Chroniques d'Arda
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 Un homme à Mirkwood [Flashback]

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Idril Felagund
Diplomate de la Lorien

Idril Felagund
Nombre de messages : 894

Feuille de personnage
Race: Elfe Sindar
Possessions: Harpe, Arùn, Arc et épée, poignard et ciseaux à bois de toutes tailles qui se plantent aussi bien dans le bois que dans les ennemis.
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MessageSujet: Un homme à Mirkwood [Flashback]   Un homme à Mirkwood [Flashback] EmptyMar 10 Fév 2015 - 21:18

Ceci se déroule peu de temps avant que Mirkwood ne soit prise et que la guerre qui aboutira à sa purification ne se déclare. Mirkwood est alors un territoire de mystères et de créatures sombres, sous l'égide certaine de Dol Guldur, qui veille à ce que ses noirs desseins ne soient pas encore révélés aux yeux des peuples libres...

Pour me rendre à Erebor, je devais passer près de Mirkwood. Ce territoire de mystères, que l'on disait peuplé d'Elfes et de créatures plus étranges les unes que les autres, subissait de sévères dommages, et le bois de ses arbres en portait la marque. Or je n'étais qu'un homme et tandis que je m'en approchais, je ne pus m'empêcher de contempler cette masse ténébreuse, dont les charmes noirs émanaient jusqu'à moi tels une brume aveuglante. « Ne pas se perdre, ne pas se laisser impressionner. L'imagination débridée est le plus grand danger que l'on puisse affronter en ces lieux » songeais-je. Ne lâchant pas des yeux l'impressionnante étendue végétale, je repris ma marche, fatigué mais plein d'entrain. Tout en pensant à ce que j'allais vendre au marché et à la façon dont j'en tirerais le plus de bénéfices, j'avançais vers ces bois de renom. Je passais la nuit non loin de sa lisière. Peut-être était-ce dû à l'appréhension que j'avais de Mirkwood, mais mon sommeil fut peuplé de curieux cauchemars sans queue ni tête.

Au petit matin, je m'éveillais un peu courbaturé et inquiet. Même si je ne comptais pas traverser entièrement la forêt, le fait d'y entrer et d'en traverser une petite partie me troublait. « Allons, j'ai une carte fiable, qui ne m'a jamais causée de soucis durant mes nombreux voyages, cela devrait aller. ». Prenant mon courage à deux mains, je passais les premiers arbres. Observant autour de moi, je fus frappé par la désolation du lieu. Les arbres semblaient...malades. La plupart étaient comme calcinés, quant aux autres, ils étaient tordus, affichant des troncs torturés et sinueux comme des labyrinthes. Ils s'étendaient de tous côtés, semblant grimper avidement vers le ciel, dont ils ne laissaient pas filtrer la lumière malgré leurs branches dénuées de toute feuille. Tout à mes pensées de mort et de ravages, je ne m'aperçus pas tout de suite qu'un épouvantable silence régnait. Arrêtant soudain ma marche, je levais la tête vers la cîme à peine visible, où une multitude d'oiseaux auraient dû chanter gaiment. Mais seul le sifflement étouffé du vent parsemait l'endroit. De plus en plus impressionné et inquiet, je continuais ma route, tête baissée pour me concentrer sur le relief du sol, et tenter d'oublier le paysage déprimant qui m'entourait. Les heures passèrent, épuisantes, mais surtout, démoralisantes. Je m'assis à quelques reprises, pour manger un peu et me redonner du courage. « Cette forêt n'a t'elle donc pas de fin ? ».

Alors que je marchais d'un bon pas pour traverser au plus vite cet endroit malsain, je faillis m'étaler à terre sous les orbites moqueuses d'un tronc revêche. « Mais comment peut-on vivre dans pareil endroit ? Ceux qui prétendent que des elfes vivent ici mentent ! je ne vois pas comment... Et pourtant, des marchandises proviendraient de cet endroit, selon certains marchands de vin... ». J'étais songeur, et j'avais raison de l'être. Aucune denrée comestible ne poussait dans ces bois putrides. Les seuls champignons qui grignotaient les troncs noircis affichaient une apparence mortelle, et je les connaissais. Ils ne m'apporteraient rien de bon... A moins que les elfes ne les trouvent à leur goût, je doutais qu'ils fassent leur cueillette en ces lieux.
Soudain intrigué par un son anormal pour l'endroit, je relevais la tête, avisant une pâle lueur non loin. C'était le bruit puissant d'une rivière. Courant jusqu'à la lumière, j'avisais avec stupeur le cours d'eau. Cependant, le plus impressionnant était les arbres. Ils semblaient moins ternes. En amont de la rivière, ils avaient l'air presque normaux. Cependant, en aval...je retrouvais la vision cauchemardesque qui m'avait accompagnée durant un bon moment. «Ce doit être la Nimrodel...Bon, ma carte. ». Sortant le parchemin d'une besace, je contemplais les indications qu'il m'offrait, jetant de rapides coups d'oeil au ciel pour me repérer. Je fus un peu découragé. Je m'étais aventuré trop loin au nord-ouest. « Bon alors...pour retrouver la bonne direction...Je dois... » réfléchissais-je, avant de m'interrompre pour mieux contempler la rivière, ahuri.
Une petite embarcation en bois, une sorte de jouet, était emportée par l'eau. Mais elle n'était pas ballotée, non, elle naviguait tout à fait bien ! Ses voiles végétales prenait le vent à merveille, et son gouvernail tenait parfaitement son rôle ! Le navire continua sa route impassiblement, sous mes yeux subjugués, lorsque je me décidai enfin à essayer de le rattraper. Laissant tomber les affaires qui m'encombreraient, je me mis à courir à toute vitesse à la poursuite de l'embarcation, tentant de ne pas me prendre les pieds dans les quelques branches noueuses qui baignaient dans l'eau. Parvenant à devancer un peu le bateau, je saisis une longue branche, et le mit à travers de sa route. Lorsqu'il arriva à la portée du bâton, je lui donnais de petits coups, l'orientant peu à peu vers moi. Ce ne fut pas sans difficulté à cause du courant, mais je parvins à l'attraper, même si je faillis bien verser tête la première dans l'eau. Tenant l'objet entre mes mains, et le contemplant avec émerveillement, je songeais qu'il n'avait rien à faire ici... « D'où peut-il bien venir ? Il n'a tout de même pas jailli des montagnes pour atterrir avec les eaux des fontes dans ce cours d'eau...mais alors... » j'étais complètement perdu.
Je pris la décision de remonter le courant. Quelqu'un avait bien dû l'y lâcher quelque part. Récupérant les affaires que j'avais abandonnées, je me dirigeais en amont du fleuve. Tout en marchant, j'observai le navire sous toutes ses coutures. Soulevant le pont, j'examinai avec curiosité l'ingénieux mécanisme qui permettait au bateau de naviguer droit malgré le remous de la Nimrodel. « C'est tout simplement stupéfiant, cette histoire ! » m'exclamais-je. Etudiant les arbres, je vis qu'ils semblaient plus colorés, plus joyeux. En tendant l'oreille et en marchant le plus silencieusement possible, je pouvais même entendre siffler quelques oiseaux. « Ils sont encore loin... »remarquais-je. Je continuais de marcher sans trop de bruit durant quelques minutes pour les entendre, lorsque j'aperçus à quelques mètres devant moi un petit tas de tissu, et de nombreuses brindilles.
Rejoignant la petite clairière, je saisis l'étoffe sous mes doigts, et la dépliais. C'était une tunique en coton doublé de soie à l'intérieur. La posant contre mon torse, je vis qu'elle était trop serrée pour moi de quelques centimètres. « Trop de bedaine ? » songeais-je en souriant intérieurement. Comparant les brindilles à celles du bateau, je compris qu'elles avaient bien été employées à sa fabrication.

Soudain, sans comprendre pourquoi ni comment, je me retrouvais face contre terre, les bras croisés dans le dos, un pied appuyant entre les omoplates, sans pouvoir remuer.
« Ne bouges pas si tu tiens à la vie. » me lança une voix indéfinissable, plutôt masculine. Elle semblait sérieuse, et...un peu hésitante. « Qui êtes-vous, continua-t'elle. Que faites-vous en ces lieux ? Répondez ! ».
« Je suis Yvan, d'Upbourn, je comptais longer la lisière de Mirkwood pour me rendre à Erebor, mais je suis monté un peu trop au nord. Je voulais me ré-orienter, lorsque j'ai vu le navire passer devant moi. Je ne vous veux aucun mal ! » tentais-je d'expliquer, lorsque l'homme me coupa la parole.
« C'est vrai ? Tu as vu mon bateau ? Il marche bien ? Et tu dis que tu vas à Erebor ? Tu voyages beaucoup ? Et... ». Celui qui me tenait immobile était jeune. Cela s'entendait. Mais que faisait-il seul ici ? Avait-il été abandonné dans ces bois ? Je sentis qu'il retirait son pied, et il lâcha mes bras. Quelle force il avait pour un enfant ! Me retournant pour le regarder, je retombai brutalement assis sur mes fesses, stupéfait de trouver devant moi un jeune garçon d'environ dix ans. « Un elfe ! C'est un elfe ! Par tous les saints ! Ils existent ! Dire que je voulais les trouver quand j'était petit, et que j'avais fini par ne plus y croire !  Un elfe ! Oh non, c'est impossible... Et pourtant !». Quelle que soit ma tête, elle devait afficher un drôle d'air, car le garçon me demanda, en me tendant une main :
« Tout va bien ? Ne craignez rien, je ne vous ferait aucun mal. Vous m'avez surpris, c'est tout. C'est la première fois que je rencontre un Homme.». M'aidant à me relever, il m'expliqua que ses parents avaient beaucoup voyagé, et qu'ils lui avaient décris ces êtres, qui étaient les futurs héritiers de la terre du milieu, mais qu'il n'avait jamais réussi à s'en faire une idée exacte, même en étudiant les illustrations des livres de biologie. Son attitude pleine d'entrain me fit sourire. M'époussetant, et tentant de m'habituer à l'idée que j'étais en train de parler à un elfe, je lui racontai mon voyage jusqu'ici, parmi les sombres arbres de Mirkwood. Pendant que je parlais, le garçon ne cessa de me tourner autour lentement, m'observant avec minutie. Lorsque j'eus terminé mon histoire, il se planta face à moi, et mit ses yeux dans les miens, que j'eus du mal à ne pas baisser tant son regard était perçant. « Est-ce qu'il est en train de lire mes pensées ? Quelle sorcellerie pratique t'il là ? » me questionnais-je avec appréhension, sans oser bouger, de peur d'être statufié, ou ensorcelé. On prêtait toutes sortes d'étranges pouvoirs aux elfes...Peut-être celui-ci était-il en réalité vieux de deux cent ans ! Dans ses yeux se lisait de la concentration ,et une légère méfiance.
« Je pense que je peux vous croire. Tout dans votre équipement semble confirmer vos dires... ».
J'osai enfin reprendre mon souffle.
« Cependant, vous ne pouvez aller plus avant. Les étrangers doivent être menés au palais. Restez ici, je reviens. » dit-il en effectuant quelques pas, avant de  retourner la tête vers moi. « Ne vous donnez pas la peine de fuir, nous vous retrouverions. Et si votre destination est bien celle que vous m'avez donnée, laissez-moi vous dire que ce n'est pas au nord que vous vous êtes trop enfoncé, mais à l'ouest...De toute évidence, vous ne savez pas lire une carte ! » ajouta t'il d'un air espiègle avant de disparaître entre les arbres avec la facilité d'un prédateur. J'hésitai un instant à partir, mais j'étais trop impressionné par ma rencontre et sa promesse de revenir pour oser fuir. Et si en plus je m'étais trompé de direction...Je repris ma carte et tentai de comprendre d'où venait mon erreur. Cette fois-ci, ma lecture confirma les dires de l'elfe ! « Mais alors...qu'est-ce que j'ai lu tout à l'heure ? » C'était à n'y rien comprendre ! Je ne m'étais jamais trompé auparavant !
Résigné à attendre qu'on vienne me chercher, je m'asseyais par terre en tailleur, et continuais de songer à mon erreur. « Il y a des sortilèges elfiques dans l'air, j'en suis persuadé ! Quelque maléfice qui rôde... » pensais-je, méfiant. Les minutes passèrent, puis l'elfe revint, accompagné cette fois de personnes plus âgées...en apparence du moins. « On ne sait jamais avec eux ». Je me levais à leur vue, et les saluais, tout en les regardant avec appréhension. J'étais sur leur territoire, qu'allaient-ils me dire ? Allais-je finir ensorcelé ? Jeté dans quelque geôle puante ? Deux elfes de grande taille, un mâle et une femelle, qui avaient l'air d'humains de 35 ans, me posèrent alors toutes sortes de questions sur ma venue ici, sous le regard amusé de l'autre face à mes réactions. Ils discutèrent un moment dans leur langue étrange avec les soldats qui les avaient escortés, puis tous se tournèrent vers moi.
« Suivez-moi » me dit la seule femme du groupe. Ils me conduisirent à travers d'épais taillis, et je remarquais que nous nous enfoncions petit à petit dans une forêt verdoyante et touffue. J'aperçus quelques buissons chargés de baies. Le jeune elfe suivait le groupe, tantôt les devançant, tantôt faisant une pause pour faire la cueillette. Sans un mot, il me tendit quelques mûres à l'aspect juteux, nichées au creux de ses mains, dont j'observais qu'elles étaient fines et longues. Bientôt, nous arrivâmes au cœur d'un village situé tout près d'une grotte à l'entrée large et béante comme un gouffre abyssal. Les gardes nous laissèrent après un court échange, et celui que j'avais rencontré en premier me désigna un homme et la femme :
« Ce sont mes parents, Tári Celebrindal et Lenwë Eledhwen. Vous nous êtes sympathique, et comme vous, ils ont beaucoup voyagés. Nous serions ravis de vous avoir comme invité le temps que vous pourrez vous permettre de rester, afin que vous nous contiez vos voyages ! » J'allais donner ma réponse, lorsqu'il me coupa la parole:
« Ah, j'oublie de me présenter... Je suis Idril Felagund ! Enchanté de vous rencontrer !...Moi, je n'ai encore jamais voyagé. Je n'ai que quinze ans après tout... » ajouta-t'il avec une pointe de regret dans la voix.
Cette dernière information eut le don de me clouer sur place. Il était très mature, pour son âge !  Et la force dont il avait fait preuve en m'immobilisant lors de notre rencontre était simplement stupéfiante... Tous les elfes étaient-ils ainsi ?

En passant du temps en leur compagnie, je découvris à quel point ces gens étaient un peuple à part. Tout dans leurs mœurs, leur mode de vie, en passant par leurs manières de voir les choses, tout était très logique et habile, et à la fois dédié au beau et au bonheur. La famille d'Idril était très chaleureuse, bien loin de ce que j'avais pu entendre dire à propos des elfes, dont on répandait partout leur attitude hautaine et dédaigneuse, et leur nature vaniteuse. Quelques-uns se montraient distants, mais je les comprenais, m'étant d'abord moi-même montré superstitieux et un peu méfiant à leur égard. Un jour que je rouvrais mon journal de bord pour écrire mes pensées, je pu constater que cela faisait déjà presque une semaine que j'étais ici. « Les jours passent si vite dans cet endroit...On a l'impression que l'on pourrait y vivre toujours sans jamais s'ennuyer ! ». Le moindre moment de ma journée était agréable.
Le matin, c'était un plaisir de se réveiller au côtés d'Idril et sa famille. Ils avaient une pièce de repos, garnie de sommiers de paille dans un coin, où ils s'allongeaient côte-à-côte, emmitouflés dans de moelleuses étoffes. Quand je m'éveillais, je n'ouvrais pas tout de suite les yeux, me contentant d'écouter les sons de la forêt majestueuse qui m'entourait. Puis je contemplais enfin les rayons de soleil qui perçaient la cime des arbres avant de venir se perdre à travers les fins voiles aux fenêtres. Je suivais Idril toute la matinée. Il m'emmenait dans toutes sortes de clairières, toutes plus reposantes les unes que les autres, avec leurs particularités. Puis il me faisait essayer ses jeux.
C'est ainsi qu'ayant emportés de quoi déjeuner, nous passâmes une journée complète à observer toutes sortes d'animaux. Je compris pourquoi il m'avait réveillé à l'aube lorsqu'il me fit approcher d'un troupeau de daims qui avait élu domicile dans une ravissante clairière baignée de soleil. Je restai alors immobilisé par tant de grâce. Idril me fit me baisser, et il présenta au vent la main qu'il venait de tremper dans un espèce de liquide nauséabond qu'il transportait dans une gourde en peau. Les daims s'approchèrent alors de nous, et je pus les voir de très près. Me prenant doucement la main, il l'enduisit de liquide et l'avança vers un daim qui semblait encore très jeune. Ce dernier se mit alors à me lécher, et sa langue râpeuse faillit me faire rire aux éclats, heureusement, je me put me contenir. Nous restâmes en leur compagnie un bon moment, puis ils finirent par s'enfuir, car des sangliers venaient de faire irruption dans la petite clairière, apparemment affolés par quelque chose. Des bruits curieux, à la sonorité lourde et mat, entrecoupés de sortes de succions, se firent entendre plus loin dans les fourrés.
Idril changea alors du tout au tout.
« Viens, vite. Suis-moi. » dit-il rapidement, la voix basse. Son visage était fermé, et il paraissait inquiet. Nous retournâmes rapidement au village, où il courut prévenir les gardes, ainsi que ses parents. Les sentinelles sonnèrent d'une sorte de cor au son très grave, et les portes du palais s'ouvrirent pour laisser passer un groupe d'une dizaines de cavaliers, armés pour le combat. Ce qui me laissa immobile cette fois, ce ne fut pas leur grâce, mais l'aura de puissance qui émanait d'eux. Nous choisîmes une activité plus reposante pour la suite, et ce fut la poésie qui l'emporta. Idril se mit à m'expliquer les subtilités de la langue elfique...ou du moins essaya-t'il !
Le soir, je racontais mes voyages, et ses parents me parlaient alors de leurs découvertes. Ils étaient cultivés et raffinés et avaient un caractère jovial, plus ouvert que certains autres elfes que j'avais pu croiser au cours de ces derniers jours. Peut-être leurs voyages y étaient-ils pour quelque chose...Nous ouvrîmes une bouteille de vin, et je fus étonné de constater qu'Idril en buvait également. Son père m'expliqua qu'il était œnologue ainsi que sa femme, et qu'ils avaient la chance d'avoir un fils qui s'intéressait à ces choses. Je mis en cause son jeune âge, et le père se mit à rire.
« Les bonnes choses se savourent avec tempérance, que l'on soit jeune ou vieux. Chez les elfes comme chez les hommes ! » déclara la mère en me souriant. Pourtant, je constatais à la fin de la soirée qu'ils avaient vidés deux bouteilles à trois. « Quel peut bien être le sens de Tempérance chez les Elfes ?»  me surpris-je alors à penser. Pourtant, ils ne semblaient pas être le moins du monde affectés par la boisson. J'allais me coucher, rompu de fatigue. Lorsque je me levai le lendemain, cinq bouteilles vides trônaient sur la table.
Il n'y avait personne. Je profitai de ma solitude pour réfléchir un peu. Il fallait que je songe au départ. J'arriverai tard au marché sinon. Je me mit à chercher mes affaires, que j'avais dispersées un peu partout, et fit mes bagages. Lorsqu'Idril revint, il n'eut pas l'air étonné de voir mes sacs scellés.
« Je me doutais que tu penserais à organiser prochainement ton départ. Aussi j'ai construit ceci pour toi. C'est un modèle unique ! » fit-il en souriant, en me tendant un petit navire, constitué de trois mâts avec des voiles en chanvre, et des petites rames. Soulevant le pont, il me montra le mécanisme.
« J'ai fait en sorte qu'il puisse naviguer même s'il n'y a pas de courant, comme je sais qu'il n'y a qu'un lac à Esgaroth... ». Je le remerciai avec émotion, et rangeai soigneusement le bateau dans un sac où il restait un peu de place. Le soir, nous partageâmes un dernier repas, et je quittai tôt la forêt le lendemain, accompagné d'Idril et ses parents, qui me conduisirent à la lisière des bois et me remirent quelques présents avant de se séparer.
« Pour protéger le corps » dit le père en me tendant une petite dague.
« Pour protéger l'esprit » dit la mère, en me tendant une bouteille de vin d'un air entendu.
Un dernier rire fut partagé, puis je pris congé d'eux. Comme lors de notre rencontre, ils disparurent très vite dans les fourrés, et je n'entendis soudain plus que les sons de la forêt solitaire.
Mes pensées se tournèrent bientôt de nouveau vers le trajet qui me restait avant d'arriver, et je repris la route.
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