il était grand, mince –frêle même- et ses traits d’une tristesse affligeante étaient ceux d’un jeune homme, voire même d’un très jeune homme. Sa courte chevelure rousse luisait dans la pénombre et ses yeux semblaient sombres tant ils ne se distinguaient pas dans cette sombre pièce. C’était un gamin ordinaire, il aurait très bien pu être originaire du Rohan mais il n’en avait guère l’air. Son attitude laissait à penser que celui-ci n’était pas à Edoras depuis très longtemps… Lui qui était resté un peu en retrait depuis un certain temps, assez pour que Roadan ne remarque pas sa présence, s’approcha de la légère Tinwen qui s’affairait toujours à examiner l’ampleur des dégâts de son patient. Ils échangèrent quelques mots que Roadan ne put comprendre… mais au vu des circonstances et du regard que le jeune homme lui lança, il comprit qu’il était leur unique sujet de conversation. Le Rohirrim brisa le silence.

" Un souci l’ami ? Si tu veux savoir ce qu’il s’est passé, je pense que tu es bien trop jeune pour l’entendre. Et si tu accompagnes la fille et que toi aussi tu es un de ces « guérisseurs » saches que je n’ai pas besoin de ton aide ! "

Le ton ne s’était pas réchauffé et le Rohirrim semblait déterminé à ne recevoir aucune assistance.
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Alfirin Fierpied

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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyLun 8 Fév 2010 - 0:20

[Hrp : le souci d'un topic où plusieurs personnages se rencontrent, c'est bien sûr de permettre à tout le monde de jouer sans trop de problèmes. La meilleure chose serait en effet d'ordonner. Généralement, on garde le tour du départ. Enfin vous faites comme vous voulez et ne vous gênez pas pour moi. Comme l'a dit Roadan, je suis extérieur à la scène en tant que spectateur, je pourrais bien commenter chacun de vos posts sans pour autant interférer si je le voulais... ou rentrer dans l'histoire, à l'inverse. ^^ Mais ce n'est pas mon intention. Je vous invite à vous arranger simplement entre vous (par MP, c'est mieux pour éviter que l'on ait du hors rôle-play (HRP) à chaque message... j'en abuse déjà d'ailleurs). Bon RP. =)]

Décidément, la non-amabilité des Rohirrim ne se démentait pas ! Au fil du temps qu'il était resté à Minas-Tirith et qu'il avait conversé avec des Gondoriens, des Arnoriens, parfois même (mais très peu) des Dunedain ou des Haradrim (ceux-là étaient certainement des exilés), on lui avait toujours parlé de cette légendaire politesse, de celle qu'on ne trouverait jamais chez un soldat du Rohan, peu importe qu'il soit cavalier ou fantassin, de l'Ouest-Fold comme de l'Est-Fold.
Il fallait bien l'avouer, ils n'étaient pas des plus aimables ces Rohirrim. Mais celui-là était vraiment désagréable ! Alors qu'il était blessé, il se refusait au moindre soin et n'hésitait à rejeter sans tendresse aucune ceux qui se proposaient, qui de toute évidence avaient certaines qualités, pour le guérir. Enfin, il y avait toujours une explication. Celui-là était certainement de l'espèce des fiers, des orgueilleux ! Ceux qui, blessés, ne le reconnaissaient jamais et préféraient continuer se battre jusqu'à la mort. Si la mort n'arrivait, ils se plaignaient plutôt que de s'en réjouir. Etrange mentalité que celle des Hommes...

Cela dit, Alfirin n'avait ni mépris ni pitié pour un tel homme. Il tâchait de le comprendre et ma foi, s'il n'y arrivait pas, il n'y avait pas mort d'homme (c'était le cas de le dire avec les blessés présents et le sang qui commençait à être beaucoup omniprésent à son goût...). Cherchant de quoi se détendre, il interpella le tavernier d'un geste l'invitant à se rapprocher une fois que celui-ci le regardait. Ce dernier ne résistait pas, comme beaucoup d'autres, à se poser des questions sur cet être à l'apparence d'un enfant et pourtant l'impression de maturité.

" Servez-moi donc une pinte, j'ai fait un long voyage et j'aimerais voir autre chose que la couleur du sang. Moi qui croyais qu'Edoras était une terre hospitalière, l'ami !

- Hum... Vous êtes... Vous êtes bien majeur, étranger ? Je n'voudrais pas avoir à porter vot'carcasse lorsque vous s'rez ivre mort au bout d'un verre ! Pas c'soir ! "

Alfirin soupira, visiblement lassé d'avoir à répondre sans cesse aux même questions. Alors qu'il s'apprêtait à réciter le même monologue que celui débité aux soldats gardant l'entrée d'Edoras, il se ravisa. Hobbit joyeux et Hobbit plaisantin certes, mais Hobbit fatigué ! Sa seule réponse fut donc de tendre de quoi acheter 3 pintes et le tavernier s'avéra au final bien content. Mine de rien, il allait devoir réparer les dégats causés cette soirée-là et il devrait certainement sortir quelques sous de sa poche ! Sans poser d'autres questions, il prit les pièces et servit une pinte remplie à ras-bord (quitte à trop accepter d'argent, autant le servir dignement... ce tavernier-là n'était pas un escroc, du moins pas trop).

Pour le Semi-Homme, il n'était pas question d'interférer dans l'histoire qui se déroulait entre le soldat et les guérisseurs. Il avait été envoûté par le micro-sourire que lui avait donné la femme et c'est dire combien elle le subjuguait, mais il était trop fatigué pour proposer son aide. Il était assez malin pour comprendre d'avance qu'elle serait inutile, surtout qu'il lui faudrait certainement encore justifier de sa si petite taille avant de le laisser approcher les blessés... C'est d'ailleurs pour cela qu'il se questionnait sur le petit homme, qui pour le coup était bien de la race des Hommes, et qui se prétendait guérisseur à son jeune âge.
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Culgor
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyMar 9 Fév 2010 - 21:01

[HRP : Tinwen me laisse sa place, manque d'aspiration !]

Un soldat arriva bientôt avec quelques pièces de tissus propres. Il traversa la salle en tentant de se faire discret. En effet, Roadan dominait la foule au centre de la salle, tandis que son adversaire tentait de se relever, malgré sa blessure et les recommandations de Tinwen. Ils s'affrontaient du regard, et sans aucuns doute en seraient venus aux épées et aux lances si la taverne aurait été un champ désert sans aucuns témoins. Ils n'étaient l'un que haine pure, et l'autre dédain absolu. Il sembla à Culgor comprendre pourquoi ce rohirrim ne voulait pas se faire guérir. Sans aucuns doutes il ne voulait pas se retrouver au même niveau que son subalterne. Il tenait peut être là les moyens de les calmer un peu, du moins quelques instants. Encore fallait-il agir plutôt que de rester coincé au niveau des théories, ce qui n'était que trop souvent son cas, excepté lors de ses bêtises ces derniers temps. Il fallait maintenant dépasser ce stade. Pour tout.

A ses côtés, la jeune guérisseuse déchira un morceau de tissu et en fit une compresse. Alors qu'elle soignait la masse informe qui avait été dans de meilleurs temps un nez, il observait avec attention ses gestes précis et les gravait définitivement dans sa mémoire. Mais la tâche n'était pas des plus aisées, le cavalier se débattant, et voulait se jeter sur son supérieur. Deux rohirrims le maîtrisèrent pendant que Tinwen faisait de son mieux. Culgor avait essayer de percevoir sa mentalité, son caractère, afin de mieux le contrôler par la simple force des mots. Il douta de lui au dernier moment. Dompter les mots lui était simple lorsqu'il suffisait de les emprisonner dans l'encre, mais à l'oral, il fallait les prendre comme ils venaient, et faire avec. Enfin, il fallait tout de même essayer. Il n'avait à perdre, excepté tout ce qu'il avait : sa vie, et quelques possessions terrestres. Il s'approcha de l'homme et lui chuchota à l'oreille de façon à n'être entendu que par lui, et lui seul :


"Il te méprise. Regarde-le bien. Il se réjouit de te voir gigoter comme un vers sans que tu ne puisses rien faire. Ne lui offre pas ce plaisir. Contente toi de ne lui montrer que ton dédain. Il fera le premier faux pas. Et dans ce cas, tu seras en légitime défense... D'ici là, je te conseille d'attendre. Attends que cette place convoitée se libère, lorsqu'il sera emprisonné ou bien... pis.... Attends le, guette le, tapis-toi dans l'ombre et attends patiemment. S'il fait signe de te mordre, laisse-toi faire. Petit à petit, il s'approchera davantage, se découvrant, et là, lorsqu'il fera son erreur fatale... Tu pourras frapper..."

Il hocha de la tête en le regardant. Sous ces dehors de propos venimeux, il espérait que ce discours l'escorterait à la patience, et que les deux hommes se contenteraient de s'observer en chien de faïence. Mais peut-être ne faisait-il qu'aggraver la situation. Il décida tout de même de mettre la totalité de son plan à exécution, et attendit qu'une occasion se présente pour parler sans être vu du blessé à ce Roadan. En attendant, cavalier semblait s'être calmé et Tinwen pouvait commencer son cours.
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyVen 12 Fév 2010 - 13:59

Tinwen était très fière de son travail. Si l'homme ne touchait pas le bandage il retrouverait un nez digne de ce nom. Elle adressa un sourire radieux au dénommé Garulf ainsi qu'à Culgor. Puis elle s'adressa à ce même Garulf :

- J'ai finis de réparer votre nez ( Very Happy ) Il ne faudra toucher a rien avant cinq voir dix jours jours et une fois ce délais passé il serait préférable que vous preniez le temps de passer voir un guérisseur afin qu'il vous enleve le bandage. Sans quoi vous risqueriez d'avoir votre organe olfactif tordu... Peut être que vous vous n'y prêtez pas attention mais certaines personnes se feraient une joie de vous voir ainsi "abimé".

Tout en disant cela son regard s'était porté sur Roadan.

- J'ose esperer que vous vous montrerez raisonnable.

Elle lui adressa un autre de ces sourires rayonnants puis se releva doucement. Elle se dirigea ensuite vers une table s'y assit et observa la salle. Son regard se posa à nouveau sur l'étrange "homme"... elle ne pouvait l'appeler autrement. Il n'avait d'un enfant que sa taille. Ses traits étaient empreints d'une certaine joie mêlée a de la fatigue. Il l'observa un instant et elle lui adressa un grand sourire puis appela le tavernier. Quand celui ci arriva elle passa commande :

- Je voudrais une petite salade, du pain et de l'eau s'il vous plait

Elle sourit, cette "opération" qui s'était mieux déroulée que prévu l'avait mis d'une humeur radieuse. Quand Culgor vint s'asseoir a la même table elle s'en voulut de ne pas avoir attendu qu'il soit la pour commander. Elle lui adressa un regard d'excuse. La jeune femme se remit a regarder autour d'elle et, cette fois ci, elle croisa le regard de Roadan.


[hrp = J'essayerai quand meme de post pendant ces dix prochains jours mais je ne promets rien ^^ et toi Roadan tu devrais t'excuser d'avoir été aussi désagréable ^^ Culgor ca te dérange de me "garder" avec toi pendant mon absence ? vous pourrez me faire dire, et faire ce que vous voulez ^^]
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyVen 12 Fév 2010 - 20:19

Dolan venait de laisser Ecthelion aux bons soins des écuries du Rohan. Si elles étaient moins luxueuses que celles de Minas Tirith, elles n’en restaient pas moins excellentes, ce qui était tout de même la moindre des choses au pays des chevaux.
A l’intérieur des murs, le vent était largement moins fort et le froid ainsi beaucoup atténué. Cela n’empêcha pas Dolan d’avancer d’un pas rapide jusqu’à la porte de la taverne qu’il poussa avec soulagement. Le spectacle qui s’exposa alors à ses yeux était typique d’une taverne du Rohan : beaucoup de points communs avec un champ de bataille.

*Le vieux Patrocle ne permettrait pas cela chez lui* songea Dolan avec un sourire en repensant à l'aubergiste bedonnant de Minas Tirith.

Une bagarre semblait s’être déroulée peu de temps avant l’arrivée du jeune comte. Et le mobilier de la salle avait encore une fois payé un lourd tribut. Mais tout était calme à présent. Un type avait eu le nez très amoché mais avait reçu des soins. Il regardait d’un air mauvais une grande brute rohirrim, lui-même en piteux état, mais qui se tenait fièrement debout, comme s’il venait d’achever son dernier ennemi. Ces deux là étaient sans aucun doute la cause de l’état actuel de la salle.

L’atmosphère semblait quelque peu tendue mais Dolan s’avança sans hésiter, non sans avoir lancé un salut amicale à la compagnie. Il possédait lui aussi une carrure imposante qui lui permettait bien souvent de dissuader les bagarreurs. Il se dirigea vers le comptoir pour saluer le tavernier et lui demander une bière et une chambre pour la nuit. Ce faisant, il se demanda si de par sa nouvelle position de comte d’Arnor, il n’aurait pas mieux fait de demander une chambre au Palais d’Or. On la lui aurait probablement offert de bon cœur. Mais Dolan ne voulait pas donner l’impression de quémander quoi que ce soit. Il attendrait l’invitation du roi avant de se présenter à lui ou de pénétrer dans sa maison.

Une fois sa bière servie, le jeune homme parcouru la pièce du regard à la recherche d’une table et d’une chaise tenant encore debout. Il fut surpris de découvrir un hobbit parmi les occupants de la salle. Il avait croisé peu de petites gens pendant ses voyages, mais à chaque fois, il avait prit plaisir à discuter avec eux. La plupart d’entre eux rechignaient à se déplacer, préférant le confort de leur chère Comté à l’incertitude de la découverte. Ce hobbit là était donc très certainement une exception parmi les siens.

Dolan ne pu ensuite pas éviter de remarquer l’abondante chevelure blonde de la jeune fille assise non loin de là. Mais du premier coup d’œil il avait vu qu’il ne s’agissait pas d’Elyana. Pourtant, pendant une fraction de seconde, son cœur s’était arrêté de battre. Il était au Rohan après tout. Et quel autre choix avait pu avoir Elyana que de retourner à ses racines ? Mais il n’en était rien et Dolan préféra ne pas s’attarder plus longtemps sur la silhouette de la guérisseuse.

Le dernier personnage que remarqua Dolan fut un jeune garçon tout en os, grand et maigre. Il était habillé de manière négligée, et le jeune homme l’avait tout d’abord prit pour un garçon de cuisine. Mais il ne semblait pas avoir ses repères ici et Dolan en conclut qu’il était à compter parmi les clients de la taverne.

Le comte d’Arnor se rendit alors compte qu’il était la cible de nombreux regards. En effet, il était vêtu plutôt élégamment (pourtant rien de bien extraordinaire aux yeux du jeune homme), avec sa cape noire et son plastron aux couleurs de l’arbre blanc, qui même salis par la poussière du voyage gardaient un aspect relativement impressionnant aux yeux du commun des mortels. De plus, sa haute stature n’avait rien à envier à celle du rohirrim bagarreur. Mais il semblait également bien plus raffiné que ce dernier. Se sachant observé, Dolan se déplaça de manière élégante jusqu’à une table près du mur et s’assit dos à la paroi. S’adossant confortablement, le jeune homme pu enfin se délasser du long voyage qu’il venait d’effectuer.
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Roadan
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyLun 15 Fév 2010 - 17:40

Alors que la radieuse Tinwen finissait de réparer le nez de Garulf que Roadan avait littéralement explosé d’un puissant coup de poing, sous les yeux de ce jeune garçon aux cheveux roux qui semblait avide d’expérience, le petit homme à la race inconnue -du moins pour Roadan- échangea quelques mots avec Baldred le tavernier qui s’affaira à lui servir une bonne pinte de bière.

Le Rohan et plus particulièrement la ville d’Edoras, sa somptueuse capitale, étaient en effet réputés pour leur plus que fameuse bière. Ce n’était pas qu’une légende, les Rohirrims étant de gros buveurs, seuls les nains parvenaient à les battre sur la durée, bien que celle-ci soit particulièrement longue lors de concours entre les deux peuples, et pour satisfaire ces grands gaillards blonds après le combat, la bière de la taverne se devait d’être particulièrement goûteuse. Cette bière, c’est Baldred qui détenait le secret de sa fabrication. Son goût était fruité, sa couleur dorée comme le château de Meduseld et sa mousse abondante, il n’y avait pas d’arrière-goût notable ce qui en faisait une boisson extrêmement facile à boire. Et ce n’était pas tout de le dire, chaque fois que les soldats d’Edoras se réunissaient pour en déguster quelques pintes, le stock de ce génie de tavernier finissait par y passer entièrement, preuve de sa réussite. On raconte, et Roadan l’a entendu de la bouche d’un vagabond un peu trop bavard lorsqu’il travaillait dans cette taverne quelques années auparavant, que Baldred utilise un mélange de deux bières naines auquel il rajoute quelques ingrédients aux pouvoirs et à la nature inconnus qui lui donnent ce goût si addictif. A la vue de cette pinte, Roadan hésita un instant à en commander une, mais il fut captivé par autre chose.

La guérisseuse qui semblait avoir achevé son œuvre donna ses derniers conseils à Garulf dont l’esprit s’était visiblement calmé depuis quelques minutes, lança un regard noir plein de colère au jeune Rohirrim. Sur le coup il ne comprit pas très bien pourquoi, mais après une courte réflexion il apparaissait que cette Tinwen en voulait à Roadan. Il ne savait cependant pas pour quelle raison, après tout il lui donnait du travail et vu le jeune âge de cette fille il lui fallait acquérir de l’expérience, bien que son talent ne soit certainement pas à démontrer. Il lui adressa enfin un sourire en coin et ne chercha pas à en savoir davantage. Le Rohirrim avait fini par se contrôler, ce n’était évidemment pas son point fort mais il ne faillait pas trop lui en demander.

La porte venait à nouveau d’être balancée, laissant avancer un homme, probablement un étranger au premier coup d’œil. Celui-ci s’avança rapidement vers le comptoir comme avait pu le faire le petit homme quelques minutes plus tôt pour y commander lui aussi une pinte de bière. Les bougies disposées derrière le comptoir diffusaient un halo de lumière qui permit enfin à Roadan de distinguer nettement ce nouvel arrivant. Il était grand, se tenait bien droit à la manière des gens de la haute société et possédait une carrure tout de même assez imposante. Le physique de cet homme n’avait rien de commun aux gens du Rohan… Chose étonnamment rare dans cette région de la Terre du Milieu qu'est le Rohan, il possédait des cheveux longs et noirs comme le charbon, contrastant avec le blond des cavaliers Rohirrims. Ceci interloqua tout d’abord le Rohirrim, mais ce qui surprit un peu plus Roadan fut son équipement. Une cape sombre cachait un plastron étincelant aux couleurs du Royaume du Gondor, en effet il était orné de l’arbre blanc qui apparaissait en relief sur toute la surface du métal. Roadan avait toujours admiré l’armure du Gondor, il la trouvait à la fois intelligemment imaginée et magnifique. Au sommet de la cuirasse, un gorgerin en acier dépassant de la cape protégeait le cou de ce soldat, particulièrement bien pensé me direz-vous, de très larges épaulières ornées de l’arbre blanc présentaient elles-aussi un bord saillant protégeant encore un peu plus le cou du combattant. Portant sa pinte, le soldat faisait apparaître des canons d’avant-bras étincelants enveloppant son coude par dessus une épaisse côte de mailles. La tunique de cet homme était d’excellente facture et Roadan en conclut rapidement que malgré ses airs de Garde de la Citadelle, cet homme appartenait bien au Royaume du Gondor s’étendant de l’autre côté des Montagnes Blanches, mais semblait bien plus haut placé. Il ne savait cependant pas à quel point… Son attitude était élégante bien qu’un peu hautaine mais il paraissait malgré tout aussi raffiné que ces gens du Gondor. L’homme du Gondor trouva une table où il s’installa sous le regard de la taverne toute entière. Roadan semblait troublé, en effet le jeune Rohirrim n’avait que très peu vu dans toute sa jeune vie de ces gondoriens, mais ils l’avaient toujours fasciné.

Le cavalier se décida enfin à aller se commander une de ces merveilleuses pintes dont il raffole tant, oui il n’avait pas encore eut le plaisir d’en goûter une ce soir là, Garulf l’avait provoqué bien trop tôt et il n’était finalement resté qu’une poignée de minutes dans cette taverne avant que les choses ne dégénèrent. Il s’avança alors vers le comptoir, titubant quelques peu puis s’éclaircit la voix.

" Baldred… Euh, sers-moi une pinte l’ami ! J’ai besoin d’me rafraîchir le gosier avant de passer à la caserne... " lança t-il d’un air maussade.

Le petit tavernier roux à l’allure de nain qui s’affairait à essuyer quelques chopes en bois releva la tête vers Roadan et lui afficha un large sourire. Il remplit une chope puis s’avança vers lui.

" J’préfère t’voir com’ça Roadan, t’m’inquiètes beaucoup tu sais… Qu’est-ce qu’y t’arrive pardieu ? J’t’avais jamais vu comme ça par l’passé, fais attention à toi le p’tit ! " s’exclama Baldred qui parlait avec un ton soucieux.

Le soldat resta silencieux aux paroles du tavernier, en effet cette journée l'avait terrassé, son frère était presque dans chacune de ses pensées bien qu'il songeait désormais à la confrontation qui l'attendrait le lendemain avec le roi Théored. Il finit par croiser le regard du petit homme qui était assis à ses côtés sirotant sa bonne bière d’Edoras, lui adressant un sourire.

* Il m'a tout de même l'air très sympathique ce p'tit... homme ? *


Dernière édition par Roadan le Lun 15 Fév 2010 - 19:29, édité 1 fois
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Alfirin Fierpied

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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyLun 15 Fév 2010 - 19:04

L'entrée de l'homme au plastron décoré de l'Arbre Blanc fit sensation auprès de ceux qui se trouvaient dans la taverne, de cela il n'y avait guère de doute. Pour autant, les sentiments éprouvés par Alfirin étaient en quelque sorte plus... intenses. Pour quelle raison ? Elle était toute simple : il le connaissait. Le Hobbit était un marchand de la Cité Blanche et pas seulement depuis hier ! La population entière de Minas-Tirith connaissait cet homme... Beldorn, le sauveur ! Beldorn, Tue-la-Mort ! Beldorn, le comte d'Arnor !
Oui, il n'était qu'un Hobbit et pas un Homme. Et alors ? Il était un habitant de Minas Tirith et en conséquence de quoi le seigneur Beldorn avait aussi sauvé sa vie ! Lorsqu'il retournerait à la Cité Blanche, il ne manquerait d'exprimer avec fierté qu'il avait croisé la route de ce nouveau héros. Malgré cela, Alfirin n'était pas un hystérique, il laissait les Hommes être dérangés ainsi et se garderait bien d'harceler le seigneur Beldorn. Il éprouvait toute son admiration en silence, ses yeux brillant et fixés sur l'homme en question.

" ... fais attention à toi le p’tit ! "

Un réflexe, direz-vous... Quoiqu'il en soit, Alfirin se sentit interpellé par ces derniers mots du tavernier Baldred et reporta son attention sur lui et Roadan. Il croisa justement ce dernier du regard, se prenant une petite gorgée de la bière par la même occasion. Puisque le soldat lui accorda un sourire, Alfirin fut bien enclin à le lui rendre.

* Il n'est peut-être pas si désagréable que ça ! En tout cas... *

Le Hobbit semblait réfléchir. Sa langue vint lécher le contour de ses lèvres quelque peu couvertes de mousse, ses papilles s'en délectèrent et ses sourcils frémirent sous l'excitation.

* Cette pinte est excellente ! J'en ai rarement goûté une aussi bonne ! *

Il en but une autre gorgée, bien plus importante que la première. Une autre et encore une autre. Pour se mettre plus à l'aise, il enleva le large sac pesant sur son dos et le posa entre ses pieds, tout du moins en dessous... Ses pieds ne touchaient pas le sol... Pour se former une opinion plus poussée, il en prit une nouvelle gorgée.

* Huum, oui ! Elle est... fruitée... sa couleur bien dorée... Il m'en faut une autre ! *

Les Hommes doutaient généralement de la capacité des Hobbits à tenir la boisson, du moins ceux qui en connaissaient. Avec ça, Baldred saurait davantage à quoi s'en tenir.

" Excusez-moi... S'il-vous-plaît ? Tavernier ?

- Qu'est-ce que j'peux faire pour vous, p'tit homme ?

- Vous vous rappelez des pièces d'or que je vous ai donné tout à l'heure ? Vous savez, il y en avait pour près de trois pintes... "

Baldred afficha un visage suspicieux, de toute évidence il commençait à voir où le Hobbit voulait en venir.

" Oui, et bien allez-y, parlez.

- Donnez-moi donc la deuxième. Je vous fais cadeau de l'argent pour la troisième ! Malheureusement, je ne peux me permettre de finir ivre. Je préfère encore savourer cette excellente bière et repartir demain matin l'esprit clair !

- Bien... Bon. Je prends votre... "

Sûrement allait-il dire " votre chope " mais tout en la saisissant, il se rendit vite compte qu'elle n'était vide qu'à un peu plus de la moitié. Pour une pinte, cela faisait encore pas mal de gorgées ! Un court silence s'installa où Baldred regarda Alfirin avec surprise. Ce dernier finit par s'exprimer, quelque peu gêné :

" Alors... Puis-je avoir ma bière ? "

Au final, le tavernier haussa des épaules et se dit que le petit homme souhaitait simplement prendre de l'avance. Il prit une autre chope, propre, et la remplit comme convenu, la déposant ensuite près de la première. Alfirin lui sourit et glissa un léger " Merci ! ". Un bref coup d'oeil sur la salle et les personnes qui s'y trouvaient lui fit comprendre que cette petite scène n'était pas passé inaperçue, mais qu'elle n'était pas non plus importante et qu'elle serait vite oubliée.

* Bah ! *, se dit-il à lui-même.

Et sans prêter d'autre attention aux autres, il fixa sa bière et garda un visage particulièrement enjoué tandis qu'il chantait dans sa tête, son buste dodelinant très légèrement au rythme de cette petite chanson :

* Ho! Ho! Ho! A la gourde je recours
Pour calmer mon coeur et noyer ma peine.
La pluie peut tomber, le vent peut souffler,
Et bien des milles être encore à parcourir,
Mais sous un grand arbre je m' étendrai,
Laissant les nuages voguer dans le ciel. *


Une fois la première pinte terminée, il attaquerait tout simplement la deuxième.
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Culgor
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyMar 16 Fév 2010 - 20:47

Une fois de plus, Tinwen avait démontré ses capacités de guérisseuse. Culgor n'avait rien perdu de cette guérison et les gestes de la jeune demoiselle s'étaient gravés durablement dans sa mémoire. Étrangement, bien qu'il se souvenait être dégoûté lorsque l'on saignait le bétail, il ne trembla pas à la vue du sang. Tout cela était il y a si longtemps... Il n'avait alors pas découvert le pouvoir des lettres, ni le vaste monde en dehors de sa province natale. Que ce temps lui semblait lointain à présent ! Pourtant, ce n'était qu'il y a cinq ans environ. Le temps est souvent cruel. Il passe, il court, il s'envole dans le lointain, si vite qu'on ne peut l'apercevoir, sans qu'on ne puisse l'arrêter par nos prières. Et si on se perd dans la contemplation du passé, il nous arrache notre présent. Culgor secoua tristement la tête. Il s'était une fois de plus laissé prendre au piège de la mélancolie...

Alors que Tinwen discutait avec le blessé, il répéta ses gestes mentalement. Il se devait d'être rigoureux, et de ne pas oublier un seul détail. Certes, il n'était pas certain de pouvoir les refaire exactement si on le lui demandait, mais au moins, cela suffisait à se tirer d'affaire. La jeune guérisseuse se releva, presque immédiatement suivie par le rohirrim blessé. Celui-ci se dirigea lentement vers la sortie, palpant son bandage. Culgor n'avait jamais reçu de telle blessure, cependant, il était facile d'imaginer que cela devait être gênant. Enfin, il fallait voir les points positifs. Cela le dispensait de respirer l'odeur de sueur et de bière macérée... Satisfait de cette rapide révision mentale, il se releva.

Les derniers rohirrims étaient sortis de la salle, à l'exception de Roadan. Le champ de bataille avait été nettoyé, il ne restait plus à présent qu'un espace vide tacheté de sang. Lentement, l'ambiance s'était détendue. A présent, un silence interrompu de temps à autre s'était installé, reflet d'un climat serein. Culgor préférait cela. Le calme... Quoi de plus agréable ? Un bon plat fumant lorsqu'on est affamé, c'est vrai. Et c'était son cas à présent. De tels évènements creusent l'appétit ! Il rejoignit Tinwen a une table curieusement intacte et s'apprêta à appeler le tenancier, lorsque son attention fut détournée.

Un homme venait d'entrer. Il était plutôt grand, avait l'air noble, de longs cheveux noirs retombant sur ses épaules, un plastron frappé aux armes de la cité blanche... Culgor sourit. Un homme de la cité blanche ! Il allait pouvoir avoir des nouvelles de son pays ! Ah, qu'il était bon de rencontrer des compatriotes à l'étranger ! Bon, il s'agissait sûrement d'un militaire, et haut gradé, à en juger par sa cuirasse. Qu'importe ! Le jeune homme le suivit du regard, jusqu'à ce qu'il s'adosse au mur d'une façon négligée mais tout de même élégante. Un soldat qui aime se montrer en spectacle ? Peu courant, de cette façon-ci.

Une fois lassé de scruter le nouveau venu, il se retourna vers l'étrange vieil enfant. Celui-ci accumulait déjà deux chopes d'une bonne taille devant lui. Il peinait à maintenir sa tête à leur hauteur, mais semblait tout de même se délecter de boire le liquide mousseux. Culgor ne put s'empêcher de sourire en apercevant ce tableau comique. Encore heureux qu'il avait choisit de s'assoir à une table, car le comptoir restait hors de sa portée. Justement, au comptoir se tenait le rohirrim. Ce dernier semblait vouloir noyer ses derniers soucis dans la bière, devisant amicalement avec l'aubergiste. Il semblait plus abordable ainsi, calmé. L'adolescent s'en voulait presque de l'avoir trouvé si arrogant, si violent. Mais cette violence se trouvait encore dans ses gestes, mais que cela semblait involontaire. Il était un soldat de métier, et cela au plus profond de lui

L'aspirant guérisseur regarda a tour de rôle le vieil-enfant, comme il avait décidé de le nommer, le soldat du Gondor, le cavalier et l'aubergiste. Jamais il n'avait vu une assemblée plus hétéroclite. Pour un peu, on se croirait dans une de ces histoires, où l'on conte les exploits des premiers-nés face aux forces ténébreuses. Auquel s'adresserait-il en premier ? Il était curieux de découvrir le vieil-enfant, pressé d'avoir des nouvelles de la Cité Blanche, mais devait également en finir avec les deux rohirrims belliqueux. Son ventre le décida, le rappelant à la réalité par une longue plainte. Il n'avait pas mangé depuis le matin même, exceptées quelques roches immondes considéré par son nouveau professeur comme des gâteaux. Quelques uns pesaient d'ailleurs de tout leur poids dans ses poches.

Il se leva et se dirigea vers le comptoir. Autant en profiter pour régler ses affaires avec le colosse blond. Ses affaires ? Il n'avait que quinze ans, et pourtant, voulait déjà se mêler de ce qui ne le regardait pas. Tant pis pour lui, on apprend avec ses erreurs... Lassé de fouiner dans les bibliothèques, il fouinait dans le cœur des hommes. Mais c'était une étude tout à fait passionnante qui l'intéressait et qu'il espérait maîtriser tôt ou tard. Il connaissait déjà quelques théories sur la manipulation, mais cela ne restait que des théories... Peut-être faudrait-il les mettre en œuvre. Mais pour quoi ? Il l'ignorait.

Arrivé au comptoir, il s'adressa à l'aubergiste :

"Bonsoir, qu'auriez-vous à proposer pour une bourse modeste, s'il vous plaît ?"

Certes, il avait encore quelques économies, mais ne pouvait gagner sa vie. Il lui faudrait être économe jusqu'à ce qu'il maîtrise l'art de la guérison. Et il avait encore du temps... Il posa ses deux coudes sur le comptoir de bois et se tourna vers le soldat du Rohan penché au dessus de sa bière. Il allait s'occuper de lui, bien que cela ne le regardait pas le moins du monde. Il n'avait pas d'oignons, alors, il s'occupait de ceux des autres.

C'est alors qu'arrivèrent les rohirrims. Une dizaine de soldats lourdement armés, l'air peu avenant. Ils regardèrent les clients attablés d'un œil sévère, s'attardant tout particulièrement sur Roadan. Il ne devaient pas être très amusants... Le plus petit d'entre eux semblait capable de maîtriser n'importe quel homme aisément, sans s'occuper particulièrement de lui. De vrais ouargues, songea Culgor. A cela prêt qu'ils étaient engoncés dans de solides protection d'acier et tenaient d'un main ferme une lance capable d'embrocher sans peine un sanglier, et qu'une lourde épée pendait à leur côté. Mais leur physionomie s'approchait sans contexte de cette charmante race.

*Les choses se gâtent... Ils se sont enfuis de leur chenil...*
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Roadan
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyVen 19 Fév 2010 - 12:58

[HJ : Je prend la place de Tinwen qui ne peut poster avant un moment, et de Dolan qui est absent. Smile Alf' c'est à toi.]

Roadan observa d’abord avec attention l’attitude du petit homme, lui qui sirotait une de ces bières d’Edoras. Avait-il l’âge pour boire une de ces pintes ? Il se le demandait, mais ce n’était pas sa seule question à propos de l’enfant aux traits âgés. Nul ne semblait savoir s’il avait l’âge ou non, du moins nul ne semblait s’en soucier, et Baldred le tavernier roux encore moins que ses clients… En effet au terme d’une discussion que le jeune Rohirrim ne suivit pas, plongé au plus profond de ses pensées, l’aubergiste servit une seconde chope de bière à cet enfant-homme, visiblement ravi de la réaction de ce premier. Roadan semblait dubitatif.

* Un petit homme bâti comme cela peut-il seulement faire face à deux pintes de cette sublime bière ? Humm, nous verrons. *

Il but lui aussi une gorgée de cette même bière. Mais...
Cela lui revenait à présent. Il avait déjà entendu parler de ces petits hommes, du moins il avait lu quelques contes épiques dans son enfance faisant référence à ces « Semi-Hommes » comme les Dúnedain les nommaient, en référence au fait que leur taille est bien souvent égale à la moitié de celle d’un Dúnadan. Ce conte là n’avait semble-t-il pas été son préféré, et c’est probablement pour cela qu’il ne réagit pas aussitôt à la vue de cet « Holbytla », comme les gens du Rohan appelent en rohirrique ceux qui se nomment eux-mêmes les Hobbits. Oui, les Hobbits, ce peuple originaire de la Comté - elle-même de la grande région d’Eriador - aux pieds velus, à la petite taille et aux cheveux frisés était réputé, pour ceux qui le connaissaient, comme étant particulièrement joyeux, c’est un peuple de bons-vivants. Cependant ils ne sont pas courageux et bien peu sortent de leur Comté natale, raison pour laquelle le cavalier ne reconnut pas en lui un Hobbit. Il est étonnant de voir qu’il ne pensa même pas à un nain, mais le manque flagrant de barbe de ce Semi-Homme lui en enleva certainement l’idée.

* Oui, je me souviens ! Les Holbytlan vivent… sous terre ! Enfin… ils vivent dans des trous recouverts d’herbe. * pensa-t-il alors que l’image de ce conte revenait dans ses pensées.

Et alors qu’il finissait d’une longue gorgée sa chope de bière, son envie fut telle qu’il se surprit lui-même.

* J’aimerais y aller. *

L’idée d’un pays verdoyant, où la paix règne et où le principal passe-temps est de manger, de boire, de rire et de faire des farces, eut pour effet de réjouir le Rohirrim. Après une telle journée, comment peut-on encore trouver de l’enthousiasme dans une quelconque idée ? Roadan avait opéré son premier combat contre des Sauvages, il y avait revu son frère dont les yeux d’un bleu froid restaient gravés dans chacune de ses pensées, puis il fut porté à l’infirmerie pour s’y reposer et maintenant il venait se battre avec ses frères d’armes au nom d’un respect qu’il méritait à peine. Après tout cela, la seule chose qui put le distraire un instant fut l’image de cette contrée inconnue mais magnifique où un peuple plus qu’hospitalier, n’aimant malgré tout pas les étrangers, s’adonnait aux petits plaisirs de la vie. Leur vie semblait si simple. Roadan dont le regard était plongé dans le vide depuis un moment fut cependant troublé dans ses pensées lorsqu’une silhouette s’approcha du comptoir. Il n’eut pas besoin de se retourner pour s’apercevoir que c’était le jeune homme à la chevelure rousse qui venait s’accouder près de lui.

" Bonsoir, qu'auriez-vous à proposer pour une bourse modeste, s'il vous plaît ? " demanda le gamin qui semblait se demander s’il aurait assez d’argent pour payer de quoi se nourrir quelques peu.

C’est à ce moment là que la porte claqua, laissant apparaître une bonne dizaine de soldats en armes, mais ceux-ci n’étaient pas des plus commodes. Les paroles d’Alduin lui revinrent alors comme si celui-ci venait de les prononcer.

" … Roadan... Regardes dans quel état tu es... Kylian va envoyer une escouade de Gardes Royaux s'assurer que tout le monde quitte la salle... Et ces gardes là ne sont pas des tendres... "

* Les Gardes Royaux… Je les avais oubliés ceux-là ! * pensa-t-il avec un sourire que ceux-ci ne purent percevoir.

Roadan sentit alors tout les regards de la pièce se porter sur lui, la seule chose à faire lorsque l’on est dans une situation d’infériorité est d’affronter l’ennemi en face. C’est ce que fit le Rohirrim qui se retourna pour observer les nouveaux arrivants. Deux hommes semblaient rester dehors, chacun ayant une torche à la main, sûrement au cas où Roadan prendrait la fuite ; à l’intérieur, six hommes avaient prit place autour de la porte d’entrée, une main posée sur le pommeau de leur arme et l’autre tenant fermement une lance, attendant le moindre ordre de la part de leur supérieur. Justement, un homme plus petit que les autres semblait se distinguer, il était plutôt trapu et des années de combat semblaient avoir dessiné un visage aux traits marqués, aux cicatrices apparentes et à l’expression agressive. Leurs armures étaient faites d’un très long haubert constitué d’écailles, un large gorgerin orné de chevaux leur pendait au cou et des canons d’avant-bras ainsi que des épaulières d’acier et de cuir recouvraient les parties non protégées par le haubert. Le plus impressionnant était leur casque richement ouvragé, il leur donnait un air agressif, en effet il leur protégeait les yeux, les joues, et un cimier en métal à tête de cheval surplombait le tout, laissant virevolter une petite crinière. Roadan n’avait jamais parlé à un de ces Gardes Royaux, en réalité bien que ce soit des soldats ils ne partageaient pas la même caserne que les Rohirrims du genre de Roadan, étant la garde rapprochée du Roi et une sorte d’élite parmi les Rohirrims, ils vivaient près de la famille Royale, proche du château de Meduseld. Le petit garde s’avança vers Roadan, l’air très énervé.

" Meduseld ? "

" C’est bien moi, Roadan Meduseld, fils d’Ilan Meduseld. Que me vaut cet attroupement ? " lança-t-il avec ironie, sachant très bien la raison de leur venue.

" Le commandant Kylian nous a donné l’ordre de faire évacuer la salle, du moins d’évacuer les Rohirrims et plus particulièrement vous Meduseld… " grogna le garde qui n’avait visiblement aucune envie de s’attarder plus longtemps ici.

L’ambiance s‘était de nouveau rafraîchie, tel un pâle matin de printemps, mais cela n’inquiétait visiblement pas le jeune Rohirrim.
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Alfirin Fierpied

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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyVen 19 Fév 2010 - 20:13

" Le commandant Kylian nous a donné l’ordre de faire évacuer la salle, du moins d’évacuer les Rohirrim et plus particulièrement vous Meduseld… "

L'arrivée des Gardes Royaux dans la taverne était tout sauf au goût du Hobbit attablé ! Il avait fini sa première pinte et commençait à peine la deuxième que des gens d'armes venaient "rétablir l'ordre". Ceux-là ne se pressaient pas, apparemment, depuis le temps que la taverne s'était vidée des soldats Rohirrim ! Enfin, peut-être ne fallait-il pas trop en demander à ceux qui ne manient que l'épée et n'usent guère de leur cerveau. Ils ne pensaient qu'à la violence et la guerre. " Pourfendons l'ennemi ! " disaient-ils souvent, " attaquons-le et ne montrons aucune pitié ! "... Des barbares, oui, des protecteurs de la paix, non ! Tout n'était pas affaire d'occire l'autre en ce monde, heureusement, il y avait la négociation et la diplomatie, il y avait le commerce ! Voilà ce qui devait remplacer l'épée et le bouclier !

Alfirin se calma, non sans peine. Tout ceci ne lui ressemblait pas. Il fallait bien avouer que venir en si grand nombre pour n'évacuer que Roadan, il était presque nécessaire de se faire du souci pour l'intelligence de ces messieurs. Enfin...

* Tout ceci est en train de gâcher cette délicieuse pinte ! *

Pensa tristement le Hobbit, et il se remit à boire. Un tel breuvage, si beau et prenant, si goûteux, cela ne se gâchait pas. Voilà pourquoi il affichait soudainement un air peiné. Il n'avait guère plus l'envie de chanter sa joie. Oh, il n'était pas déprimé pour autant. Alfirin n'était pas Hobbit à se laisser aller aussi facilement aux méandres de la dépression. Il ne s'agissait que d'un temps passager et souvent bien court où il n'arrivait plus à sourire tout le temps.

Peut-être, peut-être... S'il était resté dans sa Comté, il n'aurait jamais été aussi affecté par le monde violent et fourbe des Hommes. Il ne l'aurait tout simplement pas été du tout ! Non, non... Non ! Il n'était pas question de penser une telle chose. Alfirin chassa vite cette obscure et idiote idée aussi vite qu'elle était apparue. Son visage reprit une expression qui lui était davantage connue lorsqu'on le voyait, celle de la gaieté.

* A quoi bon y penser ? Une bière comme celle-là, on ne devrait penser qu'à la boire et rien d'autre lorsqu'on en a dans sa chope ! *

Aussitôt pensé, aussitôt fait. Alfirin eut vite fait de vider sa pinte, non se sentir soudainement un peu ballonné. Il se leva mais manqua de trébucher, autre signe qu'il avait éventuellement un peu abusé du breuvage. Un rot s'échappa sans qu'il n'ait eu le temps de le camoufler et résonna dans la salle, qui était étrangement était silencieuse au moment exact où cela arriva... La vie est ironique, il faut croire qu'elle aime créer des situations embarrassantes...
Ses joues rougies et une main sur sa bouche, tous purent entendre un " Excusez-moi ! " légèrement tremblotant. La première réponse qu'il entendit n'en était pas vraiment une, il s'agissait du tavernier Baldred qui éclata d'un rire sonore. Cela ne fit que rendre Alfirin plus honteux au premier abord, mais bientôt il rit aussi, avec moins d'intensité toutefois... Il ne vit pas quelques soldats sourire car ceux-là furent vite réprimandés par leurs propres voisins. Ça ne plaisantait pas beaucoup chez les Gardes Royaux...

Quoiqu'il en soit, maintenant qu'il avait fini de boire, Alfirin n'avait plus de raison de rester dans une taverne remplie d'hommes armés jusqu'aux dents et visiblement belliqueux. Il fit un signe de remerciement à Baldred, qui était enfin parvenu de s'empêcher de rire, et se dirigea, revigoré, vers la sortie. Avant, toutefois, il eut un éclair de lucidité et se retourna à nouveau vers le tavernier.

" Ah, excusez-moi ! Euh... Auriez-vous une auberge à me conseiller ? Pas trop cher, de préférence... Je vous prie.

- Oui, vous en trouverez une pas bien loin à l'est p'tit homme ! Une cinquantaine de pas et vous y êtes ! Enfin... Une centaine pour vous ! Ha ha ha !

- Hum... Oui. Merci l'ami ! "

Et Alfirin s'en fut comme il était venu, sous les murmures indiscrets de soldats se demandant s'il était un enfant et s'il n'était pas un peu tard pour veiller.

[Suite dans l'Auberge d'Erekbrant]
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Culgor
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptySam 20 Fév 2010 - 10:45

Culgor vit les guerriers rohirrim s'avancer vers lui. Que lui voulaient-ils donc ? Il n'avait rien fait de blâmable lui semblait-il. Peut-être à cause de cet incident aux portes de la ville ? Non, l'affaire avait été classée ! Mais pourquoi alors ? Le vieux Fastred n'aurait pu se plaindre d'être dérangé par deux jeunes Gondoriens auprès d'eux ! Une tortue ne quitte jamais sa carapace... Il vit deux d'entre eux prendre place à la sortie de l'édifice, et six autres former un large demi-cercle menaçant autour du comptoir. Il ne pouvait plus s'enfuir. De toute façon, cette idée ne l'avait jamais effleuré. Même lourdement armés, ces soldats devaient le battre aisément à la course, et la seule issue était gardée. Il attendit, telle une bête aux abois. Les chiens l'encerclaient, et il ne fallait pas beaucoup d'imagination pour les voir grogner et exhiber leurs crocs. Le chef de la meute s'avança. Culgor fléchit légèrement les jambes, veillant à ce que leur espacement corresponde à celui des épaules. Mais où frapper s'il était acculé à cette seule solution ? Il avisa le seul défaut de l'armure. Mais le coup qu'il donnerait risquerait d'être peu élégant, même s'il avait de grandes chances d'être efficace. Enfin, le meneur déclara :

" Meduseld ? "

Culgor ne comprit pas. Était-ce un code secret ? Il était bel et bien entré dans le château d'or de Méduseld, mais inanimé, et avait été convié à un conseil par le régent lui-même. Que signifiait cela ? Il ouvrit la bouche, indécis, s'apprêtant à poser une question, mais Roadan fut plus rapide :

" C’est bien moi, Roadan Meduseld, fils d’Ilan Meduseld. Que me vaut cet attroupement ? "

Le rouquin ne comprenait plus rien. Méduseld était donc le nom du rohirrim accoudé au comptoir ? Mais alors... Cela signifiait-il que les soldats ne venaient pas pour lui ?Après tout, cela était probable. Oui, bien réfléchit, cela semblait plus logique qu'un cavalier responsable d'une bagarre soit emmené par ces... brutes. Leur meneur confirma cette hypothèse :

" Le commandant Kylian nous a donné l’ordre de faire évacuer la salle, du moins d’évacuer les Rohirrims et plus particulièrement vous Meduseld… "

Le silence se fit dans la salle, tous les regards étant tournés vers les deux soldats. Malgré l'impolitesse de Roadan et sa violence, il était sûr que la sympathie des personnes attablées n'allaient pas à la brute envoyée évacuer la salle. Personne n'osait bouger, attendant la suite des évènements. Il sembla à Culgor qu'un courant d'air glacial avait balayé la salle et figé la totalité des clients et soldats, à l'exception de Roadan qui ne semblait pas prendre trop au sérieux cette évacuation. La tension était à son sommet. Nul ne pouvait faire un geste sans que cette tension explose.

Ce fut le vieil-enfant qui fit ce geste. Le rouquin entendit le raclement d'une chaise sur le sol et se retourna. L'étrange nain tituba un peu, sous l'effet de la bière. Tout compte fait, cela faisait une caractéristique nanesque de moins. Il est vrai que cet individu ressemblait fort peu aux émissaires rencontrés la veille, mais les hommes on l'habitude d'appeler "nain" tout ce qui est plus petit qu'eux. Il ne savait pas l'expliquer, sauf par le fait qu'ils rencontrent plus souvent des nains que... ces personnes étranges. Sans doute une convention. Malgré tout, ce geste n'avait rien fait exploser, radoucissant à peine la tension ambiante. Les quelques murmures qu'il avait déclenchait se turent, et le silence se réinstalla. Les deux rohirrims redevinrent le centre de l'attention de tous. C'était sans compter le savoir-faire du vieil-enfant. Un rot monumental par rapport à sa taille s'échappa de sa bouche. D'un seul coup, la tension accumulée explosa enfin, tandis que l'aubergiste ne pouvait plus s'empêcher de rire.

Mais finalement l'étrange enfant, un mélange de nain, d'homme avec une pointe d'elfique songea Culgor, quitta la salle, pendant que le tenancier, enfin calmé, lui recommanda une auberge peu chère. L'adolescent grava les précisions données par l'homme dans sa tête. Cela pouvait toujours être utile... Et sous peu, eut-il l'impression. Mais une nouvelle fois, les regards se tournèrent vers les deux soldats. Le denouement semblait proche à présent, et il semblait que Roadan ne pourrait pas rester plus longtemps ici. Mais Culgor n'en avait pas finit avec lui. Il s'avança avers le chef des gardes. Celui-ci le regarda d'une telle façon que le rouquin sentit sa résolution défaillir, mais il tint bon. Il devait éviter que ces hommes s'entretuent, bien qu'ils ne méritassent pas le nom d'"hommes". L'adolescent s'adresse au meneur, mais bien qu'il voulut dire "Messire soldat", seul le dernier mot sortit de sa bouche :

"Soldat".

Cela faisait une entrée peu polie, un brin dédaigneuse. Toutefois, il continua. Tant pis pour lui !

"Votre compatriote va quitter l'auberge, je vous l'assure. Cependant, j'ai à lui parler avant, si vous me le permettez. Je comprends que vous souhaitez rétablir le calme, et que plus vite il n'y aura plus d'armes exhibées ici, plus vite il reviendra, mais il serait fort aimable de votre part, messire, si vous l'attendiez à l'extérieur de cette édifice qui ne désirera pas lus que son tenancier vivre une nouvelle échauffourée. S'il vous, plait, messire."

Il avait tenté de se montrer aussi poli que possible, cependant, il ne savait pas si ces bêtes dressées pour tuer accepteraient la voie de la négociation et de la parole. Il recula timidement, soudain conscient qu'il s'occupait d'affaires le dépassant largement, dans des eaux agitées.
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyDim 21 Fév 2010 - 21:11

Dolan sirotait tranquillement sa bière lorsque les soldats firent leur entrée de manière plutôt brutale. Les rohirims, soldats de surcroît, étaient apparemment incapables de pénétrer dans une salle sans se mettre à beugler moins de cinq secondes après avoir franchi le seuil de la porte. Le jeune homme espérait que les arnoriens seraient un brin plus civilisés. Comment pourrait-il les gouverner s’ils s’avéraient être de la même engeance ?

Mais le jeune seigneur se redressa sur son siège, persuadé que les soldats allaient se diriger vers lui. Après tout, il avait demandé audience au roi et ils venaient sans doute lui faire savoir que ce dernier était disposé à le recevoir. Mais au lieu de cela, ils se dirigèrent vers le grand rohirim qui semblait pourtant s’être calmé et l’enjoignirent de les suivre. De manière plutôt autoritaire, souligna Dolan. Désireux d’éviter des ennuis inutiles, le jeune homme décida cependant de ne pas intervenir. Les problèmes des dresseurs de chevaux n’étaient pas les siens, et encore moins ceux du comte d’Arnor. C’est donc le tout jeune garçon roux qui prit l’initiative de se dresser devant l’impétueux. Le hobbit, lui, avait préféré quitter la salle.

*Une sage décision qu’aurait mieux fait d’imiter le gamin,* songea Dolan.

Le discours qu’il tint aux soldats laissa Dolan de marbre. Trop d’ingénuité, trop de dédain, pas assez de conviction, analysa froidement le roublard qui savait tout des mécanismes de persuasion par la parole. Mais cela pouvait marcher. Les enfants étaient capables d’attendrir les brutes les plus épaisses et il y avait une chance sur quatre pour que le chef de la troupe s’y laisse prendre. Mais dans le cas contraire, le garçon risquait bien de se retrouver rapidement confié aux soins de la charmante guérisseuse. Dolan préférait éviter cela. Aucun grand seigneur digne de ce nom n’aurait pu laisser faire cela sans intervenir. C’est pourquoi il se leva lentement et se dirigea d’un pas sûr vers l’attroupement. Arrivé dans le dos de Culgor, qu’il dépassait de plus d’une tête en hauteur et de plus d’une épaule en largeur, il posa une main rassurante et protectrice sur son épaule droite.

-Messieurs, est-ce bien nécessaire d’effrayer ainsi tout le monde ? Le calme et la bonne humeur étaient revenus ici avant que vous n’arriviez. Ce bon soldat à la fierté peut-être légèrement trop chatouilleuse ne faisait que savourer une bonne bière tout en conversant calmement. Je suis persuadé qu’il sait pourquoi vous voulez lui dire deux mots en privé et cela est sans aucun doute amplement justifié. Mais était-ce si urgent ?

Le soldat était peut-être une brute, il n’en était pas pour autant complètement idiot. Il reconnut en Dolan une personne issue de la haute société. Il ne savait pas exactement à qui il avait affaire mais il était plus prudent de ne pas se le mettre à dos.

-Messire du Gondor, répondit-il d’un ton encore bourru. Veuillez m’excuser mais je ne comprends pas votre question. Je ne fais que mon travail ici. Peu m’importe quand est-ce qu’il est fait, tant qu’il est fait…

-Précisément ! le coupa Dolan qui commençait à beaucoup aimer ce rôle. Voilà plus d'une heure maintenant, j’ai demandé une entrevue avec le roi du Rohan aux soldats en postes aux portes d’Edoras. Et depuis… plus aucune nouvelle. Pourtant, l’on m’a assuré que le message serait passé et que je serais informé rapidement de la suite qui y était donnée. Combien de temps faut-il à un soldat de votre régiment pour faire le trajet jusqu’au Palais d’Or ? Et combien de temps lui faut-il pour remettre ma requête à qui de droit ? Combien de temps faut-il à cette personne pour trouver une réponse à cette question ? Et enfin, combien de temps faut-il à un quelconque messager pour sortir du Palais d’Or et venir jusqu’à cette taverne que j’avais bien entendu expressément désigné comme mon gîte pour la soirée ?

-Je ne sais pas, messire, c’est difficile à dire. Le roi n’est pas toujours… commença à répondre le soldat.

-Je comprend parfaitement cela, fit Dolan conciliant. Ce que je ne comprend pas en revanche, c’est pourquoi le châtiment d’un simple soldat passe-t-il avant le message de Beldorn, fils d’Aragorn Tar Elessar, héro de Minas Tirith et nouvellement comte d’Arnor, c'est-à-dire MON message ?

Dolan fit une courte pause en haussant un sourcil interrogateur pendant que le soldat s’empourprait. Le jeune homme prenait un réel plaisir à le voir se tortiller dans son épaisse cuirasse, en bafouillant des excuses incompréhensibles.

-J’attends une réponse, soldat, insista Dolan d’un ton autoritaire.

-Seigneur Beldorn, nous ne savions pas que vous étiez ici, sinon nous aurions pris des décisions. Croyez bien…

Dolan se frotta intérieurement les mains, c'était exactement la réponse qu'il attendait !

-Est-ce que vous écoutez ce que je vous dis ou bien est-ce que je parle pour les murs ? C’est exactement ce que je vous reproche. Vous auriez dû savoir que j’attendais ici. A présent, je vous suggère de revoir votre sens des priorités. Allez maintenant. La prochaine fois que vous mettez les pieds ici, je veux que ce soit avec une réponse pour moi. Votre proie ne va pas s’envoler de sitôt, j’en suis persuadé. Pas avec une aussi bonne bière devant lui. D’ailleurs, il me faudra féliciter le brasseur avant mon départ.

La bière n’avait rien d’exceptionnelle pour le jeune homme. Elle était honnête, sans plus. Mais il préférait finir son discours sur une note plus légère. Il ne tenait pas à gâcher la soirée des occupants de la salle. Déjà que le hobbit était partit…

Sans plus prêter attention aux soldats, il se retourna et alla commander une autre bière. Il les entendit se mouvoir bruyamment dans leurs côtes de mailles puis la porte claquer derrière eux. Il se rendit alors comte qu’il avait toujours sa main posée sur l’épaule du jeune garçon roux. D’un geste, il le fit se retourner afin de lui faire face.

-Jeune homme, vous aviez parfaitement raison à l’égard de ces gentilshommes. Et je m’excuse de m’être interposé de manière si peu orthodoxe. Seulement, comme vous l’avez remarqué, j’avais des affaires importantes à régler avec eux. Dites moi comment je peux vous dédommager et je le ferais bien volontiers. Vous buvez quelque chose ?

Dolan parlait avec un sourire à la fois ironique et très avenant, bien conscient d’être de nouveau la cible de tous les regards. De nouveau d’excellente humeur, il s’accouda au bar pendant que sa pinte lui était servie.
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Roadan
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyLun 22 Fév 2010 - 21:33

Le chef de l’escouade n’avait visiblement pas apprécié les paroles de Roadan, qui resta sans mots aux dires de ce lamentable chef, observant avec attention ce qu’il se passait dans la pièce.

L’arrivée de la Garde Royale semblait avoir troublé le Holbytla, lui qui était à présent soucieux et dont la joie avait été remplacée par une certaine tristesse. Il s’empressa aussitôt de quitter la taverne de Baldred, non sans avoir eu le temps de boire sa deuxième pinte de la soirée. Cette même bière ne semblait pas lui avoir fait un très bon effet, en se levant il manqua de trébucher, son ventre le ballonnait visiblement et comble de politesse, un rot s’échappa alors qu’il était sur le point de partir. Des joues rougies et un léger " Excusez-moi ! " plus tard, le rire de Baldred brisa de nouveau le morne silence de la pièce, provoquant le rire du jeune Roadan. Après tout, cela faisait un petit moment que le cavalier n’avait pas rit, du moins il n’avait pas eu l’occasion de le faire depuis plusieurs jours et ce « petit homme » à l’air joyeux rotant au nez de Gardes Royaux réputés pour ne pas être tendres -eux-mêmes ne riant d’ailleurs pas beaucoup- parvint à provoquer ce rire.

* Ah… cette insouciance ! * pensa Roadan riant toujours.

Lorsque Baldred et Roadan se furent calmés, le Hobbit prit finalement le chemin de la sortie, demandant toutefois au préalable au tavernier roux quelques conseils pour passer une nuit au chaud à moindre coût, ce que celui-ci fit en lui désignant l'Auberge d'Erekbrant, une auberge miteuse d’Edoras. Roadan avait déjà entendu parler de cet Erekbrant, un vieux fou croyant détenir la science infuse et dont la seule réputation -plutôt minable en fait- se faisait sur le prix de sa nuit à 2 pièces d’or. Imbattable avait pensé Roadan, mais au vu de l’établissement il s’avère que le prix est très vite justifié. Le Semi-Homme s’enfuit donc dans la nuit, laissant le soin à Baldred de nettoyer les deux chopes laissées au comptoir. L’attention de la salle se porta donc de nouveau sur la troupe de Gardes Royaux venue évacuer Roadan, mais le calme fut de courte durée, en effet le gamin roux s’était avancé vers le soldat qui semblait être le chef de la troupe pour lui glisser quelques mots. Ce discours surprit grandement le Rohirrim, en effet il se demandait bien pourquoi ce gamin se prétendant guérisseur et n’étant en fait qu’en phase d’apprentissage voulait « lui parler » avant qu’il ne quitte la pièce, alors qu’il avait eut tout le loisir de le faire avant l’arrivée des Gardes Royaux.

* Qu’est-ce qu’il me veut ce p’tit ? J’ai pas l’temps de converser avec lui… * pensa Roadan, soucieux depuis l’annonce du jeune guérisseur.

Cependant le Rohirrim n’eut pas le temps d’exposer ses tracas et de faire part de ses idées, de même que le chef de l’escouade de Gardes Royaux n’eut pas le temps de répondre aux dires du gamin, que le Gondorien aux cheveux de jais assis dans un coin de la pièce depuis un petit moment sortit de la pénombre pour s’avancer vers l’attroupement. Le jeune Rohirrim plaça rapidement sa main droite sur la poignée du couteau attaché à sa ceinture, dans son dos, par simple précaution. L’homme était droit et fier, Roadan n’aimait pas ce genre de personnes, ceux qui pensent tout savoir et qui en fait, ne connaissent rien à part leur propre personne. En réalité le Rohirrim avait horreur des pédants, son propre frère l’avait toujours été et c’est probablement pour cette raison qu’il les détestait. L’attitude de cet homme de la maison blanche rappelait à présent à Roadan celle de Mǽrost, son aîné. Un souvenir lui vint, à la fois trouble comme un matin d’hiver, mais tellement proche. Il s’enfonça dans ses pensées… Un jour marquant lui revint à l’esprit.

... L’herbe était verte. Oui, au printemps, même au Rohan, l’herbe est verte. En effet les terres du Riddermark sont connues pour être particulièrement fertiles bien que particulièrement sèches tout au long de l’année, et en cette période de printemps l’herbe aux abords d’Edoras était verte comme l’émeraude. Le soleil tapait encore avec force, malgré l’heure tardive de la journée. Mǽrost avait poussé Roadan à venir jouer avec lui, devant l’enceinte de la capitale des Rohirrim. Roadan étant le plus jeune de la famille il avait toujours écouté ses aînés, ce qui était normal, et ce jour là il avait donc suivi son frère. Il se souvenait à présent d’un passage secret à travers la muraille Ouest de la ville, passage qu’il ne saurait retrouver… Les deux enfants jouaient. A quoi ? Il ne s’en souvenait pas… Si, il y avait un cerf-volant, mais l’objet était vague… Ce dont il se souvenait par contre, c’était la colère qui s’était emparée de son frère lorsque Roadan avait osé hausser le ton sur son aîné, bien que celui-ci soit en tort. Une gifle, Roadan se souvenait encore de la douleur intense lui empoignant la joue.

" Tu n’es qu’on bon à rien de toute façon… Papa va me donner la forge, et toi, tu iras mendier. Mais après tout c’est logique, MOI je suis fort et toi tu es faible Roadan, tu l’as toujours été… Et puis papa ne t’aime pas… "

Roadan se souvenait des larmes coulant alors sur son visage, une immense tristesse ne s’arrêtant jamais de grandir. Ce jour là avait été le plus marquant de son enfance, et c’est certainement depuis celui-ci que les deux frères ne se parlèrent plus beaucoup, se bagarrant même parfois…


La porte d’entrée claqua, le jeune cavalier revint à la réalité, visiblement il s’était passé bon nombre de choses pendant ses quelques secondes d’égarement et il n’avait rien écouté de la conversation qui semblait avoir eu lieu entre le Gondorien et le Rohirrim. En effet l’homme robuste au plastron frappé de l’Arbre Blanc avait réussi à faire sortir les Gardes Royaux de la taverne. Bien sur ceux-ci n’étaient pas complètement partis, ils attendaient simplement que Roadan sorte à son tour, mais il sembla au Rohirrim qu’à présent ils étaient moins nombreux. Le Gondorien semblait apprécier le guérisseur.
Malgré tout, Roadan ne semblait pas disposé à converser davantage avec le gamin roux, du moins pas ce soir. La fatigue l’attirait à présent dans ses filets et il luttait de plus en plus, assis au comptoir de la taverne. Il absorbât donc la dernière gorgée de bière qu’il restait au fond de sa chope, sortit une pièce d’or qu’il fit glisser sur le comptoir, se leva de son tabouret, puis passant devant le Gondorien et son protégé lança à l’encontre du tavernier.

" Baldred, vieux ch’noc, merci pour la pinte l’ami ! Je sais qu’tu veux pas que je paye, mais c’est pour le dérangement… A bientôt ! "

Baldred afficha alors un sourire radieux.

" Fais ‘tention à toi le p’tit ! M’ci pour tout ! " dit-il joyeusement, glissant la pièce d’or dans sa poche.

Le Rohirrim poussa enfin la porte de la taverne, ne regardant pas derrière lui, l’air froid du soir lui glaçant de nouveau le visage. Assis au comptoir de la taverne, il avait oublié un instant les nombreuses contusions lui recouvrant le corps, et ces quelques pas lui rappelèrent avec force qu’il avait eut tort de les négliger. Au dehors il n’y avait plus que cinq Gardes Royaux, et leur petit chef avait disparu.

* Qu’est-ce que ce Gondorien leur a donc raconté ? * se demanda-t-il.

Un sergent s’avança vers Roadan à la vue de ce dernier sortant enfin de la taverne. Il était de la taille et la corpulence de Roadan, il portait l’armure typique des Gardes du Roi et affichait un sourire contrastant avec le faciès obscur de son supérieur.

" Je suis désolé monseigneur, nous devons vous escorter jusqu’à la caserne. " dit-il d’une traite avec un ton peiné.

" Je vous en prie. " répliqua Roadan qui ne voulait pas importuner plus longtemps la Garde d’élite du Rohan.

Roadan marchait en tête, suivi de près par le sergent qui venait de lui adresser la parole. Les quatre autres soldats, quant à eux, formaient en arrière des colonnes de deux de chaque côté des deux hommes. L’escorte avançait à présent sans encombre dans les rues pavées et désertiques d’Edoras, en direction de la caserne où Alduin attendait très certainement son ami Rohirrim.


[Suite à La Caserne]
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyMar 2 Mar 2010 - 20:56

Les soldats étaient près à exploser d'un rire tonitruant tel qu'il n'en sort que de la bouche d'hommes d'une telle stature, quand il sentit une main se poser sur son épaule. Les ennuis commençaient réellement. Il fléchit légèrement les jambes et se retourna vivement. L'inconnu du Gondor se tenait derrière lui. Que lui voulait-il ? Était-il un agent du Rohan, malgré les apparences ? Ne jamais se fier à sa première impression... Il s'apprêta à poser une question, mais ne sut jamais laquelle. L'autre fut plus rapide.

Ses paroles inquiétèrent l'apprenti guérisseur. Qui était-il pour parler avec un tel aplomb face à ces... à ces... Brutes ? Oui, il ne devait pas y avoir d'autre terme. Il semblait être certain d'une autorité que l'adolescent ignorait. Mais cette autorité devait lui permettre d'accéder facilement aux plus autres sphères... On ne se rendait pas souvent dans le Palais d'Or...

Il réfléchit quelques instants, portant son regard vers le molosse, attendant sa réponse. Un homme du Gondor souhaitant rencontrer le régent... Les diplomates semblaient pouvoir le rencontrer rapidement, quels que soient leur race. Oui, il avait assurément la prestance d'un homme haut placé sur l'échelon politique, mais seuls les diplomates se rendent ainsi à l'étranger... Le soldat se montra toutefois prudent, perdant toute son assurance. Tout ce qui s'écartait des ordres donnés n'était sûrement pas de sa compétence.

Culgor fut bouche bée lorsque le "diplomate" donna sa réponse. L'empereur avait donc un autre fils qu'Eldarion. Il l'ignorait. Et ce fils n'était pas un enfant, ni même un adolescent. Comment avait-il pu ne pas connaître la descendance de Tar Elessar ? Le temps s'écoulait assurément trop rapidement, et les scribes et chroniqueurs ne pouvaient plus suivre les actualités. Le temps s'enfuit, et en vain les livres tentent de l'enfermer... Fils de l'Empereur... Il n'en revenait pas. Voilà pourquoi il faisait preuve d'une telle assurance ! C'était trop gros pour y croire, et pourtant... Fils de l'Empereur, répéta-t-il intérieurement. Il lui devait donc obéissance ? L'héritier du trône... La nouvelle l'avait bouleversé.

Il aperçut sans trop y prêter attention ce Roadan qui quittait la salle. Le sang ne semblait pas avoir coulé, la diplomatie avait réussie. Pas la sienne... Mais celle d'un homme auquel il devait peut-être obéissance. Combien d'évènements d'une telle ampleur s'étaient donc déroulés au Gondor en son absence ? Il comptait demeurer quelques temps en cette agréable cité, mais le Gondor demeurait toujours son pays en son for. La salle se vida des hommes bardés de fer qui l'avait investie quelques instants plus tôt. C'est alors que ce Beldorn - le fils de l'Empereur ! - lui adressa la parole :

-Jeune homme, vous aviez parfaitement raison à l’égard de ces gentilshommes. Et je m’excuse de m’être interposé de manière si peu orthodoxe. Seulement, comme vous l’avez remarqué, j’avais des affaires importantes à régler avec eux. Dites moi comment je peux vous dédommager et je le ferais bien volontiers. Vous buvez quelque chose ?

Culgor ne sut que répondre. Devait-il se courber en révérence, appliquer tout le protocole nécessaire aux sujets souhaitant rencontrer leur roi ? Il ne connaissait absolument pas la situation politique actuelle en Gondor ! Elle devait avoir décidemment bien changée si des héritiers sortent ainsi de l'ombre ! Il se courba en une légère révérance et répondit :

"Messire"


Que dire d'autre ? Surtout, montrer son respect, être absolument courtois.

"C'est un immense honneur de vous parler... Je... je viens moi-même de la belle cité blanche, bien que natif de Lossarnach... Mais il me semble qu'il s'est passé tant de chose en mon absence !"


Ne soit pas aussi familier avec lui, songea-t-il. Il s'agit d'un des hommes les plus puissants de bien des royaumes ! Et il t'a posé une question, répond-lui ! Il reprit :

"Vous n'avez pas à vous excuser, sire, et vos affaires dépassent largement les miennes en importance ! Aussi, vous n'avez rien à me dédommager. Au contraire, vous me sortez d'une situation bien embarrassante ! De plus, je n'ai guère soif, cela serait de trop après de tels évènements."

Ces évènements en question lui avaient asséché la bouche, il lui semblait que seul un pichet d'eau pourrait calmer son excitation. Il songea involontairement à un traité de psychologie, sur la manipulation. Le sens du toucher et très pratique pour cela parait-il... Bah, cela prouvait que cet homme connaissait bien les règles de sa fonction ! Mais pourquoi pensait-il à cela en de tels moments ? Il continua son discours respectueux :

"Malgré tout, si vous accepteriez de gaspiller votre temps pour un apprenti guérisseur, pourriez-vous, s'il vous plaît, me donner des nouvelles des terres de l'Ouistrenesse ? De trop nombreux évènements s'accumulent et s'enchaînent si rapidement..."

Il inclina la tête respectueusement. Mais qu'est-ce qui le prenait de poser de telles questions ? Cet homme n'était pas un marchand quelconque !

*Le fils de l'Empereur... Beldorn, héritier de Tar Elessar...*
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyJeu 4 Mar 2010 - 20:47

Dolan sourit, amusé, en voyant le jeune garçon s’empourprer et exécuter une confuse génuflexion. Il adorait constater l’effet que ses petits jeux de scène provoquaient chez ses interlocuteurs. Il l’écouta poliment se présenter, s’excuser, décliner son invitation, avant de lui demander des nouvelles de la Cité Blanche.
Le comte d’Arnor commençait à ressentir une réelle sympathie pour ce gamin qui dépareillait avec son environnement. En effet, il était évident qu’il n’était pas rohirrim. Et ses cheveux roux étaient typiques de la région de Lossarnach où un certain nombre des gens de Hador s’étaient installés. De plus, il émanait de lui une certaine paix et une tranquillité rafraîchissante comparée à la brutalité à fleur de peau des habitants du Rohan.

-Je vous en prie, garçon, fit-il en riant. C’était bien la moindre des choses que je pouvais faire.

En tous les cas, je ne sais pas depuis combien de temps vous n’avez pas eu de nouvelles de Minas Tirith, mais je vous le confirme, les choses ont bien changé dernièrement.
Et je crois ne pas y être pour rien à vrai dire,
ajouta-t-il après une courte pause.

En réalité, je ne comptais pas vraiment révéler mon identité au monde entier. Mon père me l’avait fait promettre afin de ne pas jeter le trouble sur l’Empire qu’il était alors en train de gouverner glorieusement. Puisque comme vous vous en doutez, je ne suis pas le fils d’Arwen. Ma mère était humaine, originaire de Bree. Mon père l’a rencontrée lors d’un de ses déplacements à Dol Amroth où elle était en voyage. Et elle n'était pas noble, bien loin de là. Une simple commerçante. Je sais que je dois obéissance à mon père et que je n'aurais peut-être pas dû briser cette promesse. Mais… mais… je suis sans nouvelles de lui depuis si longtemps… Ainsi que de mon frère Eldarion…

Dolan s’accorda une nouvelle petite pause pendant laquelle il porta sa pinte vide à ses lèvres pour en faire tomber les toutes dernières gouttes dans son gosier. Une manière de cacher son embarras à parler de la disparition d’êtres chers. Son sourire se fit plus mélancolique et ses yeux devinrent brillants, sans pour autant qu’il ne verse une larme.
Pour l’interprétation, tout était dans la mesure, Dolan le savait bien. Il voulait que son personnage soit sensible, mais fort afin d’être crédible et appréciable.

-Sans un empereur pour le diriger, l’Empire est voué à sa perte, reprit-il avec un regain de vigueur manifeste. L’Intendant Denethor fait tout son possible, j’en suis persuadé. Mais il est impuissant dans les terres éloignées de Minas Tirith. Il peine déjà à maintenir le Gondor en un seul morceau. C’est pour cette raison que je me suis rendu à la Cité Blanche, dans l’idée de rencontrer Denethor pour lui dire toute la vérité sur mes origines, et lui prêter main forte. Mais je n’avais absolument aucune preuve de mon identité, et il refusait donc de me recevoir. Mais peut-être était-ce la volonté de valars finalement…
Car c’est ce moment là qu’ont choisis les morts pour assiéger la Cité Blanche. Et là… tout s’est passé très vite. Une jeune femme et son enfant étaient presque rattrapés par cette vague difforme et repoussante. Je n’ai eu d’autre choix que de m’interposer. J’ai vaincu leur chef et ils se sont dissipés dans l’air, comme s’ils n’avaient jamais été là. Depuis, des rapports nous sont parvenus d’autres royaumes où les gens avaient vu les morts se dissiper sous leurs yeux sans en comprendre la raison. Et vous voyez, nous pouvons prononcer leur nom sans attirer leur sinistre attention à présent. Je crois bien qu’ils sont TOUS partis. Retournés dans les abysses d’où ils sont issus.


Le jeune homme fit une nouvelle pause pour laisser le temps à son interlocuteur d’emmagasiner l’information.

-Grâce à cette victoire, j’ai pu rencontrer Denethor et le mettre au courant de mon identité. Je lui ai dit que je voulais servir l’Empire et que je pourrais faire plus que de me taire. Et me voici comte d’Arnor. Je suis le plus heureux des hommes. Je vais pouvoir aider l'Empire à se redresser. Je vais pouvoir aider et représenter les arnoriens, le peuple de ma mère. Je vais pouvoir aider TOUS les hommes à s’unir et à vivre en paix ! Existe-t-il une mission plus noble ?

Dolan était réellement enthousiasmé par sa toute nouvelle mission. Il n’avait pas commencé à s’intéresser sérieusement à ses nouvelles fonctions, mais l’idée qu’il s’en faisait était absolument fantastique. Il n’avait pas besoin de se forcer pour mimer la ferveur qui sous-tendait chacun de ses mots.

Le jeune homme n’eut pas le temps d’ajouter autre chose. Un rohirrim en armure pénétra dans l’auberge et vint trouver le comte d’Arnor.

-Seigneur Beldorn, le Seigneur Theored va vous recevoir. Si vous voulez bien me suivre jusqu’au Palais d’Or.

-Vous m’en voyez ravi ! s’exclama Dolan. Je vous suis tout de suite.

Puis se tournant vers Culgor à nouveau :

-Jeune homme, je suis navré de devoir vous quitter si tôt, mais les affaires m’appellent. Cela dit, j’aurais plaisir à discuter plus longuement avec vous. Dès demain, je poursuis ma route en direction d’Anuminas. Je ne sais pas quels sont vos projets, mais je serais très heureux de vous avoir à mes côtés. Réfléchissez-y pendant mon absence.

Après un dernier sourire entendu, Dolan fit un signe de la main et emboîta la pas au rohirrim et sortit de la taverne.
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Culgor
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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyJeu 11 Mar 2010 - 21:24

Accoudé à comptoir, l'apprenti guérisseur buvait les paroles de son noble interlocuteur. Alors que le comte disait que les choses avaient bien changée, le rouquin imaginait que Denethor avait créé quelques nouvelles réformes et lois inattendues. Les politiciens aimaient se créer des révolutions de cette façon entre eux, du genre de celles qui font seulement bavarder les vieux hommes des hauts cercles comme des pies. Il était bien loin de la réalité.

Bouche bée, il écoutait le récit merveilleux de l'homme avec une admiration non dissimulée comme un enfant auquel on raconte un de ses vieux contes provenant de faits si anciens qu'ils ne subsistaient que sous cette forme. Mais cela était si proche de lui ! Ils aurait put lui même y assister, et le héros de cette formidable aventure se tenait face à lui, et lui parlait !

Il lui semblait que la lune était descendue de son char pour lui parler de ses voyages merveilleux. Ce compte fabuleux était un grand conteur, et Culgor respectait ses pauses, sursautant lorsqu'il le voulait. Il devait rêver. Mais il avait toujours en mémoire le poids de la main du héros, et l'odeur de la bière lui assaillait violemment les narines. Il l'admirait. Cet homme était si enthousiaste, si mélancolique, si joyeux, un mélange parfait et harmonieux.

A l'entendre, il suffisait de se lever pour vaincre la mort, et à ses côtés le Noir Ennemi lui-même devrait trembler. Il ressemblait aux rois de jadis, sages éternels, prompts au combat mais prêt à pardonner et plaçant la tranquillité des hommes au dessus de tout, sans perdre de vue les intérêts des empires et des royaumes. Mais il avait un grand avantage sur eux : il était vivant. Culgor aurait été prêt de se mettre à son service et même à se battre pour lui au milieu des terres sombres et dévastées.

Il n'avait rien d'un politicien. Il était bien plus proche de peuple et confrontait ses idéaux à la réalité. Il assumait ses sentiments et émotions comme un simple homme, mais pouvait transporter des foules entières et réveiller leur foi tel un héros des temps jadis. Il n'était pas un vieux rat de bibliothèque, mais un homme de terrain. Il savait être fougueux mais réfléchi, et partageait ses idées avec les plus humbles.

Malheureusement, une fois l'histoire finie, alors que Culgor était encore saisie par la rêverie respectueuse causée par ce héros des hommes, un rohirrim lourdement armé s'avança et déclara respectueusement :

"-Seigneur Beldorn, le Seigneur Theored va vous recevoir. Si vous voulez bien me suivre jusqu’au Palais d’Or."

La discussion était close. Le devoir rappelait cet homme hors du commun. Ce dernier se retourna, ravit. Il possédait encore l'enthousiasme de la jeunesse, n'étant pas plongé dans les sombres calculs de la politique depuis longtemps. Culgor le vit partir avec regret. Sans doute ne rencontrerait-il pas un tel conteur avant bien des années. Et si tout n'avait été que pure invention, il n'estimerait pas avoir perdu son temps. Il aurait vu le meilleur menteur. Avant de quitter l'édifice, le comte se retourna tout de même vers lui, et l'invita à le rejoindre le lendemain. L'adolescent se contenta de s'incliner respectueusement.

Bientôt, ce ne fut plus qu'un souvenir. Culgor se tourna vers l'aubergiste et, déposant cinq pièces d'or sur le comptoir de bois, il demanda de quoi manger. Il rejoignit silencieusement Tinwen et attendit, déchiré intérieurement. Quel choix devait-il faire ? Rejoindre ce comte ou se fier au vieux Fastred pour lui confier un savoir maintes fois centenaire ? Il ne le savait, mais devrait faire son choix rapidement. En attendant, il vida sa tête de toute pensée. Tant d'évènements s'étaient bousculés le jour même !

SUITE ICI (ET J'EMMÈNE TINWEN Wink )


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MessageSujet: Re: A la taverne   A la taverne EmptyMer 4 Aoû 2010 - 15:09

Post précédent : https://rpglordoftherings.forumactif.com/edoras-f49/l-etrange-demeure-d-une-vieille-dame-t4315.htm#42540



Cette auberge ci était un peu comme toutes les auberges.

Pas encore très pleine car la journée en était à peine à son tiers mais l’agitation qui y régnait devait certainement beaucoup au départ du régent pour les terres des oreilles pointues.

C’était le genre d’évènement qui faisait parler et qui faisait parler faisait aussi boire, évidement.

Daerlund avait dépêché l’un de ses compagnons aux écuries afin que leurs montures prennent elles aussi quelque repos avec ordre de les rejoindre dès que ce serait chose faite. Non sans lui avoir conseillé de tendre l’oreille à tout ce qui pourrait passer à proximité et qui traitait de la…ahem...du…changement d’orientation dans la vie de Theodred.

Le géant au moment de rentrer dans l’auberge réalisa que son second compagnon avait toujours au poing le faucon et l’envoya séance tenante rejoindre celui qui partait avec les chevaux.
Une auberge n’était pas un endroit pour un faucon. Déjà parce qu’il aurait du mal à l’empêcher de sauter sur le premier rat qui passerait à portée de sa vue perçante et aussi que ce genre de rapace n’était pas très couru par ici.
Attirer inutilement l’attention était un luxe dont il préférait se passer.

Ce fut donc seul qu’il fit irruption dans l’auberge, se cognant à un chaudron qui était accroché à une poutre maîtresse, pestant intérieurement après l’imbécile qui ne pouvait trouver d’endroit plus adéquat pour accrocher ses ustensiles de cuisine.
Par chance, les clients étaient trop occupés par ce qu’ils avaient à se raconter pour remarquer qu’un grand barbare du nord du Rohan venait de toucher du front une marmite.

Daerlund s’assit , tentant de se faire le plus petit et le moins sombre possible (ce qui ne marcha pas), à une table inoccupée . A une serveuse qui passait par là avec un plateau et un cruchon il commanda deux livres de viande avec assez de légumes et de pain pour leur faire honneur, quatre belles tranches de lard ainsi qu’un grand pichet de bière.
Son idée première avait été de commander une soupe au lard et aux haricots bien épaisse mais ils avaient des heures de route et il craignait que ce ne fût un peu lourd.
Si la viande terminée il avait encore faim, il pourrait toujours commander cette soupe dont l’odeur chatouillait agréablement ses narines.

Tandis que le cuisinier découpait de quoi faire deux livres de viande sur le quartier de bœuf qui rôtissait dans la cheminée et qu’une aide empilait les légumes de saison sur un plat non sans regarder avec insistance celui qui allait avaler toute cette nourriture, Daerlund regarda autour de lui.

A la table de droite, deux hommes, probablement des marchands venus du Gondor. A celle de gauche, un petit groupe de soldats qui étaient sans doute aucun des cavaliers de l’armée d’Edoras. Cinq hommes. Quatre jeunes et un cinquième plus âgé.

Derrière lui, un …Un elfe. Une chance qu’Eowulf ne soit pas là.

A deux tables de là, proche de la cheminée, un très vieil homme qui tripottait nerveusement un morceau de bois qui, d’où il était et compte tenu du faible éclairage de la pièce, semblait peint et sculpté.
Le géant blond décida que sa meilleure chance de savoir quelque chose rapidement sur Theodred étaient les cavaliers.
Comme l’un d’entre eux le regardait, il leva sa pinte de bière dans sa direction en un geste qui ne pouvait signifier autre chose qu’un joyeux "à votre santé!"

Les minutes s’égrenèrent tandis qu’il mastiquait avec entrain une viande rôtie à point, juteuse et légèrement fade peut-être.
A la table des cavaliers s’entrechoquaient les pintes pleines avant d’être vidées. Deux d’entre eux sortirent pour vider le trop plein et Daerlund trouva le moment bien choisi pour commencer à se renseigner. Il en suivit donc un jusqu’au fossé qui faisait office de commodités et c’est debout, son pantalon ouvert qu’il démarra la conversation.

"Cette bière est bonne mais elle est un peu légère. "

Il arrosa une bonne douzaine de fourmis qui grimpaient sur un pieu planté dans le sol et surmonté de ce qui aurait pu passer pour un étendoir.
L’autre acquiesça.

"Celle qu’ils servaient avant était bien meilleure mais le patron a dit qu’il ne pouvait plus en avoir."

Que pouvait –on bien étendre sur cet étendoir ?

"Ah bon ? Bah c’est dommage parce que ça gâche un peu le goût de la viande. J’aime la bière un peu plus rousse, un peu plus forte. Chez moi, plus au nord, on fait de la bière plus forte. Elle fouette le sang !"

Daerlund avec un sourire amusé de grand enfant regarda les fourmis dégringoler du pieu et gesticuler dans la petite flaque sur le sol.

Dis moi, j’ai été absent trop longtemps et j’ai l’impression de ne plus être très au fait de ce qui se passe en mon pays natal. Cet homme que j’ai croisé avec son escorte et qu,i selon ce que j’ai entendu dire, est le régent qui administre le Rohan. Qui est ce ? Bien sur je sais que le roi Theoden est mort, puisse t-il trouver le repos".

Ces derniers mots avaient été dits sans ironie aucune. Theoden ne s’était certes pas préoccupé de la mort de Deirdr mais ce n’était pas une raison pour se réjouir qu’il fut passé de vie à trépas.
Mais son fils, le prince Theodred serait -il mort qu'à un autre que lui ai pu échoir la responsabilité de notre pays?".

Grognement d’intense satisfaction du devoir accompli chez les deux hommes. Une vessie pleine, c’était vraiment très inconfortable.



Dernière édition par Eowulf de Snehdras le Ven 6 Aoû 2010 - 11:47, édité 3 fois
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