Chroniques d'Arda
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 Le retour

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Gandalf le Blanc.
Istar

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MessageSujet: Le retour   Le retour EmptySam 14 Sep 2013 - 4:24

Au beau milieu des ténèbres, une lumière.

La nuit était glaciale, hostile et solitaire. Elle avait déjà forgé bien des hommes parmi les plus endurants d'Arda, des guerriers parmi les plus cruels, des bêtes aux proportions mythologiques mais à la dangerosité bien réelle. On parlait de scorpions géants montés par des hommes aux yeux injectés de sang, d'éléphants si grands qu'ils pouvaient écraser des maisons et si forts qu'on construisait sur leur dos et leur faisait porter une vingtaine de soldats pendant l'assaut. Le désert n'avait jamais été réputé clément et le peuple du Sud s'était créé à son image.

L'aube ne tarderait plus. Au coeur de cette étendue visiblement infinie de sable, cette nuit-là accueillait de bien rares cavaliers.

" Les longs voyages m'épuisent...

- ...

- Ce cheval n'est que fort peu confortable qui plus est, je n'arrive pas à m'asseoir correctement.

- ...

- Oh, je sais bien, tu connais déjà mon faible penchant pour la cavalerie. Que veux-tu que je te dise d'autre ? Je ne suis pas vêtu de brun, moi. N'ai-je pas pour autant le droit de m'exprimer ?

- Je n'ai rien dit de tel.

- Tu n'as rien dit du tout. Et ce depuis quelques heures maintenant. Tu me laisses parler tout seul.

- Personne ne t'oblige à parler, que je sache.

- De toute évidence... Cela dit, cela fait si longtemps que nous voyageons que j'ai pensé nécessaire d'agrémenter ces longues heures d'une conversation... Te souviens-tu du sens de ce mot ?

- Je m'en souviens.

- ... et ?

- Et je doute que ce fusse l'espace d'un instant nécessaire.

- Pourquoi tant de sérieux, mon ami ? Il fut un temps pourtant fort peu lointain où nous nous amusions bien plus que cela...

- Là est le problème ! Il n'est point de nos devoirs ni de droits de nous "amuser", cela n'est pas le but de notre existence sur Arda ! C'est toi qui as oublié, mon ami !

- Hum... Certes... Cela dit, je ne puis m'empêcher de chérir nos temps passés à voyager. Souviens-toi des Sept Dominions, ses innombrables monts, son cap semblable au bout du monde s'ouvrant sur l'infinité bleue ! Souviens-toi de l'Empire Chyan et ses cités somptueuses, les richesses du Sultanat de Raj, les cours d'eau impétueux du Sirayn. Et la région du Mûmakan, ses colosses aux dents d'ivoire, te remémores-tu ? Oh, douce nostalgie...

- Notre passé est riche mais il est bien futile face aux responsabilités qui nous incombent.

- Bien, bien... Tes paroles ressemblent tant aux siennes à présent.

- Il est notre Chef désormais, depuis... Tu sais bien.

- Je sais. Je m'en réjouis, il ne nous abandonnera point comme lui l'avait fait.

- Tu ne semblais pas avoir souffert d'avoir été abandonné il y a quelques instants.

- Ah, assez... Une fois cette dune passée, nous devrions voir Umbar. Notre voyage se termine.

- Il ne fait au contraire que commencer pour nous, mon vieil ami...
"

Au sommet du mont sableux, une vue imprenable sur la cité corsaire. Umbar, joyau et bordel du Harad. L'instant était magique : encore plongée dans la nuit, la capitale brillait de mille feux artificiels tel un symbole victorieux de résistance face aux morsures du désert et leur éternel combat pour la survie de l'un aux dépens de l'autre. Au-delà des bateaux pirates qui habitaient en catastrophe la baie portuaire, Belegaer s'étendait à perte de vue, d'un bleu foncé en écho au ciel nocturne. L'océan était calme, comme encore endormi... Plus loin encore, aussi loin que la vue pouvait porter, les premiers rayons du soleil perçaient, luttant pour vivre une journée, une de plus.

Émerveillés, ils l'étaient. L'un des deux compères s'éclaircit la gorge et, d'une voie empreinte d'émotion, récita dans une langue qu'il n'avait pas usité depuis fort longtemps un poème qu'il pensait avoir oublié...

" Man cenuva fána cirya
métima hrestallo círa,
i fairi néce
ringa súmaryasse
ve maiwi yaimie ?

Man tiruva fána cirya,
wilwarin wilwa,
ear-celumessen
rámainen elvie
ear falastala,
winga hlápula
rámar sisílala,
cále fifírula ?

Man hlaruva rávea súre
ve tauri lillassie,
ninqui carcar yarra
isilme ilcalasse,
isilme pícalasse,
isilme lantalasse
ve loicolícuma;
raumo nurrua,
undume rúma ?

Man cenuva lumbor ahosta
Menel acúna
ruxal' ambonnar,
ear amortala,
undume hácala,
enwina lúme
elenillor pella
talta-taltala
atalantea mindonnar ?

Man tiruva rácina cirya
ondolisse morne
nu fanyare rúcina,
anar púrea tihta
axor ilcalannar
métim' auresse ?

Man cenuva métim' andúne ?
* (voir plus bas)

- Aurë entuluva !**
"
(** Le jour reviendra !)

Ils se retournèrent tous deux en même temps, tant émus qu'ils étaient d'avoir officialisé dans une des langues les plus anciennes au monde leur retour sur les terres des peuples libres, pour apercevoir la lumière percer le sommet de la dune et prendre de l'ampleur à mesure qu'elle s'approchait d'eux. Leur coeur accueillait à l'unisson la bénédiction des dieux représentée face à eux par l'Heren Istarion, le Chef de l'Ordre des Istari, montant le Seigneur de tous les Chevaux, le Meara Gripoil. Gandalf, le Magicien Blanc, sourit aux Ithryn Luin et leur dit de sa voix la plus solennelle et bienveillante :

" Ammen naa adertha.*** "
(*** Nous sommes de retour.)

Gripoil afficha sa satisfaction à l'écoute du langage des Elfes et par sa parfaite compréhension de celui-ci. Il n'était pas besoin d'en dire plus pour qu'il accélère sensiblement le pas en direction de la cité portuaire.

" Allons, Pallando, ne nous faisons pas attendre davantage.

- Oui... "

Une nouvelle lueur encore cachée dans l'ombre. Un nouveau jour.



* Qui verra un blanc navire
Cingler de la dernière plage,
Les fantômes évanescents
En son sein froid
Comme des mouettes criardes ?

Qui apercevra un blanc navire,
Comme un simple papillon papillonnant,
Dans les flots montants
Avec des ailes pareilles aux étoiles,
La mer écumant,
L'écume au vent voltigeant,
Des ailes de blanc scintillant,
La lumière disparaissant lentement ?

Qui entendra le vent rugissant
Pareil aux innombrables feuilles des forêts,
Les blanches roches grogner
Luisant dans la lumière de la Lune,
S'évanouissant dans la lumière de la Lune,
Chancelant dans la lumière de la Lune,
Pareil à un feu follet ;
La tempête gronder,
Les abysses se soulever ?

Qui verra les nuages se rassembler,
Les Cieux en train de se tordre
Sur des collines éboulées,
La mer se soulevant,
Les abysses s'entrouvrant,
L'ancienne obscurité
D'au-delà des étoiles
Descendre et s'écrouler
Sur de hautes tours ruinées ?

Qui apercevra le navire brisé
Sur d'innombrables roches noires
Sous un ciel disloqué,
Un soleil décoloré vaciller
Sur des os luisant
Dans la dernière aube ?

Qui verra le dernier crépuscule ?

[Suite aux portes des havres d'Umbar]
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